<h2 class="western">L’invention comme objet & comme méthode</h2>
<h3 class="western"><span style="line-height:200%">De la paternité de l’invention</span></h3>
<p><span style="line-height:200%">L’émergence des inventions en Europe à la fin du 19e siècle s’inscrit dans un processus d’industrialisation progressive et le déploiement d’outils et techniques nouvelles créant des ruptures successives dans l’organisation des sociétés et la création de richesses. En parallèle, l’appropriation de ces procédés et produits - associée depuis plusieurs siècles déjà à de puissants enjeux politiques, voit le développement de législations dédiées des états et d’accords bi- puis multi-latéraux en matière de propriété industrielle. Interdire le développement et la diffusion de techniques nouvelles et inventives par des tiers est devenu un droit individuel, parfois proche de ce que les Antiques nommaient le droit à la paternité ; le faussaire ou le contre-facteur se trouve alors souvent affublé de même déshonneur que le plagiaire antique.<br />
Cette acception du droit d’inventeur en France s’inscrit dans un double paradigme issu des débats de la fin du 18e siècle (Boufflers, 1791). Tout d’abord, la consécration du droit de l’auteur ou du compositeur face à celui des comédiens, engagée dès 1777 avec la création de l’ancêtre de la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (Bayet, 1908), fait l’objet de négociations internationales à la fin du 19e siècle. En second lieu, pour les inventeurs des techniques de la seconde moitié du 19e – à l’instar des frères Lumières ou d’Eiffel par exemple et face aux britanniques notamment, la recherche d’une légitimation scientifique des techniques nouvelles s’appuie sur de sociétés savantes ou la création de sociétés industrielles (M.J. Delamare, 1873).</span></p>
<h3 class="western"><span style="line-height:200%">Des manières d’être des objets techniques</span></h3>
<p><span style="line-height:200%">Pourtant, l’histoire des sciences et techniques nous l’enseigne, la création, la fabrication puis l’utilisation ou l’exploitation d’un objet technique tel que le décrit (Simondon, 2012) résulte de processus complexes de circulation dans l’espace et le temps de savoirs situés et de manière de faire ou d’opérations susceptibles d’affecter les structures où il se déploie. Ainsi, l’émergence d’inventions sur divers territoires tient plus d’une forme de cristallisation de savoirs locaux et manières de faire ou de la modulation de ceux-ci contribuant à faire évoluer la relation à l’objet technique lui-même dans son environnement, que du génie d’un seul grand homme. L’exemple étudié ici, le pont à transbordeur – par ses diverses formes, illustre les modulations dans la création d’une solution technique aérienne à rail répondant au problème du franchissement de voies fluviales et maritimes au sein la tendance mondiale du déploiement de techniques et manières de faire associées aux ponts métalliques suspendus et des ponts mobiles (voir figure 1).</span></p>
<p style="text-align: center;"><img height="286" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_1.jpg" width="600" /></p>
<p style="text-align: center;"><em>Figure 1 : illustration de la diversité des formes des ponts à transbordeur conçus et fabriqués puis exploités entre la fin du 19e siècle et le début du 20e siècle dans le monde (Buenos Aires - coll. E. Pockelé, Marseille, Ostem – c. H.E. Taubenheim, Rendsburg – c. B. Karmaczik, Middlesbrough – coll. E. Pockelé, Portugalete – c. N. Janberg). Source : Structurae, base de données et galerie internationale d'ouvrages d'art.</em></p>
<p><span style="line-height:200%">Ces phénomènes technico-économiques s’inscrivent dans des processus d’intensification des échanges et de la circulation des marchandises et des personnes. Ils conduisent à des réalisations concrètes ou des échecs (le pont à transbordeur ne sera jamais construit à Bordeaux), à des risques réels mais aussi à des transformations radicales dans la perception du progrès. Outre la rapidité et facilité de la traversée du fleuve, d’autres manifestations socio-culturelles associées à ces innovations conduisent à des expositions, mais aussi des événements tels des performances des corps ou des machines : c’est le cas du pont à transbordeur, qui, par ses dimensions rares et son esthétique aérienne, attire aviateurs (« Paris-soir », 1926) et plongeurs (« L’Echo d’Alger », 1925), et leur public.</span></p>
<h3><span style="line-height:200%">D’une icône de la modernité</span></h3>
<p><span style="line-height:200%">De ce cadre général d’histoire des techniques ne peut être dissocié un régime esthétique des figures de la modernité construites à la fin du 19e et au début du 20e siècle, telles que la tour Eiffel ou ces ponts métalliques ajourés désignés ainsi [« leur » tour Eiffel] par des usagers peu familiers de ces formes métalliques et des expériences sensibles nouvelles issues de la relation à l’objet. Au droit d’interdire, qui est aussi et d’abord un privilège d’exploiter, s’ajoute le prestige d’être désigné comme l’inventeur. Au moment où les pratiques artistiques rompent avec la tradition classique des arts, l’avènement de la photographie contribue à la diffusion massive de représentations de ces objets techniques par exemple au moyen des cartes postales. Le pont à transbordeur est une de ces figures, notamment avec les clichés et photogrammes du pont à transbordeur de Marseille illustrant la Nouvelle Vision, par Lazlo-Moholy-Nagy (voir figure 2).</span></p>
<p style="text-align: center;"><img height="600" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_2.jpg" width="459" /></p>
<p style="text-align: center;"> </p>
<p style="text-align: center;"><em><span style="line-height:200%">Figure 2 : Pont Transbordeur, Marseille, László Moholy-Nagy, CC0, via Wikimedia Commons, collection Photographs and photograms by László Moholy-Nagy, Department of Photographs, Metropolitan Museum of Art, Gilman Collection Alfred Stieglitz Society Gifts.</span></em></p>
<h3 class="western"><span style="line-height:200%">Des sources de l’historien·ne et leur transformation par le numérique</span></h3>
<p><span style="line-height:200%">L’objet étudié ici est une image d’écran d’une représentation du pont à transbordeur reconnu en 2006 (30 COM 8B.49 - Décision, 2006) comme patrimoine mondial auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Cette représentation n’est pas une photographie du pont, mais un dessin technique qui précède la fabrication et donc l’accès physique à l’objet technique. Et c’est à ce stade de sa conception que la question de l’historien·ne se pose : des sources secondaires attribuent l’invention du pont à transbordeur à deux personnes différentes. Dans l’ouvrage dédiés aux ingénieurs des ponts et à sa famille (Leinekugel Le Cocq, 2010), il s’agit de Ferdinand Arnodin, ingénieur français des arts et métiers. Dans la présentation du rapport d’inscription au patrimoine mondial de l’ouvrage existant, réel point d’attraction touristique et de développement du territoire (Pays Basque, Province de Bizjaia, 2006), il s’agit d’Alberto De Palacio, architecte et urbaniste basque. Ainsi, de chaque côté de la frontière pyrénéenne, la paternité de l’invention du pont semble attribuée de manière exclusive à l’un ou l’autre des deux inventeurs. De fait, du côté français, on découvre au sein des archives départementales de Seine-Maritime que l’autorisation de construction du premier pont à transbordeur, celui de Portugalete à l'embouchure du Nervion, est donnée aux deux parties, par décret royal, le 12 février 1890 (Arnodin, 1894). Plus avant, l’espace numérique révèle des titres de propriété industrielle associant les deux noms (voir figure 3).</span></p>
<p style="text-align: center;"><img height="600" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_3.jpg" width="600" /></p>
<p style="text-align: center;"><em>Figure 3 : dessin du brevet américain US000425724 délivré le 15 avril 1890 attribué aux deux inventeurs. Source : base de données des brevets américains de l'USPTO accessible en ligne [https://patft.uspto.gov], restituté par les algorithmes Google ©.</em></p>
<p><span style="line-height:200%">La poursuite de l’investigation conduit à identifier, demander puis accéder à d’autres sources primaires par courriel avec l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) et l’Office Espagnol des Brevets et des Marques (OEPM). L’élaboration puis le déploiement d’une méthode d’authentification de la paternité de la conception de l’objet technique est rendue possible grâce à la réception de deux groupes de fichiers informatiques. La relation du lecteur ou de la lectrice à ces documents numériques via logiciels et écrans permet de discuter d’une approche se nourrissant de plusieurs disciplines ou champs de recherche - sémiologie, ingénierie des connaissances, épistémologie et méthode historique. Le présent article a pour objectif de contribuer à diffuser dans l’espace numérique des données associées à cette méthode, ouvrant une perspective de modélisation conceptuelle d’une trace associée à un auteur selon des vocabulaires standards ou formalismes associés au web sémantique, appelés aussi ontologies, telles le Modèle Conceptuel de Référence du Comité International pour la Documentation des musées (Cidoc-CRM) et ses extensions, celui de la Fédération Internationale des Associations et Institutions de Bibliothécaires (IFLA) précisant les Exigences Fonctionnelles pour les Notices Bibliographiques (FRBRoo) et l’Ontologie Descriptive pour l’Ingénierie Linguistique et Cognitive (DOLCE), aujourd’hui déployées dans divers domaines scientifiques, voir par exemple l’Environnement de Gestion des Modèles orientés objet de données structurées Ontome (https://ontome.net/). Dans la suite du document, le vocabulaire mobilisé, issu de deux de ces modèles, adopte une forme usuelle : pour le Cidoc-CRM, l’entité – E suivie d’un nombre et d’un intitulé – est une classe, l’entité – P, une propriété ; pour le FRBRoo, il en est de même avec la lettre – F pour une classe, et – R pour la propriété.</span></p>
<h2 class="western">L’objet technique comme nœud de relations entre l’historien·ne des techniques et ses sources</h2>
<h3 class="western"><span style="line-height:200%">L’image photographique numérique d’une source d’archive</span></h3>
<h4>Des sources primaires</h4>
<p><span style="line-height:200%">Les archives étudiées sont issues de processus récents de conservation et de numérisation de demandes de brevet d’invention datant de la fin du 19e siècle. L’une a été enregistrée dans le département du Loiret, en date du 5 novembre 1887 à 3h de l’après-midi et l’autre dans la province de Biscaye, le 5 novembre 1887 aussi mais à 11h, donnant formellement priorité à la demande espagnol. L’ouverture relative des données des deux institutions nationales (INPI et OEPM) donnent accès aux archives numériques compressées. L’une contient des images en noir et blanc au format JPEG dénuées de métadonnées outre la résolution de numérisation à 72 dpi, la taille de l’image de 6008x4296 pixels et un commentaire difficilement accessible précisant « nextScan Eclipse Rollfilm scanner with Fusion 2.07 ». L’autre contient : un document au format PDF-1,6 dont les métadonnées précisent un format papier de 162x225 mm de sept pages ; et une image en couleur au format JPEG de 4905x2415 pixels contenant elle-même les métadonnées de sa capture par un photographe espagnol le 16 septembre 2014 à l’aide d’un appareil photo Canon EOS 7D 1/4s f9 25mm 100 ISO sans flash puis inscrit sur le support informatique au moyen du logiciel Adobe Photoshop CSS1 pour Windows ©.<br />
Le texte de chaque demande d’invention est dans la langue de son auteur, l’un en français par Ferdinand Arnodin, l’autre en basque par Alberto De Palacio. A la demande française de brevet d’invention s’ajoute un certificat d’addition ultérieur au dépôt initial sur des aspects techniques relatifs aux galets des rails supérieurs. La forme de chaque document est dépendant de la législation nationale, mais la structure des données présente des similarités en lien avec la signature d’un premier accord multi-latéral, celui de la convention de Paris en 1883 établissant notamment un droit de priorité relatif à l’exploitation de l’invention et l’obligation de mention de l’inventeur. Chaque groupe de ressources numériques contient une image, représentant chacune une vue de face et une vue de dessus du pont à transbordeur sur une même page, intitulées respectivement « élévation (générale) » et « plan », en français et en basque (voir figures 4a et 4b).</span></p>
<p style="text-align: center;"><img height="322" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_4a.jpg" width="600" /></p>
<p style="text-align: center;"><em>Figure 4a : dessin du brevet d'invention espagnol délivré à Alberto Di Palacio le 5 novembre 1887. Source : OEPM</em></p>
<p style="text-align: center;"><img height="430" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_4b.jpg" width="600" /></p>
<p style="text-align: center;"><em>Figure 4b : dessin du brevet d'invention français délivré à Ferdinand Arnodin le 5 novembre 1887. Source : INPI</em></p>
<h4>Des signes et de la photographie numérique</h4>
<p><span style="line-height:200%">L’hétérogénéité des images d’écran de ces sources apparaît d’emblée, éventuellement explicable par les modalités de capture des signes inscrits et le support d’inscription. Par exemple, elles diffèrent par la source photographiée (un document plat sur support papier vs un rouleau de film photographique), la méthode de capture (un appareil photographique à enregistrement numérique vs un scanner), la résolution, mais aussi ce que le lecteur ou la lectrice perçoit directement, à savoir la couleur, le bruit etc. Des informations sont lacunaires, par exemple, les dimensions de l’image signée d’Arnodin sont fournies à l’aide d’un mesureur (une règle graduée en cm ?) capturé en marge de l’image, absentes de l’image et des métadonnées issues de l’office espagnol. Des informations hétérogènes apparaissent clairement, avec pour chaque dessin, une signature différente, une date, la mention « Original » pour le dessin attribué à Arnodin et un tampon de certification de duplicata pour celui signé de De Palacio.<br />
Mais ce qui frappe l’informée n’est guère la différence ; la ressemblance des deux dessins est telle qu’elle appelle à un dépassement des marques, mesures et signes clairement identifiables ; s’agit-il d’un dessin réalisé par chacun des auteurs ou d’un même dessin reproduit par copie mécanique, technique foisonnante à la même période (Gardey, 2008). L’image d’écran ne permet pas d’emblée de répondre à cette question : qui d’Arnodin ou de De Palacio a réalisé cette représentation normalisée à deux vues d’un pont à transbordeur au stade de sa conception ?<br />
L’hypothèse d’une reproduction mécanique – si elle était vérifiée, orienterait le lecteur ou la lectrice – à priori, pour un dessin original de l’architecte et urbaniste basque. En effet, outre un environnement perceptif associé à la reconnaissance de la maîtrise d’ouvrage attribuée à De Palacio par l’UNESCO, la perception de l’image d’écran dans un régime esthétique des arts ne retiendrait que la présence immédiate de la couleur, la finesse des traits, l’élégance des formes aériennes, la rondeur de l’écriture cursive, la lettrine, le tampon certificateur etc. Par régime esthétique, on entend ici selon (Rancière, 2000, p.33) un « état […] pur suspens, moment où la forme est éprouvée pour elle-même », un « régime (qui) […] délie cet art de toute règle spécifique, de toute hiérarchie des sujets, des genres et des arts ».<br />
Si l’image d’écran ici étudiée, celle d’une photographie numérique d’un dessin de brevet, conserve les caractéristiques d’une surface picturale, à savoir le « plat », celui-ci ne s’oppose pas à une « profondeur spécifique » de l’image (Rancière, 2000, p.19), un « ça a été » (Barthes, 1981) d’un dessin produit dans un cadre socio-technique normé. En ce sens, la surface picturale (ici, l’image d’écran) ne peut être réduite à la « composition géométrique des lignes. C’est une forme de partage du sensible […] (capable) de saisir [..] (un) moment décisif d’une action », une « profondeur spécifique, comme manifestation d’une action, expression d’une intériorité ou transmission d’une signification ».<br />
Cette relation à l’objet technique peut alors être formalisée, définissant l’image d’écran, ici un E73 Objet informationnel, comme F2 Expression d’une instance de l’entité F4 Singleton (Manifestation), sous-classe de l’entité E24 Chose fabriquée, transmettant une signification sur une surface commune d’écriture et de lecture, un dessin technique d’une demande de brevet d’invention.</span></p>
<p style="text-align: center;"><img height="397" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_F2_expression1.jpg" width="559" /></p>
<p style="text-align: center;"><em>Figure 5 : formalisation de l’objet technique (ici E73 Objet informationnel - l’image d’écran, dépeinte par une entité E24 Chose fabriquée) comme F2 expression d’une signification dont l’informée dispose d’une manifestation (publication) donnée F4 Singleton. Les indications de couleur des classes du Cidoc-CRM signifient : en jaune, une entité conceptuelle, en marron, une entité matérielle.</em></p>
<h3 class="western"><span style="line-height:200%">Le dessin industriel</span></h3>
<p><span style="line-height:200%">Toutefois cette première hypothèse de reproduction mécanique d’un original ne résiste pas à une régime d’identification poétique ou représentatif des arts (Rancière, 2000), en particulier dans la relation de l’informée à l’objet technique. Le cas particulier étudié ici, l’image photographique numérique d’un dessin de brevet, confère des propriétés particulières de la relation à l’objet technique.</span></p>
<h4>L’inscription de signes sur une surface commune d’écriture et de lecture</h4>
<p><span style="line-height:200%">Le dessin industriel est d'abord une représentation à deux dimensions d'un objet industriel (au sens d'une production à plusieurs exemplaires) qui en a trois. Celle-ci ne porte pas le « sens de l’adéquation du dessin à un objet réel » qui n'existe pas encore, mais consiste en une « activité qui est de rendre présent […] de manière diplomatique ou politique, des intentions et des habitudes de ses auteurs ». Ainsi, la représentation par le dessin industriel est « indissociablement cognitive, physique et sociale » (Lavoisy, Vinck, 1997). L’effort de réduire à un support « plat » une représentation de la relation à un objet réel – à trois dimensions, qui n’existe pas encore (« une quatrième dimension ? »), fait de l’acte de représentation par le dessin industriel « un acte créatif » (ibid.). Il est aussi une représentation codée ayant pour finalité d’inférer des processus de calculs, de fabrication, d’assemblage ou de logistique particulière : un E59 Schéma ou Procédure.<br />
Dans le dessin de brevet étudié, deux vues représentent le pont à transbordeur, dotées de signes codés – traits continus signifiant arêtes, pointillés renvoyant à une arête cachée, succession de tirets longs exprimant un axe de symétrie et hachures désignant un matériau spécifique etc. Ces signes font partie d’un code en grande partie explicite, objet d’enseignements et de manuels dès le 19e siècle mais conservent une part d’implicite toujours difficile à évaluer (ibid., p. 11).<br />
Dans le langage formel de la modélisation conceptuelle de données, l’image d’écran d’un dessin technique - E59 Schéma ou Procédure, est alors une E36 Entité Visuelle qui P138 Représente une E1 Entité sur un mode particulier de E55 Type dessin industriel.</span></p>
<p style="text-align: center;"><img height="397" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_E36_visual_item2.jpg" width="559" /></p>
<p><em><span style="line-height:200%">Figure 6 : Formalisation de l’objet technique (ici E73 Objet informationnel - l’image d’écran), comme (is A) E36 Entité visuelle et E29 Schéma ou Procédure. L’E1 Entité représentée est, par exemple, le pont transbordeur comme objet idéel imaginé pour résoudre le franchissement d’un fleuve ou d’un bras de mer.</span></em></p>
<h4>Un objet socio-technique et économique</h4>
<p><span style="line-height:200%">Mais comme objet intermédiaire d’un dialogue de co-conception d’un pont à transbordeur, le dessin industriel – ici le dessin de brevet, à la fois langage et support d’écriture commune, est aussi un instrument de coordination organisationnelle qui – dans le cadre législatif et socio-économique de la fin du 19e siècle, porte des enjeux de pouvoir puissants. En effet, l’ambition de ses inventeurs est à la mesure des dimensions conçues de l’objet, celle de grandes traversées (plusieurs centaines de mètres) et de nacelles porte-trains.<br />
La relation au dessin de brevet d’invention a une fonction que le dessin industriel n’a pas, celle de conférer les éléments descriptifs servant de points d’appui pour son auteur à une revendication de droit de la personne (être l’inventeur de) et de droit économique (le droit exclusif de priorité) permettant aux ayants-droit de contrôler l’exploitation de l’invention. Le dépôt des deux demandes de brevet d‘invention le même jour par deux auteurs distincts au sein d’instances de nationalités différentes – mais liées par un accord international conclu près de 4 ans auparavant, révèle des tensions propres à la relation aux objets techniques susceptibles de changements sociaux ou économiques importants. Il ouvre aussi la perspective d’une reconnaissance de la personne (à l’image des Eiffel ou Lumières) ou celle d’un enrichissement personnel.<br />
La relation à l’image d’écran d’un dessin de brevet est alors aussi celle d’un fragment E89 Objet Témoin ou Déclaratif (Propositionnal Object), conférant à son titulaire un E30 Droit et qui P67 Se Réfère à une E1 Entité selon un mode de référence de E55 Type demande de brevet d’invention.</span></p>
<p style="text-align: center;"><img height="397" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_E89_propositionnal_object1.jpg" width="559" /></p>
<p class="western"><em>Figure 7 : Formalisation de l’objet technique ici un E89 Objet déclaratif ou témoin - l’image d’écran, se P67 référent à l’E1 Entité représentée, et constitué comme un (is A) E30 Droit, associé à un document ou formulaire administratif enregistré.</em></p>
<h3 class="western"><span style="line-height:200%">Du lecteur ou de la lectrice informée</span></h3>
<h4 class="western">De la dissemblance à la ressemblance des représentations</h4>
<p class="western"><span style="line-height:200%">Les deux images photographiques numériques (figures 4a et 4b) d’un dessin de brevet sont deux objets techniques différents d’apparences très semblables. Elles comportent des éléments dissemblants immédiatement visibles (marques des limites d’un support physique de l’inscription, dimensions ou signes associées à un mesureur, plis du support photographié ou couleurs, signes divers ou symboles etc., voir figure 8a) et d’autres, invisibles, d’un modèle – le dessin normalisé dans la phase de la conception d’un objet technique, ici le pont à transbordeur projeté à Portugalete.<br />
Les images sont toutes deux des représentations du pont à transbordeur, mais chacune d’elle ne peut représenter l’autre. La ressemblance entre l’image photographique et son référent ou modèle est omniprésente et de forme variée, comptant une infinité de propriétés partagées : la présence et positions de la nacelle et du bateau à voile avec son mât, des câbles et massifs d’amarrage, des quais et des cotes, de la variation de couleurs/gris ou d’épaisseur de trait, du passage fluvial, des bords du support etc. voir figure 8b). En ce sens, l’image d’écran constitue - en relation avec l’informée, une « sorte d’empreinte qui n’entretient plus – ou plus seulement – un rapport de ressemblance avec l’objet, mais est véritablement modifiée par la présence de l’objet » (Blanc-Benon, 2020).</span></p>
<p class="western" style="text-align: center;"><img height="600" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_8a.jpg" width="600" /></p>
<p class="western" style="text-align: center;">(a)</p>
<p class="western" style="text-align: center;"><img height="600" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_8b.jpg" width="600" /></p>
<p class="western" style="text-align: center;">(b)</p>
<p class="western" style="text-align: center;"><em>Figure 8 : (a) les inscriptions et marques dissemblantes du dessin industriel, (b) les caractéristiques des images d’écran qui semblent des ressemblances, laissant place à l’objet lui-même</em> – <i>le référent du processus photographique</i><em>, le dessin du massif d’amarrage du pont ou le dispositif d’ancrage du pylône en présence de la nacelle et du fleuve etc.</em></p>
<p class="western" style="text-align: center;"> </p>
<p><span style="line-height:200%">L’hypothèse initiale de la présence d’une copie mécanique - dans l’image d’écran du brevet français (fig. 4b), du dessin représenté par l’image photographique numérique signée de De Palacio (fig.4a), signe le genre particulier de la relation à l’image d’une photographie numérique ou numérisée dans le cas étudié. La relation de l’informée à la photographie prend simultanément une dimension iconique (à l’image de la figure 3 comme mème numérique du pont légendaire) et une dimension représentative ou de copie de l’objet dessin entretenant une relation indicielle avec son objet. La relation de l’informée à l’image photographique serait alors double, celle d’une dépiction (l’image comme picture) ayant une fonction figurative (y compris abstraite) de l’objet photographié – un « portrait » du transbordeur par ses lignes et formes, et une fonction descriptive de l’objet permettant l’identification ou la détection d’indices dans l’opération de lecture active par l’informée.</span></p>
<h4>De la présence d’une trace du geste de l’auteur</h4>
<p><span style="line-height:200%">La relation aux documents numériques étudiés ici confère des caractéristiques de l’image photographique à l’objet étudié : dans le cas de l’archive espagnol, il s’agit d’un processus photographique sur support numérique dont les caractéristiques sont fournies par les métadonnées. Dans le cas de l’archive française, le processus de captation de l’image est plus complexe. Dans un premier temps, l’archive sur support papier a été photographiée sur un support analogique, le microfilm, lui même numérisé par un mécanisme d’éclairage et de captation électrique de la réflectance de lumière, spécifique au scanner. Dans les deux cas, le processus photographique est engagé, directement ou indirectement.<br />
La photographie définit la nature de la relation entre l’informée et la représentation issue d’un processus complexe de conception et d’invention puis de tracé graphique d’une figure dans un contexte socio-technique particulier. En particulier, la relation à l’image photographique numérique en fait elle-même une trace d’un processus créatif au sens barthésien d’un « ça a été » réel et passé. Ici, la trace est définie comme spectre d’un processus d’invention ayant eu lieu. La question posée dans la relation à l’image d’écran, photographie d’une représentation, fournit alors une autre dimension d’analyse et d’usage de ce principe.<br />
L’hypothèse de la présence d’une copie mécanique d’un même dessin montre qu’il s’agit à la fois de la présence d’un objet technique photographié – le dessin industriel ou sa copie, mais aussi et plus profondément, la E93 Présence, de la trace d’un geste particulier de l’auteur ayant conduit à l’inscription sur un support physique de lignes ou de signes ou symboles identifiés comme produisant du sens pour l’auteur, son environnement et l’informée. Ainsi la trace de la main de l’auteur est définie à la fois comme le spectre – Spectrum d’un processus qui a eu lieu et comme inscription dans un mode d’existence physique – Res, la rétention indicielle de marques inscrites sur un support dont l’image d’écran E36 Entité Visuelle témoigne (Leleu-Merviel, 2013). La relation à l’objet technique engage alors la « traque de la trace instruite comme témoignage ou preuve » (Ibid.) et une première tentative d’instanciation dans un modèle conceptuel de données.</span></p>
<h2><span style="line-height:200%">De la relation à l’objet technique dans l’espace numérique</span></h2>
<h3><span style="line-height:200%">Du modèle conceptuel de données</span></h3>
<p><span style="line-height:200%">L’ontologie de domaine CRM du groupe Cidoc comprend des entités conceptuelles, classes ou propriétés, définies par consensus au sein d’une communauté épistémique structurée et permettant de penser puis de classer des données – i.e. instancier les classes et propriétés, issues d’une analyse d’un D1 objet numérique par exemple. La classe E39 Acteur peut contenir les deux instances, Ferdinand Arnodin et Alberto De Palacio qui sont aussi des E21 Personnes qui ont réellement existé. Les hypothèses présentées jusqu’à présent de relations entre ces classes et l’objet technique sont celles relatives aux opérations réalisées dans la relation entre l’informée et l’image d’écran (voir supra, les figures 5 à 7). Elles permettent – en toute première approche, d’articuler une proposition de modélisation au moyen des relations de l’objet technique image d’écran avec ces entités conceptuelles (voir figure 9).<br />
En ce sens, l’image d’écran du dessin du pont à transbordeur est un D1 Objet numérique mais aussi une E36 entité visuelle, véhiculant – en tant qu’E73 Objet informationnel, une F2 Expression du dessin technique, unique manifestation F4 Singleton d’une demande de brevet d’invention qui est un E22 Objet fabriqué. Dans le cas de cette assertion, la nature de l’E73 Objet informationnel est celle d’une E71 Chose élaborée. Un autre type de rapport entre l’objet technique et l’informée, illustré dans les figures 6 & 7, semble de nature juridique (E30 Droit et E89 Objet déclaratif). L’image d’écran pourrait s’inscrire, dans sa relation à l’informée, sous la forme d’un objet technique d’une nature E72 Objet juridique correspondant à des informations (classe E73) constitutives d’un F3 type de produit (ici, une demande de brevet) ou de procédures (classe E29), par exemple, l’acquisition du droit de paternité du dessin pour son auteur ou celle du droit exclusif d’exploitation du pont réellement construit, représenté sur le dessin de brevet produit par son inventeur. La demande de brevet (instance de F3 Produit) R4 fournit le support de l’F2 Expression de l’invention et est CLP104 sujet de E30 Droit.</span></p>
<p style="text-align: center;"><img height="422" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_9.jpg" width="600" /></p>
<p style="text-align: center;"><em><span style="line-height:200%">Figure 9 : schéma de modélisation des relations de type (is A) d’un D1 objet numérique dans le rapport entre informée et image d’écran d’un dessin de brevet, telle qu’explicitée dans l’analyse précédente.</span></em></p>
<p><span style="line-height:200%">Cette tentative de synthèse d’une ébauche de modélisation qui émerge du rapport entre l’informée et l’image d’écran d’une source archivistique – un dessin de brevet, répond à une première question ; elle met en évidence une double nature de l’image d’écran, à la fois entité visuelle détachée de son support d’inscription initial et objet technique « immatériel » susceptible de porter des revendications de droit à son créateur. D’autres éléments portés à la connaissance de l’informée par les fragments dissemblants dans la relation à l’image d’écran (voir figure 8a) peuvent être constitutifs de données instanciant les classes E34 Marques ou E37 Inscriptions etc. Toutefois, cette première étape ne précise pas la nature de ces données ni les processus associés à la création du dessin du pont à transbordeur à l’étape de sa conception.<br />
Prenons un autre exemple, celui de la règle graduée visible sur la figure 8a. En tant que telle, elle n’appartient pas au dessin de brevet – référent du processus photographique associé à l’image d’écran. Toutefois, cet élément visuel, fragment de l’image d’écran, est une information susceptible de constituer une donnée, ici un artefact de type mesureur (Pomian, 2014), indice de la dimension réelle du référent de la photographie numérisée. De même, les éléments ressemblants de la figure 8b, massif d’amarrage et vue partielle d’un pilier du pont où semble accostée la nacelle, sont susceptibles de contribuer à classer des données : indication de taille relative, composition matérielle de la rive ou du quai, modalités d’enchevêtrement des câbles portant la nacelle etc. Les données semblent à la fois des choses évidentes : chiffres d’une mesure, lettres d’un prénom, nature de matériau, signature etc., et à la fois intangibles : tout est-il donnée ?</span></p>
<h3 class="western"><span style="line-height:200%">De la trace d’une différence authentifiante</span></h3>
<p><span style="line-height:200%">L’approche de l’informée est ici celle proposée par (Beretta, 2017) d’une information historique définie dans la relation à l’objet historique contribuant à produire des types de connaissances. La donnée elle-même est une entité relationnelle (Varenne, 2007). C’est le processus de la production ou l’authentification d’information par l’informée dans le relation à l’objet technique qui produit des données et permet d’instancier le modèle. Les données associées aux processus de production de données sont appelées ici méta-données : par exemple, les métadonnées identifiées sur les processus photographiques décrits plus haut et fournies « dans » chaque objet numérique permettant l’accès à l’image d’écran.<br />
Dans une version antérieure du Cidoc-CRM, la classe E38 Image, aujourd’hui dépréciée, contient une instance du type de la figure ou « silouhette » du pont à transbordeur évoquée plus haut, que celle-ci soit dessinée, représentée, caricaturée ou photographiée. La note descriptive précise notamment que les reproductions ou représentations etc. d’une même E38 Image peuvent varier en formes, couleurs, tailles, supports en fonction du contexte de leur production ou usage. Cette définition place les images semblables d’une « jeu des différences » dans une position ambiguë : laquelle des deux images semblables est susceptible d’instancier la classe E38 Image et, si les deux images semblables sont des instances de E38, comment les différencier ?<br />
La classe E34 Mark ne permet d’instruire la trace d’un geste particulier de l’auteur permettant d’authentifier sa présence : la modélisation de la trace d’un geste est celle d’un E25 Trait Caractéristique, de nature matérielle. Modéliser la trace du geste de l’auteur sur une image d’écran semble alors hors de portée. L’usage des ces normes et concepts nécessitent de connaître et de comprendre la nature des entités du Cidoc-CRM et de leur relations mais aussi, plus fondamentalement, la nature de l’ontologie elle-même. Les données du modèle sont produites lors de processus mettant en relation l’informée et l’objet technique, porteur d’informations. C’est donc dans une logique de phénomènes ou événementielle qu’il est possible, de manière réflexive, d’instruire un procès de la trace : quelle serait l’inscription de données dans un modèle événementiel de la trace issue d’un geste de la main ? De quelle trace parle-t’on ?</span></p>
<p style="text-align: center;"><img height="402" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_10.jpg" width="600" /></p>
<p style="text-align: center;"><em>Figure 10 : résultat de la superposition avec le logiciel GIMP des deux images d’écran avec une transparence relative permettant de vérifier la ressemblance des deux représentations du pont à transbordeur dans son environnement. Les marques et inscriptions dissemblantes restent visibles.</em></p>
<p><span style="line-height:200%">Deux figures illustrent les modalités d’un rapport d’investigation de la trace. La figure 10 donne le résultat de la superposition des deux dessins de brevet à l’aide du logiciel Gimp : si les marques et inscriptions diffèrent (figure 8a), la figure représentée par chacun des auteurs, au moyen de deux vues normalisées – le pont à transbordeur dans son environnement fonctionnel et dimensionné, semble se superposer de manière exacte. L’indice est dans le détail, celui présenté en figure 11 ; il s’agit des hachures des ancrages des pylônes : elles n’ont pas le même angle d’une représentation à l’autre, ce qui est d’ailleurs visible sur la figure 8b des ressemblances, mais rendu invisible dans la relation de l’informée à l’objet technique par la présence du référent de la photographie, le dessin technique du pont.</span></p>
<h3><span style="line-height:200%">De la preuve comme processus d’identification de la trace</span></h3>
<p><span style="line-height:200%">Dans le cas qui nous intéresse, le geste de l'ingénieur et celui de l'architecte pour produire un dessin industriel représentant une conception du pont à transbordeur consiste en des opérations de tracés graphiques de lignes courbes ou droites, en fonction du modèle à inscrire sur un support. Réfuter l'hypothèse de la présence d'une copie mécanique d'un même dessin dans l'image photographique du dessin de brevet français nécessite d'identifier des différences qualitatives dans les traces laissées par chaque auteur.s sur le support matériel. C'est le cas notamment dans la réception d'un détail de l'image photographique des référents que sont les archives, celui des dispositifs d'ancrage des pylônes du pont dont les hachures sont inclinées dans des angles différents (voir figure 11).</span></p>
<p> </p>
<h2>Eléments de conclusion et perspectives</h2>
<h2><span style="line-height:200%">Bibliographie</span></h2>
<p>Boufflers, S.-J. de (1738-1815) A. du texte. (1791). Rapport fait à l’Assemblée nationale , par M. de Boufflers, au nom du comité d’Agriculture et de Commerce, dans la séance du jeudi au soir 30 décembre 1790, Sur la propriété des auteurs de nouvelles découvertes & inventions en tout genre d’industrie. Imprimé par ordre de l’Assemblée nationale. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10537797w">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10537797w</a></p>
<p>Bayet, J. (1882-1915) A. du texte. (1908). La Société des auteurs et compositeurs dramatiques / thèse pour le doctorat... Par Jean Bayet... ; Université de Paris, Faculté de droit. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9602610b">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9602610b</a></p>
<p>M.J. Delamare, S. industrielle (Rouen) A. du. (1873). Bulletin de la Société industrielle de Rouen. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k122576f">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k122576f</a></p>
<p>Simondon, G. (2012). Du mode d’existence des objets techniques (Nouvelle édition revue et corrigée). Aubier (Paris).</p>
<p>L’Echo d’Alger : Journal républicain du matin. (1925, avril 2). <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75814935">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75814935</a></p>
<p>Paris-soir. (1926, juillet 30). Gallica. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76386059">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76386059</a></p>
<p>30 COM 8B.49—Décision, Pub. L. No. WHC-06/30.COM/19, Code du patrimoine mondial 159 (2006). <a href="https://whc.unesco.org/fr/decisions/1011/">https://whc.unesco.org/fr/decisions/1011/</a></p>
<p>Leinekugel Le Cocq, D. (2010). Ingénieurs des ponts : L’histoire de la famille Arnodin - Leinekugel Le Cocq de 1872 à 2002. La Vie du Rail.</p>
<p>Pays Basque, Province de Bizjaia, U. C. du patrimoine. (2006). Pont Vizcaya. UNESCO Centre du patrimoine mondial. <a href="https://whc.unesco.org/fr/list/1217/">https://whc.unesco.org/fr/list/1217/</a></p>
<p>Arnodin, F. (1894). Notice sur le pont à transbordeur. Archives Départementales de Seine Maritime, Série 4SP498</p>
<p>Gardey, D. (2008). Écrire, calculer, classer: Comment une révolution de papier a transformé les sociétés contemporaines (1800-1940). Paris: La Découverte. pp.114-115 https://doi.org/10.3917/dec.garde.2008.01</p>
<p>Rancière, J. (2000). Le partage du sensible: Esthétique et politique. Paris: La Fabrique Éditions. pp.18-19 <a href="https://doi.org/10.3917/lafab.ranci.2000.01">https://doi.org/10.3917/lafab.ranci.2000.01</a></p>
<p>Lavoisy O., Vinck D. (1997). Le dessin comme objet intermédiaire de l'entreprise. Delchambre, Pierre. Communications organisationnelles. Objets, pratiques et dispositifs, Presses Universitaires de Rennes, pp.47-63. ⟨hal-00261643⟩</p>
<p>Blanc-Benon, L. (2020). Dépiction et détection : quel rôle pour la notion de ressemblance dans les théories de la photographie ?. <i>Philosophia Scientiæ</i>, 24-2, 147-168.</p>
<p>Leleu-Merviel S. (2013/1). Traces, information et construits de sens. Déploiement de la trace visuelle de la rétention indicielle à l’écriture. In Mille Alain (Eds), De la trace à la connaissance à l’ère du Web, Intellectica, 59, (pp.65-88), DOI: 10.3406/intel.2013.1086.</p>
<p>Beretta F. (2017), L'interopérabilité des données historiques et la question du modèle : l'ontologie du projet SyMoGIH, dans Brigitte Juanals et Jean-Luc Minel (dir.), Enjeux numériques pour les médiations scientifiques et culturelles du passé, Presses universitaires de Paris Nanterre.</p>