<h2 class="western">L&rsquo;invention comme objet &amp; comme m&eacute;thode</h2> <h3 class="western"><span style="line-height:200%">De la paternit&eacute; de l&rsquo;invention</span></h3> <p><span style="line-height:200%">L&rsquo;&eacute;mergence des inventions en Europe &agrave; la fin du 19e si&egrave;cle s&rsquo;inscrit dans un processus d&rsquo;industrialisation progressive et le d&eacute;ploiement d&rsquo;outils et techniques nouvelles cr&eacute;ant des ruptures successives dans l&rsquo;organisation des soci&eacute;t&eacute;s et la cr&eacute;ation de richesses. En parall&egrave;le, l&rsquo;appropriation de ces proc&eacute;d&eacute;s et produits - associ&eacute;e depuis plusieurs si&egrave;cles d&eacute;j&agrave; &agrave; de puissants enjeux politiques, voit le d&eacute;veloppement de l&eacute;gislations d&eacute;di&eacute;es des &eacute;tats et d&rsquo;accords bi- puis multi-lat&eacute;raux en mati&egrave;re de propri&eacute;t&eacute; industrielle. Interdire le d&eacute;veloppement et la diffusion de techniques nouvelles et inventives par des tiers est devenu un droit individuel, parfois proche de ce que les Antiques nommaient le droit &agrave; la paternit&eacute;&nbsp;; le faussaire ou le contre-facteur se trouve alors souvent affubl&eacute; de m&ecirc;me d&eacute;shonneur que le plagiaire antique.<br /> Cette acception du droit d&rsquo;inventeur en France s&rsquo;inscrit dans un double paradigme issu des d&eacute;bats de la fin du 18e si&egrave;cle (Boufflers, 1791). Tout d&rsquo;abord, la cons&eacute;cration du droit de l&rsquo;auteur ou du compositeur face &agrave; celui des com&eacute;diens, engag&eacute;e d&egrave;s 1777 avec la cr&eacute;ation de l&rsquo;anc&ecirc;tre de la Soci&eacute;t&eacute; des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (Bayet, 1908), fait l&rsquo;objet de n&eacute;gociations internationales &agrave; la fin du 19e si&egrave;cle. En second lieu, pour les inventeurs des techniques de la seconde moiti&eacute; du 19e &ndash; &agrave; l&rsquo;instar des fr&egrave;res Lumi&egrave;res ou d&rsquo;Eiffel par exemple et face aux britanniques notamment, la recherche d&rsquo;une l&eacute;gitimation scientifique des techniques nouvelles s&rsquo;appuie sur de soci&eacute;t&eacute;s savantes ou la cr&eacute;ation de soci&eacute;t&eacute;s industrielles (M.J. Delamare, 1873).</span></p> <h3 class="western"><span style="line-height:200%">Des mani&egrave;res d&rsquo;&ecirc;tre des objets techniques</span></h3> <p><span style="line-height:200%">Pourtant, l&rsquo;histoire des sciences et techniques nous l&rsquo;enseigne, la cr&eacute;ation, la fabrication puis l&rsquo;utilisation ou l&rsquo;exploitation d&rsquo;un objet technique tel que le d&eacute;crit (Simondon, 2012) r&eacute;sulte de processus complexes de circulation dans l&rsquo;espace et le temps de savoirs situ&eacute;s et de mani&egrave;re de faire ou d&rsquo;op&eacute;rations susceptibles d&rsquo;affecter les structures o&ugrave; il se d&eacute;ploie. Ainsi, l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;inventions sur divers territoires tient plus d&rsquo;une forme de cristallisation de savoirs locaux et mani&egrave;res de faire ou de la modulation de ceux-ci contribuant &agrave; faire &eacute;voluer la relation &agrave; l&rsquo;objet technique lui-m&ecirc;me dans son environnement, que du g&eacute;nie d&rsquo;un seul grand homme. L&rsquo;exemple &eacute;tudi&eacute; ici, le pont &agrave; transbordeur &ndash; par ses diverses formes, illustre les modulations dans la cr&eacute;ation d&rsquo;une solution technique a&eacute;rienne &agrave; rail r&eacute;pondant au probl&egrave;me du franchissement de voies fluviales et maritimes au sein la tendance mondiale du d&eacute;ploiement de techniques et mani&egrave;res de faire associ&eacute;es aux ponts m&eacute;talliques suspendus et des ponts mobiles (voir figure 1).</span></p> <p style="text-align: center;"><img height="286" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_1.jpg" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Figure 1 : illustration de la diversit&eacute; des formes des ponts &agrave; transbordeur con&ccedil;us et fabriqu&eacute;s puis exploit&eacute;s entre la fin du 19e si&egrave;cle et le d&eacute;but du 20e si&egrave;cle dans le monde (Buenos Aires - coll. E. Pockel&eacute;, Marseille, Ostem &ndash; c. H.E. Taubenheim, Rendsburg &ndash; c. B. Karmaczik, Middlesbrough &ndash; coll. E. Pockel&eacute;, Portugalete &ndash; c. N. Janberg). Source : Structurae, base de donn&eacute;es et galerie internationale d&#39;ouvrages d&#39;art.</em></p> <p><span style="line-height:200%">Ces ph&eacute;nom&egrave;nes technico-&eacute;conomiques s&rsquo;inscrivent dans des processus d&rsquo;intensification des &eacute;changes et de la circulation des marchandises et des personnes. Ils conduisent &agrave; des r&eacute;alisations concr&egrave;tes ou des &eacute;checs (le pont &agrave; transbordeur ne sera jamais construit &agrave; Bordeaux), &agrave; des risques r&eacute;els mais aussi &agrave; des transformations radicales dans la perception du progr&egrave;s. Outre la rapidit&eacute; et facilit&eacute; de la travers&eacute;e du fleuve, d&rsquo;autres manifestations socio-culturelles associ&eacute;es &agrave; ces innovations conduisent &agrave; des expositions, mais aussi des &eacute;v&eacute;nements tels des performances des corps ou des machines&nbsp;: c&rsquo;est le cas du pont &agrave; transbordeur, qui, par ses dimensions rares et son esth&eacute;tique a&eacute;rienne, attire aviateurs (&laquo;&nbsp;Paris-soir&nbsp;&raquo;, 1926) et plongeurs (&laquo;&nbsp;L&rsquo;Echo d&rsquo;Alger&nbsp;&raquo;, 1925), et leur public.</span></p> <h3><span style="line-height:200%">D&rsquo;une ic&ocirc;ne de la modernit&eacute;</span></h3> <p><span style="line-height:200%">De ce cadre g&eacute;n&eacute;ral d&rsquo;histoire des techniques ne peut &ecirc;tre dissoci&eacute; un r&eacute;gime esth&eacute;tique des figures de la modernit&eacute; construites &agrave; la fin du 19e et au d&eacute;but du 20e si&egrave;cle, telles que la tour Eiffel ou ces ponts m&eacute;talliques ajour&eacute;s d&eacute;sign&eacute;s ainsi [&laquo;&nbsp;leur&nbsp;&raquo; tour Eiffel] par des usagers peu familiers de ces formes m&eacute;talliques et des exp&eacute;riences sensibles nouvelles issues de la relation &agrave; l&rsquo;objet. Au droit d&rsquo;interdire, qui est aussi et d&rsquo;abord un privil&egrave;ge d&rsquo;exploiter, s&rsquo;ajoute le prestige d&rsquo;&ecirc;tre d&eacute;sign&eacute; comme l&rsquo;inventeur. Au moment o&ugrave; les pratiques artistiques rompent avec la tradition classique des arts, l&rsquo;av&egrave;nement de la photographie contribue &agrave; la diffusion massive de repr&eacute;sentations de ces objets techniques par exemple au moyen des cartes postales. Le pont &agrave; transbordeur est une de ces figures, notamment avec les clich&eacute;s et photogrammes du pont &agrave; transbordeur de Marseille illustrant la Nouvelle Vision, par Lazlo-Moholy-Nagy (voir figure 2).</span></p> <p style="text-align: center;"><img height="600" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_2.jpg" width="459" /></p> <p style="text-align: center;">&nbsp;</p> <p style="text-align: center;"><em><span style="line-height:200%">Figure 2 : Pont Transbordeur, Marseille, L&aacute;szl&oacute; Moholy-Nagy, CC0, via Wikimedia Commons, collection Photographs and photograms by L&aacute;szl&oacute; Moholy-Nagy, Department of Photographs, Metropolitan Museum of Art, Gilman Collection Alfred Stieglitz Society Gifts.</span></em></p> <h3 class="western"><span style="line-height:200%">Des sources de l&rsquo;historien&middot;ne et leur transformation par le num&eacute;rique</span></h3> <p><span style="line-height:200%">L&rsquo;objet &eacute;tudi&eacute; ici est une image d&rsquo;&eacute;cran d&rsquo;une repr&eacute;sentation du pont &agrave; transbordeur reconnu en 2006 (30 COM 8B.49 - D&eacute;cision, 2006) comme patrimoine mondial aupr&egrave;s de l&rsquo;Organisation des Nations Unies pour l&rsquo;&eacute;ducation, la science et la culture (UNESCO). Cette repr&eacute;sentation n&rsquo;est pas une photographie du pont, mais un dessin technique qui pr&eacute;c&egrave;de la fabrication et donc l&rsquo;acc&egrave;s physique &agrave; l&rsquo;objet technique. Et c&rsquo;est &agrave; ce stade de sa conception que la question de l&rsquo;historien&middot;ne se pose&nbsp;: des sources secondaires attribuent l&rsquo;invention du pont &agrave; transbordeur &agrave; deux personnes diff&eacute;rentes.&nbsp; Dans l&rsquo;ouvrage d&eacute;di&eacute;s aux ing&eacute;nieurs des ponts et &agrave; sa famille (Leinekugel Le Cocq, 2010), il s&rsquo;agit de Ferdinand Arnodin, ing&eacute;nieur fran&ccedil;ais des arts et m&eacute;tiers. Dans la pr&eacute;sentation du rapport d&rsquo;inscription au patrimoine mondial de l&rsquo;ouvrage existant, r&eacute;el point d&rsquo;attraction touristique et de d&eacute;veloppement du territoire (Pays Basque, Province de Bizjaia, 2006), il s&rsquo;agit d&rsquo;Alberto De Palacio, architecte et urbaniste basque. Ainsi, de chaque c&ocirc;t&eacute; de la fronti&egrave;re pyr&eacute;n&eacute;enne, la paternit&eacute; de l&rsquo;invention du pont semble attribu&eacute;e de mani&egrave;re exclusive &agrave; l&rsquo;un ou l&rsquo;autre des deux inventeurs. De fait, du c&ocirc;t&eacute; fran&ccedil;ais, on d&eacute;couvre au sein des archives d&eacute;partementales de Seine-Maritime que l&rsquo;autorisation de construction du premier pont &agrave; transbordeur, celui de Portugalete &agrave; l&#39;embouchure du Nervion, est donn&eacute;e aux deux parties, par d&eacute;cret royal, le 12 f&eacute;vrier 1890 (Arnodin, 1894). Plus avant, l&rsquo;espace num&eacute;rique r&eacute;v&egrave;le des titres de propri&eacute;t&eacute; industrielle associant les deux noms (voir figure 3).</span></p> <p style="text-align: center;"><img height="600" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_3.jpg" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Figure 3 : dessin du brevet am&eacute;ricain US000425724 d&eacute;livr&eacute; le 15 avril 1890 attribu&eacute; aux deux inventeurs. Source : base de donn&eacute;es des brevets am&eacute;ricains de l&#39;USPTO accessible en ligne [https://patft.uspto.gov], restitut&eacute; par les algorithmes Google &copy;.</em></p> <p><span style="line-height:200%">La poursuite de l&rsquo;investigation conduit &agrave; identifier, demander puis acc&eacute;der &agrave; d&rsquo;autres sources primaires par courriel avec l&rsquo;Institut National de la Propri&eacute;t&eacute; Industrielle (INPI) et l&rsquo;Office Espagnol des Brevets et des Marques (OEPM). L&rsquo;&eacute;laboration puis le d&eacute;ploiement d&rsquo;une m&eacute;thode d&rsquo;authentification de la paternit&eacute; de la conception de l&rsquo;objet technique est rendue possible gr&acirc;ce &agrave; la r&eacute;ception de deux groupes de fichiers informatiques. La relation du lecteur ou de la lectrice &agrave; ces documents num&eacute;riques via logiciels et &eacute;crans permet de discuter d&rsquo;une approche se nourrissant de plusieurs disciplines ou champs de recherche&nbsp;- s&eacute;miologie, ing&eacute;nierie des connaissances, &eacute;pist&eacute;mologie et m&eacute;thode historique. Le pr&eacute;sent article a pour objectif de contribuer &agrave; diffuser dans l&rsquo;espace num&eacute;rique des donn&eacute;es associ&eacute;es &agrave; cette m&eacute;thode, ouvrant une perspective de mod&eacute;lisation conceptuelle d&rsquo;une trace associ&eacute;e &agrave; un auteur selon des vocabulaires standards ou formalismes associ&eacute;s au web s&eacute;mantique, appel&eacute;s aussi ontologies, telles le Mod&egrave;le Conceptuel de R&eacute;f&eacute;rence du Comit&eacute; International pour la Documentation des mus&eacute;es&nbsp; (Cidoc-CRM) et ses extensions, celui de la F&eacute;d&eacute;ration Internationale des Associations et Institutions de Biblioth&eacute;caires (IFLA) pr&eacute;cisant les Exigences Fonctionnelles pour les Notices Bibliographiques (FRBRoo) et l&rsquo;Ontologie Descriptive pour l&rsquo;Ing&eacute;nierie Linguistique et Cognitive (DOLCE), aujourd&rsquo;hui d&eacute;ploy&eacute;es dans divers domaines scientifiques, voir par exemple l&rsquo;Environnement de Gestion des Mod&egrave;les orient&eacute;s objet de donn&eacute;es structur&eacute;es Ontome (https://ontome.net/). Dans la suite du document, le vocabulaire mobilis&eacute;, issu de deux de ces mod&egrave;les, adopte une forme usuelle&nbsp;: pour le Cidoc-CRM, l&rsquo;entit&eacute; &ndash; E suivie d&rsquo;un nombre et d&rsquo;un intitul&eacute; &ndash; est une classe, l&rsquo;entit&eacute; &ndash; P, une propri&eacute;t&eacute;&nbsp;; pour le FRBRoo, il en est de m&ecirc;me avec la lettre &ndash; F pour une classe, et &ndash; R pour la propri&eacute;t&eacute;.</span></p> <h2 class="western">L&rsquo;objet technique comme n&oelig;ud de relations entre l&rsquo;historien&middot;ne des techniques et ses sources</h2> <h3 class="western"><span style="line-height:200%">L&rsquo;image photographique num&eacute;rique d&rsquo;une source d&rsquo;archive</span></h3> <h4>Des sources primaires</h4> <p><span style="line-height:200%">Les archives &eacute;tudi&eacute;es sont issues de processus r&eacute;cents de conservation et de num&eacute;risation de demandes de brevet d&rsquo;invention datant de la fin du 19e si&egrave;cle. L&rsquo;une a &eacute;t&eacute; enregistr&eacute;e dans le d&eacute;partement du Loiret, en date du 5 novembre 1887 &agrave; 3h de l&rsquo;apr&egrave;s-midi et l&rsquo;autre dans la province de Biscaye, le 5 novembre 1887 aussi mais &agrave; 11h, donnant formellement priorit&eacute; &agrave; la demande espagnol. L&rsquo;ouverture relative des donn&eacute;es des deux institutions nationales (INPI et OEPM) donnent acc&egrave;s aux archives num&eacute;riques compress&eacute;es. L&rsquo;une contient des images en noir et blanc au format JPEG d&eacute;nu&eacute;es de m&eacute;tadonn&eacute;es outre la r&eacute;solution de num&eacute;risation &agrave; 72 dpi, la taille de l&rsquo;image de 6008x4296 pixels et un commentaire difficilement accessible pr&eacute;cisant &laquo;&nbsp;nextScan Eclipse Rollfilm scanner with Fusion 2.07&nbsp;&raquo;. L&rsquo;autre contient&nbsp;: un document au format PDF-1,6 dont les m&eacute;tadonn&eacute;es pr&eacute;cisent un format papier de 162x225 mm de sept pages&nbsp;; et une image en couleur au format JPEG de 4905x2415 pixels contenant elle-m&ecirc;me les m&eacute;tadonn&eacute;es de sa capture par un photographe espagnol le 16 septembre 2014 &agrave; l&rsquo;aide d&rsquo;un appareil photo Canon EOS 7D 1/4s f9 25mm 100 ISO sans flash puis inscrit sur le support informatique au moyen du logiciel Adobe Photoshop CSS1 pour Windows &copy;.<br /> Le texte de chaque demande d&rsquo;invention est dans la langue de son auteur, l&rsquo;un en fran&ccedil;ais par Ferdinand Arnodin, l&rsquo;autre en basque par Alberto De Palacio. A la demande fran&ccedil;aise de brevet d&rsquo;invention s&rsquo;ajoute un certificat d&rsquo;addition ult&eacute;rieur au d&eacute;p&ocirc;t initial sur des aspects techniques relatifs aux galets des rails sup&eacute;rieurs. La forme de chaque document est d&eacute;pendant de la l&eacute;gislation nationale, mais la structure des donn&eacute;es pr&eacute;sente des similarit&eacute;s en lien avec la signature d&rsquo;un premier accord multi-lat&eacute;ral, celui de la convention de Paris en 1883 &eacute;tablissant notamment un droit de priorit&eacute; relatif &agrave; l&rsquo;exploitation de l&rsquo;invention et l&rsquo;obligation de mention de l&rsquo;inventeur. Chaque groupe de ressources num&eacute;riques contient une image, repr&eacute;sentant chacune une vue de face et une vue de dessus du pont &agrave; transbordeur sur une m&ecirc;me page, intitul&eacute;es respectivement &laquo;&nbsp;&eacute;l&eacute;vation (g&eacute;n&eacute;rale)&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;plan&nbsp;&raquo;, en fran&ccedil;ais et en basque (voir figures 4a et 4b).</span></p> <p style="text-align: center;"><img height="322" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_4a.jpg" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Figure 4a : dessin du brevet d&#39;invention espagnol d&eacute;livr&eacute; &agrave; Alberto Di Palacio le 5 novembre 1887. Source : OEPM</em></p> <p style="text-align: center;"><img height="430" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_4b.jpg" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Figure 4b : dessin du brevet d&#39;invention fran&ccedil;ais d&eacute;livr&eacute; &agrave; Ferdinand Arnodin le 5 novembre 1887. Source : INPI</em></p> <h4>Des signes et de la photographie num&eacute;rique</h4> <p><span style="line-height:200%">L&rsquo;h&eacute;t&eacute;rog&eacute;n&eacute;it&eacute; des images d&rsquo;&eacute;cran de ces sources appara&icirc;t d&rsquo;embl&eacute;e, &eacute;ventuellement explicable par les modalit&eacute;s de capture des signes inscrits et le support d&rsquo;inscription. Par exemple, elles diff&egrave;rent par la source photographi&eacute;e (un document plat sur support papier vs un rouleau de film photographique), la m&eacute;thode de capture (un appareil photographique &agrave; enregistrement num&eacute;rique vs un scanner), la r&eacute;solution, mais aussi ce que le lecteur ou la lectrice per&ccedil;oit directement, &agrave; savoir la couleur, le bruit etc. Des informations sont lacunaires, par exemple, les dimensions de l&rsquo;image sign&eacute;e d&rsquo;Arnodin sont fournies &agrave; l&rsquo;aide d&rsquo;un mesureur (une r&egrave;gle gradu&eacute;e en cm ?) captur&eacute; en marge de l&rsquo;image, absentes de l&rsquo;image et des m&eacute;tadonn&eacute;es issues de l&rsquo;office espagnol. Des informations h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes apparaissent clairement, avec pour chaque dessin, une signature diff&eacute;rente, une date, la mention &laquo;&nbsp;Original&nbsp;&raquo; pour le dessin attribu&eacute; &agrave; Arnodin et un tampon de certification de duplicata pour celui sign&eacute; de De Palacio.<br /> Mais ce qui frappe l&rsquo;inform&eacute;e n&rsquo;est gu&egrave;re la diff&eacute;rence&nbsp;; la ressemblance des deux dessins est telle qu&rsquo;elle appelle &agrave; un d&eacute;passement des marques, mesures et signes clairement identifiables&nbsp;; s&rsquo;agit-il d&rsquo;un dessin r&eacute;alis&eacute; par chacun des auteurs ou d&rsquo;un m&ecirc;me dessin reproduit par copie m&eacute;canique, technique foisonnante &agrave; la m&ecirc;me p&eacute;riode (Gardey, 2008). L&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran ne permet pas d&rsquo;embl&eacute;e de r&eacute;pondre &agrave; cette question&nbsp;: qui d&rsquo;Arnodin ou de De Palacio a r&eacute;alis&eacute; cette repr&eacute;sentation normalis&eacute;e &agrave; deux vues d&rsquo;un pont &agrave; transbordeur au stade de sa conception&nbsp;?<br /> L&rsquo;hypoth&egrave;se d&rsquo;une reproduction m&eacute;canique &ndash; si elle &eacute;tait v&eacute;rifi&eacute;e, orienterait le lecteur ou la lectrice &ndash; &agrave; priori, pour un dessin original de l&rsquo;architecte et urbaniste basque. En effet, outre un environnement perceptif associ&eacute; &agrave; la reconnaissance de la ma&icirc;trise d&rsquo;ouvrage attribu&eacute;e &agrave; De Palacio par l&rsquo;UNESCO, la perception de l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran dans un r&eacute;gime esth&eacute;tique des arts&nbsp;ne retiendrait que la pr&eacute;sence imm&eacute;diate de la couleur, la finesse des traits, l&rsquo;&eacute;l&eacute;gance des formes a&eacute;riennes, la rondeur de l&rsquo;&eacute;criture cursive, la lettrine, le tampon certificateur etc. Par r&eacute;gime esth&eacute;tique, on entend ici selon (Ranci&egrave;re, 2000, p.33) un &laquo;&nbsp;&eacute;tat [&hellip;] pur suspens, moment o&ugrave; la forme est &eacute;prouv&eacute;e pour elle-m&ecirc;me&nbsp;&raquo;, un &laquo;&nbsp;r&eacute;gime (qui) [&hellip;] d&eacute;lie cet art de toute r&egrave;gle sp&eacute;cifique, de toute hi&eacute;rarchie des sujets, des genres et des arts&nbsp;&raquo;.<br /> Si l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran ici &eacute;tudi&eacute;e, celle d&rsquo;une photographie num&eacute;rique d&rsquo;un dessin de brevet, conserve les caract&eacute;ristiques d&rsquo;une surface picturale, &agrave; savoir le &laquo;&nbsp;plat&nbsp;&raquo;, celui-ci ne s&rsquo;oppose pas &agrave; une &laquo;&nbsp;profondeur sp&eacute;cifique&nbsp;&raquo; de l&rsquo;image (Ranci&egrave;re, 2000, p.19), un &laquo;&nbsp;&ccedil;a a &eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo; (Barthes, 1981) d&rsquo;un dessin produit dans un cadre socio-technique norm&eacute;. En ce sens, la surface picturale (ici, l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran) ne peut &ecirc;tre r&eacute;duite &agrave; la &laquo;&nbsp;composition g&eacute;om&eacute;trique des lignes. C&rsquo;est une forme de partage du sensible [&hellip;] (capable) de saisir [..] (un) moment d&eacute;cisif d&rsquo;une action&nbsp;&raquo;, une &laquo;&nbsp;profondeur sp&eacute;cifique, comme manifestation d&rsquo;une action, expression d&rsquo;une int&eacute;riorit&eacute; ou transmission d&rsquo;une signification&nbsp;&raquo;.<br /> Cette relation &agrave; l&rsquo;objet technique peut alors &ecirc;tre formalis&eacute;e, d&eacute;finissant l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran, ici un E73 Objet informationnel, comme F2 Expression d&rsquo;une instance de l&rsquo;entit&eacute; F4 Singleton (Manifestation), sous-classe de l&rsquo;entit&eacute; E24 Chose fabriqu&eacute;e, transmettant une signification sur une surface commune d&rsquo;&eacute;criture et de lecture, un dessin technique d&rsquo;une demande de brevet d&rsquo;invention.</span></p> <p style="text-align: center;"><img height="397" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_F2_expression1.jpg" width="559" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Figure 5&nbsp;: formalisation de l&rsquo;objet technique (ici E73 Objet informationnel - l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran, d&eacute;peinte par une entit&eacute; E24 Chose fabriqu&eacute;e) comme F2 expression d&rsquo;une signification dont l&rsquo;inform&eacute;e dispose d&rsquo;une manifestation (publication) donn&eacute;e F4 Singleton. Les indications de couleur des classes du Cidoc-CRM signifient&nbsp;: en jaune, une entit&eacute; conceptuelle, en marron, une entit&eacute; mat&eacute;rielle.</em></p> <h3 class="western"><span style="line-height:200%">Le dessin industriel</span></h3> <p><span style="line-height:200%">Toutefois cette premi&egrave;re hypoth&egrave;se de reproduction m&eacute;canique d&rsquo;un original ne r&eacute;siste pas &agrave; une r&eacute;gime d&rsquo;identification po&eacute;tique ou repr&eacute;sentatif des arts (Ranci&egrave;re, 2000), en particulier dans la relation de l&rsquo;inform&eacute;e &agrave; l&rsquo;objet technique. Le cas particulier &eacute;tudi&eacute; ici, l&rsquo;image photographique num&eacute;rique d&rsquo;un dessin de brevet, conf&egrave;re des propri&eacute;t&eacute;s particuli&egrave;res de la relation &agrave; l&rsquo;objet technique.</span></p> <h4>L&rsquo;inscription de signes sur une surface commune d&rsquo;&eacute;criture et de lecture</h4> <p><span style="line-height:200%">Le dessin industriel est d&#39;abord une repr&eacute;sentation &agrave; deux dimensions d&#39;un objet industriel (au sens d&#39;une production &agrave; plusieurs exemplaires) qui en a trois. Celle-ci ne porte pas le &laquo;&nbsp;sens de l&rsquo;ad&eacute;quation du dessin &agrave; un objet r&eacute;el&nbsp;&raquo; qui n&#39;existe pas encore, mais consiste en une &laquo;&nbsp;activit&eacute; qui est de rendre pr&eacute;sent [&hellip;] de mani&egrave;re diplomatique ou politique, des intentions et des habitudes de ses auteurs&nbsp;&raquo;. Ainsi, la repr&eacute;sentation par le dessin industriel est &laquo;&nbsp;indissociablement cognitive, physique et sociale&nbsp;&raquo; (Lavoisy, Vinck, 1997). L&rsquo;effort de r&eacute;duire &agrave; un support &laquo;&nbsp;plat&nbsp;&raquo; une repr&eacute;sentation de la relation &agrave; un objet r&eacute;el &ndash; &agrave; trois dimensions, qui n&rsquo;existe pas encore (&laquo;&nbsp;une quatri&egrave;me dimension&nbsp;?&nbsp;&raquo;), fait de l&rsquo;acte de repr&eacute;sentation par le dessin industriel &laquo;&nbsp;un acte cr&eacute;atif&nbsp;&raquo; (ibid.). Il est aussi une repr&eacute;sentation cod&eacute;e ayant pour finalit&eacute; d&rsquo;inf&eacute;rer des processus de calculs, de fabrication, d&rsquo;assemblage ou de logistique particuli&egrave;re&nbsp;: un E59 Sch&eacute;ma ou Proc&eacute;dure.<br /> Dans le dessin de brevet &eacute;tudi&eacute;, deux vues repr&eacute;sentent le pont &agrave; transbordeur, dot&eacute;es de signes cod&eacute;s &ndash; traits continus signifiant ar&ecirc;tes, pointill&eacute;s renvoyant &agrave; une ar&ecirc;te cach&eacute;e, succession de tirets longs exprimant un axe de sym&eacute;trie et hachures d&eacute;signant un mat&eacute;riau sp&eacute;cifique etc. Ces signes font partie d&rsquo;un code en grande partie explicite, objet d&rsquo;enseignements et de manuels d&egrave;s le 19e si&egrave;cle mais conservent une part d&rsquo;implicite toujours difficile &agrave; &eacute;valuer (ibid., p. 11).<br /> Dans le langage formel de la mod&eacute;lisation conceptuelle de donn&eacute;es, l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran d&rsquo;un dessin technique - E59 Sch&eacute;ma ou Proc&eacute;dure, est alors une E36 Entit&eacute; Visuelle qui P138 Repr&eacute;sente une E1 Entit&eacute; sur un mode particulier de E55 Type dessin industriel.</span></p> <p style="text-align: center;"><img height="397" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_E36_visual_item2.jpg" width="559" /></p> <p><em><span style="line-height:200%">Figure 6&nbsp;: Formalisation de l&rsquo;objet technique (ici E73 Objet informationnel - l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran), comme (is A) E36 Entit&eacute; visuelle et E29 Sch&eacute;ma ou Proc&eacute;dure. L&rsquo;E1 Entit&eacute; repr&eacute;sent&eacute;e est, par exemple, le pont transbordeur comme objet id&eacute;el imagin&eacute; pour r&eacute;soudre le franchissement d&rsquo;un fleuve ou d&rsquo;un bras de mer.</span></em></p> <h4>Un objet socio-technique et &eacute;conomique</h4> <p><span style="line-height:200%">Mais comme objet interm&eacute;diaire d&rsquo;un dialogue de co-conception d&rsquo;un pont &agrave; transbordeur, le dessin industriel &ndash; ici le dessin de brevet, &agrave; la fois langage et support d&rsquo;&eacute;criture commune, est aussi un instrument de coordination organisationnelle qui &ndash; dans le cadre l&eacute;gislatif et socio-&eacute;conomique de la fin du 19e si&egrave;cle, porte des enjeux de pouvoir puissants. En effet, l&rsquo;ambition de ses inventeurs est &agrave; la mesure des dimensions con&ccedil;ues de l&rsquo;objet, celle de grandes travers&eacute;es (plusieurs centaines de m&egrave;tres) et de nacelles porte-trains.<br /> La relation au dessin de brevet d&rsquo;invention a une fonction que le dessin industriel n&rsquo;a pas, celle de conf&eacute;rer les &eacute;l&eacute;ments descriptifs servant de points d&rsquo;appui pour son auteur &agrave; une revendication de droit de la personne (&ecirc;tre l&rsquo;inventeur de) et de droit &eacute;conomique (le droit exclusif de priorit&eacute;) permettant aux ayants-droit de contr&ocirc;ler l&rsquo;exploitation de l&rsquo;invention. Le d&eacute;p&ocirc;t des deux demandes de brevet d&lsquo;invention le m&ecirc;me jour par deux auteurs distincts au sein d&rsquo;instances de nationalit&eacute;s diff&eacute;rentes &ndash; mais li&eacute;es par un accord international conclu pr&egrave;s de 4 ans auparavant, r&eacute;v&egrave;le des tensions propres &agrave; la relation aux objets techniques susceptibles de changements sociaux ou &eacute;conomiques importants. Il ouvre aussi la perspective d&rsquo;une reconnaissance de la personne (&agrave; l&rsquo;image des Eiffel ou Lumi&egrave;res) ou celle d&rsquo;un enrichissement personnel.<br /> La relation &agrave; l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran d&rsquo;un dessin de brevet est alors aussi celle d&rsquo;un fragment E89 Objet T&eacute;moin ou D&eacute;claratif (Propositionnal Object), conf&eacute;rant &agrave; son titulaire un E30 Droit et qui P67 Se R&eacute;f&egrave;re &agrave; une E1 Entit&eacute; selon un mode de r&eacute;f&eacute;rence de E55 Type demande de brevet d&rsquo;invention.</span></p> <p style="text-align: center;"><img height="397" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_E89_propositionnal_object1.jpg" width="559" /></p> <p class="western"><em>Figure 7&nbsp;: Formalisation de l&rsquo;objet technique ici un E89 Objet d&eacute;claratif ou t&eacute;moin - l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran, se P67 r&eacute;f&eacute;rent &agrave; l&rsquo;E1 Entit&eacute; repr&eacute;sent&eacute;e, et constitu&eacute; comme un (is A) E30 Droit, associ&eacute; &agrave; un document ou formulaire administratif enregistr&eacute;.</em></p> <h3 class="western"><span style="line-height:200%">Du lecteur ou de la lectrice inform&eacute;e</span></h3> <h4 class="western">De la dissemblance &agrave; la ressemblance des repr&eacute;sentations</h4> <p class="western"><span style="line-height:200%">Les deux images photographiques num&eacute;riques (figures 4a et 4b) d&rsquo;un dessin de brevet sont deux objets techniques diff&eacute;rents d&rsquo;apparences tr&egrave;s semblables. Elles comportent des &eacute;l&eacute;ments dissemblants imm&eacute;diatement visibles (marques des limites d&rsquo;un support physique de l&rsquo;inscription, dimensions ou signes associ&eacute;es &agrave; un mesureur, plis du support photographi&eacute; ou couleurs, signes divers ou symboles&nbsp; etc., voir figure 8a) et d&rsquo;autres, invisibles, d&rsquo;un mod&egrave;le &ndash; le dessin normalis&eacute; dans la phase de la conception d&rsquo;un objet technique, ici le pont &agrave; transbordeur projet&eacute; &agrave; Portugalete.<br /> Les images sont toutes deux des repr&eacute;sentations du pont &agrave; transbordeur, mais chacune d&rsquo;elle ne peut repr&eacute;senter l&rsquo;autre. La ressemblance entre l&rsquo;image photographique et son r&eacute;f&eacute;rent ou mod&egrave;le est omnipr&eacute;sente et de forme vari&eacute;e, comptant une infinit&eacute; de propri&eacute;t&eacute;s partag&eacute;es&nbsp;: la pr&eacute;sence et positions de la nacelle et du bateau &agrave; voile avec son m&acirc;t, des c&acirc;bles et massifs d&rsquo;amarrage, des quais et des cotes, de la variation de couleurs/gris ou d&rsquo;&eacute;paisseur de trait, du passage fluvial, des bords du support etc. voir figure 8b). En ce sens, l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran constitue - en relation avec l&rsquo;inform&eacute;e, une &laquo;&nbsp;sorte d&rsquo;empreinte qui n&rsquo;entretient plus &ndash; ou plus seulement &ndash; un rapport de ressemblance avec l&rsquo;objet, mais est v&eacute;ritablement modifi&eacute;e par la pr&eacute;sence de l&rsquo;objet&nbsp;&raquo; (Blanc-Benon, 2020).</span></p> <p class="western" style="text-align: center;"><img height="600" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_8a.jpg" width="600" /></p> <p class="western" style="text-align: center;">(a)</p> <p class="western" style="text-align: center;"><img height="600" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_8b.jpg" width="600" /></p> <p class="western" style="text-align: center;">(b)</p> <p class="western" style="text-align: center;"><em>Figure 8&nbsp;: (a) les inscriptions et marques dissemblantes du dessin industriel, (b) les caract&eacute;ristiques des images d&rsquo;&eacute;cran qui semblent des ressemblances, laissant place &agrave; l&rsquo;objet lui-m&ecirc;me</em> &ndash; <i>le r&eacute;f&eacute;rent du processus photographique</i><em>, le dessin du massif d&rsquo;amarrage du pont ou le dispositif d&rsquo;ancrage du pyl&ocirc;ne en pr&eacute;sence de la nacelle et du fleuve etc.</em></p> <p class="western" style="text-align: center;">&nbsp;</p> <p><span style="line-height:200%">L&rsquo;hypoth&egrave;se initiale de la pr&eacute;sence d&rsquo;une copie m&eacute;canique - dans l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran du brevet fran&ccedil;ais (fig. 4b), du dessin repr&eacute;sent&eacute; par l&rsquo;image photographique num&eacute;rique sign&eacute;e de De Palacio (fig.4a), signe le genre particulier de la relation &agrave; l&rsquo;image d&rsquo;une photographie num&eacute;rique ou num&eacute;ris&eacute;e dans le cas &eacute;tudi&eacute;. La relation de l&rsquo;inform&eacute;e &agrave; la photographie prend simultan&eacute;ment une dimension iconique (&agrave; l&rsquo;image de la figure 3 comme m&egrave;me num&eacute;rique du pont l&eacute;gendaire) et une dimension repr&eacute;sentative ou de copie de l&rsquo;objet dessin entretenant une relation indicielle avec son objet. La relation de l&rsquo;inform&eacute;e &agrave; l&rsquo;image photographique serait alors double, celle d&rsquo;une d&eacute;piction (l&rsquo;image comme picture) ayant une fonction figurative (y compris abstraite) de l&rsquo;objet photographi&eacute; &ndash; un &laquo;&nbsp;portrait&nbsp;&raquo; du transbordeur par ses lignes et formes, et une fonction descriptive de l&rsquo;objet permettant l&rsquo;identification ou la d&eacute;tection d&rsquo;indices dans l&rsquo;op&eacute;ration de lecture active par l&rsquo;inform&eacute;e.</span></p> <h4>De la pr&eacute;sence d&rsquo;une trace du geste de l&rsquo;auteur</h4> <p><span style="line-height:200%">La relation aux documents num&eacute;riques &eacute;tudi&eacute;s ici conf&egrave;re des caract&eacute;ristiques de l&rsquo;image photographique &agrave; l&rsquo;objet &eacute;tudi&eacute;&nbsp;: dans le cas de l&rsquo;archive espagnol, il s&rsquo;agit d&rsquo;un processus photographique sur support num&eacute;rique dont les caract&eacute;ristiques sont fournies par les m&eacute;tadonn&eacute;es. Dans le cas de l&rsquo;archive fran&ccedil;aise, le processus de captation de l&rsquo;image est plus complexe. Dans un premier temps, l&rsquo;archive sur support papier a &eacute;t&eacute; photographi&eacute;e sur un support analogique, le microfilm, lui m&ecirc;me num&eacute;ris&eacute; par un m&eacute;canisme d&rsquo;&eacute;clairage et de captation &eacute;lectrique de la r&eacute;flectance de lumi&egrave;re, sp&eacute;cifique au scanner. Dans les deux cas, le processus photographique est engag&eacute;, directement ou indirectement.<br /> La photographie d&eacute;finit la nature de la relation entre l&rsquo;inform&eacute;e et la repr&eacute;sentation issue d&rsquo;un processus complexe de conception et d&rsquo;invention puis de trac&eacute; graphique d&rsquo;une figure dans un contexte socio-technique particulier. En particulier, la relation &agrave; l&rsquo;image photographique num&eacute;rique en fait elle-m&ecirc;me une trace d&rsquo;un processus cr&eacute;atif au sens barth&eacute;sien d&rsquo;un &laquo;&nbsp;&ccedil;a a &eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo; r&eacute;el et pass&eacute;. Ici, la trace est d&eacute;finie comme spectre d&rsquo;un processus d&rsquo;invention ayant eu lieu. La question pos&eacute;e dans la relation &agrave; l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran, photographie d&rsquo;une repr&eacute;sentation, fournit alors une autre dimension d&rsquo;analyse et d&rsquo;usage de ce principe.<br /> L&rsquo;hypoth&egrave;se de la pr&eacute;sence d&rsquo;une copie m&eacute;canique d&rsquo;un m&ecirc;me dessin montre qu&rsquo;il s&rsquo;agit &agrave; la fois de la pr&eacute;sence d&rsquo;un objet technique photographi&eacute; &ndash; le dessin industriel ou sa copie, mais aussi et plus profond&eacute;ment, la E93 Pr&eacute;sence, de la trace d&rsquo;un geste particulier de l&rsquo;auteur ayant conduit &agrave; l&rsquo;inscription sur un support physique de lignes ou de signes ou symboles identifi&eacute;s comme produisant du sens pour l&rsquo;auteur, son environnement et l&rsquo;inform&eacute;e. Ainsi la trace de la main de l&rsquo;auteur est d&eacute;finie &agrave; la fois comme le spectre &ndash; Spectrum d&rsquo;un processus qui a eu lieu et comme inscription dans un mode d&rsquo;existence physique &ndash; Res,&nbsp; la r&eacute;tention indicielle de marques inscrites sur un support dont l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran E36 Entit&eacute; Visuelle t&eacute;moigne (Leleu-Merviel, 2013). La relation &agrave; l&rsquo;objet technique engage alors la &laquo;&nbsp;traque de la trace instruite comme t&eacute;moignage ou preuve&nbsp;&raquo; (Ibid.) et une premi&egrave;re tentative d&rsquo;instanciation dans un mod&egrave;le conceptuel de donn&eacute;es.</span></p> <h2><span style="line-height:200%">De la relation &agrave; l&rsquo;objet technique dans l&rsquo;espace num&eacute;rique</span></h2> <h3><span style="line-height:200%">Du mod&egrave;le conceptuel de donn&eacute;es</span></h3> <p><span style="line-height:200%">L&rsquo;ontologie de domaine CRM du groupe Cidoc comprend des entit&eacute;s conceptuelles, classes ou propri&eacute;t&eacute;s,&nbsp; d&eacute;finies par consensus au sein d&rsquo;une communaut&eacute; &eacute;pist&eacute;mique structur&eacute;e et permettant de penser puis de classer des donn&eacute;es &ndash; i.e. instancier les classes et propri&eacute;t&eacute;s, issues d&rsquo;une analyse d&rsquo;un D1 objet num&eacute;rique par exemple. La classe E39 Acteur peut contenir les deux instances, Ferdinand Arnodin et Alberto De Palacio qui sont aussi des E21 Personnes qui ont r&eacute;ellement exist&eacute;. Les hypoth&egrave;ses pr&eacute;sent&eacute;es jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent de relations entre ces classes et l&rsquo;objet technique sont celles relatives aux op&eacute;rations r&eacute;alis&eacute;es dans la relation entre l&rsquo;inform&eacute;e et l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran (voir supra, les figures 5 &agrave; 7). Elles permettent &ndash; en toute premi&egrave;re approche, d&rsquo;articuler une proposition de mod&eacute;lisation au moyen des relations de l&rsquo;objet technique image d&rsquo;&eacute;cran avec ces entit&eacute;s conceptuelles (voir figure 9).<br /> En ce sens, l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran du dessin du pont &agrave; transbordeur est un D1 Objet num&eacute;rique mais aussi une E36 entit&eacute; visuelle, v&eacute;hiculant &ndash; en tant qu&rsquo;E73 Objet informationnel, une F2 Expression du dessin technique, unique manifestation F4 Singleton d&rsquo;une demande de brevet d&rsquo;invention qui est un E22 Objet fabriqu&eacute;. Dans le cas de cette assertion, la nature de l&rsquo;E73 Objet informationnel est celle d&rsquo;une E71 Chose &eacute;labor&eacute;e. Un autre type de rapport entre l&rsquo;objet technique et l&rsquo;inform&eacute;e, illustr&eacute; dans les figures 6 &amp; 7, semble de nature juridique (E30 Droit et E89 Objet d&eacute;claratif). L&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran pourrait s&rsquo;inscrire, dans sa relation &agrave; l&rsquo;inform&eacute;e, sous la forme d&rsquo;un objet technique d&rsquo;une nature E72 Objet juridique correspondant &agrave; des informations (classe E73) constitutives d&rsquo;un F3 type de produit (ici, une demande de brevet) ou de proc&eacute;dures (classe E29), par exemple, l&rsquo;acquisition du droit de paternit&eacute; du dessin pour son auteur ou celle du droit exclusif d&rsquo;exploitation du pont r&eacute;ellement construit, repr&eacute;sent&eacute; sur le dessin de brevet produit par son inventeur. La demande de brevet (instance de F3 Produit) R4 fournit le support de l&rsquo;F2 Expression de l&rsquo;invention et est CLP104 sujet de E30 Droit.</span></p> <p style="text-align: center;"><img height="422" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_9.jpg" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><em><span style="line-height:200%">Figure 9&nbsp;: sch&eacute;ma de mod&eacute;lisation des relations de type (is A) d&rsquo;un D1 objet num&eacute;rique dans le rapport entre inform&eacute;e et image d&rsquo;&eacute;cran d&rsquo;un dessin de brevet, telle qu&rsquo;explicit&eacute;e dans l&rsquo;analyse pr&eacute;c&eacute;dente.</span></em></p> <p><span style="line-height:200%">Cette tentative de synth&egrave;se d&rsquo;une &eacute;bauche de mod&eacute;lisation qui &eacute;merge du rapport entre l&rsquo;inform&eacute;e et l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran d&rsquo;une source archivistique &ndash; un dessin de brevet, r&eacute;pond &agrave; une premi&egrave;re question&nbsp;; elle met en &eacute;vidence une double nature de l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran, &agrave; la fois entit&eacute; visuelle d&eacute;tach&eacute;e de son support d&rsquo;inscription initial et objet technique &laquo;&nbsp;immat&eacute;riel&nbsp;&raquo; susceptible de porter des revendications de droit &agrave; son cr&eacute;ateur. D&rsquo;autres &eacute;l&eacute;ments port&eacute;s &agrave; la connaissance de l&rsquo;inform&eacute;e par les fragments dissemblants dans la relation &agrave; l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran (voir figure 8a) peuvent &ecirc;tre constitutifs de donn&eacute;es instanciant les classes E34 Marques ou E37 Inscriptions etc. Toutefois, cette premi&egrave;re &eacute;tape ne pr&eacute;cise pas la nature de ces donn&eacute;es ni les processus associ&eacute;s &agrave; la cr&eacute;ation du dessin du pont &agrave; transbordeur &agrave; l&rsquo;&eacute;tape de sa conception.<br /> Prenons un autre exemple, celui de la r&egrave;gle gradu&eacute;e visible sur la figure 8a. En tant que telle, elle n&rsquo;appartient pas au dessin de brevet &ndash; r&eacute;f&eacute;rent du processus photographique associ&eacute; &agrave; l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran. Toutefois, cet &eacute;l&eacute;ment visuel, fragment de l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran, est une information susceptible de constituer une donn&eacute;e, ici un artefact de type mesureur (Pomian, 2014), indice de la dimension r&eacute;elle du r&eacute;f&eacute;rent de la photographie num&eacute;ris&eacute;e. De m&ecirc;me, les &eacute;l&eacute;ments ressemblants de la figure 8b, massif d&rsquo;amarrage et vue partielle d&rsquo;un pilier du pont o&ugrave; semble accost&eacute;e la nacelle, sont susceptibles de contribuer &agrave; classer des donn&eacute;es&nbsp;: indication de taille relative, composition mat&eacute;rielle de la rive ou du quai, modalit&eacute;s d&rsquo;enchev&ecirc;trement des c&acirc;bles portant la nacelle etc. Les donn&eacute;es semblent &agrave; la fois des choses &eacute;videntes&nbsp;: chiffres d&rsquo;une mesure, lettres d&rsquo;un pr&eacute;nom, nature de mat&eacute;riau, signature etc., et &agrave; la fois intangibles&nbsp;: tout est-il donn&eacute;e&nbsp;?</span></p> <h3 class="western"><span style="line-height:200%">De la trace d&rsquo;une diff&eacute;rence authentifiante</span></h3> <p><span style="line-height:200%">L&rsquo;approche de l&rsquo;inform&eacute;e est ici celle propos&eacute;e par (Beretta, 2017) d&rsquo;une information historique d&eacute;finie dans la relation &agrave; l&rsquo;objet historique contribuant &agrave; produire des types de connaissances. La donn&eacute;e elle-m&ecirc;me est une entit&eacute; relationnelle (Varenne, 2007). C&rsquo;est le processus de la production ou l&rsquo;authentification d&rsquo;information par l&rsquo;inform&eacute;e dans le relation &agrave; l&rsquo;objet technique qui produit des donn&eacute;es et permet d&rsquo;instancier le mod&egrave;le. Les donn&eacute;es associ&eacute;es aux processus de production de donn&eacute;es sont appel&eacute;es ici m&eacute;ta-donn&eacute;es&nbsp;: par exemple, les m&eacute;tadonn&eacute;es identifi&eacute;es sur les processus photographiques d&eacute;crits plus haut et fournies &laquo;&nbsp;dans&nbsp;&raquo; chaque objet num&eacute;rique permettant l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;image d&rsquo;&eacute;cran.<br /> Dans une version ant&eacute;rieure du Cidoc-CRM, la classe E38 Image, aujourd&rsquo;hui d&eacute;pr&eacute;ci&eacute;e, contient une instance du type de la figure ou &laquo;&nbsp;silouhette&nbsp;&raquo; du pont &agrave; transbordeur &eacute;voqu&eacute;e plus haut, que celle-ci soit dessin&eacute;e, repr&eacute;sent&eacute;e, caricatur&eacute;e ou photographi&eacute;e. La note descriptive pr&eacute;cise notamment que les reproductions ou repr&eacute;sentations etc. d&rsquo;une m&ecirc;me E38 Image peuvent varier en formes, couleurs, tailles, supports en fonction du contexte de leur production ou usage. Cette d&eacute;finition place les images semblables d&rsquo;une &laquo;&nbsp;jeu des diff&eacute;rences&nbsp;&raquo; dans une position ambigu&euml;&nbsp;: laquelle des deux images semblables est susceptible d&rsquo;instancier la classe E38 Image et, si les deux images semblables sont des instances de E38, comment les diff&eacute;rencier&nbsp;?<br /> La classe E34 Mark ne permet d&rsquo;instruire la trace d&rsquo;un geste particulier de l&rsquo;auteur permettant d&rsquo;authentifier sa pr&eacute;sence&nbsp;: la mod&eacute;lisation de la trace d&rsquo;un geste est celle d&rsquo;un E25 Trait Caract&eacute;ristique, de nature mat&eacute;rielle. Mod&eacute;liser la trace du geste de l&rsquo;auteur sur une image d&rsquo;&eacute;cran semble alors hors de port&eacute;e. L&rsquo;usage des ces normes et concepts n&eacute;cessitent de conna&icirc;tre et de comprendre la nature des entit&eacute;s du Cidoc-CRM et de leur relations mais aussi, plus fondamentalement, la nature de l&rsquo;ontologie elle-m&ecirc;me. Les donn&eacute;es du mod&egrave;le sont produites lors de processus mettant en relation l&rsquo;inform&eacute;e et l&rsquo;objet technique, porteur d&rsquo;informations. C&rsquo;est donc dans une logique de ph&eacute;nom&egrave;nes ou &eacute;v&eacute;nementielle qu&rsquo;il est possible, de mani&egrave;re r&eacute;flexive, d&rsquo;instruire un proc&egrave;s de la trace&nbsp;: quelle serait l&rsquo;inscription de donn&eacute;es dans un mod&egrave;le &eacute;v&eacute;nementiel de la trace issue d&rsquo;un geste de la main&nbsp;? De quelle trace parle-t&rsquo;on&nbsp;?</span></p> <p style="text-align: center;"><img height="402" src="https://www.numerev.com/img/ck_841_17_figure_10.jpg" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Figure 10&nbsp;: r&eacute;sultat de la superposition avec le logiciel GIMP des deux images d&rsquo;&eacute;cran avec une transparence relative permettant de v&eacute;rifier la ressemblance des deux repr&eacute;sentations du pont &agrave; transbordeur dans son environnement. Les marques et inscriptions dissemblantes restent visibles.</em></p> <p><span style="line-height:200%">Deux figures illustrent les modalit&eacute;s d&rsquo;un rapport d&rsquo;investigation de la trace. La figure 10 donne le r&eacute;sultat de la superposition des deux dessins de brevet &agrave; l&rsquo;aide du logiciel Gimp&nbsp;: si les marques et inscriptions diff&egrave;rent (figure 8a), la figure repr&eacute;sent&eacute;e par chacun des auteurs, au moyen de deux vues normalis&eacute;es &ndash; le pont &agrave; transbordeur dans son environnement fonctionnel et dimensionn&eacute;, semble se superposer de mani&egrave;re exacte. L&rsquo;indice est dans le d&eacute;tail, celui pr&eacute;sent&eacute; en figure 11&nbsp;; il s&rsquo;agit des hachures des ancrages des pyl&ocirc;nes&nbsp;: elles n&rsquo;ont pas le m&ecirc;me angle d&rsquo;une repr&eacute;sentation &agrave; l&rsquo;autre, ce qui est d&rsquo;ailleurs visible sur la figure 8b des ressemblances, mais rendu invisible dans la relation de l&rsquo;inform&eacute;e &agrave; l&rsquo;objet technique par la pr&eacute;sence du r&eacute;f&eacute;rent de la photographie, le dessin technique du pont.</span></p> <h3><span style="line-height:200%">De la preuve comme processus d&rsquo;identification de la trace</span></h3> <p><span style="line-height:200%">Dans le cas qui nous int&eacute;resse, le geste de l&#39;ing&eacute;nieur et celui de l&#39;architecte pour produire un dessin industriel repr&eacute;sentant une conception du pont &agrave; transbordeur consiste en des op&eacute;rations de trac&eacute;s graphiques de lignes courbes ou droites, en fonction du mod&egrave;le &agrave; inscrire sur un support. R&eacute;futer l&#39;hypoth&egrave;se de la pr&eacute;sence d&#39;une copie m&eacute;canique d&#39;un m&ecirc;me dessin dans l&#39;image photographique du dessin de brevet fran&ccedil;ais n&eacute;cessite d&#39;identifier des diff&eacute;rences qualitatives dans les traces laiss&eacute;es par chaque auteur.s sur le support mat&eacute;riel. C&#39;est le cas notamment dans la r&eacute;ception d&#39;un d&eacute;tail de l&#39;image photographique des r&eacute;f&eacute;rents que sont les archives, celui des dispositifs d&#39;ancrage des pyl&ocirc;nes du pont dont les hachures sont inclin&eacute;es dans des angles diff&eacute;rents (voir figure 11).</span></p> <p>&nbsp;</p> <h2>El&eacute;ments de conclusion et perspectives</h2> <h2><span style="line-height:200%">Bibliographie</span></h2> <p>Boufflers, S.-J. de (1738-1815) A. du texte. (1791). Rapport fait &agrave; l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale , par M. de Boufflers, au nom du comit&eacute; d&rsquo;Agriculture et de Commerce, dans la s&eacute;ance du jeudi au soir 30 d&eacute;cembre 1790, Sur la propri&eacute;t&eacute; des auteurs de nouvelles d&eacute;couvertes &amp; inventions en tout genre d&rsquo;industrie. Imprim&eacute; par ordre de l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10537797w">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b10537797w</a></p> <p>Bayet, J. (1882-1915) A. du texte. (1908). La Soci&eacute;t&eacute; des auteurs et compositeurs dramatiques / th&egrave;se pour le doctorat... Par Jean Bayet... ; Universit&eacute; de Paris, Facult&eacute; de droit. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9602610b">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9602610b</a></p> <p>M.J. Delamare, S. industrielle (Rouen) A. du. (1873). Bulletin de la Soci&eacute;t&eacute; industrielle de Rouen. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k122576f">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k122576f</a></p> <p>Simondon, G. (2012). Du mode d&rsquo;existence des objets techniques (Nouvelle &eacute;dition revue et corrig&eacute;e). Aubier (Paris).</p> <p>L&rsquo;Echo d&rsquo;Alger : Journal r&eacute;publicain du matin. (1925, avril 2). <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75814935">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k75814935</a></p> <p>Paris-soir. (1926, juillet 30). Gallica. <a href="https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76386059">https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k76386059</a></p> <p>30 COM 8B.49&mdash;D&eacute;cision, Pub. L. No. WHC-06/30.COM/19, Code du patrimoine mondial 159 (2006). <a href="https://whc.unesco.org/fr/decisions/1011/">https://whc.unesco.org/fr/decisions/1011/</a></p> <p>Leinekugel Le Cocq, D. (2010). 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