<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span lang="fr" style="background:white">Introduction</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="fr" style="background:white">Dans nos sociétés contemporaines, le numérique a reconfiguré l’écriture, devenant, à l’ère des technologies numériques, multimédia, multimodale, interactive, collaborative, participative… Dans ce contexte, les enseignants universitaires ont été enjoints, de plus en plus, de déployer des ingénieries pédagogiques tournées vers l’acquisition de littératies numériques, entendues comme “une capacité à comprendre, à utiliser et à créer des écrits sur des supports numériques” (Bachimont, Bouchardon, 2022). En effet, les enseignants universitaires ont dû penser et dispenser des ingénieries capables d’offrir aux étudiants une solide culture numérique, de véritables littératies numériques, permettant notamment la production d’écrits et de contenus multi-supports (Crozat et al., 2011 ; Bouchardon et al., 2011).<br />
Dans le présent propos, nous proposons d’explorer - et d’interroger - les ingénieries pédagogiques universitaires qui œuvrent à l’acquisition, à la compréhension et à l’appropriation critique de littératies numériques par les étudiants. Dans un premier temps, nous concentrerons notre propos sur la présentation du contexte sociétal contemporain, marqué par la prégnance de l’outil numérique et la nécessité - pour les citoyens contemporains - de maîtriser différentes littératies numériques, introduisant simultanément la question du rôle de l’université dans l’acquisition de ces littératies numériques. Dans un deuxième temps, nous décrirons le contexte spécifique d’observation sur lequel nous avons choisi de nous pencher pour explorer cette question : un dispositif d’aide à la réussite universitaire (la <i>Remédiation, </i>rebaptisée le <i>Projet Up</i>) destiné à des étudiants de première année de licence ; dispositif au sein duquel nous avons fait le choix de travailler à l’acquisition (voire davantage, lorsque cela était possible) de littératies numériques par les étudiants. Nous décrirons les techniques de recueil et d’analyse de données fondant notre démarche méthodologique, en nous efforçant de justifier en quoi et comment un tel appareillage de recueil et d’analyse permet d'interroger scientifiquement le contexte que nous avons balisé. Enfin, nous terminerons notre propos par une présentation critique des résultats obtenus, à savoir une évaluation de l'acculturation aux littératies numériques que nous avons su transmettre à nos étudiants. Cette dernière partie constituera une analyse réflexive de la capacité du <i>Projet Up </i>à sensibiliser des étudiants de première année aux littératies numériques. Elle permettra de mettre en perspective les ressorts et le degré de transférabilité d’une telle ingénierie pédagogique.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span lang="fr" style="background:white">Numérique, littératies numériques et université </span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span lang="fr" style="background:white">Numérique, écriture et littératies </span></b><br />
Au fil des dernières décennies, les technologies ont imprimé de profondes mutations dans tous les microcosmes de la société civile. Parmi ces mutations, l’outil numérique a progressivement reconfiguré l'Écriture, en introduisant de nouveaux outils scripturaux (courriels, <i>chats,</i> <i>posts</i> sur les réseaux socionumériques…), et de nouvelles voies (écriture multimédia, multimodale, interactive, collaborative, participative…). Dans ce contexte, la nécessité de devenir des individus <i>alphabétisés</i>, <i>lettrés, </i>voire <i>érudits </i>du numérique s’est progressivement imposée. En effet, dans un contexte de généralisation du recours à l’outil numérique, certaines compétences sont devenues cruciales. Parmi elles, la capacité à être ou devenir des individus <i>alphabétisés</i> (maîtrisant les moyens techniques liés à l’outil numérique), voire <i>lettrés </i>(capables, au-delà de cette maîtrise technique, de comprendre l’usage des moyens techniques) ou plus encore des <i>érudits </i>du numérique (capables d’analyser leurs pratiques pour en faire un usage éclairé) (Galliano, 2021). Ainsi, plus que des <i>alphabètes du numérique</i>, il a été question, de plus en plus, d’être ou de devenir des <i>acculturés au numérique</i> (soit des individus détenteurs d’une culture lettrée numérique, en ce sens capables d’éviter les failles de l’<i>illectronisme</i><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><sup><sup><span lang="fr" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[1]</span></span></span></sup></sup></a> [Maroun, 2022]), voire des<i> érudits du numérique</i>. En d’autres termes, il est devenu capital de maîtriser un certain nombre de littératies numériques, soit une capacité à utiliser, comprendre, à créer voire à analyser des écrits sur des supports numériques.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b>Littératies numériques et université </b><br />
<span lang="fr" style="background:white">Dans une société contemporaine marquée par la prégnance des technologies de l’information et de la communication, notamment, et - <i>de facto </i>- par la nécessité de détenir de solides littératies numériques, l’université se présente comme un lieu crucial. En effet, elle fait partie des contextes où l’alphabétisation, l’acculturation et l’érudition numériques sont particulièrement travaillées (Flichy, 2017). A l’université, en effet, nombreux sont les acteurs (enseignants, ingénieurs pédagogiques, médiateurs…) qui s’attellent à concevoir des ingénieries pédagogiques (voire andragogiques) originales, innovantes (Choplin et al., 2008 ; Bertrand, 2014 ; Rohr et al., 2015) et numérisées, visant à </span>offrir aux étudiants une culture, des littératies, susceptibles de leur conférer le statut d’<i>alphabétisés</i>, de <i>lettrés</i>, voire d’<i>érudi</i><span style="background:white">ts du numérique<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><sup><sup><span lang="fr" style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[2]</span></span></span></span></sup></sup></a>. Ainsi, nombreuses sont les ingénieries pédagogiques universitaires qui invitent les étudiants à maîtriser des outils numériques, ou les incitent à analyser les usages qu’ils font de ces outils, afin d'éduquer non seulement “avec” le numérique (Devauchelle, 2019), mais d’éduquer également “au” numérique (Henry et al., 2018). Ces ingénieries pédagogiques sont d’autant plus fondamentales qu’elles cristallisent la façon dont les littératies numériques peuvent être abordées et travaillées par les pédagogues. Nous proposons donc, dans la présente contribution, d’étudier la morphologie, les enjeux des ingénieries pédagogiques contemporaines tournées vers l’acquisition de littératies numériques.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span lang="fr" style="background:white">Etude d’un dispositif pédagogique universitaire centré sur l’acquisition de littératies numériques</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span lang="fr" style="background:white">Dispositif de remédiation universitaire</span></b><br />
<span lang="fr" style="background:white">Afin d’ancrer notre étude dans un terrain d’expérimentation et de la nourrir d’un recueil effectué en situation, nous proposons d’interroger ici un dispositif d’aide à la réussite universitaire, la <i>Remédiation </i>-<i> </i>impulsé par la Loi ORE<i> </i>de mars 2018 (Loi-cadre “Orientation et Réussite des Étudiants”) - que nous avons pris en charge depuis plus de quatre années. Si la dénomination officielle de ce dispositif d’aide à la réussite est <i>la Remédiation, </i>nous avons choisi de le rebaptiser le <i>Projet Up, </i>pour les connotations positives, optimistes et engageantes de la locution anglaise <i>Up.</i><br />
Dans le cadre de ce dispositif, notre mission repose sur l’atteinte de trois principaux objectifs<i>, </i>tels que définis par la Loi ORE : 1) favoriser l’amélioration de l’écrit, de l’oral et plus généralement des productions des étudiants ; 2) permettre aux étudiants de découvrir le cursus qu’ils auront à suivre dans les années à venir, et créer un attachement à ce cursus (ici : le cursus en information-communication, au sein duquel la dimension numérique est fortement mobilisée) ; 3) accompagner la socialisation, l’intégration des étudiants et - <i>in fine </i>- leur réussite.<br />
Ce dispositif s’adresse exclusivement à des étudiants de licence 1. Il est facultatif, ce qui signifie que les participants s’y engagent de leur propre chef, sur la base du volontariat. Ce dispositif ne donne lieu ni à une évaluation ni à une notation académiques officielles. Nous avons toutefois eu à cœur de créer une gratification, reposant sur l’attribution d’un bonus, délivré (lors des jurys de fin de semestre) sous la forme de point-jury, et prenant en compte l’assiduité, l’implication et la qualité des productions réalisées par les participants.<br />
Nous conduisons ce dispositif depuis </span>le mois de septembre 2018 (soit depuis quatre années universitaires)<span style="background:white">, en tant que MCF en SIC (Maître de Conférences en Sciences de l’Information et de la Communication) et IPIN (Ingénieure en Pédagogies Innovantes et Numériques), pour le département information-communication, rattaché à l’institut des technosciences de l’information et de la communication (ITIC), situé au sein de l'université Paul-Valéry de Montpellier (France). </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span lang="fr" style="background:white">Un dispositif fécond pour étudier le travail des littératies numériques à l’université</span></b><br />
<span lang="fr" style="background:white">Pour la présente étude, nous choisissons d’explorer spécifiquement le <i>Projet Up</i>, car ce dernier nous semble constituer un terrain particulièrement fertile pour une étude sur le travail des littératies numériques à l’université. En effet, la configuration pédagogique que nous avons donnée à ce dispositif a incité les étudiants à travailler différentes littératies numériques. Notons tout d’abord que nous avons dû nous montrer capables de concevoir une ingénierie pédagogique suffisamment attractive pour remporter l’adhésion des étudiants, malgré certains aspects susceptibles de s’avérer dissuasifs pour les étudiants (caractère facultatif du dispositif, absence d’évaluation, absence de notation proprement dite…). Pour ce faire, nous avons choisi de mobiliser un concept très prisé de la FPC (Formation Professionnelle Continue) et des organes d’accompagnement à l’insertion socioprofessionnelle : l’Entreprise d’Entraînement Pédagogique (désormais notée EEP). Dans cette logique, nous avons placé les étudiants en situation professionnelle : nous les avons amenés à former une EEP, prenant la forme d’une agence de communication <i>junior</i>, fédérée autour d’un projet collaboratif hybride. La mission de l’agence junior : travailler ensemble, <i>via</i> différentes plateformes (<i>Google Drive, Facebook, Instagram, WhatsApp</i>), et produire des contenus (articles, interviews, publications enrichies pour les réseaux sociaux...) promouvant les initiatives (pédagogiques, administratives, associatives, estudiantines) émergeant dans leur département (information-communication), dans leur composante (institut des technosciences de l’information et de la communication), voire dans leur université (Paul-Valéry, Montpellier, France). Cette mise en situation, prenant appui sur le principe des <i>serious games </i>(Lavergne-Boudier, Dambach, 2010 ; Guiderdoni-Jourdain, Caraguel, 2018 ; Aldon, 2021) et des <i>living labs éducatifs </i>(Merriaux, Saltet, 2015) vise à ancrer l’apprentissage dans une perspective dynamique, ludique, engageante, stimulante, intégratrice, valorisante<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><sup><sup><span lang="fr" style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[3]</span></span></span></span></sup></sup></a>… et contingente, car particulièrement adaptée au monde du tout numérique. En effet, l’ingénierie pédagogique hybride du <i>Projet Up</i> investit différentes plateformes, incite à la pratique de l’écriture multimédia et encourage les réflexions sur le recours aux outils numériques. Elle incite ainsi les étudiants à acquérir diverses littératies numériques, fondamentales pour la poursuite de leur cursus mais également, au-delà, pour leur employabilité future.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span lang="fr" style="background:white">Approche qualitative et ethnographique</span></b><br />
<span lang="fr" style="background:white">Afin d'explorer les littératies numériques travaillées au sein du <i>Projet Up</i>, nous mobilisons une approche qualitative (Gohier, 2004 ; Paillé, Mucchielli, 2005 ; Anadon, 2006), </span>caractérisée par une conception constructiviste des phénomènes sociaux, qui postule que le processus de connaissances se structure à travers l’interaction du sujet connaissant (ici : le chercheur) avec le monde qu’il cherche à appréhender. <span style="background:white">Fondée sur une démarche ethnographique (Garfinkel, 1967 ; Trudel, 1994 ; Barthélémy et al., 2015), qui consiste en l’observation minutieuse des pratiques et des usages en situation, </span>celle-ci postule que le sens d’une situation est co-construit par les acteurs, les objets qui y prennent part et qu’il est, de ce fait, nécessaire de recueillir les données au plus près de ces pratiques et de ces usages, tels qu’ils se développent dans des contextes avérés. </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b>Recueil et analyse de données </b><br />
Afin de satisfaire à cette volonté de recueillir les données au plus près des acteurs, nous mobilisons un outil de recueil de données, adossé à des relevés expérientiels, afin d’étudier - qualitativement et dans une logique ethnographique - les littératies numériques qui sont abordées et travaillées dans le dispositif pédagogique universitaire que nous avons conduit. Nous convoquons plus précisément le journal de bord de notre action, qui consigne toutes les traces que nous avons pu collecter, de manière <i>naïve</i> (recueil <i>phénoménologique, </i>brut, sans traitement <i>a priori</i>), <span style="background:white">d’octobre 2018 à juin 2022, sur notre</span> dispositif. On retrouve notamment, dans ce journal de bord, le <i>storyboard </i>de notre action (plan d’action, canevas, scénario pédagogique), les récits de séances (observations, constats…), les comptes-rendus de réunions pédagogiques (réflexions, décisions pratiques, choix didactiques, adaptations, réajustements…), les transcriptions de nos échanges avec les étudiants (propos, réactions, suggestions exprimés par les étudiants dans le cadre d’entretiens individuels, de <i>focus groups</i> ou lors de la séance de clôture collective), ou encore les bilans de notre action (remis notamment à notre <i>Composante, </i>ou à la <i>Direction des Études </i>de notre établissement).<br />
<span style="background:white">En ce qui concerne l’analyse du matériau consigné dans notre journal de bord, nous soumettons l’ensemble des données recueillies à une analyse thématique de contenu </span>(Bardin, 2013 ; Miles et Huberman, 2003). Cette opération consiste à découper un contenu (en l’occurrence, ici, le contenu du journal de bord) en unités, puis à classer ces unités en catégories, suivant des regroupements <span style="background:white">analogiques. Cette démarche nous permet d’identifier, de nommer et de classer les catégories qui émaillent le journal de bord, et d’ériger ainsi les thématiques majeures qui le constituent. Nous confrontons, enfin, les résultats ainsi dégagés à diverses références théoriques, afin de mettre en lumière les littératies numériques qui peuvent être appréhendées dans un dispositif pédagogique universitaire. A travers cette double démarche (analyse de contenu et confrontation à des travaux académiques), nous ambitionnons de tisser un fructueux dialogue enseignant-chercheur / praticien-ingénieur pédagogique (Lameul, Loisy, 2014), en vue de saisir la morphologie et les enjeux des ingénieries pédagogiques hybrides travaillant les littératies numériques.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span lang="fr" style="background:white">Morphologie et enjeux des ingénieries pédagogiques hybrides tournées vers les littératies numériques </span></b><br />
<br />
<b>Conduite de projet hybride… et alphabétisation numérique des étudiants</b><br />
<span lang="fr" style="background:white">Dans l’ingénierie du <i>Projet Up</i>, les étudiants travaillent autour d’une conduite de projet : ils ont pour mission de mettre en visibilité les initiatives (pédagogiques, administratives, associatives, estudiantines…) émergeant dans leur département (information-communication), dans leur composante (institut des technosciences de l’information et de la communication - ITIC), voire dans leur université (Université Paul-Valéry, de Montpellier).<br />
Cette conduite de projet est hybride. En effet, le travail réalisé dans le cadre du <i>Projet Up </i>repose sur une articulation entre présentiel, présentiel enrichi, et distanciel, synchrone et asynchrone. Les étudiants travaillent en mobilisant différentes plateformes, sollicitées en soutien du processus d’apprentissage (Charlier et al., 2006 ; Paquienséguy, Pérez-Fragoso 2011 ; Fleck, Hachet, 2016) et en vue de faciliter le travail en présence et à distance. En effet, notre ingénierie est articulée à un appareillage numérique multi-plateformes, qui conduit les étudiants à prendre en main et à s’approprier trois plateformes : 1) une page <i>Facebook </i>interne à l’agence junior ; 2) un espace de travail collaboratif <i>Google Drive </i>; et 3) un groupe <i>WhatsApp</i>. La page<i> Facebook </i>(créée par les enseignantes puis administrée par l’agence-junior) tient lieu de journal de bord des activités de l’agence-junior et d’espace privilégié pour les échanges internes. Elle permet de partager des informations et des contenus, d’échanger sur les projets en cours, mais également d’effectuer des sondages et des votes. Le <i>Messenge</i>r <i>Facebook,</i> intégré à cette page <i>Facebook</i>, sert d’espace de dialogue instantané (durant les séances distancielles synchrones notamment) et de relais pour les échanges d’informations (durant les temps de travail asynchrone). L’espace <i>Google Drive</i>, quant à lui, constitue le point de rendez-vous pour de nombreuses activités collaboratives à distance. Cet espace permet à tous les acteurs du projet de déposer, partager, organiser des dossiers, des contenus, des documents, en travaillant tantôt ensemble (en synchrone) tantôt indépendamment (en asynchrone). Enfin, le groupe <i>WhatsApp </i>est dévolu aux échanges directs et ponctuels sur l’en-cours, ainsi qu’à la diffusion des informations urgentes, souvent pratiques ou informelles. Notons qu’outre ces plateformes, nous mobilisons une salle de travail expérimentale innovante, la salle Archipel de l’université Paul-Valéry (Montpellier, France) spécialement conçue et équipée pour le travail connecté, grâce à un mobilier reconfigurable, composé de sept îlots, équipés de tablettes, reliées à un système de partage d’affichage par vidéo-projection.<br />
Le recours à une mise en situation de conduite de projet hybride - en appui sur la mobilisation, la manipulation et la gestion de diverses plateformes numériques - permet aux étudiants de se familiariser, de s’acculturer aux outils numériques et au langage, aux codes des plateformes. L’ingénierie hybride de notre dispositif apprend en effet aux étudiants à "maîtriser les logiciels [...,] développer les compétences [, les] capacités cognitives relatives à la compréhension et à l’élaboration de l’information, pour la communication et l’interaction sociale numérique” (Aguilar et al., 2014). Ainsi et <i>in fine, </i>notre conduite de projet hybride permet aux étudiants d’acquérir un premier alphabet numérique et par là, une première capacité à écrire et à lire en langage numérique. En d’autres termes, une capacité à devenir des acteurs <i>alphabétisés</i>, <i>insérés</i> (Bouchardon, 2014) à la culture numérique, qui “maîtrise[nt] les outils et les codes qui [...] permettent de s’exprimer et de communiquer socialement” (Aguilar et al., 2014) par l’intermédiaire des outils numériques. Des sujets <i>alphabétisés</i> à la culture multimodale du XXIème siècle, et ainsi préparés à l’exigence de multi-alphabétisation (audiovisuelle, technologique, digitale) prégnante dans le monde contemporain (Aréa et al., 2008)<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><sup><sup><span lang="fr" style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[4]</span></span></span></span></sup></sup></a>.</span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b>Collaborations en ligne… pour des étudiants <i>lettrés </i>de la culture numérique</b><br />
<span lang="fr" style="background:white">Dans le cadre du <i>Projet Up, </i>la mission principale donnée aux étudiants est d’assurer la promotion de projets qui émergent dans leur département, dans leur composante, ou encore dans leur université.<br />
Cette mission amène les étudiants à tisser une multitude de collaborations en ligne protéiformes, et avec des acteurs particulièrement variés (Baudrit, 2007 ; Casteignau, Gonon, 2006) : demande d’informations - par courriels - aux commanditaires des projets promus; interviews - en visio-conférences - des acteurs impliqués dans les projets promus (enseignants, étudiants d’autres niveaux..) ; échanges - dans le groupe de discussion <i>Whats App </i>- avec la responsable, la coordinatrice, les tuteurs pédagogiques <i> </i>;<i> </i>votes et sondages - sur la page <i>Facebook</i> interne - de l’agence-junior ; co-écriture et co-conception de contenus promotionnels - sur <i>Google Drive </i>- entre les membres de l’agence <i>Up</i> ; envoi - par mail - des contenus promotionnels aux membres de l’administration pour validation ; publication - sur les réseaux socio-numériques - des contenus promotionnels créés, à tous les acteurs-clés de l’université.</span><br />
<span lang="fr" style="background:white">Notre conduite de projet hybride permet ainsi aux étudiants de devenir des individus <i>lettrés</i> de la culture numérique ; en d’autres termes, des individus “capables non seulement d’utiliser des outils [numériques] mais aussi de comprendre en quoi [ces outils] influent sur nos manières de construire la connaissance et d’agir en relation avec autrui” (Bouchardon, Cailleau, 2018). En lançant aux étudiants un projet éminemment et inévitablement hybride et collaboratif<i>, </i>nous cherchons à franchir le “fossé littératien” (Guichard, 2017) qui sépare “les lettrés du numérique et les personnes en contact avec cette nouvelle écriture, mais qui ne la maîtrisent que sommairement” (Guichard, 2017). En effet, nous cherchons à faire comprendre aux étudiants que les outils numériques ne sont pas simplement des outils techniques, mais plutôt des ressources permettant d’agir sur le monde, sur la vie sociale, et d’interagir avec les autres (échanger, discuter, écrire, travailler, collaborer, promouvoir), avec - et dans - la sphère numérique<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><sup><sup><span lang="fr" style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[5]</span></span></span></span></sup></sup></a>. L’objectif de notre démarche : pousser les étudiants à envisager le numérique comme un “milieu” (Bouchardon, Cailleau, 2018) qui se trouve autour d’eux, mais également entre eux et les autres ; un “milieu constitutif” (Cailleau et al., 2018) qu’ils peuvent co-transformer, avec les acteurs avec lesquels ils sont amenés à interagir (Bouchardon, Cailleau, 2018). Cette démarche fait écho aux réflexions de Bouchardon et Cailleau (2018), indiquant que “</span>l’enseignement de l’écriture numérique idéal articulerait [...], dans un même mouvement, un enseignement du milieu technique et un enseignement de la littérature numérique” (Bouchardon, Cailleau, 2018). En effet, dans le <i>Projet Up</i>, nous ne nous contentons pas<span style="background:white"> de penser et dispenser un apprentissage technique, mais nous avons à cœur d’articuler apprentissage technique et sensibilisation à la littérature numérique, afin de ne pas seulement alphabétiser nos étudiants au numérique, mais former de véritables “lettrés” du numérique, des “e-lettrés” (Bros, 2015), conscients qu'il n’y a pas de milieu technique qui ne soit aussi un milieu social” (Bouchardon, Cailleau, 2018)<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><sup><sup><span lang="fr" style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[6]</span></span></span></span></sup></sup></a>.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b>Posture technologico-critique… pour de futurs <i>érudits </i>du numérique</b><br />
<span lang="fr" style="background:white">Dans le cadre du <i>Projet Up</i>, nous amenons constamment les étudiants à adopter une posture résolument technologico-critique à l’égard du milieu numérique. Nous nous efforçons, en effet, d’encourager, de stimuler des débats, des réflexions, des contestations, même, parfois, à l’égard des outils numériques. Nous invitons continuellement les étudiants à se questionner sur leurs pratiques numériques, et à prendre conscience des implications qu’elles peuvent avoir. Nous leur montrons notamment que la publication de contenus en ligne consiste à rendre ces contenus visibles, publics, et engage en ce sens leur image, leur (e-)réputation, leurs traces numériques mais également celle de leur équipe (agence <i>Up</i>), celle des commanditaires, celle de l’université (département, composante). Nous les alertons ainsi sur la nécessité de concevoir et publier des contenus qualitatifs et triplement validés (validation “démocratique” de l’agence <i>Up</i>, validation “professionnelle” des commanditaires, validation “institutionnelle” de l’administration). Ceci afin de ne pas compromettre leur image, leur réputation, leur crédibilité, leur intégrité, mais également celles de leurs collaborateurs (membres de l’agence <i>Up, </i>professionnels, institution). Nous rappelons ainsi, à chaque fois qu’un étudiant soumet la publication d’un contenu, que la publication d’un contenu bâclé, non validé par l’intégralité de l’éco-système <i>Up, </i>expose l’étudiant et ses collaborateurs à de fâcheuses situations (discrédit, <i>bad buzz, </i>voire <i>incident diplomatique</i>, si ce contenu entache ou met en défaut la réputation d’un commanditaire, d’une instance de l’université…).<br />
Outre cette sensibilisation aux enjeux des pratiques numériques, nous sensibilisons les étudiants aux risques et aux dangers inhérents au recours aux machines et aux plateformes numériques (Selwyn et Facer, 2013 ; Feenberg, 2014 ; Gras, 2015). Nous évoquons souvent, durant les séances, les problématiques liées à la nétiquette (Latzko-Toth et Proulx, 2013) et à l’utilisation (voire la commercialisation) des données en ligne, notamment par les GAFAM (<i>Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft</i>), mobilisés dans le cadre du <i>Projet Up</i> (<i>Google Drive, Facebook, WhatsApp</i>…). Nous incitons les étudiants à s’interroger sur les plateformes <i>via </i>lesquelles ils échangent ou publient des contenus, en leur rappelant les débats liés à la cybersécurité, à la sécurité des plateformes (Arpagian, 2018), ou à la récupération des données personnelles par des tiers intéressés (Douville, 2018), questions sur lesquelles les GAFAM sont aujourd’hui particulièrement incriminés. Nous incitons en outre les étudiants à rester vigilants quant au devenir des contenus qu’ils publient sur le web, en leur rappelant que ces contenus peuvent être récupérés, republiés par des milliers, voire des millions d’internautes. Nous cristallisons ainsi les phénomènes de circulation de contenus et de violation de propriété intellectuelle, très répandus sur le web.<br />
A travers ces différentes formes de sensibilisation (aux enjeux des pratiques, aux risques liés aux outils), nous cherchons à offrir aux étudiants les bases d’une culture, d’une citoyenneté numérique (Greffet, Wojcik, 2014). Notre ambition est d’instiller chez les étudiants les fondements d’un recul critique et une volonté d’approfondir leur maîtrise des outils numériques, non plus comme de simples <i>lettrés </i>mais, idéalement, comme de futurs <i>érudits </i>de ce milieu. En effet, notre objectif est de les inciter à adopter une posture technologico-critique, en vue de les rendre capables - au fur et à mesure de leur maturation intellectuelle et de leur progression dans le cursus entrepris - d’évoluer progressivement vers une posture d’érudits du monde du “tout-numérique” (Galliano, 2021). Sur ce point, certains débats, ayant émergé dans la cadre des séances <i>Up</i>, se sont avérés très encourageants, et nous ont permis de constater que nos efforts commençaient à porter leurs fruits. En effet, certains membres de l’agence <i>Up</i> ont lancé des débats contestataires, émis des réserves, invité à la prudence, mis en garde le groupe, à l’égard de certaines plateformes (les GAFAM, notamment) ou de certaines pratiques </span>(partage de données risqué, serveurs insécures, publications prématurées ou non maîtrisées dans leur devenir…). <span style="background:white">Nous avons alors éprouvé la sensation d’avoir fourni aux étudiants un certain nombre de clés leur permettant d’avoir la vigilance, la méfiance requises à l’égard des outils numériques. Plus précisément, nous avons eu la sensation de leur avoir fourni un bagage technologico-critique leur permettant de devenir des individus conscients, lucides, informés, éclairés quant aux enjeux des technologies, et à ce titre capables de devenir progressivement, des <i>érudits du numérique</i>.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b>Littératies et translittératie</b><br />
En combinant conduite de projet hybride, collaborations en ligne, et posture technologico-critique, l’ingénierie du <i>Projet Up</i> incite les étudiants à devenir des êtres <i>alphabétisés</i>, <i>lettrés</i>, voire de potentiels <i>érudits</i> du numériques, en leur donnant les outils et les connaissances nécessaires à cette évolution progressive ultérieure.<br />
De manière plus transversale, l’ingénierie du <i>Projet Up</i> incite les étudiants à acquérir une multitude de <i>littératies</i>, soit des “capacités de base”, des “compétences” et “une culture de l'information'' (ENSSIB, 2014)<i>. </i>Plus particulièrement, elle leur permet de s’approprier différentes littératies <i>numériques</i> (Le Deuff, 2012 ; Hoechsmann, Dewaard, 2015) qu’ils se doivent ou se devront de maîtriser s’ils souhaitent devenir des acteurs sociaux adaptés à la fois au milieu universitaire dans lequel ils évoluent et au monde socio-professionnel qu’ils seront amenés à intégrer.<br />
Au fil des secti<span style="background:white">ons <i>supra</i>, nous avo</span>ns abordé quelques-unes de ces littératies numériques, travaillées dans le cadre du <i>Projet Up</i> : l’usage formel et informel de plateformes numériques, la conduite de projet hybride et agile (Messager, 2013 ; Collignon & Schöpfel, 2016), le travail collaboratif en présentiel enrichi et en tout distanciel (Bourgatte et al., 2016), la collaboration en ligne <span style="background:white">synchrone et asynchrone, l’écriture et la co-écriture en ligne, la co-conception de contenus en ligne, l’écriture <i>dans</i> et <i>pour</i> le web, la publication sur les réseaux socio-numériques, le <i>community management</i>, la promotion <i>transmedia</i>, le réseautage en ligne…<br />
Ce <i>compendium</i>, bien qu’il soit non exhaustif, montre que notre ingénierie pédagogique sensibilise les étudiants à une multitude de littératies, à la fois numériques, universitaires, professionnelles, précieuses et cruciales pour leur carrière et leur avenir. En articulant ainsi, dans notre ingénierie, ces différentes littératies, nous sensibilisons les étudiants à la <i>translittératie</i> (Bourdeloie, 2012), soit « l’habileté à lire, écrire et interagir par le biais d’une variété de plateformes, d’outils et de moyens de communication, de l’iconographie à l’oralité en passant par l’écriture manuscrite, l’édition, la télé, la radio et le cinéma, jusqu’aux réseaux sociaux"<i> </i>(Thomas, 2007). Dans le cadre de notre dispositif,</span> nous avons à cœur<span style="background:white"> d’insuffler cette dynamique <i>translittéracique</i>, </span>c’est-à dire “une littératie qui s’exerce sur une multitude de supports et de médias, une <i>méta<span style="background:white">littératie</span></i><span style="background:white"> qui peut être mobilisée dans différentes circonstances” (ENSSIB, 2014). En effet, cette dynamique <i>transliterracique </i>représente selon nous une spirale vertueuse pour l’apprentissage, car les différentes littératies travaillées (numériques, universitaires, professionnelles…) se complètent et s’enrichissent mutuellement. En outre, la dimension <i>translitteracique </i>permet de former les étudiants à une culture globale (numérique, professionnelle, académique, culturelle, sociale…) et de leur procurer ainsi un bagage indispensable à leur réussite professionnelle, universitaire, personnelle. Elle nous permet <i>in fine </i>de “dépasser la seule formation aux usages [des outils numériques] et donc une pragmatique immédiate, pour aller vers une formation plus progressive, mieux inscrite” (ENSSIB, 2014), située à la convergence de l’éducation aux médias, à l’information et à l’informatique (Delamotte et al., 2014).</span><br />
<br />
<span style="background:white"><b>Conclusion et perspectives</b></span><br />
Aujourd’hui, le numérique impose, tant à la société civile dans son ensemble qu’au microcosme universitaire, de nombreuses adaptations et transformations. Dans le champ de l’enseignement universitaire, qui est au cœur de la présente contribution, les technologies numériques intiment aux enseignants d’inventer de nouvelles didactiques et de penser des ingénieries pédagogiques en adéquation avec les exigences contemporaines : en d’autres termes, des ingénieries capables de donner aux étudiants les littératies - numériques - leur permettant de devenir des individus adaptés au monde - éminemment numérique - dans lequel ils évoluent et seront amenés à évoluer.<br />
Dans ce contexte, nous avons choisi de nous pencher sur les dispositifs pédagogiques universitaires dont l’ingénierie est tournée vers l’acquisition de littératies numériques. Plus précisément, nous avons choisi d’étudier un dispositif d’aide à la réussite universitaire (intitulé <i>Remédiation</i>, et rebaptisé <i>Projet Up</i>) que nous avons conçu pour le département information-communication de l’université Paul-Valéry de Montpellier. Ce dispositif, destiné aux étudiants en première année de Licence, est particulièrement tourné vers la sensibilisation aux littératies numériques. En effet, il invite les étudiants à constituer une agence de communication-junior et à tisser des collaborations hybrides en vue de faire la promotion (en ligne, sur différents réseaux socio-numériques) des initiatives qui émergent dans leur établissement (département, composante, université). Dans la présente contribution, nous avons étudié et interrogé ce dispositif, au moyen d’une étude qualitative et ethnographique, afin d’examiner la morphologie et les enjeux de ce type d’ingénierie.<br />
Notre étude nous a permis de mettre au jour quelques-uns des ressorts pédagogiques qui peuvent être utilisés pour travailler aujourd’hui les littératies numériques. En effet, nous avons montré que les conduites de projet hybrides, stimulant les collaborations en ligne et incitant les apprenants à adopter une posture technologico-critique, pouvaient permettre d’aborder et de sensibiliser les étudiants aux littératies numériques. En poussant l’étude, nous avons vu que ce scénario pédagogique offrait plus précisément aux étudiants des clés leur permettant de devenir <span style="background:white">des individus <i>alphabétisés</i>, <i>lettrés</i>, voire même de futurs <i>érudits </i>de la culture numérique. Ces différents constats sont d’autant plus précieux qu’ils peuvent s’avérer inspirants pour d’autres pédagogues et formateurs. En effet, selon nous, l’un des enjeux d’une ingénierie telle que celle que nous avons présentée est son potentiel de transférabilité. En effet, le choix pédagogique que nous avons opéré (l’ancrage de notre dispositif dans un conduite de projet hybride, stimulant les collaborations en ligne, et incitant à une posture technologico-critique) peut pleinement être adopté dans d’autres situations d’apprentissage, d’autres dispositifs pédagogiques, d’autres disciplines, voire d’autres établissements, du fait même du caractère fondamentalement universel et transdisciplinaire des technologies numériques. Ainsi, de par leur transférabilité, les éléments introduits dans la présente contribution représentent des leviers susceptibles d’alimenter les réflexions et les pratiques des enseignants cherchant à former et sensibiliser aux <i>littératies numériques, </i>et ce quel que soit le système éducatif et le niveau de formation dans lequel ils interviennent. En cela, notre contribution délivre un ensemble de pistes et de perspectives qui élargissent, selon nous, le spectre des pratiques pédagogiques tournées vers l’acquisition, la compréhension et l’analyse critique des littératies numériques.</span></span></span></span></p>
<p style="border:none; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b>Bibliographie</b><br />
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<p> </p>
<div>
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div id="ftn1">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><sup><sup><span lang="fr" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[1]</span></span></span></sup></sup></a><span lang="fr" style="font-size:10.0pt"> Illectronisme : contraction d'illettrisme et d’électronique.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn2">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><sup><sup><span lang="fr" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[2]</span></span></span></sup></sup></a><span lang="fr" style="font-size:10.0pt"> Notons que le premier degré d’alphabétisation (maîtrise des outils numériques) est assez largement intégré dans les cursus universitaires, alors que les deux autres (devenir un lettré et un érudit du numérique, capables de comprendre, d’analyser, d’agir, de rétroagir sur ses propres pratiques numériques) restent encore de vastes domaines à explorer par les pédagogues</span><span lang="fr" style="background:white">.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn3">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><sup><sup><span lang="fr" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[3]</span></span></span></sup></sup></a><span lang="fr" style="font-size:10.0pt"> Notre ingénierie cherche à revaloriser le travail sur l’écrit, en travaillant dans la dynamique d’un fablab d’écriture collaborative et agile, qui permet d’aborder l’écriture autrement, de manière agréable, fédératrice, professionnelle et non stigmatisante.</span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn4">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><sup><sup><span lang="fr" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[4]</span></span></span></sup></sup></a><span lang="fr" style="font-size:10.0pt"> Notons tout de même que dès le début du dispositif, cette <i>alphabétisation</i> est déjà, pour la plupart des membres de l’agence <i>Up</i>, largement en place, dans le sens où la majorité d’entre eux mobilise copieusement les réseaux socionumériques au quotidien, à des fins personnelles (loisirs, information, échanges amicaux…). </span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn5">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><sup><sup><span lang="fr" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[5]</span></span></span></sup></sup></a><span lang="fr" style="font-size:10.0pt"> Notons qu’à différentes temporalités, au cours de notre dispositif, certaines initiatives, émanant des étudiants, nous ont laissé penser que ces derniers n’étaient plus seulement des <i>alphabétisés </i>du numérique, mais étaient devenus des <i>lettrés </i>du numérique, qui ne se contentent pas seulement d’utiliser des outils numériques, mais en ont également saisi les enjeux. En effet, certains d’entre eux se sont montrés force de proposition, en nous faisant part de propositions particulièrement pertinentes, et notamment la création d’un compte <i>Instagram </i>pour leur composante<i>, </i>et le recours à ce réseau social pour mettre en visibilité certains contenus, plus “visuels” et “viraux”<i>.</i></span></span></span></span></p>
</div>
<div id="ftn6">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><sup><sup><span lang="fr" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:115%"><span arial="" style="font-family:">[6]</span></span></span></sup></sup></a><span lang="fr" style="font-size:10.0pt"><span style="background:white"> Notons que, dans le cadre du <i>Projet Up</i>, les étudiants apprennent à utiliser les outils numériques auxquels ils sont déjà alphabétisés, avec un objectif professionnel (adapter l’usage à la commande), ce qui les conduit à réfléchir au préalable à l’utilisation qu’ils vont en faire et donc à conscientiser les processus de communication mis en oeuvre. Par là aussi, ils acquièrent un statut de lettrés.</span></span></span></span></span></p>
</div>
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