Performativité de l’écriture scientifique et littératie en recherche <div style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px; border-style:none none solid; border-bottom-width:1pt; border-bottom-color:windowtext; padding:0cm 0cm 1pt; margin-right:-67px"> Le champ de la communication est de plus en plus en plus associé à ce que l’on nomme les humanités numériques ou humanités digitales. Cet oxymore reflète les nouvelles pistes qu’il s’avère nécessaire de tracer entre sciences humaines et numérique, mais aussi entre humanité et digitalité. Dans ce nouvel horizon que dessine le numérique, la recherche requiert une attention spéciale de par sa propagation scientifique et non scientifique, professionnelle et personnelle sur la toile. Nous proposerons, dans cet article, une réflexion sur la place que peut avoir la littératie en recherche et son rapport à la performativité de l’écriture scientifique. Nous baserons nos propos sur une recherche qualitative menée auprès des Masters 1 et 2 et doctorants en Sciences de l’Information et de la Communication. « La question à se poser, à propos de la littératie, est de savoir s'il s'agit d'une idée, d'une forme de conceptualisation de la réalité ayant une valeur heuristique, permettant de progresser dans la connaissance et dans l'interprétation d'un certain nombre de constats, par exemple l'observation de difficultés d'usage de l'écrit d'une certaine ou de certaines catégories de la population. » (Barré-de Miniac C. 2002).  Nous concentrerons notre regard sur un écrit particulier, l’écrit scientifique, et partant de travaux et d’enquêtes réalisés avec les étudiants. Nous essaierons d’identifier les ancrages d’une littératie en recherche et de proposer des perspectives pour « comprendre la part performative des activités qui constituent notre monde, c’est à dire comprendre en quoi elles sont en partie composées d’actes de langage situés, distribués et éprouvés, c’est ainsi refuser d'admettre aveuglément, et trop vite, les « naturalités » de toutes sortes : scientifiques, organisationnelles, économiques, juridiques... » (Denis. J. 2006).  Ainsi à partir de récits expérientiels d’étudiants en sciences humaines concernant leur processus de recherche dans le cadre de la réalisation de leur mémoire, nous tenterons de montrer comment la performativité de l’écriture scientifique se base sur deux postulats : Postulat 1 : Les narrations de recherche comme nouvelles formes de construction socio-narrative  </div>  « C’est dans la fiction poétique que se donne à voir le premier pas de l’imagination dans la sphère pratique. La narration poétique est le lieu où se révèle l’aspect fondamentalement fictif de la redescription, à cause de la forte dose de métaphorisation dont elle fait preuve. Et cet aspect fictif permet de « reconnaître à la narration la portée d'un acte spécifique du discours, dotée d'une force illocutionnaire et d'une force référentielle originales » (Ric&oelig;ur, 1986, p. 223). A partir de narrations expérientielles de recherche écrites par les étudiants en Master 2 et doctorat, nous poserons le premier postulat que le fait de se raconter, de construire un récit autour de sa propre expérience de recherche amène l’étudiant à se construire une identité de recherche et à valoriser son expérience par la mise en intrigue. « Ainsi Parallèlement au storytelling politique, publicitaire, managérial, l’homme de la fin du 20e et du début du 21e siècle chercherait à « se raconter », à « se mettre en récit » comme on se met en scène, à se construire des identités en fonction des situations. Ainsi tout serait devenu narratif : « à l’ancien Ce n’est qu’une histoire, donne-moi des faits de la pensée logique serait substitué un Ce ne sont que des faits, donne-moi des histoires » » (Berdet M., Krilles P., Chamayou-Kuhn C., Emel Yavuz P., 2009) Postulat 2 : le partage et la capacité de créer des liens comme métaphore du travail scientifique Nous avons mis les étudiants en ateliers de sept/huit participants, suivant leur thématique de recherche et leur avons demandé d’« Écrire une présentation en quelques phrases, de ce qui caractérise aujourd’hui l’état de votre recherche que ce soit la problématique, votre terrain, les concepts qui apparaissent etc. etc., et les questions ou problèmes qui sont les vôtres. » En écoutant ce que les autres présentaient, des formes de collaboration, d’entraide se sont mises en place et ont perms un véritable échange scientifique. Cette première étape a été très importante. Nous leur avons ensuite demandé de travailler ensemble et de faire une restitution orale des liens qu’ils avaient pu faire entre leurs recherches (conceptuelles, bibliographiques, méthodologiques, …) Ce travail de mise en lien des différentes recherches a obligé les étudiants à créer des liens, à dépasser leur sujet de recherche pour trouver des bribes d’interrelation comme une attitude proactive de construction de la recherche, une reliance cognitive au sens d’Edgard Morin.   Conclusion Nous développerons ainsi qu’une littératie numérique en recherche doit, indubitablement s’organiser sur la mise en scène des expériences de recherche par leurs narrations et la création de réseaux, de liens permettant de se positionner et de se construire une identité de chercheur. <div style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px; border-style:none none solid; border-bottom-width:1pt; border-bottom-color:windowtext; padding:0cm 0cm 1pt; margin-right:-67px"> Bibliographie </div>   Barré-de Miniac Christine.2002. La notion de littéracie et les principaux courants de recherche. In: La Lettre de la DFLM, n°30, 2002/1. pp. 27-33; doi : <a href="https://doi.org/10.3406/airdf.2002.1519" style="font-family:"Courier New"; color:#954f72; text-decoration:underline">https://doi.org/10.3406/airdf.2002.1519</a>   BERDET M., KRILLES P., CHAMAYOU-KUHN C., EMEL YAVUZ P., 2009, « Mondes en narration », Trajectoires, http://trajectoires.revues.org/391 Denis. J. 2006.  Les nouveaux visages de la performativité́. Études de communication - Langages, information, médiations, Université de Lille, pp.7-24. Foucault M., 1966, Les mots et les choses. Paris : Gallimard.  Ric&oelig;ur P., 1986, Du texte à l’action. Paris : Seuil. Ric&oelig;ur P., 1975, La métaphore vive. Paris : Seuil Varela, F. J. 1989, Autonomie et connaissance. Essai sur le vivant, Paris, Le Seuil, coll. « La couleur des idées », p. 45  <div style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px; border-style:none none solid; border-bottom-width:1pt; border-bottom-color:windowtext; padding:0cm 0cm 1pt; margin-right:-67px">   </div>