<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-size:16.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Technologie de l&rsquo;intelligence</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Le num&eacute;rique &ndash; au sens de technologie de l&rsquo;information et de la communication - a envahi notre quotidien, que ce soit au sein de la sph&egrave;re professionnelle ou priv&eacute;e. Cette invasion est &agrave; la fois technologique (Bertrand, 1991) mais aussi sociale et culturelle (Doueihi, 2013&nbsp;; Jeanneret, 2011) tant et si bien que l&rsquo;on peut se demander s&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;une prophylaxie ou d&rsquo;une contagion, et questionne subs&eacute;quemment la dualit&eacute; inh&eacute;rente aux technologies num&eacute;riques (Verlaet, 2015). Comme nous l&rsquo;&eacute;voquerons dans ce chapitre, nous pouvons craindre un changement de paradigme profond des technologies de l&rsquo;intelligence, passant de technologies au service de l&rsquo;homme &agrave; l&rsquo;homme au service de la technologie<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">[1]</span></span></sup></sup></a> et en particulier dans le domaine scientifique. Quel que soit le pronostic, et comme l&rsquo;affirment Xavier Delengaigne, Christophe Deschamps et Pierre Mongin (2011, p.2-3), l&rsquo;utilisation intensive des TIC conduit &agrave; des bouleversements auxquels l&rsquo;humanit&eacute; va devoir faire face. Les auteurs avancent six caract&eacute;ristiques types des probl&eacute;matiques relatives &agrave; la pens&eacute;e du XXI<sup>&egrave;me</sup> si&egrave;cle ainsi que les aptitudes &agrave; acqu&eacute;rir pour les surmonter&nbsp;: la surinformation, la fragmentation du savoir, l&rsquo;incertitude, les changements rapides, appr&eacute;hender les dilemmes complexes et la comp&eacute;titivit&eacute;.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Il s&rsquo;agira d&egrave;s lors de prendre en consid&eacute;ration ces caract&eacute;ristiques pour concevoir des technologies de l&rsquo;intelligence. Sans refaire l&rsquo;historicit&eacute; du concept comme a pu le dresser Pascal Robert (2000), il convient n&eacute;anmoins de pr&eacute;ciser ce que nous entendons par technologie de l&rsquo;intelligence, que nous retrouvons &eacute;galement dans la litt&eacute;rature scientifique sous la terminologie de &laquo;&nbsp;technologie intellectuelle&nbsp;&raquo;. Rappelons toutefois que ce concept a &eacute;t&eacute; popularis&eacute; par les recherches de Jacques Goody (2007) pour qui l&rsquo;&eacute;criture est consid&eacute;r&eacute;e comme une technologie de l&rsquo;intellect, l&rsquo;&eacute;crit comme innovation des moyens de communication, technologie fond&eacute;e sur la &laquo;&nbsp;raison graphique&nbsp;&raquo;, laquelle a pleinement particip&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;volution culturelle de l&rsquo;humain. Les travaux de Pierre L&eacute;vy (1991&nbsp;; 2011) y font &eacute;galement r&eacute;f&eacute;rence, c&rsquo;est d&egrave;s lors la &laquo;&nbsp;raison hypertextuelle&nbsp;&raquo; qui est &agrave; l&rsquo;honneur dans ce nouvel espace d&rsquo;information et de communication d&eacute;sign&eacute; par l&rsquo;auteur de cyberespace. L&rsquo;&eacute;criture hypertextuelle comme nouvelle m&eacute;taphore de la communication et dont les principes, m&eacute;thodes et outils sont mis &agrave; l&rsquo;honneur au sein des conf&eacute;rences internationales H2PTM conduites par un consortium de laboratoires en Sciences de l&rsquo;Information et de la Communication depuis la fin des ann&eacute;es 80. Et nous ne pouvons que partager le point de vue de Jean Cl&eacute;ment (2007) lorsqu&rsquo;il souligne que l&rsquo;hypertexte est une technologie intellectuelle particuli&egrave;rement pertinente &agrave; l&rsquo;&egrave;re de la complexit&eacute; (Verlaet <i>et al.</i>, 2013). Les pr&eacute;ceptes de l&rsquo;hypertexte ne sont d&rsquo;ailleurs pas sans rappeler le mod&egrave;le des r&eacute;seaux de neurones artificiels particuli&egrave;rement pl&eacute;biscit&eacute;s en <i>machine learning</i>. Les technologies intellectuelles sont &eacute;galement pr&eacute;sentes dans les travaux de Bruno Bachimont (2015&nbsp;; 2020a), qui soutient notamment la th&eacute;orie des supports. Cette th&eacute;orie part du postulat que tout objet technique est l&rsquo;inscription mat&eacute;rielle d&rsquo;une connaissance et que toute connaissance est d&rsquo;origine technique, la connaissance &eacute;tant, selon l&rsquo;auteur, la capacit&eacute; &agrave; l&rsquo;agir t&eacute;l&eacute;ologique (Bachimont, 2004). En ce sens, le support num&eacute;rique introduit de nouvelles formes et de nouvelles dynamiques de repr&eacute;sentation de l&rsquo;information et des connaissances bas&eacute;es sur des manipulations calculatoires, ce que B. Bachimont (2007a) qualifie de &laquo;&nbsp;raison computationnelle&nbsp;&raquo;. Cette raison computationnelle repose sur les mod&egrave;les inh&eacute;rents &agrave; l&rsquo;ing&eacute;nierie des connaissances. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">En d&rsquo;autres termes, les technologies de l&rsquo;intelligence sont des solutions techniques et technologiques permettant &agrave; l&rsquo;humain d&rsquo;accro&icirc;tre ses propres facult&eacute;s de raisonnement, de mieux comprendre la complexit&eacute; de nos soci&eacute;t&eacute;s (Morin, 1996). Pour de nombreux courants th&eacute;oriques, l&rsquo;intelligence serait l&rsquo;aptitude d&rsquo;un acteur &agrave; r&eacute;soudre les situations probl&eacute;matiques en les appr&eacute;hendant sous de nouvelles perspectives &agrave; travers la r&eacute;organisation de son syst&egrave;me de pertinence (Sch&uuml;tz, 1987), de son cadre de l&rsquo;exp&eacute;rience (Goffman, 1991). Or, comme Madeleine Akrich, Michel Callon et Bruno Latour (2006) l&rsquo;ont soulign&eacute; dans leurs travaux, il est n&eacute;cessaire d&rsquo;anticiper les comportements et les usages lors de la conception d&rsquo;artefacts techniques. Les technologies de l&rsquo;intelligence ne visent en aucun cas &agrave; se soustraire &agrave; l&rsquo;intelligence humaine, auquel cas il s&rsquo;agirait de travailler sur l&rsquo;intelligence artificielle. </span></span><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">La fronti&egrave;re entre technologies de l&rsquo;intelligence et technologies intelligentes est mince. L&rsquo;une<span style="background:white"> permet &agrave; son utilisateur de construire de nouveaux sch&egrave;mes de pens&eacute;e, la seconde se substitue &agrave; la raison humaine par le d&eacute;veloppement d&rsquo;une intelligence artificielle et, de fait, une ind&eacute;pendance d&eacute;cisionnelle sur laquelle nous nous d&eacute;chargerions de toute activit&eacute; m&eacute;morielle (Dyens, 2008). L&rsquo;&eacute;cart entre les deux concepts est toutefois subtil car permettre aux machines d&rsquo;assister l&rsquo;humain, consiste &agrave; leur octroyer les param&eacute;trages n&eacute;cessaires &agrave; cette fin. Une large partie des travaux men&eacute;s tentent donc de retranscrire le comportement humain en algorithmes. Nous pouvons et devons donc nous interroger sur les limites &agrave; ne pas d&eacute;passer dans la d&eacute;l&eacute;gation d&eacute;cisionnelle &agrave; la machine. Pour reprendre les conclusions de l&rsquo;ouvrage de B. Bachimont&nbsp;&laquo;&nbsp;<i>Ing&eacute;nierie des connaissances et des contenus, le num&eacute;rique entre ontologie et document&nbsp;&raquo;</i> :</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">&laquo;&nbsp;Par cons&eacute;quent, l&rsquo;enjeu n&rsquo;est pas de raisonner en imitant l&rsquo;utilisateur pour assurer &agrave; sa place la relation au monde dans lequel r&eacute;soudre le probl&egrave;me, mais de construire la repr&eacute;sentation permettant &agrave; l&rsquo;utilisateur d&rsquo;effectuer lui-m&ecirc;me les t&acirc;ches qui lui reviennent, en abordant le r&eacute;el &agrave; travers la m&eacute;diation des repr&eacute;sentations construites par les outils de l&rsquo;ing&eacute;nierie des connaissances. L&rsquo;enjeu est de passer d&rsquo;une repr&eacute;sentation formelle des connaissances &agrave; une m&eacute;diation formelle des expressions non formelles des connaissances.</span></i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"> <i>[&hellip;] Dans l&rsquo;ing&eacute;nierie des contenus, on s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; la mod&eacute;lisation de la forme d&rsquo;expression pour permettre leur manipulation et exploitation informatiques&nbsp;&raquo;</i> (Bachimont, 2007a, p.243).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">B. Bachimont souligne que pour l&rsquo;ing&eacute;nierie des contenus, dans la plupart des cas, ces mod&eacute;lisations n&rsquo;abordent pas la question du sens mais tentent d&rsquo;appr&eacute;hender la question de la forme en reproduisant num&eacute;riquement les expressions. Or les technologies de l&rsquo;intelligence doivent essentiellement &ecirc;tre con&ccedil;ue en fonction des signifiances pour les utilisateurs de ces artefacts. Pour Sylvie Leleu-Merviel, la &laquo; signifiance &raquo; entend d&eacute;passer le sens rationnel g&eacute;n&eacute;ralement attribu&eacute; &agrave; la &laquo; signification &raquo; tout en y int&eacute;grant la subjectivit&eacute; des acteurs-interpr&eacute;tants, consid&eacute;rant que l&rsquo;&laquo; on ne peut tenir pour n&eacute;gligeable l&rsquo;intelligence &lsquo;&rsquo;&eacute;motionnelle&rsquo;&rsquo; dont la port&eacute;e est affective ou sensible, li&eacute;e &agrave; un v&eacute;cu et des souvenirs personnels &raquo;&nbsp; (Leleu-Merviel, 2004, p.127). En ce sens, les technologies de l&rsquo;intelligence sont l&rsquo;&eacute;manation de co-constructions entre une intentionnalit&eacute; forte port&eacute;e sur l&rsquo;accroissement des connaissances humaines, la prise en consid&eacute;ration de la dimension sociale et bien s&ucirc;r les dimensions techniques et technologiques. Il est &eacute;galement indispensable de respecter la m&eacute;moire de ces expressions &agrave; travers une posture &laquo;&nbsp;g&eacute;n&eacute;alogique&nbsp;&raquo; (Bachimont, 2016) laquelle assure leur tra&ccedil;abilit&eacute;. Cette posture g&eacute;n&eacute;alogique entend r&eacute;introduire la notion de preuve et de l&eacute;gitimit&eacute;, qui tendent &agrave; dispara&icirc;tre de par la virtualisation des donn&eacute;es qui caract&eacute;rise les ressources num&eacute;riques (Leleu-Merviel, 2002, p.104). Car s&rsquo;il est admis que le num&eacute;rique ob&eacute;it &agrave; une raison computationnelle et manipule un langage conventionnel (Bachimont, 2007a&nbsp;; Jeanneret, 2019), il est d&rsquo;autant plus pr&eacute;gnant de pouvoir, par les processus d&rsquo;&eacute;ditorialisation, r&eacute;instaurer la confiance dans l&rsquo;&eacute;crit, l&rsquo;auctorialit&eacute; ou d&rsquo;imaginer de nouvelles formes (Verlaet &amp; Chante, 2017).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">La multimodalit&eacute; des corpus voire leur transm&eacute;dialit&eacute; n&eacute;cessite de r&eacute;interroger de mani&egrave;re profonde la fa&ccedil;on dont ils sont ou pourraient &ecirc;tre utilis&eacute;s par diff&eacute;rents publics. Les pratiques actuelles ou en devenir sont d&eacute;terminantes pour concevoir des mod&egrave;les de m&eacute;tadonn&eacute;es adapt&eacute;s aux usages afin que ceux-ci ne soient pas &laquo;&nbsp;hors sol&nbsp;&raquo;. Il ne s&rsquo;agit pas seulement de penser &agrave; leur &eacute;dition num&eacute;rique (num&eacute;risation ou nativement num&eacute;rique), laquelle n&eacute;cessite de consid&eacute;rer les pratiques de production, de diffusion, de circulation, de partage, d&rsquo;utilisation des ressources, d&rsquo;utilisation des dispositifs, mais aussi d&rsquo;envisager leur &eacute;ditorialisation, leur r&eacute;utilisation dans diff&eacute;rents contextes et, ce faisant, d&rsquo;explorer la reliance entre des informations h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes et &eacute;parses dans la sph&egrave;re num&eacute;rique compte tenu de leur signifiance.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Internet est devenu en quelques d&eacute;cennies le plus grand corpus multimodal jamais cr&eacute;&eacute; par l&rsquo;humanit&eacute;, or pour &eacute;tudier les m&eacute;gadonn&eacute;es en d&eacute;coulant, il a &eacute;t&eacute; n&eacute;cessaire de penser des technologies et techniques qui puissent les explorer, les collecter, les stocker, les traiter et les analyser. Le besoin d&rsquo;un outillage technoscientifique propre &agrave; l&rsquo;&eacute;tude de corpus num&eacute;riques a permis l&rsquo;&eacute;mergence des &laquo; Humanit&eacute;s num&eacute;riques &raquo;, lesquelles, si l&rsquo;on m&ecirc;le les d&eacute;finitions pos&eacute;es dans &laquo; A Digital Humanities Manifesto &raquo; de 2008 (Digitalhumanities, 2008) puis le &laquo;&nbsp;Manifeste des Digital Humanities &raquo; de 2010 (Dacos, 2011), peuvent &ecirc;tre d&eacute;finies comme une transdiscipline unifi&eacute;e par un ensemble convergent de pratiques et de m&eacute;thodes sp&eacute;cifiques au support d&rsquo;inscription qu&rsquo;est le num&eacute;rique et qui int&egrave;gre l&rsquo;ensemble des Sciences Humaines et Sociales, des Arts et des Lettres. Les Humanit&eacute;s num&eacute;riques d&eacute;signent donc des dispositifs technoscientifiques, des technologies de l&rsquo;intelligence par excellence, qui s&rsquo;appuient <span style="background:white">sur l&rsquo;ensemble des paradigmes, savoir-faire et connaissances propres &agrave; ces disciplines, </span>mais &eacute;galement &agrave; m&ecirc;me de pouvoir les faire &eacute;voluer. La &laquo; r&eacute;volution num&eacute;rique &raquo; est intrins&egrave;quement li&eacute;e &agrave; l&rsquo;essence m&ecirc;me du num&eacute;rique qui &laquo; <i>n&rsquo;est plus seulement un outil au service de la recherche mais aussi un objet de recherche &agrave; part <span style="background:white">enti&egrave;re. Il est &agrave; la fois instrument, m&eacute;thode, terrain et objet de recherche.</span></i><span style="background:white"> &raquo; (Bourdeloie, 2013, p.9). Ceci n&rsquo;&eacute;tant pas sans incidences &eacute;pist&eacute;mologiques, m&eacute;thodologiques, &eacute;thiques et bien entendu techniques (Bourdeloie, 2013 ; Boullier, 2015 ; Bastin &amp; Tubaro, 2018 ; Salvador, 201</span>8 ; Bachimont, 2019&nbsp;; Milette &amp; al., 2020). <span style="background:white">De plus, l</span>e paradigme de la m&eacute;gadonn&eacute;e corr&eacute;latif au num&eacute;rique tend &agrave; supplanter les paradigmes pr&eacute;c&eacute;dents voire &agrave; les occulter en particulier dans les disciplines LLASHS. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Les initiatives sont nombreuses pour d&eacute;velopper des artefacts technoscientifiques, toutes porteuse de potentialit&eacute;s et d&rsquo;avantages mais aussi de limites et de risques. Comme nous l&rsquo;&eacute;voquions pr&eacute;c&eacute;demment, il nous semble &agrave; cet &eacute;gard int&eacute;ressant de consid&eacute;rer la fronti&egrave;re fugace entre technologies de l&rsquo;intelligence et technologies intelligentes (Gallot &amp; Verlaet, 2016). Car, comme le souligne Bachimont (2020a), si les premi&egrave;res sont &laquo; <i>&agrave; rapprocher des r&eacute;volutions comme celle de l&rsquo;&eacute;criture</i> &raquo;, les secondes laissent le calcul, soit <i>&nbsp;</i>&laquo;<i>&nbsp;la manipulation aveugle de symboles vides de sens</i> &raquo;, traiter des probl&egrave;mes complexes qu&rsquo;elles ne peuvent saisir. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-size:16.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Une tradition reposant sur l&rsquo;agr&eacute;gation des connaissances</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">En premier lieu, il nous semble important de faire une distinction entre au moins <span style="background:white">deux types d&rsquo;artefacts technoscientifiques</span>. Le premier fait r&eacute;f&eacute;rence &agrave; une instrumentation &laquo;&nbsp;agr&eacute;gatrice de connaissances &raquo;, laquelle vise &agrave; construire des bases de donn&eacute;es ou de connaissances sp&eacute;cialis&eacute;es g&eacute;n&eacute;ralement &agrave; partir de corpus (re-)connus et scientifiquement valid&eacute;s afin d&rsquo;en explorer et analyser plus ais&eacute;ment les contenus gr&acirc;ce aux fonctionnalit&eacute;s offertes par le num&eacute;rique. C<span style="background:white">e sont les instrumentations de type </span>&laquo; <span style="background:white">agr&eacute;gatrice de connaissances </span>&raquo;<span style="background:white"> que</span> nous qualifions de technologies de l&rsquo;intelligence puisqu&rsquo;elles entendent permettre &agrave; l&rsquo;homme d&rsquo;accro&icirc;tre ses propres facult&eacute;s de raisonnement, de mieux comprendre la complexit&eacute; de nos soci&eacute;t&eacute;s (Morin, 1994). D&rsquo;un point de vue technique, ces technologies s&rsquo;appuient notamment sur les principes du Web s&eacute;mantique (Berners-Lee &amp; Al., 2001) et ses recommandations et standards (World Wide Web Consortium), lesquels proposent d&rsquo;annoter les ressources num&eacute;riques &agrave; l&rsquo;aide de m&eacute;tadonn&eacute;es permettant &agrave; la fois leur caract&eacute;risation, leur interop&eacute;rabilit&eacute; et leur manipulation. Cependant int&eacute;grer dans un projet d&rsquo;Humanit&eacute;s num&eacute;riques la dimension Web s&eacute;mantique doit reposer sur un r&eacute;f&eacute;rentiel technique et normatif complexe et chronophage &agrave; mettre en &oelig;uvre qui n&eacute;cessite l&rsquo;implication de professionnels de l&rsquo;information scientifique et technique et/ou d&#39;informaticiens. Or, comme le relate Gilles Bastin et Paola Tubaro (2018) ces difficult&eacute;s techniques et relationnelles sont trop souvent minimis&eacute;es par les chercheurs. De fait, nombre de projets ne les ont pas pris en compte. Le &laquo; bricolage &raquo; technoscientifique en d&eacute;coulant, loin d&rsquo;&ecirc;tre inint&eacute;ressant, emp&ecirc;che cependant de capitaliser &agrave; grande &eacute;chelle sur l&rsquo;ensemble des recherches et travaux conduits. Comme le pointe tr&egrave;s justement le rapport EPRIST (2020), la r&eacute;volution du Web s&eacute;mantique peine &agrave; faire ses preuves, d&rsquo;une part car ses principes sont peu voire pas connus des porteurs de projets, que les normes largement institu&eacute;es de la diffusion scientifique sont largement bouscul&eacute;es par ces principes, et enfin, qu&rsquo;il existe un manque de coordination au niveau national voire international des (grandes) infrastructures de recherche dont les tenants et aboutissants manquent de lisibilit&eacute; au niveau m&eacute;so ou ne sont pas encore adapt&eacute;s aux projets souvent mis en &oelig;uvre au niveau micro. Le projet DEF19, acronyme de Dictionnaire des &Eacute;diteurs Fran&ccedil;ais du XIX&egrave;me si&egrave;cle, est repr&eacute;sentatif de ce constat (Geslot &amp; Rebolledo-Dhuin, 2020). Outre le travail important de collecte via une approche empirique des donn&eacute;es n&eacute;cessaires &agrave; l&rsquo;&eacute;tablissement d&rsquo;une base de donn&eacute;es exhaustive, la dimension technologique pour g&eacute;rer cette base de donn&eacute;es a tr&egrave;s vite fait surface. DEF19 s&rsquo;est alors tourn&eacute; vers la TGIR Huma-Num pour trouver des solutions &laquo; cl&eacute;s en main &raquo; et ainsi contrer les difficult&eacute;s rencontr&eacute;es. Mais les solutions apport&eacute;es, et par ailleurs cr&eacute;&eacute;es dans d&rsquo;autres cadres de recherche, ne correspondaient pas totalement aux enjeux propres &agrave; ce projet. Apr&egrave;s de longs t&acirc;tonnements technologiques d&rsquo;appropriation-accommodation, le projet DEF19 a fini par se plier aux potentialit&eacute;s offertes par ces solutions techniques. Il a trouv&eacute; d&rsquo;autres fonctionnalit&eacute;s non envisag&eacute;es, int&eacute;ressantes et surtout n&eacute;cessaires pour une p&eacute;rennisation du projet, mais au d&eacute;triment de certains de ses objectifs. Face &agrave; l&rsquo;&eacute;volution constante des technologies et &agrave; l&#39;&eacute;mergence - somme toute r&eacute;cente - des technologies d&eacute;di&eacute;es aux LLASHS, il est ind&eacute;niable que tous les cas de <span style="background:white">figure </span>sont tr&egrave;s loin d&rsquo;avoir &eacute;t&eacute; envisag&eacute;s et que ces &laquo;bricolages&raquo; <i>in situ</i> concourent aux d&eacute;veloppements d&rsquo;un nouvel outillage technoscientifique f&eacute;cond m&ecirc;me si insatisfaisant &agrave; l&rsquo;heure actuelle tant les initiatives sont&nbsp; riches en apport de connaissances et plurielles dans leurs vis&eacute;es, chaque discipline souhaitant interroger un aspect particulier voire singulier des corpus et interf&egrave;re ce faisant sur le traitement, la diffusion et l&rsquo;exploitation de ceux-ci (Galleron &amp; Idmhand, 2020). C&rsquo;est l&agrave; toute la difficult&eacute; d&rsquo;une instrumentation &laquo;&nbsp;agr&eacute;gatrice de connaissances&nbsp;&raquo; : r&eacute;pondre &agrave; tous les usages souhait&eacute;s et/ou que peuvent en faire les scientifiques selon la signifiance de leur spectre disciplinaire, et sous-tend de s&rsquo;interroger sur l&rsquo;&eacute;ditorialisation et sur ce que G&eacute;rald Kembellec (2019) nomme la s&eacute;miotique du code.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Comme le souligne B. Bachimont (2016, 2020b), le Web s&eacute;mantique a en quelque sorte mis fin au paradigme inh&eacute;rent aux biblioth&egrave;ques et aux recherches documentaires pour s&rsquo;int&eacute;resser aux recherches d&rsquo;informations tout en mettant l&rsquo;accent sur les techniques li&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;ditorialisation des contenus. L&rsquo;&eacute;ditorialisation des contenus permettant &agrave; notre sens de penser les diff&eacute;rents usages disciplinaires des corpus. Mais si le paradigme du Web s&eacute;mantique (et donc de l&rsquo;information) a supplant&eacute; celui des biblioth&egrave;ques (et des documents), il en reste le digne repr&eacute;sentant dans le sens o&ugrave; ils partagent plusieurs desseins notamment la capitalisation, l&rsquo;organisation et la diffusion des connaissances et savoirs. Le paradigme du Web s&eacute;mantique tend lui aussi &agrave; &ecirc;tre mis &agrave; d&eacute;faut par le paradigme de la donn&eacute;e ou plus pr&eacute;cis&eacute;ment de la m&eacute;gadonn&eacute;e (ou <i>big data</i>). Pour B. Bachimont, avec le paradigme de la (m&eacute;ga)donn&eacute;e nous avons affaire &agrave; des enregistrements infra-informationnels. Or la donn&eacute;e en elle-m&ecirc;me n&rsquo;apporte que le sens dont elle est porteuse, d&rsquo;ailleurs, elle ne se lit pas &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle de la donn&eacute;e en elle-m&ecirc;me, mais &agrave; partir de la masse de donn&eacute;es &agrave; laquelle elle semble appartenir. De fait, avec le Web de donn&eacute;es, nous faisons marche arri&egrave;re puisqu&rsquo;<i>in fine </i>nous revenons en quelque sorte &agrave; une indexation de niveau z&eacute;ro &ndash; &agrave; laquelle le Web s&eacute;mantique tendait &agrave; se soustraire &ndash; coupl&eacute; au principe de proximit&eacute; informatique (non n&eacute;cessairement s&eacute;mantique) propre &agrave; la clusterisation. R&eacute;trop&eacute;dalage flagrant face &agrave; l&rsquo;incommensurable t&acirc;che de s&eacute;mantiser le Web et la facilit&eacute; arrogante du chiffre et du calcul pour essayer d&rsquo;y apporter une r&eacute;ponse. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-size:16.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Une modernit&eacute; reposant sur la pr&eacute;diction et les donn&eacute;es</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">C&rsquo;est dans le paradigme de la donn&eacute;e que s&rsquo;inscrit le second type d&rsquo;artefact technoscientifique, lequel correspond &agrave; une instrumentation &laquo; exploratrice de traces &raquo; soit un outillage qui va permettre de collecter, traiter et analyser les donn&eacute;es. Ces donn&eacute;es peuvent relever d&rsquo;une d&eacute;marche de <i>big data</i> ou de <i>smart data</i><a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">[2]</span></span></sup></sup></a>. D&egrave;s lors que l&rsquo;on parle de m&eacute;gadonn&eacute;es, il est n&eacute;cessaire de se rem&eacute;morer le pr&eacute;cepte des 5V. </span></span></span></p> <ol start="1" type="1"> <li style="text-align:justify; font-size:12pt; font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Le Web a g&eacute;n&eacute;r&eacute; un <b>V</b>olume de donn&eacute;es et d&rsquo;information jusqu&rsquo;alors jamais atteint. En 2018, cette masse &eacute;tait estim&eacute;e &agrave; 33 zettaoctects et devrait &ecirc;tre multipli&eacute;e par 5 d&rsquo;ici 2025 selon l&rsquo;&eacute;tude Data Age 2025<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">[3]</span></span></sup></sup></a>. </span></li> <li style="text-align:justify; font-size:12pt; font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Les sources et donn&eacute;es num&eacute;riques ne sont pas stables dans le temps, ce que l&rsquo;on nomme la <b>V</b>&eacute;locit&eacute; des donn&eacute;es num&eacute;riques en r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la vitesse &agrave; laquelle elles sont g&eacute;n&eacute;r&eacute;es, d&eacute;plac&eacute;es, voire supprim&eacute;es.</span></li> <li style="text-align:justify; font-size:12pt; font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Les sources et donn&eacute;es num&eacute;riques se caract&eacute;risent &eacute;galement par une grande <b>V</b>ari&eacute;t&eacute;, tant de par leur h&eacute;t&eacute;rog&eacute;n&eacute;it&eacute; que leur multimodalit&eacute;&nbsp;: mesures, donn&eacute;es textuelles, signes, traces, images, sons&hellip;</span></li> <li style="text-align:justify; font-size:12pt; font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">La <b>V</b>&eacute;racit&eacute; des donn&eacute;es collect&eacute;es, soit la cr&eacute;dibilit&eacute; que l&rsquo;on peut accorder aux donn&eacute;es. Derri&egrave;re le volume se cache &eacute;galement des <i>fakenews</i>, des faux profils&hellip; L&rsquo;authentification des donn&eacute;es reste un point probl&eacute;matique, mais n&eacute;anmoins consid&eacute;r&eacute;e comme une marge d&rsquo;erreur acceptable.</span></li> <li style="text-align:justify; font-size:12pt; font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Enfin, la <b>V</b>aleur des donn&eacute;es, c&rsquo;est-&agrave;-dire la valeur ajout&eacute;e, l&rsquo;apport r&eacute;el de la donn&eacute;e en fonction du contexte de la recherche.</span></li> </ol> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Si l&rsquo;on peut compenser ou limiter les d&eacute;fis sous-jacents aux &laquo; 5 V &raquo; : la v&eacute;locit&eacute; par un enregistrement et stockage des donn&eacute;es, la vari&eacute;t&eacute; par le recours &agrave; diff&eacute;rentes m&eacute;thodes de traitements, la v&eacute;racit&eacute; par une v&eacute;rification syst&eacute;matique et la valeur en s&eacute;lectionnant avec attention les sources et donn&eacute;es collect&eacute;es ; c&rsquo;est &eacute;videmment la notion de volume qui rend les autres t&acirc;ches ardues si ce n&rsquo;est irr&eacute;alisable.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Pour traiter cette masse de donn&eacute;es, les outils statistiques et m&eacute;triques peuvent appara&icirc;tre comme des m&eacute;thodes d&rsquo;analyses toutes indiqu&eacute;es pour les traiter (semi)-automatiquement... Or &ndash; faut-il le rappeler &ndash; le sens n&rsquo;est pas li&eacute; &agrave; une donn&eacute;e, la donn&eacute;e en elle-m&ecirc;me n&rsquo;a que peu d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t, ce n&rsquo;est que lorsqu&rsquo;elles sont rassembl&eacute;es, organis&eacute;es et interreli&eacute;es que le sens appara&icirc;t, que ces donn&eacute;es deviennent une information (Mazza, 2009). Concernant les d&eacute;marches li&eacute;es aux instrumentations &laquo; exploratrice de traces &raquo;, l&rsquo;on va collecter des donn&eacute;es brutes (<i>raw data</i>) de mani&egrave;re parfois tr&egrave;s arbitraire en faisant fi de leur nature voire en les compilant (<i>derived data</i>) ou en proc&eacute;dant &agrave; diverse agr&eacute;gations pour construire des jeux de donn&eacute;es (<i>dataset</i>). Nous pouvons &agrave; cet &eacute;gard nous interroger, &agrave; l&rsquo;instar de Fran&ccedil;oise Paquiens&eacute;guy (2019), sur la pertinence de l&rsquo;exploitation de ces donn&eacute;es &laquo; brutes &raquo; puisque celles-ci ont d&rsquo;ores et d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; manipul&eacute;es - parfois &agrave; plusieurs reprises - afin d&rsquo;en permettre le traitement statistique. La m&eacute;thodologie inh&eacute;rente aux m&eacute;gadonn&eacute;es repose g&eacute;n&eacute;ralement sur 4 &eacute;tapes (Gonzales, 2019) : </span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <ol> <li style="text-align: justify;"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Identification et extraction des donn&eacute;es, celles-ci peuvent &ecirc;tre brutes, primaires ou secondaires (donn&eacute;es existantes et collect&eacute;es &agrave; d&rsquo;autres fins que celles de l&rsquo;&eacute;tude).</span></span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Nettoyage et transformation des donn&eacute;es, le nettoyage des donn&eacute;es est un processus n&eacute;cessaire pour d&eacute;tecter et &eacute;liminer les erreurs, les incoh&eacute;rences et les doublons des donn&eacute;es (Gonzales, 2019). Ce nettoyage peut &eacute;galement consister &agrave; imputer des valeurs manquantes. Cette &eacute;tape va assurer la qualit&eacute; de la base de donn&eacute;es et in fine des r&eacute;sultats de l&rsquo;&eacute;tude.</span></span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Analyse des donn&eacute;es, il s&rsquo;agit le plus souvent d&rsquo;analyse statistique multivari&eacute;e, d&rsquo;analyse de r&eacute;seaux, lexicom&eacute;trique ou encore g&eacute;omatique, voire un entrem&ecirc;lement d&rsquo;analyses.</span></span></span></li> <li style="text-align: justify;"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Pr&eacute;sentation des donn&eacute;es, l&rsquo;on recourt de plus en plus aux techniques de la visualisation des donn&eacute;es.</span></span></span></li> </ol> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Ces manipulations sont particuli&egrave;rement chronophages (Flach, 2012) et l&rsquo;on cherche ce faisant &agrave; en automatiser les processus (Berti-&Eacute;quille, 2019), ajoutant ainsi une couche algorithmique potentiellement n&eacute;faste &agrave; l&rsquo;intelligibilit&eacute; des situations analys&eacute;es. L&rsquo;on peut &eacute;galement distinguer deux approches concernant le traitement des m&eacute;gadonn&eacute;es : le <i>machine</i> <i>learning</i> (ou apprentissage machine) et le <i>deep learning</i> (apprentissage profond). Le <i>machine learning</i> entend automatiser le caract&egrave;re pr&eacute;dictif de tout comportement (Reigeluth, 2018) gr&acirc;ce aux variables d&eacute;tect&eacute;es par le <i>data-scientist</i>, en rep&eacute;rant des <i>patterns</i> d&rsquo;observations. Dans ce cas, nous restons dans une d&eacute;marche alliant puissance algorithmique &agrave; l&rsquo;intelligence humaine. En ce qui concerne le <i>deep learning</i>, la d&eacute;marche vise &agrave; entra&icirc;ner la machine sur des bases de donn&eacute;es massives afin qu&rsquo;elle puisse identifier par elle-m&ecirc;me les variables par computation. Nous laissons ainsi les pleins pouvoirs aux algorithmes de ces technologies intelligentes ou intelligences artificielles. Ces technologies intelligentes manipulent ainsi des donn&eacute;es dont elles ignorent le sens et dont les r&eacute;sultats parfois obscurs n&eacute;cessitent que les <i>data-scientists</i> aient recours au <i>storytelling</i> pour les interpr&eacute;ter, les rendre compr&eacute;hensibles et valider par l&agrave;-m&ecirc;me les attentes de l&rsquo;auditoire (Bachimont, 2019).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Au-del&agrave; des pol&eacute;miques &eacute;pist&eacute;mologiques entourant des d&eacute;marches inh&eacute;rentes au paradigme de la donn&eacute;e (Bigot &amp; Mabi, 2017 ; Salvador, 2019), de nombreux auteurs mettent en garde les communaut&eacute;s scientifiques quant &agrave; leurs usages et aux r&eacute;sultats ainsi produits. Ainsi Guillaume Carbou (2017) fustige l&rsquo;utilisation des outils statistiques pour l&rsquo;&eacute;tude des grands corpus de donn&eacute;es textuelles, lesquels permettent au mieux d&rsquo;avoir une lecture renouvel&eacute;e pour le chercheur qui conna&icirc;t son corpus. Mais il va sans dire que ces m&eacute;thodes conviennent &agrave; d&rsquo;autres usages. A ce titre, le dossier coordonn&eacute; par G. Bastin et P. Tubaro (2018) se r&eacute;v&egrave;le pr&eacute;cieux en termes d&rsquo;exemples sur l&rsquo;exploitation des <i>big data </i>en Sciences Sociales. Nous noterons &agrave; cet &eacute;gard la r&eacute;f&eacute;rence faite &agrave; O&rsquo;Reilly <i>et al.</i> (2012) quant &agrave; la pertinence du <i>machine learning </i>appliqu&eacute; aux donn&eacute;es de recherches cliniques, les algorithmes permettent gr&acirc;ce aux donn&eacute;es patients d&rsquo;avoir une lecture plus fine quant &agrave; l&rsquo;efficacit&eacute; des m&eacute;dicaments via l&rsquo;analyse des caract&eacute;ristiques sociod&eacute;mographiques ou de sant&eacute;. Ceci n&rsquo;&eacute;tant pas sans incidence d&rsquo;un point de vue &eacute;thique et conforte notamment l&rsquo;importance d&rsquo;une l&eacute;gislation sur les donn&eacute;es personnelles (RGPD).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-size:16.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Changement de paradigme</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Prenant appui sur Kant et la science classique, B. Bachimont argue que la &laquo; <i>loi scientifique n&rsquo;appartient pas &agrave; la m&ecirc;me construction scientifique que la donn&eacute;e </i>&raquo; (Bachimont, 2015, p.391). En effet, bien que le traitement des m&eacute;gadonn&eacute;es soit statistique et devrait l&eacute;gitimement s&rsquo;inscrire dans les approches hypoth&eacute;tico-d&eacute;ductives, il n&rsquo;existe pas toujours d&rsquo;hypoth&egrave;se pr&eacute;alable &agrave; ce type d&rsquo;&eacute;tude qu&rsquo;il s&rsquo;agirait de v&eacute;rifier. Dans certains cas, les d&eacute;marches scientifiques li&eacute;es aux m&eacute;gadonn&eacute;es s&rsquo;apparenteraient m&ecirc;me davantage aux approches empirico-inductives, il existe une probl&eacute;matique scientifique, un questionnement, que l&rsquo;on va essayer sinon de solutionner tout au moins d&rsquo;expliquer par l&rsquo;observation et l&rsquo;analyse, soit &agrave; travers un cadrage th&eacute;orique et m&eacute;thodologique, les faits et les ph&eacute;nom&egrave;nes. </span><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Ce n&rsquo;est qu&rsquo;apr&egrave;s traitements m&eacute;triques et statistiques de cette masse de donn&eacute;es que l&rsquo;on va pouvoir extraire une information que l&rsquo;on esp&egrave;re exploitable et intelligible. Au regard de la d&eacute;marche scientifique inh&eacute;rente aux m&eacute;gadonn&eacute;es, celle-ci rel&egrave;verait d&rsquo;une hybridation m&eacute;thodologique, s&rsquo;appuyant sur l&rsquo;empirie pour la collecte et sur le d&eacute;ductif pour le traitement et l&rsquo;analyse. En d&rsquo;autres termes, le paradigme de la m&eacute;gadonn&eacute;e initierait les approches &laquo;&nbsp;empirico-d&eacute;ductives&nbsp;&raquo;, du moins pour les formes les moins avanc&eacute;es de traitements algorithmiques. En effet, elles ne peuvent &agrave; notre sens &ecirc;tre v&eacute;ritablement inductives car m&ecirc;me si l&rsquo;on part bien de faits et donn&eacute;es observables, l&rsquo;on ne part pas du particulier pour induire une g&eacute;n&eacute;ralit&eacute;. Au contraire on se sert de la masse des redondances pour en d&eacute;duire une &laquo; explication &raquo;.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">&laquo;&nbsp;L&rsquo;enjeu et la r&eacute;volution attendue des m&eacute;gadonn&eacute;es sont donc bien la compr&eacute;hension nouvelle promise des activit&eacute;s humaines. Les m&eacute;gadonn&eacute;es pourraient constituer une r&eacute;volution des sciences de la culture &agrave; l&rsquo;instar de la r&eacute;volution scientifique qui a permis, &agrave; l&rsquo;or&eacute;e de notre modernit&eacute;, de transformer notre relation &agrave; la nature d&rsquo;une description fond&eacute;e sur le langage &agrave; un rapport de mesure exp&eacute;rimentale et de formalisation calcul&eacute;e. &Agrave; l&rsquo;instar de la nominalisation des sciences de la nature, les m&eacute;gadonn&eacute;es proposent la nominalisation des sciences de la culture&nbsp;&raquo;</span></i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"> (Bachimont, 2015, p.395).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Cette nominalisation des sciences de la culture est pouss&eacute;e &agrave; son paroxysme avec l&rsquo;apprentissage machine ou le <i>machine learning, </i>lequel<i> </i>rel&egrave;ve d&rsquo;une autre forme d&rsquo;approche scientifique. L&rsquo;on parle de <i>machine learning</i> d&egrave;s lors que l&rsquo;algorithme repose sur les variables (<i>features<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup><b><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">[4]</span></span></span></sup></b></sup></a></i>) d&eacute;tect&eacute;es par le <i>data scientist</i> pour influer sur la pr&eacute;diction. Le <i>deep learning</i> quant &agrave; lui traite des donn&eacute;es non-structur&eacute;es, l&rsquo;algorithme aura &eacute;t&eacute; entrain&eacute;, sur une base de donn&eacute;es massives, &agrave; identifier par lui-m&ecirc;me les variables par computation. &Agrave; savoir que selon les experts-analystes des m&eacute;gadonn&eacute;es, environ 80 &agrave; 90% des donn&eacute;es capt&eacute;es seraient non structur&eacute;es. Ces variables s&rsquo;apparentent &agrave; celles de la statistique classique mais s&rsquo;op&egrave;rent sur des jeux de donn&eacute;es h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes lesquels n&rsquo;ont pas n&eacute;cessairement de relation de d&eacute;pendance. Les <i>features </i>du <i>machine learning </i>vont plus loin et tentent &agrave; travers ces m&eacute;gadonn&eacute;es de rep&eacute;rer des <i>patterns</i> d&rsquo;observations. Car comme le souligne Tyler Reigeluth</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">&laquo;&nbsp;Il n&rsquo;est plus seulement question, avec le&nbsp;</span></i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">machine learning</span><i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">, d&rsquo;automatiser le&nbsp;geste&nbsp;du travail manuel, ou le traitement cognitif de l&rsquo;information, mais d&rsquo;automatiser le caract&egrave;re pr&eacute;dictif de tout&nbsp;comportement. En tant que r&eacute;gime de production de pr&eacute;dictions, le&nbsp;</span></i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">machine learning</span><i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">&nbsp;nous int&eacute;resse en ce que son efficacit&eacute; normative ne se r&eacute;duit pas &agrave; l&rsquo;efficacit&eacute; d&rsquo;une certaine forme discursive, mais s&rsquo;ins&egrave;re dans une&nbsp;activit&eacute; sociale&nbsp;&raquo;&nbsp;</span></i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">(Reigeluth, 2018, p.40).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Cette notion de <i>pattern</i> nous renvoie aux mod&egrave;les de la d&eacute;couverte (<i>patterns of discovery</i>) de Nordwood Russel Hanson (1958), c&rsquo;est-&agrave;-dire des mod&egrave;les structurants-organisateurs-configurateurs, d&rsquo;organisations intelligibles r&eacute;v&eacute;l&eacute;es par la reliance<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup><sup><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">[5]</span></span></span></sup></sup></a> (Morin, 1986), utilis&eacute;s comme le pr&eacute;cise J.-L. Le Moigne (2008) pour d&eacute;crire les d&eacute;marches de la mod&eacute;lisation des processus complexes. Nous retrouvons &eacute;galement cette id&eacute;e &agrave; travers la liction (Leleu-Merviel &amp; Useille, 2008) et les sch&egrave;mes organisateurs qu&rsquo;&Eacute;milie Flon et Yves Jeanneret d&eacute;finissent comme suit&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">&laquo;&nbsp;Il s&rsquo;agit d&rsquo;une construction structurelle qui assure un lien entre les dimensions technique, s&eacute;miotique et ph&eacute;nom&eacute;nologique de la repr&eacute;sentation, d&eacute;finissant ainsi certaines conditions d&eacute;terminantes de la construction du sens des informations au sein d&rsquo;un dispositif. Le sch&egrave;me ne se r&eacute;duit ni &agrave; une modalit&eacute; s&eacute;miotique (comme l&rsquo;&eacute;crit), ni &agrave; une forme (comme la liste), ni &agrave; une proc&eacute;dure cognitive (comme le classement) mais int&egrave;gre ces diff&eacute;rents niveaux en une construction singuli&egrave;re&nbsp;&raquo; </span></i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">(Flon &amp; Jeanneret, 2010, p.4)</span><i> </i></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">En l&rsquo;occurrence le <i>machine learning</i> s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; ces sch&egrave;mes organisateurs produits par les lictions r&eacute;guli&egrave;res de donn&eacute;es en situation et &agrave; un moment T, ces <i>patterns</i> sont donc issus d&rsquo;un cadre qui les contextualise. Les algorithmes sont programm&eacute;s pour identifier les <i>patterns</i> issus de nos habitus<i> </i>(Bourdieu, 1986) rep&eacute;rables &agrave; travers nos traces d&rsquo;activit&eacute;s dans le cyberespace. Comme le souligne Dominique Cardon, &laquo;&nbsp;<i>la plupart du temps, les pr&eacute;dictions algorithmiques ne font que confirmer, en leur donnant une amplitude plus ou moins grande, des lois sociales bien connues</i>&nbsp;&raquo; (Cardon, 2015, p.65). Emmanuel Souchier (Souchier <i>et al.</i>, 2019, p.7) appelle ce ph&eacute;nom&egrave;ne la &laquo;&nbsp;<i>textualisation des pratiques sociales&nbsp;</i>&raquo;, lequel consiste au recensement quasi exhaustif du monde notamment &agrave; travers la collecte et l&rsquo;analyse des traces et des donn&eacute;es qui permettrait d&rsquo;aboutir &agrave; &laquo;&nbsp;<i>une sorte de naturalisation de l&rsquo;ensemble du social, de sorte qu&rsquo;il existe d&eacute;sormais des calculs et des services pour tout</i>&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Ces traitements algorithmiques permettent ainsi &agrave; partir de m&eacute;gadonn&eacute;es de faire des pr&eacute;dictions, parfois sans que ceux-l&agrave; m&ecirc;me qui les ont programm&eacute;s ne comprennent comment les machines en sont arriv&eacute;es &agrave; de tels &laquo;&nbsp;r&eacute;sultats&nbsp;&raquo;, en particulier dans le cas du d<i>eep learning</i>. C&rsquo;est ce qu&rsquo;ils appellent la &laquo;&nbsp;bo&icirc;te noire&nbsp;&raquo; du programme et se veut &ecirc;tre le reflet de l&rsquo;auto-apprentissage machine, d&rsquo;une certaine Intelligence Artificielle. De fait, le <i>machine learning</i> et la qu&ecirc;te de <i>pattern </i>ne co&iuml;ncident pas v&eacute;ritablement avec les approches &laquo;&nbsp;empirico-d&eacute;ductives&nbsp;&raquo; &eacute;nonc&eacute;es plus avant, mais s&rsquo;apparenterait &agrave; ce que N.R. Hanson appelle la &laquo;&nbsp;r&eacute;troduction&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">&laquo;&nbsp;D&eacute;crivant, en historien des scientifiques (plut&ocirc;t que des sciences) le comportement cognitif des scientifiques transformant leurs th&eacute;ories par des observations et leurs observations par de nouvelles th&eacute;ories, N. Hanson souligne qu&#39;ils ne proc&egrave;dent gu&egrave;re par d&eacute;duction ou par induction comme le pr&eacute;tendent les trait&eacute;s d&#39;&eacute;pist&eacute;mologie. Ils adoptent une strat&eacute;gie cognitive plus t&acirc;tonnante, moins lin&eacute;aire, plus r&eacute;cursive, plus t&eacute;l&eacute;ologique (la qu&ecirc;te de quelque forme d&#39;intelligibilit&eacute;), qu&#39;il appellera plus volontiers la &#39;retroduction&#39; que &#39;l&#39;abduction&#39; empruntant les deux termes &agrave; C.S. Peirce. Ceci en conceptualisant plus audacieusement me semble-t-il, le sens du mot retroduction que ne le faisait Pierce : Le sens aristot&eacute;licien du terme &#39;abduction&#39; (qu&#39;utilisait souvent Peirce, privil&eacute;giant &#39;le raisonnement vraisemblable&#39;, alors que le mot &#39;retroduction&#39; chez Hanson privil&eacute;gie l&#39;interpr&eacute;tation par le raisonnement r&eacute;cursif ou auto r&eacute;f&eacute;rentiel ou chiasmatique : &#39;la th&eacute;orie engendre le fait qui engendre la th&eacute;orie, qui&hellip;&#39; ).&nbsp;&raquo; </span></i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">(Le Moigne, 2003b).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Ainsi existe-t-il d&rsquo;ores et d&eacute;j&agrave; deux paradigmes de la m&eacute;gadonn&eacute;e correspondant &agrave; des programmations algorithmiques diff&eacute;rentes. Le premier, s&rsquo;appuyant sur des traitements statistiques et m&eacute;triques classiques, pourrait constituer les approches &laquo;&nbsp;empirico-d&eacute;ductives&nbsp;&raquo;. Le second, inh&eacute;rent &agrave; l&rsquo;apprentissage machine et &agrave; l&rsquo;identification de <i>patterns</i>, pourrait former les approches &laquo;&nbsp;empirico-retroductives&nbsp;&raquo;. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-size:16.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Conclusion</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Mais alors que penser de ces artefacts technoscientifiques&nbsp;? Est-ce que cela fonctionne ? Tout d&eacute;pend de ce que l&rsquo;on cherche &agrave; conna&icirc;tre. L&rsquo;intelligibilit&eacute; d&rsquo;une situation se mesure-t-elle au nombre de personnes qui y souscrivent ou &agrave; la singularit&eacute; d&rsquo;autres qui y restent marginales ? Comment percevoir et analyser les ph&eacute;nom&egrave;nes &eacute;mergents si l&rsquo;on ne s&rsquo;int&eacute;resse qu&rsquo;&agrave; la masse ? Faudra-t-il attendre un choc des r&eacute;alit&eacute;s si la communaut&eacute; scientifique finit par se reposer uniquement sur l&rsquo;exploitation de ces m&eacute;gadonn&eacute;es ? Je fais partie de ces autres, qui m&ecirc;me s&rsquo;ils appr&eacute;cient la facilit&eacute; de ces traitements quantitatifs, lesquels peuvent &ecirc;tre instructifs dans certaines circonstances, privil&eacute;gient le sens et la signifiance, consid&egrave;rent davantage les signaux faibles que les signaux forts, pensent encore &ndash; et surtout en l&rsquo;&eacute;tat de la technique &ndash; que le traitement algorithmique des machines ne peut rivaliser avec l&rsquo;intellection humaine. Et m&ecirc;me s&rsquo;il faut reconna&icirc;tre que l&rsquo;&eacute;volution de ces traitements vers un type de &laquo; repr&eacute;sentation d&eacute;tach&eacute;e &raquo; tendent peu ou prou &agrave; travers la clusterisation/cat&eacute;gorisation permise par ces traitements algorithmiques, soit le niveau 3 de la hi&eacute;rarchisation repr&eacute;sentationnelle d&rsquo;adaptation des machines &eacute;nonc&eacute;e par S. Leleu-Merviel (2003), ces repr&eacute;sentations ne restent exploitables que par l&rsquo;entendement humain. C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs tout l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t des travaux men&eacute;s sur la data vizualisation, faire apparaitre des cat&eacute;gorisations que les machines &agrave; elles seules ne peuvent interpr&eacute;ter. Ceci soul&egrave;ve d&rsquo;ailleurs une faille majeure dans la sacro-sainte donn&eacute;e, la justesse de l&rsquo;interpr&eacute;tation ne s&rsquo;impose pas avec &eacute;vidence, il est n&eacute;cessaire d&rsquo;avoir recours aux techniques du storytelling (Bachimont, 2019). D&eacute;sormais appel&eacute;es le data-storytelling, ces techniques vont permettre de &laquo; raconter les donn&eacute;es &raquo;, vont permettre procurer une &eacute;motion &agrave; une repr&eacute;sentation en la recontextualisant. N&eacute;anmoins les partisans du cultural analytics (Manovich, 2009) n&rsquo;ont g&eacute;n&eacute;ralement d&rsquo;yeux que pour la culture de masse au sens quantitatif du terme.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">De plus, comme pr&eacute;c&eacute;demment &eacute;nonc&eacute;, il semble de rigueur de rester prudents face &agrave; ces prouesses algorithmiques et surtout &agrave; l&rsquo;instar de D. Cardon d&rsquo;&ecirc;tre vigilants quant &agrave; leurs effets car </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">&laquo;&nbsp;Les calculateurs fabriquent notre r&eacute;el, l&rsquo;organisent et l&rsquo;orientent. Ils produisent des conventions et des syst&egrave;mes d&rsquo;&eacute;quivalence qui s&eacute;lectionnent certains objets au d&eacute;triment d&rsquo;autres, imposent une hi&eacute;rarchisation des valeurs qui en vient progressivement &agrave; dessiner les cadres cognitifs et culturels de nos soci&eacute;t&eacute;s&nbsp;&raquo; </span></i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">(Cardon, 2015, p.14).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-size:16.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">R&eacute;f&eacute;rences cit&eacute;es</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Akrich, M. (2006). Les objets techniques et leurs utilisateurs de la conception &agrave; l&rsquo;action. <i>Sociologie de la traduction. Textes fondateurs</i>, p.179-199.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Bachimont, B. (2004). <i>Arts et sciences du num&eacute;rique : ing&eacute;nierie des connaissances et critique de la raison computationnelle</i>. M&eacute;moire de HDR. Universit&eacute; Technologique de Compi&egrave;gne.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Bachimont, B. (2007a). <i>Ing&eacute;nierie des connaissances et des contenus, le num&eacute;rique entre ontologies et documents.</i> Paris, Herm&egrave;s Lavoisier.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Bachimont, B. (2015). Le num&eacute;rique comme milieu : enjeux &eacute;pist&eacute;mologiques et ph&eacute;nom&eacute;nologiques. Principes pour une science des donn&eacute;es. <i>Interfaces num&eacute;riques</i>. Vol.4 n&deg;3, 385-402.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Bachimont, B. (2016). De l&rsquo;&eacute;ditorialisation &agrave; l&rsquo;&eacute;ditorialisation (2007-2017). <i>S&eacute;minaire Sens Public &laquo; &Eacute;criture num&eacute;riques et &eacute;ditorialisation &raquo;</i>, Montr&eacute;al, 17 novembre 2016. [En ligne]</span><a href="https://seminaire.sens-public.org/spip.php?article62" style="color:blue; text-decoration:underline"> </a><a href="https://seminaire.sens-public.org/spip.php?article62" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">https://seminaire.sens-public.org/spip.php?article62</span></a><u> </u></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Bachimont, B. (2019). Comment faire confiance aux donn&eacute;es ? Questions &eacute;pist&eacute;mologiques et philosophiques. <i>Culture et IA.</i> <i>Intelligence Artificielle Graph Alpes</i>, La Clusaz, 21 au 24 mars 2019. [En ligne] <u>https://youtu.be/JSEnI_FmFfM</u> </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Bachimont, B. (2020a). L&rsquo;IA, le brin d&rsquo;herbe, la caresse et le regard. <i>Interfaces num&eacute;riques.</i> Vol.9, n&deg;1. DOI : 10.25965/interfaces-numeriques.4135</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Bachimont, B. (2020b). Rh&eacute;torique de l&rsquo;intelligibilit&eacute;, vers des humanit&eacute;s du num&eacute;rique. <i>S&eacute;minaire NumeRev</i>, MSH-Sud, Montpellier, 28 f&eacute;vrier 2020. [En ligne]</span><a href="https://youtu.be/Z9q5pijXp-E" style="color:blue; text-decoration:underline"> </a><a href="https://youtu.be/Z9q5pijXp-E" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">https://youtu.be/Z9q5pijXp-E</span></a></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Bastin, G., Tubaro, P. (2018). Le moment big data des sciences sociales. Revue fran&ccedil;aise de sociologie, vol. 59, n&deg;3. 375-394</span></span><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">. [En ligne]</span><a href="https://youtu.be/Z9q5pijXp-E" style="color:blue; text-decoration:underline"> </a><a href="https://www.cairn-int.info/revue-francaise-de-sociologie-2018-3-page-375.htm" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">https://www.cairn-int.info/revue-francaise-de-sociologie-2018-3-page-375.htm</span></span></a><u><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">.&nbsp; </span></span></u></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Berners-Lee, T., Hendler, J., et Lassila, O. (2001). Le web s&eacute;mantique. </span><i><span lang="EN-US" style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Scientific American</span></i><span lang="EN-US" style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"> , <i>284</i> (5), 34-43.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span lang="EN-US" style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Berti-&Eacute;quille, L. (2019). Machine Learning &ndash; Based Data Cleaning : Current Solutions and Challenges. </span><i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Actes du colloque CIDE21 &ldquo;&Eacute;conomie(s) du document : pratiques et prospectives li&eacute;es au num&eacute;rique&rdquo;</span></i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">, co-organis&eacute; par l&rsquo;ESCT et GERIICO, Djerba, 3-4 avril 2019<i>.</i> Editions Europia</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Bertrand, Y. (1991). <i>Culture organisationnelle</i>, Qu&eacute;bec, Presses de l&rsquo;universit&eacute; du Qu&eacute;bec.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Bigot, J. &amp; Mabi, C. (2017). Une instrumentation num&eacute;rique des sciences humaines et sociales: Enjeux &eacute;pist&eacute;mologiques et communicationnels. <i>Les Cahiers du num&eacute;rique</i>, vol. 13(3-4), 63-90. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Boullier, D. (2015). <i>Les trois humanit&eacute;s num&eacute;riques et le positivisme algorithmique</i>, Toulouse, 26 Nov 2015, Colloque Franco-qu&eacute;becois. </span></span><span lang="EN-US" style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">URL : </span></span><a href="https://www.canal-u.tv/video/fmsh/humanites_numeriques_dominique_boullier.20859" style="color:blue; text-decoration:underline"><span lang="EN-US" style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">https://www.canal-u.tv/video/fmsh/humanites_numeriques_dominique_boullier.20859</span></span></a></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:20pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Bourdeloie, H. (2013). Ce que le num&eacute;rique fait aux sciences humaines et sociales. <i>T</i><i>ic&amp;soci&eacute;t&eacute;</i>, vol. 7, n&deg; 2. [En ligne] <u>http://journals.openedition.org/ticetsociete/1500.</u> </span></span></span></span><a name="_7znty1jaijoi"></a></span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Bourdieu, P. (1986). Habitus, code et codification, <i>Actes de la recherche en sciences sociales</i>, vol. 64, n&deg; 1,&nbsp; 40-44.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Carbou, G. (2017). Analyser les textes &agrave; l&rsquo;&egrave;re des Humanit&eacute;s num&eacute;riques: Quelques questions pour l&rsquo;analyse statistique des donn&eacute;es textuelles. <i>Les Cahiers du num&eacute;rique</i>, vol. 13(3-4), 91-114. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Cardon, D. (2015). <i>&Agrave; quoi r&ecirc;vent les algorithmes. Nos vies &agrave; l&rsquo;heure des</i> big data. Paris&nbsp;: &Eacute;ditions Seuil.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Cl&eacute;ment, J. (2007). L&rsquo;hypertexte, une technologie intellectuelle &agrave; l&rsquo;&egrave;re de la complexit&eacute;.&nbsp;<i>Humanit&eacute;s num&eacute;riques, </i>Vol.1, 183-194.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Dacos, M. (2011). Manifeste des Digital humanities. <i>ThatCamp Paris 2010.</i> [En ligne]</span><a href="https://tcp.hypotheses.org/318" style="color:blue; text-decoration:underline"> </a><a href="https://tcp.hypotheses.org/318" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">https://tcp.hypotheses.org/318</span></a><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Delengaigne, X., Deschamps, C., &amp; Mongin, P. (2011). <i>Organisez vos donn&eacute;es personnelles&nbsp;: l&rsquo;essentiel du Personal Knowledge Management</i>. Editions Eyrolles.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Digitalhumanities (2008). A Digital Humanities Manifesto. [En ligne]</span><a href="http://manifesto.humanities.ucla.edu/2008/12/15/digital-humanities-manifesto/" style="color:blue; text-decoration:underline"> </a><a href="http://manifesto.humanities.ucla.edu/2008/12/15/digital-humanities-manifesto/" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">http://manifesto.humanities.ucla.edu/2008/12/15/digital-humanities-manifesto/</span></a><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Doueihi, M. (2011). <i>Pour un humanisme num&eacute;rique</i>. Seuil, 17. ISBN 978-2-02-100089-4. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Dyens, O.&nbsp;(2008). <i>La condition inhumaine&nbsp;: essai sur l&#39;effroi technologique</i>. Flammarion.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">EPRIST. (2020). Le web s&eacute;mantique. <i>Analyse I/IST </i>n&deg;33 - novembre 2020.<i> </i><span style="background:white">[En ligne]</span> </span><a href="https://www.eprist.fr/le-web-semantique/" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">https://www.eprist.fr/le-web-semantique/</span></a> </span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Escobar, A. (2018).</span><i>&nbsp;</i><i><span lang="EN-US" style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Designs for the pluriverse</span></i><i><span lang="EN-US" style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">. </span></i><span lang="EN-US" style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Durham and London: Duke University Press.&nbsp;&nbsp;&nbsp;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span lang="EN-US" style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Flach, P. A. (2012). <i>Machine Learning: The Art and Science of Algorithms That Make Sense of Data</i>. </span><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Cambridge University Press.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Flon, E., &amp; Jeanneret, Y. (2010). La notion de sch&egrave;me organisateur, outil d&rsquo;analyse s&eacute;mio-pragmatique des &eacute;crits d&rsquo;&eacute;cran. Revue des Interactions Humaines M&eacute;diatis&eacute;es, 11(1). [En ligne] </span><a href="http://europia.org/RIHM/V11N1/RIHM11(1-1)-Flon-Jeanneret.pdf" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">http://europia.org/RIHM/V11N1/RIHM11(1-1)-Flon-Jeanneret.pdf</span></a></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Galleron, I., &amp; Idmhand, F. (2020). De l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; &agrave; la r&eacute;utilisabilit&eacute; des &eacute;ditions &eacute;lectroniques &raquo;, <i>Humanit&eacute;s num&eacute;riques</i> 1 | 2020. [En ligne] http://journals.openedition.org/revuehn/350 ; DOI : https://doi.org/10.4000/revuehn.350</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Gallot, S., &amp; Verlaet, L. (2016). La transparence : l&rsquo;utopie du num&eacute;rique ?, Communication et organisation [En ligne] <u>http://communicationorganisation.revues.org/5277</u>.&nbsp; </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span lang="EN-US" style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Geslot, J.-C., &amp; Rebolledo-Dhuin, V. (2020). </span><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Du livre imprim&eacute; au Web s&eacute;mantique&nbsp;: le projet du dictionnaire des &eacute;diteurs fran&ccedil;ais du XIXe si&egrave;cle. </span><i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Humanit&eacute;s num&eacute;riques</span></i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">, 2 | 2020 [En ligne]</span></span></span></p> <p class="BiblioHDR" style="text-align:justify; text-indent:-36pt; margin-top:8px; margin-bottom:8px; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Book&quot;">Goffman, E. (1991). <i>Les</i><i> </i><i>cadres </i><i>de </i><i>l&rsquo;exp&eacute;rience</i>, Paris&nbsp;: Les &Eacute;ditions de Minuit.</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Gonzalez Aguilar</span></span><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">, A. (2019). Visualisation interactive de la jurisprudence de la Cour de cassation.&nbsp;<i>Les Cahiers de la Justice</i>, 2(2), 243-255.&nbsp;</span></span><a href="https://doi.org/10.3917/cdlj.1902.0243" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">https://doi.org/10.3917/cdlj.1902.0243</span></span></a></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Goody, J., &amp; Lejosne, J.-C. (2006). La technologie de l&#39;intellect.&nbsp;<i>Pratiques</i>,&nbsp;<i>131</i>(1), 7-30.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span lang="EN-US" style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Hanson, N. R. (1958). <i>Patterns of Discovery: An Inquiry into the Conceptual Foundations of Science</i>. </span><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Cambridge University Press.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Jeanneret, Y. (2011)<i>. Y a-t-il (vraiment) des technologies de l&rsquo;information&nbsp;?</i>, Villeneuve d&rsquo;Ascq, Presses universitaires du Septentrion.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><br /> <span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Kembellec, G. (2019). Semantic publishing, la s&eacute;mantique dans la s&eacute;miotique des codes sources d&#39;&eacute;crits d&#39;&eacute;cran scientifiques. <i>Les Enjeux de l&#39;information et de la communication</i>, n&deg;2/2019, 55-72.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Leleu-Merviel, S. (2002). De la navigation &agrave; la sc&eacute;nation. Un grand pas vers une dramaturgie du num&eacute;rique. <i>Les Cahiers Du Num&eacute;rique</i>, <i>3</i>, 97&ndash;120.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Leleu-Merviel, S. (2003). Les d&eacute;sarrois des &laquo;&nbsp;Ma&icirc;tre du sens&nbsp;&raquo; &agrave; l&rsquo;&egrave;re num&eacute;rique, <i>H2PTM&rsquo;03 Conf&eacute;rence international, H</i><i>ypertextes et Hyperm&eacute;dias, Cr&eacute;er du sens &agrave; l&rsquo;&egrave;re num&eacute;rique</i>, Paris : Edition Herm&egrave;s.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Leleu-Merviel, S. (2004). Effets de la num&eacute;risation et de la mise en r&eacute;seau sur le concept de document. <i>Revue I3 - Information Interaction Intelligence</i>, C&eacute;padu&egrave;s, 4 (1). fsic_00001019</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Leleu-Merviel, S., Useille, P. (2008). Quelques r&eacute;visions du concept d&rsquo;information. <i>Probl&eacute;matiques &eacute;mergentes dans les sciences de l&rsquo;information</i>, Herm&egrave;s-Lavoisier, 25-56. </span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Le Moigne, J.-L. (2008). Edgar Morin, le g&eacute;nie de la Reliance. <i>Synergies Monde</i>, n&deg;4, 177-184. [En ligne] </span><a href="https://www.gerflint.fr/Base/Monde4/lemoigne.pdf" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">https://www.gerflint.fr/Base/Monde4/lemoigne.pdf</span></a></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">L&eacute;vy, P. (1990).&nbsp;<i>Les technologies de l&rsquo;intelligence. L&rsquo;avenir de la pens&eacute;e &agrave; l&rsquo;&egrave;re informatique</i>. </span><span lang="EN-US" style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Paris&nbsp;: La d&eacute;couverte.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span lang="EN-US" style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Manovich, L. (2009). Cultural analytics: visualising cultural patterns in the era of &ldquo;more media&rdquo;.&nbsp;<i>Domus March</i>.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span lang="EN-US" style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Mazza, R. (2009).&nbsp;<i>Introduction to information visualization</i>. Springer Science &amp; Business Media.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Milette, M., Millerand, F., Myles D., Lattzko-Toth (2020). M&eacute;thodes de recherche en contexte num&eacute;rique. Une orientation qualitative. Qu&eacute;bec : PUM.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Morin, &Eacute;. (1986). <i>La m&eacute;thode. 3. La connaissance de la connaissance</i>. Paris : &Eacute;ditions du Seuil.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"><span style="color:black">Morin, E. (1994). &laquo;&nbsp;Sur l&rsquo;interdisciplinarit&eacute;&nbsp;&raquo; Bulletin Interactif du Centre International de Recherches et &Eacute;tudes transdisciplinaires n&deg; 2 - Juin 1994 [En ligne, consult&eacute; en septembre 2018] </span></span><a href="http://ciret-transdisciplinarity.org/bulletin/b2c2.php" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"><span style="color:black">http://ciret-transdisciplinarity.org/bulletin/b2c2.php</span></span></a> </span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span lang="EN-US" style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">O&rsquo;Reilly, T, Steele, J., Loukides, M. &amp; Hill, C. (2012). <i>How Data Science Is Transforming Health Care. </i></span><i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Solving the Wanamaker Dilemna. </span></i><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Sebastopol, O&rsquo;Reilly Media.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Paquiens&eacute;guy, F. (2019). De l&#39;opendata &agrave; l&#39;information, vers de nouvelles pratiques professionnelles? <i>Colloque international ISKO-France &quot;Donn&eacute;es et m&eacute;gadonn&eacute;es ouvertes en SHS : de nouveaux enjeux&nbsp;pour l&rsquo;&eacute;tat et l&rsquo;organisation des connaissances ?&quot;</i>, co-organis&eacute; par le Chapitre Fran&ccedil;ais de l&#39;ISKO et le LERASS-C&eacute;ric, Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry Montpellier 3, 10 octobre 2019.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Reigeluth</span></span><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">, T. (2018). La pr&eacute;diction algorithmique comme activit&eacute; sociale.&nbsp;<i>R&eacute;seaux</i>, 211(5), 35-67.&nbsp;</span></span><a href="https://doi.org/10.3917/res.211.0035" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">https://doi.org/10.3917/res.211.0035</span></span></a></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Rieffel, R. (2014). <i>R&eacute;volution num&eacute;rique, r&eacute;volution culturelle&nbsp;?</i> Gallimard, collection folio actuel.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Robert, P. (2000). Qu&rsquo;est-ce qu&rsquo;une technologie intellectuelle ? <i>Communication &amp; Langages</i>, 123(1), 97&ndash;114.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Salvador X.-L. (2018). Transformations disciplinaires en Litt&eacute;rature et Sciences Humaines &agrave; l&rsquo;heure num&eacute;rique &raquo;, <i>Quaderni</i> [En ligne], 98 | Hiver 2018-2019, mis en ligne le 05 f&eacute;vrier 2019, consult&eacute; le 06 octobre 2020. URL : http://journals.openedition.org/quaderni/1399 ; DOI : </span></span><a href="https://doi.org/10.4000/quaderni.1399" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">https://doi.org/10.4000/quaderni.1399</span></span></a><span style="background:white"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Sch&uuml;tz, A. (1987). <i>Le chercheur et le quotidien</i>. Paris&nbsp;: Librairie des M&eacute;ridiens Klincksieck.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">Souchier, E., Candel, &Eacute;., Jeanne-Perrier, V., &amp; Gomez-Mejia, G. (2019).&nbsp;<i>Le num&eacute;rique comme &eacute;criture : th&eacute;ories et m&eacute;thodes d&#39;analyse</i>. Armand Colin.</span></span></span></p> <p class="NormalHDR" style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="text-decoration:underline"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">Verlaet<span style="text-transform:uppercase">, L. (2017). </span>Introduction&nbsp;: Enjeux et apports des recherches en humanit&eacute;s num&eacute;riques. </span></span></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"><span style="color:black"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">Revue Les Cahiers du num&eacute;rique</span></span></span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"><span style="color:black"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">, &Eacute;dition Lavoisier, vol.13, n&deg;3-4/2017, p.9-18.</span></span></span></span></span></span></span></span></p> <p class="NormalHDR" style="text-align:justify; margin-top:8px; margin-bottom:8px"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="text-decoration:underline"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">Verlaet, L., &amp; Chante, A. (2017). La notion d&#39;autorit&eacute; dans l&rsquo;&eacute;dition de la recherche : &eacute;volutions des formes, changements d&rsquo;autorit&eacute; ? <i>Revue Communication &amp; Langage</i>, n&deg;192, 27-46.</span></span></span></span></span></span></span></p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">[1]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"> Dont les travailleurs de la donn&eacute;e sont pour certains une des manifestations.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"><sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">[2]</span></span></sup></span></span></sup></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"> Les <i>smart data</i> ou donn&eacute;es intelligentes sont des donn&eacute;es issues de sources pr&eacute;alablement identifi&eacute;es et choisies, l&rsquo;on parlera alors de donn&eacute;es primaires (et non brutes) souvent li&eacute;es &agrave; l&rsquo;internet des objets, leur volume sera moins important ce qui permet un traitement en flux continu (en <i>streaming</i>). </span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">[3]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"> Notamment du fait de l&rsquo;internet des objets. Source&nbsp;: </span></span><a href="https://www.lebigdata.fr/big-data-2025-idc#:~:text=A%20l'heure%20actuelle%2C%20en,soit%20175%20milliards%20de%20t%C3%A9raoctets." style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif">https://www.lebigdata.fr/big-data-2025-idc#:~:text=A%20l&#39;heure%20actuelle%2C%20en,soit%20175%20milliards%20de%20t%C3%A9raoctets.</span></span></a><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next&quot;,sans-serif"> (consult&eacute; le 4 ao&ucirc;t 2020)</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p class="NotebasdepageHDR" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next Ultra Light&quot;, sans-serif"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next Ultra Light&quot;,sans-serif">[4]</span></span></span></span></a> Ces <i>features</i> d&eacute;terminent le degr&eacute; de dimensionnalit&eacute; des donn&eacute;es &agrave; traiter.</span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p class="NotebasdepageHDR" style="text-align:justify"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next Ultra Light&quot;, sans-serif"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Avenir Next Ultra Light&quot;,sans-serif">[5]</span></span></span></span></a> &laquo;&nbsp;Cette facult&eacute; de l&rsquo;esprit qui est d&rsquo;articuler ce qui est s&eacute;par&eacute; et de relier ce qui est disjoint&rsquo;&rsquo;, de distinguer des formes ou des &lsquo;patterns&rsquo; sans pour autant les d&eacute;couper, et d&rsquo;identifier les &lsquo;tiers&rsquo; ou les &lsquo;liants&rsquo; qui les interfacent, n&rsquo;est-ce pas aussi cela que nous entendons maintenant par la facult&eacute; de reliance ? Facult&eacute; de reliance qui appelle l&rsquo;exercice de l&rsquo;ingenium, lequel nous &eacute;pargne les navigations cognitives qui vont du r&eacute;ductionnisme qui s&eacute;pare, au holisme qui fusionne ; la reliance r&eacute;v&egrave;le et organise des &lsquo;patterns&rsquo; d&rsquo;interactions possibles par lesquelles les &lsquo;complexes&rsquo; nous deviennent intelligibles assez pour que nous puissions agir intentionnellement en &lsquo;raison gardant&rsquo; : &lsquo;En cela consiste notre dignit&eacute;&rsquo;.&nbsp;&raquo; (Le Moigne, 2008, p.181).</span></span></p> <p class="MsoFootnoteText">&nbsp;</p> </div> </div>