<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt">Introduction</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Les risques et leur perception constituent un enjeu majeur pour les organisations, d'autant plus que des opérations d'influence et des cas d'ingérence de certains gouvernements, comme la Russie (Baines & Jones, 2018 ; Stelzenmüller, 2017 ; Keating & Schmitt, 2021, Auteurs) et la Chine (Cheng, 2016 ; Charon & Jangène Vilmer, 2021), ont été révélés. En particulier, certains auteurs et journalistes ont mis en évidence les efforts déployés en direction des universités dans le but d'infiltrer ces organisations pour obtenir les résultats de leurs recherches, influencer leurs travaux, et espionner des chercheurs ou des événements pour voler les produits de la recherche financée par l'État, notamment en France (Izambard, 2019). Cela semble particulièrement essentiel après la révélation de certaines opérations d'influence liées à la pandémie COVID-19 (Rocha et al., 2021, Charon & Jangène Vilmer, 2021).</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">En effet, l'influence sur la science est une pierre angulaire de l'affaiblissement de la capacité d'un État à produire des connaissances et à débattre seul de sujets de grande importance. En d'autres termes, il s'agit d'une question de souveraineté.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">De plus, dans le cas de l'espionnage, c'est la sécurité nationale qui peut être mise en danger. Ce sujet est suffisamment important pour que le procureur général des États-Unis, Jeff Sessions, ait été poussé à déclarer qu'il existe des menaces nouvelles et évolutives pour l'économie américaine, en mettant l'accent non seulement sur les cibles de la défense et du renseignement, mais aussi sur les universités et les instituts de recherche</span><sup><span style="font-size:20.0pt">1</span></sup><span style="font-size:12.0pt">.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">La même analyse a été faite en France, où les opérations d'inférence et d'influence chinoises constituent un enjeu (LeNevé, 2021) qui a fait l'objet d'un rapport du Sénat</span><sup> </sup><span style="font-size:12.0pt">(Gallotin, 2021). Le 2 novembre 2011, un nouveau décret est entré en vigueur dans le Code pénal. Ce décret instaure la création du dispositif de protection du potentiel scientifique et technique (PPST). Ce dispositif est géré par les services du haut fonctionnaire de défense et de sécurité (HFDS) de chaque ministère. Pour le Premier ministre, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) est chargé de piloter le dispositif. Ce système est particulièrement axé sur la protection de la connaissance et de la recherche, puisque les universités doivent être reliées au HFDS du ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation. Dans ce domaine particulier, le dispositif PPST élabore des plans de protection juridique et administrative des informations stratégiques et sensibles, comme la création de « zones restreintes », limitant ainsi leur accès aux personnes directement liées à la recherche et ayant effectué une enquête sur leurs antécédents.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Néanmoins, les médias et les autorités ayant mis en évidence la réalité de ce risque, il incombe aux universités, et en particulier à leur responsable de la sécurité, de protéger ces institutions contre ce risque.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Certains cas ont déjà été relevés. Le 30 août 2021, le réseau d'écoles d'ingénieurs ParisTech a signalé un partenariat important avec une université chinoise liée à l'Armée populaire de libération (APL), faisant appel aux services de sécurité français (Guibert & LeNévé, 2021 ; Izambart, 2021). D'autres opérations de ce type peuvent mettre en danger la liberté académique et l'intégrité scientifique. C'est pourquoi l'Université d'Oxford a introduit l'anonymat pour les travaux qui traitent de la Chine afin de protéger ses étudiants contre d'éventuelles représailles dues à la loi sur la sécurité nationale imposée à Hong Kong</span><sup><span style="font-size:20.0pt">3</span></sup><span style="font-size:12.0pt">.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Sachant que la mission principale des universités est essentiellement de développer la science et la connaissance et non de séparer les chercheurs et les étudiants ou de vérifier si les fonds reçus peuvent constituer une menace pour leur indépendance, cet article aborde la question de la perception du risque d'influence au sein de la population chargée d'appliquer les politiques de prévention dans les universités françaises. Il apparaît que la perception du risque doit être le fondement des politiques de défense des universités. En effet, les universités peuvent être mises en danger par des imprécisions dans leur perception des risques.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Ainsi, après avoir effectué une revue de la littérature sur la perception des risques, en particulier sur la perception des risques d'influence et d'intervention dans les universités, les auteurs de cet article ont mené des entretiens avec les chefs des départements de sécurité et les responsables de la sécurité de différentes universités et écoles de commerce françaises afin d'examiner leur niveau de perception des risques d'influence et d'ingérence.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Le présent article s'interroge également sur les racines de ces perceptions (ou de l'absence de perceptions) et sur la manière dont elles influencent la prise de décision des individus face au risque d'influence, en particulier le risque d'influence chinoise, pour leurs organisations.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt">1. Une revue de littérature transdisciplinaire</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Le risque es sa perception ont fait l'objet de nombreuses recherches dans différents domaines, notamment l'économie, la psychologie, les mathématiques, les relations internationales et la géopolitique. Dans cette revue de la littérature, nous nous concentrerons sur les travaux qui traitent de ce qui est au centre de la perception du risque et de la manière dont on peut éviter cette prise de conscience. Même en tenant compte de cet aspect spécifique, un nombre considérable de recherches empiriques ont été entreprises sur la manière dont les gens perçoivent le risque et sur la manière dont ils le gèrent.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt">1.1. Clarifier le terme risque</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Selon Harding (1998), un risque est une « combinaison de la probabilité, ou de la fréquence, de survenance d'un danger défini et de l'ampleur des conséquences de cette survenance » ; par conséquent, un risque est le résultat de la réponse à la question « quelle est la fréquence d'un événement particulier potentiellement dommageable, [et] quelles sont les conséquences de cette survenance ? » De même, Blomkvist (1987) définit le risque comme « <i>la perte possible de quelque chose de valeur </i>».</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Pour certains auteurs, le risque est une construction sociale basée sur l'expérience et la mémoire personnelles, ainsi que sur d'autres facteurs (Spangler, 1984 ; Garvin 2001). Ces différents facteurs et constructions peuvent alors influencer la manière dont les gens perçoivent le risque ; ils peuvent même les pousser à ignorer partiellement la probabilité de réalisation.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Néanmoins, la question porte ici sur le risque d'influence, qui n'est pas exactement le même que le risque industriel que l'on peut supposer dans « Risque = Fréquence x Conséquences », comme le suggère Ballard (1992) ; ceci est dû à la nature de la conséquence, qui peut être plus subtile que celle que l'on trouve dans une catastrophe industrielle. En effet, les conséquences de l'influence et de l'inférence sont observables à moyen terme et parfois à long terme. Ces facteurs peuvent se manifester par une perte d'indépendance ou par le vol de propriété intellectuelle ou de brevets. Si ces risques ont été sous-estimés dans le passé, l'émergence de certains cas dans les médias grand public a contribué à la prise de conscience de la probabilité qu'un tel risque se produise dans les universités, en particulier celles qui mènent des recherches sensibles. Les conséquences sont énormes pour les universités qui perdent leur capacité à produire des connaissances ; simultanément, ces institutions souffrent d'une atteinte à leur réputation qui peut mettre en péril leur capacité à recruter des professeurs et des étudiants. Ces institutions peuvent également mettre en danger certains de leurs chercheurs quant au niveau de leur production (indépendance des résultats), notamment en ce qui concerne leur sécurité physique en raison d'éventuelles représailles, comme l'a récemment révélé l'Université d'Oxford.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Par conséquent, il apparaît que le risque d'influence et d'inférence dans l'environnement universitaire est aussi important que le risque industriel mis en évidence dans la méthode de Ballard : Risque = Fréquence x Conséquences.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt">1.2 Perception du risque</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Les processus de jugement impliqués dans la perception des risques et la prise de décision sont généralement considérés comme étant de nature cognitive. En tant que tels, ils sont censés reposer sur une évaluation rationnelle des alternatives. Depuis les années 1980, l'approche rationnelle inclut l'affect (Bell, 1982 ; Loomes et Sugden, 1982) et même des éléments intuitifs dans la prise de décision. Des travaux antérieurs ont permis de mettre en évidence les biais affectant la prise de décision, ainsi que la perception de l'environnement (Kahneman, Slovic & Tversky, 1982 ; Kahneman, 2003). Depuis les années 2000, il est généralement admis que les émotions interviennent non seulement dans les jugements mais aussi dans la perception des risques et, par conséquent, dans les décisions (Bahm & Brun, 2005).</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Certaines études ont montré que des biais d'impact pouvaient apparaître à travers une surestimation résultant d'une prévision affective des risques personnels (Wilson & Gilbert, 2003). Cependant, ces résultats n'ont pas été confirmés par les travaux de Pfister & Böhm (2008) sur le rôle des AE dans la perception des risques issus de l'environnement naturel.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">D'autres travaux ont mis l'accent sur l'impact de la manière dont nous formulons et communiquons. Hilton (2008), par exemple, a analysé comment la manière dont nous formulons les informations sur les risques et communiquons à leur sujet peut influencer le comportement et signer la perception qu'en a l'interlocuteur. Hilton a montré que le langage utilisé pour communiquer sur les risques, comme les quantificateurs et les expressions de probabilité, joue un rôle important dans l'implication de l'orateur et dans sa volonté d'encourager ou de décourager l'action évoquée. À titre d'exemple, il a expliqué (2008) que la phrase « <i>Il y a quelques bons livres dans le magasin</i> » est une sorte d'encouragement à visiter le magasin, tandis que la phrase <i>« Il y a peu de bons livres dans le magasin</i> » est une forme de découragement à visiter le magasin. Dans le même ordre d'idées, Teigen & Brun (1999) ont étudié les effets de polarité dans les expressions verbales. Leurs résultats ont montré que les expressions « une certaine possibilité » et « assez incertain » sont interprétées comme signifiant une probabilité d'environ 30 à 35 % qu'un événement cible se produise dans un contexte spécifique. Ils ont également conclu que lorsque l'expression « une certaine possibilité » est utilisée, les auditeurs sont susceptibles de préférer l'action en question (91%) à l'expression « assez incertain » (32%). Ils ont également montré que lorsqu'une expression numérique (c'est-à-dire « 20 % de chances ») est utilisée, la majorité des auditeurs (58 % de l'échantillon) préfèrent entreprendre l'action.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">A la lumière de ces recherches antérieures sur la perception des risques, le présent article a mené des entretiens avec des responsables de la sécurité d'universités et de grandes écoles françaises afin d'observer leur perception des risques d'influence et d'inférence.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">L'objectif était d'évaluer leur perception du risque en examinant leur conception du risque d'influence et d'inférence et leur connaissance de ces concepts.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt">Méthodologie</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Cette recherche s'appuie sur des données qualitatives et quantitatives obtenues à partir d'entretiens individuels et d'observations par étapes réalisés auprès des responsables et chargés de sécurité des universités et écoles de commerce françaises. Une approche qualitative a été choisie en raison de la spécificité du sujet et parce que l'accès à des réponses honnêtes nécessite l'établissement d'une relation de confiance ; par exemple, Sauvayre (2021) a montré que les entretiens directifs limitent les biais dans les réponses des participants. Des analyses quantitatives ont également été réalisées pour tester certaines variables et hypothèses, notamment celles concernant le format d'analyse sémantique qui peut donner des indications sur le niveau de perception des risques, comme le montrent les travaux de Hilton et de Teigen & Brun.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Pour répondre à notre question de recherche portant sur le niveau de perception des risques d'influence et d'interférence et sur les raisons de ces niveaux, nous avons mené 21 entretiens.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Les entretiens ont été enregistrés avec le plein accord des participants, qui ont été assurés que les enregistrements seraient détruits et que les données ne seraient utilisées qu'à des fins scientifiques. Les personnes interrogées ont également été assurées de leur anonymat total. L'échantillon était composé de douze hommes et de dix femmes. Ils étaient âgés de 42 à 65 ans, avec une moyenne d'âge de 53,45 ans. </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">L'âge moyen des femmes était de 52 ans et celui des hommes de 54,4 ans (cf. tableau 1 & tableau 2). La durée de leur expérience dans leur poste actuel était comprise entre quatre mois et quinze ans, avec une médiane de trois ans. À l'exception d'une personne, les personnes interrogées provenaient du secteur public et leur expérience était principalement ancrée dans les domaines de l'enseignement et de la sécurité.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">En ce qui concerne les institutions dans lesquelles elles ont travaillé, les personnes interrogées provenaient d'universités publiques et se répartissaient entre les universités de sciences sociales, de sciences et les universités transdisciplinaires.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<table class="Table1" style="margin-left:7px; border-collapse:collapse; border:none" width="602">
<tbody>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:124px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<p> </p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:144px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Universités en sciences sociales </span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:181px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">Universités scientifiques </span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:153px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">Universitiés trans-disciplinary </span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:124px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<p> </p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:144px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">11</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:181px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">6</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:153px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">4</span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:124px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Emplois à temps plein consacrés à la sécurité (FSO)</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:144px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">7</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:181px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">5</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:153px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">3</span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i>Tableau 1 : Nature des universités et emplois à temps plein consacrés à la sécurité pour chacune d'entre elles. Source : xxxx</i></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">En ce qui concerne leur position professionnelle, plusieurs fonctions étaient liées aux missions de sécurité dans les universités. Par conséquent, leur position dans l'organigramme varie. Une grande partie de ces fonctions - ou missions - relevait de la responsabilité du directeur général, qui rendait directement compte au président de l'université.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Les officiers de sécurité de défense (ODS) sont censés être la cible naturelle de cette étude pour les entretiens, puisqu'ils sont spécialement dédiés aux questions de sécurité, avec un accent particulier sur les risques d'ingérence étrangère et sur l'application du dispositif PPST. Cependant, il semble que dans certaines universités, un tel poste ne soit pas proposé et que les questions de sécurité soient confiées à d'autres employés en tant que tâches supplémentaires. En ce qui concerne la relation entre la perception du risque et l'expérience professionnelle, nous avons remarqué trois catégories, à savoir l'expérience en matière de sécurité ou l'expérience militaire, l'expérience en tant qu'expert juridique et l'expérience universitaire.</span></span></span></span></p>
<table class="Table2" style="margin-left:-48px; border-collapse:collapse; border:none" width="720">
<tbody>
<tr>
<td rowspan="3" style="border-bottom:1px solid black; width:198px; padding:7px 7px 7px 7px; height:94px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<p style="text-align:justify"> </p>
</td>
<td colspan="2" style="border-bottom:1px solid black; width:178px; padding:7px 7px 7px 7px; height:94px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Experience en sécurity/défense monde militaire</span></span></span></span></p>
</td>
<td colspan="2" style="border-bottom:1px solid black; width:182px; padding:7px 7px 7px 7px; height:94px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">Expérience juridique</span></span></span></span></p>
</td>
<td colspan="2" style="border-bottom:1px solid black; width:161px; padding:7px 7px 7px 7px; height:94px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">Experience academique</span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:80px; padding:7px 7px 7px 7px; height:36px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">Hommes</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:98px; padding:7px 7px 7px 7px; height:36px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">Femmes</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:102px; padding:7px 7px 7px 7px; height:36px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">Hommes</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:80px; padding:7px 7px 7px 7px; height:36px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">Femmes</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:80px; padding:7px 7px 7px 7px; height:36px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">Hommes</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:80px; padding:7px 7px 7px 7px; height:36px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">Femmes</span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:80px; padding:7px 7px 7px 7px; height:29px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">5</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:98px; padding:7px 7px 7px 7px; height:29px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">4</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:102px; padding:7px 7px 7px 7px; height:29px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">3</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:80px; padding:7px 7px 7px 7px; height:29px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">3</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:80px; padding:7px 7px 7px 7px; height:29px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">5</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:80px; padding:7px 7px 7px 7px; height:29px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">1</span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:198px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Emplois à temps plein consacrés à la sécurité (FSO)</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:80px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">5</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:98px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">3</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:102px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">2</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:80px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">2</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:80px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">3</span></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:80px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none" valign="top">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt">0</span></span></span></span></p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i>Tableau 2 : Répondants par sexe et par expérience professionnelle. Source : xxxx</i></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Les entretiens ont été menés en face à face ou par vidéoconférence et dirigés par les auteurs de ce document. Ils ont duré entre dix-huit minutes et une heure et douze minutes, avec une moyenne de vingt-huit minutes. Les questions posées lors des entretiens étaient basées sur une grille de questions créée sur la base de l'analyse de la littérature (cf. tableau 3).</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Dans cette grille, les questions 2 à 5 font référence aux antécédents personnels des répondants, qui peuvent influencer leur perception du risque, en accord avec les travaux de Spangler (1984) et Garvin (2001).</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Les questions 5 à 8 portent sur la définition des risques, en écho aux travaux de Blomkvist (1987), Ballard (1992) et Harding (1998). Les questions 9 à 12 sont axées sur le même axe, mais traitent spécifiquement des risques d'influence et d'interférence. Les questions 13 à 16 se concentrent sur le risque personnel porté par les risques d'influence et d'interférence, pour répondre aux travaux de Wilson & Gilbert et Pfister & Böhm.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Enfin, la dernière question vise à obtenir une autre explication qui peut être analysée à la lumière des travaux de Hilton et de Teigen & Brun sur la sémantique. Le logiciel NVivo 13 a été utilisé pour encoder les entretiens, car il permet l'analyse sémantique et thématique nécessaire à l'étude.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt">Collecte et analyse des données</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">En général, la personne occupant le poste de DSO était la plus apte à répondre au questionnaire en raison de l'essence même de son activité. Selon les universités, ils étaient accompagnés de DSO adjoints et parfois même d'autres responsables de la sécurité (responsable de la sécurité des bâtiments, responsable de la sécurité, CISO). Ces derniers ont également été interrogés en raison de leur fonction.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<table class="Table3" style="margin-left:7px; border-collapse:collapse; border:none" width="602">
<tbody>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:602px; padding:7px 7px 7px 7px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:10.0pt">Questionnaire</span></span></span></span></p>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">1. Pouvez-vous vous identifier ? </span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">2. Depuis combien de temps occupez-vous cet emploi ?</span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">3. Quel était votre emploi précédent ?</span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">4. Quel est votre niveau d'études ?</span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">5. Pouvez-vous me donner votre définition d'un risque ?</span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif"> 6. Selon vous, quel type de risque est le plus important dans votre travail ?</span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">7. Comment classez-vous ces risques, du plus grand au plus faible ?</span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">8. Comment évaluez-vous ces risques ?</span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">9. Que pensez-vous des risques d'influence et d'interférence ?</span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">10. Avez-vous des exemples de ces types de risques ? Si oui, pouvez-vous les expliquer ?</span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">11. Selon vous, quelle est la probabilité que vous ayez à faire face à un risque d'influence ou d'inférence (sur une échelle de 0 à 100 %) ? Pouvez-vous expliquer votre réponse ? </span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">12. Si l'un de ces risques devait se produire, à votre avis, quel serait-il ?</span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">13. Quelle serait votre réaction ? </span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">14. Quelles pourraient être les conséquences ? Seraient-elles graves ? A quel point ? </span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">15. Avez-vous déjà été confronté à l'un de ces risques ? Si oui, pouvez-vous l'expliquer ? </span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<h1 style="text-indent:0cm; margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">16. Pensez-vous que vous pouvez être exposé à un risque en évaluant mal une inférence ou une opération d'influence ? </span></span></span></span></span></span></span></span></span></h1>
<ol start="17">
<li style="margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:115%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Arial",sans-serif">Que dites-vous lorsque vous dispensez une formation sur les risques à vos collègues ?</span></span></span></span></span></span></span></span></span></li>
</ol>
<p> </p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p> </p>
<p> </p>
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span style="font-size:10.0pt">Table 3 - questionnaire</span></i></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt">Analyse des données</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Tout d'abord, il faut expliquer que les DSO ont des missions et des tâches variées en fonction de l'évaluation des risques auxquels l'institution est la plus sensible et des moyens dont ils disposent pour y répondre.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Par conséquent, une grande partie de la demande d'emploi dépend de la perception et de la connaissance qu'ont les GRD des risques, y compris des interférences. S'ils ont été interrogés sur leur méthode d'évaluation des risques, nous n'avons pas procédé à une évaluation mathématique mais nous nous sommes plutôt concentrés sur une certaine analyse qualitative, à savoir sur leur perception et leur connaissance, car ces éléments influencent directement la politique de protection déployée. A la lumière de l'analyse des entretiens, nous avons constaté que la conscience du risque d'interférence des participants pouvait être observée et perçue par la médiation de différentes facettes de la gestion du risque et de ses conséquences, à savoir les capacités matérielles et humaines allouées à la protection de l'institution et le risque budgétaire.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Au cours des entretiens, il est rapidement apparu que les universités ont des préoccupations et des perceptions du risque différentes en raison de leur variété de spécialisations, du nombre d'étudiants et des capacités du personnel. Il semble que les DSO des universités scientifiques soient plus conscients des risques (66%) que les universités de sciences sociales (36%) ou les universités transdisciplinaires (25%).</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">En ce qui concerne la nature des risques, 16 types différents ont été identifiés. Nous avons remarqué que le classement des risques variait selon qu'il était basé sur les déclarations des participants concernant les risques dont la probabilité de survenance est élevée ou sur le temps passé par les personnes interrogées à parler spontanément de ces risques. Sur la base du temps passé à parler de ces risques, le risque d'interférence est classé en 4ème position (après le risque physique pour les personnes, les étudiants et le personnel, le risque d'infrastructure et le risque lié au système d'information). Nous avons remarqué que les répondants faisaient une distinction entre l'accueil des étrangers dans les universités et le risque d'interférence explicite, même si le premier fait partie du second.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Interrogées sur l'importance du risque, 16 des personnes interrogées considèrent que l'interférence des étudiants étrangers avec les institutions est importante. Ce chiffre est bien supérieur aux autres types de risques identifiés (cf. figure 1). Quatorze personnes interrogées ont pris en considération le risque d'interférence de la part de puissances exogènes. Le risque de captation de la recherche a été envisagé par douze des personnes interrogées.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">En résumé, l'interférence semble être classée en quatrième position d'après le nombre de citations et entre la troisième et la sixième position d'après les énoncés de classement, même si une grande majorité des personnes interrogées considèrent l'interférence sous ses diverses formes comme un risque important.</span></span></span></span><img height="1160" src="https://www.numerev.com/img/ck_843_18_image-20241016233014-1.png" width="1470" /></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i>Figure 1 : Classement des risques sur la base des citations spontanées des personnes interrogées. </i><i>Source : xxxx</i></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<table class="Table4" style="margin-left:1px; border-collapse:collapse; border:none" width="602">
<tbody>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:490px; padding:1px 1px 7px 1px; height:98px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black">
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span style="font-size:10.0pt">Risque lié au système d'information</span></i></span></span></span></p>
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span style="font-size:10.0pt">Risque pour les personnes</span></i></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:112px; padding:1px 1px 7px 1px; height:98px; border-top:1px solid black; border-right:1px solid black; border-left:none">
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">1</span></i></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:490px; padding:1px 1px 7px 1px; height:90px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black">
<p><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span style="font-size:10.0pt"> Accueil des étrangers (chercheurs/étudiants)</span></i></span></span></span></p>
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">PPST</span></i></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:112px; padding:1px 1px 7px 1px; height:90px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none">
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">3</span></i></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:490px; padding:1px 1px 7px 1px; height:50px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black">
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">Risque lié aux infrastructures</span></i></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:112px; padding:1px 1px 7px 1px; height:50px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none">
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">5</span></i></span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:490px; padding:1px 1px 7px 1px; height:95px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:1px solid black">
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">Interférence, espionnage</span></i></span></span></span></p>
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">Terrorisme</span></i></span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid black; width:112px; padding:1px 1px 7px 1px; height:95px; border-top:none; border-right:1px solid black; border-left:none">
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt">6</span></i></span></span></span></p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i>Tableau 4 : Classement des risques en fonction des déclarations des répondants concernant le risque le plus probable. Source : xxxx</i></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">En revanche, les risques les moins considérés sont le risque de comportement dangereux, le risque d'atteinte à la réputation et le risque chimique. En résumé, même si le classement peut varier en fonction de l'approche, les risques d'interférence et d'influence restent dans les 6 premières positions (cf. tableau 4).</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt">Impact sociologique sur la prise en compte des risques</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">En ce qui concerne l'influence du genre sur le risque d'interférence, il semble que les femmes soulignent davantage le risque d'interférence naturelle que les hommes (cf. figure 2).</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><img height="1136" src="https://www.numerev.com/img/ck_843_18_image-20241016233014-2.png" width="1436" /></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><i>Figure 2 : Citation spontanée de l'interférence comme risque, répartie entre les hommes et les femmes. Source : xxxx</i></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Les personnes interrogées ayant une expérience dans le domaine de la sécurité ou de l'armée sont plus sensibles aux risques d'ingérence, suivies par les personnes interrogées ayant une expérience en tant qu'expert juridique.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Nous avons observé que même pour les personnes ayant une expérience militaire ou de sécurité, les femmes semblent plus sensibles à l'ingérence dans l'ensemble, puisque toutes les femmes de cet échantillon spécifique ont noté des activités d'ingérence par des puissances exogènes et des activités illégitimes par des étudiants étrangers, alors que seulement 4 hommes sur 5 l'ont fait.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">La moitié de notre échantillon fait partie de la mission de sécurité de leur université depuis trois à cinq ans (sept hommes et quatre femmes), et ce sont ces personnes qui ont montré le plus de considération pour les risques d'interférence, surtout en ce qui concerne ses facettes d'activités d'étudiants étrangers et de stratégies de puissances exogènes ; sans surprise, beaucoup de ces personnes ont entre seize et vingt ans d'expérience dans le domaine de la sécurité et en ce qui concerne ces missions spécifiques.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Nous abordons maintenant l'influence potentielle du fait d'avoir été témoin d'opérations d'interférence sur ce type de perception du risque. Même si 8 des 12 personnes de cet échantillon ont spontanément noté le risque d'interférence, il faut souligner que la majorité de ces personnes ont un passé militaire de sécurité, ce qui ne permet pas de savoir s'il s'agit d'une variable à prendre en compte.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt">Signification et conséquences de l'interférence</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Lorsque l'on demande aux personnes interrogées en quoi consiste, selon elles, le risque d'interférence, il apparaît que ce risque est lié aux étudiants étrangers qui pourraient faire partie d'un projet d'espionnage, en particulier ceux de nationalité chinoise. Comme l'explique l'un des participants, « le risque relationnel est le plus important. Nous devons partir du principe que tous les étudiants chinois sont des espions potentiels » ; cependant, la vigilance ne se concentre pas uniquement sur la Chine, comme l'a expliqué un autre répondant : « <i>nous parlons beaucoup de la Chine (en particulier avec la loi de 2017), mais il y a beaucoup d'autres pays qui ont clairement annoncé qu'ils voulaient envoyer des étudiants pour récupérer des informations »</i>. Il semble que ce risque même puisse générer d'autres facettes de l'ingérence. Comme l'explique un participant, ces étudiants pourraient provoquer un réseautage agressif dans une perspective de long terme : « <i>L'un des risques les plus importants est celui des étudiants qui deviennent amis avec des étudiants français dont on estime qu'ils pourront obtenir une position stratégique à l'avenir. Il s'agit d'une vision à long terme, caractéristique de la politique chinoise</i> ». Par conséquent, ce type de vérification représente une part importante de leur travail, comme l'indique une personne interrogée : « <i>Les dossiers des candidats doivent être vérifiés. Nous demandons des demandes d'accès pour les personnes de nationalité étrangère ». </i>Cependant, comme l'a expliqué un autre participant, « <i>nous travaillons sur la vérification des antécédents des personnes que nous embauchons ; c'est plus difficile pour les étudiants en raison de leur grand nombre et du manque de ressources</i> ».</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Si l'objectif de captation de la recherche est clairement identifié, les personnes interrogées qui évoquent spontanément le problème de l’ingérence sont également conscientes de la stratégie de fuite des cerveaux, ainsi que de l'influence exercée sur les sujets de recherche. Un participant a expliqué que « <i>les tentatives d'approche représentent également un risque. Un représentant politique peut inviter des étudiants à une conférence, dans le but d'identifier ceux susceptibles de promouvoir son image, ou de les persuader de venir travailler à l’étranger pour eux</i> » ; un autre a mentionné que le financement de la recherche est toujours étudié avec précaution. En effet, l'ingérence peut viser à « <i>convaincre des directeurs d'unités de faire appel à des doctorants et chercheurs de telle ou telle nationalité. Le but peut être de favoriser des partenariats avec un pays ou une entreprise spécifique </i>» ou de souligner « <i>le risque de captation principalement dans la recherche, avec une ingérence dans ce que l’université produit à travers une captation malveillante, du vol ou du détournement de données </i>». Certains répondants ont précisé que « <i>cela peut représenter un grand risque pour l’université et pour le pays, car la recherche est considérée comme faisant partie du patrimoine national</i> ».</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Nous avons également remarqué que 71 % des universités observées proposaient des activités éducatives ou des campagnes de sensibilisation consacrées aux risques d'ingérence et d'influence, ce qui signifie que 29 % n'en proposaient toujours pas, principalement parce que le personnel lui-même n'est pas conscient de ces risques.<br />
Cette étude a également montré que les personnes qui ne considèrent pas l'ingérence comme un risque pour leur université ne réalisent souvent pas qu'elles peuvent être ciblées, notamment parce qu'elles ne sont pas spécialisées dans les sciences appliquées, par exemple.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt">Discussion</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Une observation intéressante et assez inquiétante a été faite lors de l'étude en cours. Il apparaît que 15 répondants estiment que la lutte contre l'ingérence et l'influence au sein des universités est une cause perdue ou un combat impossible. Six femmes et neuf hommes ont donné différentes raisons et exemples pour expliquer leurs sentiments. L'un d'entre eux a expliqué que les RSSI sont « <i>peu ou pas du tout sensibilisés aux problèmes d'ingérence </i>», tandis qu'un autre a déclaré se sentir sous-qualifié et a affirmé que « <i>personnellement, nous ne sommes pas des policiers. Il s'agit de beaucoup de sentiments, de doutes, et de questions, mais nous ne pouvons pas enquêter. Ce n'est pas notre rôle</i>. »</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Une autre raison avancée est la difficulté de sensibiliser les chercheurs à la question, principalement parce qu'elle est en complète opposition avec l'universalité de la science et la dynamique de collaboration. Comme l'a expliqué un répondant : « <i>Même lorsque nous essayons de sensibiliser les chercheurs à ce risque, il y a une grande naïveté, qu'elle soit volontaire ou non. </i>» Un autre nous a dit que « <i>le problème auquel nous sommes le plus souvent confrontés est la dichotomie entre la nécessité de protéger et celle d'ouvrir la science. Pour avancer, la science a besoin d'être partagée et collaborative. Cependant, aujourd'hui, il est aussi nécessaire de protéger nos découvertes et nos recherches. </i>» Ces éléments compliquent l'efficacité de la lutte et nécessitent davantage d'efforts auprès des universitaires, comme l'a expliqué un autre interviewé : « <i>Les laboratoires sont plutôt conscients du risque. Cependant, les chercheurs ne veulent pas être ennuyés avec ces questions. Ils ne veulent pas de contraintes. C'est au RSSI de se "vendre", de "vendre" l'approche PPST aux chercheurs.</i> »</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Outre des pistes intéressantes en matière opérationnelle quant à la formation et à la f-diffusion de la culture du risque d’ingérence au sein des universités, cet article outre des perspectives pour la recherche future. En effet, il serait intéressant d’analyser quel type de formation donnerait les meilleurs résultats en termes de sensibilisation et de prise de conscience du risque. Le fait que les sujets interviennent au sein d’universités rend ce questionnement d’autant plus important en ouvrant la possibilité de concevoir des formations innovantes. Parallèlement cette recherche ouvre des perspectives en matière de profils qui seraient plus sensibles permettant là encore d’adapter les formations. De surcroit, cette recherche ouvre sur des nécessité en matière de gestion RH en ce qui concerne les missions dévolues au fonctionnaire de sécurité et de défense.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Du point de vue académique, cette recherche donne des pistes quant à la perception du risque dans le cas particulier que représente les universités et particulièrement la perception du risque d’ingérence en leur sein.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Cependant la recherche comporte aussi des limites, notamment l’échantillon qui, bien qu’important reste limité. En outre, nous devons ici nous appuyer sur du déclaratif qui peut comporter des biais, pouvant être induits par de l’auto-régulation mais aussi par des oublis. En ce sens, il aurait été intéressant de suivre les interviewés dans le cadre d’une recherche participative permettant d’observer leur quotidien.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt">Conclusion</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Pour conclure, cette recherche a répondu à notre question : il apparaît que la majorité de l'échantillon est relativement bien informée et consciente des risques d'ingérence et d'influence pour les universités. Les personnes travaillant dans le domaine de la sécurité dans les universités scientifiques semblent être les plus sensibilisées, tandis que celles travaillant dans les universités transdisciplinaires se sentent moins concernées (seulement 25 %). Néanmoins, 43 % de l'échantillon n'ont pas mentionné spontanément l'ingérence et l'influence comme un risque pour l'université, ce qui reste un chiffre préoccupant. Il semble que la plupart de ces individus aient un parcours académique ou administratif et que 45 % d'entre eux n'occupent pas un poste à plein temps dédié aux questions de sécurité.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Sachant que l'ingérence et l'influence dans le domaine de la recherche sont au cœur des stratégies de certains pouvoirs exogènes, et qu'elles constituent un élément clé de la capacité de projection de puissance de tout État, il apparaît que les universités et les services de l'État devraient poursuivre leurs efforts pour renforcer la sensibilisation et les capacités de réaction.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Le parcours professionnel semble être un levier important de sensibilisation aux risques d'ingérence, les personnes ayant une expérience dans la sécurité ou l'armée étant particulièrement informées sur ces risques. Nous avons également souligné que, concernant le genre, les femmes semblent généralement être légèrement plus sensibles à cette question, indépendamment de leur parcours.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Cependant, l'échantillon étudié n'a pas mis en lumière le rôle du fait d'avoir été témoin d'opérations d'ingérence dans la sensibilisation à ce risque, car il n'a pas été possible d'isoler ces données des informations sur les antécédents en matière de sécurité ou militaires.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Un point important semble être que même les personnes conscientes du risque et ayant des processus dédiés à suivre au sein de leur université, si elles devaient faire face à des opérations d'ingérence ou d'influence, estiment que lutter contre ces phénomènes apparaît comme un combat impossible, voire une cause perdue. Parmi les principales raisons avancées figurent l'ampleur de la tâche que représente une telle lutte, le manque de personnel dédié et le manque d'informations et de connexions entre les acteurs concernés. Par conséquent, il semble nécessaire de renforcer ces points spécifiques, tant pour l'efficacité des équipes que pour prévenir tout découragement ou désengagement, qui seraient catastrophiques pour les universités et offriraient des opportunités aux maîtres des stratégies d'ingérence.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt">REMERCIEMENTS</span></b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Arial, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">Nous tenons à exprimer notre gratitude à Mathéo Gilbert, notre étudiant, pour son implication précieuse et son dévouement dans la réalisation de cet article.</span></span></span></span></p>