<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">De nombreuses controverses scientifiques et pol&eacute;miques m&eacute;diatiques sont aujourd&rsquo;hui install&eacute;es dans l&rsquo;espace public autour des pesticides. Leur impact sur la biodiversit&eacute;, l&rsquo;environnement, la sant&eacute; animale ou humaine, les produits phytosanitaires conduisent aujourd&rsquo;hui &agrave; de v&eacute;ritables guerres de l&rsquo;information entre les acteurs concern&eacute;s. Si la question de la d&eacute;sinformation des acteurs industriels, du silence des autorit&eacute;s et du manque de la transparence sur l&rsquo;&eacute;valuation des risques li&eacute;s aux pesticides est d&eacute;nonc&eacute;e d&egrave;s 1962 par Rachel Carson dans son ouvrage <i>Silent Spring &ndash; Printemps silencieux</i> (Carson, 2002), dans le cadre de ce travail, nous nous int&eacute;ressons tout particuli&egrave;rement au glyphosate. Principe actif du Roundup de la firme am&eacute;ricaine Monsanto, install&eacute;e &agrave; de Saint Louis (Missouri), fait partie des herbicides les plus critiqu&eacute;s et cristallise un nombre important d&rsquo;oppositions dans l&rsquo;opinion publique d&egrave;s le d&eacute;but des ann&eacute;es 2000 et notamment depuis la diffusion du documentaire de Marie Monique-Robin, <i>Le monde selon Monsanto</i>. Toutes choses &eacute;tant &eacute;gales par ailleurs, le glyphosate appara&icirc;t bien souvent comme &laquo;&nbsp;un marqueur &raquo; (Math&eacute;, 2019) caract&eacute;ristique de l&rsquo;attention des populations autour de la question des pesticides en g&eacute;n&eacute;ral, tout autant pour sa notori&eacute;t&eacute; que pour son caract&egrave;re controvers&eacute;. En effet, consid&eacute;r&eacute; comme canc&eacute;rig&egrave;ne probable depuis 2015, la mol&eacute;cule est au c&oelig;ur d&rsquo;une controverse scientifique o&ugrave; s&rsquo;affrontent des &laquo;&nbsp;camps antagonistes&nbsp;&raquo; qui manifestent des &laquo;&nbsp;d&eacute;saccords [&hellip;] argument&eacute;s, publicis&eacute;s, polaris&eacute;s et durables&nbsp;&raquo; (Rennes, 2016). Ici, les informations sur les risques, de par leur production, leur qualification ou leur circulation, sont au c&oelig;ur de la controverse scientifique. D&rsquo;une part, de nombreux acteurs &ndash; producteurs, utilisateurs de pesticides et leurs alli&eacute;s &ndash; sont attach&eacute;s &agrave; d&eacute;fendre le glyphosate &agrave; tout prix. Ils contestent pour ce faire depuis longtemps les &eacute;tudes et les chercheurs qui alertent sur sa toxicit&eacute;. De plus, ils n&rsquo;h&eacute;sitent pas &agrave; lancer, encourager voire manipuler de v&eacute;ritables pol&eacute;miques &ndash; <i>guerres</i> au sens grec du terme (Amossy et Burger 2011; Kerbrat-Orecchioni 1980) &ndash; afin de prendre le contr&ocirc;le sur l&rsquo;information scientifique et par l&agrave; influencer les m&eacute;dias, l&rsquo;opinion publique et les d&eacute;cideurs politiques afin d&rsquo;obtenir des autorisations commerciales ou pour faire taire les lanceurs d&rsquo;alertes. D&rsquo;autre part, des acteurs issus de la soci&eacute;t&eacute; civile, de la sph&egrave;re politique voire des chercheurs engag&eacute;s s&rsquo;emparent eux aussi de la question de la circulation de l&rsquo;information et remettent en question la transparence des processus d&rsquo;&eacute;valuation des risques li&eacute;s aux glyphosate. Ils critiquent notamment les &eacute;tudes produites par l&rsquo;industrie et les agences sanitaires, tout en cherchant &agrave; proposer leurs propres savoirs sur le sujet. Ainsi, le glyphosate a quitt&eacute; la simple sph&egrave;re de la controverse scientifique pour s&rsquo;affirmer comme un objet agonistique et id&eacute;ologique de premier plan par le biais duquel s&rsquo;affrontent des corpus id&eacute;ologiques, des visions du monde mais &eacute;galement des conceptions de la sph&egrave;re publique diam&eacute;tralement oppos&eacute;s (Dijk, 2006; Habermas, 1987). Plus encore, nous avons pu montrer qu&rsquo;&agrave; de nombreuses reprises la transparence de l&rsquo;&eacute;valuation des risques li&eacute;s aux pesticides et l&rsquo;ind&eacute;pendance du champ scientifique dans ce cadre ont &eacute;t&eacute; mises &agrave; mal par les actions de certains acteurs (Auteur, 2020). Les dispositifs qui produisent, &eacute;valuent et diffusent l&rsquo;information deviennent &agrave; leur tour objets de controverses, de pol&eacute;miques complexes et d&rsquo;affaires qui r&eacute;v&egrave;lent la m&eacute;fiance r&eacute;ciproque voire les oppositions irr&eacute;conciliables qui se sont install&eacute;es entre les acteurs.</span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans cet article, notre corpus s&rsquo;appuie sur l&rsquo;analyse de travaux pr&eacute;c&eacute;dents et d&rsquo;&eacute;tudes nouvelles qui traduisent plus d&rsquo;une d&eacute;cennie de controverses et de pol&eacute;miques. Plusieurs cas comme les &laquo;&nbsp;Monsanto Papers&nbsp;&raquo;, les &laquo;&nbsp;Portier Papers&nbsp;&raquo;, l&rsquo;&laquo;&nbsp;Affaire S&eacute;ralini &raquo; ou encore la campagne &laquo;&nbsp;Secrets toxiques&nbsp;&raquo;, feront l&rsquo;objet d&rsquo;une attention sp&eacute;cifique permettant de bien comprendre l&rsquo;environnement conflictuel et la nature des strat&eacute;gies de d&eacute;sinformation, d&rsquo;influence, de manipulation et de communication sur des sujets sensibles &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre ici. Quels sont alors les dispositifs, les processus et les strat&eacute;gies d&eacute;ploy&eacute;s par les acteurs polaris&eacute;s dans la controverse durable qui r&eacute;v&egrave;lent des guerres <i>par</i>, <i>pour</i> et <i>contre</i> l&rsquo;information autour du glyphosate&nbsp;? De prime abord, nous reviendrons sur la place de l&rsquo;information en g&eacute;n&eacute;ral dans les controverses et nous verrons en quoi le passage d&rsquo;une controverse scientifique &agrave; une pol&eacute;mique m&eacute;diatique prend souvent une dimension informationnelle. En second lieu, nous nous int&eacute;ressons aux &eacute;l&eacute;ments qui rel&egrave;vent de <i>guerres par l&rsquo;information</i>. Si ces derni&egrave;res d&eacute;butent bien souvent au c&oelig;ur des controverses scientifiques dans l&rsquo;affrontement entre chercheurs, leur &laquo;&nbsp;d&eacute;bordement&nbsp;&raquo; dans l&rsquo;espace public induit alors la n&eacute;cessit&eacute; pour les acteurs polaris&eacute;s d&rsquo;imposer un cadre id&eacute;ologique et paradigmatique. En troisi&egrave;me lieu, notre travail cherchera &agrave; d&eacute;crire en quoi certaines des strat&eacute;gies observ&eacute;es s&rsquo;inscrivent pleinement dans des <i>guerres contre l&rsquo;information</i>. Qu&rsquo;elles correspondent &agrave; des formes de manipulation de la connaissance qui rel&egrave;vent de l&rsquo;agnotologie et qu&rsquo;il nous reviendra de qualifier (Foucart, Horel, et Laurens, 2020; Latour, 2012) ou bien de tentatives de d&eacute;sinformation ayant pour but de semer le doute sur les intentions et la cr&eacute;dibilit&eacute; des chercheurs et des lanceurs d&rsquo;alerte. Enfin, nous observerons dans une derni&egrave;re partie ce en quoi les conflits li&eacute;s &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s aux donn&eacute;es d&rsquo;&eacute;valuation des risques et aux donn&eacute;es scientifiques t&eacute;moignent ici de <i>guerres pour l&rsquo;information</i>&nbsp;manifestes. On peut ainsi observer les limites des dispositifs construits par les acteurs institutionnels face &agrave; une demande soci&eacute;tale forte pour plus de transparence et de d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information.</span></span></p> <h1 style="margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="break-after:avoid"><span calibri="" light="" style="font-family:"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><a name="_Toc75706645">L&rsquo;information, pierre d&rsquo;achoppement des controverses&nbsp;?</a></span></span></span></span></span></h1> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans la &laquo;&nbsp;soci&eacute;t&eacute; du risque&nbsp;&raquo;, les travaux sur les controverses socio-techniques, environnementales et sanitaires insistent sur le r&ocirc;le central de la &laquo;&nbsp;transparence&nbsp;&raquo;, de la communication, de la vulgarisation et de la m&eacute;diatisation des informations scientifiques (Callon, Lascoumes, et Barthe, 2001; Carlino et Stein, 2019; Catellani et al., 2018; Comby, 2008). Dans une soci&eacute;t&eacute; post-industrielle o&ugrave; le &laquo;&nbsp;non-savoir&nbsp;&raquo; sur les risques domine, la production de savoirs sp&eacute;cifiques devient un enjeu strat&eacute;gique pour les acteurs concern&eacute;s (Beck, 2008; Chateauraynaud, 2011). Bien qu&rsquo;ils soient fr&eacute;quemment critiqu&eacute;s pour leur ineffectivit&eacute; (Rosnay et Maxim, 2012), les syst&egrave;mes construits autour de l&rsquo;&eacute;valuation et de la gestion des risques li&eacute;s aux pesticides sont organis&eacute;s autour d&rsquo;un paradigme informationnel qui privil&eacute;gie et polarise l&rsquo;attention autour de l&rsquo;information, son acc&egrave;s et son accessibilit&eacute; (Auteur, 2015). Cependant, des donn&eacute;es &laquo;&nbsp;brutes&nbsp;&raquo; &agrave; l&rsquo;article scientifique publi&eacute; dans une revue en &laquo;&nbsp;double aveugle&nbsp;&raquo; sans oublier le texte vulgaris&eacute; qui circule dans la sph&egrave;re publique, ce qu&rsquo;on nomme l&rsquo;information &laquo;&nbsp;scientifique&nbsp;&raquo; traduit en r&eacute;alit&eacute; plusieurs objets de natures diff&eacute;rentes. Il en r&eacute;sulte parfois des incompr&eacute;hensions et des confusions qui constituent en eux-m&ecirc;mes des sujets de controverse (Stein, 2018). Dans une perspective diachronique, l&rsquo;information dans une controverse peut ainsi faire l&rsquo;objet de multiples remises en question et &ecirc;tre au centre d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts strat&eacute;giques pour les acteurs (Doutreix, 2018; Umbhauer, 2010). Nous nous int&eacute;ressons dans ce travail &agrave; celles qui sont le plus souvent propres &agrave; faire achopper les &eacute;changes : 1) la remise en cause des paradigmes scientifiques au c&oelig;ur de controverses disciplinaires ant&eacute;rieures et internes au champ scientifique (Bourdieu, 1976; Kuhn, 2012)&nbsp;; 2) les conditions de production de l&rsquo;information notamment la complexit&eacute; et le manque de transparence dans l&rsquo;&eacute;valuation des risques (Maxim et al., 2017; Auteur, 2015); 3) les interrogations sur l&rsquo;objectivit&eacute; et la neutralit&eacute; des experts et des scientifiques (Latour, 2010; Merton, 1973; Roqueplo, 1997)&nbsp;; 4) la mise en concurrence avec d&rsquo;autres savoirs et d&rsquo;autres logiques &ndash; politiques, &eacute;conomiques, sociales &ndash; qui viennent &agrave; leur tour &laquo;&nbsp;&eacute;quiper&nbsp;&raquo; le risque (Gilbert, 2003; 2013). Plus encore, la transformation d&rsquo;une controverse en pol&eacute;mique rel&egrave;ve bien souvent d&rsquo;un conflit autour de l&rsquo;information, sa nature, ses processus de production, sa qualification par les acteurs tout autant que les conditions de son existence dans la sph&egrave;re publique. Les travaux d&rsquo;Yves Jeanneret sur les &laquo;&nbsp;affaires&nbsp;&raquo; dans le champ scientifique, en particulier l&rsquo;&laquo;&nbsp;Affaire Sokal&nbsp;&raquo;, ont ainsi montr&eacute; que c&rsquo;est la circulation de l&rsquo;information dans des espaces de discours diff&eacute;rents &ndash; sa trivialit&eacute; &ndash; qui conduisait &agrave; des &laquo;&nbsp;querelles&nbsp;&raquo; entre acteurs et institutions (Jeanneret, 1998; 2014). Qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de conflits de l&eacute;gitimit&eacute;s entre les sph&egrave;res discursives et les institutions o&ugrave; sont diffus&eacute;s et interpr&eacute;t&eacute;s les faits scientifiques ou qu&rsquo;il s&rsquo;agisse du caract&egrave;re polychr&eacute;sique de l&rsquo;information, c&rsquo;est-&agrave;-dire qu&rsquo;elle &laquo;&nbsp;fait toujours acte dans plusieurs sens &agrave; la fois &raquo; (Jeanneret, 1998 : 20), les controverses nous am&egrave;nent toujours &agrave; nous interroger sur ce qui fait que des informations circulent ou non&nbsp;: &laquo;&nbsp;la culture triviale est tout sauf un <i>laisser-faire, laisser-passer</i>, une diffusion g&eacute;n&eacute;rale des informations&nbsp;&raquo; (Jeanneret, 1998 : 21). </span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ainsi, dans le passage de la controverse scientifique &agrave; la pol&eacute;mique m&eacute;diatique, dans des&nbsp;&laquo;&nbsp;situations o&ugrave; un diff&eacute;rend entre deux partis est mis en sc&egrave;ne devant un public tiers d&egrave;s lors plac&eacute; en position de juge&nbsp;&raquo; (Lemieux, 2007) celui qui contr&ocirc;le l&rsquo;information sur la controverse, celui qui la fait circuler &ndash; ou non &ndash; prend l&rsquo;avantage strat&eacute;gique sur la partie oppos&eacute;e. Il en r&eacute;sulte un changement de r&eacute;gime dans la nature communicationnelle et informationnelle des situations o&ugrave; l&rsquo;on observe alors&nbsp;: &laquo;&nbsp;non un cadre de discussion d&eacute;fini, mais la superposition de plusieurs espaces ; non un probl&egrave;me disciplinaire, mais un objet fuyant ; non une &eacute;criture norm&eacute;e, mais des rh&eacute;toriques h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes&nbsp;&raquo; (Jeanneret, 2010). De ce fait, la controverse quitte la sph&egrave;re de la raison scientifique pour entrer dans le domaine de la guerre o&ugrave; tous les coups sont permis. Comme le rappelle Catherine Kerbrat-Orecchioni, &laquo;&nbsp;dans une pol&eacute;mique, il importe peu de savoir qui a raison&nbsp;&raquo; (Kerbrat-Orecchioni, 1980). La dimension agonistique des pol&eacute;miques m&eacute;diatiques conduit &agrave; ce qu&rsquo;Umberto Eco qualifie de &laquo;&nbsp;guerre du faux&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire&nbsp;une situation dans laquelle &laquo;&nbsp;l&rsquo;usage de ne pas respecter la condition minimale de la v&eacute;rit&eacute; se diffuse [&hellip;]. Le groupe se d&eacute;fait et une guerre de tous contre tous commence &raquo; (Eco, 2008 : 257). Plus encore, ce changement de r&eacute;gime informationnel et communicationnel conduit les acteurs impliqu&eacute;s &agrave; manifester une volont&eacute; de &laquo;&nbsp;manipuler&nbsp;&raquo; les tiers en position de juge, ceux qui observent le conflit &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre (Mauger-Parat et Peliz, 2013). Ce type de situation n&rsquo;est pas sans rappeler les probl&eacute;matiques que rencontre la sph&egrave;re publique au temps des &laquo;&nbsp;fake news&nbsp;&raquo; et des &laquo;&nbsp;v&eacute;rit&eacute;s alternatives&nbsp;&raquo; qui installent une &egrave;re de la post-v&eacute;rit&eacute; et qui prolif&egrave;rent par la multiplication des strat&eacute;gies de d&eacute;sinformation (Auteur, 2018 &amp; 2021&nbsp;;&nbsp;Huyghe, 2016). Nonobstant, les controverses manifestent la complexit&eacute; des soci&eacute;t&eacute;s du discours qui r&eacute;gulent et r&eacute;gissent le discours scientifique (Foucault, 2009b; Rennes, 2016) tout comme des champs qui se structurent et s&rsquo;affrontent dans la vie sociale de la science en g&eacute;n&eacute;ral (Bourdieu, 1976; 1997). D&egrave;s lors, au c&oelig;ur de nombreuses controverses scientifiques, l&rsquo;information constitue bien souvent le n&oelig;ud du conflit, la pierre d&rsquo;achoppement des controverses.</span></span></p> <p>&nbsp;</p> <h2 style="margin-top:3px"><span style="font-size:13pt"><span style="break-after:avoid"><span calibri="" light="" style="font-family:"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><a name="_Toc75706646">L&rsquo;information dans la controverse scientifique&nbsp;: ce par quoi on se bat.</a> </span></span></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans un contexte o&ugrave; le statut controvers&eacute; du glyphosate en tant que mol&eacute;cule herbicide a conduit de nombreux gouvernements &agrave; questionner la possibilit&eacute; de son retrait d&eacute;finitif du march&eacute;, les acteurs engag&eacute;s dans la controverse se doivent de gagner l&rsquo;opinion et les d&eacute;cideurs &agrave; leur cause. D&rsquo;une part, les acteurs int&eacute;ress&eacute;s &agrave; la d&eacute;fense de la mol&eacute;cule et motiv&eacute;s par un int&eacute;r&ecirc;t cat&eacute;goriel &eacute;conomique (industriels et leurs lobbies) ou professionnel (agriculteurs et leurs lobbies) cherchent &agrave; minimiser les risques voire &agrave; les nier afin de retourner le doute &agrave; leur profit pour continuer &agrave; utiliser la mol&eacute;cule controvers&eacute;e. D&rsquo;autre part, les acteurs de la soci&eacute;t&eacute; civile ainsi que des chercheurs engag&eacute;s pour l&rsquo;interdiction du glyphosate et se pr&eacute;sentant en d&eacute;fenseurs de l&rsquo;environnement et de la sant&eacute; explorent la n&eacute;cessit&eacute; de produire des informations et des savoirs nouveaux &agrave; m&ecirc;me de faire &eacute;voluer le d&eacute;bat voire de d&eacute;passer la controverse durable qui s&rsquo;est install&eacute;e. Aussi, notre premier corpus d&rsquo;analyse est celui des &laquo;&nbsp;Monsanto Papers&nbsp;&raquo;, v&eacute;ritable &laquo;&nbsp;mine&nbsp;&raquo; de documents <span style="color:black">internes, rendus publics en 2017, </span>qui r&eacute;v&egrave;lent la complexit&eacute; des strat&eacute;gies mobilis&eacute;es par Monsanto po<span style="color:black">ur d&eacute;fendre &agrave; tout prix leur herbicide phare</span>. Nous mobilisons &eacute;galement un deuxi&egrave;me corpus sur les &eacute;tudes &laquo;&nbsp;citoyennes&nbsp;&raquo; men&eacute;es par la &laquo;&nbsp;Campagne Glyphosate&nbsp;&raquo; entre 2018 et 2020 pour attester de l&rsquo;ampleur de la contamination au glyphosate dans la population g&eacute;n&eacute;rale.</span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Faisant face &agrave; de nombreux proc&egrave;s aux &Eacute;tats-Unis relatifs &agrave; la dangerosit&eacute; du glyphosate, notamment celui du jardinier Dewayne Johnson, la firme Monsanto &ndash; depuis rachet&eacute;e par l&rsquo;allemand Bayer &ndash; se voit contrainte de mettre &agrave; disposition des avocats de la partie civile un nombre important de documents internes. En mars 2017, &agrave; l&rsquo;occasion d&rsquo;un de ces proc&egrave;s, le cabinet d&rsquo;avocats Baum, Hedlund, Aristei &amp; Goldman fait le choix de rendre publics les documents obtenus afin d&rsquo;influer sur l&rsquo;opinion publique mais &eacute;galement sur le jugement &agrave; venir. Dans la lign&eacute;e d&rsquo;enqu&ecirc;tes journalistiques complexes tir&eacute;es de &laquo;&nbsp;fuites&nbsp;&raquo; (<i>leaks</i>), ces documents sont alors nomm&eacute;s &laquo; Monsanto papers &raquo; et ils circulent abondamment dans les r&eacute;seaux pro et anti-glyphosate. Outre le fait que leur mise &agrave; disposition du public constitue un bon exemple de guerre par l&rsquo;information, ces documents nous permettent &eacute;galement de mesurer les efforts de lobbying et d&rsquo;influence engag&eacute;s par la firme de Saint Louis pour reprendre contr&ocirc;le de l&rsquo;environnement informationnel sur le glyphosate (Auteur, 2020). L&rsquo;analyse des documents r&eacute;v&egrave;le en effet plusieurs strat&eacute;gies int&eacute;ressantes. Ainsi, d&egrave;s le milieu des ann&eacute;es 80, l&rsquo;entreprise manifeste une volont&eacute; constante d&rsquo;influencer l&rsquo;agence sanitaire et environnementale nord-am&eacute;ricaine Environmental Protection Agency (EPA) par des actions de lobbying, des pressions sur ses membres voire des tentatives pour modifier des sites gouvernementaux &laquo;&nbsp;en coulisse&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;<i>Behind the scene</i>&nbsp;&raquo; (Monsanto, 2001). Il s&rsquo;agit alors d&rsquo;&eacute;viter toute demande suppl&eacute;mentaire d&rsquo;&eacute;tudes en mati&egrave;re d&rsquo;&eacute;valuation des risques li&eacute;s au glyphosate tout comme de forcer l&rsquo;agence &agrave; d&eacute;fendre publiquement le glyphosate et les &eacute;tudes produites par Monsanto all&eacute;geant de son innocuit&eacute;. On se retrouve bien en face d&rsquo;une volont&eacute; de maintenir un <i>statu quo</i> favorable &agrave; l&rsquo;industrie en renouvelant des autorisations sur la base d&rsquo;&eacute;tudes dat&eacute;es tout autant qu&rsquo;en invitant une institution tierce, normalement garante de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t g&eacute;n&eacute;ral, &agrave; prendre parti pour Monsanto et &agrave; d&eacute;fendre les informations fournies par la seule firme. Plus encore, l&rsquo;entreprise s&rsquo;appuie &eacute;galement sur les incertitudes de l&rsquo;information scientifique en controverse pour mener une v&eacute;ritable guerre informationnelle jusqu&rsquo;au c&oelig;ur des revues scientifiques et des rapports des agences d&rsquo;&eacute;valuation du risque. Cette <i>guerre par l&rsquo;information</i> passe par l&rsquo;utilisation de tout un r&eacute;seau de chercheurs alli&eacute;s et de strat&eacute;gies de &laquo;&nbsp;ghostwriting&nbsp;&raquo; - de pr&ecirc;tes plumes - afin d&rsquo;assurer que les discours et les savoirs qui circulent sur la mol&eacute;cule controvers&eacute;e ne tiennent compte que du seul cadre id&eacute;ologique et paradigmatique choisi par la firme. Ainsi, comme pr&eacute;cis&eacute; lors d&rsquo;&eacute;changes internes, Monsanto cherche &agrave; avoir &laquo;&nbsp;des personnes et des informations en place pour r&eacute;soudre les probl&egrave;mes li&eacute;s aux biotechnologies, incluant le Roundup&nbsp;&raquo; (Fig. 1) (Monsanto, 1999). Ce r&eacute;seau d&rsquo;experts sera sollicit&eacute; pour prendre part aux d&eacute;bats scientifiques et favoris&eacute; par des acc&egrave;s privil&eacute;gi&eacute;s aux donn&eacute;es de l&rsquo;entreprise. Certains chercheurs sont m&ecirc;me pay&eacute;s &agrave; plusieurs reprises pour r&eacute;diger des articles &laquo;&nbsp;ind&eacute;pendants&nbsp;&raquo; sur le glyphosate alors que les experts internes de Monsanto leur fournissent cl&eacute;s en main les textes des parties les plus controvers&eacute;es sur le glyphosate. Des liens sont m&ecirc;me entretenus avec des &eacute;diteurs de revues scientifiques de r&eacute;f&eacute;rences ce qui s&egrave;me le doute sur l&rsquo;ind&eacute;pendance de ces derni&egrave;res (Auteur, 2020). Plus encore, c&rsquo;est des pans entiers des rapports d&rsquo;autorisations &laquo;&nbsp;ind&eacute;pendants&nbsp;&raquo; r&eacute;dig&eacute;s par les autorit&eacute;s europ&eacute;ennes qui sont parfois soup&ccedil;onn&eacute;s d&rsquo;avoir &eacute;t&eacute; &laquo;&nbsp;plagi&eacute;s&nbsp;&raquo; depuis les documents fournis par Monsanto (Foucart, 2019). En somme, on retrouve bien la volont&eacute; de dominer voire de saturer l&rsquo;espace informationnel avec les seuls savoirs produits et valid&eacute;s par l&rsquo;industriel.</span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><img height="510" src="https://www.numerev.com/img/ck_859_18_image-20210705185111-1.png" width="1506" /></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><u><span style="font-size:10.5pt">Figure 1&nbsp;: Extrait d&rsquo;une correspondance interne tir&eacute; des &laquo;&nbsp;Monsanto Papers&nbsp;&raquo;</span></u></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette attention accrue autour de l&rsquo;information scientifique et les doutes relatifs &agrave; sa validit&eacute;, conduisent alors les acteurs issus de la soci&eacute;t&eacute; civile &agrave; passer du statut de commentateur de l&rsquo;information scientifique &agrave; celui de producteur de nouvelles informations. Ainsi, entre 2018 et 2020, l&rsquo;association &laquo;&nbsp;Campagne glyphosate&nbsp;&raquo; (&laquo;&nbsp;CG&nbsp;&raquo;) fait r&eacute;aliser sous contr&ocirc;le d&rsquo;huissier plus de 6.800 tests d&rsquo;urines afin de d&eacute;terminer le niveau de glyphosate qu&rsquo;elles contiennent (Auteur, 2021). N&eacute;e dans le sillon du mouvement des &laquo;&nbsp;faucheurs volontaires d&rsquo;OGM&nbsp;&raquo; et de leurs actions m&eacute;diatiques, la campagne rencontre un grand succ&egrave;s et conduit &agrave; une mobilisation importante de citoyens soucieux d&rsquo;obtenir une information fiable, ind&eacute;pendante et personnelle sur leur exposition au glyphosate. Ces derniers affirmer vouloir : &laquo;&nbsp;<i>de vraies &eacute;tudes pour savoir. Pas pay&eacute;es par le fabricant</i> &raquo; (Charente Libre, 2019). Cette &laquo;&nbsp;volont&eacute; de savoir&nbsp;&raquo; (Foucault, 1997; 2009a) au c&oelig;ur de la longue controverse traduit un double changement dans leur rapport &agrave; l&rsquo;information. D&rsquo;une part, une prise de conscience de l&rsquo;influence que cette derni&egrave;re a sur eux, ce qui les conduits de &laquo;&nbsp;public subissant&nbsp;&raquo; les risques &agrave; public &laquo;&nbsp;conscient&nbsp;&raquo; puis &laquo;&nbsp;agissant&nbsp;&raquo; contre les risques (Grunig, 2013; Grunig et Repper, 1992). D&rsquo;autre part, cette prise de conscience des citoyens s&rsquo;accompagne d&rsquo;une forme d&rsquo;encapacitation informationnelle&nbsp;; puisque l&rsquo;information produite par les acteurs industriels et les instances en charge de l&rsquo;&eacute;valuation du risque leur &eacute;chappe, ils produisent leurs propres savoirs. Comme nous l&rsquo;avons d&eacute;montr&eacute; par ailleurs, en devenant un &laquo;&nbsp;public producteur de savoir&nbsp;&raquo; les citoyens cherchent &agrave; se r&eacute;approprier des logiques propres &agrave; la controverse dans sa complexit&eacute; (Auteur, 2021). Plus encore, en doublant les pr&eacute;l&egrave;vements d&rsquo;urine d&rsquo;un questionnaire de vie con&ccedil;u avec l&rsquo;aide de chercheurs, la &laquo;&nbsp;CG&nbsp;&raquo; cherche &eacute;galement &agrave; produire des statistiques qui seront &agrave; m&ecirc;me de circuler dans la sph&egrave;re publique et m&eacute;diatique, et donc d&rsquo;influencer potentiellement l&rsquo;opinion sur le sujet du glyphosate. Nonobstant, la validit&eacute; des contaminations d&eacute;tect&eacute;es par pr&eacute;l&egrave;vements d&rsquo;urines suscite &agrave; son tour une controverse scientifique notamment sur la pertinence de la m&eacute;thode choisie pour d&eacute;tecter les r&eacute;sidus de glyphosate. D&rsquo;un point de vue de la guerre qui se joue autour du glyphosate, les actions engag&eacute;es par les citoyens parviennent &agrave; remettre au premier plan de la controverse &laquo;&nbsp;durable&nbsp;&raquo; la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;&eacute;tablir des crit&egrave;res scientifiques partag&eacute;s pour mesurer les risques dans les populations. Elles am&egrave;nent &eacute;galement de nombreux scientifiques &agrave; s&rsquo;emparer &agrave; leur tour de cette question (Connolly, Coggins, et Koch 2020; Connolly et al. 2020; Venisse et Dupuis 2019). En somme, si la nature et les processus de production de l&rsquo;information sont fr&eacute;quemment au c&oelig;ur des controverses sur le glyphosate, force est de constater que l&rsquo;information est aussi <i>ce par quoi on se bat,</i> et ce, dans diff&eacute;rentes sph&egrave;res du discours, &agrave; commencer par la sph&egrave;re scientifique. <a name="_Toc75706647"></a></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <h2 style="margin-top:3px"><span style="font-size:13pt"><span style="break-after:avoid"><span calibri="" light="" style="font-family:"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal">L&rsquo;information en contexte pol&eacute;mique&nbsp;: ce contre quoi on se bat. </span></span></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Face &agrave; la diffusion croissante de &laquo;&nbsp;fausses nouvelles&nbsp;&raquo; dans la sph&egrave;re publique, la controverse sur le glyphosate n&rsquo;est pas &eacute;pargn&eacute;e par des strat&eacute;gies qui visent &agrave; remettre en cause la validit&eacute; des savoirs scientifiques voire &agrave; discr&eacute;diter les scientifiques eux-m&ecirc;mes. Dans un environnement m&eacute;diatique o&ugrave; les faits deviennent alternatifs, o&ugrave; l&rsquo;opinion vaut bien le fait et ou la &laquo;&nbsp;v&eacute;rit&eacute; scientifique&nbsp;&raquo; n&rsquo;est plus qu&rsquo;une opinion parmi d&rsquo;autres (Arendt, 2013), certains acteurs n&rsquo;h&eacute;sitent plus &agrave; se battre contre l&rsquo;information et le savoir pour esp&eacute;rer un avantage strat&eacute;gique dans le d&eacute;bat. Alors que la controverse a quitt&eacute; le champ du discours scientifique et qu&rsquo;elle a investi la sph&egrave;re publique dans toute sa complexit&eacute;, l&rsquo;enjeu est alors de propager le doute, en retournant les arguments de la science contre elle ou en ostracisant les scientifiques du d&eacute;bat public (Latour, 2012). De nombreux travaux ont &eacute;t&eacute; consacr&eacute;s &agrave; ces techniques qui rel&egrave;vent de la communication sur les sujets sensibles (Libaert et Allard-Huver, 2014), de la d&eacute;sinformation (Badouard, 2017), de l&rsquo;exploitation de la cr&eacute;dulit&eacute; (Bronner, 2013) ou du champ d&rsquo;&eacute;tude de l&rsquo;agnotologie en g&eacute;n&eacute;ral (Foucart, Horel, et Laurens, 2020; Jas, 2015; P&eacute;net, 2019). Nous observons d&rsquo;ailleurs une amplification de ces ph&eacute;nom&egrave;nes suite &agrave; la pol&eacute;mique engendr&eacute;e par la qualification en 2015 du glyphosate comme canc&eacute;rig&egrave;ne probable par le Centre de recherche international sur le cancer (CIRC). Alors que de nombreux pays r&eacute;visent leur autorisation de mise sur le march&eacute; de la mol&eacute;cule, les acteurs industriels semblent aux abois et n&rsquo;h&eacute;sitent pas &agrave; faire preuve de strat&eacute;gies de communication &laquo;&nbsp;limites&nbsp;&raquo;. Comme nous avons pu le montrer par ailleurs, plusieurs facteurs semblent expliquer la circulation croissante d&rsquo;informations fallacieuses&nbsp;: &laquo;&nbsp;1) le degr&eacute; d&rsquo;opposition et d&rsquo;&eacute;loignement id&eacute;ologique, voire axiologique des acteurs engag&eacute;s dans la controverse ; 2) la diff&eacute;rence des forces en pr&eacute;sence, le mensonge, le fake ou la fausse nouvelle &eacute;tant l&rsquo;arme de ceux qui se pensent en situation de faiblesse ou en danger ; 3) le degr&eacute; d&rsquo;&eacute;change et la fr&eacute;quence des contacts &nbsp;et escarmouches&nbsp;entre les opposants&nbsp;&raquo; (Auteur, 2020). Ici les &eacute;volutions r&eacute;centes de l&rsquo;environnement m&eacute;diatique, contribuent &agrave; renforcer d&rsquo;autant plus cette circulation face &agrave; des communaut&eacute;s d&rsquo;acteurs tr&egrave;s mobilis&eacute;es politiquement et polaris&eacute;es id&eacute;ologiquement sur les r&eacute;seaux socionum&eacute;riques autour du glyphosate (Vanderbiest, 2019). Dans ce cadre, ce sont les strat&eacute;gies qui visent &agrave; d&eacute;nigrer les scientifiques oppos&eacute;s au glyphosate qui nous int&eacute;ressent sp&eacute;cifiquement. Ces derni&egrave;res traduisent, par m&eacute;tonymie, une volont&eacute; de semer le doute sur les informations qui n&rsquo;arrangent pas les industriels tout comme une volont&eacute; de disqualifier tous les travaux de recherche engag&eacute;s dans la red&eacute;finition des paradigmes de la toxicologie moderne et donc d&rsquo;impacter durablement la sph&egrave;re des savoirs. Nous mobilisons plusieurs &laquo;&nbsp;affaires&nbsp;&raquo; afin de distinguer les m&eacute;canismes des <i>guerres contre l&rsquo;information</i> autour du glyphosate.</span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En premier lieu, nous nous sommes int&eacute;ress&eacute;s &agrave; &laquo;&nbsp;L&rsquo;Affaire S&eacute;ralini&nbsp;&raquo;. Professeur de biologie &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Caen, cofondateur du CRIIGEN &ndash; Comit&eacute; de recherche et d&rsquo;information ind&eacute;pendantes sur le g&eacute;nie g&eacute;n&eacute;tique &ndash; Gilles-&Eacute;ric S&eacute;ralini est un chercheur sp&eacute;cialiste du glyphosate et des OGM, mais &eacute;galement un lanceur d&rsquo;alerte connus et parfois contest&eacute; par une partie de la communaut&eacute; scientifique. La publication en 2012 de sa c&eacute;l&egrave;bre &eacute;tude sur les liens possibles entre glyphosate, ma&iuml;s OGM et apparition de tumeurs chez les rats suscite une vive controverse scientifique. La m&eacute;diatisation de cette &eacute;tude suscite &eacute;galement une intense pol&eacute;mique m&eacute;diatique qui aboutira &agrave; l&rsquo;&laquo; Affaire S&eacute;ralini &raquo;. Fait rarissime dans le monde scientifique, son &eacute;tude est retir&eacute;e par Wallace Hayes, l&rsquo;&eacute;diteur de la revue <i>Food and Chemical Toxicology</i>. L&rsquo;&eacute;tude des &laquo; Monsanto Papers &raquo; d&eacute;montre une campagne importante de d&eacute;nigrement lanc&eacute; par l&rsquo;entreprise pour faire passer Gilles-Eric S&eacute;ralini pour un &laquo;&nbsp;activiste&nbsp;&raquo; producteur de &laquo;&nbsp;<i>junk science</i>&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire de &laquo;&nbsp;science poubelle&nbsp;&raquo;. Plus encore, plusieurs documents t&eacute;moignent non seulement d&rsquo;un lien d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts manifeste entre Wallace Hayes, pay&eacute; par Monsanto en tant que consultant au moment de l&rsquo;Affaire S&eacute;ralini, mais &eacute;galement son engagement actif dans la campagne de discr&eacute;dit de l&rsquo;&eacute;tude de S&eacute;ralini, agissant de concert avec l&rsquo;entreprise en faveur du retrait. Outre la situation de conflit d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts qui s&egrave;me le doute sur la validit&eacute; des &eacute;tudes scientifiques en g&eacute;n&eacute;ral, la firme accuse en filigrane le biologiste fran&ccedil;ais de faire de la &laquo;&nbsp;fake science&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire &laquo;&nbsp;un savoir communiqu&eacute; sous des apparences vraies dans l&rsquo;intention d&rsquo;induire le public en erreur&nbsp;&raquo; (P&eacute;net, 2019). De m&ecirc;me, dans deux ouvrages &eacute;dit&eacute;s par le think-tank lib&eacute;ral Fondapol, Marcel Kuntz, biologiste, fait des des chercheurs oppos&eacute;s au glyphosates des tenants de l&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;alterscience&nbsp;&raquo; (Moatti, 2013) n&rsquo;h&eacute;sitant pas &agrave; qualifier le CRIIGEN &laquo;&nbsp;d&rsquo;organisation activiste à coloration scientifique&nbsp;&raquo; (Kuntz, 2020 : 30) ou &agrave; faire de S&eacute;ralini, un &laquo;&nbsp;militant&nbsp;&raquo; partisan d&rsquo;une &laquo; l&rsquo;id&eacute;ologie postmoderne &raquo; qui &laquo;&nbsp;valorise le relativisme et le politiquement correct, et favorise le communautarisme &raquo; (Kuntz, 2019 : 34). Dans un autre cas, comme l&rsquo;affaire des &laquo;&nbsp;Portier Papers&nbsp;&raquo;, certains acteurs en faveur du glyphosate diffusent et mettent en sc&egrave;ne une &laquo;&nbsp;fake news&nbsp;&raquo; pour ternir la r&eacute;putation d&rsquo;un chercheur et, par la m&ecirc;me occasion, celle du Centre International de Recherche sur le Cancer. En effet, Christopher Portier, biostatisticien consult&eacute; par le CIRC pour son rapport sur le glyphosate et expert r&eacute;mun&eacute;r&eacute; par les avocats de l&rsquo;accusation lors des proc&egrave;s de la firme Monsanto, a fait l&rsquo;objet d&rsquo;une intense campagne de d&eacute;nigrement dans les r&eacute;seaux pro-glyphosate et sur twitter. Tout part d&rsquo;un article tir&eacute; du blog <i>The Risk-Monger</i> tenu par l&rsquo;ancien lobbyiste de Monsanto David Zaruk qui accuse Christophe Portier d&rsquo;&ecirc;tre un &laquo;&nbsp;marchand de peur&nbsp;&raquo; en situation de conflit d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts au moment de son t&eacute;moigne devant le CIRC (RiskMonger, 2017). En faisant croire &agrave; la d&eacute;couverte d&rsquo;un &laquo;&nbsp;leak&nbsp;&raquo;, en jouant sur les dates, en gonflant l&rsquo;importance du t&eacute;moigne de Portier dans le rapport du CIRC, mais surtout en faisant &eacute;cho &agrave; la campagne discr&egrave;te de d&eacute;nigrement lanc&eacute;e par Monsanto, l&rsquo;article de Zaruk lance les &laquo;&nbsp;Portier papers&nbsp;&raquo; qui jouent le r&ocirc;le d&rsquo;un contre-feu pour diffamer un scientifique et, par ricochet, le rapport g&ecirc;nant du CIRC (Foucart et Horel 2017). A l&rsquo;instar du rapport complexe qu&rsquo;entretiennent les industriels avec le d&eacute;veloppement durable et les &laquo;&nbsp;v&eacute;rit&eacute;s qui d&eacute;rangent&nbsp;&raquo; sur ce sujet, ces cas illustrent bien selon nous les strat&eacute;gies de doute d&eacute;velopp&eacute;es par certains acteurs dans l&rsquo;objectif de d&eacute;fendre un int&eacute;r&ecirc;t cat&eacute;goriel (Dagenais, 2010; 2015; Harbulot et Marcon, 2017; Libaert et Allard-Huver, 2014). Plus encore, la &laquo;&nbsp;diffusion d&rsquo;informations partiales, incompl&egrave;tes ou fausses&nbsp;&raquo; traduisent ici des&nbsp;&laquo; falsifications [intentionnelles], pour faire adh&eacute;rer &agrave; une cause et convaincre (c&rsquo;est la propagande) ou influencer l&rsquo;opinion publique (c&rsquo;est la d&eacute;sinformation) &raquo; (Simonnot, 2007), et donc une volont&eacute; de &laquo;&nbsp;d&eacute;valuer&nbsp;&raquo; l&rsquo;information scientifique en g&eacute;n&eacute;ral. Dans ce cadre, on ne peut pas consid&eacute;rer que l&rsquo;ensemble des acteurs impliqu&eacute;s, cherchent d&eacute;lib&eacute;r&eacute;ment &agrave; &nbsp;tromper ou &agrave; mentir, mais force est de constater qu&rsquo;ils entretiennent, par leurs pr&eacute;suppos&eacute;s id&eacute;ologiques et paradigmatiques &ndash; qu&rsquo;ils sont les premiers &agrave; critiquer chez les autres &ndash;, des processus qui rel&egrave;vent de l&rsquo;agnotologie. Comme le rappelle Nathalie Jas, il ne s&rsquo;agit pas d&rsquo;une &laquo;&nbsp;action malveillante&nbsp;&raquo; mais plut&ocirc;t &laquo;&nbsp;[d&rsquo;une] s&eacute;rie de facteurs [qui] contribuent, dans les espaces scientifiques, &agrave; engendrer des controverses durables, &agrave; minorer ou &eacute;carter des connaissances, &agrave; laisser et entretenir des parts d&rsquo;ombre sur certains dangers&nbsp;&raquo; (Jas, 2015). Ce faisant, dans le cadre du glyphosate, en discr&eacute;ditant des chercheurs et des institutions, ces acteurs fabriquent de l&rsquo;ignorance (Oreskes et Conway, 2011; Proctor, 2014) et font la guerre au savoir, contre l&rsquo;information. </span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <h2 style="margin-top:3px"><span style="font-size:13pt"><span style="break-after:avoid"><span calibri="" light="" style="font-family:"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><a name="_Toc75706648">La transparence de l&rsquo;information sur les risques&nbsp;: ce pour quoi on se bat.</a></span></span></span></span></span></h2> <p>&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans les analyses pr&eacute;c&eacute;dentes nous avons pu voir que l&rsquo;information est bien souvent &agrave; la fois <i>ce par quoi</i> et <i>ce contre quoi</i> les acteurs de la controverse sur le glyphosate s&rsquo;affrontent. Nonobstant, dans un contexte o&ugrave; domine la m&eacute;fiance, o&ugrave; les chercheurs et les institutions sont remis en cause et o&ugrave; des int&eacute;r&ecirc;ts &eacute;conomiques et politiques majeurs sont mobilis&eacute;s, l&rsquo;information peut &eacute;galement devenir <i>ce pour quoi</i> on se bat. En effet, en ce qui concerne les pesticides, c&rsquo;est au moment de l&rsquo;&eacute;valuation des risques &ndash; responsabilit&eacute;s des agences sanitaires &ndash; que les principaux savoirs sont produits, lorsqu&rsquo;il s&rsquo;agit de qualifier et d&rsquo;identifier les risques potentiels d&rsquo;une mol&eacute;cule en s&rsquo;appuyant sur des &eacute;tudes confidentielles fournies par les industriels. Ainsi, depuis de nombreuses ann&eacute;es, l&rsquo;industrie qui transmet aux agences sanitaires europ&eacute;ennes ses donn&eacute;es d&rsquo;homologation (&eacute;tudes d&rsquo;impact, &eacute;tudes scientifiques de toxicit&eacute;, composition des produits, etc.), refuse que celles-ci soient accessibles au grand public ou aux chercheurs sous pr&eacute;texte qu&rsquo;elles rel&egrave;vent du secret des affaires. Or dans un climat de suspicion g&eacute;n&eacute;ralis&eacute; sur les conflits d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts entre autorit&eacute;s sanitaires, chercheurs et industriels, de nombreuses ONG demandent la transparence et l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; ces informations. D&rsquo;une part, la question de la transparence de la gestion des risques est devenue un des motifs majeurs d&rsquo;affrontements dans la pol&eacute;mique tout comme un ressort majeur de l&rsquo;attention des opinions publiques (A&iuml;m, 2006; Catellani et al., 2015; Libaert, 2003). D&rsquo;autre part, les institutions en charge de l&rsquo;&eacute;valuation du risque r&eacute;pondent aux demandes soci&eacute;tales au travers de dispositifs techniques dans la lign&eacute;e des l&eacute;gislations qui font du droit &agrave; l&rsquo;information un ressort majeur de la &laquo;&nbsp;d&eacute;mocratie &eacute;lectronique&nbsp;&raquo; (Wojcik, 2010). La mise en place de dispositifs d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information r&eacute;pond donc &agrave; cette injonction soci&eacute;tale non sans cr&eacute;er &agrave; son tour de nouvelles opacit&eacute;s et de nouvelles pol&eacute;miques (Appel, Massou, et Boulanger, 2010; Yu et Robinson, 2012). Deux cas nous int&eacute;ressent ici sp&eacute;cifiquement. Le premier est le conflit opposant l&rsquo;Autorit&eacute; europ&eacute;enne de s&eacute;curit&eacute; alimentaire (EFSA) et Gilles-Eric S&eacute;ralini autour de la mise &agrave; disposition d&rsquo;&eacute;tudes &laquo;&nbsp;caviard&eacute;es&nbsp;&raquo; sur le glyphosate et du secret des donn&eacute;es du lanceur d&rsquo;alerte. Le deuxi&egrave;me fait suite au r&eacute;cent arr&ecirc;t de la Cour de justice de l&rsquo;Union Europ&eacute;enne (CJUE) renfor&ccedil;ant le droit &agrave; l&rsquo;information dans le cadre des proc&eacute;dures d&rsquo;autorisation des pesticides.</span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En premier lieu, lors de &laquo;&nbsp;l&rsquo;Affaire S&eacute;ralini&nbsp;&raquo;, la question de la transparence des &eacute;tudes est d&egrave;s le d&eacute;part au c&oelig;ur des revendications de Gilles-Eric S&eacute;ralini qui demande, lors d&rsquo;une audition devant l&rsquo;Agence nationale de s&eacute;curit&eacute; sanitaire de l&#39;alimentation, de l&#39;environnement et du travail (ANSES) : &laquo; que les tests r&eacute;glementaires soient publics, ind&eacute;pendants des compagnies, soumis &agrave; une expertise contradictoire &raquo; (ANSES, 2012). Faisant suite &agrave; la pol&eacute;mique g&eacute;n&eacute;r&eacute;e par la publication controvers&eacute;e, l&rsquo;EFSA d&eacute;cide de donner acc&egrave;s aux &laquo; donn&eacute;es brutes &raquo; de l&rsquo;&eacute;valuation initiale du ma&iuml;s Monsanto pour faire taire les all&eacute;gations d&rsquo;opacit&eacute; &agrave; son encontre&nbsp;: &laquo; L&rsquo;EFSA a fourni ces donn&eacute;es dans le cadre d&#39;une proc&eacute;dure courante de communication des informations connue sous le nom de demande d&rsquo;acc&egrave;s public aux documents &raquo; (EFSA, 2012). Or, non seulement les documents mis en ligne sont caviard&eacute;s et dans des formats qui ne permettent pas l&rsquo;extraction des donn&eacute;es, mais ils ne contiennent pas les donn&eacute;es brutes relatives au glyphosate. En r&eacute;action, Gilles-Eric S&eacute;ralini d&eacute;pose les donn&eacute;es brutes de son &eacute;tude chez un huissier et refuse de les diffuser avant que l&rsquo;EFSA ne rende &agrave; son tour publiques les &eacute;tudes financ&eacute;es par l&rsquo;industrie sur le glyphosate. Le conflit qui en r&eacute;sulte am&egrave;ne un d&eacute;bat sur la question de la confidentialit&eacute; des donn&eacute;es de l&rsquo;&eacute;valuation, tout comme sur la nature de ce qui est entendu comme transparence. En effet, alors que le chercheur demande l&rsquo;acc&egrave;s aux donn&eacute;es, l&rsquo;institution lui donne seulement acc&egrave;s aux documents &ndash; alt&eacute;r&eacute;s &ndash; et ne donne que des donn&eacute;es partielles. Ce conflit traduit une double illusion au c&oelig;ur du paradigme informationnel des dispositifs construits pour promouvoir la transparence&nbsp;: d&rsquo;une part, que donner acc&egrave;s aux donn&eacute;es&nbsp;dites &laquo;&nbsp;brutes &raquo; permettrait de faire advenir la transparence entre les acteurs ce qui est loin d&rsquo;aller de soi (Davies et Frank, 2013; Yu et Robinson, 2012)&nbsp;; d&rsquo;autre part, que cette mise &agrave; disposition de &laquo; pures donn&eacute;es, livr&eacute;es de mani&egrave;re brute comme des data &raquo; (A&iuml;m, 2006) rendrait la m&eacute;diation informationnelle et m&eacute;diateur informationnel superf&eacute;tatoires (Goria et Knauf, 2006). Il y a donc bien confusion sur la nature m&ecirc;me de la demande soci&eacute;tale, tout comme interrogation sur ce qui est ou non de l&rsquo;&laquo;&nbsp;information&nbsp;&raquo; socialement utile et valorisable (Jeanneret, 2007). Ainsi, les donn&eacute;es d&eacute;tenues par le chercheur deviennent un moyen de faire pression sur les autres acteurs pour qu&rsquo;ils rendent accessibles des donn&eacute;es jug&eacute;es centrales pour arriver &agrave; un niveau juste et &eacute;quitable de connaissances entre les parties engag&eacute;es dans la controverse.</span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le deuxi&egrave;me cas que nous traitons ici s&rsquo;inscrit dans la suite directe des demandes soci&eacute;tales et les actions de collectifs citoyens pour renforcer&nbsp;l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information sur les &eacute;tudes d&rsquo;&eacute;valuation des risques li&eacute;s aux glyphosate. En effet, poursuivi pour avoir d&eacute;truit des bidons de glyphosate en grandes surfaces, les militants &agrave; l&rsquo;origine de la &laquo;&nbsp;Campagne Glyphosate&nbsp;&raquo; ont, d&egrave;s 2017, soumis &agrave; la Cour de justice de l&rsquo;Union Europ&eacute;enne (CJUE) une demande de d&eacute;cision pr&eacute;judicielle concernant la validit&eacute; des r&eacute;glementations europ&eacute;ennes sur l&rsquo;&eacute;valuation des risques notamment sur des enjeux informationnels et de transparence. En octobre 2019, en r&eacute;ponse &agrave; cette saisine, la CJUE rend un arr&ecirc;t qui pr&eacute;cise la l&eacute;gislation europ&eacute;enne. Ainsi, outre l&rsquo;exigence demand&eacute;e aux industriels de fournir des donn&eacute;es plus compl&egrave;tes sur la carcinog&eacute;nicit&eacute; des mol&eacute;cules (notamment &agrave; long terme) et la n&eacute;cessit&eacute; pour les agences sanitaires de prendre en compte les effets crois&eacute;s des diff&eacute;rentes substances, le texte renforce le droit &agrave; l&rsquo;information sur plusieurs points. Non seulement l&rsquo;arr&ecirc;t r&eacute;duit fortement le recours au motif du &laquo;&nbsp;secret des affaires&nbsp;&raquo; pour rendre confidentielles les donn&eacute;es des industriels, mais il exige &eacute;galement plus de transparence sur les substances commercialis&eacute;es et rappelle l&rsquo;obligation des &Eacute;tats de r&eacute;aliser des &eacute;tudes ind&eacute;pendantes. Ils ne doivent pas se limiter aux seuls travaux fournis par les industriels dont on ne peut parfois v&eacute;rifier l&rsquo;authenticit&eacute;. Cette volont&eacute; de transformer les rapports &agrave; l&rsquo;information dans l&rsquo;&eacute;valuation des risques, s&rsquo;inscrit dans un contexte o&ugrave; &laquo;&nbsp;le droit &agrave; l&rsquo;information se transforme en devoir d&rsquo;information. La mise en visibilit&eacute; et lisibilit&eacute; du social devient une exigence allant &agrave; l&rsquo;encontre du secret et de l&rsquo;opacit&eacute; des crit&egrave;res de d&eacute;cision&nbsp;&raquo; (D&rsquo;Almeida, 2007 : 53). Dans ces deux cas on observe bien des dynamiques o&ugrave; l&rsquo;information devient ce pour quoi on se bat. Nonobstant, ces combats d&eacute;passent les limites d&rsquo;un paradigme informationnel qui ne serait construit que par la mise &agrave; disposition de donn&eacute;es ou d&rsquo;informations, car ils s&rsquo;inscrivent dans une d&eacute;marche pour plus de transparence et pour plus de qualit&eacute; dans l&rsquo;information qui circule. Il s&rsquo;agit alors de la rendre plus intelligible et plus compr&eacute;hensible, plus compl&egrave;te tout comme de s&rsquo;assurer de l&rsquo;ind&eacute;pendance des processus et des acteurs qui la produisent. Ainsi, en contexte de controverse scientifique, l&rsquo;action des militants et leur capacit&eacute; &agrave; ester en justice, s&rsquo;inscrivent bien dans une guerre pour l&rsquo;information.</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;</span></span></p> <h2 style="margin-top:3px"><span style="font-size:13pt"><span style="break-after:avoid"><span calibri="" light="" style="font-family:"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal"><a name="_Toc75706649">Conclusion&nbsp;: peut-on d&eacute;passer la dimension agonistique ?</a></span></span></span></span></span></h2> <p>&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Au-del&agrave; d&rsquo;une simple controverse sur une mol&eacute;cule, les conflits qu&rsquo;on observe autour du glyphosate traduisent la complexit&eacute; des acteurs et le tournant agonistique qui remet en cause les rapports entre information, science et communication dans la sph&egrave;re publique en g&eacute;n&eacute;ral. En dehors de la volont&eacute; manifeste de contr&ocirc;ler les sources d&rsquo;informations scientifiques &agrave; tous les niveaux, de sa production &agrave; son &eacute;valuation par les pairs puis son utilisation dans le cadre des proc&eacute;dures de mises sur le march&eacute;, nous ne pouvons que noter qu&rsquo;&agrave; de multiples occasions, le ton choisi par les acteurs industriels est celui de l&rsquo;opposition id&eacute;ologique&nbsp;&laquo;&nbsp;nous&nbsp;&raquo; contre &laquo;&nbsp;eux&nbsp;&raquo; et que le champ lexical de la guerre et de l&rsquo;affrontement sont souvent pr&eacute;sent pour expliciter les rapports avec la soci&eacute;t&eacute; civile et les autres chercheurs &laquo;&nbsp;non-alli&eacute;s&nbsp;&raquo; (Amossy et Burger, 2011; Dijk, 2006). D&egrave;s lors, on ne peut que constater avec amertume que certains acteurs supranationaux et en charge de l&rsquo;&eacute;valuation des risques, fassent parfois le choix de construire, privil&eacute;gier et entretenir &laquo;&nbsp;des dispositifs favorables aux int&eacute;r&ecirc;ts industriels et &eacute;conomiques dominants&nbsp;&raquo; (Jas, 2015). Ces choix peuvent &ecirc;tre la cons&eacute;quence de liens forts entre des personnes (Vogel, 2013), de proc&eacute;dures d&rsquo;&eacute;valuations qui jugent les actions citoyennes comme &laquo;&nbsp;irrationnelles&nbsp;&raquo; (Rothstein, 2003) voire de dispositifs d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information incomplets et ineffectifs (Rosnay et Maxim, 2012). Si la rupture id&eacute;ologique et paradigmatique est consomm&eacute;e avec les acteurs de la soci&eacute;t&eacute; civile, les actions que nous avons pu observer de la part des chercheurs engag&eacute;s et des collectifs citoyens traduisent <i>a contrario</i> une volont&eacute; de d&eacute;passer les pol&eacute;miques &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre autour du glyphosate pour faire en sorte que la controverse r&eacute;investisse son champ et dans son espace discursif d&rsquo;origine. Dans ces contextes, l&rsquo;information est bien la pierre d&rsquo;achoppement des conflits mais elle traduit aussi des conceptions de la sph&egrave;re publique&nbsp;qui s&rsquo;opposent. D&rsquo;un c&ocirc;t&eacute;, des syst&egrave;mes en charge de l&rsquo;&eacute;valuation et la gestion des risques, promoteur de dispositifs techniques et tenant d&rsquo;un &laquo;&nbsp;agir communicationnel&nbsp;&raquo; (Habermas, 1987) qui permettrait de mati&egrave;re normative voire illusoire d&rsquo;arriver &agrave; une entente et une intercompr&eacute;hension entre les parties quand bien m&ecirc;me on nie et on dissimule des rapports de forces sous-jacents (Ballarini, 2012). De l&rsquo;autre, des acteurs qui se sont construits dans la lutte (Neveu, 2011), pour faire advenir la &laquo;&nbsp;v&eacute;rit&eacute;&nbsp;&raquo; scientifique face &agrave; des technologies contest&eacute;es (Arendt, 2013&nbsp;; Stein, 2020), et pour qui l&rsquo;information reste <i>ce par quoi</i>, <i>ce contre quoi</i> et <i>ce pour quoi</i> on se bat. </span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <div style="page-break-after: always"><span style="display: none;">&nbsp;</span></div> <p>&nbsp;</p> <h2 style="margin-top:3px"><span style="font-size:13pt"><span style="break-after:avoid"><span calibri="" light="" style="font-family:"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal">R&eacute;f&eacute;rences </span></span></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">AUTEUR, 2015</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">AUTEUR, 2018</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">AUTEUR, 2020</span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">AUTEUR, 2021</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">A&Iuml;M, O., &laquo;&nbsp;La transparence rendue visible. M&eacute;diations informatiques de l&rsquo;&eacute;criture&nbsp;&raquo;, <i>Communication &amp; Langages</i> 147 (1), 2006.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">AMOSSY, R., et BURGER, M., &laquo;&nbsp;Introduction : la pol&eacute;mique m&eacute;diatis&eacute;e&nbsp;&raquo;, <i>Semen. Revue de s&eacute;mio-linguistique des textes et discours</i>, n<sup>o</sup> 31 (avril), 2011.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">ANSES, &laquo;&nbsp;Saisine 2012-SA-0227 Relatif &agrave; l&rsquo;&eacute;tude de S&eacute;ralini et al. (2012) &laquo; Long term toxicity of a ROUNDUP herbicide and a ROUNDUP-tolerant genetically modified maize &raquo; Audition du 10 octobre 2012 (s&eacute;ance du matin).&nbsp;&raquo; 2012.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">APPEL, V., MASSOU, L., et BOULANGER, H., <i>Les dispositifs d&rsquo;information et de communication</i>, De Boeck Sup&eacute;rieur, Paris, 2010.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">ARENDT, H., <i>La crise de la culture: Huit exercices de pens&eacute;e politique</i>, Gallimard, Paris, 2013</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">BADOUARD, R., <i>Le D&eacute;senchantement de l&rsquo;Internet: D&eacute;sinformation, Rumeur et Propagande</i>, &nbsp;FYP &Eacute;ditions, Limoges, 2017.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">BALLARINI, L., &laquo; Espace public &raquo; et recherche critique : pourquoi se m&eacute;fier d&rsquo;un concept passe-partout&raquo;, <i>80 &egrave;me congr&egrave;s de l&rsquo;Association francophone pour le savoir (Acfas) : O&ugrave; (en) est la critique en communication ? , Association francophone pour le savoir (Acfas), May 2012, Montr&eacute;al</i>, 2012.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">BECK, U., <i>La soci&eacute;t&eacute; du risque. Sur la voie d&rsquo;une autre modernit&eacute;</i>. Flammarion, Paris, 2008.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">BOURDIEU, P., &laquo;&nbsp;Le champ scientifique&nbsp;&raquo;, <i>Actes de la Recherche en Sciences Sociales</i> 2 (2), 1976.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">BOURDIEU, P., <i>Les usages sociaux de la science</i>, Editions Qu&aelig;, Paris, 1997. </span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">BRONNER, G., <i>La d&eacute;mocratie des cr&eacute;dules</i>, PUF, Paris, 2013.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">CALLON, M., LASCOUMES, P., et BARTHE, Y., <i>Agir dans un monde incertain: essai sur la d&eacute;mocratie technique</i>, Editions du Seuil, Paris, 2001.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">CARLINO, V., et STEIN, M., <i>Les paroles militantes dans les controverses environnementales</i>. PUN-Editions universitaires de Lorraine, Nancy, 2019.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">CARSON, R., <i>Silent spring</i>. 40th anniversary ed., 1st Mariner Books ed., Boston, 2002</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">CATELLANI, A., LIBAERT, T., HAMBURSIN, C., et CRUCIFIX, A., <i>La communication transparente l&rsquo;imp&eacute;ratif de la transparence dans le discours des organisations</i>, Presses universitaires de Louvain, Louvain-La-Neuve, 2015.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">CATELLANI, A., PASCUAL ESPUNY, C., PUDENS MALIBABO L., et JALENQUES VIGOUROUX, B., &laquo;&nbsp;Post-normal science and environmental communication: Talking about risk, uncertainty and controversies&nbsp;&raquo;. In <i>7th European Communication Conference - Centers and Peripheries: Communication, Research, Translation - ECREA congress</i>. Lugano, Switzerland, 2018.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">CHARENTE LIBRE, &laquo;&nbsp;Environnement: la Charente positive au glyphosate&nbsp;&raquo;. <i>Charente Libre</i>, 17 mai 2019.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">CHATEAURAYNAUD, F., <i>Argumenter dans un champ de forces: essai de balistique sociologique</i>, P&eacute;tra, Paris, 2011.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">COMBY, J-B., &laquo;&nbsp;Cr&eacute;er un climat favorable : valorisation publique, m&eacute;diatisation et appropriations au quotidien.&nbsp;&raquo; Th&egrave;se de sciences sociales en information et communication., Institut Fran&ccedil;ais de Presse / Universit&eacute; Paris 2, 2008.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">CONNOLLY, A., COGGINS, Marie A., et KOCH, Holger M., &laquo;&nbsp;Human Biomonitoring of Glyphosate Exposures: State-of-the-Art and Future Research Challenges&nbsp;&raquo;, <i>Toxics</i> 8 (3), 2020.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">CONNOLLY, A., KOSLITZ, S., BURY, D., BR&Uuml;NING, T., CONRAD, A., KOLOSSA-GEHRING, M., COGGINS, M., A., et KOCH, H. M., &laquo;&nbsp;Sensitive and Selective Quantification of Glyphosate and Aminomethylphosphonic Acid (AMPA) in Urine of the General Population by Gas Chromatography-Tandem Mass Spectrometry&nbsp;&raquo;, <i>Journal of Chromatography. B, Analytical Technologies in the Biomedical and Life Sciences</i> 1158 (novembre), 2020.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">DAGENAIS, B., &laquo;&nbsp;La grande entreprise, une communication d&eacute;tourn&eacute;e : Du blanchiment vert &agrave; la poursuite b&acirc;illon&nbsp;&raquo;. In <i>Contredire l&rsquo;entreprise : Actes du colloque de Louvain-la-Neuve, 23 octobre 2009</i>, Presses universitaires de Louvain, Louvain-La-Neuve, 2010.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">DAGENAIS, B., &laquo;&nbsp;‪L&rsquo;ambigu&iuml;t&eacute; du discours public de l&rsquo;entreprise : entre g&eacute;n&eacute;rosit&eacute; et mensonge‪&nbsp;&raquo;, <i>Communication Organisation,</i> n&deg; 47 (1), 2015.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">D&rsquo;ALMEIDA, N., <i>La soci&eacute;t&eacute; du jugement : essai sur les nouveaux pouvoirs de l&rsquo;opinion</i>. Armand Colin, Paris, 2007.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">DAVIES, T., et FRANK, M., &laquo;&nbsp;&ldquo;There&rsquo;s no such thing as raw data&rdquo;: exploring the socio-technical life of a government dataset&nbsp;&raquo;. In <i>Proceedings of the 5th Annual ACM Web Science Conference</i>, 2013.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">DIJK, T. V., &laquo;&nbsp;Politique, Id&eacute;ologie et Discours&nbsp;&raquo;, <i>Semen. Revue de s&eacute;mio-linguistique des textes et discours</i>, n<sup>o</sup> 21, 2006.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">DOUTREIX, M-N., &laquo;&nbsp;La fausse information au regard des vertus &eacute;pist&eacute;miques de Wikip&eacute;dia&nbsp;&raquo;, <i>Le Temps des medias</i> n&deg; 30 (1), 2018.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">ECO, U., <i>La guerre du faux</i>. Grasset, Paris, 2008.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">EFSA, &quot;L&rsquo;EFSA fournit &agrave; S&eacute;ralini et al. des donn&eacute;es sur le ma&iuml;s GM NK603&quot;, [Communiqu&eacute; de presse]. http://www.efsa.europa.eu/fr/press/news/121022.htm, 2012.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">FOUCART, S., &laquo;&nbsp;Glyphosate : les autorit&eacute;s sanitaires ont plagi&eacute; Monsanto&nbsp;&raquo;, <i>Le Monde.fr</i>, 15 janvier 2019.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">FOUCART, S., et HOREL, S., &laquo;&nbsp;Glyphosate : Monsanto tente une derni&egrave;re man&oelig;uvre pour sauver le Roundup&nbsp;&raquo;. <i>Le Monde.fr</i>, 18 octobre 2017. </span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">FOUCART, S., HOREL, S., et LAURENS, S., <i>Les gardiens de la raison: enqu&ecirc;te sur la d&eacute;sinformation scientifique</i>. La D&eacute;couverte, Paris, 2020.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">FOUCAULT, M., <i>La volont&eacute; de savoir</i>. <i>Histoire de la sexualit&eacute;</i>, Gallimard, Paris, 1997.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">FOUCAULT, M., <i>Le gouvernement de soi et des autres, Tome 2 : Le Courage de la V&eacute;rit&eacute;</i>. Seuil, Paris, 2009a.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">FOUCAULT, M., <i>L&rsquo;ordre du discours: Le&ccedil;on inaugurale au Coll&egrave;ge de France prononc&eacute;e le 2 dećembre 1970</i>, Gallimard, Paris, 2009a.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">GILBERT, C., &laquo;&nbsp;La fabrique des risques&nbsp;&raquo;, <i>Cahiers internationaux de sociologie</i> n&deg; 114 (1), 2003.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">GILBERT, C., &laquo;&nbsp;De l&rsquo;affrontement des risques &agrave; la r&eacute;silience. Une approche politique de la pr&eacute;vention&nbsp;&raquo;, <i>Communication &amp; langages</i> N&deg; 176 (2), 2013.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">GORIA, S., et KNAUF, A., &laquo;&nbsp;Le m&eacute;diateur de l&rsquo;information et de l&rsquo;innovation, &eacute;mergence d&rsquo;un personnel essentiel &agrave; l&rsquo;intelligence de l&rsquo;entreprise&nbsp;&raquo;, Confere 2006 - Colloque Conception Innovation, ENSAM, Jul 2006.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">GRUNIG, J. 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Erlbaum Associates, Hillsdale, N.J, 1992.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">HABERMAS, J., <i>Th&eacute;orie de l&rsquo;agir communicationnel, tome 1 : Rationalit&eacute; de l&rsquo;action et rationalisation de la soci&eacute;t&eacute;,</i> Fayard, Paris,<i> </i>1987.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">HARBULOT, C., et MARCON C., &laquo;&nbsp;Intelligence &eacute;conomique et d&eacute;veloppement durable : deux mondes &agrave; part&nbsp;&raquo;, <i>Revue internationale d&rsquo;intelligence &eacute;conomique</i> Vol. 9 (1), 2017.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">HUYGHE, F-B., &laquo;&nbsp;D&eacute;sinformation : armes du faux, lutte et chaos dans la soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;information&nbsp;&raquo;, <i>S&eacute;curit&eacute; globale</i> N&deg; 6 (2), 2016.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">JAS, N., <i>Agnotologie</i>, Presses de Sciences Po, Paris, 2015. </span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">JEANNERET, Y., &laquo;&nbsp;L&rsquo;affaire Sokal : comprendre la trivialit&eacute;&nbsp;&raquo;, <i>Communication &amp; Langages,</i> 118 (1), 1998.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">JEANNERET, Y., <i>Y-a-t-il (vraiment) des technologies de l&rsquo;information</i>, Presses universitaires du Septentrion, Paris, 2007.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">JEANNERET, Y., &laquo;&nbsp;Une volont&eacute; de savoir au crible d&rsquo;une querelle m&eacute;diatique&nbsp;&raquo;. <i>Communication langages</i> N&deg; 166 (4), 2010.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">JEANNERET, Y., <i>Critique de la trivialit&eacute; : les m&eacute;diations de la communication, enjeu de pouvoir</i>, &Eacute;ditions Non standard, Paris, 2014.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">KERBRAT-ORECCHIONI, C., <i>Le discours pol&eacute;mique : Centre de recherches linguistiques et s&eacute;miologiques de Lyon,</i> Presses Universitaires de Lyon, Lyon, 1980.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">KUHN, T. S., <i>The structure of scientific revolutions</i>, The University of Chicago Press, London, 2012.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">KUNTZ, M. <i>L&#39;Affaire S&eacute;ralini, l&#39;impasse d&#39;une science militante</i>, Fondapol, Paris, 2019.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">KUNTZ, M., <i>Glyphosate, le bon grain et l&rsquo;ivraie</i>, Fondapol, Paris, 2020.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">LATOUR, B., <i>La science en action: introduction &agrave; la sociologie des sciences</i>, La D&eacute;couverte / Poche, Paris, 2010.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">LATOUR, B., &laquo;&nbsp;Que la bataille se livre au moins &agrave; armes &eacute;gales&nbsp;&raquo;, <i>Controverses climatiques, sciences et politiques</i>, 7, Presses de Sciences Po, Paris, 2012.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">LEMIEUX, C., &laquo;&nbsp;&Agrave; quoi sert l&rsquo;analyse des controverses ?&nbsp;&raquo;, <i>Mil neuf cent. Revue d&rsquo;histoire intellectuelle</i> 25 (1), 2007.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">LIBAERT, T., <i>La transparence en trompe-l&rsquo;&oelig;il</i>, &nbsp;Descartes &amp; cie, Paris, 2003.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">LIBAERT, T., et ALLARD-HUVER, F., &laquo;&nbsp;La communication sur les sujets sensibles au prisme des sciences de l&rsquo;information et de la communication&nbsp;&raquo;, <i>Communiquer. Revue de communication sociale et publique</i>, n<sup>o</sup> 11 (f&eacute;vrier), 2014. </span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">MATHE, G., &laquo;&nbsp;Glyphosate : les &ldquo; pisseurs &rdquo; de l&rsquo;Indre tous positifs&nbsp;&raquo;. <i>La Nouvelle R&eacute;publique</i>, 7 juin 2019. </span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">MAUGER-PARAT, M., et PELIZ, A-C., &laquo;&nbsp;Controverse, pol&eacute;mique, expertise : trois notions pour aborder le d&eacute;bat sur le changement climatique en France&nbsp;&raquo;, <i>VertigO - la revue &eacute;lectronique en sciences de l&rsquo;environnement</i>, n<sup>o</sup>13, 2013.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">MAXIM, L., BLANCHEMANCHE, S., GRABAR, N., et VAN DER&nbsp;SLUIJS, J., &laquo;&nbsp;Analyser la qualit&eacute; de l&rsquo;&eacute;valuation des risques : l&rsquo;exemple des perturbateurs endocriniens&nbsp;&raquo;, <i>Natures Sciences Societes</i>, 4, 2017.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">MERTON, R. K., <i>The Sociology of Science: Theoretical and Empirical Investigations</i>. University of Chicago Press, 1973.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">MOATTI, A., <i>Alterscience: postures, dogmes, id&eacute;ologies</i>, Odile Jacob, Paris, 2013.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">MONSANTO, &quot;Monsanto Email Re : FW : SCIENTIFIC OUTREACH COUNCIL MEETING&quot;, MONGLY00904009- MONGLY00904011, https://www.baumhedlundlaw.com/documents/pdf/monsanto-documents-2/mongly00904009-revised-redactions.pdf, 1999.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">MONSANTO, &quot;Monsanto Email Re: Question/Info&quot;, MONGLY02628575-MONGLY02628576, https://www.baumhedlundlaw.com/documents/pdf/monsanto-documents-2/mongly02628575-mongly02628576.pdf, 2001.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">NEVEU, E., <i>Sociologie des mouvements sociaux</i>, La D&eacute;couverte, Paris, 2011.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">ORESKES, N., et CONWAY, E. M., <i>Merchants of Doubt: How a Handful of Scientists Obscured the Truth on Issues from Tobacco Smoke to Global Warming</i>. Bloomsbury Press, New York, 2011.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">PENET, P., &laquo;&nbsp;Fake science et ignorance strat&eacute;gique : retour sur les r&eacute;centes controverses autour de l&rsquo;aust&eacute;rit&eacute; et du glyphosate&nbsp;&raquo;, <i>Etudes de communication,</i> n&deg; 53 (2), 2019.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">PROCTOR, R. N., <i>Golden holocaust: la conspiration des industriels du tabac</i>, Des Equateurs, Paris, 2014.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">RENNES, J., &laquo;&nbsp;‪Les controverses politiques et leurs fronti&egrave;res‪&nbsp;&raquo;, <i>Etudes de communication</i> n&deg; 47 (2), 2016.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">RiskMonger. &laquo;&nbsp;Greed, Lies and Glyphosate: The Portier Papers&nbsp;&raquo;. <i>The Risk-Monger</i> (blog). 13 octobre 2017. https://risk-monger.com/2017/10/13/greed-lies-and-glyphosate-the-portier-papers/</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">ROQUEPLO, P., <i>Entre savoir et d&eacute;cision, l&rsquo;expertise scientifique</i>, &Eacute;ditions Qu&aelig;, Paris, 1997.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">ROSNAY, DULONG DE M., et MAXIM, L., &laquo;&nbsp;L&rsquo;ineffectivit&eacute; du droit d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information environnementale sur les risques chimiques&nbsp;&raquo;, <i>Hermes, La Revue</i> n&deg; 64 (3), 2012.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">ROTHSTEIN, H., &laquo;&nbsp;Neglected risk regulation: The institutional attenuation phenomenon&nbsp;&raquo;. <i>Health, Risk &amp; Society</i> 5 (1), 2003.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">SIMONNOT, B., &laquo;&nbsp;&Eacute;valuer l&rsquo;information&nbsp;&raquo;. <i>Documentaliste-Sciences de l&rsquo;Information</i> Vol. 44 (3), 2007.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">STEIN, M., &laquo;&nbsp;Comment une information trompeuse s&rsquo;impose dans le discours dominant : le cas d&rsquo;une &eacute;nergie fossile devenue &rdquo;&eacute;nergie verte&rdquo;&nbsp;&raquo;. In <i>Colloque international Fake news, rumeurs, intox... Strat&eacute;gies et vis&eacute;es discursives de la d&eacute;sinformation</i>, 2018.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">UMBHAUER, G., &laquo;&nbsp;De l&rsquo;amiante au chrysotile, une &eacute;volution strat&eacute;gique de la d&eacute;sinformation&nbsp;&raquo;, <i>Revue d&rsquo;&eacute;conomie industrielle</i>, n<sup>o</sup> 131 (septembre), 2010.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">VANDERBIEST, N. &laquo;&nbsp;La science dans la construction de l&eacute;gitimit&eacute; dans la communication d&rsquo;acceptabilit&eacute;. Le cas du Glyphosate&nbsp;&raquo;, In <i>Le r&ocirc;le de l&rsquo;argument scientifique en communication sensible</i>, Acad&eacute;mie des Controverses et de la Communication Sensible, 2019.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">VENISSE, N., et DUPUIS, A., &laquo;&nbsp;Glyphosate exposure in the general population&nbsp;&raquo;, <i>IATDMCT COMPASS</i> Sept. 2019, 2019.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">VOGEL, Sarah A. 2013. <i>Is it safe? </i><i>BPA and the struggle to define the safety of chemicals</i>. Berkeley: University of California Press.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">WOJCIK, S., &laquo;&nbsp;La d&eacute;mocratie &eacute;lectronique, mythe et r&eacute;alit&eacute;&nbsp;&raquo;, In <i>La d&eacute;mocratie. Histoire, th&eacute;ories, pratiques</i>, &eacute;dit&eacute; par Beno&icirc;t Richard et Jean-Vincent Holeindre, &Eacute;ditions Sciences Humaines, 2010.</span></span></p> <p class="Bibliographie2" style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">YU, H., et ROBINSON, D. G., &laquo;&nbsp;The New Ambiguity of &ldquo;Open Government&rdquo;&nbsp;&raquo;, UCLA Law Review, 8 ao&ucirc;t 2012, 2012.</span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p>