À une époque où il semble que la vision stratégique et la compréhension de la complexité du monde ont cédé le pas à l’absence de vision et à l’incapacité de définir le réel, faire l’étude du concept de l’intelligence économique, sous le prisme des défis qu’engendre la guerre économique, demeure d’une impérieuse nécessité. Fin de l’absence stratégique ou l’émergence d’une vision renouvelée du devenir des États et des sociétés face à la guerre économique, il faut, pour saisir toutes les nuances de ce débat, entreprendre une réflexion globale sur l’aporie du vide stratégique et ses implications sur l’intelligence économique. Les marchés contre l’État, l’euro contre le dollar, le yuan contre le dollar, la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, les sociétés transnationales contre leurs salariés et contre les États, les services de renseignements contre les entreprises dans une perpétuelle lutte d’espionnage industriel, les administrations fiscales contre les fraudeurs et les paradis fiscaux …; face à cette scène économique mondiale hyperconcurrentielle, les États se voient en train de renier les principes du libre-échange et les principes de l’ordre économique international au nom de la protection des intérêts économiques nationaux. L’une des premières réactions que les pays occidentaux ont adoptées face à l’agression de la Russie contre l’Ukraine a été d’imposer des sanctions économiques à la Russie. Cela démontre que l’économie est de plus en plus considérée comme une arme dans les relations internationales en particulier depuis la fin de la guerre froide. Cela révèle également le fait que l’économie est devenue un espace de conflictualité résultant d’une guerre devenue hors limite, au sens où la guerre a outrepassé l’espace purement militaire pour investir des domaines tels que l’économie, le commerce, la culture, les médias… Les sanctions économiques donnent ainsi corps à cette maxime de Sun Tzu selon laquelle « l’excellence suprême consiste à briser la résistance de l’ennemi sans combattre » ? Toutefois, dans un champ économique et commercial devenu un domaine d’une guerre économique qui s’est internationalisée les sanctions économiques demeurent l’un des aspects les plus violents et extrêmes de la guerre économique afin de contraindre l’adversaire sans recourir ou à défaut de recourir à la force militaire. Outre cette dimension coercitive des relations économiques, dans une guerre économique mondialisée les acteurs économiques nationaux et privés usent de moyens divers, et plus conventionnels, à l’image du renseignement économique, de l’intelligence économique, de la sécurité économique afin de gagner des parts de marché ou autre gain économique. À une époque de vives tensions commerciales entre la Chine, les États-Unis, l’Europe, la Russie et autres puissances économiques dans quelle mesure l’intelligence économique constitue-t-elle un enjeu stratégique pour l’Afrique en particulier dans un contexte de guerre économique mondialisée ? Sur ces entrefaites, on propose de comprendre dans notre article les défis qui se posent aux politiques de l’intelligence économique en Afrique.  Le premier point de notre intervention aura donc pour objectif d’analyser le défi que pose le vide stratégique, c’est-à-dire l’absence de vision stratégique dont l’intelligence économique en est l’expression, à la mise en &oelig;uvre de l’intelligence économique en Afrique. Dans le deuxième point on propose de comprendre comment l’intelligence économique peut permettre aux États africains et globalement à l’ensemble des acteurs économiques du continent, puisque le fondement de l’intelligence économique est d’être une dynamique collective, de relever les défis de la mondialisation, en tant qu’arène où se déroule la guerre économique, et ainsi avoir des avantages et de gagner en agilité dans cette scène économique mondiale hyperconcurrentielle et prédatrice. Le troisième est dernier point de notre intervention vise à étudier le défi, à la mise en &oelig;uvre de l’intelligence économique, que pose le pan criminel de la guerre économique. Le vide stratégique, la mondialisation marchande et économique hyperconcurrentielle et la criminalité transnationale organisée, tels sont les trois défis que pose la guerre économique à l’intelligence économique est que notre intervention propose d’étudier. L’intelligence économique aux défis du vide stratégique Le terme intelligence dérive du nom latin intelligentia est désigne le fait de comprendre, saisir, apprécier. Le mot intelligence est parvenu à la langue française au XIIe siècle dans le sens de « faculté de comprendre »<a href="#_edn1" name="_ednref1" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[1]</a> (Jean Mafart, 2018 : 472). Dans le monde anglo-saxon, le terme intelligence signifie le renseignement. Par un effet d’enrichissement de la langue le mot intelligence dans sa signification anglaise est revenu dans la langue française sous la forme de l’expression intelligence économique. Le flou qui entoure le sens de cette expression résulte donc du fait que le mot intelligence est employé dans son sens anglais pour signifier renseignement économique. L’intelligence économique recouvre « l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution, en vue de son exploitation, de l’information utile aux acteurs économiques »<a href="#_edn2" name="_ednref2" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[2]</a> (Jean Mafart, 2018 : 473). Le lexicon du Financial Times précise que l’intelligence économique regroupe différentes notions et pratiques : « le renseignement concurrentiel, la sécurité économique, la gestion du risque, l’influence, la diplomatie publique, le soft Power (gouvernement), la diplomatie économique (entreprise) »<a href="#_edn3" name="_ednref3" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[3]</a> (Jean Mafart, 2018 : 473). La quintessence de l’intelligence économique est de fournir aux décideurs économiques une information stratégique, toutefois elle demeure tributaire de ce dont les décideurs vont en faire. En d’autres termes l’intelligence économique est soumise à la présence d’une vision stratégique<a href="#_edn4" name="_ednref4" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[4]</a>, cependant à l’ère du vide stratégique<a href="#_edn5" name="_ednref5" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[5]</a> (Baumard, 2012 : 16) cette dernière fait défaut aux acteurs économiques publics ou privés. Par conséquent il nous incombe la responsabilité de raviver ce débat ontologique. Au vide stratégique et à la guerre cognitive<a href="#_edn6" name="_ednref6" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[6]</a> (Baumard, 2012 : 16) que nous nous livrons à nous-mêmes, il nous faut opposer un plein stratégique qui ne peut se faire que par la présence d’une doctrine, d’une vision stratégique et d’un modèle. Cela va nous permettre d’outrepasser nos certitudes et notre vision barricadée dans un présentéisme, qui par son carcan réduisent les décideurs à ne gérer que les problèmes quotidiens. Toutefois, le XXIe siècle ne semble devenir qu’une inlassable répétition et accumulation d’une même crise économique globale. Il semble que nous sommes à l’ère qu’appréhendait le philosophe Kolakowski, une ère qui fait l’éloge de l’inconséquence où nous sommes alors assénés par « le sentiment permanent de notre erreur possible »<a href="#_edn7" name="_ednref7" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[7]</a> (Joanna NOWICKI, 2017: 16). Une époque d’incertitude où les événements se jouent des gouvernements, des politiciens et des experts qui se trouvent impuissants devant l’inéluctabilité de ces crises, et se résignent à l’impossibilité d’un retour en arrière ou de la possibilité d’un changement<a href="#_edn8" name="_ednref8" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[8]</a> (Baumard, 2012 : 15). Une ère des permacrises et des polycrises. La crise pandémique et la crise climatique que nous vivons sont le prélude à une remise en cause de la mondialisation économique et commerciale. Ainsi, le raccourcissement des chaînes de valeur et une crise énergétique résultant d’une augmentation des prix de l’énergie et un passage nécessaire vers les énergies décarbonées condition sine qua non pour la diminution du changement climatique exige des acteurs économiques africains une adaptabilité de leur tissu économique, industriel et commercial pour parer à ces crises. Pourquoi ce vide stratégique ? Car nous sommes dans l’ère où la menace, qu’elle soit de nature économique, sécuritaire ou autre, «  entre dans l’échelle de la déraison, elle devient paralysante et abrutissante ». Ceci fait qu’il n’est plus besoin pour les gouvernements et les dirigeants d’entreprises « dès lors d’être plus habile »<a href="#_edn9" name="_ednref9" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[9]</a> (Baumard, 2012 : 16). Ce qui implique que désormais, selon Philippe Baumard, la véritable menace c’est la guerre cognitive qu’on se livre à nous-mêmes<a href="#_edn10" name="_ednref10" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[10]</a> (Baumard, 2012 : 14). Ainsi, malgré le fait que l’époque contemporaine se caractérise par une abondance et une facilité à recueillir des renseignements qu’ils soient d’ordre militaire, politique ou économique<a href="#_edn11" name="_ednref11" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[11]</a> (Baumard, 2012 : 13), les acteurs économiques, à défaut d’une préparation et d’une profondeur stratégique, sont incapables d’en tirer parti. La crise de la penser stratégique questionne aussi notre rapport au temps stratégique puisque dans un capitalisme de la vitesse les dirige économiques ne parviennent à saisir la nature et la porter des actions qu’ils ont entreprises que lorsque ces derniers sont achevés<a href="#_edn12" name="_ednref12" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[12]</a> (Baumard, 2012 : 59). Toute action de prévision devient ainsi hasardeuse, ce qui fait que les responsables d’entreprises, en majorités, n’ont qu’une vision approximative de leur propre industrie<a href="#_edn13" name="_ednref13" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[13]</a> (Baumard, 2012 : 59). Les responsables d’entreprises administrent de ce fait des organisations imaginaires avec des données imaginaires<a href="#_edn14" name="_ednref14" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[14]</a> (Baumard, 2012 : 59). Les États et les entreprises sont dépassés par le phénomène de la globalisation qui a réduit le coût et le temps des échanges commerciaux et puisqu’aucune barrière ne peut s’opposer à cette circulation vertigineuse des marchandises, il ne reste pour les États et les entreprises que d’adopter deux stratagèmes : la préemption et la domination<a href="#_edn15" name="_ednref15" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[15]</a> (Baumard, 2012 : 60). La préemption implique que l’acteur économique, qu’il soit public ou privé, doit préserver constamment son avance sur ses concurrents<a href="#_edn16" name="_ednref16" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[16]</a> (Baumard, 2012 : 60). Une avancée qui peut être technologique, mais surtout informationnelle puisque ce sont les acteurs économiques qui parviennent à obtenir les informations stratégiques le plus rapidement qui garantissent leur supériorité au sein du marché, d’où l’importance qu’accorde les acteurs économiques publics et privés à l’intelligence économique. Le stratagème de la domination mise en &oelig;uvre par la coercition ou la dissuasion vise à garantir à l’acteur économique « une position de marché »<a href="#_edn17" name="_ednref17" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[17]</a> (Baumard, 2012 : 60). L’intelligence économique aux prises d’une mondialisation économique hyperconcurrentielle et prédatrice L’ordre de la scène économique mondiale est, également, bouleversé par la révolution dans les technologies de l’information. Désormais, l’information devient l’arme la plus efficace dans la guerre économique que se livrent les acteurs économiques étatiques et privés, une arme dont l’importance s’accentue avec le dévoiement et la radicalisation de la concurrence économique. Une concurrence dont le sens n’est plus celui de contribuer avec d’autres acteurs économiques au développement, mais à « capter le plus de marchés possible pour neutraliser, voire tuer son concurrent »<a href="#_edn18" name="_ednref18" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[18]</a> (Ali Laidi, 2014: 12). Dans ce sens l’information devient la clé de voûte de la guerre économique dont les vainqueurs sont ceux qui maîtrisent la collecte et l’analyse des informations stratégiques sur leur environnement économique et concurrentiel. La stratégie de la guerre de basse intensité qui est une stratégie de confrontation entre pays, mais qui se déroule sous le seuil d’une confrontation militaire, marque un tournant dans les stratégies de défenses des États et résulte d’un refus du coût humain, matériel et économique d’une confrontation militaire de haute intensité. Cette leçon des guerres d’aujourd’hui s’ajoute aux leçons des crises de nos jours. Ces leçons sont celles des relégués de la mondialisation : les frontières, la souveraineté et l’État. Avec la mondialisation économique et marchande, les frontières, la souveraineté nationale et l’État ont été relégués au rang des notions en sursis et des entités surannées et obsolètes condamnées à une disparition inévitable et remplacées par la gouvernance des flux et des réseaux. Avec la crise pandémique du la Covid-19 et la crise sécuritaire de la guerre en Ukraine on assiste au réveille des frontières, au retour de la souveraineté nationale et le sursaut de l’État, et des notions telles que le protectionnisme économique, la souveraineté économique et la préférence nationale ont le vent en poupe. Ces crises nous rappel renvoi à notre dépendance à la mondialisation des échanges. Ne plus avoir de stock stratégique, la concentration et la monopolisation de la production d’un élément que se soit par exemple dans le domaine médical (la monopolisation de la production mondiale de paracétamol par la Chine) ou dans le domaine technologique (la concentration de la production des semi-conducteurs dans des pays comme le Taiwan, le Japon et la Coré du sud) sont les résultats d’une perte de la souveraineté économique et industrielle des pays. Les pays africains sont en outre sujets à une crise de leurs souverainetés alimentaires résultant d’une forte dépendance pour les importations de produit agricole et d’une grande diminution de leur capacité de production agricole causée par les méfaits du réchauffement climatique.   Nous sommes ainsi dans une ère stratégique où la guerre investit tous les espaces d’existence humaine notamment les domaines traversés par des considérations de compétitivité et de puissance à l’image de l’économie. En d’autres termes, l’économie est désormais l’espace et l’enjeu d’une troisième guerre mondiale où les pays africains doivent en premier lieu identifier les adversaires les plus redoutables et les pays les plus précurseurs dans le domaine de l’usage de l’intelligence économique dans cette guerre économique. Dans ce domaine les États-Unis, le Japon et l’Allemagne sont des leaders en matière d’intelligence économique grâce à la force du collective qui permet une forte coopération, notamment dans l’échange d’information, entre le public et le privé afin par exemple de mettre en &oelig;uvre une stratégie nationale de sécurité économique efficace afin de protéger ses secteurs stratégiques contre de la concurrence étrangère déloyale (les pratiques du dumping) et empêcher l’acquisition d’entreprises nationales par des fonds étrangers<a href="#_edn19" name="_ednref19" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[19]</a>. Contrairement à une approche plus feutrée de la guerre économique adoptée par le Japon et l’Allemagne, les États-Unis mettent en &oelig;uvre depuis plus de 20 ans une stratégie de guerre économique plus agressive avec l’arme juridique de l’extraterritorialité du droit américain pour sanctionner les entreprises étrangères pour fait de corruption dans l’optique de les déstabiliser et faciliter ainsi leurs acquisitions<a href="#_edn20" name="_ednref20" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[20]</a>. Outre ces voies légales, le dispositif de guerre économique américain inclut également des mécanismes relevant du soft Power américain (universités américaines, think tanks, le cinéma, la production culturelle, les médias d’information, etc.), mais aussi des mécanismes à la limite de l’illégalité avec le recours à l’espionnage économique pratiqué par les services de renseignement américain<a href="#_edn21" name="_ednref21" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[21]</a>. L’intelligence économique qui par essence est une activité collective, qui ne peut se faire sont une forte synergie public-privé, dont l’objectif est de gagner en dynamisme et en agilité grâce, comme le terme intelligence le sous-entend, un usage stratégique de l’information. Le terme intelligence correspond à son sens premier qui est celui de renseignement et renvoi aussi à sa signification originelle à savoir lire entre les lignes (en latin inter-legere)<a href="#_edn22" name="_ednref22" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[22]</a>. Les notions clés de l’intelligence économique sont donc : la sécurité économique et le renseignement ouvert qui se base sur une veille informationnelle et un management des connaissances qui vise, outre faire circuler les informations, à assembler, traité, analyser, produire et fournir aux décideurs un renseignement donc une information stratégique et des connaissances opérationnelles<a href="#_edn23" name="_ednref23" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[23]</a>. L’intelligence économique relève ainsi d’une culture du renseignement ouvert est donc des méthodes de recueille d’information légale. La culture de l’intelligence économique permet ainsi aux acteurs économiques de s’armer des outils nécessaires à la compétitivité économique qui réside en particulier dans la capacité de captation des informations avant les autres concurrents, la capacité d’innover, de verrouiller un marché, de dicter la norme<a href="#_edn24" name="_ednref24" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[24]</a>… Cette agilité est ce qui a permis au  GAFAM et les BATX de dominer le marché des technologies d’information. L’intelligence économique peut être ainsi considérée comme la réponse organisationnelle à l’émergence d’une société du savoir<a href="#_edn25" name="_ednref25" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[25]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 10). Une société fondée sur sa capacité à maîtriser et à analyser les milliards de données personnelles et professionnelles générées par les millions des utilisateurs des nouveaux moyens de communication<a href="#_edn26" name="_ednref26" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[26]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 10). Ce marché des données personnelles, dominé par les GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon), puise dans les nouvelles mines du XXIe siècle : les Big data. Ces centres de stockage permettent le traitement, la diffusion et la vente des données personnelles<a href="#_edn27" name="_ednref27" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[27]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 10). L’objectif de l’intelligence économique est d’être une pratique systématique adoptée par les acteurs économiques afin de pouvoir organiser la collecte et l’exploitation des gisements d’information numérique, dans le dessein d’en tirer un avantage concurrentiel et un moyen d’anticipation des actions et des décisions dans le domaine social, économique et politique<a href="#_edn28" name="_ednref28" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[28]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 10). Ceci fait de l’intelligence économique un mécanisme de traitement de l’information dans l’optique de générer de nouveaux savoirs<a href="#_edn29" name="_ednref29" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[29]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 10). Le processus de l’intelligence économique se réalise selon trois grandes étapes : la vielle qui consiste dans la collecte et le traitement des informations pertinentes pour l’acteur économique ; la protection et la diffusion de ce savoir stratégique ; l’influence par la diplomatie économique, le soft Power, les masses médias et les réseaux sociaux<a href="#_edn30" name="_ednref30" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[30]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 17). Au sein des entreprises la mise en &oelig;uvre d’un processus d’intelligence économique est partagée entre l’ingénieur qui traite l’information, l’analyste qui la transforme en savoir stratégique, le manager qui la diffuse au sein de l’entreprise et la protège contre les tentatives d’espionnage économique, et le dirigeant de l’entreprise qui la détienne<a href="#_edn31" name="_ednref31" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[31]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 12). Toutefois, une pratique de l’intelligence économique demeure l’apanage des États et des grandes entreprises pour relever le défi de la globalisation et de l’hyperconcurrence mondiale<a href="#_edn32" name="_ednref32" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[32]</a>(Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 16).  Une notion dont l’existence fut longtemps limitée aux travaux du monde universitaire, la guerre économique se trouve être une réalité incontestable de la scène internationale. Une évolution déconcertante des relations internationales, puisque la croyance qui dominait les études économiques était que le commerce avait une vertu pacificatrice. Une évolution qui a conduit, en paraphrasant l’affirmation de Clausewitz, à ce que l’économie devient la poursuite de la guerre par d’autres moyens. En ce sens, la confrontation économique n’est plus uniquement un appui à la guerre, mais une instrumentalisation de la force en tant que telle<a href="#_edn33" name="_ednref33" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[33]</a> (Baumard et Christian Harbulot, 2017 : 439). La confrontation économique se distingue de la confrontation militaire puisqu’elle se manifeste à travers une domination économique permanente qui peut conduire à la pauvreté, à l’incapacité d’investissements nationaux ou étrangers et l’impossibilité d’un développement économique du pays ou sa stagnation dans un état continu de précarité et d’instabilité économique<a href="#_edn34" name="_ednref34" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[34]</a> (Baumard et Christian Harbulot, 2017 : 440). Certes, l’objectif de la guerre économique n’est pas identique à celui de la confrontation militaire, puisque la soumission économique ne se traduit pas, comme dans le cas d’une soumission militaire, par une remise en cause de l’intégrité territoriale ou de l’organisation politique<a href="#_edn35" name="_ednref35" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[35]</a> (Baumard et Christian Harbulot, 2017 : 440). Toutefois, les conséquences humaines et matérielles de la guerre économique peuvent être aussi lourdes que celles de la confrontation militaire. Les moyens de la guerre économique sont multiples on peut citer entre autres : les embargos économiques, les sanctions économiques et financières, les confiscations d’actifs et le gel des avoirs d’un pays ou de ses dirigeants, les dévaluations forcées de monnaie nationale, le détournement de savoirs techniques et économiques via le renseignement industriel et technologique ou le transfère de technologie, le monopole dans l’exploitation d’une ressource, la régulation unilatérales du commerce via des politiques protectionnistes et de sécurité économique. Ces moyens avec toutes les privations matérielles et financières ainsi que les obstacles qu’ils dressent contre la liberté inhérente à toute activité économique, engendrent des méfaits qui peuvent être aussi destructeurs que les armes lors d’une confrontation militaire<a href="#_edn36" name="_ednref36" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[36]</a> (Baumard et Christian Harbulot, 2017 : 445-446). La notion d’hyperconcurrence a été développée par Richard A. D’Aveni pour décrire la rapidité et l’agressivité qui sont à l’&oelig;uvre dans les dynamiques concurrentielles de l’ensemble des secteurs d’activité<a href="#_edn37" name="_ednref37" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[37]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 32). L’hyperconcurrence qui caractérise désormais les relations économiques au niveau national et mondial est le résultat de la mondialisation des échanges économiques, de la révolution dans les technologies de communication et les pratiques du dumping social avec une main-d'&oelig;uvre étrangère à faible coût<a href="#_edn38" name="_ednref38" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[38]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 32). L’environnement économique de l’ère de l’hyperconcurrence se caractérise par la flexibilité, le bouleversement et le changement intense dans les règles de la concurrence où l’agressivité et l’innovation permettent à de nouveaux acteurs économiques sur le marché d’éroder rapidement les avantages des grands acteurs établis<a href="#_edn39" name="_ednref39" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[39]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 32). L’économie contemporaine est une économie de flux (exportations, rentes, croissances, développements…) et de reflux (importations, crises…) ; une guerre sans stratégie, puisque dépourvue d’idéologie et d’homogénéité d’opinion ; une économie dont le dogme est désormais celui de la somatisation personnelle via l’écran plat, les réseaux sociaux et les différentes formes d’existence numérique<a href="#_edn40" name="_ednref40" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[40]</a> (Baumard, 2012 : 61). Dans une économie de l’attention, dont l’exemple saillant est le réseau social qui est fondé sur un modèle économique où c’est grâce à notre temps de navigation, en d’autres termes, notre duré d’attention qu’il génère ses revenus publicitaires et collecte nos données personnelles pour ensuite rendre la publicité plus personnalisée et faire durer encore notre attention, et dans se système chaque individu est devenu une petite manufacture à publicité dont les artisans de l’ombre sont les nouveaux chiffonniers numériques<a href="#_edn41" name="_ednref41" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[41]</a> (Baumard, 2012 : 61) . Au dam des grandes marques l’hyperconcurence jette dans un marché économique hystérique, ces nouveaux acteurs du numérique qui érodent les avantages des grands acteurs via leur quête « du clic, des visiteurs uniques, des pages vues, mesurent au millième de seconde la soumission volontaire au réseau social »<a href="#_edn42" name="_ednref42" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[42]</a> (Baumard, 2012 : 62). Dans une telle économique, un acteur économique, qu’il soit un État ou une entreprise, ne peut garantir ses avantages dans le marché grâce à une vision ou un plan stratégique, dès lors que la pertinence des prémices et des scénarii prisent lors de l’élaboration de la stratégie est remise en cause lors de l’étape de la réalisation des procédés imaginée<a href="#_edn43" name="_ednref43" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[43]</a> (Baumard, 2012 : 62).  En outre, les sciences de gestion sont incapables d’apporter la validité de leur propre existence, puisqu’il n’y a aucune preuve scientifique qu’une organisation possédant une stratégie économique est plus profitable qu’une organisation n’ayant aucune stratégie<a href="#_edn44" name="_ednref44" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[44]</a> (Baumard, 2012 : 62). En d’autres termes, dans un environnement instable la vertu performative fait désormais défaut aux plans stratégiques. L’Afrique, marché de plus de 1 milliard d’habitants, est ainsi le théâtre d'une guerre d'influence économique entre grandes puissances (Chine, États-Unis, France, Russie, Inde, Turquie) avec l'instauration du nouveau montra de la coopération économique avec les pays africains basée sur la coopération « d'égal à égal »<a href="#_edn45" name="_ednref45" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[45]</a>. Pour asseoir son influence sur le marché africain, la Chine, premier partenaire économique du continent, renonce aux 23 prêts sans intérêt pour 17 pays africains qui étaient arrivés à échéance à la fin de 2021<a href="#_edn46" name="_ednref46" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[46]</a>. Par cet acte la Chine s'efforce d'écarter cette accusation selon laquelle, Pékin fait de la dette un piège pour l'Afrique<a href="#_edn47" name="_ednref47" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[47]</a>. En effet, la dette a été le moyen le plus efficace des puissances occidentales afin de contrôler les économies africaines via les programmes d'ajustements structurels des institutions de Bretton Woods. L’endettement donne lieu à un cercle vicieux où les pays sont dans la capacité que de payer leurs fonctionnaires et le piège de la dette consiste à ce que les créanciers font des prêts de subsistance et non dans l'optique de créer le développement économique. Un endettement qui a conduit à la perte de contrôle de leur politique économique des pays africains soumis aux programmes d'ajustements structurels<a href="#_edn48" name="_ednref48" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[48]</a>. Le conditionnement des prêts par des politiques économiques de libéralisation et de privatisation est le Cheval de Troie pour permettre aux sociétés étrangères de contrôler les services et les secteurs économiques stratégiques : mines, transport, banque, énergie, port... Sous de multiples formes, les guerres et les conflits foisonnent en Afrique : groupe armé, trouble, banditisme, terrorisme... Une insécurité ayant en commun d'être une violence de nature politique dont l'instabilité politique et la faiblesse étatique en sont les principales causes. La guerre économique qui s'apparente à une forme de concurrence économique exacerbée, où même les moyens à la limite de légalité sont permis<a href="#_edn49" name="_ednref49" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[49]</a> est également l’une des formes de violence qui traverse le continent africain et se greffe aussi aux autres formes de violence. De ce fait, souvent le déterminant des affrontements politiques c’est le contrôle des matières premières<a href="#_edn50" name="_ednref50" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[50]</a>. En outre, la difficulté de l'Afrique dans l'arène de la guerre économique c'est que « l’Afrique ne transforme pas, ou peu, elle extrait, produite, elle n’a pas son indépendance énergétique et agricole. Elle est prisonnière de ses vieux démons issus de son histoire : corruption, mono-industrie, élites immuables, incapacité à choisir son modèle économique »<a href="#_edn51" name="_ednref51" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[51]</a>. Dans cette guerre économique internationale, les grandes puissances s’intéressent aux ressources naturelles, minières et énergétiques, relativement rares en dehors de l’Afrique et au marché africain avec son milliard de consommateurs. Une attention qui suscite de nombreuses interrogations notamment sur l’instauration en Afrique d’économie essentiellement de rente, encouragée par la croissance des importations des matières premières de la part de pays comme la Chine ou l’Inde<a href="#_edn52" name="_ednref52" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[52]</a> (François Lafargue, 2016: 68). Une situation qui conduit à l’émergence de mineroconflits d’une part et d’autre part à l’émergence d’État prédateur dont les dirigeants confisquent les profits de la rente issue de l’exportation des matières premières afin de maintenir leur régime<a href="#_edn53" name="_ednref53" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[53]</a> (Apoli Bertrand Kameni, 2016: 16). Dans cet environnement économique conflictuel, les acteurs économiques doivent mettre en &oelig;uvre les moyens dont ils disposent afin de se défendre contre la guerre économique. Au préalable il faudrait que les acteurs économiques prennent conscience de la réalité de la géopolitique des relations économiques mondiales et que cette guerre n’épargne personne, les États, les multinationales et même les TPE et PME<a href="#_edn54" name="_ednref54" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[54]</a> (Jean-Baptiste Noé; 2019: 41). Contrairement à la croyance d’une scène économique sans ennemi et libérée des frontières il faudrait que les acteurs économiques voient le monde économique tel qu’il soit, à savoir, un monde où les règles ne sont pas neutres et où un ordinateur, un téléphone portable, une clé USB, une messagerie électronique, un moteur de recherche ou des données stockées sur le Cloud sont des armes qui peuvent être utilisées contre eux<a href="#_edn55" name="_ednref55" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[55]</a> (Jean-Baptiste Noé; 2019: 41). Dans la guerre économique, les moyens de lutte des acteurs économiques peuvent être simples et de l’ordre même du bon sens. L’usage de messageries cryptées et des moteurs de recherche qui ne recourt pas à la collecte de données personnelles, la sécurisation informatique, via des logiciels antivirus, et la sécurisation physique (protection contre le vol des ordinateurs, des téléphones portables, des clés USB…) des outils informatiques de l’entreprise, font partie des gestes élémentaires de lutte contre les impactes de la guerre économique<a href="#_edn56" name="_ednref56" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[56]</a> (Jean-Baptiste Noé; 2019: 41). L’une des réponses face à cette guerre économique est de renforcer la coopération et l’intégration économique en Afrique ce qui permet aux acteurs économiques de réaliser ensemble ce qu'ils ne peuvent faire seuls. Une intégration qui permet d’outrepasser les contraintes au développement économique en Afrique: manque dans les facteurs de production comme les matières premières, les ressources humaines qualifiées et la technologie de pointe<a href="#_edn57" name="_ednref57" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[57]</a>. S'ajoute à cela un marché intérieur de taille modeste incapable d'absorber l'intégralité de la production ainsi que le poids faible des États africains dans les négociations monétaires et commerciales internationales<a href="#_edn58" name="_ednref58" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[58]</a>. Ainsi, au niveau des États africains, l’une des approches adoptées pour résister aux effets de la guerre économique et au climat hyperconcurrentiel qu’elle génère est de mettre en place des organisations d’intégration économique. Le développement des organisations d'intégration économique en Afrique résulte d'un constat : l'échec du nationalisme économique qui a sonné le glas de l'ère de l'État providence<a href="#_edn59" name="_ednref59" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[59]</a>. Cet échec du nationalisme économique résulte de deux événements : l'échec précédemment des politiques de développement entreprit par les États africains dans les années 1970 ainsi que la survenue de la crise de l'endettement des années 1980<a href="#_edn60" name="_ednref60" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[60]</a>. Afin que l'État puisse poursuivre son rôle de promoteur du développement économique du pays, les États africains on consentait à mettre en place des stratégies de coopération et puis d'intégration économique<a href="#_edn61" name="_ednref61" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[61]</a>. L’intégration économique permet aux États de réaliser ensemble ce qu'ils ne peuvent faire seuls. Les États africains ont constaté que de nombreuses contraintes se dressent sur le chemin de leurs développements économiques: manque dans les facteurs de production comme les matières premières, les ressources humaines qualifiées et la technologie de pointe<a href="#_edn62" name="_ednref62" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[62]</a>. S'ajoute à cela un marché intérieur de taille modeste incapable d'absorber l'intégralité de la production ainsi que leurs poids dérisoires dans les négociations monétaires et commerciales internationales<a href="#_edn63" name="_ednref63" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[63]</a>. La concentration économique entre les États peut revêtir deux formes : la coopération économique, avec des  les organisations économiques de coopération permettent aux États membres de conserver leurs souverainetés en matière de politique économique et les objectifs de l'organisation sont limités et précis, et l'intégration économique<a href="#_edn64" name="_ednref64" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[64]</a>, avec une organisation d’intégration économique qui exige la mise en place par ses membres d'une politique commune en matière économique, commerciale et financière et conduit à la création de communautés économiques par laquelle les États membres abandonnent une partie de leurs souverainetés. L’intelligence économique et la criminalité transnationale organisée Dans le monde post-guerre froide, faute d’un nouvel ordre mondial, le monde est dans un entre-deux et dans ce clair obscur surgit le Chaos. Ce monde marqué par la perte de sens où la confusion s’impose, la prédation est devenue la norme. Un monde fluide, complexe et multidimensionnel où les labels n’ont plus de sens<a href="#_edn65" name="_ednref65" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[65]</a> (Jean-François Gayraud,  2017: 25). Le monde n’est pas plus violent, le chaos ne se manifeste pas à travers d’avantage de guerre, de violence terroriste ou sociale, mais via un bouleversement qualificatif<a href="#_edn66" name="_ednref66" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[66]</a> (Jean-François Gayraud,  2017: 25). Les définitions et les distinctions sont devenues imprécises, il n’y a plus d’accord sur les caractéristiques de la guerre ou de la paix ni sur la nature de l’ennemi<a href="#_edn67" name="_ednref67" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[67]</a> (Jean-François Gayraud,  2017: 25). Ce qui implique que désormais les distinctions dans le monde de la criminalité organisée ne sont plus opérantes. Les acteurs de la violence politique (le terrorisme, les guérillas) et ceux de la violence de droit commun se sont rejoints pour donner lieu à de nouveaux acteurs « pour part politique, pour part criminelle »<a href="#_edn68" name="_ednref68" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[68]</a> (Jean-François Gayraud,  2017: 25). Des interactions au sein du monde de la criminalité qui se poursuivent, comme le souligne Tamara Makarenko, jusqu’à ce que la ligne de séparation devienne un continuum : « à un bout du spectre de pures entités politiques ; à l’autre, de pures entités criminelles ; entre les deux une zone grise incluant un kaléidoscope d’acteurs hybride »<a href="#_edn69" name="_ednref69" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[69]</a> (Jean-François Gayraud,  2017: 43), avec des circonstances où crime organisé, entités politiques et acteurs économiques sont impossibles à distinguer<a href="#_edn70" name="_ednref70" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[70]</a> (Tamara Makarenko, 2004: 129-145). À la mort des grandes idéologies, il ne demeure qu’une économie globale alimentée par la prolifération rapide d’information incomplète<a href="#_edn71" name="_ednref71" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[71]</a> (Olivier Chopin et Benjamin Oudet, 2016: 60). Une économie où la violence et la prédation sont plus efficaces que les plans économiques et les stratégies. Dans le jeu de la vélocité, de la violence, de la prédation et de la préemption la criminalité transnationale organisée<a href="#_edn72" name="_ednref72" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[72]</a> à une expérience plurimillénaire<a href="#_edn73" name="_ednref73" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[73]</a>. En ce sens, la globalisation la plus aboutie et la plus performante est celle de la criminalité<a href="#_edn74" name="_ednref74" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[74]</a> (Jean-François Gayraud,  2017: 43). En d’autres termes, le développement de la criminalité organisée n’est pas représentation d’une face sombre de la mondialisation, mais l’un de ses rouages les plus actifs<a href="#_edn75" name="_ednref75" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[75]</a>. (Jean-François Gayraud,  2017: 55) Un développement qui a pour source en premier lieu la mondialisation à partir des années 1980, puis la révolution dans les technologies de communication et d’information ainsi que la réduction drastique des barrières étatiques aux échanges commerciaux<a href="#_edn76" name="_ednref76" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[76]</a> (Jean-François Gayraud,  2017: 55). La convergence de ces facteurs à conduit à un développement considérable, de l’ordre du macroéconomique, de la capitale économique et financier des entités criminelles transnationales<a href="#_edn77" name="_ednref77" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[77]</a> (Jean-François Gayraud,  2017: 60). La diffusion de ce flux financier, via le blanchiment d’argent, dans l’économie et la finance d’un pays permet aux entités criminelles d’avoir une plus grande position de pouvoir et de parasité ainsi la classe politique ce qui leur permet par exemple de légaliser des produits criminels<a href="#_edn78" name="_ednref78" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[78]</a> (Jean-François Gayraud,  2017: 56). D’acteurs criminels, le crime organisé devient grâce à la libéralisation de l’économie un puissant acteur économique pour enfin devenir par son capital corrupteur un acteur politique. La corruption est en effet un puissant agent de transformation des institutions d’un pays, d’institution intègre en entité mi-honnête, mi-malhonnête, donc hybride<a href="#_edn79" name="_ednref79" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[79]</a> (Jean-François Gayraud,  2017: 56). En sapant la légitimité et l’efficacité des institutions d’un pays, le crime organisé vise à neutraliser le pouvoir politique pour ainsi faire développer davantage ses activités<a href="#_edn80" name="_ednref80" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[80]</a> (Jean-François Gayraud,  2017: 56). Face à cette déliquescence de l’économie, l’intelligence économique n’a de sens que dans la mesure où elle est le croisement entre l’information et la stratégie, en d’autres termes d’un usage stratégique de l’information. Une information qualifiée de renseignement, car elle désigne spécifiquement une information particulière qui répond à des besoins spécifiques en lien avec les considérations des acteurs économiques et ceci dans l’objectif de fournir « une anticipation des menaces (…) selon des modalités permettant l’introduction de stratégies ou de politiques préventives »<a href="#_edn81" name="_ednref81" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[81]</a> (Olivier Chopin et Benjamin Oudet, 2016: 43). La criminalité organisée par son capital de violence, son capital financier et son capital corruptible parvient à parasiter l’ensemble des secteurs économiques d’un pays. En d’autres termes, le crime organisé à l’instar des États et des entreprises devient un acteur de la guerre économique nocif, puisqu’il s’affranchit de tous les règles notamment celle de la libre concurrence pour mettre en &oelig;uvre, se que nomme jacques de saint Victor, la main invisible du crime<a href="#_edn82" name="_ednref82" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[82]</a> (Jacques de saint Victor, 2019: 9). Ceci instaure une économie prédatrice et mine le développement économique d’un pays puisque les activités de commerce ou d’investissement sont parasitées par le crime organisé et doivent se soumettre au diktat de ces entités<a href="#_edn83" name="_ednref83" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[83]</a> (Jacques de saint Victor, 2019: 10).  Du fait que la stabilité et la sécurité d’un pays sont l’une des conditions pour tout développement économique, la lutte contre la criminalité transnationale organisée par les États et la prise de conscience des entreprises de l’ampleur de cette menace doit faire partie des composantes de la stratégie d’intelligence économique et de sécurité économique des États et des entreprises. Les menaces auxquelles font face les entreprises, dans le sillage de la survenue de la guerre économique menée par la criminalité transnationale organisée contre les États et les entreprises, sont de natures polymorphes et correspondent à « tout acte malveillant commis à l’encontre d’une entreprise avec la ferme intention de mettre en danger son organisation, ses salariés, sa réputation ou de s’approprier de manière illégale une partie de ses biens ou de ses droits de propriété »<a href="#_edn84" name="_ednref84" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[84]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 167). De ce fait, face à la menace de la criminalité transnationale organisée la sécurité économique doit prendre en considération l’ensemble des fonctions de l’entreprise qui sont sujette au risque d’une attaque contre leur intégrité : le risque contre le savoir-faire de l’entreprise via la pratique d’espionnage industriel visant les projets de recherche et développement, le vol de brevets, les contrefaçons, etc. ; le risque physique contre les locaux de l’entreprise ; le risque humain : un risque dont la source peut être interne notamment sur le bien-être des employés, ou externe résultant des accès accordés aux sous-traitants, aux stagiaires, etc. ; le risque numérique : les attaques d’ordre cybernétiques, etc.<a href="#_edn85" name="_ednref85" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[85]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 186) . La pratique de la sécurité économique par les États et les entreprises se confronte à des situations d’incertitude et des sources de menace ou ce qu’on nomme désormais, dans un sens générique : une crise.  Cet avatar de la guerre économique est désormais l’horizon indépassable de la réalité humaine dans tous ses domaines : le capitalisme, le droit, la civilisation, l’humanité... La généralisation du recours à cette notion l’a privé de tout sens pour que finalement le mot crise soit ce qui « sert à nommer l’innommable ; il renvoie à une double béance ; béance dans notre savoir, béance dans la réalité sociale où apparaît la crise. »<a href="#_edn86" name="_ednref86" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[86]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 290) Retrouver le sens de ce terme est au prélude de toute tentative de compréhension de la dynamique du développement de la crise et de la possibilité de sa prévention et du renforcement de notre résilience face à sa survenue. Une crise peut ainsi être définie comme « une situation dynamique, déclenchée soit par un événement soudain et surprenant qui provoque un état de crise pour les communautés ou les organisations, soit à la suite d’une accumulation de défaillances organisationnelles et/ou techniques qui sont mises en éveil par un événement déclencheur »<a href="#_edn87" name="_ednref87" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[87]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 291). Pour déterminer la survenue d’une crise, seul un regard objectif et distant sur les faits peut permettre de cerner les trois facteurs qui la déclenchent : le degré d’incertitude et l’absence d’information sur un événement, la complexité de l’événement et l’urgence de la situation<a href="#_edn88" name="_ednref88" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[88]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 293).    « Penser l’impensable » nous invitait déjà dans les années 1960 Herman Kahn<a href="#_edn89" name="_ednref89" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[89]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 299). Une invitation qui nous pousse à transcender l’horizon du possible et de cesser d’être les spectateurs impuissants des événements futurs. Pour ce faire, selon Herman Kahn, ils nous incombent de déterminer les causes et les conséquences éventuelles des événements à-venir, de mettre ainsi fin au règne de la navigation à vue et de l’absence d’une vision stratégique on se servant des scénarios, avec leur vertu prospective, pour nous permettre d’anticiper les changements possibles<a href="#_edn90" name="_ednref90" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[90]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 299). Cette nécessitée de voir au-delà du brouillard du futur est à l’origine, à la fin des années 1950, de la création par Gaston Berger de la pratique prospective<a href="#_edn91" name="_ednref91" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[91]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 300). Une attitude qui exige selon son fondateur de « voir loin, voire large, analyser en profondeur, prendre des risques, penser à l’homme »<a href="#_edn92" name="_ednref92" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[92]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 300). Dans un monde où l’absence d’une vision stratégique devient la norme, au prélude de toute vision prospective, il y a la recherche de voir au-delà de l’horizon des décisions : « décisions d’investissement, adoption d’une nouvelle technique, mise en place d’une nouvelle réglementation, fin d’un contrat, réponse à l’épuisement d’une ressource »<a href="#_edn93" name="_ednref93" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[93]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 300). Dans un monde d’interaction instantanée et mondialisée, déterminer les conséquences éventuelles de nos décisions exige aussi de voir large et d’analyser en profondeur, puisque « le changement vient souvent d’ailleurs, d’un autre secteur, de l’émergence d’un nouvel acteur, au-delà de l’espace habituel du plausible »<a href="#_edn94" name="_ednref94" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[94]</a> (Alice Guilhon et Nicolas Moinet, 2016: 300).         <div style="page-break-after: always"> </div>   Références bibliographiques Apoli Bertrand Kameni, « les ressources minérales, atout ou malédiction ? », Conflits, hors-séries numéro 3, printemps 2016. Baumard Philippe, le vide stratégique, CNRS Editions, Paris, 2012, 256p. Chopin Olivier et Oudet Benjamin, Renseignement et sécurité, Armand Colin, Paris, 2016, 288p. Gayraud Jean-François, Théorie des hybrides terrorismes et crimes organisé, CNRS Edition, Paris, 2017, 300p. Guilhon Alice et Moinet Nicolas, l'intelligence économique s'informer, se protéger, influencer, éditons Pearson, 2016, 353p. Jacques de saint Victor, « collusion État/mafia : comment la démocratie, le capitalisme et la corruption favorisent-ils les liens politico-criminels ? » Diplomatie, les grands dossiers numéro 52, aout-septembre 2019. Jean-Baptiste Noé, « les entreprises doivent se former à la guerre économique », Conflits, numéro 23, septembre-octobre 2019. Kiki Régis Loussou, « La Guerre Économique fait rage en Afrique », Revue de la Diplomatie Économique, janvier 2021, pp.32-34. Lafargue François, « les grandes puissances prédatrices de l’Afrique noire ? »,  Conflits, hors-séries numéro 3, printemps 2016. Laidi Ali, « la guerre économique : une réalité… malgré le déni ! L’éternel drame des grandes puissances », Diplomatie, les grands dossiers numéro 24, décembre 2014-janvier 2015. LEFEBVRE Augustin et MAÁR Judit, Frontières et transferts culturels dans l’espace euro-méditerranéen Dynamiques transfrontalières des pratiques culturelles à l’époque contemporaine, l'Harmattan, Paris, 2017, 250p. Makarenko Tamara, The Crime–Terror Continuum: Tracing the Interplay between Transnational Organised Crime and Terrorism, Global Crime, Vol. 6, No. 1, février 2004, pp. 129–145. Moinet Nicolas, « L’intelligence économique, nerf de la guerre économique », Les grands dossiers de Diplomatie, en Ligne le 15 février 2019, consulté le 2/4/2023, Url : <a href="https://www.areion24.news/2019/02/15/lintelligence-economique-nerf-de-la-guerre-economique/" style="color:#0563c1; text-decoration:underline">https://www.areion24.news/2019/02/15/lintelligence-economique-nerf-de-la-guerre-economique/</a>. Moutouh Hugues et Poirot Jérôme, Dictionnaire du renseignement, Perrin, Paris, mars 2018, 864p. Tchounand Ristel, « Guerre économique en Afrique : France, Russie, Chine, Etats-Unis… La loi du plus soft ? », Afrique la Tribune, en ligne le 25 Août 2022, consulté le 3/4/2023, Url : <a href="https://afrique.latribune.fr/economie/strategies/2022-08-25/guerre-economique-en-afrique-france-russie-chine-etats-unis-la-loi-du-plus-soft-928605.html" style="color:#0563c1; text-decoration:underline">https://afrique.latribune.fr/economie/strategies/2022-08-25/guerre-economique-en-afrique-france-russie-chine-etats-unis-la-loi-du-plus-soft-928605.html</a>. Zogbelemou Togba, Droit des organisations d'intégration économique en Afrique - (CEDEAO - CEMAC - UEMOA - ZMAO),  L'Harmattan, Paris, 2014, 374p.     <div>  <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="edn1"> <a href="#_ednref1" name="_edn1" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[1]</a> Jean Mafart, « intelligence », in Hugues Moutouh et Jérôme Poirot, Dictionnaire du renseignement, Perrin, Paris, mars 2018, p.472. </div> <div id="edn2"> <a href="#_ednref2" name="_edn2" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[2]</a> Ibid., p.473. </div> <div id="edn3"> <a href="#_ednref3" name="_edn3" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[3]</a> Idem. </div> <div id="edn4"> <a href="#_ednref4" name="_edn4" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[4]</a> La stratégie dans son sens traditionnel s’attache à l’organisation et la conduite des opérations militaires. Elle est définie ainsi par André Beaufre, dans son Introduction à la stratégie,  comme « l’art de la dialectique des volontés employant la force pour résoudre leurs conflits ». (André Beaufre, Introduction à la stratégie, Paris, Hachette, 2003, p.34.) La conception de la stratégie en tant que réflexion uniquement militaire est désormais inadaptée. De ce fait, selon François Géré, dans son Dictionnaire de la pensée stratégique, on a substitué la conception militaire de la stratégie  par une vision élargie qui transcende les seules orientations militaires pour appréhender la stratégie comme la « conception et l’exécution d’une action collective au milieu conflictuel » (François Géré, Dictionnaire de la pensée stratégique, Paris, Larousse, p.252.). </div> <div id="edn5"> <a href="#_ednref5" name="_edn5" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[5]</a> Philippe Baumard, le vide stratégique, CNRS éditions, Paris, 2012, p.16. </div> <div id="edn6"> <a href="#_ednref6" name="_edn6" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[6]</a> Ibid., p.16. </div> <div id="edn7"> <a href="#_ednref7" name="_edn7" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[7]</a> Joanna NOWICKI, « Penser les frontières (idéologiques, identitaires, esthétiques, morales, géopolitiques) dans un monde qui se dit ouvert (Skarga, Kolakowski, Mattéi, Anders, Bauman, Karpinski, Zagajewski, Weil …) », in Augustin Lefebvre et Judit Maár, Frontières et transferts culturels dans l’espace euro-méditerranéen Dynamiques transfrontalières des pratiques culturelles à l’époque contemporaine, l'Harmattan, Paris, 2017, p.16. </div> <div id="edn8"> <a href="#_ednref8" name="_edn8" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[8]</a> Philippe Baumard, op. cit. , p.15. </div> <div id="edn9"> <a href="#_ednref9" name="_edn9" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[9]</a> Ibid., p.16. </div> <div id="edn10"> <a href="#_ednref10" name="_edn10" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[10]</a> Ibid., p.14. </div> <div id="edn11"> <a href="#_ednref11" name="_edn11" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[11]</a> Ibid., p.13. </div> <div id="edn12"> <a href="#_ednref12" name="_edn12" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[12]</a> Ibid., p.59. </div> <div id="edn13"> <a href="#_ednref13" name="_edn13" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[13]</a> Idem. </div> <div id="edn14"> <a href="#_ednref14" name="_edn14" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[14]</a> Idem. </div> <div id="edn15"> <a href="#_ednref15" name="_edn15" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[15]</a> Ibid., p.60. </div> <div id="edn16"> <a href="#_ednref16" name="_edn16" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[16]</a> Idem. </div> <div id="edn17"> <a href="#_ednref17" name="_edn17" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[17]</a> Idem. </div> <div id="edn18"> <a href="#_ednref18" name="_edn18" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[18]</a> Ali Laidi, « la guerre économique : une réalité… malgré le déni ! L’éternel drame des grandes puissances », Diplomatie, les grands dossiers numéro 24, décembre 2014-janvier 2015, p.12. </div> <div id="edn19"> <a href="#_ednref19" name="_edn19" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[19]</a> Nicolas Moinet, « L’intelligence économique, nerf de la guerre économique », les grands dossiers de Diplomatie, en ligne le 15 février 2019, consulté le 2/4/2023, URL : <a href="https://www.areion24.news/2019/02/15/lintelligence-economique-nerf-de-la-guerre-economique/" style="color:#0563c1; text-decoration:underline">https://www.areion24.news/2019/02/15/lintelligence-economique-nerf-de-la-guerre-economique/</a>. </div> <div id="edn20"> <a href="#_ednref20" name="_edn20" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[20]</a> Idem. </div> <div id="edn21"> <a href="#_ednref21" name="_edn21" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[21]</a> Idem. </div> <div id="edn22"> <a href="#_ednref22" name="_edn22" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[22]</a> Idem. </div> <div id="edn23"> <a href="#_ednref23" name="_edn23" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[23]</a> Idem. </div> <div id="edn24"> <a href="#_ednref24" name="_edn24" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[24]</a> Idem. </div> <div id="edn25"> <a href="#_ednref25" name="_edn25" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[25]</a> Alice Guilhon et Nicolas Moinet, l'intelligence économique s'informer, se protéger, influencer, éditons Pearson, 2016, p.10. </div> <div id="edn26"> <a href="#_ednref26" name="_edn26" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[26]</a> Idem. </div> <div id="edn27"> <a href="#_ednref27" name="_edn27" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[27]</a> Idem. </div> <div id="edn28"> <a href="#_ednref28" name="_edn28" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[28]</a> Idem. </div> <div id="edn29"> <a href="#_ednref29" name="_edn29" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[29]</a> Idem. </div> <div id="edn30"> <a href="#_ednref30" name="_edn30" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[30]</a> Ibid., p.17. </div> <div id="edn31"> <a href="#_ednref31" name="_edn31" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[31]</a> Ibid., p.12. </div> <div id="edn32"> <a href="#_ednref32" name="_edn32" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[32]</a> Ibid., p.16. </div> <div id="edn33"> <a href="#_ednref33" name="_edn33" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[33]</a> Philipe Baumard et Christian Harbulot, « économiques (guerre) », Dans Frédéric Ramel, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et Benoît Durieux (dir.), Dictionnaire de la guerre et de la paix, Presses universitaires de France, Paris, octobre 2017, p.439. </div> <div id="edn34"> <a href="#_ednref34" name="_edn34" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[34]</a> Ibid., p.440. </div> <div id="edn35"> <a href="#_ednref35" name="_edn35" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[35]</a> Idem. </div> <div id="edn36"> <a href="#_ednref36" name="_edn36" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[36]</a> Ibid., p.445-446. </div> <div id="edn37"> <a href="#_ednref37" name="_edn37" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[37]</a> Alice Guilhon et Nicolas Moinet, op. cit., p.32. </div> <div id="edn38"> <a href="#_ednref38" name="_edn38" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[38]</a> Idem. </div> <div id="edn39"> <a href="#_ednref39" name="_edn39" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[39]</a> Idem. </div> <div id="edn40"> <a href="#_ednref40" name="_edn40" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[40]</a> Philippe Baumard, op. cit. , p.61. </div> <div id="edn41"> <a href="#_ednref41" name="_edn41" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[41]</a> Idem. </div> <div id="edn42"> <a href="#_ednref42" name="_edn42" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[42]</a> Ibid., p.62. </div> <div id="edn43"> <a href="#_ednref43" name="_edn43" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[43]</a> Idem. </div> <div id="edn44"> <a href="#_ednref44" name="_edn44" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[44]</a> Idem. </div> <div id="edn45"> <a href="#_ednref45" name="_edn45" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[45]</a> Ristel Tchounand, « Guerre économique en Afrique : France, Russie, Chine, États-Unis… La loi du plus soft ? », Afrique la Tribune, en ligne le 25 août 2022, consultée le 3/4/2023, URL : <a href="https://afrique.latribune.fr/economie/strategies/2022-08-25/guerre-economique-en-afrique-france-russie-chine-etats-unis-la-loi-du-plus-soft-928605.html" style="color:#0563c1; text-decoration:underline">https://afrique.latribune.fr/economie/strategies/2022-08-25/guerre-economique-en-afrique-france-russie-chine-etats-unis-la-loi-du-plus-soft-928605.html</a>. </div> <div id="edn46"> <a href="#_ednref46" name="_edn46" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[46]</a> Idem. </div> <div id="edn47"> <a href="#_ednref47" name="_edn47" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[47]</a> Idem. </div> <div id="edn48"> <a href="#_ednref48" name="_edn48" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[48]</a> Idem. </div> <div id="edn49"> <a href="#_ednref49" name="_edn49" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[49]</a> Régis Loussou Kiki, « La Guerre Économique fait rage en Afrique », Revue de la Diplomatie Économique, janvier 2021, p.32. </div> <div id="edn50"> <a href="#_ednref50" name="_edn50" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[50]</a> Idem. </div> <div id="edn51"> <a href="#_ednref51" name="_edn51" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[51]</a> Ibid., p.33. </div> <div id="edn52"> <a href="#_ednref52" name="_edn52" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[52]</a> François Lafargue, « les grandes puissances prédatrices de l’Afrique noire ? »,  Conflits, hors-séries numéro 3, printemps 2016, p.68. </div> <div id="edn53"> <a href="#_ednref53" name="_edn53" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[53]</a> Apoli Bertrand Kameni, « les ressources minérales, atout ou malédiction ? », Conflits, hors-séries numéro 3, printemps 2016, p.16. </div> <div id="edn54"> <a href="#_ednref54" name="_edn54" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[54]</a> Jean-Baptiste Noé, « les entreprises doivent se former à la guerre économique », Conflits, numéro 23, septembre-octobre 2019, p.41. </div> <div id="edn55"> <a href="#_ednref55" name="_edn55" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[55]</a> Idem. </div> <div id="edn56"> <a href="#_ednref56" name="_edn56" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[56]</a> Idem. </div> <div id="edn57"> <a href="#_ednref57" name="_edn57" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[57]</a> Togba Zogbelemou, Droit des organisations d'intégration économique en Afrique - (CEDEAO - CEMAC - UEMOA - ZMAO),  L'Harmattan, Paris, 2014, p.23. </div> <div id="edn58"> <a href="#_ednref58" name="_edn58" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[58]</a> Idem. </div> <div id="edn59"> <a href="#_ednref59" name="_edn59" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[59]</a> Idem. </div> <div id="edn60"> <a href="#_ednref60" name="_edn60" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[60]</a> Idem. </div> <div id="edn61"> <a href="#_ednref61" name="_edn61" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[61]</a> Idem. </div> <div id="edn62"> <a href="#_ednref62" name="_edn62" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[62]</a> Idem. </div> <div id="edn63"> <a href="#_ednref63" name="_edn63" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[63]</a> Idem. </div> <div id="edn64"> <a href="#_ednref64" name="_edn64" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[64]</a> Pierre François Gonidec définit la coopération au niveau international comme « un mode des relations internationales qui implique la mise en ouvre d'une politique poursuivie pendent une certaine durée de temps et destinée à rendre plus intimes, grâce à des mécanismes permanents, les relations internationales dans un ou plusieurs domaines déterminés, sans mettre en cause l'indépendance des unités concernées » (cité in Pierre François Gonidec, les organisations internationales africaines. Étude comparative, L'Harmattan, Paris, 2014, p.53, cité par : Togba Zogbelemou, op. cit. , p.24.) En revanche l'intégration au niveau international est définie par Pierre François Gonidec comme « un processus (...) qui, à partir d'une société internationale morcelée en unités indépendantes les unes des autres, tendent à leur substituer de nouvelles unités plus (...) vastes, dotées au minimum de pouvoir de décision, soit dans un ou plusieurs domaines déterminés, soit dans l'ensemble des domaines relevant de la compétence des unités intégrées » (cité in Pierre François Gonidec, les organisations internationales africaines. Étude comparative, L'Harmattan, Paris, 2014, p.54, cité par : Togba Zogbelemou, op. cit. , p.24. </div> <div id="edn65"> <a href="#_ednref65" name="_edn65" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[65]</a> Jean-François Gayraud, Théorie des hybrides terrorismes et crime organisé, CNRS Édition, Paris, 2017, p.25. </div> <div id="edn66"> <a href="#_ednref66" name="_edn66" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[66]</a> Xavier Raufer, les nouveaux dangers planétaires : Chaos mondial, décèlement précoce, édition Biblis, Paris, 2012. Cité par, Jean-François Gayraud, op. cit., p.25. </div> <div id="edn67"> <a href="#_ednref67" name="_edn67" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[67]</a> Jean-François Gayraud, op. cit., p.25. </div> <div id="edn68"> <a href="#_ednref68" name="_edn68" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[68]</a> Idem. </div> <div id="edn69"> <a href="#_ednref69" name="_edn69" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[69]</a> Ibid., p.43. </div> <div id="edn70"> <a href="#_ednref70" name="_edn70" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[70]</a> Tamara Makarenko, The Crime–Terror Continuum: Tracing the Interplay between Transnational Organised Crime and Terrorism, Global Crime, Vol. 6, No. 1, février 2004, pp. 129–145. </div> <div id="edn71"> <a href="#_ednref71" name="_edn71" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[71]</a> Olivier Chopin et Benjamin Oudet, Renseignement et sécurité, Armand Colin, Paris, 2016, p.60. </div> <div id="edn72"> <a href="#_ednref72" name="_edn72" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[72]</a> La Convention des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, dite Convention de Palerme, signée en décembre 2000, est entrée en vigueur le 29 septembre 2003, définit la criminalité transnationale organisée dans son Article 2 : « l’expression “groupe criminel organisé” désigne un groupe structuré de trois personnes ou plus existant depuis un certain temps et agissant de concert dans le but de commettre une ou plusieurs infractions graves ou infractions établies conformément à la présente Convention, pour en tirer, directement ou indirectement, un avantage financier ou un autre avantage matériel; ». Selon l’article 3 : « Une infraction est de nature transnationale si: a) elle est commise dans plus d’un État; b) Elle est commise dans un État, mais qu’une partie substantielle de sa préparation, de sa planification, de sa conduite ou de son contrôle a lieu dans un autre État; c) Elle est commise dans un État, mais implique un groupe criminel organisé qui se livre à des activités criminelles dans plus d’un État; ou d) elle est commise dans un État, mais a des effets substantiels dans un autre État. » </div> <div id="edn73"> <a href="#_ednref73" name="_edn73" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[73]</a> Jean-François Gayraud, op. cit., p.43. </div> <div id="edn74"> <a href="#_ednref74" name="_edn74" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[74]</a> Ibid., p.21. </div> <div id="edn75"> <a href="#_ednref75" name="_edn75" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[75]</a> Ibid., p.55. </div> <div id="edn76"> <a href="#_ednref76" name="_edn76" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[76]</a> Idem. </div> <div id="edn77"> <a href="#_ednref77" name="_edn77" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[77]</a> Ibid., p.60. </div> <div id="edn78"> <a href="#_ednref78" name="_edn78" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[78]</a> Idem. </div> <div id="edn79"> <a href="#_ednref79" name="_edn79" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[79]</a> Idem. </div> <div id="edn80"> <a href="#_ednref80" name="_edn80" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[80]</a> Ibid., p.56. </div> <div id="edn81"> <a href="#_ednref81" name="_edn81" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[81]</a> Peter Gill et Mark Phythian, Intelligence in an Insecure World, Polity Press, 2012, cité par Olivier Chopin et Benjamin Oudet, op. cit., p.43. </div> <div id="edn82"> <a href="#_ednref82" name="_edn82" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[82]</a> Jacques de saint Victor, « collusion État/mafia : comment la démocratie, le capitalisme et la corruption favorisent-ils les liens politico-criminels ? » Diplomatie, les grands dossiers numéro 52, aout-septembre 2019, p.9.  </div> <div id="edn83"> <a href="#_ednref83" name="_edn83" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[83]</a> Ibid., p.10. </div> <div id="edn84"> <a href="#_ednref84" name="_edn84" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[84]</a> Alice Guilhon et Nicolas Moinet, op. cit., p..167 </div> <div id="edn85"> <a href="#_ednref85" name="_edn85" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[85]</a> Ibid., p.186. </div> <div id="edn86"> <a href="#_ednref86" name="_edn86" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[86]</a> Ibid., p.290. </div> <div id="edn87"> <a href="#_ednref87" name="_edn87" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[87]</a> Ibid., p.291. </div> <div id="edn88"> <a href="#_ednref88" name="_edn88" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[88]</a> Ibid., p.293. </div> <div id="edn89"> <a href="#_ednref89" name="_edn89" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[89]</a> Ibid., p.299. </div> <div id="edn90"> <a href="#_ednref90" name="_edn90" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[90]</a> Idem. </div> <div id="edn91"> <a href="#_ednref91" name="_edn91" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[91]</a> Ibid., p.300. </div> <div id="edn92"> <a href="#_ednref92" name="_edn92" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[92]</a> Idem. </div> <div id="edn93"> <a href="#_ednref93" name="_edn93" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[93]</a> Idem. </div> <div id="edn94"> <a href="#_ednref94" name="_edn94" style="color:#0563c1; text-decoration:underline" title="">[94]</a> Idem. </div> </div>