Résumé Les crises (sanitaire, économique, sécuritaire, institutionnelle, etc.) observées ces dernières années en Afrique affectent les PME camerounaises. Ce contexte conduit les décideurs politiques et les entrepreneurs économiques à rechercher des leviers de résilience.  Ces derniers permettent de donner du sens à la multitude d’informations disponibles, le plus souvent incomplètes, désorganisées et peu fiables ; notamment celles mobilisées dans les réseaux sociaux. C’est dans ce cadre que le concept d’intelligence économique (IE) émerge en Afrique, afin de mobiliser et de traiter des informations pour un usage stratégique. L’intelligence économique est une pratique qui consiste à collecter, analyser, valoriser, diffuser et protéger l’information économique stratégique, dans le but de renforcer la compétitivité d’un État ou d’une organisation (Monino et Sedkaoui, 2013). Les enjeux des transformations numériques complexifient la possibilité pour les pays africains d’anticiper et de capter la valeur générée par ces innovations technologiques, pour la diffusion des pratiques d’IE (Guerraoui, 2019). Cela complique alors la pratique de l’intelligence économique dans le contexte africain actuel de libéralisation des échanges économiques (Saber, 2020). Dans un tel contexte, la détention et le contrôle de l’information sont des facteurs indispensables pour l’innovation et la compétitivité. Il en est de même pour la mobilisation des atouts culturels de chaque société. Les constats effectués en Afrique subsaharienne montrent que des décisions stratégiques sont prises sur la base d'informations incomplètes, non actualisées et peu fiables. Ce qui produit des résultats contraires aux objectifs de croissance économique des PME (Azeumo, 2013). Ce contexte général permet de circonscrire la problématique de l’appropriation de l’IE dans les PME africaines et de nous intéresser particulièrement aux facteurs culturels. L’objectif poursuivi est de comprendre l’influence des facteurs culturels sur l’appropriation de l’intelligence économique en contexte camerounais. En d’autres termes, comment les facteurs culturels peuvent avoir des impacts (accélérateurs ou inhibiteurs) dans l’appropriation de l’IE au sein des PME camerounaises ? Nous privilégions la démarche qualitative exploratoire pour répondre à cette question, compte tenu de la complexité du sujet débattu et des controverses observées dans la mobilisation des facteurs culturels dans les pratiques managériales africaines. L’analyse qualitative déployée par la suite est basée sur 23 entretiens semi-directifs d’une durée moyenne de 55 minutes environ, structurés autour des thèmes préalablement mis en évidence dans la revue de littérature. Les résultats attendus permettront de formuler des recommandations (managériale, sociétale, théorique) pour l’amélioration des pratiques de l’IE et la production des connaissances enracinées dans le contexte camerounais (Kamdem, Chevalier et Payaud, 2020).   Bibliographie indicative Azeumo, S.W (2013). L’intelligence économique camerounaise (IEC), Paris, L’Harmattan, 87 p. Guerraoui, D. (2019). L'intelligence économique en Afrique. Expériences nationales et Partenariats africains, Paris, L’Harmattan, 296 p. Monino, J. & Sedkaoui, S. (2013). Les TIC un outil indispensable pour une démarche d'intelligence économique, Marché et organisations, n° 18, p. 173-188. <a href="https://doi.org/10.3917/maorg.018.0173">https://doi.org/10.3917/maorg.018.0173</a> Kamdem, E., Chevalier, F. et Payaud, M. (2020). La recherche enracinée en management : contextes nouveaux et perspectives nouvelles en Afrique, Caen, éditions EMS, collection Business Science Institute, 422 p. Saber H., (2020). L’intelligence économique dans la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine. Enjeux et défis, Dossiers de Recherches en Économie et Gestion, Dossier 9, n°1, p. 283-300.