<h1 style="text-align:justify">Introduction</h1> Dans l’introduction de son rapport, Bernard Carayon aborde l’intelligence économique (IE) comme un objet qui pourrait nous permettre « d'anticiper l’avenir, de définir ce qu’il est essentiel de promouvoir et de préserver pour maîtriser notre destin » (Carayon, 2013). Si ce rapport vise une performance à échelle nationale, il n’en est pas moins qu’elle s’observe aussi à l’échelle des collectivités comme en témoigne l’existence des SRDEII (Schéma Régional de Développement économique). Ces derniers s’inscrivent dans un concept dérivé de l’Intelligence Economique que l’on appelle, selon les écoles de pensées, l’Intelligence Territoriale (IT) ou l’Intelligence Economique Territoriale (IET). La notion d’attractivité fait partie intégrante de ces concepts. Maud Pélissier (2009), emploie notamment le terme d’attractivité lorsqu’elle aborde l’angle descendant de l’IT comme « un outil stratégique destiné à restaurer la compétitivité de la nation en rendant plus attractifs les territoires qui la composent ». Selon ses travaux<s>,</s> complétés par Coussi et Auroy (2018), nous pouvons distinguer deux types de démarches en IT. Celle descendante où, à échelle nationale, on organise les atouts d’un territoire de sorte à en faire des spécialisations distinctes et celle ascendante qui se focalise moins sur les ressources matérielles d’un territoire pour donner plus d’importance aux ressources construites. Ces dernières sont considérées comme des avantages comparatifs d’un territoire basé non pas sur des ressources données, mais des ressources ayant émergé grâce à l’apprentissage d’un territoire, c’est-à-dire ses organisations, sa formation, ses savoirs ou connaissances (Pélissier, 2009). Il ne faut pas malgré cela, voir l’IT comme une manière de définir le bon juste-milieu entre ces deux logiques qui devraient plutôt devenir deux démarches insécables l’une de l’autre, s’imbriquant pour former un tout sans sacrifier certaines notions de l’une pour satisfaire celle de l’autre. L’IT est une discipline qui peine à se démocratiser aujourd’hui, ou du moins à se pérenniser ; ses liens avec la notion d’attractivité des territoires ne simplifient pas les choses. Celle-ci est particulièrement remise en question ces derniers temps, notamment par Michel Grossetti, directeur de recherche au CNRS, dans un essai du 17 janvier 2022 dans lequel il fait part de ses doutes sur l’efficacité des politiques visant à accroître le potentiel attractif de certains territoires, avançant que « les situations d’arbitrage entre des agglomérations différentes sont extrêmement rares » (Grosseti, 2022). <h1 style="text-align:justify">Cadre de la recherche et du contexte</h1> <h2 style="text-align:justify; margin-top:3px">De l’intelligence économique à l’intelligence territoriale</h2>             Si on peut retracer de l’antiquité à nos jours les besoins croissants en gestion de l’information pour les entités publiques comme privées, c’est particulièrement lors de la deuxième partie du 20ème siècle que les travaux sur le sujet ont permis des progrès dans le domaine et une plus grande considération de l’intérêt de l’information et la connaissance d’un point de vue stratégique. L’avènement des théories des sciences de l’information et de la communication, parallèlement à un rôle géopolitique des entreprises de plus en plus proéminent fait naître un intérêt grandissant au regard de la collecte et du traitement des informations stratégiques. Ce sont particulièrement les Etats-Unis qui accélèrent le développement de ces méthodes. Beaucoup de chercheurs américains font figure de piliers en termes de travaux sur les théories de l’information et de la communication. Parmi ces derniers, on trouve des pionniers comme Harold Lasswell, Norbert Wiener ou Claude Shannon amenant les Etats-Unis à être les premiers à organiser cette collecte et diffusion de l’information pour améliorer la compétitivité de ses acteurs économiques (Delbecque & Pardini, 2008). Au cours du 20ème siècle, le gain de compétitivité apporté par une meilleure gestion de l’information et la coopération entre organismes privés et publics devient de plus en plus nécessaire à la compétitivité globale des états, ainsi les besoins concernant la compréhension de son environnement vont permettre d’aboutir aux premiers termes se rapprochant de l’intelligence économique (IE) comme Business intelligence et Environnemental scanning. En France, le concept d’intelligence économique se conçoit de manière plus globale, accorde plus d’importance au concept de réseau et cherche à se trouver dans une position lui permettant de modifier l’environnement économique qu’elle traite, cherchant à générer une intelligence collective plutôt qu’une simple recherche de connaissance (Torra, 2013). Le rapport Martre définit le terme d’IE « comme l'ensemble des actions coordonnées de recherche, de traitement et de distribution en vue de son exploitation, de l'information utile aux acteurs économiques. Ces diverses actions sont menées légalement avec toutes les garanties de protection nécessaires à la préservation du patrimoine de l'entreprise, dans les meilleures conditions de qualité, de délais et de coût » (Martre, 1994). Il met également l’accent sur le rôle des territoires dans cette démarche d’IE, idée qui, en se développant, va impulser la création de seconds termes que sont l’intelligence territoriale ou l’intelligence économique territoriale (Goria, & Knauf, 2007). Subséquemment, Les premières mises en place de ce que l’on nommera par la suite les dispositifs d’intelligence territoriaux, seront évoquées au sein du rapport Carayon de 2003. Ce dernier mettra en avant l’hétérogénéité de ces pratiques régionales et par conséquent la nécessité de mettre en place de réelles « stratégies territoriales au service du développement et de l’emploi » basées sur une meilleure coopération public-privé de niveau local et national (Carayon, 2003 & Knauf, 2007).             Aujourd’hui, l’intelligence territoriale dispose de plusieurs définitions selon les écoles de pensées ce qui en fait un « concept nomade et polysémique » (Pélissier & Pybourdin, 2009). Selon Yann Bertacchini (2004), l’intelligence territoriale est initiée par les acteurs locaux dans la création d’un processus informationnel et anthropologique visant à mieux mobiliser les ressources d’un territoire. Pour Stephane Goria, l’Intelligence territoriale est telle une « conjugaison de moyens et d’objectifs de knowledge management et d’intelligence économique pour améliorer les capacités d’un territoire » (Goria, 2009 in Goria, 2010). Il est important d’y voir que l’IE dans sa forme primaire est en partie pilotée par les organes de l’état et l’IT dans une certaine mesure par les politiques territoriales. L’une des principales conditions pour le bon fonctionnement d’une démarche d’IT est le travail en réseau des différents acteurs impliqués dans cette dernière. L’un des enjeux d’une telle démarche est de créer une intelligence collective permettant de faire émerger des connaissances avec pour but d’agir plus efficacement sur un territoire. Les travaux de Cyril Masselot (2018) exposent la nécessité de mettre en place un processus info-communicationnel amenant à une « production de sens » depuis la collecte de données observables jusqu’à la production de connaissances. Cependant, plusieurs obstacles se manifestent, tels que la méfiance entre acteurs concurrents, le manque de moyens pour mettre en &oelig;uvre une démarche collective, voire collaborative, le sentiment de ne pas être concerné par les démarches d’IT et le manque de connaissances liées à cette dernière, que ce soit du point de vue de ses enjeux ou de ses pratiques (Coussi & Auroy, 2018), mettant ainsi en péril les logiques de coordination qui sont pourtant indispensables à une telle démarche. Il semble « qu’une transition est nécessaire d’un état de concurrence (entre les travailleurs sociaux, entre les partenaires, entre les acteurs territoriaux) vers une coopération, en engageant activement les intervenants dans des processus collectifs de structuration et de mutualisation de l’information, et de communication participante » (Masselot, 2018). Plus la coopération est importante, plus cela permet de faire émerger des informations possédant un intérêt stratégique dont les bienfaits pourront être communs aux entreprises engagées. On se retrouve alors face à l’un des principaux défis de l’IT, qui est d’installer un climat de coopétition entre les acteurs d’un territoire, situation se manifestant lorsque la compétition et la coopération se produisent simultanément (Brandenburger et Nalebuff, 1996 in Dagnino et al, 2007). C’est en partie en réponse à cette problématique que Audrey Knauf (2010) recommande la création d’une activité d’animation-coordination au sein des dispositifs régionaux d’intelligence économique, dont les missions de coordination et de médiation caractérisent le rôle comme permettant « d’éviter les conflits dus aux chevauchements de compétences entre les différents acteurs » et de se positionner comme un acteur intermédiaire sans parti pris. Dans le cadre d’une démarche d’IT, le découpage des territoires joue également un rôle déterminant. En France la loi NOTRe a provoqué dans les grandes lignes un transfert de certaines compétences des départements et de l’Etat vers les régions. Elle a entre autres institué deux dispositifs que sont le SRADDET et le SRDEII. Ces derniers sont depuis établis par les régions et font prescription sur toute politique de développement territorial. Le SRDEII définit les grandes lignes du développement en matière d’économie, et d’innovation au service de sa région (Marcou, 2015). Son élaboration se fait en consultation entre les différentes EPCI (Établissement Publiques de Coopération Intercommunale) et les métropoles d’une même région. Si c’est bien cette dernière qui établit ce schéma, le Préfet doit l’approuver pour qu’il puisse être validé au regard des « intérêts nationaux » qu’il représente et reste donc sous tutelle de l’état (Marcou, 2015). Cette dernière règle s’applique également pour l’établissement du SRADDET (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires) qui selon le site du gouvernement concernant la cohésion des territoires<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[1]</a> « fixe les objectifs de moyen et long termes » sur divers thématiques, telles que l’équilibre et égalité des territoires, l’implantation des différentes infrastructures d’intérêt régional, le désenclavement des territoires ruraux ou encore, la gestion économe de l’espace. Il fait également prescription sur les différents documents d’aménagement des territoires des SCOT ou des métropoles. <h2 style="text-align:justify; margin-top:3px">L’attractivité des territoires</h2> Le concept d’attractivité territorial se définit comme « la capacité d’un territoire à être choisi par un acteur comme zone de localisation (temporaire ou durable) pour tout ou partie de ses activités ; cette attractivité est une attractivité perçue qui n’implique que des personnes physiques, des individus, des ménages ou des équipes, par exemple des équipes dirigeantes d’une entreprise ou d’une administration publique » (Poirot & Gérardin, 2010). Différents indicateurs d’attractivité territoriale existent pour tenter de mesurer celle-ci. D’après Milan Chaze (2017), on peut tout d’abord discerner deux types d’indicateurs, ceux  quantitatifs et ceux qualitatifs. Les premiers sont directement calculables grâce à des informations qui peuvent être issues de l’INSEE ou d’autres instituts comme les flux de capitaux ou les nombres relatifs à la création d’entreprises ou d’emplois. Ils sont donc faciles à mesurer, mais manquent de contexte pour tirer des explications poussées des phénomènes que l’on cherche à étudier (Chaze, 2017). Les seconds, reposent sur une enquête de terrain plus avancée demandant une quantité de travail plus importante, mais permettent d’apporter une explication aux résultats des indicateurs quantitatifs. Ces deux types d’indicateurs sont définis comme des indicateurs simples, ils ont l’avantage d’être faciles à présenter, mais ne permettent pas de constituer des informations assez pertinentes pour constituer des leviers d’actions (Chaze, 2017). Deux autres indicateurs que sont les indicateurs composites, dont le résultat repose sur la synthétisation de plusieurs indicateurs simples et permet de gagner en pertinence et simplicité au détriment de la possibilité d’une analyse en détail, et les « tableaux de bords » qui présentent différents indicateurs selon leurs thèmes laissant le rôle de synthétisation au lecteur (Chaze, 2017) permettent d’aller plus loin en termes d’analyse. Certains chercheurs ont établi des tableaux d’indicateurs spécifiques. Maxime Ricbourg et Jean-Claude Fernandez (2018) ont établi un tableau de 78 indicateurs répartis dans 9 catégories adaptées à l’étude de l’attractivité des territoires. Ces 9 catégories reflètent le nombre important de facteurs à prendre en compte et la complexité d’établir un indicateur composite réellement représentatif d’un territoire. <h1 style="text-align:justify">Contexte de la recherche</h1> <h2 style="text-align:justify; margin-top:3px">Le thermalisme</h2> Le thermalisme, est une pratique de loisirs ou thérapeutique consistant à utiliser les bienfaits thérapeutiques des sources d’eaux minérales<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[2]</a>. Longtemps réservée à la haute société et signe d’une socialisation prestigieuse, sa pratique s’est lentement popularisée auprès de la classe moyenne. À la fin de la seconde guerre mondiale, plusieurs ordonnances achèvent de démocratiser la pratique des soins thermaux avec l’arrivée de la prise en charge partielle des soins thermaux aux assurés sociaux avec la circulaire n° 240 SS 1947 du 14 août 1947 relative au remboursement par l’Assurance Maladie des frais d’hydrothérapie en cas de cure thermale<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[3]</a>. Cette prise en charge a également permis de fixer progressivement un certain cadre aux pratiques des établissements thermaux permettant d’en légitimer les remboursements. Cette légitimité est régulièrement remise en question et a donné lieu à la création de l’AFRETH (Association Française pour la Recherche Thermale) en 2004 dont le but est selon ses statuts « de promouvoir la recherche scientifique appliquée à l’activité des établissements thermaux, et notamment la recherche clinique »<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[4]</a>. Le milieu du thermalisme est particulièrement adapté à une démarche IE. Tout d’abord, on dénombre 89 stations thermales en France dont certaines possèdent plusieurs établissements thermaux concurrents sur leur territoire. C’est particulièrement le cas à Dax, station thermale historique qui contient 15 établissements thermaux. Du point de vue des formats d’exploitation de ces établissements, il est important de distinguer ceux en régie publique qui sont exploités directement par la station thermale et ceux qui ont délégué l’exploitation à un groupe privé voire qui ont cédé directement l’établissement et leurs eaux thermales. Plusieurs groupes disposent d’une influence importante sur le marché grâce à ce fonctionnement. Les plus importants sont la Chaine Thermale du Soleil (20 établissements) et Valvital (12 établissements). Le thermalisme apparaît donc comme un milieu compétitif autant à échelle nationale qu’européenne avec les stations allemandes ou belges, mais plusieurs associations et fédérations assurent une certaine cohérence des actions des établissements thermaux sur le territoire français. Nous avons cité l’AFRETH plus tôt qui organise la recherche concernant les eaux thermales et les soins administrés, mais il existe également l’ANMCT (Association Nationale des Maires des communes thermales), La FTCF (Fédération Thermale et Climatique Française) et le CNETH (Conseil National des Etablissements Thermaux) qui sont d’ailleurs les membres-fondateurs de l’AFRETH. À une autre échelle plus territoriale, les établissements et stations se regroupent sous les bannières de leurs fédérations régionales ainsi que des associations territoriales qui permettent aux établissements de pouvoir mutualiser certaines actions. Ces entités peuvent être considérées comme jouant en partie le rôle d’animateur-coordinateur d’intelligence territoriale dont nous parlions plus tôt pour les établissements et stations thermales dans des logiques d’IE nationale ou territoriale. <h2 style="text-align:justify; margin-top:3px">Nancy Thermal</h2> La métropole du Grand Nancy est l’une des 21 métropoles françaises ayant acquis ce nouveau statut depuis la Loi de réforme des collectivités publiée au journal officiel le 17 décembre 2010<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[5]</a>. Cette nouvelle organisation vient répondre aux nouveaux enjeux territoriaux portés par une urbanisation des territoires et une frontière toujours plus floue entre ville et campagne. Cette loi a principalement été l’occasion selon son texte de « renforcer et simplifier » l’organisation des intercommunalités, dans la continuité de plusieurs réformes territoriales les concernant depuis le milieu du 20ème siècle. Elles font également l’objet d’un pacte particulier, celui Etats-Métropoles du 6 juillet 2016 qui vise à « définir une stratégie nationale de développement des métropoles fondée sur l’innovation »<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[6]</a>. D’un point de vue stratégies territoriales, le SRADDET Grand Est mentionne le thermalisme de bien-être en tant que l’une de ses 6 thématiques signatures en termes de tourisme (SRADDET Grand Est, 2020). Dans le diagnostic territorial relatif à ce même document, la partie « un potentiel touristique en développement » mentionne le thermalisme en tant que tourisme lié à l’eau pour les territoires vosgiens et lorrains et le définit comme l’une des spécificités du territoire qui servira (objectif 28) d’appui pour le développement touristique (SRADDET Grand Est, 2020). Le SRDEII Grand-Est influence les différents dispositifs d’aide à la décision de la Métropole tel que le thermalisme. La nouvelle agence de développement économique du Grand Nancy par exemple est une volonté du SRDEII<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[7]</a> tout comme le réseau des développeurs Be Est<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[8]</a>. Également, plusieurs objectifs et actions prioritaires identifiées dans le SRDEII vont dans un sens commun avec le projet de Nancy thermal comme l’accélération de l’innovation et les transitions économiques dans le Grand Est. Nancy thermal s’inscrit dans un environnement concurrentiel important à proximité avec 8 stations thermales. Valvital, qui assurera également l’exploitation de Nancy Thermal, est déjà présente à Bourbonne-les-Bains, Niederbronn-les-Bains et Morsbronn-les-Bains. À proximité, on trouve également les thermes d’Amnéville, exploité par le groupe Arenadour. Il est important de comprendre que les stations thermales sont en partie limitées dans leurs développements par des contraintes géographiques. En effet, les établissements thermaux doivent être situés près d’une source thermale pour pouvoir l’exploiter, ce qui définit de manière permanente leur localisation. Nancy a disposé d’un forage situé en centre-ville vers la nappe phréatique d’Eply<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[9]</a> dès 1908, mais l’établissement exploitant ce dernier n’a été actif que très peu de temps laissant tout de même derrière lui la fameuse piscine ronde de Nancy Thermal. Lorsque le nouveau projet Nancy Thermal est présenté en 2019, il ne se cantonne plus à celui d’un simple établissement thermal, mais d’un complexe aquatique intégrant thermalisme, bien-être, sport et aqualudisme. Du point de vue localisation, il a l’avantage d’être situé dans le centre de Nancy, situation unique parmi les établissements thermaux français. Il s’inscrit donc dans plusieurs écosystèmes de la Métropole qui est un territoire où la santé joue un rôle prédominant d’un point de vue universitaire avec des activités de recherches et des formations importantes, un CHRU et des entreprises de pointes dans le domaine dont le tout représente 17% des emplois de la métropole (Scalen, 2021a). L’aspect bien-être répond tout d’abord à sa proximité avec l’aspect santé, mais également avec l’apparition d’une tendance importante qui est la progression du marché du bien-être actuel et qui explique la généralisation des programmes de soins ou de relaxation non conventionnés dans les établissements thermaux français avec la création de nombreux Spa thermaux s’observant depuis plusieurs années. Le marché du bien-être est estimé en pleine croissance de 8 à 12% par an depuis 2010 et les prévisions sont encore plus importantes pour les années à venir<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[10]</a>. <h1 style="text-align:justify">Problématique</h1>             Si pour beaucoup de villes thermales le thermalisme est un élément crucial de leur économie et de leur identité, Nancy a développé une identité beaucoup plus polyvalente que ces dernières en tant que métropole. Le nouveau complexe vient donc s’ajouter en tant que facteur d’attractivité supplémentaire dans une ville dont l’économie fonctionne déjà sans son existence. Cela ne signifie pas que ce projet doit être considéré comme un simple équipement territorial supplémentaire, mais simplement que l’aspect thermal de la ville est moins prépondérant à Nancy qu’il l’est dans d’autres stations thermales historiques. Cela conduit à formuler cette problématique : En quoi le développement d’un complexe thermal en centre-ville, contribue-t-il à rendre un territoire plus attractif ? L'intérêt de cette problématique est d'aller plus loin que simplement constater les facteurs d'attractivités générés ou impactés par ce nouveau complexe en étudiant le travail d'organisation, d'aménagement qui a été mis en place pour en tirer le plus de bienfaits possibles à l'échelle du territoire. En ce sens, nous nous sommes intéressé à la mise en &oelig;uvre de ce projet et à la place de l’IT dans son pilotage. Trois hypothèses ont été définies pour vérifier la problématique abordée précédemment. La première est que la compétitivité touristique engendrée par l’ouverture du centre thermal va permettre la création directe et indirecte d’emplois sur le territoire de la métropole du Grand Nancy. Elle répond à plusieurs indicateurs comme la création d’emplois ou le développement d’entreprises privées. La seconde est que l’activité du centre thermal va engendrer une politique de rénovation du quartier dans un objectif d’embellissement. La politique de rénovation d’une commune, tout comme la présence de pistes cyclables ou la propreté font partie des indicateurs qui rendent une commune attractive. La dernière est que le thermalisme va permettre à la métropole d’étoffer son offre de loisirs et de culture. L’accès dans le cas de Grand Nancy Thermal à l’offre d’activités étendue d’une métropole pourrait permettre d’autres infrastructures de voir leur clientèle augmenter et en conséquence d’étoffer leurs programmes. <h1 style="text-align:justify">Méthodologie de recherche</h1> Nous avons abordé cette recherche selon trois méthodologies, dont la plus importante repose sur une méthode d’observation participante, effectuée lors d’un apprentissage pendant l’année 2021-2022 auprès de la Direction Nancy Thermal de la métropole en tant qu’assistant en intelligence économique. Elle a été complétée par deux autres approches méthodologiques : la première dédiée à l’analyse d’un corpus documentaire via une grille d’analyse qui a permis d’identifier les différents éléments saillants du projet et leur prise en compte dans la gestion du projet. Ce corpus était composé des documents qui démontraient d’une pertinence vis-à-vis de notre problématique, parfois internes à la métropole. La seconde méthodologie a consisté en deux entretiens menés auprès de la directrice du projet Nancy Thermal et du directeur de la mission rayonnement, qui a pour rôle de travailler sur la mise en valeur des atouts du territoire. Chacun de ces entretiens eut lieu en face-à-face au sein de la métropole du Grand Nancy en mai 2022, retranscrit via une prise de notes, comprenant une trame de questionnements reposant sur le rôle de chacun de leurs services au sein de la métropole ainsi que leur rapport au projet Nancy Thermal, les enjeux de ce dernier et l’importance de mettre en place des directions de services en transversalité lors d’un projet de territoire comme celui-ci. La direction Nancy Thermal prend une place particulière au sein de l’organigramme de la métropole puisqu’elle se situe, tout comme la mission rayonnement, directement sous la direction générale des services et donc au-dessus des différents services de la métropole, lui assurant un pilotage important du projet et un lien avec l’ensemble des services liés à ce dernier. L’entretien de la directrice du projet fut particulièrement axé sur la transversalité de son poste et aux origines des différentes décisions relatives à Nancy Thermal, de l’idée à la décision en passant par les acteurs concernés. Celui du directeur de la mission rayonnement fut davantage axé sur le rôle de la mission rayonnement et de son lien avec Nancy Thermal. Les résultats combinés de ces trois méthodologies ont ainsi permis d’effectuer une analyse croisée des différents facteurs d’attractivité que va générer le projet Nancy Thermal, mais également d’observer comment ce projet a été piloté et les actions qui ont été mises en place pour générer des retombées positives comme celles économiques ou culturelles pour la métropole du Grand Nancy. Il est apparu pendant l’analyse de corpus et l’observation participante que ces deux services possèdent la particularité d’être transversaux au sein de la métropole, en conséquence une partie de la trame d’entretien était également consacrée à des questions sur la circulation des informations entre l’ensemble des parties prenantes du projet qui permis une coordination de ces derniers vers un but commun. <h1 style="text-align:justify">Analyse des résultats</h1> Un complexe thermal en centre-ville permet de générer de nouveaux emplois             L’implantation d’un complexe thermal en centre-ville va permettre la création d’emplois temporaires et de long terme, avec une typologie d’emplois qui pour certains n’existaient pas auparavant sur le territoire de la métropole. Les documents présents dans la grille d’analyse issue de notre expérimentation nous montrent que la main d’&oelig;uvre nécessaire à la construction de Nancy Thermal a permis des retombées économiques importantes pour les entreprises du secteur du BTP. La phase chantier a permis de faire participer des entreprises locales ou régionales. Les nécessités en termes de main d’&oelig;uvre sur l’ensemble de la construction ont été estimées à 400 équivalents temps plein et les campagnes de recrutement pour ce dernier ont permis au département de capitaliser sur le projet et promouvoir les métiers en tensions de recrutement que sont ceux du bâtiment en organisant notamment une matinée de recrutements directement sur le chantier de Nancy Thermal<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[11]</a>. Pour ce qui est des emplois nécessaires à l’exploitation, les besoins en termes de personnel indiqués par notre grille d’analyse pour le complexe s’estiment à 267,3 Equivalents temps pleins (ETP)<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[12]</a> réparties sur les différents pôles du complexe que sont l’établissement thermal, le pôle bien-être, le pôle sport et loisirs ainsi que la résidence thermale. Pour le pôle curiste, on observe la mise en place de formations pour permettre la qualification d’employés en vue de l’ouverture du complexe. On peut par exemple citer la nouvelle formation du Greta qui s’est déroulée sur 6 mois en 2022, pour former des agents thermaux spécifiquement en vue de l’ouverture de Nancy Thermal. Elle vient s’inscrire dans les objectifs de formation développés par la Métropole pour subvenir aux besoins du complexe en termes d’emplois. La métropole vise une autonomie quant aux besoins en personnel du complexe grâce au nouvellement créé « Institut Européen du Thermalisme » et prévoit d’autres formations qualifiantes notamment en termes de secrétariat thermal. Cette recherche d’autonomie montre bien la volonté de la métropole d’installer durablement sur son territoire un nouveau marché de l’emploi. Vis-à-vis de l’hébergement la clientèle curiste s’oriente majoritairement vers les solutions à moins de 5 kilomètres de la station (94,5%). La moitié de la clientèle curiste s’oriente vers les meublés touristiques dus aux trois semaines de séjours, les 50% restant se partageant entre les résidences de tourisme et les camping-cars ou campings. Cependant les transports en communs métropolitains pourraient permettre aux curistes de s’orienter vers des hébergements plus éloignés du complexe. Le pôle curiste devrait également avoir un effet sur le milieu de la restauration. Selon Nomadéis (2019), 88,6% des curistes vont au moins une fois par séjour au restaurant, 36 % 1 à 3 fois par semaine et près de 4 % y vont tous les jours, ce qui représenterait au moins 20 000 couverts supplémentaires sur la métropole sans même prendre en compte les accompagnants ni la clientèle bien-être. D’autres retombées économiques plus difficiles à chiffrer devraient également être observées. Les circuits courts sont privilégiés par la clientèle curiste : 69 % d’entre eux ont affirmé avoir effectué des courses au marché et 24,4% directement chez les producteurs. 39,5% ont affirmé avoir également utilisé les commerces de proximité, 56% les grandes surfaces et 41,2% les supérettes de centre-ville. Les curistes bénéficiant de beaucoup de temps libre, certaines activités culturelles de la métropole devraient également être impactées, particulièrement des activités douces. Du point de vue du pôle bien-être, les emplois concernés sont similaires au pôle curiste, mais les comportements de consommation de la clientèle sont différents, privilégiant les solutions d’hébergement que sont les hôtels ou les résidences de tourisme (82%). Le parc hôtelier devrait donc être fortement mis à contribution alors que ce dernier manque de solutions concernant l’environnement proche du complexe avec une offre hôtelière presque inexistante à moins d’un kilomètre du complexe. La création de nouveaux établissements hôteliers proche de Nancy Thermal est préconisée, et ces projets comme l’accroissement d’activités des autres solutions hôtelières dans un rayon de 5 km devraient créer une quantité non négligeable d’emplois sur la métropole. Les parties sportives et aqualudiques du complexe permettent également de mobiliser différentes ressources du territoire liées à la formation comme le CREPS<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[13]</a> Nancy qui prodigue des formations de maitre-nageur-sauveteur et génère donc des professionnels diplômés qui pourront subvenir aux besoins en personnel de l’espace aqualudique. La ville de Nancy a également obtenu le label Terre de jeux. Nancy Thermal peut alors venir apporter un service supplémentaire aux sportifs de haut-niveaux, comme évoqué par la directrice du projet : « On y a ajouté l’espace Thermasport, car très vite, en travaillant avec le CHU, on s’est rendu compte que beaucoup travaillaient sur les questions cardiovasculaires respiratoires et qui avaient envie d’aller plus loin ». L’installation d’un complexe thermal nécessite un réaménagement du quartier ou il est installé Les stations thermales disposent d’aménagements que l’on peut considérer de codifiés. Ces derniers sont souvent des conséquences des différentes typologies de clientèle ayant fréquenté les thermes d’années en années. Pour une ville s’étant développée sans considérer le thermalisme comme futur point central de son territoire ces aménagements comme les parcs thermaux ou l’accessibilité à l’établissement représentent un défi majeur. Ce projet a donc nécessité un plan de requalification des espaces publics permettant de planifier les différents aménagements prévus aux alentours du complexe qui n’étaient à l’origine pas prioritaires comme l’explique la directrice du projet : « À part l’accessibilité d'Artem, Nancy Thermal n’aurait peut-être pas été considérée prioritaire en termes d’aménagement. Hors aujourd’hui, on en fait un deuxième point de centralité quasiment au même niveau que la place Stanislas ». Pour ce qui est de la clientèle spécifique de Nancy Thermal, c’est-à-dire celle bien-être et curiste, l’un des aménagements les plus conséquents est la liaison végétale entre le parc Sainte-Marie et le complexe. Ce projet est important pour plusieurs raisons, lors d’une concertation préalable sur les incidences environnementales réalisée en 2019, il avait été exprimé la volonté de faire en sorte que les alentours de Nancy Thermal constituent une « zone apaisée » au sein d’une zone urbanisée. Ces aménagements permettront donc de créer deux perspectives vertes avec la volonté d’en faire des extensions du parc, incluant les jardins du conseil départemental et demandant une végétalisation des rues bordant le complexe thermal. Ces derniers ne sont pas uniquement destinés à augmenter la quantité d’espace vert et continuité végétale, ils sont également utilisés pour faire sciemment un lien direct avec l’identité architecturale du quartier. En termes d’accessibilité, la métropole prévoit la création de parkings supplémentaires. Les enjeux de cette démarche sont multiples, la mise en activité du complexe thermal devrait accroître le flux urbain déjà considéré comme important. Pour ce qui est des transports, une ligne du réseau permettra à la clientèle de rejoindre rapidement le centre-ville. C’est un atout important pour la métropole, car le manque de solutions de locomotions en station thermale est un sujet que l’on retrouve régulièrement dans les remarques faites aux stations que nous avons relevées dans notre grille d’analyse, puisqu’elles accueillent régulièrement des personnes à mobilité réduite. Le complexe thermal renforce l’offre de loisirs du territoire <a name="_Hlk122360049">L’offre de loisirs d’un territoire est primordiale pour les stations touristiques, mais cela l’est encore plus pour les stations thermales qui vivent à un rythme différent des autres avec des flux saisonniers comme la clientèle curiste qui dispose d’impératifs en termes d’emploi du temps (rythme des cures et horaires des soins) tout en gardant beaucoup de temps libres. Le complexe Nancy Thermal se développe au sein d’une offre métropolitaine de loisirs évidemment plus importante qu’en milieu rural, et même si cet aspect peut sembler être un avantage aux premiers abords, il inclut également un risque que cet équipement ne devienne qu’une simple activité supplémentaire noyée au sein d’une offre de loisirs beaucoup plus large, au contraire d’un point central du territoire.</a> L’éloignement par rapport à un lieu de baignade fait partie des indicateurs d’attractivité d’un territoire. Du point de vue des lieux de baignades naturels, Nancy n’est pas particulièrement bien lotie. Pour compenser cette absence de point de baignade, Nancy dispose de ce que l’on appelle l’aquapole du Grand Nancy qui consiste actuellement en un réseau de six piscines réparties sur la métropole<s>.</s> Nancy Thermal vient donc s’ajouter comme un futur point de baignade important pour les habitants de la métropole. Comme l’explique le directeur à la mission rayonnement : « Dans cette aventure, le rapport à l’eau est évidemment important pour l’univers collectif lié au thermalisme. Nancy est traversée par une rivière qui est assez loin du centre historique de la ville. Le retour en force de l’eau aujourd’hui, c’est la réponse à un enjeu sociétal lié à la sensation de bien-être associée à l’eau ». La présence du complexe peut également permettre d’appuyer le développement d’activités associatives comme l’aquagym, mais également des activités compétitives comme la natation ou le water-polo en cas d’indisponibilité de certaines des piscines du réseau. C’est aussi l’opportunité d’obtenir un élément de différenciation vis-à-vis des autres stations thermales françaises dont peu disposent d’un espace aqualudique. À première vue, cela peut sembler avoir été mis en place pour satisfaire la clientèle locale, mais cela permet également d’occuper les accompagnateurs des curistes. Pour cette clientèle ainsi que celle du pôle bien-être, le complexe s’inscrit dans une offre de loisirs métropolitaine plus large que peut utiliser Nancy pour rendre sa destination plus attractive. En effet, selon Nomadéis 96,5% des curistes effectuent au moins une activité durant leur séjour et selon notre analyse des commentaires laissés par les curistes à la suite de leur passage en station thermale, beaucoup s’étaient plaint d’un manque d’activités proposées. La clientèle bien-être peut également être satisfaite en combinant les prestations au complexe et les loisirs proposés en métropole et cette dernière travaille donc avec différents acteurs du tourisme local pour créer des offres de séjours comprenant à la fois des activités au sein du complexe et en dehors. Là encore le contexte métropolitain permet de créer des offres de séjours attractives pouvant être basées sur des évènements culturels prenant place à Nancy comme le livre sur la place, le festival NJP ou encore les fêtes de Saint-Nicolas. <h1 style="text-align:justify">Discussion</h1> Si l’on s’intéresse aux indicateurs d’attractivité de la grille d’analyse de Maxime Ricbourg et Jean-Claude Fernandez, on trouve de manière directe ou indirecte un projet qui, du point de vue des emplois, peut affecter six indicateurs différents : le PIB régional, le taux de chômage dans le bassin d’emploi, la présence d’entreprises privées et publiques de 10 ans ou plus dans la commune, la création/fermeture d’entreprises privées, la création d’établissement de santé, le taux d’activité dans le bassin d’emplois. Concernant l’aménagement, huit indicateurs sont impactés : la présence d’espaces verts dans la commune, la quantité de parcs et réserves naturelles dans la région, la politique de rénovation, la présence de pistes cyclables, la réalisation de grands projets, la présence de monuments historiques classés ou inscrits dans la région (dans notre cas, il s’agit davantage d’une mise en valeur), la beauté et qualité des monuments et/ou de l’architecture ainsi que la qualité du réseau de transports en commun. Enfin d’un point de vue loisir, l’apparition d’un complexe comme Nancy Thermal marque l’éloignement par rapport à un lieu de baignade et la présence d’équipements sportifs, mais cela vient également appuyer l’offre de loisirs du territoire dans sa globalité, présentant l’opportunité d’influencer l’ensemble des indicateurs de la thématique « culture, loisirs, tourisme et patrimoine » de cette grille, telles que l’organisation de manifestations culturelles ou la présence de monuments historiques. Une telle incidence de l’arrivée d’une nouvelle activité qui se veut être un point central du territoire nécessite donc une organisation pointue, car les parties prenantes concernées disposent d’organisations, d’agendas et d’intérêts parfois différents de la métropole. C’est le cas des services métropolitains, dont la transversalité de la direction Nancy Thermal permet, comme l’explique la directrice du projet, de s’affranchir de certaines barrières : « (La transversalité) dans un organigramme, c’est important, car ça permet une interpellation directe entre services et avoir autorité sur des services d’autres pôles. Ça permet de faciliter le lien administratif ». Ensuite vis-à-vis des acteurs privés, un travail en commun est nécessaire mais l’aspect transversal de la direction de projet Nancy thermal peut sembler amoindrie puisque si la direction de projet peut exercer son autorité sur la prise de décision des services de la métropole c’est moins le cas au regard des acteurs privés, qui doivent être influencés via des actions de sensibilisation. Pour optimiser au maximum le potentiel attractif de la destination nancéienne en tant que station thermale, il est nécessaire que les acteurs privés soient sensibilisés par la métropole à ces enjeux pour qu’ils soient actifs dans l’anticipation de cette clientèle, plutôt que dans l’attentisme et n’engager des démarches envers celle-ci qu’après l’ouverture du complexe. Mais une direction transversale permet également de considérer le projet dans sa globalité et par conséquent de donner plus d’importance à l’implication des acteurs privés « il s’agit de faire en sorte que toutes les conditions soient cohérentes pour que cet équipement ouvre avec toutes les modalités et services attendus. Il s’agit aussi de faire lien avec tous les acteurs économiques, de la santé, de la formation du territoire qui vont aussi avoir un rôle à jouer dans ce secteur ». Pour un projet de territoire comme celui-ci, le travail ne s’arrête pas à l’ouverture du complexe au public. Nous le constatons d’ailleurs directement à la lecture des documents de la métropole avec les expressions « sensibiliser les hôteliers » et « mener des actions de sensibilisations auprès des propriétaires de meublés ». Ces actions peuvent nécessiter la présence d’un intermédiaire consacré à ce rôle comme l’agence de développement économique qui selon la directrice du projet est « sensibilisée et peut faire passer des messages ». On remarque ici le rôle important d’une bonne diffusion des informations entre acteurs privés et publics. Le complexe n’étant qu’une partie du projet de territoire désiré par la métropole, ce dernier n’apparaît que si les acteurs privés s’investissent pleinement, créant des opportunités ou en saisissant celles qui leurs sont proposées. Un tel projet s’organise donc de manière active avec une communication qui doit d’abord se faire par les initiateurs du projet vers les acteurs privés pour que ces derniers réagissent et s’organisent. Ces actions ont pour effet d’améliorer le marché de l’emploi sur le territoire, notamment en promouvant des métiers en tension, en permettant aux étudiants d’être embauchés à la suite de leurs études et retenir les diplômés sur le territoire, mais également de pratiquer leurs futurs métiers durant leurs études, via des alternances, stages ou projets en lien avec Nancy Thermal. Un meilleur équilibre entre théorie et pratique lors des études permet de générer des diplômés plus performants, assurant également un rayonnement des étudiants de Nancy lorsque ces étudiants choisissent de partir exercer ailleurs. La formation et la recherche sont ainsi un aspect important de ce projet, car elles permettent de mobiliser des ressources déjà présentes sur le territoire notamment grâce à un secteur comme la santé bien développé localement et mis en avant par la directrice du projet : « L’Institut Européen du Thermalisme, il a su se faire parce que les hommes et les femmes sont là. On n’est pas obligé d’aller les chercher. Notre positionnement en matière de bien-être, c’est qu’il s’incarne à travers des dimensions très diverses. À travers la santé, la prévention, le sport, la nature… Ce ne sont pas juste des massages. Une ville qui travaille sur le bien-être, c’est ça ». S’agissant des projets d’aménagements, là encore le besoin de pilotage est important au vu du nombre d’acteurs et services concernés car si les projets d’aménagements sont façonnés par la direction voirie, la direction mobilité et transport ainsi que la direction urbanisme, elles sont loin d’être les seules actrices ou services affectés par ce travail. Ces trois analyses montrent avant tout le nombre très conséquent d’acteurs concernés par un projet de territoire aussi marquant que Nancy thermal et l’importance de mettre en place des directions transversales comme la Direction Nancy Thermal ou encore la mission Rayonnement. Sur ce dernier sujet, Nancy Thermal est un exemple particulièrement adapté puisque les aléas juridiques rencontrés par le projet auraient pu placer sa progression dans un immobilisme sans des postes transversaux comme celui de la directrice du projet pour engager les différents services sur d’autres objectifs et maintenir ainsi un équilibre et une vision globale tout au long de son avancée. Nous avons pu remarquer qu’une bonne connaissance des services de la métropole et plus particulièrement des équipes les composants semble être un atout indéniable en termes de relation avec ces derniers. Comme l’explique la directrice « Je suis ancienne dans la maison donc je connais bien les équipes et je n’ai pas été mise en difficulté moi-même ». Il s’agissait ici d’une réponse concernant le management des informations ce qui permet de mettre en avant l’intérêt d’être bien intégré au sein des équipes de la Métropole. La tâche pourrait être bien plus compliquée si, pour un projet de cette envergure, une personne extérieure à la métropole était embauchée pour remplir ce rôle, qui demande une connaissance importante de l’environnement dans lequel s’ancre le projet. Chaque organisation demande une certaine phase d’acclimatation pour bien s’intégrer dans son environnement professionnel. Il semble donc plus pertinent de nommer à ces postes des agents déjà habitués au fonctionnement de la métropole et à son personnel. Les aspects bénéfiques d’un poste transversal comme celui-ci mettent en évidence le besoin de systématiser la communication entre les différents acteurs d’un projet territorial tout comme la nécessité d’installer un rôle de médiateur entre ces derniers pour faire émerger du sens et des actions communes grâce à leurs observations individuelles. <h1 style="text-align:justify">Conclusion</h1> Ce travail montre qu’une attractivité des territoires est possible. Non seulement parce que cette attractivité semble mesurable et constatée, mais également car les formes sous lesquelles elle se manifeste sont en grande partie anticipées et organisées par les administrations territoriales. En tant que ville étudiante, pour Nancy l’enjeu n’est pas uniquement de faire venir des investisseurs ou de nouveaux habitants, mais de créer un environnement motivant donnant envie à ses actifs, ses étudiants d’y rester pour la qualité de vie, la sensation d’évoluer dans un cadre permettant de réussir ses projets. Du moins on peut estimer qu’en créant un environnement favorable à l’épanouissement, qu’il soit académique ou professionnel, Nancy travaille à laisser une image positive à ses habitants temporaires pour en faire des ambassadeurs du territoire participant au rayonnement de la ville sur le long cours. En ce sens, Nancy Thermal anticipe un besoin en termes de bien-être de plus en plus demandé par la population au vu de la croissance importante du marché. Cela démontre son positionnement en réponse à une demande actuelle de ses habitants tout en se projetant sur des tendances identifiées, en construisant un projet basé sur son héritage. C’est tout l’enjeu d’un tel projet, qui tente de conjuguer thermalisme et urbain, deux domaines qui n’avaient encore jamais été autant associés en France et faire du complexe thermal un élément de différenciation pour la métropole, et sa situation métropolitaine un élément de différenciation pour le complexe thermal. Il prend en compte les demandes actuelles de sa population et en anticipe les besoins futurs. Cependant l’importance des périodes de travaux sur et aux alentours du complexe, comme la disparition d’un nombre important de places de parking, font que les ambitions de la métropole par ce complexe se font en partie au détriment des résidents permanents du quartier. Ce qui pourrait pousser en dehors du quartier ces derniers, au profit d’investisseurs immobiliers qui effectueraient de la location de meublés touristiques. Ce projet présente de multiples opportunités et obstacles qui s’influencent et nécessitent un équilibre travaillé pour aboutir au meilleur résultat. La mise en place d'une direction Nancy Thermal transversale permet de créer un intermédiaire pour faire communiquer les différents acteurs et une autorité pour les faire avancer ensemble et mieux mobiliser les ressources du territoire. Néanmoins cela a pour conséquence de générer une certaine infobésité pour l'intermédiaire, et la circulation de l'information gagnerait en fluidité si les pratiques de management transversal venaient à être généralisées chez un nombre plus important d'acteurs et services. Cela semble également créer une limite vis-à-vis de la pertinence des opportunités à exploiter. Dans une situation comme celle-ci, les parties prenantes peuvent avoir tendance à trop s’appuyer sur la Direction transversale alors que l’intérêt d’une telle démarche est justement de générer une intelligence collective. Bibliographie Bertacchini, Y. (2010). Intelligence territoriale : une lecture retro-prospective. Revue internationale d’intelligence économique, 2(1), 65-97. <a href="https://doi.org/10.3166/r2ie.2.65-97" style="color:blue; text-decoration:underline">https://doi.org/10.3166/r2ie.2.65-97</a> Chaze, M. (2017). Les indicateurs d’attractivité territoriale. HAL-SHS - Sciences de l’Homme et de la Société. <a href="https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02520684/" style="color:blue; text-decoration:underline">https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02520684/</a> Coussi, O., & Auroy, P. (2018). Intelligence économique des territoires : Théories et pratiques. Conseil National des Economies Régionales Dagnino, G. B., Leroy, F., & Yami, S. (2007). La dynamique des stratégies de coopétition. Revue française de gestion, 33(176), 87-98. <a href="https://doi.org/10.3166/rfg.176.87-98" style="color:blue; text-decoration:underline">https://doi.org/10.3166/rfg.176.87-98</a> Delbecque, É. & Pardini, G. (2008). Historique de l'intelligence économique. Dans : Éric Delbecque éd., Les politiques d'intelligence économique (pp. 9-42). Paris cedex 14: Presses Universitaires de France. Knauf, A., & Goria, S. (2009). L’intelligence économique au service des dispositifs territoriaux d’appui aux entreprises : l’implication d’un nouvel acteur dédié à la coordination. Revue internationale d’intelligence économique, 1(2), 305-317. <a href="https://doi.org/10.3166/r2ie.1.305-%20317" style="color:blue; text-decoration:underline">https://doi.org/10.3166/r2ie.1.305- 317</a> Knauf, A. (2007). Caractérisation des rôles du coordinateur-animateur : émergence d’un acteur nécessaire à la mise en pratique d’un Dispositif Régional d’Intelligence Economique [Thèse de doctorat]. Université Nancy 2. Knauf, A. (2010). Les dispositifs d’intelligence économique : Compétences et fonctions utiles à leur pilotage (French Edition) (HARMATTAN). Editions L’Harmattan. Masselot, C. (2018). Communication et information territoriales pour des actions concertées. Dans : Le retour aux territoires. L’identité à l’épreuve de la mondialisation. [PDF]. Dans Le retour aux territoires (p. 137‑155). L’Harmattan. Pelissier, M. (2009). Étude sur l'origine et les fondements de l'intelligence territoriale : l'intelligence territoriale comme une simple déclinaison de l'intelligence économique à l'échelle du territoire ?. Revue internationale d'intelligence économique, 1, 291-303. https://www.cairn.info/revue--2009-2-page-291.htm. Pelissier, M., & Pybourdin, I. (2009). L’intelligence territoriale. Les cahiers du numérique, 5(4), 93-109. <a href="https://doi.org/10.3166/lcn.5.4.93-109" style="color:blue; text-decoration:underline">https://doi.org/10.3166/lcn.5.4.93-109</a> Poirot, J., & Gérardin, H. (2010). L'attractivité des territoires : un concept multidimensionnel. Mondes en développement, 149, 27-41. <a href="https://doi.org/10.3917/med.149.0027" style="color:blue; text-decoration:underline">https://doi.org/10.3917/med.149.0027</a> Région Grand Est & Grand Est Territoires. (2019). Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires. Dans Grandest.fr. <a href="https://www.grandest.fr/grandestterritoires/" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.grandest.fr/grandestterritoires/</a> SCALEN. (2021a). Le Grand Nancy, une place forte en santé ? - Agence Scalen. Agencescalen.Fr. Consulté le 25 mars 2022, à l’adresse 180 <a href="https://www.agencescalen.fr/en/lecteur-de-publications/le-grand-nancy-une-place-forte-en-sante.html" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.agencescalen.fr/en/lecteur-de-publications/le-grand-nancy-une-place-forte-en-sante.html</a> SCALEN, (2021b). ARTEM/Grand Nancy Thermal. Portrait de quartier et enjeux de développement. Document interne à la Métropole du Grand Nancy. (Consulté le 12 mai 2022) SCALEN. (2021c). Grand Nancy Thermal. L’écosystème vu par SCALEN. Document interne à la Métropole du Grand Nancy. (Consulté le 12 Mai 2022) SCALEN. (2021d). Grand Nancy Thermal. Analyse de l’offre d’hébergement touristique dans le cadre de l’ouverture du projet Nancy Thermal. Document interne à la Métropole du Grand Nancy. (Consulté le 12 Mai 2022) Torra, M. (2013). Territoire comme espace d’attractivité et de déclinaison de l’intelligence économique en intelligence territoriale. Marché et organisations, 18(2), 67. <a href="https://doi.org/10.3917/maorg.018.0067" style="color:blue; text-decoration:underline">https://doi.org/10.3917/maorg.018.0067</a> Ricbourg, M., & Fernandez, J. (2018). Détermination des principaux indicateurs d’attractivité d’un territoire, un enjeu fort pour les collectivités. Hal.archives-ouvertes.fr. <a href="https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01741930/document" style="color:blue; text-decoration:underline">https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01741930/document</a> <div>  <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[1]</a> <a href="https://www.ecologie.gouv.fr/sraddet-schema-strategique-prescriptif-et-integrateur-regions" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.ecologie.gouv.fr/sraddet-schema-strategique-prescriptif-et-integrateur-regions</a> (consulté le 20 Avril 2022) </div> <div id="ftn2"> <a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[2]</a> <a href="https://www.officiel-thermalisme.com/2021/12/04/lhistoire-du-thermalisme-de-lantiquite-a-nos-jours/" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.officiel-thermalisme.com/2021/12/04/lhistoire-du-thermalisme-de-lantiquite-a-nos-jours/</a> (consulté le 30 novembre 2022) </div> <div id="ftn3"> <a href="#_ftnref3" name="_ftn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[3]</a> <a href="https://www.snmth.org/pdf/rapport_delomenie.pdf%20p.11" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.snmth.org/pdf/rapport_delomenie.pdf p.11</a> (consulté le 30 novembre 2022) </div> <div id="ftn4"> <a href="#_ftnref4" name="_ftn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[4]</a> <a href="https://www.afreth.org/a-propos-de-afreth/" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.afreth.org/a-propos-de-afreth/</a> (consulté le 15 mars 2022) </div> <div id="ftn5"> <a href="#_ftnref5" name="_ftn5" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[5]</a> <a href="https://www.vie-publique.fr/loi/20580-reforme-collectivites-territoriales-projet-loi-conseiller-territorial" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.vie-publique.fr/loi/20580-reforme-collectivites-territoriales-projet-loi-conseiller-territorial</a> (consulté le 20 avril 2022) </div> <div id="ftn6"> <a href="#_ftnref6" name="_ftn6" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[6]</a> <a href="https://www.gouvernement.fr/actualite/pacte-etat-metropoles-l-innovation-au-service-des-territoires" style="color:blue; text-decoration:underline">Pacte État-métropoles : l’innovation au service des territoires | Gouvernement.fr</a> (consulté le 20 avril 2022) </div> <div id="ftn7"> <a href="#_ftnref7" name="_ftn7" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[7]</a><a href="https://www.lagazettedescommunes.com/756111/les-regions-plebiscitent-le-schema-regional-de-developpement-economique-dinnovation-et-dinternationalisation/" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.lagazettedescommunes.com/756111/les-regions-plebiscitent-le-schema-regional-de-developpement-economique-dinnovation-et-dinternationalisation/</a> (consulté le 25 avril 2022) </div> <div id="ftn8"> <a href="#_ftnref8" name="_ftn8" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[8]</a> <a href="https://www.grandest.fr/wp-content/uploads/2018/12/be-est-developpeurs-flyer.pdf" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.grandest.fr/wp-content/uploads/2018/12/be-est-developpeurs-flyer.pdf</a> (consulté le 25 avril 2022) </div> <div id="ftn9"> <a href="#_ftnref9" name="_ftn9" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[9]</a> <a href="https://www.nancy-focus.com/nancy-nancy-thermal" style="color:blue; text-decoration:underline">Nancy, il était une fois ... Nancy Thermal | nancy-focus.com</a> (consulté le 7 février 2022) </div> <div id="ftn10"> <a href="#_ftnref10" name="_ftn10" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[10]</a> <a href="https://www.etudes-et-analyses.com/blog/decryptage-economique/etude-marche-etre-france-12-02-2020.html" style="color:blue; text-decoration:underline">Étude de marché sur le bien être en France - blog Etudes-et-analyses.com</a> (consulté le 28 décembre 2021) </div> <div id="ftn11"> <a href="#_ftnref11" name="_ftn11" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[11]</a> <a href="https://www.estrepublicain.fr/economie/2021/11/19/grand-nancy-thermal-promeut-les-metiers-du-btp" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.estrepublicain.fr/economie/2021/11/19/grand-nancy-thermal-promeut-les-metiers-du-btp</a> (consulté le 25 novembre 2021) </div> <div id="ftn12"> <a href="#_ftnref12" name="_ftn12" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[12]</a> « L’équivalent temps plein, parfois désigné par le sigle ETP, est une unité permettant d’effectuer une mesure comparable de l’emploi (activité professionnelle ou études), malgré les disparités en termes de nombre d’heures de travail ou d’étude par semaine » [<a href="https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=Glossary:Full-time_equivalent_(FTE)/fr" style="color:blue; text-decoration:underline">Glossaire:Équivalent temps plein (ETP) - Statistics Explained (europa.eu)</a>] (consulté le 28 décembre 2021) </div> <div id="ftn13"> <a href="#_ftnref13" name="_ftn13" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[13]</a> Centre de Ressources, d’Expertise et de Performance Sportive </div> </div>