<h2 align="left">Introduction</h2> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6203" style="text-align: justify;">&laquo; Les d&eacute;fis qui s&rsquo;offrent &agrave; l&rsquo;universit&eacute; l&rsquo;interrogent jusque dans ses fondements &raquo; (Le Mouillour, 2016 , p. 7). En effet, au travers de ses missions d&rsquo;enseignement et de recherche, elle figure parmi les institutions contraintes &agrave; l&rsquo;innovation (Fichez, 2008) tant sur le plan organisationnel (Alter, 2013) que technologique (Akrich, Callon et Latour, 2006) et p&eacute;dagogique (Tricot, 2017). Si plusieurs politiques publiques (notamment la loi du 22 juillet 2013) soulignent la n&eacute;cessit&eacute; de mieux accompagner ses &eacute;tudiants dans la pr&eacute;paration de leur insertion professionnelle, elles nous invitent &eacute;galement &agrave; privil&eacute;gier, dans les apprentissages, des connaissances et des m&eacute;thodologies de recherche suppl&eacute;mentaires en mati&egrave;re de savoir-&ecirc;tre et de savoir-faire (Dulaurans, 2016). S&rsquo;appuyant ainsi sur une &eacute;pist&eacute;mologie pragmatique, nous souhaitons nous interroger scientifiquement sur la d&eacute;marche d&rsquo;innovation p&eacute;dagogique &agrave; l&rsquo;universit&eacute; et la mani&egrave;re dont elle constitue un levier de changement technique et organisationnel. Aussi, pour mener notre analyse, nous nous basons sur une &eacute;tude de cas : l&rsquo;observation participante du nouveau projet de service du d&eacute;partement &laquo; M&eacute;tiers du Multim&eacute;dia et de l&rsquo;Internet &raquo; de l&rsquo;universit&eacute; Bordeaux Montaigne mis en place en 2018 et pilote au plan national. L&rsquo;approche que nous pr&eacute;conisons trouve son ancrage dans un cadrage th&eacute;orique mobilis&eacute; autour de l&rsquo;interactionnisme symbolique et du sens construit par l&rsquo;agilit&eacute; dans ces nouvelles formes d&rsquo;interactions sociales. Notre objectif vise ainsi dans cet article &agrave; &eacute;clairer les questions essentielles suivantes : comment transversalit&eacute;, agilit&eacute; et transparence favorisent-elles l&rsquo;innovation p&eacute;dagogique &agrave; l&rsquo;universit&eacute; ? Comment accompagnement, conception et production permettent-ils son impl&eacute;mentation sur le terrain ? Comment r&eacute;sistance, production et &eacute;mergence encouragent-elles une r&eacute;appropriation par les parties prenantes ?</p> <h2 id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6204"><a id="partie1"></a>Construction / Conception et mise en place d&rsquo;une infrastructure technique et organisationnelle favorable &agrave; l&rsquo;innovation p&eacute;dagogique</h2> <h3 id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6205"><a id="partie11"></a>Transversalit&eacute; / D&eacute;construction du paradigme disciplinaire h&eacute;g&eacute;monique</h3> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6206">&laquo; Tout porte &agrave; croire que l&rsquo;universit&eacute; ne deviendra pas seulement une universit&eacute; diff&eacute;rente mais un type diff&eacute;rent d&rsquo;universit&eacute; &raquo; (Barnett, 2005, p. 56). Ce postulat a &eacute;t&eacute; d&eacute;terminant dans la conception que nous nous faisions d&rsquo;une universit&eacute; repens&eacute;e, adapt&eacute;e, curieuse et engag&eacute;e (Pouchol, 2007). Certes il nous faut composer avec le Programme P&eacute;dagogique National du Dipl&ocirc;me Universitaire de Technologie M&eacute;tiers du Multim&eacute;dia et de l&rsquo;Internet, qui se pr&eacute;sente tel le garant d&rsquo;une formation appliqu&eacute;e de mani&egrave;re comparable sur le territoire national. Pour cela, il poss&egrave;de un r&eacute;f&eacute;rentiel organis&eacute; en modules p&eacute;dagogiques. Chacun de ces modules pr&eacute;sente des objectifs que les &eacute;tudiants doivent atteindre et des contenus qu&rsquo;ils doivent acqu&eacute;rir. Ces modules sont organis&eacute;s en 4 semestres, avec des pr&eacute;conisations de volume horaire d&rsquo;enseignement. Chaque semestre s&rsquo;ach&egrave;ve avec un jury, lors duquel les notes de chacun des modules sont inscrites dans le logiciel Apog&eacute;e.</p> <hr id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6207" /> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6208"><strong id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6209">Exemple </strong><strong id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6210">: </strong><strong id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6211">M1202 &mdash; Algorithmique et programmation S1</strong></p> <blockquote id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6212"> <table id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6213"> <tbody id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6214"> <tr id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6215"> <td id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6216" width="151"> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6217">CM</p> </td> <td id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6219" width="151"> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6220">TD</p> </td> <td id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6222" width="151"> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6223">TP</p> </td> <td id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6225" width="151"> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6226">Total</p> </td> </tr> <tr id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6228"> <td id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6229" width="151"> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6230">10</p> </td> <td id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6232" width="151"> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6233">10</p> </td> <td id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6235" width="151"> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6236">10</p> </td> <td id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6238" width="151"> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6239">30</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6241"><strong id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6243">Objectifs du module </strong>: Initier les &eacute;tudiants aux bases de l&rsquo;algorithmique et de la programmation.</p> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6244"><strong id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6246">Comp&eacute;tences vis&eacute;es</strong> : &Ecirc;tre capable d&rsquo;analyser des probl&egrave;mes simples, construire des algorithmes et simuler leur d&eacute;roulement.</p> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6247"><strong id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6249">Pr&eacute;requis </strong>: &mdash;</p> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6250"><strong id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6252">Contenus </strong>: Variables, types scalaires, repr&eacute;sentation des donn&eacute;es. Programmation structur&eacute;e, structures de contr&ocirc;le, trace d&rsquo;un algorithme, fonctions. Analyse et d&eacute;composition de probl&egrave;mes.</p> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6253"><strong id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6255">Modalit&eacute;s de mise en &oelig;uvre </strong>: Apprentissage d&rsquo;un langage de programmation.</p> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6256"><strong id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6258">Prolongements possibles</strong> : Utilisation d&rsquo;un environnement de d&eacute;veloppement.</p> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6259"><strong id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6261">Mots-cl&eacute;s</strong> : Algorithmique, programmation.</p> <hr id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6262" /></blockquote> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6263">Le changement organisationnel op&eacute;r&eacute; au sein du d&eacute;partement en 2018, avec l&rsquo;arriv&eacute;e nouvelle d&rsquo;un bin&ocirc;me de direction (chef de d&eacute;partement et directeur des &eacute;tudes), nous a permis de faire un audit interne et d&rsquo;identifier un mode de fonctionnement au sein de l&rsquo;&eacute;quipe tr&egrave;s pr&eacute;dictif et cloisonn&eacute; o&ugrave; s&rsquo;&eacute;tait agenc&eacute; &laquo; un ensemble plus ou moins coh&eacute;rent de disciplines organis&eacute;es en cours, eux-m&ecirc;mes affect&eacute;s d&rsquo;un quota horaire et distribu&eacute;s &agrave; des enseignants charg&eacute;s d&rsquo;&eacute;toffer assez librement les intitul&eacute;s par les contenus qu&rsquo;ils jugent ad&eacute;quats &raquo; (De Ketele, 2010, p. 8). En effet, chaque module &eacute;tait sous la responsabilit&eacute; d&rsquo;un enseignant. Cet enseignant organisait comme il le souhaitait les enseignements du module, et fournissait une moyenne &agrave; la fin de chaque semestre. Les cons&eacute;quences p&eacute;dagogiques d&rsquo;un tel am&eacute;nagement &eacute;taient multiples. D&rsquo;abord, afin de tenter de rendre concrets les enseignements, de nombreux enseignants imaginaient des projets dans le cadre de leurs modules, avec des objectifs et des rendus. Les &eacute;tudiants se retrouvaient avec une multitude de projets superpos&eacute;s en fin de semestre, et un volume de travail en autonomie sans concertation p&eacute;dagogique. Par ailleurs, les projets &eacute;taient souvent tr&egrave;s th&eacute;oriques et incomplets, dans la mesure o&ugrave; les enseignants se limitaient &agrave; leur domaine d&rsquo;expertise. Si, dans ce mode de fonctionnement, &laquo; l&rsquo;enseignant [&hellip;] occupe un r&ocirc;le et un statut central &raquo; (Tardif et Lessard, 1999, p. 56), son travail s&rsquo;inscrit pour autant dans une d&eacute;marche de &laquo; bureaucratie professionnelle &raquo; (Maroy, 2006, p. 115) qui rend ses classes &laquo; ferm&eacute;es &raquo; et o&ugrave; &laquo; les enseignants travaillent s&eacute;par&eacute;ment &raquo; (Tardif et Lessard, 1999, p. 56).</p> <hr id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6264" /> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6265"><strong id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6266">Exemple : Construire une application mobile en cours de programmation.</strong></p> <blockquote id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6267"> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6268">Afin de rendre plus concr&egrave;te la programmation, un enseignant imagine un projet d&rsquo;application mobile. Il fait cr&eacute;er aux &eacute;tudiants une application permettant d&rsquo;utiliser le gyroscope du t&eacute;l&eacute;phone pour d&eacute;couvrir le code d&rsquo;un coffre-fort virtuel. L&rsquo;atelier &eacute;tant port&eacute; par un enseignant dont les comp&eacute;tences se limitent &agrave; la programmation, sans apport de comp&eacute;tences autres, les &eacute;tudiants n&rsquo;abordent ni les questions de game design (quelles m&eacute;caniques pour ce jeu, comment le rendre int&eacute;ressant au-del&agrave; du prototype), ni les questions de storytelling (quelle histoire est racont&eacute;e, dans quel contexte), ni les questions de design (&agrave; quoi ressemble le jeu, ses composants et son interface), ni les questions de gestion de projet (comment produire un jeu, comment organiser les m&eacute;tiers), ni les questions d&rsquo;analyse et de tests (comment mesurer l&rsquo;usage et la satisfaction).</p> <hr id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6270" /></blockquote> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6271">Ce mode d&rsquo;organisation pr&eacute;sentait d&rsquo;autres d&eacute;savantages : les enseignants &eacute;taient tr&egrave;s opaques sur leurs contenus de cours, ce qui rendait difficile l&rsquo;identification des doublons et des lacunes d&rsquo;enseignement. Que ce soit par manque de temps (St-Jarre et Dupuy-Walker, 2001), par m&eacute;fiance vis-&agrave;-vis des coll&egrave;gues (Mauduit, 2009), voire par peur du jugement ext&eacute;rieur (Toma, 2011), les enseignants avaient pris pour habitude de contr&ocirc;ler l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information et de ne pas partager leurs syllabus de cours. Ainsi, certaines comp&eacute;tences ou connaissances enseign&eacute;es par plusieurs enseignants faisaient l&rsquo;objet de cours en double ou en triple. Il est &agrave; noter que dans certains cas extr&ecirc;mes identifi&eacute;s, d&rsquo;autres n&rsquo;&eacute;taient pas enseign&eacute;es du tout, sans que cela ne ressorte clairement.</p> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6272">Pourtant, notre programme p&eacute;dagogique est explicite :</p> <blockquote id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6273"> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6274">&laquo; La nature intrins&egrave;quement pluridisciplinaire des supports et environnements multim&eacute;dia et de leur production suppose la mobilisation de savoirs et savoir-faire multiples. La mise en &oelig;uvre du projet interdisciplinaire qui fonde le programme du DUT MMI implique ainsi le d&eacute;veloppement de relations entre les deux UE et, au sein des UE, entre les diff&eacute;rents modules de la formation, dans un souci de transversalit&eacute; et d&rsquo;acquisition de &laquo; comp&eacute;tences plurielles &raquo;. [&hellip;] La formation est ainsi articul&eacute;e autour d&rsquo;une v&eacute;ritable p&eacute;dagogie par projets, qui contribue &agrave; rendre les &eacute;tudiants capables de travailler selon un mode usuel d&rsquo;organisation des activit&eacute;s de conception et de r&eacute;alisation de produits et de services multim&eacute;dias. &raquo; (Minist&egrave;re de l&rsquo;Enseignement Sup&eacute;rieur et de la Recherche, 2013, p. 17-18)</p> </blockquote> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6276">Comment mettre en &oelig;uvre cette p&eacute;dagogie par projets et cette transversalit&eacute; si proches d&rsquo;une universit&eacute; entrepreneuriale (B&eacute;dard et B&eacute;chard, 2009 ; Souitaris, 2003), partant du postulat que &laquo; la professionnalisation est, d&rsquo;abord et avant tout, un processus &eacute;volutif, une progression &raquo; (Guillemette et Lapointe, 2011, p. 26) ? En effet, nous faisions face &agrave; une probl&eacute;matique classique de superposition de deux r&eacute;f&eacute;rentiels d&rsquo;&eacute;valuation : le r&eacute;f&eacute;rentiel modulaire, classique, et le r&eacute;f&eacute;rentiel transversal, plus innovant. Le r&eacute;f&eacute;rentiel modulaire, beaucoup plus familier pour les enseignants, avait compl&egrave;tement supplant&eacute; le r&eacute;f&eacute;rentiel transversal. Il nous est apparu tr&egrave;s vite qu&rsquo;il fallait supprimer la notion de responsabilit&eacute; de modules afin de provoquer un d&eacute;cloisonnement des enseignements.</p> <p id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6277">Nous avons d&eacute;cid&eacute; de centraliser la responsabilit&eacute; de la coh&eacute;rence des enseignements et du respect du Programme P&eacute;dagogique National, motiv&eacute;s par la n&eacute;cessit&eacute; de r&eacute;viser notre fonctionnement par une approche empreinte de &laquo; reliance &raquo; si cher &agrave; Morin : &laquo; notre syst&egrave;me d&rsquo;&eacute;ducation devrait &ecirc;tre au pr&eacute;alable r&eacute;form&eacute;, car il est fond&eacute; sur la s&eacute;paration : s&eacute;paration des savoirs, des disciplines, des sciences, et il produit des esprits incapables de relier les connaissances, de reconna&icirc;tre les probl&egrave;mes globaux et fondamentaux, de relever les d&eacute;fis de la complexit&eacute;<em id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6278"> </em>&raquo; (Morin, 2004, p. 216).</p> <p style="text-align: center;"><img alt="" id="yui_3_17_2_1_1611942454413_6279" src="http://pratiquescom.hypotheses.org/files/2019/09/TEACH-Timeline-des-projets-300x188.png" style="width: 300px; height: 188px;" /></p> <p style="text-align: center;"><em>Articulation des projets p&eacute;dagogiques dans l&rsquo;outil TEACH</em></p> <p>La premi&egrave;re &eacute;tape de ce nouveau cheminement p&eacute;dagogique fut technique, avec la mise en &oelig;uvre de TEACH. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une application web open source, d&eacute;velopp&eacute;e avec Ruby on Rails, dont le code est disponible &agrave; l&rsquo;url <a href="https://github.com/mmibordeaux/teach">https://github.com/mmibordeaux/teach</a>. Cette application nous permet d&rsquo;organiser des projets (ateliers, workshops) tout au long de la formation, de d&eacute;finir les interventions des enseignants permanents et des vacataires, et de pr&eacute;voir le fl&eacute;chage des notes vers Apog&eacute;e en fin de semestre. TEACH a &eacute;t&eacute; un outil cl&eacute; afin de permettre de satisfaire simultan&eacute;ment aux deux r&eacute;f&eacute;rentiels. La vue par projet permet de cr&eacute;er des dispositifs interdisciplinaires riches, et comme nous le verrons par la suite, de faire &eacute;merger des projets de grande qualit&eacute;, &agrave; la fois sous l&rsquo;angle universitaire et sous l&rsquo;angle professionnel.</p> <h3><a id="partie12"></a>Agilit&eacute; / Acc&eacute;l&eacute;ration informationnelle et densification relationnelle</h3> <p>Une p&eacute;riode de changement inscrit indubitablement la structure qui l&rsquo;op&egrave;re dans une situation de transition. Apporter des &eacute;l&eacute;ments de compr&eacute;hension sur les m&eacute;canismes que nous souhaitions conduire devait nous permettre de lever les incertitudes, de passer du stade de la menace &agrave; celui de l&rsquo;opportunit&eacute; et de favoriser par l&agrave;-m&ecirc;me le processus d&rsquo;acceptation de l&rsquo;&eacute;quipe. &laquo; L&rsquo;innovation est un processus pluridimensionnel qui met en communication des auteurs et des acteurs, dans une aventure, dans une incertitude collective ; ce qui vient et advient de cette incertitude est son objet, son inqui&eacute;tude et sa promesse &raquo; (Cros et Adamczewski, 1996, p. 20).</p> <p>La premi&egrave;re incertitude identifi&eacute;e sur laquelle nous devions apporter une cl&eacute; de r&eacute;assurance concernait la question de la progression p&eacute;dagogique, qui allait &ecirc;tre largement soulev&eacute;e par les enseignants qui ne voulaient pas abandonner leur approche par module. Comme nous l&rsquo;avons observ&eacute; lors des audits des &eacute;tudiants, la progression p&eacute;dagogique en question n&rsquo;&eacute;tait pas du tout envisag&eacute;e du point de vue de l&rsquo;&eacute;tudiant, comme une acquisition par &eacute;tapes de l&rsquo;ensemble des connaissances, savoir-faire et savoir-&ecirc;tre &eacute;voqu&eacute;s dans le Programme P&eacute;dagogique National. Bien au contraire, nombreux &eacute;taient ceux qui, dans une posture magistro-centriste, dispensaient un enseignement dont la finalit&eacute; premi&egrave;re &eacute;tait la &laquo; transmission d&rsquo;un savoir d&eacute;j&agrave; constitu&eacute; &raquo;. En privil&eacute;giant la tradition classique, l&rsquo;enseignant transmet &agrave; l&rsquo;&eacute;tudiant, qui se doit d&rsquo;&eacute;couter le savoir re&ccedil;u du &laquo; ma&icirc;tre &raquo;. Pour cela, il pr&eacute;pare et structure de mani&egrave;re logique le d&eacute;roul&eacute; de son cours, avec une arborescence et une organisation rigide qui laissent peu de place &agrave; l&rsquo;adaptabilit&eacute;. L&rsquo;enseignement y est indiff&eacute;renci&eacute; et dispens&eacute; &agrave; l&rsquo;ensemble de la classe.</p> <p>La deuxi&egrave;me incertitude que nous avions anticip&eacute;e s&rsquo;attachait au service d&ucirc; que devait effectuer chaque enseignant (192 heures pour les professeurs et ma&icirc;tres de conf&eacute;rences, 384 heures pour les PRAG-PRCE par exemple). Comment dans une organisation par projet pouvions-nous nous assurer du respect de ce volume horaire ? L&rsquo;enjeu, &agrave; cette &eacute;tape, &eacute;tait de basculer vers une conception p&eacute;dagogique par projets interdisciplinaires, en gardant une vue par modules au niveau des volumes d&rsquo;enseignement, tant vis-&agrave;-vis des &eacute;tudiants que des enseignants. Pour cela, il fallait &ecirc;tre capable de concevoir rapidement des projets, de les abandonner s&rsquo;ils ne fonctionnaient pas, tout en garantissant les services &agrave; l&rsquo;&eacute;quipe de permanents.</p> <p style="text-align: center;"><img alt="" src="http://pratiquescom.hypotheses.org/files/2019/09/TEACH-Conformité-PPN-300x188.png" style="width: 300px; height: 188px;" /></p> <p style="text-align: center;">V&eacute;rification de la conformit&eacute; au Programme P&eacute;dagogique National des volumes horaires enseign&eacute;s dans TEACH</p> <p>Cela a &eacute;t&eacute; le second r&ocirc;le majeur de TEACH : permettre d&rsquo;imaginer rapidement des ateliers, de d&eacute;finir une maquette p&eacute;dagogique avec des volumes d&rsquo;intervention et des contenus, de v&eacute;rifier la conformit&eacute; avec les volumes horaires pr&eacute;vus au Programme P&eacute;dagogique National, puis de les int&eacute;grer dans l&rsquo;emploi du temps. TEACH assure les consolidations des volumes, afin de calculer automatiquement les fiches de service des enseignants et les temps d&rsquo;enseignements donn&eacute;s aux &eacute;tudiants. Pour la conformit&eacute; au Programme P&eacute;dagogique National en termes de contenu, nous avons fait le choix de passer d&rsquo;abord par les objectifs d&eacute;finis dans les modules. Pour chaque projet, TEACH pr&eacute;sente l&rsquo;ensemble des objectifs du Programme P&eacute;dagogique National, afin que l&rsquo;&eacute;quipe puisse indiquer ceux qui peuvent &ecirc;tre atteints dans le cadre dudit projet. Une fois cet exercice fait pour chacun des projets, nous disposons d&rsquo;une cartographie des objectifs, avec pour chacun des objectifs les projets qui y r&eacute;pondent. Cette &eacute;tape permet d&rsquo;envisager simplement la transmission des contenus p&eacute;dagogiques pr&eacute;conis&eacute;s par modules. Une fois les projets li&eacute;s &agrave; un module identifi&eacute;, les contenus sont r&eacute;partis entre les projets de fa&ccedil;on pertinente.</p> <hr /> <p><strong>Exemple : M3201 &mdash; Culture scientifique et traitement de l&rsquo;information</strong></p> <p><em>L&rsquo;un des objectifs de ce module est &laquo; Conna&icirc;tre le calcul matriciel et les transformations g&eacute;om&eacute;triques du plan de l&rsquo;espace. &raquo;</em></p> <p><em>Les contenus associ&eacute;s sont Math&eacute;matiques pour le multim&eacute;dia (10h) : Calcul matriciel. Transformations g&eacute;om&eacute;triques du plan et de l&rsquo;espace.</em></p> <p><em>Deux projets permettent d&rsquo;aborder ces contenus, sous l&rsquo;angle de l&rsquo;animation JavaScript, en s&rsquo;int&eacute;grant parfaitement avec le contexte et le livrable.</em></p> <hr /> <p>Une fois le travail de construction des projets effectu&eacute;, les objectifs point&eacute;s et les volumes horaires affect&eacute;s, chacun a une vue claire sur son service, les contenus qu&rsquo;il doit enseigner et les projets dans lesquels il est impliqu&eacute;. Sans un outil technique automatisant les multiples v&eacute;rifications de conformit&eacute; (en termes d&rsquo;heures enseignant, en termes d&rsquo;heures &eacute;tudiant, en termes de couverture des objectifs), nous n&rsquo;aurions pas pu faire preuve de l&rsquo;agilit&eacute; n&eacute;cessaire &agrave; une telle conduite au changement.</p> <h3><a id="partie13"></a>Transparence / Mise en place des retours d&rsquo;information n&eacute;cessaires aux boucles de r&eacute;troaction</h3> <p>Au-del&agrave; de la transversalisation des enseignements, et de l&rsquo;agilit&eacute; n&eacute;cessaire pour satisfaire &agrave; la fois le r&eacute;f&eacute;rentiel de transversalit&eacute; (orient&eacute; m&eacute;tiers) et le r&eacute;f&eacute;rentiel de modularit&eacute; (orient&eacute; universit&eacute;), TEACH nous a servi d&rsquo;infrastructure technique pour agir efficacement sur une troisi&egrave;me dimension, la transparence, et ce selon trois axes : au sein de l&rsquo;&eacute;quipe p&eacute;dagogique, en lien avec le r&eacute;seau des anciens, en retour d&rsquo;exp&eacute;rience temps r&eacute;el des &eacute;tudiants. En effet, &laquo; l&rsquo;absence de transparence est cr&eacute;atrice d&rsquo;ignorance &raquo; (Riendeau, 2018, p. 149). Nous consid&eacute;rons qu&rsquo;elle est l&rsquo;une des dimensions qui permet &agrave; &laquo; l&rsquo;organisation de devenir cr&eacute;atrice de confiance &raquo; (<em>Ibid</em>, p. 61).</p> <p>Ainsi, dans l&rsquo;&eacute;quipe p&eacute;dagogique, TEACH a permis &agrave; tous les membres d&rsquo;acc&eacute;der &agrave; l&rsquo;ensemble des projets, &agrave; leurs contenus, &agrave; la description des livrables tels que pr&eacute;sent&eacute;s aux &eacute;tudiants, aux services pr&eacute;vus pour chaque intervenant dans la maquette p&eacute;dagogique, et au service effectivement planifi&eacute; dans l&rsquo;emploi du temps. Pour ce faire, TEACH utilise l&rsquo;api<a href="https://moodle.umontpellier.fr/course/modedit.php?add=label&amp;type=&amp;course=5205&amp;section=0&amp;return=0&amp;sr=0#_ftn1" name="_ftnref1">[1]</a> de notre application d&rsquo;emploi du temps, Google Calendar, et plus pr&eacute;cis&eacute;ment les urls des fichiers ics. Chaque promotion est dot&eacute;e d&rsquo;un calendrier Google Calendar, ce qui expose l&rsquo;ensemble des &eacute;v&eacute;nements sur une url, au format Internet Calendaring and Scheduling Core Object Specification. De cette fa&ccedil;on, l&rsquo;ensemble des &eacute;v&eacute;nements planifi&eacute;s dans l&rsquo;emploi du temps est import&eacute; automatiquement. Reste &agrave; faire le rapprochement entre les &eacute;v&eacute;nements planifi&eacute;s, les intervenants, les projets, les types de cours, les modules et le nombre d&rsquo;heures.</p> <hr /> <p><em><strong>Exemple </strong></em></p> <p><em>2 heures de TD planifi&eacute;es le lundi 8 septembre, de 9h &agrave; 11h, en services sur r&eacute;seau</em></p> <p><em>L&rsquo;intervenant est invit&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement avec son adresse email ; il est identifi&eacute; dans TEACH avec la m&ecirc;me adresse email, ce qui permet le rapprochement. </em></p> <p><em>Le projet est identifi&eacute; par la semaine de la planification, en cherchant le projet en cours au moment de l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement. </em></p> <p><em>Le type de cours, cours magistraux, travaux dirig&eacute;s, travaux pratiques est identifi&eacute; par un hasthag, #CM, #TD, #TP.</em></p> <p><em>Le module est lui aussi identifi&eacute; par un hashtag, avec soit le code d&eacute;fini dans le Programme P&eacute;dagogique National, soit le code d&eacute;fini dans Apog&eacute;e.</em></p> <p><em>Le nombre d&rsquo;heures est d&eacute;fini par la dur&eacute;e de l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement, adapt&eacute;e en fonction du nombre d&rsquo;enseignants pr&eacute;vus : 4 heures de TD avec 2 intervenants impliquent 4 heures de cours du point de vue des &eacute;tudiants, et 8 heures de cours du point de vue des enseignants.</em></p> <p><em>L&rsquo;algorithme de cette conversion est reproduit en <a href="http://pratiquescom.hypotheses.org/files/2019/09/Annexe-Dulaurans-Lévy.pdf">annexe</a>.</em></p> <hr /> <p>Par rapport aux anciens &eacute;l&egrave;ves, l&rsquo;enjeu et les solutions d&eacute;ploy&eacute;es &eacute;taient tout autres. Il s&rsquo;agissait de pr&eacute;senter le projet p&eacute;dagogique de l&rsquo;ann&eacute;e en cours au r&eacute;seau des anciens &eacute;l&egrave;ves, afin de recueillir leurs avis et suggestions, pour b&eacute;n&eacute;ficier d&rsquo;un point de vue &agrave; la fois ext&eacute;rieur, professionnel, &agrave; jour et bienveillant (Lef&egrave;vre, 2014). TEACH atteint ce r&eacute;sultat gr&acirc;ce &agrave; deux composants. D&rsquo;abord, l&rsquo;exposition publique du programme p&eacute;dagogique, &agrave; l&rsquo;url <a href="http://teach.mmibordeaux.com/">http://teach.mmibordeaux.com/</a> : chaque ann&eacute;e est d&eacute;taill&eacute;e, semestre par semestre, avec le contenu des ateliers et les intervenants planifi&eacute;s. Ensuite, l&rsquo;ajout d&rsquo;un syst&egrave;me de discussion, Disqus : cet outil permet d&rsquo;ajouter des fonctionnalit&eacute;s de discussion &agrave; un site internet, et b&eacute;n&eacute;ficie d&rsquo;une offre de base gratuite. Le dispositif permet des retours tr&egrave;s pointus, &agrave; la fois sur des &eacute;l&eacute;ments &agrave; enseigner et sur des outils &agrave; utiliser.</p> <p>La transparence &eacute;tait enfin d&eacute;terminante dans notre projet p&eacute;dagogique vis-&agrave;-vis d&rsquo;un troisi&egrave;me public, puisque nous souhaitions &eacute;galement recueillir les retours d&rsquo;exp&eacute;rience des &eacute;tudiants suite aux ateliers auxquels ils venaient de participer, au travers d&rsquo;une &eacute;valuation qu&rsquo;ils devaient remplir en ligne. Il s&rsquo;agissait de les mettre &laquo; dans une situation d&rsquo;interaction et d&rsquo;interactivit&eacute; &raquo; (B&eacute;chard et Pelletier, 2001, p. 133). Aussi, nous avons sciemment fait le choix de construire une d&eacute;marche d&rsquo;&eacute;valuation qui objectivait les ateliers, pour &eacute;viter toute confusion avec un regard appr&eacute;ciatif qui aurait pu &ecirc;tre amalgam&eacute; &agrave; celui de l&rsquo;enseignant (Postic, 1989). Ce dispositif s&rsquo;appuie sur un autre outil, compl&eacute;mentaire de TEACH : LEARN. Il s&rsquo;appuie sur les m&ecirc;mes technologies, est utilisable &agrave; l&rsquo;url <a href="http://learn.mmibordeaux.com/">http://learn.mmibordeaux.com/</a> et son code source est disponible &agrave; l&rsquo;url <a href="https://github.com/mmibordeaux/learn">https://github.com/mmibordeaux/learn</a>. Quand TEACH s&rsquo;adresse aux enseignants et concerne l&rsquo;ensemble des enseignements, LEARN s&rsquo;adresse aux &eacute;tudiants et leur propose un tableau de bord &eacute;volutif.</p> <p>LEARN s&rsquo;appuie sur les contenus int&eacute;gr&eacute;s dans TEACH, en les important via une api pr&eacute;sentant des donn&eacute;es en JSON<a href="https://moodle.umontpellier.fr/course/modedit.php?add=label&amp;type=&amp;course=5205&amp;section=0&amp;return=0&amp;sr=0#_ftn2" name="_ftnref2">[2]</a>, expos&eacute;e par TEACH. Chaque &eacute;tudiant s&rsquo;inscrit sur LEARN, et est invit&eacute;, apr&egrave;s chaque atelier, &agrave; laisser une &eacute;valuation quantitative et qualitative. Nous avons choisi d&rsquo;utiliser les crit&egrave;res suivants : qualit&eacute; globale du projet (quantitatif, note sur 5), connaissances acquises (quantitatif, note sur 5), comp&eacute;tences techniques acquises (quantitatif, note sur 5), comp&eacute;tences relationnelles acquises (<em>soft skills</em>) (quantitatif, note sur 5), contenus pertinents (qualitatif, commentaire), contenus &agrave; ajouter (qualitatif, commentaire), contenus &agrave; supprimer (qualitatif, commentaire), commentaires (qualitatif, commentaire). Tous les retours sont ensuite expos&eacute;s par LEARN via une autre api en JSON, utilis&eacute;e cette fois par TEACH pour pr&eacute;senter des moyennes sur les quatre crit&egrave;res quantitatifs, et des verbatim anonymis&eacute;s sur les quatre crit&egrave;res qualitatifs. Ce retour d&rsquo;exp&eacute;rience est consultable par toute l&rsquo;&eacute;quipe p&eacute;dagogique, en temps r&eacute;el.</p> <h2><a id="partie2"></a>Transmission / D&eacute;ploiement op&eacute;rationnel du dispositif</h2> <h3><a id="partie21"></a>Accompagnement / Gestion des freins et accompagnement du changement</h3> <p>Si l&rsquo;enthousiasme des &eacute;tudiants a &eacute;t&eacute; tr&egrave;s marqu&eacute; d&egrave;s l&rsquo;impl&eacute;mentation de l&rsquo;innovation du projet p&eacute;dagogique MMI, appr&eacute;hendant imm&eacute;diatement &laquo; la volont&eacute; [du d&eacute;partement MMI] d&rsquo;avoir une approche non-scolaire et plus professionnalisante [&hellip;] tr&egrave;s pertinente [&hellip;] qui apporte une culture du num&eacute;rique ind&eacute;niable &raquo;, il aurait &eacute;t&eacute; utopique de croire que nous pouvions pallier toutes les incertitudes des enseignants, m&ecirc;me si nous pensions avoir pris de nombreuses pr&eacute;cautions pour accompagner l&rsquo;&eacute;quipe dans cette conduite au changement. En effet, tout ph&eacute;nom&egrave;ne de rupture ou de d&eacute;construction d&eacute;stabilise et il aurait &eacute;t&eacute; erron&eacute; de vouloir agir sur autrui sans son assentiment (Marsan, 2008) : &laquo; L&rsquo;agilit&eacute; n&rsquo;est qu&rsquo;une philosophie de pens&eacute;e, encadr&eacute;e par des r&egrave;gles qu&rsquo;une &eacute;quipe doit s&rsquo;approprier dans un contexte qui lui est propre. Or dans le cas du d&eacute;partement MMI certains facteurs humains comportementaux ont grandement fait obstacle &agrave; la mise en place du projet &raquo; (Dulaurans, Marczak et Motta, 2018). Fichez avait d&eacute;j&agrave; pos&eacute; le constat, il y a plus de 10 ans, des difficult&eacute;s pour s&rsquo;adapter &agrave; de telles logiques de projets, qui n&eacute;cessitent &laquo; de ma&icirc;triser des outils dont l&rsquo;appropriation demande beaucoup de temps, rupture dans les modes de faire p&eacute;dagogiques, conflits de diverses natures li&eacute;s aux rapports entre fonctionnements &eacute;ducatifs et p&eacute;dagogiques&hellip; tout cela dans le plus grand flou quant aux b&eacute;n&eacute;fices &agrave; en tirer pour l&rsquo;&eacute;volution de la carri&egrave;re &raquo; (Fichez, 2008, p. 52).</p> <p>Le d&eacute;ploiement du dispositif a rapidement suscit&eacute; des questionnements vifs voire une r&eacute;sistance au changement pour certains membres de l&rsquo;&eacute;quipe. Elle s&rsquo;est d&rsquo;abord traduite par une opposition marqu&eacute;e quant &agrave; l&rsquo;&eacute;valuation de la part des &eacute;tudiants, v&eacute;cue comme une pression &agrave; la performance de l&rsquo;activit&eacute; enseignante : &laquo; La parole des &eacute;tudiants a trop de pouvoir et on l&eacute;gitime une d&eacute;marche consum&eacute;riste qui vise maintenant &agrave; nous juger, nous les enseignants &raquo;. Ainsi ce &laquo; changement de climat passant d&rsquo;une convention bas&eacute;e sur la confiance &agrave; un contrat bas&eacute; sur la fourniture de services &eacute;ducatifs susceptibles de rencontrer les demandes externes et des objectifs &eacute;conomiques &raquo; (Mc Ness <em>et al.</em>, 2003, p. 249) a contribu&eacute; &agrave; cr&eacute;er pour certains un sentiment d&rsquo;ing&eacute;rence, voire de &laquo; colonisation &raquo; de leurs pratiques, conduisant &agrave; une forme de &laquo; d&eacute;professionnalisation &raquo; qui ne cesse de s&rsquo;amplifier (Maroy, 2006, p. 131).</p> <p>Nous avons pu &eacute;galement constater, dans les m&eacute;canismes de r&eacute;sistance, un refus d&rsquo;apprendre, de r&eacute;actualiser son champ d&rsquo;expertise, remettant ouvertement en doute l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de certains ateliers, &laquo; de ce qui vaut [vraiment] d&rsquo;&ecirc;tre enseign&eacute; &raquo; (Perrenoud, 1994). Ainsi la semaine th&eacute;matique &laquo; Les designs du jeu vid&eacute;o &raquo; qui articule des enseignements en <em>game design</em>, en <em>character design</em>, en design graphique et sonore, en design cartographique, toponymique et symbolique, en design de projet, etc., a laiss&eacute; dubitatifs certains membres de l&rsquo;&eacute;quipe se demandant l&rsquo;utilit&eacute; et la pertinence du jeu comme support et contenu &eacute;ducatif (P&eacute;rino, 2014).</p> <p>Ce m&eacute;canisme de refus d&rsquo;apprentissage ou de pr&eacute;paration de nouveaux cours s&rsquo;est g&eacute;n&eacute;ralement doubl&eacute; d&rsquo;un refus d&rsquo;abandonner des d&eacute;roul&eacute;s de cours d&eacute;j&agrave; constitu&eacute;s. En effet, plusieurs enseignants dans l&rsquo;&eacute;quipe avaient peaufin&eacute;, au fur et &agrave; mesure des ann&eacute;es, un corpus de cours et de travaux pratiques. Les plus r&eacute;tifs au changement vivaient difficilement la perspective de les rel&eacute;guer, ou de remettre en cause en l&rsquo;espace de quelques mois, l&rsquo;essentiel de ce qu&rsquo;ils consid&eacute;raient comme leur mat&eacute;riel p&eacute;dagogique. Ces r&eacute;sistances ont amplifi&eacute; le sentiment de &laquo; collectif subi &raquo; (Marcel et Garcia, 2010), l&eacute;gitimant alors le refus du travail collaboratif pourtant si fondateur du m&eacute;tier d&rsquo;enseignant (Corriveau <em>et al.</em>, 2010).</p> <p>Plusieurs autres r&eacute;sistances ont &eacute;t&eacute; attis&eacute;es par le d&eacute;calage existant entre les exercices th&eacute;oriques, <em>in vitro</em>, et les projets r&eacute;els, <em>in vivo</em>. &laquo; L&rsquo;approche entrepreneuriale port&eacute;e par le projet p&eacute;dagogique brise le &ldquo;monopole&rdquo; que les enseignants d&eacute;tenaient en mati&egrave;re d&rsquo;&eacute;ducation et d&rsquo;instruction et les oblige &agrave; red&eacute;finir les limites de leur &ldquo;comp&eacute;tence professionnelle&rdquo; &raquo; (Duru-Bellat et Henriot-van Zanten, 1997). Bien souvent, ils &eacute;prouvent de vives difficult&eacute;s &agrave; appr&eacute;hender la notion de livrable, &eacute;l&eacute;ment tangible, mesurable et propre &agrave; la gestion de projet, dont ils sont parfois peu familiers dans l&rsquo;environnement universitaire, d&rsquo;autant plus que l&rsquo;utilisation nouvelle des outils d&eacute;ploy&eacute;s a accentu&eacute; la crainte &laquo; d&rsquo;une perte de marge de man&oelig;uvre, de p&eacute;rim&egrave;tre, d&rsquo;autonomie ou d&rsquo;identit&eacute; &raquo; (Agostinelli et Metge, 2009, p. 248).</p> <h3><a id="partie22"></a>Conception / Co-construction des ateliers interdisciplinaires</h3> <p>Comme le soulignait justement Georges Adamczewsli (1996), &laquo; l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;une nouveaut&eacute; [se situe] moins dans un contenu que dans le faire autrement &raquo;. Il nous apparaissait donc n&eacute;cessaire dans la co-conception des ateliers p&eacute;dagogiques d&rsquo;adopter une posture de &laquo; compagnonnage r&eacute;flexif &raquo; (Donnay et Charlier, 2007) avec l&rsquo;&eacute;quipe du d&eacute;partement. Aussi avons-nous multipli&eacute; des r&eacute;unions p&eacute;dagogiques en pr&eacute;sence de tous les membres titulaires, notamment la premi&egrave;re ann&eacute;e de mise en place o&ugrave; deux journ&eacute;es pleines ont permis d&rsquo;accompagner l&rsquo;impl&eacute;mentation du processus. La seconde ann&eacute;e, une journ&eacute;e a suffi pour op&eacute;rer les ajustements. La mise en place des ateliers n&rsquo;implique pas la conception compl&egrave;te de l&rsquo;atelier, ni la sp&eacute;cification de tous les intervenants. En effet, &laquo; pour que travailler ensemble [&hellip;] soit productif, c&rsquo;est-&agrave;-dire utile et efficace, il faut lui trouver du sens &raquo; (processus de <em>sensmaking</em>, voir Dupriez, 2007). Aussi avons-nous associ&eacute; l&rsquo;&eacute;quipe pour d&eacute;finir de mani&egrave;re commune les th&egrave;mes, le type de livrable, le chef de projet, et les personnes souhaitant s&rsquo;impliquer dans l&rsquo;&eacute;quipe. Toutes ces informations sont enregistr&eacute;es dans TEACH au fur et &agrave; mesure de la r&eacute;union. Illustrons le processus par quelques cas concrets.</p> <p>L&rsquo;&eacute;quipe identifie le besoin d&rsquo;enseignement de design d&rsquo;interface et de programmation JavaScript avanc&eacute;s pour les &eacute;tudiants de deuxi&egrave;me ann&eacute;e. Nous imaginons un atelier de re-design, sans savoir le sujet &agrave; cette &eacute;tape. L&rsquo;id&eacute;e serait de prendre un site suffisamment compliqu&eacute; pour &ecirc;tre int&eacute;ressant, d&rsquo;en refaire l&rsquo;interface, puis de coder un prototype de cette nouvelle interface en utilisant des outils javascript sophistiqu&eacute;s, comme par exemple ReactJS, Angular ou Vue.js. Une personne dans l&rsquo;&eacute;quipe en prend la responsabilit&eacute;, et identifie quelques intervenants possibles, dans l&rsquo;&eacute;quipe ou en dehors. Lors d&rsquo;une r&eacute;union ult&eacute;rieure sur ce sujet sp&eacute;cifiquement, avec uniquement les personnes impliqu&eacute;es, nous identifions la plateforme de jeux vid&eacute;o Steam, qui pr&eacute;sente &agrave; la fois des probl&eacute;matiques &eacute;ditoriales, de gros volumes de contenus, de la vente en ligne, des fonctionnalit&eacute;s communautaires et des fonctionnalit&eacute;s servicielles (gestion des licences de jeux et des t&eacute;l&eacute;chargements). Un membre de l&rsquo;&eacute;quipe est expert sur ces domaines, ce qui offre un point d&rsquo;ancrage. L&rsquo;atelier est baptis&eacute; &laquo; Re-Steam &raquo;. Nous identifions un intervenant technique pour la partie javascript et un bin&ocirc;me UX/UI designers pour la conception de l&rsquo;exp&eacute;rience et des interfaces. Ces intervenants d&eacute;clinent la proposition, nous en cherchons d&rsquo;autres, et finissons par caler une &eacute;quipe compos&eacute;e d&rsquo;un <em>UX designer<a href="https://moodle.umontpellier.fr/course/modedit.php?add=label&amp;type=&amp;course=5205&amp;section=0&amp;return=0&amp;sr=0#_ftn3" name="_ftnref3"><strong>[3]</strong></a></em>, d&rsquo;un <em>UI designer<a href="https://moodle.umontpellier.fr/course/modedit.php?add=label&amp;type=&amp;course=5205&amp;section=0&amp;return=0&amp;sr=0#_ftn4" name="_ftnref4"><strong>[4]</strong></a></em>, de deux d&eacute;veloppeurs <em>full stack<a href="https://moodle.umontpellier.fr/course/modedit.php?add=label&amp;type=&amp;course=5205&amp;section=0&amp;return=0&amp;sr=0#_ftn5" name="_ftnref5"><strong>[5]</strong></a></em>, d&rsquo;une enseignante en bases de donn&eacute;es et d&rsquo;un enseignant-chercheur expert en jeux vid&eacute;o. L&rsquo;atelier est cal&eacute;.</p> <p style="text-align: center;"><img alt="" src="http://pratiquescom.hypotheses.org/files/2019/09/TEACH-Projet-300x188.png" style="width: 300px; height: 188px;" /></p> <p style="text-align: center;">Le projet MMI Workshop dans l&rsquo;outil TEACH</p> <p>Un atelier peut venir combler des lacunes dans les enseignements, mais il est aussi possible de proc&eacute;der dans l&rsquo;autre sens : imaginer un dispositif pr&eacute;sentant une proximit&eacute; avec les usages m&eacute;tiers et une pertinence pour les &eacute;tudiants, et p&eacute;renniser le dispositif. C&rsquo;est le cas d&rsquo;un atelier renouvel&eacute; pour la cinqui&egrave;me ann&eacute;e, le MMI Workshop. Il s&rsquo;agit d&rsquo;un atelier d&rsquo;innovation num&eacute;rique responsable.</p> <hr /> <p><strong>Exemple : MMI Workshop</strong></p> <blockquote> <p>Le num&eacute;rique a un immense pouvoir de transformation. R&eacute;fl&eacute;chissons &agrave; nos probl&egrave;mes, collectifs et individuels, et &agrave; la soci&eacute;t&eacute; &agrave; laquelle nous aspirons. Des data aux objets connect&eacute;s, des apps aux sites, imaginons de nouveaux mod&egrave;les, viables &agrave; la fois sur le plan &eacute;thique et sur le plan financier.</p> <p>Pour la cinqui&egrave;me ann&eacute;e, MMI Bordeaux organise le MMI Workshop, atelier d&rsquo;innovation num&eacute;rique responsable. Encadr&eacute;s par de nombreux intervenants d&rsquo;horizons divers, 100 &eacute;tudiants en M&eacute;tiers de l&rsquo;Internet innovent et imaginent des r&eacute;ponses aux probl&egrave;mes de notre temps : &eacute;cologie, &eacute;conomie, sant&eacute;, culture, &eacute;ducation... Exp&eacute;rience utilisateur (UX), design d&rsquo;interface (UI), communication digitale, d&eacute;veloppement front (HTML, CSS, JS), d&eacute;veloppement back (Ruby on Rails, PHP...), community management, influence (e-RP), production vid&eacute;o, motion design, etc. Tous les savoir-faire acquis pendant la formation sont mis au service du bien commun. Les projets doivent &ecirc;tre utiles : le besoin adress&eacute; doit &ecirc;tre r&eacute;el, et il ne doit pas exister de solution identique. Les projets doivent &ecirc;tre faisables : les &eacute;tudiants doivent pouvoir mettre en &oelig;uvre un d&eacute;monstrateur op&eacute;rationnel. Le code produit doit &ecirc;tre open source.</p> <p><strong>Livrables</strong> : Concept / Identit&eacute; visuelle / Interfaces / Prototype fonctionnel / &Eacute;cosyst&egrave;me digital / Business model / Version beta lanc&eacute;e</p> </blockquote> <hr /> <h3><a id="partie23"></a>Production / D&eacute;roulement des ateliers interdisciplinaires</h3> <p>Comment les ateliers se d&eacute;roulent-ils ? Nous proposons ici une illustration concr&egrave;te en suivant un projet produit pendant le MMI Workshop 2019 : &laquo; Fais-moi signe &raquo;, une plateforme de mise en relation entre locuteurs de la langue des signes et personnes d&eacute;sirant la pratiquer.</p> <p>Le d&eacute;marrage des projets, pendant le workshop, est toujours une &eacute;tape &agrave; la fois stimulante et d&eacute;licate : les &eacute;tudiants doivent identifier un probl&egrave;me social r&eacute;el auquel ils peuvent apporter des &eacute;l&eacute;ments de solution &agrave; la fois utiles et faisables. L&rsquo;atelier commence par un <em>brief</em>, une explication des objectifs et livrables du projet, et du d&eacute;roulement de la semaine. Les &eacute;tudiants constituent des groupes de 10, moiti&eacute; premi&egrave;re ann&eacute;e, moiti&eacute; deuxi&egrave;me ann&eacute;e. D&egrave;s que les groupes sont compos&eacute;s, les &eacute;tudiants s&rsquo;installent dans les locaux et cherchent leur projet.</p> <p>Dans le cas de &laquo; Fais-moi signe &raquo;, les &eacute;tudiants n&rsquo;arrivent pas directement &agrave; la th&eacute;matique finale. Notre travail d&rsquo;encadrement consiste alors &agrave; &eacute;couter les th&eacute;matiques sur lesquelles ils ont envie de travailler, les inciter &agrave; formaliser oralement les probl&egrave;mes identifi&eacute;s et les solutions possibles, et apporter des critiques et des conseils. Le <em>workshop</em> est compos&eacute; de deux phases : une semaine de conception et une semaine de production. Apr&egrave;s quelques essais infructueux, les &eacute;tudiants s&rsquo;appuient sur leur r&eacute;seau amical, et arrivent &agrave; l&rsquo;id&eacute;e de cr&eacute;er une plateforme sur Internet pour mettre en relation les gens qui s&rsquo;int&eacute;ressent &agrave; la langue des signes et ceux qui la pratiquent, autour d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements sympathiques et informels.</p> <p>Les intervenants, tout particuli&egrave;rement en design d&rsquo;exp&eacute;rience (UX), incitent les &eacute;tudiants &agrave; d&eacute;marrer rapidement un cycle de prototypage et de test aupr&egrave;s d&rsquo;utilisateurs r&eacute;els. Les &eacute;tudiants avaient tr&egrave;s peur de se lancer, pour toutes sortes de raisons : la peur de ne pas y arriver, l&rsquo;id&eacute;e que tout devait &ecirc;tre fini avant de tester quoi que ce soit, l&rsquo;inqui&eacute;tude d&rsquo;un retour n&eacute;gatif des testeurs&hellip; L&rsquo;intervention de l&rsquo;&eacute;quipe enseignante est multiple :</p> <ul> <li>injonction autoritaire (&laquo; Appelez vos utilisateurs, organisez un test d&egrave;s ce soir &raquo;) ;</li> <li>r&eacute;confort &eacute;motionnel (&laquo; Votre projet est tr&egrave;s positif, les gens vont l&rsquo;accueillir avec bienveillance &raquo;) ;</li> <li>explication m&eacute;thodologique (&laquo; Le test vous permettra de valider les bonnes id&eacute;es, et d&rsquo;identifier les mauvaises, &ccedil;a vous permettra d&rsquo;&ecirc;tre plus efficaces &raquo;) ;</li> <li>accompagnement op&eacute;rationnel (&laquo; Pr&eacute;parons le test ensemble &raquo;).</li> </ul> <p>Ces divers aspects sont port&eacute;s par plusieurs intervenants, en fonction de leurs comp&eacute;tences et personnalit&eacute;s. Dans un tel contexte, &laquo; leur flexibilit&eacute;, leur capacit&eacute; &agrave; s&rsquo;adapter et &agrave; apprendre sans arr&ecirc;t deviennent des atouts majeurs, qui passent avant leur expertise technique et leur exp&eacute;rience. Les &eacute;l&eacute;ments de personnalit&eacute;, les qualit&eacute;s de communication, d&rsquo;&eacute;coute et d&rsquo;ouverture aux diff&eacute;rences comptent donc plus que l&rsquo;efficacit&eacute; mesur&eacute;e &agrave; la capacit&eacute; d&rsquo;atteindre des objectifs pr&eacute;d&eacute;finis<em> </em>&raquo; (Boltanski et Chiapello, 1999, p. 219). Force est de constater que les tests ont effectivement &eacute;t&eacute; extr&ecirc;mement positifs, ont permis de valider la r&eacute;alit&eacute; du besoin et la pertinence de la solution imagin&eacute;e. Le projet peut donc se poursuivre sur les aspects design (identit&eacute; graphique, illustrations, interfaces), d&eacute;veloppement (base de donn&eacute;es, d&eacute;veloppement HTML, CSS et JS, d&eacute;veloppement Ruby on Rails) et communication (d&eacute;ploiement des points de contact en ligne, diffusion de communiqu&eacute; de presse, prise de contact avec des influenceurs).</p> <p>Les &eacute;tudiants produisent diverses possibilit&eacute;s de logotypes, les intervenants en cr&eacute;ation graphique les conseillent en pointant les bonnes intuitions, en sugg&eacute;rant des am&eacute;liorations, en donnant des conseils m&eacute;thodologiques et en montrant des r&eacute;f&eacute;rences permettant d&rsquo;enrichir la culture des &eacute;tudiants. De la m&ecirc;me fa&ccedil;on, l&rsquo;&eacute;quipe d&eacute;marre la production d&rsquo;illustrations vectorielles illustrant le projet, et les utilisent sur l&rsquo;ensemble des points de contact.</p> <hr /> <p><strong>Exemple</strong></p> <blockquote> <p>Une illustration cl&eacute; pr&eacute;sente deux groupes de personnes, ceux qui pratiquent la langue des signes et ceux qui veulent l&rsquo;apprendre. Ces deux groupes dialoguent. Lors d&rsquo;un test, des locuteurs de la langue des signes font remarquer aux &eacute;tudiants que l&rsquo;usage des phylact&egrave;res est inappropri&eacute; pour le premier groupe, dont les membres sont souvent sourds et muets.</p> </blockquote> <hr /> <p>Le groupe produit un prototype fonctionnel de l&rsquo;application et le met en ligne. Les intervenants en d&eacute;veloppement conseillent sur les fonctionnalit&eacute;s &agrave; impl&eacute;menter pour obtenir un produit minimum viable (MVP), aident lors de l&rsquo;&eacute;criture du code et du d&eacute;buggage, et accompagnent la mise en ligne.</p> <p>Les &eacute;tudiants mettent en place le nom de domaine (faismoisigne.org), ouvrent la page Facebook, le compte Twitter, le compte Instagram, &eacute;crivent les textes du site, un communiqu&eacute; de presse, prennent contact avec des organisations, influenceurs ou personnalit&eacute;s susceptibles d&rsquo;&ecirc;tre int&eacute;ress&eacute;es par le projet afin de nouer des partenariats. Les intervenants en communication et en marketing relisent, corrigent, co-&eacute;crivent et conseillent afin d&rsquo;obtenir le r&eacute;sultat le plus qualitatif et professionnel possible.</p> <p>L&rsquo;&eacute;quipe p&eacute;dagogique fait le point, chaque jour, sur les avanc&eacute;es et difficult&eacute;s des diff&eacute;rents groupes. Les intervenants se d&eacute;ploient en fonction de leurs comp&eacute;tences et de l&rsquo;urgence des besoins. D&rsquo;un point de vue prox&eacute;mique, contrairement &agrave; l&rsquo;usage universitaire, ce ne sont pas les &eacute;tudiants qui se d&eacute;placent mais les enseignants. Les salles sont mises &agrave; disposition, et les groupes les utilisent &agrave; leur convenance. On observe une s&eacute;dentarisation rapide : les groupes s&rsquo;installent durablement dans leur salle et adaptent la disposition des tables et chaises &agrave; leur fonctionnement. Les intervenants passent voir les groupes, les &eacute;coutent et les conseillent.</p> <h2><a id="partie3"></a>R&eacute;appropriation / R&eacute;sultats du dispositif apr&egrave;s un an <em>in vivo</em></h2> <h3><a id="partie31"></a>R&eacute;sistance / Souplesse et coexistence d&rsquo;approches p&eacute;dagogiques</h3> <p>Si la peur du changement se conjugue &agrave; l&rsquo;incomp&eacute;tence, elle peut susciter une forme d&rsquo;inertie (Miller, Martineau et Clark, 2000). Mais lorsqu&rsquo;elle g&eacute;n&egrave;re des r&eacute;sistances, elle devient alors &laquo; une &eacute;tape essentielle du processus de changement &raquo; (Marsan, 2008, p. 207). S&rsquo;est donc enclench&eacute; au sein de notre d&eacute;partement un processus de &laquo; destruction cr&eacute;atrice &raquo;, comme Schumpeter (1990) se plait &agrave; le d&eacute;crire, et l&rsquo;agilit&eacute; requise pour la mise en place de l&rsquo;innovation p&eacute;dagogique nous a conduit &agrave; proposer des r&eacute;ajustements en fonction des rigidit&eacute;s ou des refus cat&eacute;goriques constat&eacute;s.</p> <p>L&rsquo;une des premi&egrave;res dispositions fut d&rsquo;ins&eacute;rer au moins deux fois par semestre des semaines enti&egrave;rement acad&eacute;miques. Aucun livrable n&rsquo;y est attendu, seuls des cours cloisonn&eacute;s et sans rapport se succ&egrave;dent tout au long de la journ&eacute;e. En effet, au regard des r&eacute;actions parfois vives de quelques enseignants, nous sommes arriv&eacute;s &agrave; la conclusion que ce projet innovant ne pouvait fonctionner que sur la base d&rsquo;une adh&eacute;sion volontaire &agrave; la d&eacute;marche.</p> <p>Ces semaines devenaient l&rsquo;opportunit&eacute; pour les r&eacute;tifs de r&eacute;investir un apprentissage plus classique, plus rassurant puisque &laquo; attach&eacute; aux mod&egrave;les p&eacute;dagogiques auxquels ils ont &eacute;t&eacute; form&eacute;s &raquo; (Maroy, 2006, p. 133) et de permettre &agrave; ceux qui le souhaitaient de se recentrer individuellement (Hargreaves, 1993) sur les contenus, le programme et les cours magistraux qu&rsquo;ils maitrisaient et savaient &laquo; instruire &raquo; (Dubarle, 1976, p. 76). Ainsi quand les cours constitu&eacute;s ne peuvent s&rsquo;int&eacute;grer dans aucun atelier, ou que l&rsquo;affiliation nuirait &agrave; la coh&eacute;rence du d&eacute;roul&eacute; des th&eacute;matiques, nous les planifions de mani&egrave;re ind&eacute;pendante, hors projet.</p> <p>Par ailleurs, avec cette premi&egrave;re ann&eacute;e, nous avons essay&eacute; de capitaliser nos &eacute;checs comme des r&eacute;ussites. En effet, nous consid&eacute;rons qu&rsquo;un &laquo; travail d&rsquo;accompagnement n&rsquo;est pas suffisamment constructif s&rsquo;il ne permet pas de faire &eacute;voluer l&rsquo;analyse de l&rsquo;&eacute;chec &raquo; (Cusin, 2017, p. 81). De mani&egrave;re r&eacute;currente, la notion de temps est venue bousculer nos repr&eacute;sentations de l&rsquo;innovation p&eacute;dagogique nous contraignant &agrave; composer individuellement avec certains membres de l&rsquo;&eacute;quipe pour respecter des &laquo; temporalit&eacute;s sur mesure &raquo;. Nous avons ainsi r&eacute;alis&eacute; que &laquo; le manque de temps &raquo; nous conduisait au d&eacute;but &agrave; r&eacute;agir ponctuellement par des &laquo; actions pompiers &raquo; (Marsan, 2008, p. 241), alors que si nous perdions du temps au d&eacute;part dans la mise en place, cela nous permettait de mieux conduire les transformations &agrave; effectuer.</p> <p>Il s&rsquo;est donc agi dans notre cas d&rsquo;offrir aux r&eacute;ticents un espace suppl&eacute;mentaire &laquo; o&ugrave; du temps leur est donn&eacute; pour renouer avec eux-m&ecirc;mes &raquo; (Clav&eacute;, 2018, p. 132), un temps d&rsquo;exploration, (Lebouc, 2012), un temps pour se replonger dans les ressources personnelles, un temps pour revenir sur les outils (Chamfrault et Durand, 2011), etc. Pour cela, nous avons multipli&eacute; les s&eacute;ances de formation en interne, proc&eacute;d&eacute; &agrave; des accompagnements techniques individualis&eacute;s, cr&eacute;&eacute; des fiches de proc&eacute;dures, mis &agrave; disposition des tutoriels, utilis&eacute; une veille informationnelle pour soumettre des ressources p&eacute;dagogiques compl&eacute;mentaires, etc. Comme l&rsquo;a justement exprim&eacute; Laurence Baranski (2001), ce qui reste d&rsquo;une communication est si infime qu&rsquo;il faut la r&eacute;p&eacute;ter pour qu&rsquo;elle devienne efficace. Prendre &laquo; le temps du temps &raquo;, pour assister et soutenir, s&rsquo;est r&eacute;v&eacute;l&eacute; productif la deuxi&egrave;me ann&eacute;e.</p> <p>Lors de la deuxi&egrave;me ann&eacute;e de mise en place, une nouvelle forme de r&eacute;sistance a &eacute;merg&eacute; que nous n&rsquo;avions pas encore identifi&eacute;e dans le projet initial, ni m&ecirc;me soup&ccedil;onn&eacute;e. Nous avons d&ucirc; composer avec des strat&eacute;gies d&rsquo;&eacute;vitement d&eacute;ploy&eacute;es par certains de nos coll&egrave;gues. En effet, la confrontation &agrave; de nouvelles m&eacute;thodologies de travail plus agiles a conduit certains d&rsquo;entre eux au d&eacute;sengagement. Van Zenten (2001) a identifi&eacute; plusieurs de ces &laquo; strat&eacute;gies de fuite &raquo; au travers notamment des absences ou des retards r&eacute;p&eacute;t&eacute;s en cours, des comportements mutiques lors des r&eacute;unions p&eacute;dagogiques, de la recherche constante d&rsquo;une mobilit&eacute; vers d&rsquo;autres missions, vers d&rsquo;autres d&eacute;partements&hellip; Il s&rsquo;agira donc pour nous dans les prochains mois d&eacute;terminants dans l&rsquo;&eacute;laboration du prochain PPN, d&rsquo;apporter une r&eacute;ponse concr&egrave;te au local pour &laquo; agir sur les absents &raquo; (Ollivier, 1997, p. 300) et remobiliser les membres de l&rsquo;&eacute;quipe d&eacute;missionnaires dans l&rsquo;apprentissage de nouveaux savoir-&ecirc;tre (Baranski, 2001).</p> <h3><a id="partie32"></a>Production / R&eacute;alisations concr&egrave;tes et tissage de liens de partenariats</h3> <p>Quelles sont les cons&eacute;quences pragmatiques de ce mode d&rsquo;organisation ? Observons les productions des &eacute;tudiants ayant imagin&eacute; &laquo; Fais-moi signe &raquo;. Pendant la semaine, les &eacute;tudiants ont mis en ligne la plateforme et organis&eacute; le premier &eacute;v&eacute;nement regroupant locuteurs de la langue des signes et personnes souhaitant l&rsquo;apprendre. La plateforme a depuis port&eacute; plusieurs autres &eacute;v&eacute;nements, notamment au Th&eacute;&acirc;tre Trianon &agrave; Bordeaux, au Th&eacute;&acirc;tre en miettes &agrave; B&egrave;gles, ou &agrave; la Maison des Jeunes et de la Culture &agrave; Bollwiller.</p> <p>Les &eacute;tudiants ont nou&eacute; un partenariat avec l&rsquo;association Visuel - Langue des Signes Fran&ccedil;aises, qui &oelig;uvre dans trois domaines depuis 1998 : l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la formation pour le public sourd, l&rsquo;apprentissage de la LSF pour le public entendant et la recherche et la cr&eacute;ation p&eacute;dagogique. Ils ont &eacute;galement obtenu le parrainage de l&rsquo;acteur Audran Cattin, qui joue dans <em>Les Bracelets Rouges, </em>s&eacute;rie t&eacute;l&eacute;vis&eacute;e traitant des rapports entre maladie et jeunesse. Enfin, les &eacute;tudiants ont &eacute;t&eacute; interview&eacute;s sur les radios AquiFM et RIG ce qui leur a permis de pr&eacute;senter leur projet et d&rsquo;augmenter la notori&eacute;t&eacute; de la plateforme.</p> <p>La r&eacute;alisation concr&egrave;te de la plateforme et les retours, tant d&rsquo;utilisateurs que de m&eacute;dias, ont contribu&eacute; grandement &agrave; modifier la posture des &eacute;tudiants. Au-del&agrave; des comp&eacute;tences mises en &oelig;uvre, les &eacute;tudiants du groupe ont gagn&eacute; en confiance en eux. Les &eacute;tudiants des autres groupes ont b&eacute;n&eacute;fici&eacute; eux aussi des retomb&eacute;es du projet : l&rsquo;observation en direct des effets b&eacute;n&eacute;fiques de la posture d&rsquo;innovation constitue une grande motivation. Le format de l&rsquo;atelier, m&ecirc;lant premi&egrave;re et deuxi&egrave;me ann&eacute;e, favorise la transmission inter-promotions et cr&eacute;e une attente forte pour le workshop de l&rsquo;ann&eacute;e suivante.</p> <hr /> <p><strong>Exemple : Retours des &eacute;tudiants sur le MMI Worshop 2019</strong></p> <blockquote> <p>&laquo; Comme &agrave; chaque fois la barre est haute pour ce workshop, tous les groupes donnent le meilleur. Projet abouti, gratifiant pour nous. &raquo;</p> <p>&laquo; Le workshop est un bon moyen de travailler sur un projet concret, qui a du sens et qui peut durer dans le temps. &raquo;</p> <p>&laquo; Ce furent 2 semaines tr&egrave;s, tr&egrave;s, tr&egrave;s intenses et compliqu&eacute;es &agrave; g&eacute;rer mais vraiment tr&egrave;s enrichissantes. En travaillant aux c&ocirc;t&eacute;s des 2A nous avons pu apprendre &agrave; mieux les connaitre, mais aussi travailler mieux et de mani&egrave;re diff&eacute;rente. &raquo;</p> <p>&laquo; L&rsquo;intervention de plusieurs intervenants nous a beaucoup aid&eacute;s dans l&rsquo;accomplissement du projet. &raquo;</p> <p>&laquo; Le partage de connaissances entre premi&egrave;re ann&eacute;e et deuxi&egrave;me ann&eacute;e est vraiment un point &agrave; retenir lors de cette semaine de conception. Cela nous a permis d&rsquo;acqu&eacute;rir des bases dans certains domaines que nous n&rsquo;avions pas vus en cours &raquo;</p> </blockquote> <hr /> <p>Au-del&agrave; des acquis &agrave; court terme pour les &eacute;tudiants, ce fonctionnement permet au d&eacute;partement de se positionner avec force sur les th&eacute;matiques de la formation, et de nouer des liens de partenariat avec des associations, des institutions et des entreprises. Ces rapports privil&eacute;gi&eacute;s permettent &laquo; d&rsquo;optimiser les co&ucirc;ts de d&eacute;veloppement et d&rsquo;exploitation des nouvelles mani&egrave;res de faire &agrave; l&rsquo;universit&eacute;<em> </em>&raquo; (Fichez, 2008, p. 68), des nouvelles mani&egrave;res d&rsquo;&ecirc;tre &eacute;galement dans le monde acad&eacute;mique.</p> <h3><a id="partie33"></a>&Eacute;mergence / Initiatives &eacute;tudiantes et auto-organisation</h3> <p>Si plusieurs r&eacute;sistances se sont manifest&eacute;es lors de la mise en place de ce projet p&eacute;dagogique, il est &agrave; noter des transformations qui ont insuffl&eacute; par ailleurs une dynamique tr&egrave;s porteuse pour le d&eacute;partement. Elles ont &eacute;man&eacute; des &eacute;tudiants eux-m&ecirc;mes qui, influenc&eacute;s par la posture adopt&eacute;e par la majorit&eacute; des enseignants, se sont inspir&eacute;s des valeurs de transversalit&eacute;, d&rsquo;adaptabilit&eacute; et de r&eacute;activit&eacute;, de l&rsquo;approche de d&eacute;veloppement des potentiels et des comp&eacute;tences pour se mettre &agrave; leur tour dans une conduite d&rsquo;innovation et d&rsquo;am&eacute;lioration continue. Ils ont fait preuve d&rsquo;initiative et pris des risques en faisant &eacute;merger de nouvelles id&eacute;es dont certaines ont pu &ecirc;tre concr&egrave;tement d&eacute;ploy&eacute;es sur le terrain.</p> <p>La toute premi&egrave;re s&rsquo;est recentr&eacute;e sur la responsabilisation, puisque des &eacute;tudiants de premi&egrave;re et deuxi&egrave;me ann&eacute;e ont identifi&eacute; des acteurs-cl&eacute;s de leur promotion qui se distinguaient par leur expertise. Qu&rsquo;elle soit dans l&rsquo;infographisme, l&rsquo;algorithmique ou encore les services sur r&eacute;seaux, ils ont spontan&eacute;ment organis&eacute; des s&eacute;ances de tutorat pour accompagner ceux d&rsquo;entre eux qui &eacute;prouvaient le plus de difficult&eacute;s &agrave; appr&eacute;hender des enseignements parfois techniques. Dans cette d&eacute;marche, l&rsquo;apprenant sur une mati&egrave;re peut &ecirc;tre valoris&eacute; et devenir &agrave; son tour l&rsquo;enseignant dans un autre domaine de comp&eacute;tences. Il est responsabilis&eacute; &agrave; toutes les &eacute;tapes de l&rsquo;acquisition des connaissances : &laquo; il devient acteur de son propre apprentissage [car] le savoir n&rsquo;est plus consid&eacute;r&eacute; comme un objet &agrave; acqu&eacute;rir mais il r&eacute;sulte de la construction par le sujet &raquo; (Bourguignon, 2009, p. 55-59).</p> <p>La deuxi&egrave;me initiative prise par les &eacute;tudiants a mis en exergue la notion d&rsquo;&eacute;mulation. Particuli&egrave;rement int&eacute;ress&eacute;s par les ateliers th&eacute;matiques construits autour du jeu vid&eacute;o, et pleinement conscients de la n&eacute;cessit&eacute; de construire des portfolios num&eacute;riques de qualit&eacute; pour postuler aupr&egrave;s d&rsquo;&eacute;coles de renomm&eacute;e internationale dans le domaine (comme l&rsquo;&Eacute;cole Nationale du Jeu et des M&eacute;dias Interactifs Num&eacute;riques), plusieurs &eacute;l&egrave;ves ont fait la demande de b&eacute;n&eacute;ficier de cours du soir en plus de ceux d&eacute;j&agrave; propos&eacute;s dans la maquette p&eacute;dagogique pour approfondir certains des concepts abord&eacute;s en classe. Dans de telles conduites de changement, &laquo; les dynamiques personnelles sont essentielles et &agrave; partir d&rsquo;elles peuvent venir se greffer une volont&eacute; de structuration institutionnelle &raquo; (Fichez, 2008, p. 76). Pour r&eacute;pondre &agrave; la demande d&rsquo;une vingtaine d&rsquo;&eacute;tudiants, un enseignant-chercheur s&rsquo;est spontan&eacute;ment propos&eacute; pour encadrer &agrave; titre b&eacute;n&eacute;vole ces nouveaux espaces de collaboration tous les jeudis durant un semestre entier. Face &agrave; cet engouement, il a m&ecirc;me organis&eacute; lors d&rsquo;un week-end une comp&eacute;tition ext&eacute;rieure de jeux vid&eacute;o durant 48 heures, (commun&eacute;ment appel&eacute;e &laquo; <em>gamejam</em> &raquo;), afin que les &eacute;tudiants de MMI puissent confronter et mesurer leur niveau &agrave; celui des &eacute;tudiants du d&eacute;partement Informatique de l&rsquo;universit&eacute; de Bordeaux.</p> <p>La troisi&egrave;me initiative s&rsquo;est appuy&eacute;e pour sa part sur une forte logique d&rsquo;intelligence collective. En effet, nos &eacute;tudiants ont spontan&eacute;ment fait &laquo; jouer la compl&eacute;mentarit&eacute; des savoir-faire et des expertises &agrave; une &eacute;chelle de diffusion &eacute;largie &raquo; (Fichez, 2008, p. 69) dans une perspective d&rsquo;am&eacute;lioration continue des livrables qu&rsquo;ils devaient remettre &agrave; chaque fin d&rsquo;atelier th&eacute;matique. Pour rendre des travaux de qualit&eacute;, ils n&rsquo;ont pas h&eacute;sit&eacute; &agrave; constituer un r&eacute;seau de comp&eacute;tences dans leur environnement proche en faisant intervenir des &eacute;tudiants d&rsquo;autres formations de l&rsquo;IUT (communication des organisations, strat&eacute;gie m&eacute;dia et expertise digitale, communication &eacute;ditoriale, informatique, etc.) aussi bien durant le temps des travaux pratiques, que lors des restitutions en public. Ils ont mis &agrave; profit ces connaissances ext&eacute;rieures pour favoriser un transfert de comp&eacute;tences efficace, dans lequel le savoir-partager a pris une place d&eacute;terminante dans la r&eacute;ussite devenue collective (Lebouc, 2012).</p> <h2><a id="conclu"></a>Conclusion</h2> <p>L&rsquo;analyse empirique de l&rsquo;innovation p&eacute;dagogique impl&eacute;ment&eacute;e &agrave; l&rsquo;IUT Bordeaux Montaigne, au sein du d&eacute;partement MMI nous conforte dans l&rsquo;id&eacute;e que l&rsquo;approche par projets interdisciplinaires est tr&egrave;s encourageante d&rsquo;un point de vue professionnel. Les &eacute;tudiants semblent mieux pr&eacute;par&eacute;s &agrave; aborder les m&eacute;tiers du multim&eacute;dia et de l&rsquo;Internet, l&rsquo;universit&eacute; les dote &agrave; la fois des connaissances, comp&eacute;tences, et surtout des savoir-&ecirc;tre indispensables au processus d&rsquo;auto-formation et de veille informationnelle indispensables pour s&rsquo;adapter &agrave; un univers en &eacute;volution constante. La transversalit&eacute; a sensiblement optimis&eacute; aussi la pratique professionnelle des enseignants, en apportant une richesse de comp&eacute;tences et de points de vue sans cesse renouvel&eacute;e. Les incertitudes peuvent certainement &ecirc;tre limit&eacute;es par une gestion fonctionnelle des temporalit&eacute;s n&eacute;cessaires &agrave; tout changement et par un accompagnement personnalis&eacute; des enseignants. Les premiers r&eacute;sultats nous donnent &agrave; penser que l&rsquo;innovation que nous avons port&eacute;e jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent r&eacute;ussit &agrave; produire du sens collectif en s&rsquo;institutionnalisant pour la deuxi&egrave;me ann&eacute;e cons&eacute;cutive &agrave; l&rsquo;universit&eacute;, &agrave; nous faire passer &laquo; du moment &agrave; la dur&eacute;e &raquo; (Alter, 2010).</p> <h2><a id="biblio"></a>Bibliographie</h2> <p>ABRANDT-DAHLGREN Madeleine, CASTENSSON Reinhold et DAHLGREN Lars Owe (1998), PBL from teachers&rsquo; perspective, <em>Higher Education</em>, n&deg;36, pp. 437-447.</p> <p>ADAMCZEWSKI Georges (1996), La notion d&rsquo;innovation : figures majeures et m&eacute;taphores oubli&eacute;es, in CROS Fran&ccedil;oise et ADAMCZEWSKI Georges (dir.), <em>L&rsquo;innovation en &eacute;ducation et en formation, </em>Paris : De Boeck Universit&eacute; et INRP, pp. 15-29.</p> <p>AGOSTINELLI Serge, METGE Marielle (2009), Le r&ocirc;le des r&eacute;seaux dans la dynamique d&rsquo;adh&eacute;sion ou de r&eacute;sistance au changement, in VIERA Lise et PIN&Egrave;DE Nathalie (dir.), <em>Strat&eacute;gies du changement dans les syst&egrave;mes et les territoires</em>, EUTIC 2009, Bordeaux : MSHA, pp. 243-267.</p> <p>ALTER Norbert (2010)<em>, L&rsquo;innovation ordinaire</em>, Paris : PUF.</p> <p>BARANSKI Laurence (2001), <em>Le manager &eacute;clair&eacute;. 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Comment sortir des blocages individuels et collectifs</em>, Paris : De Boeck Sup&eacute;rieur, pp. 207-252.</p> <p>MAUDUIT Jean-Bernard (2003), <em>Le territoire de l&rsquo;enseignant : esquisse d&rsquo;une critique de la raison enseignante</em>, Paris : Klincksieck.</p> <p>MILLER John, MARTINEAU Leonard et CLARK Robert (2000), Technology infusion and higher education : Changing teaching and learning<em>, Innovative Higher Education</em>, n&deg;24, pp. 227-241.</p> <p>MINIST&Egrave;RE DE L&rsquo;ENSEIGNEMENT SUP&Eacute;RIEUR ET DE LA RECHERCHE (2013), <em>Dipl&ocirc;me Universitaire de Technologie &laquo; M&eacute;tiers du Multim&eacute;dia et de l&rsquo;Internet &raquo; : Programme P&eacute;dagogique National</em>. URL : <a href="https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/30/15/2/MMI_262152.pdf">https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/30/15/2/MMI_262152.pdf</a> (consult&eacute; le 28 septembre 2019)</p> <p>MORIN Edgar (2004), <em>La m&eacute;thode</em>, Tome 6, &Eacute;thique, Paris : &Eacute;ditions du Seuil, 2004.</p> <p>OLLIVIER Bruno (1997), N&eacute;gociation et m&eacute;diation. &Eacute;tude de cas, <em>Communication &amp; Organisation</em>, n&deg;11, pp. 299-320.</p> <p>PERINO Odile (2014), Le jeu dans un projet &eacute;ducatif : observations-&eacute;valuation du cadre ludique, in PERINO Odile, <em>Des espaces pour jouer. Pourquoi les concevoir ? Comment les am&eacute;nager, </em>Paris : ERES, pp. 201-206.</p> <p>PERRENOUD Philippe (1994), <em>La formation des enseignants entre th&eacute;orie et pratique</em>, Paris : L&rsquo;Harmattan.</p> <p>POSTIC Marcel (1989), Chapitre IV : Situation de la recherche : de l&rsquo;&eacute;tude des comportements manifestes &agrave; l&rsquo;&eacute;tude de l&rsquo;imaginaire dans la relation p&eacute;dagogique, in <em>L&rsquo;Imaginaire dans la relation p&eacute;dagogique,</em> Presses Universitaires de France, pp. 41-52.</p> <p>POUCHOL Marlyse (2007), Les universitaires, la pens&eacute;e et l&rsquo;innovation, <em>March&eacute; et organisations</em>, volume 5, n&deg;3, pp. 17-39.</p> <p>RAYOU Patrick et VAN ZANTEN Agn&egrave;s (2004), <em>Enqu&ecirc;te sur les nouveaux enseignants : changeront ils l&rsquo;&eacute;cole ?</em>, Paris : Bayard.</p> <p>Riendeau Donald (2018), L&rsquo;organisation cr&eacute;atrice de confiance : un mod&egrave;le syst&eacute;mique, chapitre 5, in SERIEYX Herv&eacute;, RIENDEAU Donald (dir.), <em>Trusting organizations. 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Rattach&eacute;e au laboratoire du MICA (M&eacute;diation, Information, Communication, Art - EA 4426) dans l&rsquo;axe Communication, Organisations &amp; Soci&eacute;t&eacute;s, ses travaux se concentrent principalement sur l&#39;innovation p&eacute;dagogique &agrave; l&#39;universit&eacute; et les enjeux de la r&eacute;ussite &eacute;tudiante.</em></p> <p><em><b><a id="auteur2"></a>Arnaud Levy</b> est directeur associ&eacute; et co-fondateur de l&#39;agence Les Poup&eacute;es Russes &agrave; Paris, et Ma&icirc;tre de conf&eacute;rences associ&eacute; au sein du d&eacute;partement M&eacute;tiers du Multim&eacute;dia et de l&#39;Internet &agrave; Bordeaux. A la crois&eacute;e de l&#39;&eacute;thique, du code &amp; de l&#39;esth&eacute;tique, son approche m&eacute;lange design, d&eacute;veloppement, communication et innovation p&eacute;dagogique.</em></p>