Texte <h3 style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px">Introduction </h3> Si l’on a coutume de considérer que l’ingénierie pédagogique est l’&oelig;uvre du seul ingénieur pédagogique, les formateurs et les enseignants ont été en première ligne pendant la gestion de la crise sanitaire. Il leur a fallu réactivité et imagination, créativité et implication afin de répondre au mieux au défi de la mise en distanciel de l’enseignement, en particulier celui concernant la communication. Cette période de pandémie nous a mis au pied du mur et, à l’image du saut technologique qu’a permis Internet, il a fallu réaliser un saut pédagogique tant sur le fond que sur la forme, aussi bien pour les enseignants que pour les étudiants, tous confrontés à cette situation inédite. L’expertise riche et diversifiée qu’illustre la pédagogie à distance a encouragé l’adaptation de l’enseignement de la communication à cette nouvelle donne. Il faut néanmoins considérer la particularité de cette matière dans la démarche de distancialisation. Toute la problématique est de passer d’une pédagogie en présentiel à une pédagogie dite en distanciel synchrone (classe virtuelle avec l’enseignant en direct) ou à une pédagogie HyFlex (pour rappel, ce terme découle de la contraction d’hybride et de flexibilité : la technologie HyFlex permet aux écoles de donner cours à des élèves en distanciel et présentiel à la fois). En s’appuyant sur une méthode rigoureuse permettant la prise en compte des différentes étapes à considérer pour ce basculement du présentiel au digital, il a fallu s’interroger sur la bonne approche pour l’enseignement de la communication à distance.  Comment aborder le plus exhaustivement possible ce basculement ? Quelles pratiques pédagogiques, propres à notre matière, devrons-nous adopter pour amener nos étudiants à assimiler de façon optimale des compétences dans ce nouveau cadre qu’est l’enseignement à distance ? À quelles spécificités, l’enseignement de la communication à distance devra-t-il faire face ? Quelles sont les limites de ce basculement du classique au distanciel propres à un cours en communication ? En pédagogie, prouver la supériorité d’une méthode sur une autre s’avère toujours délicat et nécessite une compréhension des contextes qui fondent la comparaison.  Pour cela, nous nous appuierons sur la méthode ADDIE (du nom des étapes successives suivies) pour initier ce basculement présentiel-digital. Cette méthode va permettre de s’interroger à chaque étape, sur les spécificités de la matière afin d’accompagner au mieux un enseignement à distance.  Enfin, nous traiterons les aspects particuliers de cette matière, aspects qu’il faut intégrer dans la démarche de ce nouveau mode d’enseignement. <h3 style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px">Transformations dans l’activité d’enseignement dues à la pandémie  : Comment appréhender au mieux, dans le cadre d’un enseignement de la communication, une pédagogie en distanciel sans abandonner les fondamentaux et les attendus d’une pédagogie classique ? </h3> Transformer un enseignement dit traditionnel en enseignement à distance nécessite une refonte de l’approche, une mise en perspective des attentes et des contraintes afin de préserver au maximum l’objectif qui est le nôtre : l’appropriation par les étudiants des connaissances ou des compétences à transmettre. Pour cela, il faut être rigoureux et méthodique afin qu’à chaque étape les obstacles soient franchis et l’objectif final atteint. Alors comment appréhender au mieux ce défi ? Comment optimiser l’enseignement de la communication dans de telles contraintes ? Sur quels critères faudra-t-il faire les incontournables arbitrages qui vont se présenter ? L’enseignement de la communication est spécifique, technique et généraliste à la fois. Il va donc falloir analyser la situation, adapter nos contenus pédagogiques, se poser la question des supports et des évaluations qui vont avec, accompagner nos étudiants dans l’implantation de cette approche puis faire un bilan en s’interrogeant sur ce qui a été réalisé et sur ce qu’il faudra améliorer.   - La première étape passe nécessairement par la question suivante : de quels moyens disposons-nous (étudiants et enseignants) pour opérer un basculement efficace de l’enseignement de la communication à distance ?  Il faut donc tout d’abord démarrer par une phase d’Analyse. Dans la mise en place de nos nouvelles approches pédagogiques, il a fallu, de prime abord et de façon pratique, traiter les problèmes d’équipements informatiques, tant au niveau des étudiants que du côté enseignant, mais également ceux liés au choix puis à l’appropriation des plateformes pédagogiques.  L’enseignement de la communication nécessite des supports particuliers notamment informatiques tels que les logiciels de traitement de texte ou ceux de présentation de diaporamas. De plus, dans un souci d’homogénéisation des pratiques, il était nécessaire de s’assurer que tous les étudiant disposaient de ressources informatiques identiques.  Pour la réalisation même des séances de cours, de travaux dirigés ou de travaux pratiques, la mise en distanciel a nécessité l’usage de plateformes pédagogiques permettant à la fois la mise en relation d’un groupe conséquent d’étudiants (jusqu’à 90 en promotion entière) mais aussi la possibilité de création de petits groupes (pour les travaux pratiques) voire d’interaction avec des binômes (plus petit groupe utilisé dans mon module). Cela nous a orienté vers la plateforme Teams d’usage assez intuitif et adaptable à ces différentes contraintes pour ce qui est de la communication orale. Elle présente également l’avantage de pouvoir communiquer par tchats en plus de l’échange par visioconférence. Des interactions similaires à celles d’une salle de classe sont également proposées à l’image de la main levée pour demander la parole ou le partage d’écran entre étudiants ou étudiant /enseignant, ce qui est similaire à la vérification de la copie par l’enseignant ou encore l’explication en direct d’un point spécifique du cours entre deux étudiants.   Quant à la communication écrite, la plateforme Eprel a répondu à un cahier des charges commun à tous les modules, notamment pour les évaluations, la mise en ligne de QCM, la création de sondages ou encore le dépôt de rapports.  Certains de ces supports (notamment Eprel) avaient déjà été utilisés par les étudiants et donc ne posaient pas de problèmes d’appropriation. En revanche, pour la communication orale, la plateforme Teams était une découverte à la fois pour les étudiants et pour moi. Cela ne s’est pas passé sans quelques ajustements à faire avec principalement la mise en place de règles de prises de parole, indispensables pour une bonne entente dans tous les sens du terme et incontournables puisque c&oelig;ur du domaine en question.   - La question du médium réglée et en gardant en tête la spécificité d’un cours de communication, comment adapter, au plus proche des attentes, le contenu de chaque séance ? Pour cela, il a fallu s’interroger sur le Design et donc nous pencher sur la conception des contenus de formation, de leur transformation pour une mise en distanciel. A cette étape, sera intégrée l’approche HyFlex, une découverte pour le département. En effet, il a fallu respecter une jauge à 50% (seule la moitié de l’effectif pouvait assister en présentiel au cours, condition se rajoutant à une contrainte supplémentaire : seule la moitié de la capacité de la salle de cours pouvait être exploitée).  Cela nous a mis face à une situation inédite : nous avions face à nous la moitié de notre effectif et, parallèlement, l’autre moitié suivait à distance de chez eux via leur ordinateur. Dans le cadre d’un module de communication, il a fallu donc intégrer une nouvelle approche. Je fonctionne beaucoup en intégrant les notions de kinésique et de proxémique car elles me permettent soit de déceler l’inattention de certains, la difficulté de compréhension d’autres (le regard des étudiants est très « parlant » de ce point de vue) ou encore d’encourager les plus timides à intervenir (la proxémique est riche en potentialité sur cet aspect). Or ces deux approches sont inopérantes en distanciel, la médiation d’un écran supprimant la potentialité de ces deux méthodes. J’ai donc insisté sur un investissement accru des étudiants face à moi, les considérant comme un groupe témoin pour l’ensemble de la promotion.  Le contenu lui-même du module a été remanié. Abandonnant le tableau blanc classique, je me suis appuyée sur des vidéos ou des présentations type Power point, qui présentaient l’avantage de permettre un suivi identique pour les étudiants qu’ils soient en présentiel ou derrière leur écran (en effet, je diffusais parallèlement mon Power point en classe tout en le partageant via Teams à mes étudiants en distanciel). Il a fallu pour cela anticiper dans la conception du support lui-même les points d’achoppement, insister sur les étapes délicates du cours, les appuyer par des animations ou des schémas qui fixaient l’attention sur les points clés ; le but étant de perdre le moins possible les étudiants tant sur le plan de la concentration que sur le plan physique. Il a fallu également intégrer davantage de moment d’interactions telles que des questions directes nécessitant la participation active des étudiants, ou encore des étapes récurrentes de bilan permettant de faire réagir les étudiants (surtout ceux en distanciel) pour s’assurer que tout était correctement compris. Je le rappelle, ne disposant pas des approches kinésiques et proxémiques habituelles, il fallait vérifier l’appropriation des thèmes développés en séance par tous les étudiants. A ce propos, il a fallu intégrer l’aspect chronophage : le déroulement d’une même séance prend plus de temps en distanciel qu’en face à face.   - Après que le contenu du cours de communication a pu être dématérialisé, comment parvenir à accompagner cela par des supports adaptés pour la compréhension du cours mais aussi son évaluation ? Comment garder leurs fonctions premières à des supports et aux évaluations tout en les mettant à distance ? Le Développement est donc l’étape suivante afin de se pencher sur la question, centrale dans un enseignement de communication : celle de produire des supports pédagogiques favorisant l’intégration d’interactions avec les étudiants.  Notre approche s'est appuyée sur une maturation ainsi que sur l'intégration des retours d'expérience des membres de l'équipe afin de permettre une amélioration en temps réel. Une démarche réflexive a accompagné cette étape. Me concernant, des questions spécifiques sur la prise de parole, le travail en groupe et l’évaluation de l’oral se sont posées car elles sous-tendent tout enseignement en communication. Ainsi, il a fallu ré-architecturer, repenser ma formation avec un prisme différent.  Cette phase a dû intégrer l’hétérogénéité des niveaux ainsi que le problème lié à la passivité des étudiants devant un écran. Comment conserver leur attention sur des séances d’1H50 ? Comment parvenir à les faire intervenir malgré l’obstacle de l’écran pour certains ?  Il faut plus d’interactivité, plus de changement de rythme et de variété en modalités pédagogiques. Tout cela a dû être pensé et intégré en amont lors de la réécriture de mes supports pédagogiques. L’utilisation des plateformes pédagogiques a permis de pallier certaines difficultés. Je pense notamment à la mise en place, lors de mes travaux pratiques, de « salles pour petits groupes », ce qui m’a permis, dans le cadre d’une séance avec un groupe d’une quinzaine d’étudiants, de naviguer spécifiquement entre chaque binôme lors de la préparation d’une présentation orale. Cette approche permit de maintenir les étudiants dans une démarche active, de compenser la démarche kinésique par un lien certes digital mais personnalisé, et d’encourager les plus timides à poser des questions puisque le canal interactif était dédié à leur seul binôme. Cette fonctionnalité a permis de maintenir les temps de travail collaboratif incontournable dans ma matière. Les résultats furent satisfaisants et permirent de mener à bien l’objectif de la séance.   - Une fois l’environnement pédagogique défini, les supports créés et les étudiants informés, comment mettre au point l’appropriation de cette phase par les étudiants tout en anticipant les difficultés inhérentes à un passage en distanciel ? Il s’agit ici d’initier une réflexion sur l’implantation : divers soucis quant à l’accès à la connexion ou à la transmission des consignes sont à noter. A ce stade, le comportement des étudiants, leur solidarité est intéressante à étudier et à mettre en avant.  Dans le domaine d’un cours en communication, l’échange est primordial et la mise en réseau a permis de faire passer les messages et de compenser la difficulté technique d’implantation des ressources par la maitrise des étudiants dans l’usage des différents réseaux leur permettant de se transmettre les informations nécessaires. Ce fut une opportunité de présenter différemment les consignes, de faire passer différemment le message. Les étudiants se sont montrés réactifs et solidaires, autonomes et volontaires. Ce fut une très agréable surprise. Sur un autre plan, plus concret, afin de proposer la meilleure expérience possible à nos étudiants et adapter au mieux les enseignements, il a fallu investir dans la création de salles HyFlex qui permettent une pédagogie hybride présentielle/distancielle. Cela a impliqué nécessairement de s’approprier le matériel correspondant (caméra, microphone, vidéo-projection, etc.).   - Le cours en communication étant nouvellement construit, les séances TD et TP effectuées, comment intégrer une évaluation équitable et efficace ? Quels axes doivent être privilégiés tout en gardant en perspective la communication comme ligne directrice ? Une phase d’évaluation va permettre de tirer des conclusions sur le vécu et le ressenti à la fois des étudiants et de l’équipe pédagogique. La difficulté fut d’homogénéiser les différentes évaluations dans le cadre d’une formation hybride. Pour ma matière, j’ai opté pour la mise en distanciel des différentes évaluations en travaux dirigés, qu’il s’agisse des contrôles de connaissances, du rendu des différents travaux écrits ou de la présentation des différentes soutenances. Cela se justifie par la nécessité de mettre en place équitablement les différentes évaluations afin que l’ensemble des étudiants soient sur un pied d’égalité. En effet, tous les modes d'apprentissages doivent aboutir à un apprentissage équivalent entre les étudiants.  En revanche, j’ai pu effectuer l’intégralité des évaluations de travaux pratiques en présentiel. Les conditions et les contraintes (notamment l’interdiction d’accès à ses cours) nécessitaient cette présence pour valider le résultat final et lui donner sa légitimité. En effet, les contrôles de connaissance théoriques, faits à distance, ne me permettaient pas d’avoir la maitrise totale sur les sources dont les étudiants ont disposé. Il fallait donc compenser cela par une réalisation in situ des contrôles de travaux pratiques.   Finalement, nous avons pu valider certaines approches, en améliorer d'autres et ainsi mieux se positionner sur l'intégration du numérique comme approche pédagogique et sur son intégration dans les contenus de modules. Qu’elle soit écrite ou orale, la communication devait pouvoir se travailler de façon identique pour tous. Néanmoins, il est nécessaire de mettre en lumière certains points particuliers qui ont posé un problème dans le cadre d’un cours en expression-communication. <h3 style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px">Spécificités de l'enseignement de la communication et de son nécessaire appui sur une interaction en présentiel.</h3> Tout cela a demandé un accompagnement constant et accru, une disponibilité beaucoup plus grande auprès des étudiants, une accélération du travail collaboratif dans l’équipe pédagogique (je travaille beaucoup en appui du module d’anglais et des modules techniques).  Mes modules demandant beaucoup d’interactions, ils s’appuient sur l’écoute active de mon public, écoute rendue difficile par la médiation d’un écran. L’absence de proxémique et de kinésique bouleversent le rapport à l’étudiant et l’approche pédagogique nécessitant de nouvelles pratiques. Au bout de plusieurs mois, le constat que j’ai eu à faire est mitigé. Certaines pratiques seront pérennisées voire étendues. Je pense en particulier à l’étape de préparation de certains travaux en binômes (exposé de culture générale, exposé technique, présentation de monographie, revue de presse bilangue, etc.) ou de certaines préparations individuelles (préparation à l’entretien d’embauche notamment). Toutes ces préparations se débutent en classe mais demandent des prolongements qui pourront être satisfaits par des « prises de rendez-vous Teams » avec l’enseignant, plus souples et plus efficaces qu’un échange entre deux cours mais aussi par des réunions Teams entre les étudiants pendant leur temps libre.   En revanche, il est indéniable que la concentration de l’étudiant, sa motivation, son dynamisme sont fortement affectés par cette mise en distanciel. Le suivi digital de mon module est une approche qui ne peut être envisagée qu’en support complémentaire mais en aucun cas ne pourra remplacer la version classique d’un cours. La communication, par nature, porte sur des échanges, sur une interdépendance entre les étudiants. En effet, les réactions de groupe sont très instructives, enrichissantes et font progresser la classe or en distanciel cet aspect est inexistant puisqu’il est demandé une discipline, notamment illustrée par une coupure des micros par exemple pour éviter tout interférence. Cela supprime toute spontanéité, tout effet de groupe qui, bien encadré, amène une émulation lors d’une classe en pédagogie classique.  Lorsque furent abordées les séances sur les sujets de culture générale, les QCM réalisés n’ont donné lieu qu’à peu d’échanges entre les étudiants, contrairement aux années précédentes. Des demandes de compléments d’information, une sorte de saine concurrence s’instauraient lors des séances classiques or cela n’a pas du tout été le cas lors de la réalisation en visioconférence du même sujet. La digitalisation de certains cours supprime cet élan ; ce bouillonnement de curiosité qui peut être insufflé dans une classe par l’enseignant n’est pas possible à distance et la séance perd beaucoup en intérêt aux yeux de certains. Pour avoir fait des sondages auprès de nos promotions, une grande majorité d’étudiants, pourtant aguerris aux outils informatiques (pour mémoire, j’interviens dans un département en Génie électrique et informatique industrielle), a reconnu spontanément que la concentration derrière un écran était beaucoup plus compliquée qu’en classe. L’environnement domestique, les sources de distraction plus nombreuses, l’absence des camarades qui est un facteur d’émulation irremplaçable, tout cela contribue à une faculté de concentration fortement amputée sur une séance de 2H (a fortiori de 4H pour les travaux pratiques). Cela se ressent énormément lors des évaluations finales.  L’enseignement présentiel permet une interaction, élément incontournable en communication, mais s’inscrit dans une rigidité de temps et de lieu, l’enseignement à distance ne présente pas cet inconvénient mais l’interaction est limitée. Il faut trouver un équilibre.  Les cinq conditions de succès pour un enseignement, relevées par de nombreux auteurs, sont « participation active, motivation, animation adéquate, cohésion et productivité ».   La participation active des membres d’un groupe en pédagogie digitale est très limitée, c’est un poncif de le dire.  La motivation, mécaniquement, en est affectée surtout auprès d’un public tel que le nôtre (en particulier chez les primo-étudiants).  Quant aux trois dernières notions, l’animation, la cohésion et la productivité, elles doivent être complétement redéfinies dans le cadre d’une pédagogie à distance. Pour ce qui est de la productivité, cela se fait à la baisse. Les résultats des évaluations de fin de semestre sont sans appel. Le niveau d’ensemble de la promotion a diminué, les résultats se sont dégradés par rapport aux promotions des années précédentes. De plus, l’animation de classes virtuelles dans un enseignement en communication fait perdre environ 1/3 de temps à distance car il faut beaucoup plus accompagner la maîtrise technologique de chacun, davantage sonder les étudiants pour savoir comment ils se situent dans leur progression, solliciter beaucoup plus souvent une rétroaction orale là où un simple coup d’&oelig;il en classe suffisait. Une des particularités de la formation à distance est de conférer à l’apprentissage la place la plus importante dans la relation pédagogique. C’est pourquoi cette formation tout en s’adossant à un cadre théorique multi-référentiel (sciences de l’éducation, sciences des technologies de l’information et de la communication) laisse une large part à la pratique réflexive. Celle-ci a été pleinement mise en &oelig;uvre dans le passage d’une pédagogie classique à une pédagogie à distance car toute initiative de distancialisation de l'enseignement ou de l’apprentissage devrait s'interroger en amont sur les avantages en termes pédagogiques pour les apprenants. Or un étudiant devant son ordinateur (un média « froid ») seul, avec la tentation permanente d’ouvrir ses courriels et de consulter internet en parallèle, ou dans un environnement familial mouvementé, a-t-il la même capacité de maintien de l’attention qu’en présentiel ? Il est évident que non.   C‘est aussi le défi de l’acceptation de cette modalité digitale par toutes les parties prenantes de façon objective et constructive. Le défi supplémentaire requis dans le cadre d’un enseignement en communication est de faire passer les apprentissages d’une matière s’appuyant sur une nécessité d’interaction immédiate, sur un échange permanent , ces deux points étant complètement modifiés dans le cadre d’un enseignement à distance.   <h3 style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px">Conclusion </h3>   Malgré l’implication apportée et le déploiement de moyens techniques, le basculement en distanciel s’est tout de même fait au détriment de l’approche pédagogique en matière d’enseignement de la communication. Nous sommes parvenus à assurer l’intégralité des modules, à conserver un lien avec la majorité des étudiants, mais les commissions de fin de semestre ont mis en lumière des difficultés, voire un décrochage notamment des primo-étudiants. Cela est préoccupant. Pour mémoire, il s’avère que l’environnement de travail est déterminant dans la capacité à se concentrer notamment des primo-étudiants. La pédagogie relationnelle directe avec les étudiants, pour l’enseignement de la communication, est incontournable. Néanmoins, cette pandémie aura imposé une nouvelle approche, celle de coupler la pédagogie traditionnelle avec celle à distance. Cette approche combine les avantages de la modalité en présentiel traditionnelle (les interactions entre l’enseignant et sa classe ainsi que celle entre les étudiants eux-mêmes) avec ceux de la modalité à distance (flexibilité, ubiquité). Il s’agit de trouver un équilibre qui permettent de maintenir une performance élevée quant au niveau des étudiants en fin de parcours tout en optimisant l’accession aux différents cours. <h3 style="text-align:start; text-indent:0px; -webkit-text-stroke-width:0px">Bibliographie :</h3>     Basque, J (2017) Introduction à l’ingénierie pédagogique (4eéd.).Ingénierie pédagogique et technologies éducatives (ted6312.teluq.ca).Montréal, Canada <a href="https://ted6313v2.teluq.ca/teluqDownload.php?file=2014/04/19_TED6313_Texte_Intro_IP.pdf" style="color:#954f72; text-decoration:underline">https://ted6313v2.teluq.ca/teluqDownload.php?file=2014/04/19_TED6313_Texte_Intro_IP.pdf</a>   Bonfils, P. (2020). Repenser les dispositifs de formation à l’aune de la pandémie ? Distances et médiations des savoirs. Distance and Mediation of Knowledge, 31, Article 31.<a href="http://journals.openedition.org/dms/5583" style="color:#954f72; text-decoration:underline"> </a><a href="http://journals.openedition.org/dms/5583" style="color:#954f72; text-decoration:underline">http://journals.openedition.org/dms/5583</a>   Fontenla. M, Etcheverry. P, Dagorret. P, Lopistéguy. P, Marquesuza. C (2020) Construction de modules e-learning : d’une expérience vers une méthodologie <a href="https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02430684/document" style="color:#954f72; text-decoration:underline">https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02430684/document</a>   Forest, D. (2006). Analyse proxémique d'interactions didactiques. Carrefours de l'éducation, 1(1), 73-94. <a href="https://doi.org/10.3917/cdle.021.0073" style="color:#954f72; text-decoration:underline">https://doi.org/10.3917/cdle.021.0073</a>   Naffi, N. (2020b). Le modèle de conception de cours hybride-flexible (HyFlex) : Une stratégie pédagogique gagnante en ces temps d’incertitude. Revue internationale des technologies en pédagogie universitaire, 17(2), 136‑143.<a href="https://doi.org/10.18162/ritpu-2020-v17n2-14" style="color:#954f72; text-decoration:underline">https://doi.org/10.18162/ritpu-2020-v17n2-14</a>   Tellier, M. (2014). Donner du corps à son cours. In M. Tellier & L. Cadet (Eds.) Le corps et la voix de l’enseignant: théorie et pratique (pp.101-114). Paris: Éditions Maison des Langues. ISBN-13: 978-8484439301 <a href="https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01481615/document" style="color:#954f72; text-decoration:underline">https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01481615/document</a>   Wallet, J. (2004). Entre pratiques réflexives et approches théoriques en formation à distance, questions croisées. 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