<p><strong>Abstract</strong>&nbsp;:&nbsp;The global trend of urbanization and population ageing create the urgency to find smarter ways of supporting vulnerable people. Inclusive urban resilience requires a cross-cutting approach that involves all stakeholders in the design and implementation of policies to ensure equal treatment. Thus, the creation and sharing of knowledge between all categories of population allows increase the autonomy of people with disabilities and the integration of community resources. It also implies creating the conditions for the participation of people with disabilities and the elderly in the design of public policies as full-fledged actors. In order to assess the inclusion capacity of urban resilience strategies currently implemented by cities considered to be particularly at risk and advanced in terms of resilience, we studied the following three cities: San Francisco, Tokyo and London. The case studies were homogenized, despite the cultural and political differences of the three cities, thanks to the use of an analytical grid. The results demonstrate the importance of stakeholders&rsquo; action in the implementation of a resilience strategy that effectively includes people with disabilities.</p> <p><strong>Keywords</strong>&nbsp;: resilience, inclusivity, vulnerability, disability, universal design, public policies, stakeholders.</p> <p>&nbsp;</p> <h2><a id="t1"></a>INTRODUCTION</h2> <p>Pour la premi&egrave;re fois dans l&#39;histoire de l&rsquo;humanit&eacute;, l&#39;urbanisation croissante est devenue la pr&eacute;occupation humaine prioritaire sur la plan&egrave;te. Les populations urbaines sont en augmentation constante, plus rapide que l&rsquo;&eacute;volution de l&#39;ensemble des populations et d&egrave;s 2050, plus des deux tiers des habitants de la plan&egrave;te seront des citadins (Girardet, 1996 ; Buhaug et al., 2013&nbsp;; Leeson, 2018). En parall&egrave;le, le nombre de personnes handicap&eacute;es repr&eacute;sente d&eacute;j&agrave; une part significative de cette urbanisation. Le rapport de la Banque Mondiale intitul&eacute; :&nbsp;<em>Population en situation de handicap dans le monde</em>, affiche un chiffre qui semble extraordinairement &eacute;lev&eacute; mais n&eacute;anmoins r&eacute;el : 1 000 000 000 de personnes seraient &laquo; handicap&eacute;es &raquo;&nbsp;<sup><a href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc">1</a></sup>. S&rsquo;agissant de la France, les chiffres repr&eacute;sentant le nombre de personnes handicap&eacute;es varient consid&eacute;rablement en fonction de la source, mais une constante demeure : les personnes en situation de handicap constituent la premi&egrave;re minorit&eacute;. Selon l&rsquo;INSEE, 12 000 000 de citoyennes et citoyens disposent d&rsquo;une reconnaissance administrative de taux d&rsquo;invalidit&eacute;, relevant d&rsquo;une situation de handicap dans la vie quotidienne. On observe &eacute;galement le m&ecirc;me constat en Europe et dans le monde : la commission europ&eacute;enne souligne dans ses travaux prospectifs l&rsquo;estimation statistique des personnes en situation de handicap, qui s&rsquo;&eacute;l&egrave;ve &agrave; 80 000 000. De plus, le vieillissement des populations r&eacute;sulte en la perte progressive des capacit&eacute;s physiques d&rsquo;un nombre significatif de citadins. Or, la planification urbaine a peu pris en compte ce changement d&eacute;mographique : un simple examen au fonctionnement ordinaire de la ville suffit &agrave; le comprendre, par exemple les feux de signalisation pour pi&eacute;tons ont longtemps &eacute;t&eacute; programm&eacute;s pour permettre la travers&eacute;e d&rsquo;un adulte en pleine capacit&eacute; de ses mouvements - mettant de fait en danger une personne &agrave; mobilit&eacute; r&eacute;duite qui prendra plus de temps pour traverser. Ainsi, le design des infrastructures urbaines n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; pens&eacute; pour r&eacute;pondre aux besoins d&rsquo;une population vieillissante, rendant les personnes &acirc;g&eacute;es plus vuln&eacute;rables en cas de catastrophe du fait des limitations que leur impose l&#39;environnement physique. L&rsquo;environnement virtuel est aussi &agrave; prendre en compte, car celui-ci reste peu accessible aux personnes &acirc;g&eacute;es alors qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;une source d&rsquo;information non-n&eacute;gligeable pour se pr&eacute;parer et r&eacute;agir en cas de crise. Enfin, les personnes &acirc;g&eacute;es sont particuli&egrave;rement sujettes &agrave; l&rsquo;isolement social, facteur de vuln&eacute;rabilit&eacute; majeur qui survient souvent apr&egrave;s la fin de l&rsquo;activit&eacute; professionnelle.</p> <p>La tendance mondiale de l&#39;urbanisation mais aussi le vieillissement des populations cr&eacute;ent ainsi l&#39;urgence de trouver des moyens plus intelligents pour g&eacute;rer les d&eacute;fis d&#39;accompagnement (Nam et Pardo 2011). Si les villes durables sont devenues un objectif tr&egrave;s recherch&eacute; pour le d&eacute;veloppement urbain futur, elles ne peuvent &ecirc;tre v&eacute;ritablement durables qu&#39;&agrave; condition d&#39;int&eacute;grer les notions d&#39;inclusivit&eacute;, de r&eacute;silience et d&rsquo;&eacute;quit&eacute;. De ce fait, pour la port&eacute;e de cette recherche, nous consid&eacute;rons aussi le concept de villes r&eacute;silientes, d&eacute;finies comme les villes o&ugrave; il y a des &laquo;&nbsp;<em>investissements dans le capital humain et social et la progression de la culture de r&eacute;silience collective et d&#39;une qualit&eacute; de vie &eacute;lev&eacute;e, avec une gestion rationnelle des ressources naturelles, gr&acirc;ce &agrave; une gouvernance participative</em>&nbsp;&raquo; (Caragliu, Del Bo et Nijkamp 2011). Les villes r&eacute;silientes mettent en &eacute;vidence des aspects importants de la durabilit&eacute;, tels que la n&eacute;cessit&eacute; d&#39;une gestion responsable des ressources, l&#39;efficacit&eacute; &eacute;nerg&eacute;tique, et l&#39;engagement des citoyens. Cependant, le concept de ville r&eacute;siliente ne peut aider une ville pour atteindre la durabilit&eacute; et l&#39;inclusion que si elle lui permet de fonctionner dans des limites &eacute;tablies bien en amont. Compte tenu de la compr&eacute;hension actuelle du concept de ville r&eacute;siliente, on ne sait pas si elle poss&egrave;de les caract&eacute;ristiques n&eacute;cessaires pour veiller &agrave; ce que le d&eacute;veloppement durable et l&#39;inclusion puissent se produire.</p> <p>L&rsquo;efficience de la r&eacute;silience d&#39;une ville est sa capacit&eacute; &laquo;&nbsp;<em>de r&eacute;sister, d&#39;adsorber, d&#39;accueillir et de corriger les effets d&#39;un danger, en temps opportun et de mani&egrave;re efficace, notamment par la pr&eacute;servation et la restauration de ses structures essentielles et de ses fonctions de base</em>&nbsp;&raquo;. Dans ce cadre, les strat&eacute;gies et les efforts de r&eacute;duction des risques en cas de catastrophe doivent (c&#39;est une obligation des Etats ayant ratifi&eacute; la CDPH)<sup><a href="#sdfootnote2sym" name="sdfootnote2anc">2</a></sup>&nbsp;inclure les personnes handicap&eacute;es &agrave; tous les niveaux afin de r&eacute;duire leur vuln&eacute;rabilit&eacute;, att&eacute;nuer l&#39;impact des catastrophes et des pertes de vie, r&eacute;duire les risques et renforcer la r&eacute;silience en se concentrant sur les capacit&eacute;s des individus, des groupes et des institutions. Il est d&eacute;sormais reconnu que la cl&eacute; dans la r&eacute;duction de l&#39;impact des catastrophes est de r&eacute;duire la vuln&eacute;rabilit&eacute; des populations gr&acirc;ce &agrave; l&#39;&eacute;laboration de programmes de R&eacute;duction Inclusive des Risques de Catastrophes (RIRC). Cependant, la r&eacute;silience urbaine inclusive exige une approche transversale qui implique toutes les parties prenantes dans la conception et la mise en &oelig;uvre des politiques r&eacute;silientes pour assurer l&#39;&eacute;galit&eacute; de traitement. Cette d&eacute;marche s&rsquo;appuie sur le paradigme du mod&egrave;le social de l&rsquo;inclusion des personnes en situation de handicap (Oliver, 2006; Shakespeare, 2015), traduisant les principes fondateurs de la CIDPH. Par cons&eacute;quent, la cr&eacute;ation d&#39;une culture commune en termes d&#39;inclusion par la compr&eacute;hension mutuelle des besoins (conception universelle) constitue le socle de l&rsquo;action de r&eacute;silience urbaine. Ainsi, la cr&eacute;ation et le partage de connaissances entre l&rsquo;ensemble des cat&eacute;gories de population permettent l&rsquo;accroissement de l&rsquo;autonomie des personnes en situation de handicap et l&#39;int&eacute;gration des ressources de la collectivit&eacute;. Cela implique &eacute;galement de cr&eacute;er les conditions de participation des personnes handicap&eacute;es et des personnes &acirc;g&eacute;es &agrave; l&#39;&eacute;laboration des politiques publiques en tant qu&#39;acteurs &agrave; part enti&egrave;re. Le d&eacute;veloppement d&rsquo;un r&eacute;seau d&rsquo;acteurs &laquo; parties prenantes &raquo; qui facilitent les activit&eacute;s plus efficaces de pr&eacute;vention, de protection, d&#39;att&eacute;nuation, d&#39;intervention et de r&eacute;tablissement, doit-&ecirc;tre le garant pour le respect des r&egrave;gles du mod&egrave;le social ((Blanck, 1995; Wisner, 2002; Hemingway &amp; Priestley, 2006, 2007; Kailes &amp; Enders, 2007; Christensen et al., 2007; Twigg, 2013; Martin, 2015 ; Phibbs et al., 2015). Les parties prenantes devront veiller &agrave; l&rsquo;accessibilit&eacute; de l&#39;infrastructure &agrave; toute la population, sans recourir dans la mesure du possible &agrave; des adaptations sp&eacute;cialis&eacute;es. Pour cela, le concept du design universel est id&eacute;al car il se base sur des mod&egrave;les incluant en amont les sp&eacute;cificit&eacute;s li&eacute;es aux typologies de d&eacute;ficiences.</p> <p>Les villes r&eacute;silientes sont tr&egrave;s complexes et interd&eacute;pendantes, car elles sont construites &agrave; partir de grands syst&egrave;mes interconnect&eacute;s. Leur &eacute;tude n&eacute;cessiterait donc une approche qui fonctionne bien dans la complexit&eacute;. C&#39;est le cas de l&#39;approche par l&#39;inclusion et les Disability Studies &agrave; la lumi&egrave;re de l&#39;Agenda 22 et de la Convention des Nations Unies sur les droits des Personnes Handicap&eacute;es. Dans ce cadre, plusieurs universit&eacute;s en Europe (Bristol &laquo;&nbsp;<em>resilience city</em>&nbsp;&raquo; London &laquo;&nbsp;<em>inclusive cities</em>&nbsp;&raquo;), aux &Eacute;tats-Unis (Berkeley &laquo;&nbsp;<em>resilience and solidarity</em>&nbsp;&raquo;), exp&eacute;rimentent des projets int&eacute;grant des sciences de l&rsquo;ing&eacute;nieur et des sciences humaines. S&rsquo;agissant de la participation, le fait que la ville r&eacute;siliente puisse &ecirc;tre porteuse d&#39;un nouveau partage des pouvoirs entre les acteurs est, &agrave; ce jour, beaucoup moins &eacute;tudi&eacute;, et pourtant il est essentiel de l&#39;int&eacute;grer dans les nouvelles strat&eacute;gies que les villes mettent en place au nom de la &laquo; ville r&eacute;siliente &raquo;.</p> <h2><a id="t2"></a>ENJEUX &Eacute;PIST&Eacute;MOLOGIQUES</h2> <p>Lorsque l&#39;on aborde la question de l&rsquo;inclusion dans le cadre du concept de la ville r&eacute;siliente, les r&eacute;ponses divergent fondamentalement selon le choix des pays en mati&egrave;re de mod&egrave;le de soci&eacute;t&eacute; : d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute; le mod&egrave;le m&eacute;dical, de l&rsquo;autre le mod&egrave;le social. Selon le mod&egrave;le adopt&eacute;, le projet de la ville r&eacute;siliente change d&rsquo;orientation en termes de choix de soci&eacute;t&eacute;. Par voie de cons&eacute;quence, le statut de la personne en situation de handicap diff&egrave;re de &laquo; la citoyennet&eacute; active, &agrave; la citoyennet&eacute; passive &raquo;. Autrement dit : le mod&egrave;le m&eacute;dical du handicap produit une citoyennet&eacute; &agrave; g&eacute;om&eacute;trie variable, alors que le mod&egrave;le social tend vers la pleine citoyennet&eacute;.</p> <p>Depuis trois d&eacute;cennies, les travaux issues des Disability Studies (Winter, 2003 ; Longmore, 2003) soulignent que : &laquo;&nbsp;<em>le paradigme du mod&egrave;le m&eacute;dical d&eacute;finie un p&eacute;rim&egrave;tre o&ugrave; l&rsquo;ambigu&iuml;t&eacute; entre &laquo; handicap &raquo; et maladie domine. De ce fait la conception m&eacute;dicale du &laquo; handicap</em>&nbsp;&raquo; est rest&eacute;e fig&eacute;e &agrave; l&rsquo;aune de la gu&eacute;rison improbable (Diderot, 1749). Le 21&egrave;me si&egrave;cle impose une vision du &laquo; handicap &raquo; plus rationnelle, se d&eacute;tachant de la maladie et cherchant &agrave; affirmer l&rsquo;&eacute;galit&eacute; des droits et &agrave; accro&icirc;tre la compensation technique et humaine. S&rsquo;agissant de la responsabilit&eacute; des acteurs politiques et administratifs, le mod&egrave;le m&eacute;dical du handicap ne permet pas une approche efficiente pour d&eacute;velopper l&rsquo;inclusion transversale &eacute;quilibr&eacute;e et homog&egrave;ne. En revanche, le mod&egrave;le social se d&eacute;termine sur les principes fondamentaux de la citoyennet&eacute; : l&rsquo;&eacute;galit&eacute; des droits et des chances ; le respect de la dignit&eacute; ; la non-discrimination ; l&rsquo;inclusion au sein de l&rsquo;environnement de proximit&eacute;. Le mod&egrave;le social du handicap semble donc disposer de tous les leviers pour le d&eacute;veloppement de la r&eacute;silience urbaine inclusive. L&#39;inclusion &eacute;tant, peut-&ecirc;tre, &laquo;&nbsp;<em>le facteur le plus important pour garantir la durabilit&eacute; et la r&eacute;silience des syst&egrave;mes urbains</em>&nbsp;&raquo; (Klein et al., 2016). Ceci implique que tous les membres de la population ; et particuli&egrave;rement les minorit&eacute;s, soient encourag&eacute;es &agrave; participer dans la d&eacute;finition de la vie urbaine et du d&eacute;veloppement. L&rsquo;inclusion dans la soci&eacute;t&eacute; pour les personnes handicap&eacute;es est d&rsquo;abord la place qui leur est faite dans la vie de la cit&eacute;, dans les politiques publiques, dans les d&eacute;cisions de politique locale qui les concernent : leur &laquo; participation pleine et enti&egrave;re &agrave; la vie de la Cit&eacute; &raquo;, leur place dans les Conseils Municipaux, le respect de leurs droits fondamentaux, de leurs droits civiques et de leurs droits sociaux. Le mod&egrave;le social du handicap peut &ecirc;tre r&eacute;sum&eacute; au changement de paradigme posant la faute du handicap non plus sur l&#39;individu et sa caract&eacute;ristique physique, sensorielle ou psychique, mais sur les agencements politiques, &eacute;conomiques et sociaux d&#39;une soci&eacute;t&eacute; n&eacute;gligeant certains de ses membres, limitant leur acc&egrave;s &agrave; la cit&eacute; et les rel&eacute;guant de facto &agrave; une position de sous-citoyen. En outre, afin d&rsquo;accro&icirc;tre l&rsquo;accessibilit&eacute; de la soci&eacute;t&eacute; dans sa pluralit&eacute;, les principes de la &laquo; conception universelle &raquo; permettent d&rsquo;effectivement int&eacute;grer les capacit&eacute;s de chacun dans le design du b&acirc;ti et des services, sans y apposer le stigmate de la diff&eacute;rence (Mace, 1991 ; Barnes, 2011).</p> <p>Chez la plupart de nos pays voisins de l&#39;Union europ&eacute;enne et des pays avanc&eacute;s dans le monde, le concept de &laquo; vie en milieu ordinaire &raquo; (le plus souvent r&eacute;duit chez nous &agrave; la dimension du &laquo; vivre &agrave; domicile &raquo;) s&rsquo;exprime sous le double concept de &laquo;&nbsp;<em>independent living</em>&nbsp;&raquo; (vie autonome) et de &laquo;&nbsp;<em>community living</em>&nbsp;&raquo; (vie au sein de la communaut&eacute; locale), c&rsquo;est-&agrave;-dire inclusion dans des r&eacute;seaux multiples de relations sociale, &eacute;conomique et culturelle. D&#39;ailleurs, les syst&egrave;mes urbains et les pays construits sur la base de l&#39;&eacute;galit&eacute; et l&#39;inclusion montrent de mani&egrave;re consistante une meilleure qualit&eacute; de vie, de revenus et de r&eacute;silience. Tel est le cas des pays nordiques et particuli&egrave;rement de la Su&egrave;de, pays o&ugrave; l&#39;Agenda 22 a &eacute;t&eacute; depuis deux d&eacute;cennies la d&eacute;marche prospective pour les villes qui ont choisi la politique d&rsquo;inclusion. En effet, afin d&rsquo;impulser une politique transversale et inclusive, les municipalit&eacute;s et les associations su&eacute;doises de personnes handicap&eacute;es ont &eacute;labor&eacute; un mod&egrave;le connu sous le nom d&#39;Agenda 22, bas&eacute; sur une r&eacute;solution de l&#39;ONU adopt&eacute;e le 20 d&eacute;cembre 1993 : Les R&egrave;gles Standard pour l&#39;&eacute;galisation des droits des personnes en situation de handicap. Ces R&egrave;gles Standard ne constituent pas une obligation l&eacute;gale qui s&#39;imposerait aux Etats membres, il s&#39;agit plut&ocirc;t d&#39;une d&eacute;claration de principes. Si la r&eacute;solution de l&#39;ONU s&#39;adresse aux &Eacute;tats, l&#39;Agenda 22 est pr&eacute;sent&eacute; comme une approche holistique en mati&egrave;re d&rsquo;action politique locale. Il d&eacute;veloppe chacune de ces r&egrave;gles sous forme de questions. L&#39;Agenda 22, comme les R&egrave;gles Standard, se fonde sur les Droits Humains, et notamment sur celui de l&#39;&eacute;galit&eacute; des chances impliquant des actions compensatoires : &laquo;&nbsp;<em>Les personnes handicap&eacute;es requi&egrave;rent parfois plus d&rsquo;action de la part de la communaut&eacute; afin de b&eacute;n&eacute;ficier des m&ecirc;mes conditions de vie que les autres citoyens. Dans le cadre de l&rsquo;agenda 22, ces actions ne peuvent en aucun cas &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es comme un privil&egrave;ge : elles rel&egrave;vent des Droits de l&#39;Homme</em>&nbsp;&raquo;. Ces principes ont &eacute;t&eacute; inclus aussi dans la Convention des Nations Unies sur les Droits des Personnes Handicap&eacute;es de 2006.</p> <p>D&#39;autre part, l&#39;esprit inclusif du texte de la Convention internationale des droits des personnes handicap&eacute;es envisage &eacute;videmment la prise en compte des personnes &acirc;g&eacute;es et il faut rappeler que les termes de &laquo;&nbsp;<em>Not Yet Disabled</em>&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;<em>Temporary Able Bodied</em>&nbsp;&raquo;, devenus courants dans les Disability Studies, renvoient &agrave; l&#39;accroissement de la possibilit&eacute; de se retrouver en situation de handicap ou &agrave; mobilit&eacute; r&eacute;duite en raison du vieillissement (National Organization on Disability, 1998). Selon l&#39;INSEE le nombre de personnes de 60 ans ou plus a cr&ucirc; de 23,4 % en dix ans et leur part dans l&#39;ensemble de la population fran&ccedil;aise (23,8 %) est presque &eacute;quivalente &agrave; celle des jeunes de moins de 20 ans (24,7 %), cependant la question de leurs difficult&eacute;s de d&eacute;placement et de leur inclusion en cas de d&eacute;sastre a &eacute;t&eacute; tr&egrave;s peu abord&eacute;e du point de vue de la r&eacute;silience alors m&ecirc;me que, comme le signale l&#39;&eacute;tude &laquo; Mobilit&eacute; des seniors en France &raquo; Laboratoire de la Mobilit&eacute; Inclusive (2014), il s&#39;agit d&#39;un enjeu social et soci&eacute;tal majeur, car le risque d&#39;isolement et de paup&eacute;risation des a&icirc;n&eacute;s les rend encore plus vuln&eacute;rables en cas de d&eacute;sastre.</p> <p>Plusieurs approches sont connues pour r&eacute;pondre aux d&eacute;fis pos&eacute;s par le vieillissement de la population et l&rsquo;augmentation croissante des risques, notamment climatiques. Par exemple, le design universel permet de conceptualiser l&rsquo;environnement urbain afin de le rendre accessible pour tous, quelles que soient les capacit&eacute;s physiques d&rsquo;un individu. De fait, l&rsquo;autonomie des personnes &acirc;g&eacute;es se trouve renforc&eacute;e. En outre, les innovations technologiques r&eacute;pondant aux exigences du design universel sont autant d&rsquo;outils strat&eacute;giques augmentant l&#39;ind&eacute;pendance et l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information des personnes &acirc;g&eacute;es. Rien qu&rsquo;en adoptant ces quelques mesures, la r&eacute;silience des plus de 65 ans est accrue : si une catastrophe frappe, les individus pourront se d&eacute;placer, s&rsquo;informer et se connecter &agrave; d&rsquo;autres. Ces principes ont &eacute;t&eacute; d&eacute;velopp&eacute;s par les chercheurs de la Cambridge University et de l&rsquo;OCDE. Concernant l&rsquo;isolement social, la Global Facility for Disaster Reduction and Recovery (GFDRR) a men&eacute; une exp&eacute;rience au Japon appel&eacute;e &ldquo;Ibasho Caf&eacute;&rdquo;. L&rsquo;objectif &eacute;tait d&rsquo;augmenter le capital social des personnes &acirc;g&eacute;es, afin d&rsquo;accro&icirc;tre leurs leviers d&rsquo;action en cas de crise. Pour ce faire, le &ldquo;Ibasho Caf&eacute;&rdquo; consiste en un lieu informel g&eacute;r&eacute; par les personnes &acirc;g&eacute;es du quartier o&ugrave; l&rsquo;on invite tous les r&eacute;sidents de la communaut&eacute; &agrave; se retrouver quand ils le souhaitent. Les personnes &acirc;g&eacute;es sont ainsi valoris&eacute;es pour leur exp&eacute;rience et leur engagement dans le projet. Au lieu d&rsquo;&ecirc;tre per&ccedil;ues comme des individus impotents que l&rsquo;on doit aider, les personnes &acirc;g&eacute;es deviennent les piliers de la communaut&eacute;. Cette exp&eacute;rience tr&egrave;s prometteuse ouvre la porte &agrave; des politiques publiques am&eacute;liorant le quotidien des personnes &acirc;g&eacute;es et, de fait, leur capacit&eacute; de r&eacute;silience.</p> <p>Or, m&ecirc;me si le concept de ville r&eacute;siliente est une m&eacute;thode innovante et avant-gardiste dans son approche de planification urbaine, il ne permet pas n&eacute;cessairement ou automatiquement aux villes de se d&eacute;velopper de mani&egrave;re inclusive. Nous cherchons &agrave; d&eacute;terminer si ce concept, de plus en plus commun, peut vraiment &ecirc;tre appliqu&eacute; comme une approche pour rendre les villes inclusives</p> <h2><a id="t3"></a>CAS D&rsquo;&Eacute;TUDES : SAN FRANCISCO, TOKYO, LONDRES</h2> <p>Afin d&rsquo;&eacute;valuer la capacit&eacute; d&rsquo;inclusion des strat&eacute;gies de r&eacute;silience urbaine actuellement mises en place par des villes consid&eacute;r&eacute;es comme particuli&egrave;rement &agrave; risque et avanc&eacute;es en termes de r&eacute;silience, nous avons s&eacute;lectionn&eacute; les trois villes suivantes : San Francisco, Tokyo et Londres. Les &eacute;tudes de cas ont &eacute;t&eacute; homog&eacute;n&eacute;is&eacute;s, malgr&eacute; les diff&eacute;rences culturelles et politiques des trois villes, gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;utilisation d&rsquo;une grille analytique s&rsquo;inspirant de la litt&eacute;rature sur la r&eacute;silience et sur le handicap, notamment en consid&eacute;rant l&rsquo;approche du mod&egrave;le social (tableau 1) (Blaikie et al., 1994; Blanck, 1995; Wisner, 2002; Cutter et al., 2003; Hemingway &amp; Priestley, 2006, 2007; Kailes &amp; Enders, 2007; Christensen et al., 2007; Pelling, 2012; Twigg, 2013; Phibbs et al., 2015; Stough &amp; Kang, 2015).</p> <table> <colgroup> <col width="80*" /> <col width="176*" /> </colgroup> <tbody> <tr> <td colspan="2" valign="top"> <p><b>Tableau 1 : Grille analytique de la r&eacute;silience inclusive</b></p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>1) Socio-d&eacute;mographie</b></p> </td> <td> <p>Que signifient &ldquo;handicap&rdquo; et &ldquo;personne handicap&eacute;e&rdquo; pour le gouvernement local ? Est-ce que la ville comprend que les handicaps sont pluriels, parfois invisibles et n&rsquo;impliquent pas forc&eacute;ment une d&eacute;pendance m&eacute;dicale ? Quelles sont les donn&eacute;es d&eacute;mographiques connues quant &agrave; la population handicap&eacute;e de la ville ?</p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>2) Cadre juridique</b></p> </td> <td> <p>Existe-t-il un cadre juridique sp&eacute;cifique garantissant les droits des personnes handicap&eacute;es ? Que dit-il en termes d&#39;&eacute;galit&eacute; et de dignit&eacute; ? Quels sont les m&eacute;canismes juridiques pr&eacute;vus pour assurer l&#39;application de leurs droits ?</p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>3) Contexte politique</b></p> </td> <td> <p>La ligne politique globale du gouvernement local inclut-elle explicitement les personnes handicap&eacute;es et leur inclusion ? Quelles sont les principales politiques mises en &oelig;uvre &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des personnes handicap&eacute;es ? Quelle est leur relation avec la ligne politique globale ?</p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>4) Allocation des ressources</b></p> </td> <td> <p>Comment le gouvernement local organise-t-il l&rsquo;allocation des ressources pour les politiques en faveur des personnes handicap&eacute;es : est-ce un budget algorithmique ou budget sp&eacute;cifique ?</p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>5) Parties prenantes</b></p> </td> <td> <p>Quels types de parties prenantes sont impliqu&eacute;es dans les politiques de r&eacute;silience ? Existe-t-il des organisations non gouvernementales et/ou des acteurs institutionnels li&eacute;s aux personnes handicap&eacute;es ? Existe-t-il un processus it&eacute;ratif et collaboratif avec les organisations de personnes handicap&eacute;es dans le processus d&rsquo;&eacute;laboration des politiques ?</p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>Avant la crise</b></p> </td> <td> <p><i>Conditions pr&eacute;alables :&nbsp;</i>Existe-t-il des politiques permettant l&rsquo;acc&egrave;s aux ressources &eacute;conomiques et au capital social pour les personnes handicap&eacute;es ? Existe-t-il des politiques pour assurer l&#39;accessibilit&eacute; de l&#39;environnement b&acirc;ti pour les personnes handicap&eacute;es ? Si oui, suivent-ils les principes de conception universelle ?</p> <p><i>Pr&eacute;paration &agrave; la crise :&nbsp;</i>Existe-t-il des initiatives pour localiser les personnes handicap&eacute;es et leurs besoins sp&eacute;cifiques ? Existe-t-il des exercices pour pr&eacute;parer les personnes handicap&eacute;es en cas de crise ? Les professionnels des urgences sont-ils form&eacute;s pour traiter des personnes en situation de handicap ? Existe-t-il des initiatives au niveau des quartiers pour sensibiliser les habitants vis-&agrave;-vis des besoins de leurs voisins handicap&eacute;s ?</p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>7) Pendant la crise</b></p> </td> <td> <p><i>C-MIST</i>&nbsp;: Existe-t-il des initiatives et des politiques pour r&eacute;pondre aux cinq besoins fonctionnels du cadre C-MIST pendant la crise ? Pour &ecirc;tre plus pr&eacute;cis, y a-t-il des politiques assurant les besoins de communication, les besoins m&eacute;dicaux potentiels, les besoins de supervision et de transport des personnes handicap&eacute;es au cours de la crise ? Plus important encore, existe-t-il des politiques pour maintenir l&#39;ind&eacute;pendance fonctionnelle des personnes handicap&eacute;es pendant la crise ?</p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>8) Apr&egrave;s la crise</b></p> </td> <td> <p><i>Apprentissage :&nbsp;</i>Existe-t-il des initiatives de collaboration avec les personnes handicap&eacute;es et les organisations qui les repr&eacute;sentent pour am&eacute;liorer la strat&eacute;gie de r&eacute;silience &agrave; la lumi&egrave;re de la crise v&eacute;cue ?</p> <p><i>Reconstruction :</i>&nbsp;Existe-t-il des politiques pour reconstruire l&rsquo;environnement b&acirc;ti potentiellement endommag&eacute; sur les principes de conception universelle, afin de renforcer l&rsquo;accessibilit&eacute; ?</p> <p><i>R&eacute;cup&eacute;ration :</i>&nbsp;Existe-t-il des initiatives pour prot&eacute;ger et accueillir les personnes en situation de handicap pendant la phase de r&eacute;cup&eacute;ration ?</p> </td> </tr> </tbody> </table> <h5>&nbsp;</h5> <h3>San Francisco</h3> <p>Dans les ann&eacute;es 1970, l&rsquo;American Coalition of Citizens with Disabilities (ACCD), un groupe national de d&eacute;fense des droits des personnes handicap&eacute;es, voit le jour. Le 4 avril 1977, l&rsquo;ACCD organisa des manifestations aux &Eacute;tats-Unis pour forcer le gouvernement nouvellement &eacute;lu &agrave; adopter les r&egrave;glements de l&rsquo;article 504, afin d&rsquo;ent&eacute;riner l&rsquo;obligation d&rsquo;accessibilit&eacute; pour les b&acirc;timents publics et les administrations publiques. Le 5 avril de la m&ecirc;me ann&eacute;e, les militants de San Francisco ont &eacute;t&eacute; les premiers du pays &agrave; occuper le b&acirc;timent du d&eacute;partement de la sant&eacute;, de l&#39;&eacute;ducation et du bien-&ecirc;tre social de la ville. Soutenus par la communaut&eacute; et les organisations de d&eacute;fense des droits civils, ils ne sont pas sortis du b&acirc;timent jusqu&rsquo;&agrave; la signature de la section 504 le 28 avril. Cet &eacute;v&eacute;nement historique a montr&eacute; que les personnes handicap&eacute;es &eacute;taient capables de s&#39;organiser et de lutter efficacement pour leurs droits fondamentaux (Pfeiffer, 1993). Il s&rsquo;agit &eacute;galement du d&eacute;but d&rsquo;un puissant mouvement militant pr&ocirc;nant la pleine int&eacute;gration des personnes handicap&eacute;es dans la cit&eacute; (Shakespeare, 1993), et qui a conduit &agrave; l&rsquo;Americans with Disabilities Act de 1990, une l&eacute;gislation tr&egrave;s compl&egrave;te garantissant l&rsquo;&eacute;galit&eacute; des droits aux citoyens handicap&eacute;s (Pfeiffer, 1993). L&rsquo;h&eacute;ritage de ce moment historique est encore vivant aujourd&rsquo;hui, puisque quinze organisations de personnes handicap&eacute;es travaillent en &eacute;troite collaboration avec la Ville et le Comt&eacute; de San Francisco pour assurer l&rsquo;accessibilit&eacute;, la dignit&eacute; et l&rsquo;inclusion des San franciscains handicap&eacute;s. En outre, le gouvernement local a cr&eacute;&eacute; en 1998 le&nbsp;<em>Mayor&rsquo;s Office on Disability</em>. Le r&ocirc;le de ce bureau est de superviser les politiques de la ville afin de garantir le respect de l&rsquo;ADA. Par cons&eacute;quent, suite &agrave; l&rsquo;application de la grille analytique de la r&eacute;silience inclusive, il est apparu que la coh&eacute;rence entre le cadre juridique national ax&eacute; sur un mod&egrave;le social du handicap et le cadre politique et organisationnel (notamment la pr&eacute;sence de parties-prenantes sur le th&egrave;me des handicaps) de San Francisco a permis l&rsquo;inclusion effective des personnes handicap&eacute;es dans la strat&eacute;gie de r&eacute;silience.</p> <table> <colgroup> <col width="110" /> <col width="283" /> <col width="214" /> </colgroup> <tbody> <tr> <td> <p>&nbsp;</p> </td> <td> <p><b>Initiatives</b></p> </td> <td> <p><b>Exemples</b></p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>Avant la crise</b></p> </td> <td> <ul> <li>Nombreuses mesures mises en place pour favoriser l&#39;acc&egrave;s aux ressources &eacute;conomiques et sociales.</li> <li>Un plan pour augmenter l&rsquo;accessibilit&eacute;.</li> <li>Mesures existantes pour pr&eacute;parer les populations &agrave; la crise, mais perfectibles.</li> </ul> </td> <td> <p><i>Nutrition Services for Seniors and Adults with Disabilities, Independent Living Resource Center of San Francisco, Neighborhood Emergency Response Teams, ADA Transition Plan...</i></p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>Pendant la crise</b></p> </td> <td> <p>Int&eacute;gration compl&egrave;te du mod&egrave;le C-MIST, des mesures sont pr&eacute;vues pour r&eacute;pondre &agrave; chaque besoin en cas de crise.</p> </td> <td> <p><i>Disability Access Coordinator, San Francisco Emergency Response Plan...</i></p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>Apr&egrave;s la crise</b></p> </td> <td> <p>Pas de politique sp&eacute;cifique pour l&#39;apr&egrave;s crise s&#39;adressant aux personnes handicap&eacute;es, mais les arrangements actuels peuvent assurer l&#39;inclusion de leurs besoins dans les processus d&#39;apprentissage, de reconstruction et de r&eacute;cup&eacute;ration.</p> </td> <td> <p><i>Disability Access Coordinator, mise en accessibilit&eacute; des refuges d&rsquo;urgence&hellip;</i></p> </td> </tr> </tbody> </table> <h5>&nbsp;</h5> <h3>Tokyo</h3> <p>Apr&egrave;s la Seconde Guerre mondiale, le Japon s&rsquo;est dot&eacute; d&rsquo;un syst&egrave;me de protection sociale &eacute;tendue. Il en r&eacute;sulta la cr&eacute;ation de nombreux centres m&eacute;dicaux dits sp&eacute;cialis&eacute;s pour les personnes handicap&eacute;es. S&eacute;par&eacute;es du reste de la soci&eacute;t&eacute;, les personnes en situation de handicap &eacute;taient fr&eacute;quemment victimes d&#39;abus physiques et mentaux au sein de ces centres, sans aucun droit pour les soutenir. Pour protester contre cette situation inhumaine, les r&eacute;sidents d&rsquo;un centre tokyo&iuml;te entam&egrave;rent une gr&egrave;ve de la faim en 1970, qui attira l&rsquo;attention des m&eacute;dias. Puis, des sit-ins furent organis&eacute;s devant la mairie de Tokyo, avec le soutien des militants &eacute;tudiants et syndicaux. Le mouvement a dur&eacute; au total un an et il a ouvert la voie &agrave; l&rsquo;adoption du mod&egrave;le social du handicap par les groupes militants. D&egrave;s les ann&eacute;es 1980, les activistes ont commenc&eacute; &agrave; s&rsquo;organiser pour vivre ind&eacute;pendamment, hors des institutions. Venant tout droit des &Eacute;tats-Unis, le premier &ldquo;Independent Living Center&rdquo; a &eacute;t&eacute; fond&eacute; dans la banlieue de Tokyo en 1986 (Hayashi et al., 2001). Aujourd&rsquo;hui, les organisations de personnes handicap&eacute;es sont un poids majeur dans la lutte pour l&rsquo;inclusion : en 2009, ces organisations militantes ont r&eacute;ussi &agrave; repousser la ratification de la Convention relative aux Droits des personnes handicap&eacute;es par le Japon, afin de s&#39;assurer que le gouvernement adoptait des mesures concr&egrave;tes et non pas cosm&eacute;tiques (Osamu, 2013). La ratification s&rsquo;est faite en 2014, 5 ans apr&egrave;s la date initiale, et a donn&eacute; la r&eacute;vision de la loi &ldquo;Basic Act for Persons with Disabilities&rdquo; qui datait de 1970. Cette ratification a &eacute;t&eacute; pas majeur vers les principes du mod&egrave;le social du handicap, gr&acirc;ce &agrave; la pression internationale des Nations Unies et &agrave; celle des militants locaux. La Ville de Tokyo, quant &agrave; elle, a fait des efforts importants pour s&rsquo;adapter au r&eacute;cent changement l&eacute;gislatif. Par exemple, la mise en accessibilit&eacute; de la ville est devenue une priorit&eacute;, acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e par la perspective des Jeux Olympiques de 2020. Cependant, si Tokyo est l&eacute;galement oblig&eacute;e de concevoir des politiques inclusives &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des personnes handicap&eacute;es, les donn&eacute;es sur l&rsquo;impl&eacute;mentation concr&egrave;te de telles mesures n&rsquo;ont pas &eacute;t&eacute; communiqu&eacute;es. De plus, la Ville ne poss&egrave;de pas d&rsquo;organes sp&eacute;cifiques assurant l&rsquo;inclusion et le respect de la citoyennet&eacute; des personnes handicap&eacute;es lors de la conception des politiques publiques. Ainsi, bien que la Ville se soit dot&eacute;e en th&eacute;orie de mesures am&eacute;liorant la r&eacute;silience des personnes vuln&eacute;rables, le caract&egrave;re r&eacute;cent du cadre l&eacute;gislatif inspir&eacute; par le mod&egrave;le social rend les politiques de r&eacute;silience incompl&egrave;tes face au r&eacute;el enjeu d&rsquo;inclusion des citoyens handicap&eacute;s.</p> <table> <colgroup> <col width="113" /> <col width="258" /> <col width="187" /> </colgroup> <tbody> <tr> <td>&nbsp;</td> <td> <p><b>Initiatives</b></p> </td> <td> <p><b>Exemples</b></p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>Avant la crise</b></p> </td> <td> <ul> <li>Un plan au niveau de la ville pour favoriser la vie communautaire au sein de la cit&eacute; plut&ocirc;t qu&rsquo;au sein de centres m&eacute;dico-sociaux (mais aucune donn&eacute;e concr&egrave;te sur l&rsquo;impl&eacute;mentation n&rsquo;a pu &ecirc;tre trouv&eacute;e)</li> <li>Plan sur l&rsquo;accessibilit&eacute;</li> <li>Mesures pour sensibiliser et pr&eacute;parer les citoyens aux populations vuln&eacute;rables</li> </ul> </td> <td> <p><i>Tokyo Metropolitan Plan for Persons with Disabilities and the Tokyo Metropolitan Welfare Plan for Persons with Disabilities, Tokyo 2020 Accessibility Guidelines...</i></p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>Pendant la crise</b></p> </td> <td> <p>Aucune politique trouv&eacute;e li&eacute;e au mod&egrave;le C-MIST, uniquement des recommandations adressant les besoins de communication et de transport.</p> </td> <td>&nbsp;</td> </tr> <tr> <td> <p><b>Apr&egrave;s la crise</b></p> </td> <td> <p>La strat&eacute;gie d&rsquo;apr&egrave;s-crise se base sur l&rsquo;&eacute;valuation des besoins &eacute;conomiques et du support mat&eacute;riel n&eacute;cessit&eacute;s par chaque r&eacute;sident, cependant il n&rsquo;y est pas fait mention des personnes en situation de handicap.</p> </td> <td> <p><i>Disaster Victim Certificate...</i></p> </td> </tr> </tbody> </table> <h5>&nbsp;</h5> <h3>Londres</h3> <p>Le Royaume-Uni a une longue histoire d&#39;activisme en faveur des personnes handicap&eacute;es. D&egrave;s 1971, l&rsquo;activiste Paul Hunt &eacute;crit une lettre ouverte au c&eacute;l&egrave;bre journal The Guardian, marquant la cr&eacute;ation de l&rsquo;<em>Union of Physically Impaired Against Segregation</em>&nbsp;(UPIAS). Inspir&eacute; par l&#39;id&eacute;ologie marxiste, l&rsquo;UPIAS s&rsquo;est d&eacute;marqu&eacute;e par sa critique f&eacute;roce &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des barri&egrave;res sociales handicapant les citoyens ayant une &ldquo;d&eacute;ficience&rdquo;. Auparavant, le mod&egrave;le m&eacute;dical du handicap pla&ccedil;ait la responsabilit&eacute; du handicap sur l&rsquo;individu lui-m&ecirc;me, qui serait victime d&rsquo;une &ldquo;malchance personnelle&rdquo;. L&rsquo;UPIAS renverse ce paradigme, tenant la soci&eacute;t&eacute; pour responsable des situations de handicap du fait de son manque de consid&eacute;ration envers les besoins des personnes dites handicap&eacute;es.</p> <blockquote> <p>&ldquo;In our view, it is society which disables physically impaired people. Disability is something imposed on top of our impairments, by the way we are unnecessarily isolated and excluded from full participation in society. Disabled people are therefore an oppressed group in society.&rdquo; (UPIAS, 1975)</p> </blockquote> <p>Le premier chercheur universitaire britannique sp&eacute;cialis&eacute; sur le handicap, Mike Oliver, a rejoint l&rsquo;UPIAS peu de temps apr&egrave;s sa cr&eacute;ation. Il est &agrave; l&rsquo;origine du &laquo; mod&egrave;le social du handicap &raquo; dans sa conception th&eacute;orique, qui est maintenant le point central des mouvements activistes &agrave; l&rsquo;international (Shakespeare, 2010). Dix ans apr&egrave;s la formation de l&rsquo;UPIAS, les organisations britanniques de personnes handicap&eacute;es se r&eacute;unirent au sein d&rsquo;un conseil appel&eacute;&nbsp;<em>British Council of Organizations of Disabled People</em>&nbsp;(BCODP), afin de porter leurs revendications au niveau national. Dans les ann&eacute;es 90, des manifestations et des actions non-violentes de la part des militants handicap&eacute;s sont de plus en plus fr&eacute;quentes, notamment &agrave; Londres. En 1991, le BCODP a publi&eacute; un ouvrage de recherche documentant les discriminations auxquelles sont confront&eacute;es les personnes handicap&eacute;es dans leur vie quotidienne. Les chiffres mis en avant par le rapport &eacute;taient bas&eacute;s sur des statistiques produites en amont par l&rsquo;Etat, ainsi les d&eacute;cideurs politiques ne pouvaient pas nier les situations discriminantes v&eacute;cues par les citoyens handicap&eacute;s. En r&eacute;ponse &agrave; ce rapport, le Disability Discrimination Act fut adopt&eacute; en 1995 (Oliver, 2016), remplac&eacute; en 2010 par le Equality Act 2010. L&rsquo;histoire des mouvements sociaux en faveur des droits des personnes handicap&eacute;es a marqu&eacute; la ville de Londres, qui accueille encore aujourd&rsquo;hui de nombreuses organisations militantes comme Inclusion London. L&rsquo;&eacute;quipe mayorale elle-m&ecirc;me a pleinement int&eacute;gr&eacute; le cadrage du handicap demand&eacute; par les activistes, c&rsquo;est-&agrave;-dire le mod&egrave;le social, allant plus loin que la d&eacute;finition du handicap donn&eacute;e par le Equality Act 2010. Cependant, si le discours de la Ville se veut inclusif, les actions mises en place ne se d&eacute;tachent pas des politiques nationales : le gouvernement local est plus un relai des programmes d&rsquo;aides aux personnes handicap&eacute;es plut&ocirc;t qu&rsquo;une force de proposition. En parall&egrave;le, les organisations de personnes handicap&eacute;es jouent un r&ocirc;le extr&ecirc;mement important de par les initiatives qu&rsquo;elles mettent en place afin d&rsquo;accro&icirc;tre l&rsquo;acc&egrave;s aux ressources &eacute;conomiques et sociales pour les Londoniens handicap&eacute;s. Pour finir, la strat&eacute;gie de r&eacute;silience de Londres est globalement tr&egrave;s compl&egrave;te, mais le volet inclusion n&rsquo;y est que peu abord&eacute;. Les actions nationales et celles des organisations de personnes handicap&eacute;es locales sont donc contrast&eacute;es par le manque d&rsquo;engagement frontal de la ville avec les questions du handicap dans le cadre de la r&eacute;silience urbaine.</p> <table> <colgroup> <col width="103" /> <col width="268" /> <col width="187" /> </colgroup> <tbody> <tr> <td> <p>&nbsp;</p> </td> <td> <p><b>Initiatives</b></p> </td> <td> <p><b>Exemples</b></p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>Avant la crise</b></p> </td> <td> <ul> <li>Programmes nationaux pour favoriser l&rsquo;acc&egrave;s aux ressources &eacute;conomiques (allocations, aide &agrave; l&rsquo;emploi, aide au logement&hellip;).</li> <li>Politiques bas&eacute;es sur la conception universelle pour augmenter l&rsquo;accessibilit&eacute; depuis les Jeux Olympiques de 2012.</li> <li>Recommandations pour pr&eacute;parer la population aux crises, mais pas de prise en compte sp&eacute;cifique des personnes handicap&eacute;es.</li> </ul> </td> <td> <p><i>Personal Independence Payment, Access To Work, Care and support specialized housing, Inclusion London, London Prepared....</i></p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>Pendant la crise</b></p> </td> <td> <p>Nombreux plans d&rsquo;urgence en cas de crise, mais aucune indication sur les populations handicap&eacute;es, sauf pour les modes de transport.</p> </td> <td> <p><i>London Mass Evacuation Framework, London Mass Shelter Framework, London Mass Casualty Framework, London Emergency Services, Liaison Panel Manual...</i></p> </td> </tr> <tr> <td> <p><b>Apr&egrave;s la crise</b></p> </td> <td> <p>Un plan tr&egrave;s complet sur les mesures &agrave; mettre en oeuvre durant la p&eacute;riode d&rsquo;apr&egrave;s crise, mais aucune mention aux personnes handicap&eacute;es.</p> </td> <td> <p><i>London Recovery Management Protocol...</i></p> <p>&nbsp;</p> </td> </tr> </tbody> </table> <h2><a id="t4"></a>R&Eacute;SULTATS</h2> <p>Les trois &eacute;tudes de cas sur San Francisco, Londres et Tokyo sont r&eacute;v&eacute;latrices de la difficult&eacute; pour les gouvernements locaux d&rsquo;adopter une ligne politique consistante concernant l&rsquo;inclusion des citoyens et citoyennes handicap&eacute;s. Bien que des efforts soient men&eacute;s dans chacune des villes, la d&eacute;m&eacute;dicalisation du terme &ldquo;handicap&rdquo; n&rsquo;est compl&egrave;te qu&rsquo;&agrave; San Francisco, o&ugrave; les besoins m&eacute;dicaux que peuvent n&eacute;cessiter certaines personnes en situation de handicap ne sont pas associ&eacute;s au handicap lui-m&ecirc;me. En comparaison, Tokyo continue de percevoir ses r&eacute;sidents handicap&eacute;s comme des individus devant &ecirc;tre pris en charge par l&rsquo;institution m&eacute;dicale. La Ville de Londres, quant &agrave; elle, a adopt&eacute; un discours directement inspir&eacute; du mod&egrave;le social, mais l&rsquo;absence de dispositif concernant les vuln&eacute;rabilit&eacute;s potentielles des personnes en situation de handicap dans les politiques de r&eacute;silience exprime un d&eacute;calage entre th&eacute;orie et mise en pratique. A partir de ces trois villes aux cadres juridiques et culturels diff&eacute;rents, plusieurs conclusions peuvent &ecirc;tre tir&eacute;es afin d&rsquo;expliquer le degr&eacute; d&rsquo;inclusion des personnes handicap&eacute;es dans les strat&eacute;gies de r&eacute;silience urbaine :&nbsp;</p> <ul> <li>La concordance entre le cadre juridique et les principes du mod&egrave;le social est le premier indicateur d&rsquo;inclusion des citoyennes et citoyens handicap&eacute;s dans les politiques urbaines en g&eacute;n&eacute;ral. De fait, puisque le cadre juridique rel&egrave;ve la plupart du temps des choix de gouvernance &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle nationale, l&rsquo;attention ne doit pas &ecirc;tre uniquement port&eacute;e sur les gouvernements locaux. Par exemple, la Ville de Tokyo a cr&eacute;&eacute; un plan pour favoriser l&rsquo;inclusion des personnes handicap&eacute;es au sein de la communaut&eacute; &agrave; cause de la r&eacute;cente r&eacute;vision de la l&eacute;gislation nationale sur les droits des personnes handicap&eacute;es, obligeant les gouvernements locaux &agrave; adopter des politiques inclusives. Par cons&eacute;quent, le premier pilier pour assurer l&#39;inclusion des personnes handicap&eacute;es dans les questions urbaines sera un solide cadre juridique suivant les revendications principales du mod&egrave;le social (acc&egrave;s complet &agrave; la citoyennet&eacute;, vie autonome, d&eacute;m&eacute;dicalisation, vie communautaire ...), ce qui d&eacute;pend le plus souvent de la gouvernance au niveau &eacute;tatique et supra-&eacute;tatique.&nbsp;</li> <li>En outre, les modifications du cadre juridique afin d&rsquo;y int&eacute;grer les principes du mod&egrave;le social du handicap sont les r&eacute;sultats de l&#39;activisme des personnes handicap&eacute;es et des pressions internationales. Les trois villes &eacute;tudi&eacute;es ont d&ucirc; s&rsquo;adapter &agrave; des changements l&eacute;gislatifs au niveau national, d&eacute;coulant directement d&rsquo;actions d&rsquo;organisations de personnes handicap&eacute;es protestant leur statut de sous-citoyens. Les organisations de personnes handicap&eacute;es jouent un r&ocirc;le crucial pour mettre sur l&rsquo;agenda politique les probl&eacute;matiques li&eacute;es au handicap. Elles poss&egrave;dent &eacute;galement une expertise pr&eacute;cieuse sur les r&eacute;alit&eacute;s h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes des citoyens handicap&eacute;s et sur leurs potentielles vuln&eacute;rabilit&eacute;s. Ainsi, cr&eacute;er une strat&eacute;gie de r&eacute;silience urbaine inclusive n&rsquo;est possible qu&rsquo;avec la participation des organisations de personnes handicap&eacute;es lors du processus d&eacute;cisionnel et de la mise en oeuvre.&nbsp;</li> <li>Cependant, malgr&eacute; l&rsquo;importance des actions venant d&rsquo;autres acteurs tels que les gouvernements nationaux, les organisations de personnes handicap&eacute;es et les instances internationales comme l&rsquo;ONU, les gouvernements locaux gardent une marge de manoeuvre cruciale pour favoriser l&#39;inclusion des citoyennes et citoyens handicap&eacute;s. En instituant un organe charg&eacute; de contr&ocirc;ler l&#39;inclusion effective des personnes handicap&eacute;es dans les politiques publiques, un gouvernement local peut concr&egrave;tement assurer la concordance de ses politiques avec le mod&egrave;le social du handicap. Par exemple, San Francisco a cr&eacute;&eacute; en 1998 le&nbsp;<em>Mayor&rsquo;s Office on Disability</em>, dont la mission est de superviser le respect de l&rsquo;<em>Americans with Disabilities Act</em>&nbsp;par les politiques locales. En cons&eacute;quence, il s&rsquo;agit de la seule ville &eacute;tudi&eacute;e qui a &eacute;labor&eacute; une strat&eacute;gie de r&eacute;silience compl&egrave;te respectant le cadre inclusif C-MIST. Inclure les questions de handicap dans la ligne politique de la ville est le meilleur moyen de garantir l&rsquo;inclusion effective des personnes handicap&eacute;es dans les strat&eacute;gies de r&eacute;silience.</li> <li>Enfin, les &eacute;v&eacute;nements d&eacute;clencheurs peuvent &ecirc;tre utiles pour favoriser l&rsquo;inclusion des personnes handicap&eacute;es. Par exemple, Londres et Tokyo ont commenc&eacute; &agrave; am&eacute;liorer l&rsquo;accessibilit&eacute; de leur ville respective gr&acirc;ce aux Jeux Olympiques. Cependant, les &eacute;v&eacute;nements d&eacute;clencheurs ne remplacent pas un engagement politique &agrave; long terme. Ceci est d&rsquo;autant plus vrai que la r&eacute;silience n&eacute;cessite une perspective long-termiste et un processus d&#39;apprentissage constant. San Francisco est la seule ville sur les trois qui n&rsquo;a pas accueilli un &eacute;v&eacute;nement majeur motivant des politiques d&#39;accessibilit&eacute;. Pourtant, en affichant une politique d&rsquo;inclusion bas&eacute;e sur les recommandations des organisations de personnes handicap&eacute;es, San Francisco a r&eacute;ussi &agrave; produire une strat&eacute;gie de r&eacute;silience qui garantisse &agrave; la fois la dignit&eacute; et la s&eacute;curit&eacute; des citoyens handicap&eacute;s, accroissant leur capacit&eacute; de r&eacute;silience et leur inclusion dans le fonctionnement ordinaire de la cit&eacute;.</li> </ul> <h2><a id="t5"></a>CONCLUSION</h2> <p>Nos r&eacute;sultats mettent en avant que des efforts ont &eacute;t&eacute; men&eacute;s au niveau de la politique g&eacute;n&eacute;rale gr&acirc;ce &agrave; l&#39;adoption de la Convention relative aux droits des personnes handicap&eacute;es de l&rsquo;ONU, les autorit&eacute;s locales doivent maintenant traduire les politiques d&#39;inclusion en action.</p> <p>De fait, l&rsquo;objectif est d&rsquo;aboutir &agrave; trois niveaux convergents de pratiques de la r&eacute;silience inclusives.</p> <p>1.&nbsp; Le protocole d&rsquo;inclusion au niveau politique &agrave; destination des &eacute;lus (la strat&eacute;gie globale de la r&eacute;silience urbaine inclusive).&nbsp;</p> <p>Les &eacute;lus locaux sont les d&eacute;positaires de la strat&eacute;gie de la r&eacute;silience globale. B&acirc;tie sur une vision transversale et solidaire, cette approche d&eacute;termine le choix de soci&eacute;t&eacute; que souhaitent les habitants dans leur diversit&eacute;. Ainsi, les organisations professionnelles &laquo;&nbsp;administration, entreprises, collectifs socio&nbsp;&raquo;, d&eacute;clineront la strat&eacute;gie de r&eacute;silience en action sur le terrain.</p> <p>2.&nbsp; Le protocole &agrave; l&rsquo;usage des professionnels de terrain (le d&eacute;veloppement d&rsquo;un sch&eacute;ma directeur des comp&eacute;tences de la r&eacute;silience urbaine inclusive).</p> <p>Sur le mod&egrave;le de l&rsquo;agenda-22 (22 recommandations de l&rsquo;ONU pour l&rsquo;inclusion des personnes handicap&eacute;es), les professionnels de terrain recenseront les comp&eacute;tences afin de cr&eacute;er un contenu universel bas&eacute; sur les crit&egrave;res de l&rsquo;inclusion de toute la population.</p> <p>3. Le protocole &agrave; l&rsquo;usage des personnes handicap&eacute;es et des personnes &acirc;g&eacute;es. En orientant le d&eacute;veloppement des &laquo;&nbsp;smart cities &raquo; vers le design universel, les personnes handicap&eacute;es et les personnes &acirc;g&eacute;es auront des moyens plus importants &agrave; disposition en cas de crises.</p> <p>Les ressources des &laquo;&nbsp;bigo data&nbsp;&raquo; int&eacute;gr&eacute;es aux applications de &laquo;&nbsp;smart city&nbsp;&raquo; devraient &ecirc;tre accessibles &agrave; travers des interfaces sp&eacute;cialis&eacute;es. &Agrave; cet effet, il est important de favoriser les adaptations issues des concepts de design universel. C&rsquo;est le seul moyen qui permet l&rsquo;acc&egrave;s aux &eacute;volutions technologiques en temps r&eacute;el.</p> <h2><a id="t6"></a>R&Eacute;F&Eacute;RENCES</h2> <p lang="en-US">Barnes, C. (2011). Understanding disability and the importance of design for all.&nbsp;<em>Journal of Accessibility and Design for All</em>, vol.1, n&deg;1, 55-80.&nbsp;</p> <p lang="en-US">Blanck, P. (1995).&nbsp;<em>Disaster Mitigation for Persons with Disabilities: Fostering a New&nbsp;Dialogue</em>. The Annenberg Washington Program.</p> <p lang="en-US">Buhaug, H. &amp; Urdal, H. (2013). An urbanization bomb? Population growth and social disorder in cities.&nbsp;<em>Glob. Environ. Chang.</em>, 23, 1&ndash;10.</p> <p lang="en-US">Caragliu, A., Del Bo, C. &amp; Nijkamp, P. (2011). Smart Cities in Europe.&nbsp;<em>Journal of&nbsp;Urban Technology</em>, vol.18, n&deg;2, 65-82.</p> <p lang="en-US">Christensen, K. M., Blair, M. E. &amp; Holt, J. M. (2007). The built environment,&nbsp;evacuations, and individuals with disabilities: A guiding framework for disaster&nbsp;policy and preparation.&nbsp;<em>Journal of Disability Policy Studies</em>, vol. 17, n&deg;4, 249-254.</p> <p>Diderot, D. (1749). 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