<h5><strong>Introduction</strong></h5> <p>Depuis les ann&eacute;es 1980, les innovations scientifiques et technologiques ont contribu&eacute; &agrave; modifier la soci&eacute;t&eacute;. Par sa pr&eacute;dominance, l&rsquo;information y a une grande place et sa valeur est de plus en plus soci&eacute;tale, de telle sorte qu&rsquo;un frein &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information est souvent synonyme de frein &agrave; l&rsquo;int&eacute;gration sociale. Dans ce paradigme du besoin d&rsquo;information, le concept de culture est central tant du point de vue des comp&eacute;tences organisationnelles que de celui des communaut&eacute;s d&rsquo;usagers. Dans l&rsquo;optique de la mise en place de pratiques informationnelles durables, il s&rsquo;agira ici de pr&eacute;senter un &eacute;tat de la question en &eacute;tudiant une communaut&eacute; particuli&egrave;re d&rsquo;individus partageant une culture commune&nbsp;: les personnes ayant une d&eacute;ficience visuelle (PADV). Cette communaut&eacute; rassemble des individus ayant des besoins informationnels particuliers conduisant &agrave; des comportements informationnels particuliers dans le contexte des institutions culturelles. Nous commencerons tout d&rsquo;abord par d&eacute;crire la communaut&eacute; d&rsquo;usagers &agrave; base de notre recherche. Puis, nous pr&eacute;senterons les missions et dispositions de ce que nous nommons les institutions culturelles avant d&rsquo;&eacute;voquer diff&eacute;rents cadres l&eacute;gaux et des initiatives d&rsquo;acc&egrave;s. Un &eacute;tat des diff&eacute;rents mod&egrave;les d&rsquo;&eacute;tude des comportements informationnels issus des sciences de l&rsquo;information sera ensuite pr&eacute;sent&eacute;. Cela nous m&egrave;nera &agrave; &eacute;mettre des propositions de pistes de pratiques durables permettant aux institutions culturelles de faciliter l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information &agrave; la communaut&eacute; des personnes ayant une d&eacute;ficience visuelle.&nbsp;</p> <h5><strong><a name="t2"></a>1. Publics, usagers, communaut&eacute;s</strong></h5> <p>L&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information se d&eacute;cline tant en terme de contenant et de contenu informationnel, de comportements et de besoins, que de types d&rsquo;acc&egrave;s. &Agrave; la base de la notion d&rsquo;acc&egrave;s se trouvent le visiteur et l&rsquo;usager : le consommateur d&rsquo;information. Le Coadic (1997) d&eacute;finit l&rsquo;usager de l&rsquo;information comme &eacute;tant la personne qui satisfait un besoin d&rsquo;information par la mati&egrave;re information. L&rsquo;usager peut &ecirc;tre visiteur d&rsquo;une biblioth&egrave;que, d&rsquo;un mus&eacute;e et selon certains auteurs (Delorme 2000; Passebois 2002), il peut &eacute;galement &ecirc;tre client. De mani&egrave;re plus globale, un groupe d&rsquo;usagers repr&eacute;sente un public&nbsp;: les acteurs de la pratique de visite (Davallon 1992). Que ce soit en Europe ou en Am&eacute;rique du Nord, l&rsquo;exp&eacute;rience de visite ainsi que les concepts de public et de visiteur ont v&eacute;ritablement chang&eacute; apr&egrave;s la Seconde Guerre mondiale. La r&eacute;alit&eacute; sociale contemporaine est constitu&eacute;e de diff&eacute;rentes communaut&eacute;s ayant des comportements informationnels particuliers qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;identifier. Les personnes ayant un handicap, qu&rsquo;il soit moteur, sensoriel ou bien intellectuel, forment l&rsquo;une de ces communaut&eacute;s. La situation informationnelle est d&rsquo;autant plus probl&eacute;matique pour des PADV, puisqu&rsquo;elles font partie d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; visuelle et spectaculaire o&ugrave; ce type de handicap est un handicap social (Rondal, Comblain, et Bazier 2001). La plupart des recherches men&eacute;es pour identifier les besoins et les utilisations de l&rsquo;information par les PADV les ont int&eacute;gr&eacute;es dans leur &eacute;quipe de recherche, afin que l&#39;&eacute;tude soit la plus proche de leur r&eacute;alit&eacute;. Il apparait &eacute;galement que le d&eacute;veloppement de strat&eacute;gies d&rsquo;acc&egrave;s de type taille unique (<em>one size fits all</em>) (Davies 2007, 786) n&rsquo;est pas appropri&eacute; dans la r&eacute;ponse aux besoins d&rsquo;acc&egrave;s informationnels. En effet, chaque pathologie visuelle occasionne un besoin particulier et il n&rsquo;y a pas d&rsquo;uniformit&eacute; dans les besoins informationnels, si ce n&rsquo;est la n&eacute;cessit&eacute; de d&eacute;velopper la recherche et l&#39;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information. Les besoins sont multiples et r&eacute;v&eacute;lateurs de la complexit&eacute; et de la diversit&eacute; du handicap visuel. Cette d&eacute;ficience regroupe &agrave; la fois la c&eacute;cit&eacute; compl&egrave;te et l&rsquo;amblyopie - ou d&eacute;ficience visuelle - et se d&eacute;cline en de multiples possibilit&eacute;s notamment en fonction de la qualit&eacute; de vision conserv&eacute;e, la perception de l&rsquo;espace et du mouvement, ou de l&rsquo;identification de contrastes (Griffon 1995). De plus, tout comme chez les personnes voyantes, les habilet&eacute;s tactiles, spatiales, cognitives et intellectuelles varient d&rsquo;une PADV &agrave; l&rsquo;autre (Heller 2003). Il est important de pr&eacute;ciser que la d&eacute;ficience visuelle n&rsquo;est pas synonyme de c&eacute;cit&eacute;. Cette derni&egrave;re ne repr&eacute;sente qu&rsquo;un faible pourcentage, environ 4% (RAAQ 2011), dans la totalit&eacute; des pathologies de la vue. Le monde de la communaut&eacute; des PADV est celui d&rsquo;une privation d&rsquo;information (Genicot 2001). Dans un environnement donn&eacute;, afin de pouvoir se d&eacute;placer, communiquer, &ecirc;tre en d&rsquo;autres termes un citoyen et un consommateur, un amblyope &ndash; c&rsquo;est-&agrave;-dire ayant une forte d&eacute;gradation de la vision &ndash; aura des besoins d&rsquo;information particuliers (Moore 2000). Il est donc n&eacute;cessaire de conna&icirc;tre les usagers et leurs besoins afin d&rsquo;adapter l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information et de mettre en place des pratiques durables.</p> <h5><strong><a name="t3"></a>2. Les institutions culturelles&nbsp;: missions et dispositions</strong></h5> <p>Tout au long du XXe si&egrave;cle, les biblioth&egrave;ques et les centres d&rsquo;archives se sont fix&eacute;s comme mission de mettre en place des dispositions afin de permettre un acc&egrave;s d&eacute;mocratique &agrave; l&rsquo;information. Dans le m&ecirc;me temps, de multiples rapprochements ont &eacute;t&eacute; faits entre le mus&eacute;e, ses fonctions et ses outils, et les biblioth&egrave;ques et les centres d&rsquo;archives (M&eacute;nard 1999). Il nous para&icirc;t donc pertinent de regrouper ces trois lieux &ndash; mus&eacute;es, biblioth&egrave;ques et centres d&rsquo;archives &ndash; sous l&rsquo;appellation institutions culturelles, allant dans le sens de Bissonnette (2003) qui y voit une occasion de croissance dans l&rsquo;esprit de services. Ces institutions culturelles, aussi appel&eacute;es les trois s&oelig;urs (Turner 1999), ont des missions similaires. Il s&rsquo;agit entre autres de g&eacute;rer, pr&eacute;server et diffuser l&rsquo;information. Ces &eacute;tablissements ont pour vocation de partager au plus grand nombre les richesses qu&rsquo;ils contiennent. Ils cherchent &eacute;galement &agrave; &ecirc;tre accessibles par un large public (Contenot 2011). Dans leurs rapports avec les usagers, les institutions culturelles ont beaucoup &eacute;volu&eacute;. La m&eacute;diation y joue un grand r&ocirc;le&nbsp;: qu&rsquo;il s&rsquo;agisse des mus&eacute;es ou des biblioth&egrave;ques, la m&eacute;diation tend &agrave; rendre les biens culturels plus accessibles. Les technologies de l&rsquo;information ont permis de d&eacute;velopper la m&eacute;diation par de multiples points d&rsquo;acc&egrave;s et la diffusion de l&rsquo;information &agrave; plus grande &eacute;chelle, mais des &eacute;cueils demeurent.</p> <p>Il est en effet essentiel de connaitre les usagers et les publics des institutions afin d&rsquo;adapter au mieux l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information. Tant en Am&eacute;rique du Nord qu&rsquo;en Europe, les institutions culturelles modernes mettent en avant la pr&eacute;sence de services aidant les utilisateurs (Davies 2007, 785). En Europe, les organisations associ&eacute;es &agrave; la culture ont repens&eacute; la d&eacute;mocratie culturelle d&egrave;s 1950. Une valorisation de la professionnalisation du secteur culturel s&rsquo;est ensuite amorc&eacute;e &agrave; partir de 1980. En r&eacute;ponse &agrave; la globalisation et au d&eacute;veloppement des technologies de l&rsquo;information, nous assistons &agrave; un renouvellement des politiques culturelles depuis les ann&eacute;es 1990 (Autissier 2006). Au Canada l&rsquo;un des r&ocirc;les de la biblioth&egrave;que publique est de transmettre de l&rsquo;information et de permettre &agrave; tous les utilisateurs sans exception d&rsquo;y avoir acc&egrave;s (Groupe de travail sur l&#39;acc&egrave;s &agrave; l&#39;information pour les Canadiennes et les Canadiens incapables de lire les imprim&eacute;s et al. 2000). Au Qu&eacute;bec, il est mentionn&eacute; que l&rsquo;une des missions est &laquo;&nbsp;<em>d&#39;offrir un acc&egrave;s d&eacute;mocratique au patrimoine documentaire constitu&eacute; par ses collections, &agrave; la culture et au savoir universel</em>&nbsp;&raquo; (Biblioth&egrave;que et archives nationales du Qu&eacute;bec 2011). Le mus&eacute;e quant &agrave; lui, jouit d&rsquo;un capital social permettant la coh&eacute;sion sociale (Crooke 2006, 181) et permet la cr&eacute;ation de la notion de citoyen et de vie publique (Dodd et al. 2010, 271). Il est la premi&egrave;re institution o&ugrave; la valeur de l&rsquo;art et de la culture est proclam&eacute;e (Macdonald 2006). Sandel (2007, 5) soutient m&ecirc;me que le mus&eacute;e a pour fonction d&rsquo;engendrer des sentiments d&rsquo;appartenance et de valeur. Les usagers semblent &ecirc;tre la priorit&eacute; des institutions culturelles. Ainsi, en s&rsquo;inscrivant dans ces derni&egrave;res, une communaut&eacute; s&rsquo;inscrit &eacute;galement dans le m&ecirc;me cercle social que la soci&eacute;t&eacute; dans laquelle elle vit.&nbsp;</p> <h5><strong><a name="t4"></a>3. Le cadre l&eacute;gal et le r&ocirc;le des professionnels de l&rsquo;information</strong></h5> <p>Ce n&rsquo;est qu&rsquo;en 1906 que la d&eacute;ficience visuelle entra dans la biblioth&egrave;que gr&acirc;ce &agrave; la cr&eacute;ation de la Canadian Free Library for the Blind &agrave; Toronto. Elle devint en 1919 la Library and Publishing Department of the Canadian National Institute for the Blind et repr&eacute;sentait la plus grande collection du genre au monde, distribuant des ouvrages en braille au Canada et aux &Eacute;tats-Unis en plusieurs langues (Wallace 1948). En France, un service sp&eacute;cialis&eacute; &agrave; la Biblioth&egrave;que publique d&rsquo;information fut mis en place en 1984. La communaut&eacute; internationale a pris conscience de la n&eacute;cessit&eacute; de cr&eacute;ation d&rsquo;acc&egrave;s adapt&eacute;s, particuli&egrave;rement dans une soci&eacute;t&eacute; occidentale o&ugrave; la population vieillissante est en nette croissance et o&ugrave; l&rsquo;occulocentrisme est latent. Pour un individu, la libert&eacute; et la facilit&eacute; d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la connaissance sont synonymes de participation &agrave; la soci&eacute;t&eacute;, au travail, &agrave; la culture et &agrave; l&rsquo;&eacute;conomie (American Library Association 1986, 1). Afin de permettre un acc&egrave;s plus important aux PADV, il est important que les gouvernements et les grands organismes de normalisation aient une philosophie bas&eacute;e sur l&rsquo;inclusion. En 1974, lors d&rsquo;une conf&eacute;rence aux &Eacute;tats-Unis, un concept phare a &eacute;t&eacute; &eacute;voqu&eacute;, il s&rsquo;agissait du r&ocirc;le social des biblioth&egrave;ques qui peuvent assister les minorit&eacute;s culturelles &agrave; devenir des participants &eacute;gaux dans la soci&eacute;t&eacute; par l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information (National Commission on Libraries and Information Science 1983, xii). Une fois le r&ocirc;le social de l&rsquo;institution mis en lumi&egrave;re, le mod&egrave;le de l&rsquo;analyse du comportement informationnel pla&ccedil;ant l&rsquo;usager au centre, s&rsquo;est d&eacute;velopp&eacute; et a pris de l&rsquo;ampleur. Dans le m&ecirc;me temps, les gouvernements ont mis en place des l&eacute;gislations visant &agrave; l&rsquo;adh&eacute;sion de meilleures pratiques telles les lois 75-534 et 75-535 (1975) en France, la Charte canadienne des droits et libert&eacute;s (1982), the Americans with Disabilities Act (1990) aux &Eacute;tats-Unis et The Disability Discrimination Act (1995) en Grande-Bretagne. La mise en place de textes officiels et nationaux est la base de la reconnaissance des communaut&eacute;s dans une soci&eacute;t&eacute; donn&eacute;e. De plus, ces documents l&eacute;gif&egrave;rent l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la connaissance et imposent aux institutions patrimoniales des obligations d&rsquo;int&eacute;gration et d&rsquo;am&eacute;nagement.</p> <p>Les associations professionnelles li&eacute;es aux sciences de l&rsquo;information ont &eacute;galement un r&ocirc;le important dans le d&eacute;veloppement de l&rsquo;accessibilit&eacute; aux PADV. The International Federation of Library Associations and Institutions (IFLA) a publi&eacute; un rapport (Irvall et Skat Nielsen 2005) destin&eacute; aux biblioth&egrave;ques et visant une meilleure accessibilit&eacute; aux personnes ayant des d&eacute;ficiences. Des guides et des organismes conseillent les institutions patrimoniales dans des projets d&rsquo;accessibilit&eacute;. Dans le m&ecirc;me temps, la mise en place de lois propres &agrave; l&rsquo;accessibilit&eacute; illustre la prise de conscience des freins existants dans la soci&eacute;t&eacute;. Au Canada, le gouvernement a &eacute;labor&eacute; le Code national du b&acirc;timent l&eacute;gif&eacute;rant la construction des &eacute;difices publics en conformit&eacute; avec des r&egrave;gles d&rsquo;accessibilit&eacute; universelle. En France, la Commission nationale Culture et Handicap&nbsp;cr&eacute;&eacute;e en 2001 a pour but l&rsquo;am&eacute;lioration de l&rsquo;acc&egrave;s des personnes handicap&eacute;es &agrave; l&rsquo;offre culturelle. La loi Handicap (2005) vise &agrave; rendre accessible aux personnes handicap&eacute;es les transports et tous les b&acirc;timents recevant le public d&rsquo;ici janvier 2015. Au Canada, l&rsquo;Institut national canadien pour les aveugles (INCA 2006) a men&eacute; plusieurs &eacute;tudes afin d&rsquo;identifier les besoins informationnels et les enjeux li&eacute;s &agrave; la d&eacute;ficience visuelle. Toutes ces ressources ont mis en &eacute;vidence la n&eacute;cessit&eacute; pour les institutions culturelles de comprendre comment et pourquoi les PADV utilisent l&rsquo;information et comment l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information peut &ecirc;tre am&eacute;lior&eacute; de mani&egrave;re durable.&nbsp;&nbsp;</p> <h5><strong><a name="t5"></a>4. Les initiatives des institutions culturelles</strong></h5> <p>C&rsquo;est &agrave; la fin des ann&eacute;es 1960 que les mus&eacute;es europ&eacute;ens commenc&egrave;rent &agrave; proposer des services pour les PADV (Sorrell 1975). Le Moderna Museet &agrave; Stockholm pr&eacute;senta en 1969 l&rsquo;exposition&nbsp;<em>Skulptur f&ouml;r blinda och seende</em>&nbsp;(Moderna Museet 2011) et la Tate Gallery proposa en 1976 une exposition appel&eacute;e&nbsp;<em>Sculpture for the Blind</em>&nbsp;(Buyurgan 2009). En Europe, depuis les ann&eacute;es 1980, l&rsquo;investissement de l&rsquo;&Eacute;tat dans la vie artistique et culturelle reste sans pr&eacute;c&eacute;dent, entrainant dans le m&ecirc;me temps des exigences administratives et financi&egrave;res pour les institutions culturelles (Poulard 2007). En Am&eacute;rique du Nord, l&rsquo;exposition&nbsp;<em>The Sence of Touch</em>&nbsp;ouvrit ses portes au MoMa en 1972 et le Royal Ontario Museum pris des initiatives d&egrave;s 1977 (Lacqueur 1977). La m&ecirc;me ann&eacute;e, le Mus&eacute;e Iziko South African National de Cape Town et le Metropolitan Museum of Manila aux Philipines proposaient des expositions accessibles au toucher (Rambert 2011). En France, la Cit&eacute; des sciences et de l&rsquo;industrie fait figure d&rsquo;institution phare en mati&egrave;re d&rsquo;accessibilit&eacute; des personnes handicap&eacute;es depuis 1986 (Conseil international des mus&eacute;es et France 1991). La n&eacute;cessit&eacute; pour les institutions culturelles de r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; leur public cible est apparue au fil du temps. Depuis, les mus&eacute;es ont d&eacute;velopp&eacute; leurs ressources adapt&eacute;es &agrave; des publics jusqu&rsquo;alors exclus en leur donnant acc&egrave;s aux objets et &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rience mus&eacute;ale (Lehn 2010). Ce d&eacute;veloppement des ressources est all&eacute; de pair avec le d&eacute;veloppement des programmes d&rsquo;&eacute;ducation institutionnels. D&egrave;s 1991, le MoMa a d&eacute;velopp&eacute; un programme d&rsquo;&eacute;ducation dont la recherche portait sur les besoins des visiteurs aveugles et amblyopes. En 1993, le Museo Omero &agrave; Ancona en Italie ouvrit ses portes et devint un mod&egrave;le d&rsquo;accessibilit&eacute; dans le monde entier. Il propose aux visiteurs ayant une d&eacute;ficience visuelle l&rsquo;autonomie compl&egrave;te notamment gr&acirc;ce &agrave; une canne et un casque adapt&eacute;s et la transcription du catalogue en braille et en larges caract&egrave;res (Grassini 2003). Puis, en 2004, le Mus&eacute;e des beaux-arts de Montr&eacute;al, en partenariat avec L&rsquo;institut Nazareth et Louis Braille et l&rsquo;INCA, mirent en place l&rsquo;exposition Toucher l&rsquo;art proposant entre autres des cartels en braille et gros caract&egrave;res et des plans en relief. Qu&rsquo;il s&rsquo;agisse d&rsquo;acc&egrave;s physique, culturel ou social, il appara&icirc;t que les institutions culturelles ont identifi&eacute; certaines pratiques associ&eacute;es &agrave; un besoin n&eacute;cessaire de renouvellement constant de leurs publics. Afin que ces initiatives culturelles ne restent pas &eacute;parses, il est important de les &eacute;tudier afin d&rsquo;identifier leurs proc&eacute;dures de cr&eacute;ation, de diffusion et de r&eacute;ception. Cela permettrait aux professionnels de l&rsquo;information d&rsquo;avoir une connaissance accrue visant &agrave; la cr&eacute;ation de pratiques informationnelles durables.</p> <h5><strong><a name="t6"></a>5. Approche usager et &eacute;tudes de comportements</strong></h5> <p>Depuis les ann&eacute;es 1970, la prise en consid&eacute;ration de l&rsquo;usager dans les institutions culturelles s&rsquo;est d&eacute;velopp&eacute;e (Le Coadic 1997) et avec elle, le d&eacute;veloppement d&rsquo;un paradigme davantage centr&eacute; sur les utilisateurs (Maurel 2006). Dans la recherche en science de l&rsquo;information, l&rsquo;usager, ses besoins et l&rsquo;impact de l&rsquo;information sur sa vie sont au centre de l&rsquo;approche orient&eacute;e usager (<em>user-need oriented</em>). D&egrave;s 1979, la capitalisation des technologies n&rsquo;&eacute;tait plus per&ccedil;ue comme un gage d&rsquo;am&eacute;lioration de l&rsquo;acc&egrave;s, il apparaissait n&eacute;cessaire de conna&icirc;tre les besoins et les utilisations des usagers (Garvey, Tomita, et Woolf 1979).Le mod&egrave;le de Kulthau (1991; 1993) correspond &agrave; une approche qui prend en compte la dimension affective dans l&rsquo;interaction de l&rsquo;usager avec le syst&egrave;me d&rsquo;information. Celui de Belkin (1980) peut &ecirc;tre qualifi&eacute; de mod&egrave;le &eacute;pist&eacute;mique dans la mesure o&ugrave; il met en &eacute;vidence les changements d&rsquo;&eacute;tats de connaissance de l&rsquo;usager dans l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information. Un autre mod&egrave;le, davantage orient&eacute; vers l&rsquo;aspect cognitif, est celui d&rsquo;Ingwersen (1996) qui tente de mod&eacute;liser les processus cognitifs en jeu dans une situation de recherche d&rsquo;informations. Bates (1990) propose une approche davantage ax&eacute;e sur les processus et ayant pour objectif d&rsquo;aider l&rsquo;usager dans sa qu&ecirc;te de l&rsquo;information. Le mod&egrave;le de Saracevic (1999) occupe une place &agrave; part dans ce panorama, car il correspond &agrave; une approche globale de l&rsquo;interaction entre l&rsquo;usager et l&rsquo;information. Enfin, le mod&egrave;le de Wilson (1999) pr&eacute;sente &eacute;galement une formalisation du comportement global de l&rsquo;usager en situation de recherche d&rsquo;information. Les principales &eacute;tudes relatives au paradigme usager s&rsquo;inscrivent dans les pratiques des &eacute;tudes orient&eacute;es vers les besoins de l&rsquo;utilisateur&nbsp;(Dervin et Nilan 1986, 5). Ces &eacute;tudes positionnent l&rsquo;utilisateur, ses besoins et ses comportements au centre de la recherche. Toutefois, tout comme le mentionne Contenot (2011), il est important de noter que les comportements attendus et demand&eacute;s aux visiteurs, de mani&egrave;re explicite ou implicite, ne seront pas les m&ecirc;mes selon les institutions culturelles.</p> <p>Le concept de comportement informationnel, utilis&eacute; de mani&egrave;re r&eacute;currente en sciences de l&rsquo;information notamment, a beaucoup &eacute;volu&eacute;. Il est d&eacute;fini d&rsquo;une mani&egrave;re globale comme &eacute;tant une activit&eacute; humaine et quotidienne cruciale depuis les d&eacute;buts de l&#39;&eacute;volution humaine (Beverley, Bath, et Barber 2007). Entre 1950 et 1960 aux &Eacute;tats-Unis, apparurent les recherches sur la mani&egrave;re dont les scientifiques r&eacute;unissaient et utilisaient l&#39;information dans leur travail de recherche. Ces &eacute;tudes portaient alors le nom de&nbsp;<em>use studies</em>&nbsp;(Davis et Bailey 1964) ou&nbsp;<em>studies of information needs and use&nbsp;</em>&nbsp;(Menzel 1966). Dans les ann&eacute;es 1960-1970, en Am&eacute;rique du Nord, le concept de comportement informationnel a commenc&eacute; &agrave; &ecirc;tre enseign&eacute; dans les programmes &eacute;ducatifs en biblioth&eacute;conomie. Le grand public &eacute;tait alors &eacute;tudi&eacute; du point de vue de son identit&eacute; sociale et les comportements informationnels &eacute;taient &eacute;tudi&eacute;s en fonction de l&rsquo;appartenance au groupe (Bates 2009). C&#39;est dans les ann&eacute;es 1990 qu&rsquo;eut lieu une expansion de la recherche sur le comportement informationnel. L&rsquo;int&eacute;gralit&eacute; de l&rsquo;environnement de l&rsquo;utilisateur &ndash; physique, social et technique &ndash; a &eacute;t&eacute; prise en consid&eacute;ration dans l&rsquo;&eacute;tude des interactions entre les individus et l&rsquo;information. Le contexte social et la situation sociale ont &eacute;t&eacute; reconnus comme des &eacute;l&eacute;ments essentiels dans la compr&eacute;hension de la recherche d&rsquo;information. Au sein du paradigme usager, certains travaux portent davantage sur l&rsquo;interaction de l&rsquo;usager avec un syst&egrave;me d&rsquo;information et privil&eacute;gient la dimension de d&eacute;finition et d&rsquo;analyse du besoin informationnel comme Belkin (Bates 2009) ou Dervin (1980). D&rsquo;autres sont orient&eacute;s davantage vers la description des strat&eacute;gies et la mod&eacute;lisation de l&rsquo;interaction tels que les travaux de Bates (1992). Les recherches sur le comportement informationnel portent, entre autres, sur les impacts et r&eacute;actions li&eacute;s aux types d&rsquo;interactions des gens utilisant des technologies pour trouver et transmettre de l&rsquo;information (Bates 2009). Le mod&egrave;le de processus de recherche d&rsquo;information de Kuhlthau (1991) est centr&eacute; sur la dimension d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information. Il d&eacute;crit la recherche d&rsquo;information comme un processus en construction bas&eacute; sur des mod&egrave;les de recherche d&rsquo;information communs &agrave; diff&eacute;rents utilisateurs. Wilson (1981, 1996, 1999, 2000) propose diff&eacute;rents mod&egrave;les &eacute;volutifs concernant &eacute;galement les pratiques d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information. Certaines recherches sont davantage centr&eacute;es sur l&rsquo;analyse du besoin informationnel (Taylor 1968; Belkin 1980; Dervin 1992). Le mod&egrave;le de Taylor (1991) permet d&rsquo;identifier les diff&eacute;rentes cat&eacute;gories de l&rsquo;utilisation de l&rsquo;information et d&eacute;finit l&rsquo;environnement comme un ensemble d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments qui exercent une influence sur la circulation de l&rsquo;information entre individus. D&rsquo;autres recherches s&rsquo;orientent vers la mod&eacute;lisation de l&rsquo;interaction (Bates 1989; Spink 1997), alors que d&rsquo;autres privil&eacute;gient la dimension cognitive (Ingwersen 1996; Rouet et Tricot 1998), d&rsquo;autres font primer les dimensions affectives et contextuelles (Choo 1995, 1998).</p> <p>Une autre dimension de la recherche sur les comportements informationnels est reli&eacute;e &agrave; la&nbsp;<em>recherche quotidienne d&rsquo;information</em>&nbsp;(Savolainen 2008), ainsi que celle des groupes sociaux particuliers, non d&eacute;finis par leur profession. Cette dimension insiste encore une fois sur l&rsquo;importance du contexte et du capital social dans l&rsquo;&eacute;tude des comportements informationnels. Chatman (1987) s&rsquo;est int&eacute;ress&eacute;e, entre autres, &agrave; des membres marginalis&eacute;s de la soci&eacute;t&eacute; et a mis en lumi&egrave;re la notion de pauvret&eacute; informationnelle afin de repr&eacute;senter l&rsquo;impossibilit&eacute; pour certains groupes de partager l&rsquo;information. Par la suite, la th&eacute;orie de vie dans un&nbsp;<em>micro-monde&nbsp;</em>(Chatman 1991a), compl&eacute;ta la recherche sur la notion de pauvret&eacute; informationnelle. Cette th&eacute;orie regroupe le concept de&nbsp;<em>micro-monde</em>&nbsp;qui repr&eacute;sente une soci&eacute;t&eacute; ou les membres partagent une vision commune de l&rsquo;environnement et le concept de&nbsp;<em>normes sociales</em>&nbsp;regroupant les standards des comportements acceptables dans cette soci&eacute;t&eacute;.&nbsp;</p> <p>La notion de d&eacute;ficience affecte diff&eacute;rentes dimensions telles que la sant&eacute;, le fonctionnement et l&rsquo;interaction avec l&rsquo;environnement et entraine notamment des besoins informationnels particuliers. En effet, Nelson (1999) a identifi&eacute; que les personnes ayant une d&eacute;ficience ont un besoin r&eacute;el d&rsquo;information pour &ecirc;tre en mesure d&rsquo;exercer un choix dans les situations de la vie courante. De plus, un manque d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information correspond &agrave; un manque de pouvoir d&eacute;cisionnel (Cox 1995). Pourtant, Savolainen (2008) mentionne qu&rsquo;il n&rsquo;y a pas d&rsquo;&eacute;tude majeure sur les besoins et les comportements informationnels des PADV. Alors que les demandes de services adapt&eacute;s exprim&eacute;s par les personnes amblyopes sont connues pour les biblioth&egrave;ques (Irvall et Skat Nielsen 2005; Davies 2007; Handa, Dairoku, et Toriyama 2010), les demandes pour les mus&eacute;es ne sont pas exprim&eacute;es aussi clairement (Handa, Dairoku, et Toriyama 2010). Spink et Cole (2006) ont mis au point un mod&egrave;le leur permettant d&rsquo;analyser les besoins informationnels des individus en se basant sur la notion psychologique que l&rsquo;&ecirc;tre humain est capable de s&rsquo;adapter &agrave; son environnement en modulant son architecture cognitive. Ils ont identifi&eacute; deux types de relation par rapport au monde&nbsp;o&ugrave; se situe un individu. Ce mod&egrave;le pourrait &ecirc;tre adapt&eacute; dans l&rsquo;&eacute;tude des besoins informationnels des PADV en terme de relation entre les individus d&rsquo;une m&ecirc;me soci&eacute;t&eacute; et d&rsquo;un m&ecirc;me micro-monde.</p> <p>L&rsquo;institution culturelle formerait le micro-monde o&ugrave; les comportements informationnels des PADV seraient &eacute;tudi&eacute;s. Williamson (1998) a explor&eacute; les besoins et comportements informationnels dans le quotidien de deux cents personnes &acirc;g&eacute;es ayant entre autres des probl&egrave;mes de vue, menant &agrave; la conclusion que l&rsquo;information m&eacute;dicale et budg&eacute;taire est primordiale. Les besoins informationnels des consommateurs amblyopes ont &eacute;t&eacute; analys&eacute;s par Nelson (Nelson 1999) tout comme les besoins informationnels financiers (Astbrink 1996). Tilley (2009) mentionne que les personnes handicap&eacute;es, en dehors de leurs besoins d&#39;information g&eacute;n&eacute;rale et de leurs usages, ont des pratiques informationnelles reli&eacute;es &agrave; leur handicap, leur mobilit&eacute; et les barri&egrave;res li&eacute;es &agrave; l&#39;acc&egrave;s. Pour Moore (2000), l&rsquo;information sociale est constitu&eacute;e de plusieurs dimensions et aide les individus &agrave; construire une compr&eacute;hension de l&rsquo;environnement dans lequel ils vivent.</p> <p>Afin d&rsquo;analyser et d&rsquo;identifier le but et la nature des besoins informationnels sociaux de PADV, Moore (2002) propose le mod&egrave;le de besoins informationnels sociaux reposant sur six dimensions&nbsp;: la fonction de l&rsquo;information, sa forme, les besoins qui y sont li&eacute;s, les personnes &agrave; l&rsquo;origine de cette information, les modalit&eacute;s d&rsquo;utilisation et les m&eacute;canismes utilis&eacute;s pour combler ces besoins. Beverley, Bath et Barber (2007) ont r&eacute;alis&eacute; une &eacute;tude comparative entre le mod&egrave;le de Moore (2002) et diff&eacute;rents mod&egrave;les de comportements informationnels issus des sciences de l&rsquo;information (Savolainen 1995; Spink et Cole 2004) afin d&rsquo;expliquer le comportement informationnel des PADV. Il apparait que le mod&egrave;le de Moore associ&eacute; au mod&egrave;le de Wilson semble pertinent dans l&rsquo;analyse et la compr&eacute;hension des besoins informationnels des personnes amblyopes (Beverley, Bath, et Barber 2007). &Agrave; la suite de cette recension des diff&eacute;rents cadres l&eacute;gaux, des mod&egrave;les th&eacute;oriques d&rsquo;&eacute;tudes des comportements de usagers et des initiatives des institutions culturelles, il appara&icirc;t pertinent d&rsquo;&eacute;voquer les r&eacute;alit&eacute;s et les perspectives en relation avec la recherche que nous menons.</p> <h5><strong><a name="t7"></a>6. Tendances, r&eacute;alit&eacute;s et perspectives</strong></h5> <p>Nous avons vu pr&eacute;c&eacute;demment que les &eacute;tudes orient&eacute;es utilisateurs permettent d&rsquo;adapter au mieux les syst&egrave;mes d&rsquo;information par la connaissance des besoins des usagers. Le concept d&rsquo;&eacute;cologie informationnelle (Davenport et Prusak 1997), mettant l&rsquo;accent sur la place centrale des comportements informationnels des utilisateurs au sein des organisations, va &eacute;galement dans ce sens. L&rsquo;importance de la gestion strat&eacute;gique de l&rsquo;information au sein des organisations a &eacute;t&eacute; mise en avant et concerne autant les entreprises, les institutions gouvernementales, les universit&eacute;s (Bergeron et al. 2009). Ces approches sont particuli&egrave;rement pertinentes dans le cadre des institutions culturelles et de leurs relations avec les usagers. Ces derniers sont inscrits dans une r&eacute;alit&eacute; sociale qui les fa&ccedil;onne. Au-del&agrave; de la ma&icirc;trise n&eacute;cessaire de l&#39;information pour une plus grande efficacit&eacute; du travail, la ma&icirc;trise de l&#39;information est aussi n&eacute;cessaire pour garantir la survie d&eacute;mocratique des institutions (Owens 1976).</p> <p>Afin de r&eacute;pondre au mieux aux besoins informationnels des utilisateurs, les institutions culturelles doivent mettre en place une culture informationnelle durable bas&eacute;e sur la connaissance des communaut&eacute;s d&rsquo;utilisateurs ainsi que sur leurs comportements informationnels. Pour ce faire, les institutions culturelles sont incit&eacute;es &agrave; repenser leur mission, tant leurs objectifs que leurs moyens, dans un contexte d&rsquo;acc&egrave;s aux contenus culturels profond&eacute;ment modifi&eacute; (Octobre 2009). Il appara&icirc;t qu&rsquo;une communication entre les diff&eacute;rents groupes sociaux par le biais de la culture est consid&eacute;r&eacute;e comme le moyen par excellence d&#39;&eacute;tablir un lien social (Dufrene et Gellereau 2004). Le handicap ne doit pas &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme relevant de quelques personnes d&rsquo;exception. Les visiteurs des institutions culturelles ont tous des difficult&eacute;s (Dufresne-Tass&eacute; 1999). Qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de m&eacute;connaissance des codes de l&rsquo;institution, de difficult&eacute;s cognitives, physiques, financi&egrave;res ou sociales, chaque usager entre dans l&rsquo;institution avec son v&eacute;cu et son exp&eacute;rience sociale.</p> <p>C&rsquo;est donc un autre regard qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;avoir sur la notion de handicap et si une relation existe entre l&rsquo;usager et la connaissance, c&rsquo;est &agrave; partir d&rsquo;elle qu&rsquo;il s&rsquo;agit de consid&eacute;rer des pistes d&rsquo;innovation. La c&eacute;cit&eacute; ne fait pas du visiteur un public &agrave; traiter de mani&egrave;re particuli&egrave;re, mais repr&eacute;sente une disposition g&eacute;n&eacute;rale du visiteur. En Su&egrave;de, la perception m&ecirc;me du handicap a &eacute;t&eacute; repens&eacute;e par la cr&eacute;ation de la&nbsp;<em>notion sociale du handicap</em>&nbsp; (Cohu, Lequet-Slama, et Velche 2003). Le handicap n&rsquo;est pas inh&eacute;rent &agrave; la personne, mais est la cons&eacute;quence des obstacles rencontr&eacute;s et des difficult&eacute;s d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;environnement.&nbsp; Lefebvre (1999) insiste sur l&rsquo;importance d&rsquo;un projet &eacute;ducatif pour les institutions culturelles qui sont<em>&nbsp;&laquo;&nbsp;avant tout au service de la personne, des personnes qui y s&eacute;journent&nbsp;&raquo;</em>&nbsp;(Lefebvre 1999).Enfin, comme le rappelle Gardou (2010) &laquo;&nbsp;<em>ce sont les individus qui connaissent le mieux leurs besoins et savent comment y r&eacute;pondre&nbsp;</em>&raquo;. En plus de la connaissance de la d&eacute;ficience visuelle et des besoins qu&rsquo;elle entraine chez les individus, les institutions culturelles se doivent d&rsquo;&ecirc;tre entour&eacute;es par ces m&ecirc;mes individus lors de la conception de leurs initiatives. Ceci est donc la premi&egrave;re &eacute;tape dans une optique de mise en place de pratiques informationnelles durable. Le courant de pens&eacute;e orient&eacute;e vers le d&eacute;veloppement de l&rsquo;autonomie des personnes ayant une d&eacute;ficience s&rsquo;inscrit dans cette optique.</p> <p>L&rsquo;&eacute;tude de la condition des personnes handicap&eacute;es ECPH,&nbsp;<em>disability studies</em>) est entre autres bas&eacute;e sur la reconnaissance des personnes ayant un handicap comme personne sociale et membre de la soci&eacute;t&eacute;. L&rsquo;ECPH est &agrave; l&rsquo;initiative du monde acad&eacute;mique, des personnes ayant une d&eacute;ficience et de ceux qui croient &agrave; l&rsquo;&eacute;galit&eacute; des chances (Albrecht, Seelman, et Bury 2001). Portant &agrave; la fois sur la repr&eacute;sentation des personnes handicap&eacute;es, la terminologie autour de la d&eacute;ficience, la r&eacute;adaptation ou encore l&rsquo;int&eacute;gration dans la soci&eacute;t&eacute;, les recherches scientifiques associ&eacute;es au courant de l&rsquo;ECPH tiennent une part importante dans la recherche interdisciplinaire. Au sein de l&rsquo;ECPH se trouve le paradigme de recherche &eacute;mancipatrice sur le handicap (<em>emancipatory disability research</em>) (Oliver 1990; Barnes 1992) qui place la d&eacute;ficience au c&oelig;ur de son approche. Afin d&rsquo;analyser les comportements informationnels des PADV et d&rsquo;&eacute;tablir des pratiques informationnelles durables, l&rsquo;inscription dans ce paradigme nous semble essentielle.</p> <p>Ce dernier repose sur cinq principes cl&eacute;s&nbsp;: l&rsquo;am&eacute;lioration de la condition des personnes ayant une d&eacute;ficience, une collaboration scientifique &eacute;quitable, une approche r&eacute;flexive dans le processus de recherche, une organisation d&eacute;mocratique des responsabilit&eacute;s et enfin, une mise &agrave; disposition du processus de la recherche, de l&rsquo;analyse et des r&eacute;sultats (Hollins 2010). Plus pr&eacute;cis&eacute;ment, afin d&rsquo;amener les usagers &agrave; d&eacute;finir leurs besoins et leurs comportements dans la r&eacute;alit&eacute; de la d&eacute;ficience, quelle qu&rsquo;elle soit, les institutions culturelles devraient consid&eacute;rer les usagers comme des experts d&rsquo;usage (De Varine 2002). Cela signifie que les membres de la communaut&eacute; &eacute;tudi&eacute;e sont les plus &agrave; m&ecirc;me d&rsquo;avoir une expertise sur leurs pratiques. Ces diff&eacute;rentes approches cumul&eacute;es les unes aux autres permettent d&rsquo;&ecirc;tre au plus pr&egrave;s des comportements informationnels des membres d&rsquo;une communaut&eacute; d&rsquo;usagers, qu&rsquo;ils s&rsquo;agissent de la communaut&eacute; de personnes ayant une d&eacute;ficience ou d&rsquo;une autre. Il s&rsquo;agit ici d&rsquo;approches structurant la recherche scientifique en vue de d&eacute;velopper des pratiques durables. Du point de vue des institutions culturelles, la notion de durabilit&eacute; peut &eacute;galement se concr&eacute;tiser dans l&rsquo;acc&egrave;s physique.</p> <p>La notion d&rsquo;accessibilit&eacute; universelle (Hahn 1993) est la seconde &eacute;tape vers des processus d&rsquo;int&eacute;gration et d&rsquo;inclusion simultan&eacute;s. Elle vise &agrave; &eacute;liminer tous les obstacles qui pourraient limiter les gens dans leurs activit&eacute;s quotidiennes (Sorensen 1979), permettant ainsi de limiter les cons&eacute;quences de l&rsquo;environnement dans la cr&eacute;ation d&rsquo;un handicap social. L&rsquo;accessibilit&eacute; universelle concerne aussi bien les transports, les b&acirc;timents que les moyens de communication. Cette approche prend en compte les besoins des personnes vivant avec un handicap, ainsi que les besoins de tous ceux qui pourraient avoir &agrave; faire face aux situations impliquant une d&eacute;ficience. Cela concerne les usagers en situation de handicap temporaire ou immuable&nbsp;: la population en g&eacute;n&eacute;rale peut b&eacute;n&eacute;ficier de ce type d&rsquo;acc&egrave;s. En bref, le principe d&#39;accessibilit&eacute; universelle est essentiellement bas&eacute; sur l&#39;id&eacute;e de cr&eacute;er un environnement sans obstacle pour tous.</p> <p>Cinq principes sous-tendent ce concept (Bird et al. 2003). Premi&egrave;rement, le dispositif, quel qu&rsquo;il soit, doit &ecirc;tre utilisable par toutes les personnes ayant diff&eacute;rentes habilet&eacute;s ou d&eacute;ficiences, et l&rsquo;information doit &ecirc;tre transmise &agrave; tous de mani&egrave;re identique lorsque cela est possible. Deuxi&egrave;mement, la conception doit prendre en consid&eacute;ration un large &eacute;ventail de pr&eacute;f&eacute;rences et de capacit&eacute;s individuelles. Troisi&egrave;mement, les modalit&eacute;s d&rsquo;utilisation doivent &ecirc;tre simples &agrave; comprendre quelles que soient l&rsquo;exp&eacute;rience, la connaissance, les capacit&eacute;s sensorielles, les comp&eacute;tences linguistiques ou la capacit&eacute; de concentration de l&rsquo;individu. Quatri&egrave;mement, le dispositif doit &ecirc;tre utilis&eacute; efficacement, confortablement et avec un minimum d&rsquo;efforts. Enfin, la taille du dispositif doit &ecirc;tre appropri&eacute;e et l&rsquo;espace propos&eacute; doit permettre d&rsquo;approcher, atteindre, manipuler et utiliser quelle que soit la taille de l&#39;utilisateur, sa posture ou sa mobilit&eacute;. &Agrave; ces cinq principes, Noble et Lord (2004)&nbsp;ajoutent des &eacute;l&eacute;ments &agrave; prendre en consid&eacute;ration, notamment la gestion de la lumi&egrave;re et des couleurs, les modalit&eacute;s de diffusion de l&rsquo;information, des moyens de circulation verticale et horizontale facilit&eacute;s. La mise en place de cadres juridiques gouvernements, l&rsquo;implication des professionnels, la conduite de recherches scientifiques respectant les diff&eacute;rentes approches pr&eacute;sent&eacute;es diff&eacute;remment associ&eacute;es &agrave; un but d&rsquo;acc&egrave;s universelrepr&eacute;sentent les pierres angulaires de pratiques durables pour les institutions culturelles.</p> <h5><strong><a name="t8"></a>Conclusion&nbsp;</strong></h5> <p>Les institutions culturelles, espaces multiples, souffrent d&rsquo;une m&eacute;connaissance des besoins particuliers li&eacute;s &agrave; la d&eacute;ficience visuelle. Que ce soit pour ouvrir les portes de l&rsquo;&eacute;tablissement, permettre l&rsquo;acc&egrave;s au contenu et &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rience ainsi qu&rsquo;&agrave; la construction sociale, les institutions culturelles doivent trouver et mettre en place des cl&eacute;s d&rsquo;acc&egrave;s. La connaissance de la d&eacute;ficience visuelle, le recours &agrave; la multisensorialit&eacute; et aux nouvelles technologies, mais surtout la maitrise du concept d&rsquo;accessibilit&eacute; universelle et le travail en collaboration avec les PADV sont essentiels dans cette d&eacute;marche. Il est attendu que les mod&egrave;les identifi&eacute;s et visant &agrave; permettre un acc&egrave;s facilit&eacute; &agrave; l&rsquo;information se d&eacute;velopperont et se g&eacute;n&eacute;raliseront. La logique de connaissance n&eacute;cessaire des besoins des usagers mise en avant ne concerne pas uniquement la communaut&eacute; de la d&eacute;ficience visuelle. Elle englobe tout usager handicap&eacute; socialement par les pratiques actuelles. Afin de mettre en place des pratiques informationnelles durables et accessibles, les gouvernements et les grands organismes de normalisation doivent avoir une philosophie bas&eacute;e sur l&rsquo;inclusion et la reconnaissance des diff&eacute;rentes communaut&eacute;s. La m&eacute;diation associ&eacute;e &agrave; de la recherche collaborative entre chercheurs, professionnels et experts d&rsquo;usage compl&egrave;tera la constitution et le d&eacute;veloppement de ces nouvelles pratiques. En mettant en relation les diff&eacute;rents &eacute;l&eacute;ments pr&eacute;sent&eacute;s pr&eacute;c&eacute;demment vers la cr&eacute;ation de pratiques informationelles durables, une am&eacute;lioration de l&#39;acc&egrave;s pour les personnes ayant une d&eacute;ficience visuelle est attendue.</p> <h5><strong><a name="t9"></a>Bibliographie</strong>&nbsp;</h5> <p>Albrecht, G.L., Seelman, K.D., et Bury. M. (2001). Handbook of Disability Studies. 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