<p class="LO-normal" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><b><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;exposition Folio, un dispositif pluriel de m&eacute;diation du livre</span></span></b></span></span></span></p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify; text-indent:35.4pt">&nbsp;</p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Dans le cadre d&rsquo;un projet de recherche interrogeant la notion de m&eacute;diation du livre aupr&egrave;s d&rsquo;un public scolaire et universitaire, les auteurs du num&eacute;ro de cette revue ont souhait&eacute; d&eacute;velopper leurs questionnements en ciblant les lieux de m&eacute;diation que constituent la m&eacute;diath&egrave;que, la biblioth&egrave;que ou le mus&eacute;e. La pr&eacute;sente contribution vise &agrave; interroger sp&eacute;cifiquement l&rsquo;exposition comme lieu de m&eacute;diation du livre. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Les &eacute;quipements culturels que sont les biblioth&egrave;ques et m&eacute;diath&egrave;ques ont pour t&acirc;che d&rsquo;assurer l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la lecture, aux sources documentaires et de rendre accessible leurs collections, le mus&eacute;e a pour charge la pr&eacute;servation du patrimoine et exerce de son c&ocirc;t&eacute; un r&ocirc;le &agrave; la fois &eacute;ducatif et esth&eacute;tique. Les FRAC, Fonds r&eacute;gional d&rsquo;art contemporain, poss&egrave;dent aussi une collection d&rsquo;&oelig;uvres, et ont pour mission plus sp&eacute;cifiquement la cr&eacute;ation contemporaine, sa diffusion et sa sensibilisation. Les objets des collections sont tout &agrave; la fois des objets esth&eacute;tiques, de savoirs et de m&eacute;diations. De surcroit, pour notre part, ce sont des ressources pour&nbsp;un dispositif de m&eacute;diation du livre qui vise des objectifs dont la nature est artistique, culturelle et p&eacute;dagogique.</span></span></span></span></span></p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">La litt&eacute;rature comme les &oelig;uvres d&rsquo;arts plastiques n&rsquo;ont pas pour fonction d&rsquo;&ecirc;tre d&eacute;coratives. Elles s&rsquo;emparent du monde, de la r&eacute;alit&eacute; du monde comme des imaginaires. Le livre, l&rsquo;album, la peinture, la photographie, l&rsquo;installation, etc. sont d&rsquo;ores et d&eacute;j&agrave; des m&eacute;diations du monde et des m&eacute;diations pr&eacute;cieuses vers les savoirs. Aussi le fait de concevoir une exposition d&rsquo;&oelig;uvres d&rsquo;art contemporain comme m&eacute;diation du livre est un projet ambitieux. Comment et en quoi cette exposition interroge-t-elle la question de la m&eacute;diation du livre, de la litt&eacute;rature jeunesse, &agrave; destination d&rsquo;un public scolaire et universitaire ? L&rsquo;enjeu de cette exposition est de concevoir un dispositif &agrave; double vis&eacute;e&nbsp;: (d&eacute;)structurer l&rsquo;exp&eacute;rience sensible du livre, par-del&agrave; la sensibilisation &agrave; la lecture, et instaurer un processus d&rsquo;&eacute;nonciation comme outil de m&eacute;diation en direction d&rsquo;&eacute;tudiants, futur m&eacute;diateurs.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Cet article ne rend pas compte de l&rsquo;effectivit&eacute; de cette hypoth&egrave;se et de r&eacute;sultats bas&eacute;s sur une enqu&ecirc;te. </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;objectif principal du pr&eacute;sent article est de d&eacute;monter qu&rsquo;une exposition d&rsquo;&oelig;uvres contemporaines peut &ecirc;tre une m&eacute;diation du livre, car l&rsquo;espace et les &oelig;uvres cr&eacute;ent ainsi une image plurielle du livre. Cela implique de d&eacute;finir ce que nous entendons par l&rsquo;expression &laquo;&nbsp;image du livre&nbsp;&raquo;, tant le terme image que livre. Aussi nous mettrons en &eacute;vidence le fait que la s&eacute;lection des &oelig;uvres ait &eacute;t&eacute; motiv&eacute;e par l&rsquo;objet livre, ses caract&eacute;ristiques formelles comme conceptuelles. Cela n&eacute;cessitera de d&eacute;fier la dichotomie image/texte, peinture/sculpture et de d&eacute;montrer que l&rsquo;une comme l&rsquo;autre sont subsum&eacute;es sous une seule entit&eacute; abstraite commune. Enfin nous expliquerons en quoi l&rsquo;exposition</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">, intitul&eacute;e </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Folio&nbsp;&raquo;, est &agrave; la fois un m&eacute;dium et un m&eacute;dia, ce qui nous permettra d&rsquo;interroger &agrave; nouveaux frais la notion m&ecirc;me de m&eacute;diation.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><b><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Autour du livre, le choix des &oelig;uvres</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Notre projet est ainsi de r&eacute;aliser une exposition d&rsquo;&oelig;uvres d&rsquo;art contemporain qui ferait</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black"> la m&eacute;diation du livre. Si l</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">a mission principale du m&eacute;diateur du livre est de sensibiliser le public &agrave; la lecture, elle tend &eacute;galement &agrave; l&rsquo;engager dans une exp&eacute;rience sensible et cognitive du texte et de l&rsquo;image. Dans le cadre de la m&eacute;diation du livre, en particulier la litt&eacute;rature jeunesse, il nous apparait essentiel d&rsquo;interroger l&rsquo;objet livre lui-m&ecirc;me. Notre approche ne consiste pourtant pas &agrave; s&eacute;lectionner un corpus d&rsquo;albums de jeunesse, ni </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">de livres d&rsquo;artistes, ni de livres anciens &agrave; valeur patrimoniale,</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black"> puis &agrave; les exposer. Aussi </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">l&rsquo;enjeu de cette exposition est-il de</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black"> permettre au public de rencontrer le livre, pas seulement l&rsquo;objet, mais aussi l&rsquo;image du livre et de s&rsquo;adresser aux sens, au sensible comme au sens&eacute;, du public &agrave; partir d&rsquo;&oelig;uvres d&rsquo;art contemporain. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Notre s&eacute;lection a &eacute;t&eacute; conditionn&eacute;e par les collections du fonds r&eacute;gional d&rsquo;art contemporain (FRAC), Occitanie Montpellier</span></span><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">[1]</span></span></span></span></span></span></span></span></a><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">. Un partenariat ancien et durable entre la facult&eacute; d&rsquo;&eacute;ducation de l&rsquo;Universit&eacute; de Montpellier et l&rsquo;institution r&eacute;gionale a permis de choisir dans le riche fonds du FRAC les &oelig;uvres qui pr&eacute;sentaient une relation, voire une porosit&eacute;, avec le livre. Notre recherche dans le fonds &eacute;tait anim&eacute;e par l&rsquo;expression &laquo;&nbsp;autour du livre&nbsp;&raquo;. Ainsi les </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">&oelig;uvres r&eacute;unies sont-elles, litt&eacute;ralement, d</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">ans l&rsquo;espace ou l&rsquo;environnement proche ou lointain du livre que l&#39;on consid&egrave;re comme centre. Elles tissent chacune avec le livre des liens que nous allons mettre au jour. </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Le livre est ainsi le point nodal autour duquel a &eacute;t&eacute; pens&eacute;e l&rsquo;exposition, les &oelig;uvres choisies (</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">photographie, sculpture, installation, peinture, livres d&rsquo;artistes</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">) nous interrogent sur l&rsquo;espace, les espaces&nbsp;: celui du livre, de l&rsquo;objet artistique, de l&rsquo;espace mental, de l&rsquo;espace de m&eacute;diation du livre comme de la salle d&rsquo;exposition. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Les onze &oelig;uvres s&eacute;lectionn&eacute;es</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black"> sont celles de sept artistes contemporains. </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Les &oelig;uvres de Jean-Adrien Arzalier (1982-, France), Denise A. Aubertin (1933-2019, France), Julien Audebert (1977-, France), Fiona Banner (1966-, Angleterre), Nina Childress (1961-, &Eacute;tats-Unis), Nicolas Daubanes (1983-, France) et Eric<b> </b>Watier (1963-, France) d&eacute;ploient de multiples approches du texte et de l&rsquo;image, du discours et de la repr&eacute;sentation. La s&eacute;lection met au jour des questionnements propres &agrave; l&rsquo;art, &agrave; la litt&eacute;rature, depuis le conflit entre texte et image, po&eacute;sie et peinture. Les &oelig;uvres d&rsquo;art sont s&eacute;lectionn&eacute;es selon leurs diff&eacute;rentes qualit&eacute;s&nbsp;: physiques, plastiques, techniques, s&eacute;mantiques, symboliques, etc. Les &oelig;uvres choisies bousculent la dichotomie entre le texte et l&rsquo;image, elles r&eacute;duisent l&rsquo;espace de la querelle de signes, le conflit, l&rsquo;opposition ancestrale entre po&eacute;sie et peinture. Les artistes franchissent les fronti&egrave;res, ils performent ainsi les distinctions entre les arts. Nous soulignerons avec ces &oelig;uvres quelques traits saillants du rapport des arts entre eux sur la question du texte ou de l&rsquo;image. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">La s&eacute;lection des &oelig;uvres met au jour des questionnements propres aux arts plastiques tout en interrogeant chacune, de fa&ccedil;on particuli&egrave;re, le rapport de l&rsquo;&oelig;uvre plastique au livre, comme celui du sujet au livre. Ainsi l&rsquo;objet livre est-il litt&eacute;ralement pr&eacute;sent dans trois productions. L&rsquo;&oelig;uvre <i>Lacan</i> de Denise Aubertin est un livre de Lacan &eacute;dit&eacute;, d&eacute;tourn&eacute; de sa fonction premi&egrave;re&nbsp;: il ne peut &ecirc;tre lu car il a &eacute;t&eacute; litt&eacute;ralement &laquo;&nbsp;cuisin&eacute;&nbsp;&raquo;, cuit au four avec du chocolat, du sucre et de la colle. Le choix de Lacan est symptomatique du rapport au langage, aux liens entre l&rsquo;&eacute;crit et l&rsquo;image. Ensuite les <i>Livres noirs</i> de Nicolas Daubanes sont un ensemble de dix livres, dont un est accessible &agrave; la consultation. Il s&rsquo;agit de folioscopes qui inscrivent le spectateur dans la temporalit&eacute; propre &agrave; la lecture (m&ecirc;me s&rsquo;il n&rsquo;est constitu&eacute; que d&rsquo;images). Enfin les r&eacute;gimes autographique et allographique sont mis en question, notamment avec l&rsquo;&oelig;uvre <i>Nam</i> de Fiona Banner. Durant mille pages, l&rsquo;artiste y d&eacute;crit six films renomm&eacute;s sur la guerre du Vietnam&nbsp;; le texte est constitu&eacute; d&rsquo;un seul bloc sans alin&eacute;a. Ce livre a &eacute;t&eacute; &eacute;dit&eacute; en plusieurs exemplaires. L&rsquo;un d&rsquo;entre eux est pr&eacute;sent&eacute; sous cloche de verre, il est inaccessible et doit &ecirc;tre abord&eacute; visuellement&nbsp;; en vis-&agrave;-vis, un livre identique est disponible au feuilletage, &agrave; la lecture. Le statut m&ecirc;me de l&rsquo;&oelig;uvre oscille entre installation, livre d&rsquo;artiste, sculpture. Il refl&egrave;te &agrave; lui seul nombre de questions soulev&eacute;es par l&rsquo;intertextualit&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">De surcro&icirc;t, l&rsquo;appropriation, l&rsquo;illustration, l&rsquo;articulation texte/image sont &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre &eacute;galement dans <i>Bbbeeetttttyyy</i>, de Jean-Adrien Arzilier, un collage photographique &agrave; partir d&rsquo;unes de magazines&nbsp;; ou bien dans les deux photographies de Julien Audebert, <i>L&#39;&OElig;uvre d&#39;art &agrave; l&#39;&eacute;poque de sa reproduction m&eacute;canis&eacute;e - pour W.Benjamin </i>et <i>Livres. </i>Ces derniers travaux sont presque des sculptures, elles condensent chacune en une seule image, pour l&rsquo;une, le livre &eacute;ponyme de Walter Benjamin, pour l&rsquo;autre, la Bible. Les livres deviennent ainsi litt&eacute;ralement des images. En outre, avec l&rsquo;installation <i>Travaux discrets</i>, Eric Watier d&eacute;ploie le livre d&rsquo;artiste en l&rsquo;exposant d&eacute;compos&eacute;. L&rsquo;artiste interroge dans son &oelig;uvre, g&eacute;n&eacute;ralement des livres d&rsquo;artiste constitu&eacute;s de photocopies, les formats classiques de l&rsquo;&eacute;dition et les modes de diffusion.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Quant aux trois peintures de Nina Childress, elles empruntent formellement et symboliquement au livre. <i>Red Hair </i>est compos&eacute;e de deux ch&acirc;ssis formant un pli, telle une page de livre au format 188 x 301 cm, la <i>Repr&eacute;sentation</i> figure une chanteuse lyrique dont le regard sort du cadre pour se poser sur <i>Flounet 729</i>, une abstraction. Plac&eacute;es sur le m&ecirc;me mur ces trois &oelig;uvres cr&eacute;ent une narration. Ces trois tableaux en dialogue, comme les pages d&eacute;solidaris&eacute;es d&rsquo;un livre, dessinent le vide, le trou ou le blanc entre les segments d&rsquo;un discours. Le quadriptyque, <i>Concr&eacute;tion,</i> de Jean-Adrien Arzalier, est compos&eacute; de volumes en pl&acirc;tre dans lesquels ont &eacute;t&eacute; coul&eacute;s des craies color&eacute;es. De m&ecirc;me, l&rsquo;&oelig;uvre sugg&egrave;re la page et sa multiplicit&eacute; constitutive du livre. Elle n&rsquo;est pas non plus sans &eacute;cho formel avec un album adress&eacute; &agrave; un&nbsp; tr&egrave;s jeune public.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">De fa&ccedil;on multiple et crois&eacute;e, les &oelig;uvres interrogent les particularit&eacute;s des m&eacute;diums, les relations des supports s&eacute;miotiques et les modes de dialogues. Les productions plastiques pr&eacute;sent&eacute;es ne r&eacute;pondent pas toujours strictement &agrave; une interm&eacute;dialit&eacute;, entendue comme ce qui rel&egrave;ve de plusieurs m&eacute;diums, cependant chaque &oelig;uvre, diff&eacute;remment, jouent de l&rsquo;objet livre, convoque des relations formelles mais appelle aussi &agrave; des analogies conceptuelles. </span></span></span></span></span></p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><b><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Vers le livre, les folios</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">For de notre appr&eacute;hension des &oelig;uvres expos&eacute;es, nous comprenons mieux le titre de l&rsquo;exposition&nbsp;: &laquo;&nbsp;Folio&nbsp;&raquo;. En effet, le folio se d&eacute;finit comme le f</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">euillet d&#39;un manuscrit ou d&#39;un livre. Si le livre est envisag&eacute; formellement comme un as</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">semblage de feuilles en nombre plus ou moins &eacute;lev&eacute;, portant des signes destin&eacute;s &agrave; &ecirc;tre lus, c&rsquo;est aussi un objet qui donne acc&egrave;s au monde r&eacute;el, comme au monde imaginaire. </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;exposition Folio entra&icirc;ne le spectateur &agrave; s&rsquo;interroger sur les dimensions temporelles et spatiales<b> </b>d&eacute;ploy&eacute;es par les artistes. Ceux-ci l&rsquo;invitent &agrave; une rencontre multiple et unique avec l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art, livre d&rsquo;artiste ou encore peinture de livre. </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Avec les folios qui se d&eacute;ploient dans l&rsquo;espace, le livre est d&eacute;pli&eacute;, d&eacute;membr&eacute;, cuit, d&eacute;coup&eacute;, etc. Certes une certaine violence est parfois faite au m&eacute;dium livre, mais aussi un certain &eacute;loge. Le r&eacute;emploi, l&rsquo;objet trouv&eacute;, le magazine d&eacute;coup&eacute;, l&rsquo;image photographique exploit&eacute;e, parfois il s&rsquo;agit de faire du nouveau &agrave; partir d&rsquo;objets ou de fragments d&rsquo;objet, parfois l&rsquo;&eacute;crit, l&rsquo;image mat&eacute;rielle est mat&eacute;riaux de la cr&eacute;ation, parfois le texte devient image, ou encore l&rsquo;image devient texte.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Le choix des &oelig;uvres est porteur d&rsquo;un discours qui permet ainsi d&rsquo;interroger les constituants du livre, les rapports entre texte et image, la place du corps dans l&rsquo;appr&eacute;hension et la pr&eacute;hension de l&rsquo;objet, de mettre au jour des porosit&eacute;s. Notamment, dans une exposition la r&egrave;gle int&eacute;gr&eacute;e est qu&rsquo;il ne faut pas toucher les objets, or certaines &oelig;uvres pr&eacute;sent&eacute;es sont pr&eacute;hensibles. D&rsquo;autres demandent un mouvement au corps du spectateur, lever la t&ecirc;te vers un tableau de Childress plac&eacute; en hauteur, de se baisser vers le sol pour lire les textes des installations de Watier pos&eacute;es au sol, de contourner les pi&egrave;ces artistiques plac&eacute;es sur socle, comme les livres <i>Nam</i>. Les limites physiques de la r&eacute;ception de l&rsquo;&oelig;uvre sont soulev&eacute;es avec la lecture impossible du texte de Benjamin dans l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;Audebert&nbsp;; la mat&eacute;rialit&eacute; de l&rsquo;objet est mise &agrave; distance avec Aubertin, reconduisant le caract&egrave;re pr&eacute;cieux, voire sacr&eacute; du livre, comme le souligne &eacute;galement l&rsquo;&oelig;uvre de Banner. Le livre est aussi d&eacute;sacralis&eacute; et d&eacute;multipli&eacute;, non sans humour, comme chez Watier. L</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">&rsquo;articulation entre l&rsquo;image et le texte, comme le souci de la narration, est ponctu&eacute; par les tableaux de Childress. </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Aussi pr&eacute;senter des &oelig;uvres d&rsquo;art pour interroger le livre est certes un d&eacute;tour, mais permet justement par l&agrave;-m&ecirc;me d&rsquo;interroger, de d&eacute;finir, red&eacute;finir, le livre de fa&ccedil;on indisciplin&eacute;, afin de mettre le spectateur en mouvement, vers le livre, vers l&rsquo;image du livre.</span></span></span></span></span></p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;id&eacute;e &eacute;tait de permettre au spectateur, notamment &agrave; l&rsquo;&eacute;tudiant en formation, de se forger une image complexe du livre. L&rsquo;image, transf&eacute;rable d&rsquo;un m&eacute;dia &agrave; un autre, survit &agrave; la destruction de son support physique qu&rsquo;il soit la production plastique, l&rsquo;album jeunesse ou l&rsquo;exposition temporaire. Avec W. J. T.Mitchell, dans cette exposition, nous interrogeons la question de l&rsquo;image, celle qui nait &agrave; la lecture d&rsquo;un livre, d&rsquo;un album de jeunesse, celles qui se dessine dans une exposition, &eacute;merge devant une image mat&eacute;rielle. Aucun m&eacute;dium n&rsquo;est&nbsp;&laquo;&nbsp;pur&nbsp;&raquo;, les &oelig;uvres pr&eacute;sent&eacute;es ne sont pas autor&eacute;f&eacute;rentielles. Elles engagent chacune un dialogue avec un autre m&eacute;dium. Certes la s&eacute;lection a &eacute;t&eacute; conditionn&eacute;e par la question du livre, aussi les convergences ont pr&eacute;sid&eacute; au choix&nbsp;; nous avons, selon l&rsquo;expression consacr&eacute;e en litt&eacute;rature jeunesse, r&eacute;aliser une &laquo;&nbsp;mise en r&eacute;seau&nbsp;&raquo;. La s&eacute;lection a &eacute;t&eacute; port&eacute;e par l&rsquo;id&eacute;e de livre, ce choix a donn&eacute; une direction, li a infl&eacute;chi le regard sur l&rsquo;&oelig;uvre m&ecirc;me. En effet la s&eacute;lection est d&eacute;pendante et symptomatique du regard du commissaire. C&rsquo;est parce que le livre &eacute;tait en ligne de fond, pr&eacute;sentait un horizon que la convergence apparait. Nous sommes consciente que la s&eacute;lection a &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute;e &agrave; partir d&rsquo;une interpr&eacute;tation orient&eacute;e, d&rsquo;une recherche d&rsquo;indices du livre, et qu&rsquo;il serait possible de d&eacute;gager de nouvelles interpr&eacute;tations concernant ces &oelig;uvres. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><b><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;i</span></span></b><b><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">mage du livre</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Notre intention est donc d&rsquo;appr&eacute;hender l&rsquo;image du livre et d&rsquo;en faire la m&eacute;diation. Nous appelons image du livre, l&rsquo;image qui nait &agrave; la conjonction de l&rsquo;&eacute;criture (les mots agenc&eacute;s, le &laquo;&nbsp;d&eacute;positaire de la mat&eacute;rialit&eacute; m&ecirc;me du signifiant&nbsp;&raquo; Barthes, 1974), de l&rsquo;aspect formel, des illustrations (s&rsquo;il y en a) du livre et des sujets en interaction avec lui (l&rsquo;auteur, le cr&eacute;ateur, le lecteur, le regardeur). Nous sommes ainsi proche de la d&eacute;finition que donne Barthes du mot &laquo;&nbsp;texte&nbsp;&raquo;&nbsp;en citant Julia Kristeva&nbsp;: &laquo; Nous d&eacute;finissons le Texte comme un appareil&nbsp; translinguistique qui redistribue l&#39;ordre de la langue en mettant en relation une parole communicative visant l&#39;information directe avec diff&eacute;rents &eacute;nonc&eacute;s ant&eacute;rieurs ou synchroniques &raquo; (Barthes, 1974).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;objectif de cette exposition est de sensibiliser au texte dans le champ de la litt&eacute;rature jeunesse et &agrave; l&rsquo;image dans le champ des arts plastiques. Le texte et l&rsquo;image nous apparaissent comme une seule et m&ecirc;me notion. En effet, Barthes explicite dans son article les diff&eacute;rents modes d&rsquo;appr&eacute;hension de l&rsquo;&oelig;uvre avec des entr&eacute;es th&eacute;ologique, historique, linguistique, s&eacute;miologique, etc.&nbsp;; sans les rejeter il met en avant la signifiance, &laquo;&nbsp;l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;un travail infini (du signifiant sur lui-m&ecirc;me)&nbsp;&raquo; et rapproche le texte d&rsquo;une production, c&rsquo;est-&agrave;-dire qu&rsquo;il &laquo;&nbsp;travaille&nbsp;&raquo; et le producteur et le lecteur. Une dizaine d&rsquo;ann&eacute;e plus tard, de l&rsquo;autre c&ocirc;t&eacute; de l&rsquo;atlantique, W.J.T. Mitchell nous interroge sur la notion d&rsquo;image (Mitchell, 1986). L&rsquo;auteur s&rsquo;affranchit, sans les exclure, de la signification et du pouvoir des images pour interroger le d&eacute;sir. A l&rsquo;instar de Barthes, il ne rejette ni la s&eacute;miotique, ni l&rsquo;herm&eacute;neutique, ni la rh&eacute;torique. Si Barthes d&eacute;finit l&rsquo;&oelig;uvre comme un objet fini qui peut occuper un espace physique&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&#39;oeuvre se tient dans la main, le texte dans le langage. &raquo;, de m&ecirc;me, Mitchell distingue la piction<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">[2]</span></span></span></span></span></span></a> (image mat&eacute;rielle) qui caract&eacute;rise un objet mat&eacute;riel qui peut &ecirc;tre accroch&eacute; sur un mur, du mot image qui rel&egrave;ve d&#39;une entit&eacute; hautement abstraite. Ainsi l&rsquo;un comme l&rsquo;autre de ces penseurs a interrog&eacute; les pratiques signifiantes que peuvent engendrer le texte ou l&rsquo;image. Nous estimons qu&rsquo;ils ont mis au jour une notion homologue, l&rsquo;un &agrave; partir de l&rsquo;&oelig;uvre litt&eacute;raire, l&rsquo;autre de l&rsquo;image mat&eacute;rielle ou piction. Cette notion commune est entendue comme entit&eacute; abstraite d&eacute;pendante d&rsquo;un sujet pluriel.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">En faisant le choix de concevoir et mettre en &oelig;uvre une exposition pour la m&eacute;diation du livre, nous ambitionnons de sensibiliser le public, de lui permettre de rencontrer l&rsquo;infinitude des langages. Il nous semble que la pr&eacute;sentation d&rsquo;&oelig;uvres plastiques permet au public, l&rsquo;&eacute;tudiant, de se d&eacute;placer, de se faire une image du livre et de produire un texte &agrave; partir des &oelig;uvres. Ce d&eacute;placement ne r&eacute;fute pas les sciences contributives &agrave; la m&eacute;diation, elle ne se r&eacute;duit pas &agrave; une analyse subjective, au contraire elle s&rsquo;appuie sur une pratique plurielle qui prend en compte le sujet, sans se r&eacute;duire au singulier (et encore moins &agrave; une subjectivit&eacute;). Avec Louis Marin (1971, 1992), nous affirmons que le texte et l&rsquo;image sont en interaction, en mouvement et qu&rsquo;aucune ne peut pr&eacute;valoir sur l&rsquo;autre. De surcro&icirc;t, &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle de cette exposition, nous interrogeons le rapport texte/image et nous tenons &agrave; l&rsquo;&eacute;cart la difficult&eacute; qui tient &agrave; produire un discours qui ferait de la peinture une illustration d&rsquo;un propos, comme celle de produire un visuel qui illustrerait un texte. Avec cette exposition nous d&eacute;plions la question du texte et de l&rsquo;image &agrave; la confluence des arts po&eacute;sie/peinture. Ainsi nous soulignons le fait que par-del&agrave; les &laquo;&nbsp;tressages de texte et d&rsquo;image o&ugrave; le texte fait tissu avec et dans l&rsquo;image, o&ugrave; l&rsquo;image fait image, ic&ocirc;ne avec et dans le texte&nbsp;&raquo; (Ruby, 2014), une entit&eacute; abstraite se d&eacute;gage.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Nous posons l&rsquo;hypoth&egrave;se d&rsquo;une homoth&eacute;tie entre les termes texte et image. En effet il n&rsquo;y a pas de diff&eacute;rences inh&eacute;rentes li&eacute;es aux objets repr&eacute;sent&eacute;s, aux m&eacute;dias concern&eacute;s ou aux lois de l&rsquo;esprit humain, en fait il n&rsquo;y a pas de diff&eacute;rence essentielle entre po&eacute;sie et peinture. En r&eacute;alit&eacute;, dans une culture, cette opposition est construite afin d&rsquo;organiser les qualit&eacute;s distinctives de l&rsquo;ensemble des signes et symboles que cette culture utilise.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><b><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;exposition comme m&eacute;dium </span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:18pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Un texte est entendu comme un &laquo;&nbsp;un fragment de langage plac&eacute; lui-m&ecirc;me dans une perspective de langages.&nbsp;&raquo; (Barthes, 1974). &Agrave; son tour, l&rsquo;exposition est consid&eacute;r&eacute;e comme un objet d&rsquo;&eacute;tude, un objet complexe. De m&ecirc;me qu&rsquo;un texte ou une image est distinct de son objet, l&rsquo;exposition est porteuse&nbsp; d&rsquo;un langage, elle peut &ecirc;tre m&eacute;dium ou m&eacute;dia.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:18pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Nous estimons que les conditions d&rsquo;&eacute;mergence de cette exposition, ses modalit&eacute;s et objectifs de </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">conception font d&rsquo;elle un m&eacute;dium. En effet, en tant que metteur en sc&egrave;ne de l&rsquo;exposition, nous avons tent&eacute; de composer un monde, un espace propre au livre, tout en mettant en synergie les signes entre eux, provenant de chacune des &oelig;uvres expos&eacute;es. L&rsquo;<i>auctoritas </i>du commissaire ne tend pas ici &agrave; s&rsquo;effacer devant les cr&eacute;ations des artistes mais &ndash; osons le dire &ndash; &agrave; les utiliser, parfois au risque de les instrumentaliser, au profit du discours vis&eacute;. N&eacute;anmoins, il ne s&rsquo;agit pas d&rsquo;imposer une vue, un discours autoritaire, p&eacute;remptoire, mais de dessiner une ligne, de proposer des &laquo;&nbsp;embranchements laiss&eacute;s libres, des chemins inexplor&eacute;s&nbsp;&raquo; (Descola, P. &amp; Inglod, T., 2019, p. 39) dans la contr&eacute;e du livre, de celle de la m&eacute;diation du livre. Nous concevons ainsi l&rsquo;exposition comme un processus &laquo;&nbsp;d&rsquo;hyper diss&eacute;mination attentionnelle et s&eacute;miotique&nbsp;&raquo; (Galligo et Stiegler, 2015). Car l&rsquo;enjeu de la sc&eacute;nographie est de cr&eacute;er une ambiance esth&eacute;tique, dans le sens de sensation floue d&eacute;finie par l&rsquo;ensemble des &oelig;uvres montr&eacute;es. Le projet visait &agrave; faire ressentir les signes, les singularit&eacute;s des &oelig;uvres, pas seulement individuellement mais ensemble, de provoquer de cette mani&egrave;re une attention sensible et cognitive de l&rsquo;image du livre. Une telle &laquo;&nbsp;ambiance&nbsp;&raquo; m&eacute;diatrice s&rsquo;adresse tant &agrave; un sensible collectif et qu&rsquo;&agrave; des sensibilit&eacute;s individuelles.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">J&eacute;r&ocirc;me G</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">licenstein&nbsp; &eacute;crit &laquo;&nbsp;des compr&eacute;hensions contradictoires apparaissent&nbsp;; car exposer, c&rsquo;est &agrave; la fois produire une &eacute;nonciation (un expos&eacute;), mais c&rsquo;est aussi d&eacute;couvrir, mettre &agrave; nu, voire mettre en danger.&nbsp;&raquo; (2099, p.11) C&rsquo;est pourquoi la conception et la r&eacute;alisation de l&rsquo;exposition est un acte de cr&eacute;ation<b> </b>d&rsquo;un espace, qui est un monde de langage, non seulement pour le commissaire mais aussi pour le spectateur En effet, sont interrog&eacute;s &agrave; la fois un espace r&eacute;el d&rsquo;exposition et un espace/monde imaginaire, constitu&eacute; par les repr&eacute;sentations et impressions (d&eacute;pendant de l&rsquo;activit&eacute; imageante du sujet spectateur).<b> </b>Le spectateur<b> </b>participe physiquement &agrave; l&rsquo;exposition, certes il d&eacute;ambule, mais aussi il encha&icirc;ne les actes : marcher, fixer son regard, voir, lire, s&rsquo;&eacute;loigner, se rapprocher, se souvenir, discuter, etc. &Agrave; son tour, il d&eacute;coupe, isole, calque, superpose, etc. Certes, pour le commissaire l&rsquo;espace organis&eacute; et hi&eacute;rarchis&eacute; se constitue en vision synoptique, un objet atemporel, un objet complexe spatial, mais pour le spectateur s&rsquo;est un espace temporel, temps de la r&eacute;ception, celle de la d&eacute;ambulation, celle des allers-retours&nbsp;; l&rsquo;exposition est alors un temps, une &eacute;tendue.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">En effet, dans la mise en espace d&eacute;termin&eacute;e, le spectateur circule, il a une appr&eacute;hension par le corps des espaces et des &oelig;uvres.&nbsp;Les mises en dialogue des &oelig;uvres sont compos&eacute;es par la pr&eacute;sentation&nbsp;: au sol, au mur, poser sur un rebord, &agrave; auteur du regard, sous vitrine, sur socle, en saillie du mur, objet consultable, etc. Loin de cr&eacute;er une cacophonie multis&eacute;miotique, l&rsquo;exposition cr&eacute;e une approche esth&eacute;tique et kinesth&eacute;tique. Si dans sa r&eacute;ception le livre s&rsquo;inscrit dans le temps, il en est de m&ecirc;me pour l&rsquo;exposition. La diff&eacute;rence fondamentale avec le livre tient dans le fait que dans l&rsquo;exposition propos&eacute;e, il n&rsquo;y a pas de parcours indiqu&eacute; ou de circuit qui contraindrait un parcours du visiteur. Celui-ci est libre de ses mouvements, de sa d&eacute;ambulation, de mettre en &oelig;uvre sa narration. En revanche dans l&rsquo;objet livre, litt&eacute;ralement, le lecteur parcourt pas &agrave; pas les pages les unes apr&egrave;s les autres (m&ecirc;me si bien s&ucirc;r il peut d&eacute;cider de commencer par la fin du livre et que des allers-retours sont possibles). Le livre implique un chemin sur un axe horizontal alors que l&rsquo;exposition r&eacute;alis&eacute;e permet, non pas une appr&eacute;hension verticale, mais une &laquo;&nbsp;lecture&nbsp;&raquo; pluridimensionnelle. Effectivement le spectateur prend son temps, dispose de son temps ind&eacute;pendamment d&rsquo;un rythme qu&rsquo;il connait (le temps de lecture par exemple). Dans l&rsquo;exposition le spectateur laisse les &oelig;uvres agir sur lui et lui prendre son temps. Nous pouvons bien entendu imaginer un spectateur press&eacute; et contraint par le temps, n&eacute;anmoins nous profilons ici un &laquo;&nbsp;spectateur mod&egrave;le<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">[3]</span></span></span></span></span></span></a>&nbsp;&raquo;. N&eacute;anmoins nous pouvons, avec Louis Marin, inviter le spectateur &agrave; des &laquo;&nbsp;lectures traversi&egrave;res&nbsp;&raquo; des objets et des lieux (1992). Les combinaisons, les comparaisons, les mises en tension des &oelig;uvres r&eacute;alis&eacute;es sont &agrave; saisir ou &agrave; laisser. Par les &oelig;uvres d&rsquo;art, la m&eacute;diation ouverte permet non seulement au spectateur d&rsquo;approcher l&rsquo;objet livre, comme tous les univers, toutes les images, auxquels le livre donne acc&egrave;s. , </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">&nbsp;L&rsquo;exposition comme m&eacute;dium donne &agrave; voir, &agrave; regarder, &agrave; penser, &agrave; lire. &Agrave; l&rsquo;instar du livre et de la lecture, l&rsquo;exposition des &oelig;uvres d&rsquo;art &eacute;largit le monde qui construit le sujet, en respectant sa subjectivit&eacute; sans n&eacute;gliger l&rsquo;image intrins&egrave;que et indirecte du livre. Certes nous sommes consciente que les choix d&rsquo;accrochage et l&rsquo;absence de paratexte pouvaient cr&eacute;er la surprise, voire l&rsquo;incompr&eacute;hension, d&rsquo;un public d&rsquo;&eacute;tudiants non-sp&eacute;cialistes. N&eacute;anmoins le choix curatorial de cette exposition Folio comporte donc un risque, celui qu&rsquo;elle ne soit comprise, finalement un risque mesur&eacute; dans le temps puisque &agrave; terme il se transforme en gain, celui de former les &eacute;tudiants &agrave; la m&eacute;diation du livre, de la m&eacute;diation de la litt&eacute;rature jeunesse, en leur faisant percevoir cette entit&eacute; abstraite relative et au texte et &agrave; l&rsquo;image.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><b><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;exposition comme m&eacute;dia </span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Le livre est le point central autour duquel a &eacute;t&eacute; pens&eacute;e l&rsquo;exposition, n&eacute;anmoins si les &oelig;uvres choisies individuellement nous interrogent sur l&rsquo;objet livre et notre relation au livre, leur mise en synergie construit aussi un nouveau discours port&eacute; par ces exp&ocirc;ts et leur agencement. En effet, l&rsquo;exposition est un dispositif, une situation de communication, elle permet la mise en relation d&rsquo;objets, des &oelig;uvres d&rsquo;art contemporain, et d&rsquo;un public, les &eacute;tudiants. Le commissariat ne consiste pas &agrave; poser des objets en un lieu, mais bien &agrave; produire du sens par la mise en relation des &oelig;uvres d&rsquo;art entre elles, avec le lieu, l&rsquo;architecture du lieu et avec certains &eacute;l&eacute;ments textuels<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">[4]</span></span></span></span></span></span></a>. L&rsquo;exposition est entendue comme m&eacute;dia, comme construction signifiante, dispositif v&eacute;hiculant du sens. (Davallon, 2013&nbsp;; Glincenstein, 2009). La diversit&eacute; des &oelig;uvres &eacute;tait &agrave; la fois une difficult&eacute; et un atout. Nous avons cr&eacute;&eacute; des dialogues, des ruptures, en articulant les &oelig;uvres entre elles, en les juxtaposant, les accumulant, ou encore en les superposant visuellement, n&eacute;anmoins nous &eacute;tions aussi port&eacute;e par un discours&nbsp;: celui de cr&eacute;er un espace de support de m&eacute;diation pour des &eacute;tudiants en master M&eacute;diation artistique et culturelle. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Dans son ouvrage <i>L&rsquo;art&nbsp;: une histoire d&rsquo;exposition</i>, J&eacute;r&ocirc;me Glicenstein rend compte du fait que, dans les ann&eacute;es 70, l&rsquo;artiste am&eacute;ricain Joseph Kosuth avait con&ccedil;u son exposition &agrave; la galerie L&eacute;o Castelli de New York comme un salon de lecture compos&eacute; de tables, bancs et livres. Glicenstein &eacute;crit&nbsp;: &laquo;&nbsp;En somme, il n&rsquo;&eacute;tait pas question de &laquo;&nbsp;voir&nbsp;&raquo;, mais de &laquo;&nbsp;lire&nbsp;&raquo;. L&rsquo;initiative &eacute;tait int&eacute;ressante, dans le sens o&ugrave; elle pointait les limites de la visite d&rsquo;une exposition, o&ugrave; ce qui est &agrave; comprendre ne peut simplement se d&eacute;duire de ce qui est &agrave; voir.&nbsp;&raquo; L&rsquo;intention &agrave; l&rsquo;origine de l&rsquo;exposition Folio &eacute;tait de donner &agrave; penser, en sollicitant l&rsquo;exp&eacute;rience du voir, pas celle du lire. C&rsquo;est pourquoi Folio ne comporte que peu d&rsquo;outils d&rsquo;exposition&nbsp;: socle, vitrine et une fiche de salle (avec les cartels des &oelig;uvres), aucun texte n&rsquo;a &eacute;t&eacute; ajout&eacute; au sein de l&rsquo;espace d&rsquo;exposition. Il n&rsquo;y a pas d&rsquo;explication pour d&eacute;tailler les vis&eacute;es de l&rsquo;exposition ou affirmer explicitement un discours, mais une mise en espace qui, notamment, (re)met en jeu, avec les &oelig;uvres choisies, la dichotomie espace/temps attribu&eacute;es &agrave; la po&eacute;sie et &agrave; la peinture (Lessing, 1766). </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">La sc&eacute;nographie choisie pourrait s&rsquo;apparenter au dispositif White cube, celui-ci a la particularit&eacute; de mettre en avant une dimension h&eacute;doniste de l&rsquo;art, les &oelig;uvres d&rsquo;art sont consid&eacute;r&eacute;s comme des objets de contemplation esth&eacute;tique. N&eacute;anmoins, loin de r&eacute;duire notre vision de l&rsquo;&oelig;uvre &agrave; la contemplation, cette exposition a &eacute;t&eacute; &eacute;galement con&ccedil;ue comme un support p&eacute;dagogique pour les &eacute;tudiants de master. En effet, il leur revenait ensuite de concevoir leurs propres m&eacute;diations du livre, &agrave; partir de l&rsquo;exposition, pour les autres &eacute;tudiants, en majorit&eacute; de futurs professeurs des &eacute;coles. Cette exposition est donc aussi un outil p&eacute;dagogique permettant aux &eacute;tudiants de cr&eacute;er des m&eacute;diations.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><b><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;exposition, un espace didactique </span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Dans le cadre de la conception de l&rsquo;exposition Folio, le public &eacute;tait identifi&eacute; puisqu&rsquo;en priorit&eacute; &eacute;taient vis&eacute;s les &eacute;tudiants en formation. L&rsquo;exposition pouvait &ecirc;tre visit&eacute;e individuellement par des &eacute;tudiants, en groupe avec des enseignants, &agrave; charge aux &eacute;tudiants et enseignants de ne pas atomiser les &oelig;uvres par leurs discours et dispositifs, ou encore tout visiteur pouvait b&eacute;n&eacute;ficier de la m&eacute;diation des &eacute;tudiants sp&eacute;cialistes.</span></span></span></span></span></p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;exposition Folio comportait ainsi une dimension didactique. Si l&rsquo;exposition peut &ecirc;tre &eacute;valu&eacute;e en fonction du degr&eacute; de compr&eacute;hension du public, nous sommes face &agrave; une double difficult&eacute;&nbsp;: d&rsquo;une part, les &oelig;uvres appartiennent &agrave; l&rsquo;art contemporain, d&rsquo;autre part les choix de m&eacute;diations par le texte ont &eacute;t&eacute; r&eacute;duits au minimum dans le but de laisser le champ libre &agrave; la cr&eacute;ativit&eacute; des &eacute;tudiants en terme de m&eacute;diation. Il apparait clairement que cette exposition pourrait &ecirc;tre largement incomprise si elle n&rsquo;&eacute;tait pas con&ccedil;ue pour &ecirc;tre &laquo;&nbsp;activ&eacute;e&nbsp;&raquo; par les m&eacute;diations imagin&eacute;es par les &eacute;tudiants ou bien par les enseignants. Ils ont pu travailler &agrave; partir des horizons d&rsquo;attente des diff&eacute;rents publics potentiels&nbsp;: leurs pairs, voire les scolaires, et s&rsquo;entrainer &agrave; recevoir des publics sp&eacute;cifiques. </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Cet espace d&rsquo;exposition est un lieu privil&eacute;gi&eacute; de formation, il </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">contribue ainsi &agrave; la formation du sujet, celle de l&rsquo;&eacute;tudiant, futur m&eacute;diateur ou enseignant, comme, par ricochet &agrave; terme, des plus jeune</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">s. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Loin de figer un discours, l&rsquo;exposition permet donc une communication poss&eacute;dant la simplicit&eacute; du sch&eacute;ma : &eacute;metteur, canal, r&eacute;cepteur, parce qu&rsquo;elle sert un propos didactique. L&rsquo;exposition Folio construit des relations internes entre les objets qu&rsquo;elle contient, mais elle construit &eacute;galement un cadre &agrave; des relations externes en offrant la possibilit&eacute; de b&acirc;tir des outils de m&eacute;diations en direction des spectateurs. En effet, il revient ensuite aux &eacute;tudiants de concevoir des m&eacute;diations &eacute;crites ou orales, indirectes ou directes. L&rsquo;&eacute;nonciation du spectateur, certes est contenue dans celle du concepteur et du m&eacute;diateur, mais elle doit aussi lui donner la possibilit&eacute; de la d&eacute;velopper. Pour cela, il faut trouver un &eacute;quilibre entre la contrainte et la libert&eacute;. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">En somme, la mise en ab&icirc;me des m&eacute;diations est centrale. Selon Elisabeth Caillet (1998) nous pouvons d&eacute;composer la m&eacute;diation en m&eacute;diation indirecte ou active. L&rsquo;objet &laquo;&nbsp;exposition Folio&nbsp;&raquo; est une cr&eacute;ation de type accrochage white cube, un m&eacute;dium constituant une ambiance sp&eacute;cifique propice &agrave; la rencontre avec les &oelig;uvres comme avec l&rsquo;image du livre. L&rsquo;exposition est aussi un outil didactique pour la conception de m&eacute;diations actives, aussi bien directes qu&rsquo;indirectes, par les &eacute;tudiants sp&eacute;cialistes. &Agrave; leur tour, ils ont con&ccedil;u leurs propres textes de l&rsquo;image du livre, en fonction des contraintes (choix des &oelig;uvres, sc&eacute;nographie) et de leurs comp&eacute;tences propres, savoir-&ecirc;tre, savoir-faire et savoir-savant.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Devant tant de m&eacute;diations possibles ne risquons-nous pas de perdre l&rsquo;objectif premier, celui de cr&eacute;er une m&eacute;diation du livre&nbsp;? Si l&rsquo;on entend par le terme m&eacute;diation, la communication d&rsquo;un message de A &agrave; B, alors en effet la r&eacute;ception des &oelig;uvres d&rsquo;art vient troubler le discours pr&eacute;con&ccedil;u. Mais si l&rsquo;on s&rsquo;accorde pour d&eacute;finir la m&eacute;diation comme un processus de transformation et d&rsquo;appropriation, alors le dispositif de l&rsquo;exposition d&rsquo;&oelig;uvres d&rsquo;art pour la m&eacute;diation du livre est ici op&eacute;rant.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">En ce sens</span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">, </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Bruno Latour<b> </b></span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">fait une distinction entre les interm&eacute;diaires, dont on attend qu&rsquo;ils transmettent de l&rsquo;information sans la transformer, et les m&eacute;diateurs, dont on sait qu&rsquo;ils transforment ce qu&rsquo;ils transmettent. Selon lui, il n&rsquo;y a jamais de pur interm&eacute;diaire, toute transmission implique un travail de traduction, adaptation, m&eacute;diation (Latour, 2014). Latour consid&egrave;re l&rsquo;interm&eacute;diaire comme celui qui transporte justement sans m&eacute;diation, alors que le m&eacute;diateur est &laquo;&nbsp;celui qui interrompt, modifie, complique, d&eacute;tourne, transforme et fait &eacute;merger des choses diff&eacute;rentes&nbsp;&raquo; (Citton et Latour, 2014). Il s&rsquo;insurge contre l&rsquo;id&eacute;e qu&rsquo;il pourrait exister un interm&eacute;diaire neutre entre deux &eacute;l&eacute;ments (objet ou concept et sujet). L&rsquo;exposition Folio est donc une m&eacute;diation du livre, m&ecirc;me si notre implication est conditionn&eacute;e par le fonds d&rsquo;art contemporain disponible, comme par notre subjectivit&eacute; raisonn&eacute;e s&rsquo;appuyant sur les sciences telles que la s&eacute;miologie ou l&rsquo;esth&eacute;tique, ou encore notre vis&eacute;e didactique. L&rsquo;espace de m&eacute;diation qu&rsquo;est l&rsquo;exposition aura, en effet, permis de surcroit &agrave; former &agrave; la m&eacute;diation du livre et &agrave; engager les &eacute;tudiants &agrave; se saisir d&rsquo;une exposition con&ccedil;ue par un commissaire, situation commune dans leur futur m&eacute;tier.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Pour clore ce texte, il nous importe de faire retour sur l&rsquo;exp&eacute;rimentation&nbsp;: faire d&rsquo;une exposition d&rsquo;&oelig;uvres plastiques contemporaines une m&eacute;diation du livre. Nous rapprochons cette entreprise de la recherche-cr&eacute;ation, telle qu&rsquo;elle est d&eacute;finie depuis cinquante ans dans le champ des arts plastiques. C&rsquo;est-&agrave;-dire non pas tester la validit&eacute; d&rsquo;une hypoth&egrave;se scientifique mais cr&eacute;er des exp&eacute;riences sensibles qui donne acc&egrave;s &agrave; des savoirs, car elles leur donnent corps, celui de l&rsquo;exposition comme celui des protagonistes, des artistes, des &eacute;tudiants, de la commissaire et des publics. Si le pr&eacute;sent texte rend compte et analyse la d&eacute;marche, il convient de remarquer que la d&eacute;marche scientifique ne tend pas tant &agrave; l&rsquo;observation des ph&eacute;nom&egrave;nes provoqu&eacute;s que dans leur conception, cr&eacute;ation et activation. (Bouchardon, 2013&nbsp;; Gosselin et Le Coguiec, 2006). Nous avons convoqu&eacute; de fa&ccedil;on concomitante la disponibilit&eacute; du cr&eacute;ateur et la vigilance du chercheur, interroger la dissociation du faire et l&rsquo;analyse du faire &agrave; des fins didactique et p&eacute;dagogique comme scientifique. Nous estimons avoir mis en &oelig;uvre une recherche-cr&eacute;ation didactique.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Ce texte relate l&rsquo;exp&eacute;rimentation de la conception d&rsquo;une exposition comme le lieu d&rsquo;une m&eacute;diation du livre, tout en affirmant les dimensions didactique et p&eacute;dagogique d&rsquo;une telle entreprise. Il est certain que notre objet d&rsquo;&eacute;tude est complexe et si l&rsquo;approche &eacute;tymologique du terme &laquo;&nbsp;complexe&nbsp;&raquo; signifie &laquo;&nbsp;qui est tiss&eacute; ensemble&nbsp;&raquo;, nous remarquons que si le complexe est un tissu et dit les fils, les lignes, qui s&rsquo;entrecroisent et s&rsquo;emm&ecirc;lent, l&rsquo;exposition est &agrave; la fois le m&eacute;dia et le m&eacute;dium, elle peut &ecirc;tre la pi&egrave;ce de tissu et la poursuite de l&rsquo;&eacute;toffe.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:18pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Cette entreprise nous aura &eacute;galement permis d&rsquo;interroger la notion de m&eacute;diation. Effectivement, avec Gilles Suzanne, nous estimons que la m&eacute;diation consiste &agrave; permettre au sujet, au spectateur d&rsquo;accueillir et de convertir les flux d&rsquo;intensit&eacute;s et de forces s&eacute;miotiques de l&rsquo;objet, ici l&rsquo;objet exposition, en une &laquo;&nbsp;puissance nouvelle de ses moyens de production subjectives&nbsp;&raquo; (2022, p. 113). Avec cette exposition, m&eacute;diation du livre, nous avons mis en espace, ouvert les possibilit&eacute;s d&rsquo;interpr&eacute;tations des spectateurs comme celles des &eacute;tudiants. Avec cet auteur, nous estimons que la pratique de la m&eacute;diation ne peut se r&eacute;duire &agrave; une subordination du sujet, et de l&rsquo;objet, &agrave; des valeurs entendues comme sup&eacute;rieures, classificatoires, symboliques, signifiantes ou encore savantes, pour s&rsquo;envisager davantage comme un pas de c&ocirc;t&eacute; et une ouverture du sujet &agrave; lui-m&ecirc;me et au monde.</span></span></span></span></span></p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify; text-indent:35.4pt"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:&quot;Arial&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Ainsi ce texte avance-t-il l&rsquo;id&eacute;e que l&rsquo;exposition n&rsquo;est pas seulement un espace de communication et de sensibilisation au livre. Mais qu&rsquo;elle enrichit notre compr&eacute;hension de la m&eacute;diation des arts en mettant ceux-ci en synergie. Aussi l&rsquo;exp&eacute;rimentation pr&eacute;sent&eacute;e n&rsquo;a-t-elle pas montr&eacute; un nouveau<i> </i>dispositif de m&eacute;diation du livre au moyen d&rsquo;une exposition, mais aura permis de s&rsquo;interroger sur les possibilit&eacute;s offertes par les &oelig;uvres d&rsquo;art, puis par leur mise en exposition et enfin leur m&eacute;diation, pour sensibiliser le public, d&rsquo;une part au livre, d&rsquo;autre part &agrave; la m&eacute;diation.</span></span></span></span></span></p> <div style="page-break-after: always"><span style="display: none;">&nbsp;</span></div> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <h2 style="text-indent:-14.2pt; margin-top:3px"><span style="font-size:13pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:&quot;Calibri Light&quot;, sans-serif"><span style="color:#2e74b5"><span style="font-weight:normal"><a name="_Toc128680242"><b><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Bibliographie</span></span></b></a></span></span></span></span></span></span></h2> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Barthes, R. (1974), &laquo;&nbsp;Th&eacute;orie du texte&nbsp;&raquo;. Article de l&rsquo;Encyclop&eacute;die&nbsp;Universalis. <span class="MsoHyperlink" style="color:blue"><span style="text-decoration:underline">https://www.psychaanalyse.com/pdf/THEORIE_DU_TEXTE_ROLAND_BARTHES.pdf</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Biasi (de)</span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">, P. (2015). G&eacute;n&eacute;tique des arts plastiques. <i>Litt&eacute;rature</i>, 178, 64-79. <span class="MsoHyperlink" style="color:blue"><span style="text-decoration:underline"><a href="https://doi.org/10.3917/litt.178.0064" style="color:blue; text-decoration:underline">https://doi.org/10.3917/litt.178.0064</a></span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Bouchardon, S. (2023). L<i>a valeur heuristique de la litt&eacute;rature num&eacute;rique</i>. Paris&nbsp;: Hermann.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Caillet, E. (1998), <i>A l&rsquo;approche du mus&eacute;e, la m&eacute;diation culturelle</i> (1995). Lyon&nbsp;: PUL.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Chambefort F. (2016).&nbsp; <i>Mise en &oelig;uvre d&rsquo;une d&eacute;marche de recherche cr&eacute;ation dans un doctorat en SIC portant sur l&rsquo;art num&eacute;rique</i>, <em>Actes Eustocchia des doctorales du r&eacute;seau Iris ayant eu lieu les 7 et 8 juillet 2016 &agrave; Montb&eacute;liard, Universit&eacute; de France-Comt&eacute;.</em> <span class="MsoHyperlink" style="color:blue"><span style="text-decoration:underline"><a href="https://ajccrem.hypotheses.org/228" style="color:blue; text-decoration:underline">https://ajccrem.hypotheses.org/228</a></span></span></span></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Citton Y. (2017). <i>M&eacute;diarchie</i>. Paris&nbsp;: Seuil. </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Davallon, J. (2020). <i>L&rsquo;exposition &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre</i> (1999). Paris&nbsp;: L&rsquo;Harmattan.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Davallon, J. et Plon &Eacute;. (2013). &laquo;&nbsp;Le m&eacute;dia exposition&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Culture &amp; Mus&eacute;es</em> [En ligne], Hors-s&eacute;rie, mis en ligne le 19 juin 2018, consult&eacute; le 10 f&eacute;vrier 2023. URL&nbsp;: http://journals.openedition.org/culturemusees/695&nbsp;; DOI&nbsp;: https://doi.org/10.4000/culturemusees.695</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Deleuze, G. &amp; Guattari, F.<span style="letter-spacing:-.15pt"> (2005). </span><i>Qu&rsquo;est-ce que la philosophie ? </i>(1991)<i>. </i>Paris : <span style="text-transform:uppercase">&eacute;</span>dition de Minuit. </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Descola, P. &amp; Inglod, T. (2019). <i>&Ecirc;tre au monde. Quelle exp&eacute;rience commune&nbsp;?</i> (2014) Lyon&nbsp;: PUL.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Desmet</span><strong> N.</strong><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">, &laquo;&nbsp;W.J.T. Mitchell, <em>Iconologie&nbsp;: image, texte, id&eacute;ologie</em> &nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Marges</em>, 09&nbsp;|&nbsp;2009, 172-172.<i> https://journals.openedition.org/marges/556</i></span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Eco, U. (1985). <i>Lector in fabula</i> (1979). Paris&nbsp;: Grasset.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Eco, U. (1992), <i>Les limites de l&rsquo;interpr&eacute;tation</i>, (1990). Paris&nbsp;: Grasset &amp; Fasquelle.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Glicenstein, J. (2009). <i>L&rsquo;art&nbsp;: une histoire d&#39;expositions</i>. Paris&nbsp;: PUF.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Glicenstein, J. (2013). <i>L&rsquo;Art contemporain entre les lignes. Textes et sous-textes de m&eacute;diation</i>.<br /> Paris&nbsp;: PUF. </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Gosselin, P. et Le Coguiec, &Eacute;. (dir.) (2006). <i>La recherche cr&eacute;ation Pour une compr&eacute;hension de la recherche en pratique artistique</i>. Montr&eacute;al&nbsp;: PUQ.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Jullier, L. (2018). &laquo;&nbsp;M&eacute;dium ou m&eacute;dia ? Film ou cin&eacute;ma ?&nbsp;&raquo;. <i>Cin&eacute;mas</i>, 29(1), 13&ndash;31.<br /> <span class="MsoHyperlink" style="color:blue"><span style="text-decoration:underline"><a href="https://doi.org/10.7202/1071096ar" style="color:blue; text-decoration:underline">https://doi.org/10.7202/1071096ar</a></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:11.0pt">Genette G. (2010), <i>L&rsquo;&oelig;uvre de l&rsquo;art </i>(1997). Deuxi&egrave;me partie&nbsp;: La relation esth&eacute;tique. Paris&nbsp;: Seuil.</span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Galligo, I. et Stiegler B. (2015), <strong>Argumentaire du s&eacute;minaire &laquo;&nbsp;Mus&eacute;ographie et attention. Vers un art de l&rsquo;ambiance&nbsp;&raquo;, </strong><span class="MsoHyperlink" style="color:blue"><span style="text-decoration:underline"><a href="https://www.iri.centrepompidou.fr/non-classe/museographie-et-attention-vers-un-art-de-lambiance/#_ftn9" style="color:blue; text-decoration:underline">https://www.iri.centrepompidou.fr/non-classe/museographie-et-attention-vers-un-art-de-lambiance/#_ftn9</a></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Krajewski, P. (2018). &laquo;&nbsp;Un m&eacute;dium, des m&eacute;dia&nbsp;?&nbsp;&raquo;. In Krajewski P. (dir) <i>Art, m&eacute;dium, m&eacute;dia</i>. Paris&nbsp;: L&rsquo;Harmattan, pp. 7-22.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Latour B., &laquo; Media et modes d&rsquo;existence &raquo;, <i>INA Global</i>, n&deg; 2, juin 2014.</span></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Lessing, G. E., (2011). <i>Laocoon ou Des fronti&egrave;res respectives de la po&eacute;sie et de la peinture</i> (1766-1768). Paris&nbsp;: Klincksieck.</span></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Marin, L. (1992), <i>Lectures traversi&egrave;res</i>. (Recueil de textes de 1976-1990).<i> </i>Paris&nbsp;: Albin Michel</span></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Marin, L. (2005).<i> &Eacute;tudes s&eacute;miologiques&nbsp;: &Eacute;critures, peintures</i></span></span><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"> (1971). Paris&nbsp;: Klincksieck.</span></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Mitchell, W. J. T. (2014). <i>Que veulent les images&nbsp;?Une critique de la culture visuelle</i> (2005). Dijon : Les Presses du R&eacute;el</span></span></span></span></p> <p class="MsoBodyText" style="text-indent:-14.2pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Mitchell, W. J. T. (2018). <i>Iconologie. Image, texte, id&eacute;ologie. </i>(1986). Paris&nbsp;: Les Prairies ordinaires.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Mondzain, M.-J. (2017). <i>Confiscation des mots, des images et du temps</i>. Paris&nbsp;: Les liens qui lib&egrave;rent.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Ruby, C. (2021), &laquo;&nbsp;Louis Marin, penseur du contemporain dans l&#39;art.&nbsp;&raquo;, Nonfiction.fr <span class="MsoHyperlink" style="color:blue"><span style="text-decoration:underline">https://www.nonfiction.fr/article-10926-louis-marin-penseur-du-contemporain-dans-lart.htm</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Suzanne, G. (2022). <i>Esth&eacute;tique de la m&eacute;diation</i>. Aix-en-Provence&nbsp;: PUP.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Todorov, T. (1991). <i>La conqu&ecirc;te de l&rsquo;Am&eacute;rique. La question de l&rsquo;autre </i>(1982). Paris : Points.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:-14.2pt; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p class="LO-normal" style="text-align:justify; text-indent:35.4pt">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;,sans-serif">[1]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:9.0pt"> Nous tenons &agrave; adresser nos vifs remerciements &agrave; Emmanuel Latreille, alors directeur du FRAC-OM, pour sa g&eacute;n&eacute;rosit&eacute;, son expertise et sa collaboration aux choix et &agrave; la mise en espace de l&rsquo;exposition Folio.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;,sans-serif">[2]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:9.0pt"> Dans l&rsquo;ouvrage de Mitchell<i> Que veulent les images&nbsp;?</i>, &laquo;&nbsp;piction&nbsp;&raquo; est la traduction donn&eacute;e au terme &laquo;&nbsp;picture&nbsp;&raquo; afin d&rsquo;&eacute;carter l&rsquo;ambigu&iuml;t&eacute; en fran&ccedil;ais du mot image.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;,sans-serif">[3]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:9.0pt"> Comme il est un &laquo;&nbsp;lecteur mod&egrave;le&nbsp;&raquo;. Cf. Umberto Eco, <em><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;,sans-serif">Lector in fabula, 1979.</span></em></span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:9.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:9.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;,sans-serif">[4]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:9.0pt"> Les choix des &oelig;uvres affectent la sc&eacute;nographie ou l&rsquo;accrochage. Dans le cadre id&eacute;al de moyens cons&eacute;quents, le concepteur de l&rsquo;exposition peut r&eacute;aliser la disposition des objets en toute libert&eacute;, nous avions des contraintes, notamment l&rsquo;architecture de la salle, des avantages, notamment la collaboration avec notre partenaire le FRAC. En effet la participation du directeur du FRAC, Emmanuel Latreille &agrave; l&rsquo;accrochage nous a permis d&rsquo;ajuster parfois le choix des &oelig;uvres au lieu. Ce qui nous a permis de proposer cette mise en &oelig;uvre visuelle, tout en conservant le texte, le discours vis&eacute;.</span></span></span></span></p> </div> </div>