<p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:right"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt">Laureano L&oacute;pez Martinez, LLACS - </span><span style="font-size:12.0pt">EA 4582, Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry (Montpellier)</span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><strong><span style="font-size:12.0pt">Introduction</span></strong></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt">Le but de cette recherche est d&rsquo;inscrire le pacifisme du d&eacute;but du XVI<sup>e </sup>si&egrave;cle dans l&rsquo;histoire des id&eacute;es modernes. Nous allons le pr&eacute;senter par rapport aux configurations du pouvoir, aux institutions politiques et aux princes et, d&rsquo;autre part, analyser ce pacifisme &eacute;rasmien selon ses enjeux et ambigu&iuml;t&eacute;s, afin d&rsquo;en rep&eacute;rer l&rsquo;&eacute;mergence chez Alfonso de Vald&eacute;s et chez &Eacute;rasme. Il n&rsquo;est certainement pas possible d&rsquo;exposer les limites du pacifisme &agrave; l&rsquo;&acirc;ge moderne sans aborder en m&ecirc;me temps les rapports de ce qu&rsquo;il est convenu d&rsquo;appeler <span style="background-color:white">&laquo;</span> le discours de la modernit&eacute; <span style="background-color:white">&raquo; <a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[1]</span></span></a><strong>, </strong>dans la mesure o&ugrave; c&rsquo;est pr&eacute;cis&eacute;ment dans ces rapports discursifs que le pacifisme nous r&eacute;v&egrave;le ses limites</span>. Cette pr&eacute;cision nous semble inestimable pour appr&eacute;hender le lien entre pouvoir et paix. Or, mouvement&eacute;es et marqu&eacute;es par des controverses majeures pour l&rsquo;histoire de l&rsquo;Occident, les premi&egrave;res ann&eacute;es du XVI<sup>e</sup> si&egrave;cle sont capitales pour la critique des mouvements h&eacute;g&eacute;moniques. Nous voudrions ainsi mettre en exergue la querelle portant sur la nature du pouvoir et de la paix au sein de l&rsquo;<em>&eacute;pist&egrave;m&eacute;</em> moderne. Comme nous allons ensuite le d&eacute;montrer, la question des limites du pacifisme moderne ne trouve pas de r&eacute;ponse satisfaisante en dehors de l&rsquo;exercice de l&rsquo;autorit&eacute;. En ce sens, s&rsquo;interroger sur la nature du gouvernement ou sur la n&eacute;cessit&eacute; de la limitation de son exercice est capital<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span style="font-size:12.0pt">[2]</span></a><s>.</s> Bataillon<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><span style="font-size:12.0pt">[3]</span></a>, Margolin<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><span style="font-size:12.0pt">[4]</span></a> et Mesnard<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><span style="font-size:12.0pt">[5]</span></a> ont soutenu que l&rsquo;&eacute;rasmisme de filiation politique, comme le pacifisme d&rsquo;ailleurs, accompagne l&rsquo;essor des id&eacute;es modernes &agrave; l&rsquo;aube du XVI<sup>e</sup> si&egrave;cle. L&rsquo;&eacute;rasmisme appara&icirc;tra comme dissidence, alternative politique, ou h&eacute;t&eacute;rodoxie religieuse &agrave; une &eacute;poque de crise. Les deux processus de longue dur&eacute;e qui vont donc encadrer et voir appara&icirc;tre ce ph&eacute;nom&egrave;ne sont l&rsquo;&eacute;mergence des &eacute;tats nation et la d&eacute;mythification du cosmos<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><span style="font-size:12.0pt">[6]</span></a>. C&rsquo;est en fait dans cette d&eacute;r&eacute;glementation de l&rsquo;ordre spirituel et temporel propre &agrave; la premi&egrave;re moiti&eacute; du XVI<sup>e</sup> si&egrave;cle que le message pacifiste trouve un &eacute;cho particulier. Par l&rsquo;interm&eacute;diaire de la dissidence &eacute;rasmienne, nous d&eacute;couvrons ce message &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur du d&eacute;bat sur la <em>caritas</em> et sur <em>l&rsquo;ascesis</em>. Or, notre analyse nous conduit vers une histoire des formes &eacute;rig&eacute;es par le pouvoir, par la foi et par le libre examen, donc vers une histoire des institutions modernes o&ugrave; s&rsquo;applique le c&eacute;l&egrave;bre adage de V&eacute;g&egrave;ce, <em>si vis pacem, para bellum</em>. Avant d&rsquo;analyser la paix chez &Eacute;rasme et Vald&eacute;s, j&rsquo;aborderai la nature du discours moderne. Ensuite j&rsquo;exposerai bri&egrave;vement l&rsquo;&eacute;laboration de l&rsquo;id&eacute;ologie politique de Charles-Quint. Pour conclure, j&rsquo;analyserai l&rsquo;art de gouverner selon Vald&eacute;s &agrave; l&rsquo;aune du pacifisme. </span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><strong><span style="font-size:12.0pt">1. Qu&rsquo;est-ce que le &laquo; discours moderne &raquo; ?</span></strong></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt">Comme disait Luis Vives, l&rsquo;histoire doit &ecirc;tre abord&eacute;e en d&eacute;tail et en profondeur<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title=""><span style="font-size:12.0pt">[7]</span></a>. Mais si dans cette r&eacute;flexion, l&rsquo;humaniste de Valence privil&eacute;gie le jugement de l&rsquo;homme pour interpr&eacute;ter l&rsquo;histoire en tant qu&rsquo;exp&eacute;rience du r&eacute;el, &agrave; notre avis, l&rsquo;aborder en d&eacute;tail et en profondeur r&eacute;v&egrave;le n&eacute;anmoins ce &laquo;&nbsp;bocal&nbsp;&raquo; - selon l&rsquo;expression de Paul Veyne - dans lequel existent les &laquo;&nbsp;&eacute;nonc&eacute;s&nbsp;&raquo;. Cet historien disait d&rsquo;ailleurs&nbsp;: <span style="background-color:white">&laquo;<strong>&nbsp;</strong></span>nous pensons dans les fronti&egrave;res du discours du moment<span style="background-color:white">.</span>&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo; <a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[8]</span></span></a>. Ce qui peut &ecirc;tre dit, &eacute;crit ou pens&eacute; &agrave; une &eacute;poque est en fait pens&eacute;, &eacute;crit ou dit dans (et selon) le discours du moment. Tout ce qui reste en dehors de ce bocal strictement historique n&rsquo;existe pas pour l&rsquo;historien. Cela veut &eacute;galement dire que se placer en face d&rsquo;une &eacute;poque - dans notre cas, c&rsquo;est le XVI<sup>e</sup> si&egrave;cle - implique de faire face &agrave; ce bocal que d&eacute;sormais nous appelons discours<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[9]</span></span></a>. Poser la question du pacifisme moderne r&eacute;v&egrave;le imm&eacute;diatement la n&eacute;cessit&eacute; de placer les rapports discursifs d&rsquo;une &eacute;poque, seule fa&ccedil;on de d&eacute;voiler son sens, et seul recours pour conna&icirc;tre le r&ocirc;le pr&eacute;cis de cet engagement pour la paix. C&rsquo;est-&agrave;-dire que le &laquo; discours &raquo; d&eacute;finit &laquo; un espace limit&eacute; de communication &raquo; <a href="#_ftn10" name="_ftnref10" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[10]</span></span></a>, de sorte que tout ce qui est dit ou &eacute;crit ou qui pourrait n&rsquo;&ecirc;tre ni &eacute;crit ni dit fait &eacute;galement partie d&rsquo;une m&ecirc;me &laquo;&nbsp;formation discursive&nbsp;&raquo; <a href="#_ftn11" name="_ftnref11" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[11]</span></span></a>. Les formations discursives sont en fait comme les couches pour l&rsquo;arch&eacute;ologue. Elles sont d&eacute;terminantes pour interpr&eacute;ter l&rsquo;Histoire comme &laquo;&nbsp;Archive&nbsp;&raquo;&nbsp;<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[12]</span></span></a>, celle-ci entendue dans le sens d&rsquo;une disposition concr&egrave;te des discours &agrave; un moment donn&eacute;, disposition qui ne s&rsquo;entend d&rsquo;ailleurs que par rapport &agrave; elle-m&ecirc;me. &Agrave; la lumi&egrave;re de cela, le passage &agrave; l&rsquo;&acirc;ge moderne manifeste son caract&egrave;re d&eacute;r&eacute;gl&eacute;, voire m&ecirc;me r&eacute;volutionnaire. &Agrave; la crise du gouvernement politique contest&eacute;e d&rsquo;embl&eacute;e par l&rsquo;&eacute;mergence de l&rsquo;entreprise des Habsbourgs s&rsquo;ajoute ensuite la crise religieuse. Ce mouvement difficilement dialectique entre catholiques et protestants d&eacute;voile un rapport mat&eacute;rialiste &agrave; la religion et d&eacute;bouche sur la critique du r&eacute;gime. Cette crise de gouvernement est aussi une crise de repr&eacute;sentation, car elle manifeste l&rsquo;absence de mod&egrave;le. Le mod&egrave;le politique de l&rsquo;Europe chr&eacute;tienne entre en crise dans la mesure o&ugrave; son mod&egrave;le religieux se trouve &eacute;galement mis en cause. &Agrave; cette r&eacute;volution profonde du mod&egrave;le de repr&eacute;sentation s&rsquo;ajoute un nouveau ph&eacute;nom&egrave;ne, l&rsquo;apparition de l&rsquo;humanisme politique entrevu comme dissidence, laquelle s&rsquo;inscrit dans les deux processus de longue dur&eacute;e entam&eacute;s au cours du XVI<sup>e</sup> si&egrave;cle&nbsp;: la R&eacute;forme et la naissance des &Eacute;tats nation. Le XVI<sup>e</sup> si&egrave;cle se caract&eacute;rise ainsi par une crise dans l&rsquo;art de gouverner. Premi&egrave;rement, dans la question du gouvernement des hommes, qui rel&egrave;ve de la politique, cette crise montre l&rsquo;apport de Charles-Quint dans la construction de l&rsquo;Europe moderne<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[13]</span></span></a>. Deuxi&egrave;mement, elle pose la question de la conduite des &acirc;mes, ce qui rel&egrave;ve de la religion, puisqu&rsquo;elle r&eacute;v&egrave;le l&rsquo;importance de Luther dans la scission de la Chr&eacute;tient&eacute;<a href="#_ftn14" name="_ftnref14" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[14]</span></span></a>. Et troisi&egrave;mement, elle a un impact sur les plus jeunes, ce qui int&eacute;resse la question p&eacute;dagogique au sein de l&rsquo;humanisme, puisqu&rsquo;elle met en lumi&egrave;re les figures de Luis Vives et d&rsquo;&Eacute;rasme dans l&rsquo;&eacute;ducation critique en Occident<a href="#_ftn15" name="_ftnref15" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[15]</span></span></a>. En ce sens, Charles-Quint, Luther et surtout &Eacute;rasme, ensuite un certain Alfonso de Vald&eacute;s, ne r&eacute;pondent pas &agrave; la question sur le gouvernement, mais plut&ocirc;t &agrave; celle sur comment ne pas &ecirc;tre gouvern&eacute;s<a href="#_ftn16" name="_ftnref16" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[16]</span></span></a>. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">Se poser la question &laquo;&nbsp;qu&rsquo;est-ce que le pacifisme au XVI<sup>e</sup> si&egrave;cle&nbsp;&raquo; signifie donc entendre le discours sur la paix dans son rapport aux autres discours composant la &laquo;&nbsp;formation historique&nbsp;&raquo; propre au XVI<sup>e </sup>si&egrave;cle. Or, ce pacifisme est caract&eacute;ris&eacute; par une sensibilit&eacute;, un courant ou une disposition de la pens&eacute;e politique plut&ocirc;t influente, pr&eacute;sente dans certains cercles h&eacute;t&eacute;rodoxes et curieusement tr&egrave;s active parmi leurs membres. Pour Mesnard, penseur chr&eacute;tien, ce pacifisme propre &agrave; l&rsquo;&acirc;ge moderne joue un r&ocirc;le dans le d&eacute;ploiement de la pens&eacute;e politique et a un caract&egrave;re tr&egrave;s personnel chez &Eacute;rasme, qui aurait not&eacute;, comme personne avant lui, la gravit&eacute; de son si&egrave;cle<a href="#_ftn17" name="_ftnref17" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[17]</span></span></a>. Selon Mesnard <em>l&rsquo;&eacute;pist&eacute;m&egrave;</em> propre au XVI<sup>e</sup> est pr&eacute;sent chez &Eacute;rasme sous trois aspects&nbsp;: premi&egrave;rement, dans <em>L&rsquo;&eacute;loge de la folie</em> de 1516 et dans le d&eacute;bat que ce texte amorce<a href="#_ftn18" name="_ftnref18" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[18]</span></span></a>&nbsp;; deuxi&egrave;mement, dans <em>Le libre arbitre</em> de 1524, qui attaque ouvertement Luther pour des raisons &eacute;videntes<a href="#_ftn19" name="_ftnref19" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[19]</span></span></a>&nbsp;; troisi&egrave;mement, dans <em>Le cic&eacute;ronien </em>de 1528, t&eacute;moignage incontournable d&rsquo;une pol&eacute;mique sur le discours en tant que discours, puisqu&rsquo;il aborde le d&eacute;bat sur la rh&eacute;torique classique et l&rsquo;ad&eacute;quation du langage &agrave; la r&eacute;alit&eacute;<a href="#_ftn20" name="_ftnref20" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[20]</span></span></a>. D&rsquo;apr&egrave;s la description du d&eacute;bat moderne faite par Mesnard, le pacifisme s&rsquo;entend autrement<a href="#_ftn21" name="_ftnref21" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[21]</span></span></a>. Ce dernier serait le rassemblement de tous ces &eacute;nonc&eacute;s sur la paix cohabitant dans le programme du si&egrave;cle. C&rsquo;est-&agrave;-dire que le pacifisme se r&eacute;duit finalement &agrave; une formation discursive face &agrave; d&rsquo;autres r&eacute;alit&eacute;s historiques. Ainsi, la question de la paix &agrave; l&rsquo;&acirc;ge moderne ne se trouve pas isol&eacute;e des questions relatives &agrave; la foi, &agrave; la structure de l&rsquo;&Eacute;glise catholique, &agrave; la rh&eacute;torique ou &agrave; la nature de l&rsquo;homme et du pouvoir.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <h1 style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:20pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a name="_30j0zll"></a><strong><span style="font-size:12.0pt">2. &Eacute;rasme, l&rsquo;&eacute;rasmisme et la paix</span></strong></span></span></span></h1> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">&Eacute;rasme inaugure une nouvelle mani&egrave;re d&rsquo;envisager la modernit&eacute;. Inspir&eacute; par un premier humanisme et par la <em>devotio moderna</em>, il adopte des postures proches des humanistes italiens, mais avec des nuances gr&acirc;ce auxquelles sa doctrine marquera l&rsquo;histoire spirituelle de l&rsquo;Occident. Le prince des humanistes approfondira la red&eacute;couverte de la m&eacute;taphysique et de la sagesse antique pour revendiquer l&rsquo;ir&eacute;nisme comme nouvelle voie face &agrave; la politique religieuse et &agrave; la rh&eacute;torique classique. Ce courant a une port&eacute;e sp&eacute;cifique au sein du discours moderne, car il est fond&eacute; &eacute;galement sur le pacifisme et trace l&rsquo;esquisse d&rsquo;un nouveau portrait de l&rsquo;Europe. Depuis l&rsquo;&eacute;tude, ancienne mais classique, de Constantinescu-Bagdat<a href="#_ftn22" name="_ftnref22" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[22]</span></span></a> de 1924, le pacifisme d&rsquo;&Eacute;rasme a fait l&rsquo;objet de plusieurs travaux, comme celui propos&eacute; en 1953 par Y. R&eacute;my et R. Dunil-Marquebreucq dans leur introduction &agrave; leur traduction fran&ccedil;aise du <em>Dulce bellum inexpertis<a href="#_ftn23" name="_ftnref23" title=""><strong><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[23]</span></span></strong></a></em>, ou celui du Professeur Roland H. Bainton<a href="#_ftn24" name="_ftnref24" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[24]</span></span></a>, ainsi que celui, plus r&eacute;cent, de 1973, de Jean-Claude Margolin<a href="#_ftn25" name="_ftnref25" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[25]</span></span></a>. Dans cette derni&egrave;re &eacute;tude, nous pouvons appr&eacute;cier toute une chronologie du pacifisme chez &Eacute;rasme. Elle expliquerait l&rsquo;histoire politique de l&rsquo;Europe<a href="#_ftn26" name="_ftnref26" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[26]</span></span></a>. Cette histoire d&eacute;bute en 1504, ann&eacute;e de parution &agrave; Anvers du <em>Pan&eacute;gyrique de Philippe le Beau</em>, pour se terminer en 1530, ann&eacute;e de celle, &agrave; B&acirc;le, de la <em>Consultatio de bello turcis inferendo</em>. Nous allons n&eacute;anmoins aborder la guerre et la paix dans le <em>Dulce Bellum</em> et dans la <em>Querela pacis<u>,</u></em> deux textes o&ugrave; le pacifisme se trouve confront&eacute; &agrave; ses propres limites, en tant que doctrine utopiste sur la paix, mais aussi en tant qu&rsquo;enjeu politique majeur<a href="#_ftn27" name="_ftnref27" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[27]</span></span></a>. Puisque l&rsquo;&eacute;rasmisme se trouve &agrave; la source du pacifisme utopique au XVI<sup>e </sup>si&egrave;cle, le <em>Dulce bellum</em> de 1515 et la <em>Querela pacis</em> de 1517 inscrivent la construction de l&rsquo;empire de Charles-Quint dans la dur&eacute;e. En fait, on pourrait dire que le pacifisme utopique se caract&eacute;rise par la revendication d&rsquo;une paix, d&rsquo;autant plus utopique qu&rsquo;elle manifeste un &eacute;tat de concorde inassimilable alors, fonci&egrave;rement chr&eacute;tien, et impossible &agrave; atteindre &agrave; cause des conflits entre princes<a href="#_ftn28" name="_ftnref28" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[28]</span></span></a>. Si le pacifisme ainsi entendu est &eacute;troitement li&eacute; &agrave; <em>l&rsquo;Utopie</em> de More de 1516<a href="#_ftn29" name="_ftnref29" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[29]</span></span></a> et &agrave; <em>l&rsquo;&Eacute;loge de la folie</em> d&rsquo;Erasme de 1511<a href="#_ftn30" name="_ftnref30" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[30]</span></span></a>, il se distancie &agrave; la fois du <em>Prince</em> de Machiavel, qui date de 1513<a href="#_ftn31" name="_ftnref31" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[31]</span></span></a>, et des &eacute;crits politiques de Guichardin, dont le <em>Discorso di Logrogno<a href="#_ftn32" name="_ftnref32" title=""><strong><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[32]</span></span></strong></a></em>, connu comme le <em>Diario del viaggio in Spagna,</em> date de 1511. Selon Renaudet le courant pacifiste est l&rsquo;un des signes d&rsquo;identit&eacute; de l&rsquo;humanisme h&eacute;t&eacute;rodoxe. Dans deux de ses textes, &Eacute;rasme esquisse l&rsquo;&eacute;conomie politique de l&rsquo;humanisme, qui consiste en un programme d&rsquo;action vis-&agrave;-vis de la r&eacute;alit&eacute; chr&eacute;tienne<a href="#_ftn33" name="_ftnref33" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[33]</span></span></a>. Or, l&rsquo;&eacute;rasmisme v&eacute;hicule apparemment une volont&eacute; de corriger ou de r&eacute;former les institutions, les lois, et l&rsquo;&eacute;conomie, ce que le machiav&eacute;lisme ne fait pas. Aux aspirations &agrave; la r&eacute;forme d&rsquo;&Eacute;rasme, l&rsquo;h&eacute;t&eacute;rodoxie ajoutera ensuite un ambitieux programme politique, social et religieux fond&eacute; sur l&rsquo;<em>ascesis</em>, la <em>charitas</em> et la <em>pietas</em>, dont le pacifisme sera un des embl&egrave;mes. Maravall a tent&eacute;<a href="#_ftn34" name="_ftnref34" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[34]</span></span></a>, de son c&ocirc;t&eacute;, de revendiquer dans deux de ses ouvrages la pens&eacute;e d&rsquo;Antonio de Guevara au sein du courant utopiste. Mais en dehors de cet utopisme, le pacifisme guevarien para&icirc;t &ecirc;tre loin de celui d&rsquo;&Eacute;rasme. Sans beaucoup de succ&egrave;s, Maravall cite le <em>Marco Aurelio<a href="#_ftn35" name="_ftnref35" title=""><strong><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[35]</span></span></strong></a></em>, le <em>Relox<a href="#_ftn36" name="_ftnref36" title=""><strong><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[36]</span></span></strong></a></em>, et le <em>Menosprecio de corte y alabanza de aldea<a href="#_ftn37" name="_ftnref37" title=""><strong><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[37]</span></span></strong></a></em>, lesquels sont en fait des textes qui s&rsquo;inscrivent pleinement dans la tradition chr&eacute;tienne espagnole. L&rsquo;historien espagnol associe &eacute;galement l&rsquo;essor de l&rsquo;utopisme en Espagne &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre de Guevara et aux deux dialogues d&rsquo;Alfonso de Vald&eacute;s, le <em>di&aacute;logo de las cosas ocurridas en Roma<a href="#_ftn38" name="_ftnref38" title=""><strong><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[38]</span></span></strong></a></em> et le <em>Mercurio y Caron<a href="#_ftn39" name="_ftnref39" title=""><strong><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[39]</span></span></strong></a></em>. Pour Maravall, les &oelig;uvres les plus remarquables de l&rsquo;humanisme espagnol et de l&rsquo;humanisme utopique sont au m&ecirc;me niveau que les &oelig;uvres pacifistes de More et d&rsquo;&Eacute;rasme<a href="#_ftn40" name="_ftnref40" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[40]</span></span></a></span></span><span style="font-size:12.0pt">.</span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <h2 style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a name="_1fob9te"></a><strong><span style="font-size:12.0pt">2.1. <em>Dulce bellum inexpertis</em>, 1515<a href="#_ftn41" name="_ftnref41" title=""><strong><span style="font-size:12.0pt">[41]</span></strong></a></span></strong></span></span></span></h2> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">Le <em>Bellum</em>, le <em>Scarbeus</em> et les <em>Sil&egrave;nes d&rsquo;Alcibiades</em> forment un triptyque critique et audacieux dans l&rsquo;&eacute;dition des <em>Adagiorum chiliades</em> d&rsquo;Erasme, publi&eacute;s chez Frobben &agrave; B&acirc;le. Ils constituent <em>The utopian editions</em>, selon l&rsquo;heureuse formule de Margaret Mann<a href="#_ftn42" name="_ftnref42" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[42]</span></span></a>&nbsp;: la <em>Moriae encomium </em>de 1511, les <em>Adagiorum chiliades</em> de 1515 et le chef d&rsquo;&oelig;uvre du penseur d&rsquo;Oxford, l&rsquo;<em>Utopia</em> de 1516<a href="#_ftn43" name="_ftnref43" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[43]</span></span></a>. </span></span><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">La guerre est douce pour ceux qui ne l&rsquo;ont pas faite&nbsp;</span></span><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white">&raquo;&nbsp;: </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">ce titre m&ecirc;me montre &agrave; quel point ce texte, dans lequel son auteur s&rsquo;oppose &agrave; la guerre, est &agrave; contre-courant. &Eacute;rasme s&rsquo;oppose &agrave; ces th&eacute;ologiens qui soutiennent que pour atteindre la paix, il faut d&rsquo;abord faire la guerre. &laquo;&nbsp;Que la guerre est douce pour ceux qui ne l&rsquo;ont pas faite&nbsp;</span></span><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white">&raquo; </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">ou &laquo;&nbsp;pour ceux qui ne savent pas ce que c&rsquo;est&nbsp;</span></span><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white">&raquo;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white"> est en fait un adage de V&eacute;g&egrave;ce qui, au chapitre XIV du troisi&egrave;me livre de <em>L&rsquo;art de la guerre</em>, recueille la phrase du po&egrave;te lyrique Pindare : &laquo;&nbsp;Ne te fie pas trop au jeune soldat qui d&eacute;sire se battre, car le combat est doux pour ceux qui ne savent pas ce que c&rsquo;est&nbsp;</span></span><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white">&raquo; <a href="#_ftn44" name="_ftnref44" title=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white">[44]</span></span></a>. </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">Ainsi, le <em>Dulce bellum inexpertis </em>revient sur les pas de V&eacute;g&egrave;ce pour arriver &agrave; Pindare et ensuite confirmer que &laquo;&nbsp;la guerre est horrible pour ceux qui l&rsquo;ont faite&nbsp;; pour tous ceux qui ont combattu, la guerre est horrible et pernicieuse&nbsp;</span></span><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white">&raquo; <a href="#_ftn45" name="_ftnref45" title=""><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white">[45]</span></span></a>.&nbsp; </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">Autrement dit, rien n&rsquo;est plus impie, plus calamiteux, plus largement pernicieux, plus obstin&eacute;ment tenace, plus affreux, plus indigne pour un homme chr&eacute;tien que la guerre. Ce texte s&rsquo;articule donc autour de la figure de l&rsquo;homme libre, le chr&eacute;tien ou l&rsquo;homme de paix, afin de d&eacute;peindre la guerre comme une atrocit&eacute; tout &agrave; fait contraire &agrave; l&rsquo;ordre divin. La guerre appara&icirc;t comme cette fureur commune et d&eacute;charn&eacute;e. Ce texte se conclut sur la question suivante&nbsp;: &laquo;&nbsp;Pourquoi parler du bouleversement moral, alors que personne n&rsquo;ignore que c&rsquo;est de la guerre que sort la d&eacute;moralisation g&eacute;n&eacute;rale de la vie&nbsp;?&nbsp;&raquo; <a href="#_ftn46" name="_ftnref46" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[46]</span></span></a>. &Eacute;rasme fustige, par cons&eacute;quent, ce qui est funeste, la violence interpr&eacute;t&eacute;e, bien s&ucirc;r, comme une d&eacute;cadence de la moralit&eacute; qui d&eacute;passerait toutes les limites du discours chr&eacute;tien sur la vie et la foi. La guerre pose la violence comme transgression et l&rsquo;oppose &agrave; toutes les valeurs chr&eacute;tiennes. Pour &Eacute;rasme, il va de soi que la mesure de l&rsquo;homme se trouve dans l&rsquo;image de dieu, de la m&ecirc;me mani&egrave;re que la juste mesure est repr&eacute;sent&eacute;e par la morale chr&eacute;tienne. Or, la guerre engendre la guerre. Le Prince des humanistes conclut ainsi&nbsp;: &laquo;&nbsp;Des chr&eacute;tiens font la guerre contre des chr&eacute;tiens. Aveuglement de l&rsquo;esprit humain&nbsp;: personne ne s&rsquo;en &eacute;tonne, personne ne s&rsquo;en indigne&nbsp;!</span></span>&nbsp;<span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">&raquo;<a href="#_ftn47" name="_ftnref47" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[47]</span></span></a>. En revanche la revendication moderne de la paix passe par le filtre chr&eacute;tien de l&rsquo;innocence, de la charit&eacute; et de la patience. Le <em>Dulce bellum</em> se termine par une exhortation de l&rsquo;humaniste hollandais adress&eacute;e au pape L&eacute;on X pour l&rsquo;inviter &agrave; pr&ocirc;ner la paix. Ce trait&eacute; de 1515 ne nous int&eacute;resse pas seulement parce qu&rsquo;il repr&eacute;sente la philosophie pacifiste d&rsquo;&Eacute;rasme dans la conjoncture europ&eacute;enne, mais surtout du fait qu&rsquo;il aborde moralement le conflit, garde toujours en m&eacute;moire la pens&eacute;e de Thomas More dans <em>l&rsquo;Utopie</em> et s&rsquo;inscrit dans la continuit&eacute; de celle formul&eacute;e dans <em>l&rsquo;&eacute;loge de la folie </em>de 1511<a href="#_ftn48" name="_ftnref48" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[48]</span></span></a>. </span></span></span></span></span></p> <h2 style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a name="_el5wssm3rcz3"></a></span></span></span></h2> <h2 style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a name="_3znysh7"></a><strong><span style="font-size:12.0pt">2.2. <em>La Querela Pacis </em>de 1517</span></strong></span></span></span></h2> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">Comme le <em>Dulce bellum</em>, la <em>Querelle</em> consid&egrave;re la guerre comme le pire des maux possibles pouvant exister sur le sol chr&eacute;tien. Mais dans ce plaidoyer o&ugrave; la voie de la Paix prend la parole, &Eacute;rasme envisage la possibilit&eacute; d&rsquo;une guerre juste, bien qu&rsquo;il conclue que toute guerre soit injuste. Pour des raisons exclusivement conjoncturelles, &Eacute;rasme accepte la guerre contre le Turc, v&eacute;ritable menace &agrave; l&rsquo;&eacute;poque, seulement en vertu de son caract&egrave;re d&eacute;fensif, et la sachant n&eacute;anmoins injuste aux yeux de l&rsquo;&Eacute;vangile. Il reconna&icirc;t donc le droit de se d&eacute;fendre. Mais il refuse cependant la croisade, qui mobilise les volont&eacute;s chr&eacute;tiennes contre l&rsquo;infid&egrave;le&nbsp;: <em>mihi sane ne hoc quidemadeo probandum videtur quod subinde bellum molimur in turcas<a href="#_ftn49" name="_ftnref49" title=""><strong><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[49]</span></span></strong></a></em>. &Eacute;rasme traitera, en effet, le m&ecirc;me sujet de la guerre contre les turcs quelques ann&eacute;es plus tard, en 1530, dans un autre texte, <em>Consultatio de bello turcis inferendo<a href="#_ftn50" name="_ftnref50" title=""><strong><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[50]</span></span></strong></a></em>. Nous connaissons sur ce point les enjeux de l&rsquo;&eacute;poque et le d&eacute;bat, aujourd&rsquo;hui c&eacute;l&egrave;bre, sur la guerre juste<a href="#_ftn51" name="_ftnref51" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[51]</span></span></a>. D&rsquo;apr&egrave;s l&rsquo;&eacute;rasmisme, la guerre est toujours injuste, mais parfois elle est l&eacute;gitime, s&rsquo;il s&rsquo;agit de se d&eacute;fendre. Comment est-il possible de concevoir la paix dans les termes d&rsquo;une pacification, par le biais de l&rsquo;imposition&nbsp;? &Eacute;rasme, en revanche, avoue le besoin de se d&eacute;fendre en m&ecirc;me temps qu&rsquo;il implore l&rsquo;unification du monde chr&eacute;tien pour affronter des querelles les plus sombres et les plus dangereuses pour la culture occidentale<a href="#_ftn52" name="_ftnref52" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[52]</span></span></a>. Or, la <em>Querela</em> ressemble au <em>dulce bellum</em> dans ces id&eacute;es. D&rsquo;apr&egrave;s le paulinisme et la doctrine du corps mystique, le lien entre la foi v&eacute;ritable et la paix est limpide&nbsp;: Dieu et la paix sont intrins&egrave;quement li&eacute;s<a href="#_ftn53" name="_ftnref53" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[53]</span></span></a>. Comme dans le <em>Bellum</em>, l&rsquo;amiti&eacute; et les larmes d&eacute;finissent ici la nature humaine. La premi&egrave;re engendre la paix gr&acirc;ce &agrave; la parole tandis que les larmes fa&ccedil;onnent la concorde par le biais de la piti&eacute;<a href="#_ftn54" name="_ftnref54" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[54]</span></span></a>. Il est int&eacute;ressant de remarquer sur ce point comment -&nbsp;malgr&eacute; cette forte volont&eacute; conciliatrice de source paulinienne selon laquelle la guerre entre chr&eacute;tiens est une guerre <em>contra naturam</em> - &Eacute;rasme d&eacute;fendra la possibilit&eacute; d&rsquo;une guerre contre les turcs&nbsp;: &laquo;</span></span><span style="font-size:12.0pt">&nbsp;si un amour mutuel ne peut les rassembler, qu&rsquo;un ennemi commun, du moins, les unisse et, puisque la v&eacute;ritable concorde est absente, poursuit-il, qu&rsquo;une coalition, bonne ou mauvaise, du moins les lie&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo; <a href="#_ftn55" name="_ftnref55" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[55]</span></span></a></span>. Une m&ecirc;me phrase de la <em>Querela</em> &eacute;voque l&rsquo;unit&eacute; de la chr&eacute;tient&eacute;, fond&eacute;e sur la volont&eacute; paulinienne de concorde, et le probl&egrave;me du gouvernement.</span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <h1 style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:20pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a name="_2et92p0"></a><strong><span style="font-size:12.0pt">3. Charles-Quint et l&rsquo;unit&eacute; de la chr&eacute;tient&eacute;</span></strong></span></span></span></h1> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt">L&rsquo;enjeu, pour interpr&eacute;ter l&rsquo;action imp&eacute;riale de Charles Quint, est de rep&eacute;rer la transition entre l&rsquo;ancien id&eacute;al de romanit&eacute;, s&rsquo;inspirant de l&rsquo;empire comme <em>dominium mundi</em>, et le nouveau, qui repose sur l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;<em>universitas christiana</em>. C&rsquo;est tout un processus historique qui commence avec l&rsquo;introduction du christianisme dans les structures de l&rsquo;empire romain<a href="#_ftn56" name="_ftnref56" title=""><span style="font-size:12.0pt">[56]</span></a>. C&rsquo;est ainsi que la <em>pax romana</em> du temps d&rsquo;Auguste devient une <em>pax christiana</em> inspir&eacute;e par la source paulinienne de la pl&eacute;nitude du temps dans laquelle le Fils de Dieu peut venir au monde. Cette conception de l&rsquo;empire comme <em>universitas christiana</em> fut ensuite r&eacute;cup&eacute;r&eacute;e &eacute;galement par Charlemagne qui imposa la primaut&eacute; du principe de Chr&eacute;tient&eacute; sur celui de romanit&eacute;. Cependant, durant le Moyen &acirc;ge, en pleine pol&eacute;mique entre l&rsquo;empire et l&rsquo;&Eacute;glise, Dante, dans son <em>De Monarchia, </em>remplace le principe de la <em>pax christiana</em> par celui de la <em>pax universalis</em>. Car la paix ne pouvait, d&rsquo;apr&egrave;s lui, &ecirc;tre une attribution du pape, ce dernier n&rsquo;&eacute;tant pas une v&eacute;ritable autorit&eacute; politique. Le pape ne pouvait donc pas d&eacute;clarer la <em>pax</em> dans la mesure o&ugrave; il ne pouvait pas d&eacute;clarer la guerre. Selon Dante, la mission du pape &eacute;tait le bonheur et la joie du Christ. Il n&rsquo;avait donc &agrave; traiter ni de la paix, ni de la guerre<a href="#_ftn57" name="_ftnref57" title=""><span style="font-size:12.0pt">[57]</span></a>. Or, en ce qui concerne la conception de l&rsquo;empire et de la paix universelle pour Charles Quint, au sein de laquelle l&rsquo;influence &eacute;rasmienne est &eacute;vidente &ndash; du moins jusqu&rsquo;au d&eacute;but des ann&eacute;es 1530 &ndash;, Vald&egrave;s et Guevara vont apporter leur contribution. En ce sens, on pourrait m&ecirc;me suivre l&rsquo;&eacute;volution de la politique espagnole moderne &agrave; travers les textes des humanistes, car ils portent sur les inqui&eacute;tudes chr&eacute;tiennes et sur les enjeux auxquels l&rsquo;empereur doit faire face. Il y a <span style="background-color:white">d&rsquo;abord, <em>l&rsquo;Institution du prince chr&eacute;tien</em> d&rsquo;&Eacute;rasme de 1516 et la pol&eacute;mique sur l&rsquo;arriv&eacute;e en Espagne, ensuite les dialogues d&rsquo;Alfonso de Vald&eacute;s de 1527 et le pillage de Rome, et finalement le <em>De concordia et discordia</em> de Luis Vives de 1529 et les n&eacute;gociations avec le pape, et encore plus tard, dans les ann&eacute;es 40, <em>De Europa heautentimorumene</em> d&rsquo;Andr&eacute;s Laguna et le dernier appel &agrave; la conciliation des peuples chr&eacute;tiens. Il nous semble qu&rsquo;il y a eu sans doute plusieurs &eacute;tapes dans ces diff&eacute;rentes th&eacute;orisations de la paix comme il y a eu &eacute;galement dans l&rsquo;histoire de l&rsquo;occident </span>une <em>pax romana</em>, une <em>pax christiana</em>, et pour ces humanistes une <em>pax universalis. </em>En d&rsquo;autres termes, du <em>Marco Aurelio </em>de Guevara au <em>Di&aacute;logo de las cosas acaecidas en Roma </em>de Vald&eacute;s, ou au <em>De Concordia</em> de Vives et au <em>De Europa</em> de Laguna, on per&ccedil;oit une &eacute;volution dans l&rsquo;id&eacute;e moderne de paix. Elle est elle-m&ecirc;me fondamentale &agrave; l&rsquo;heure d&rsquo;expliquer l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;empire, rapport divin au territoire et &agrave; la transcendance, <em>corpus</em> et unit&eacute; du Christ dans la mesure o&ugrave; l&rsquo;unit&eacute; chr&eacute;tienne ne s&rsquo;entend pas sans la paix ou la pacification<a href="#_ftn58" name="_ftnref58" title=""><span style="font-size:12.0pt">[58]</span></a>.</span></span></span></span></p> <h2 style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a name="_4c4in78l91gk"></a></span></span></span></h2> <h2 style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a name="_tyjcwt"></a><strong><span style="font-size:12.0pt">3.1. Vald&eacute;s et l&rsquo;art de gouverner</span></strong></span></span></span></h2> <h2 style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:16pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">Qu&rsquo;on le consid&egrave;re comme un utopiste r&eacute;formateur ou un mystique de la paix, </span></span><span style="font-size:12.0pt">Vald&eacute;s s&rsquo;interroge &ndash;&nbsp;et cela constitue l&rsquo;&eacute;pine dorsale de sa pens&eacute;e&nbsp;&ndash; sur l&rsquo;asc&egrave;se comme d&eacute;votion religieuse et tout ce qui la concerne. La d&eacute;fense de l&rsquo;empereur devant le pape s&rsquo;appuie sur une structure de valeurs. La critique de Vald&eacute;s s&rsquo;articule ainsi en trois points : au niveau de la foi, il interroge le catholicisme et l&rsquo;ir&eacute;nisme<a href="#_ftn59" name="_ftnref59" title=""><span style="font-size:12.0pt">[59]</span></a>&nbsp;; au niveau social, il est question du r&ocirc;le de la charit&eacute;<a href="#_ftn60" name="_ftnref60" title=""><span style="font-size:12.0pt">[60]</span></a>&nbsp;; et en dernier lieu, au niveau humain &ndash;&nbsp;ou anthropologique&nbsp;&ndash;Vald&eacute;s aborde la gr&acirc;ce, la pi&eacute;t&eacute; chr&eacute;tienne, en tant que filiation, ou reconnaissance<a href="#_ftn61" name="_ftnref61" title=""><span style="font-size:12.0pt">[61]</span></a>. En effet, ces trois fa&ccedil;ons de d&eacute;cliner l&rsquo;asc&egrave;se ou la pi&eacute;t&eacute; se sont parall&egrave;lement conjugu&eacute;es contre <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>l&rsquo;aveuglement&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo; </span>dans les lignes d&rsquo;action que Vald&eacute;s mobilise, pour ainsi dire, contre la corruption de la foi, la niaiserie et la guerre. C&rsquo;est le seuil sur lequel Vald&eacute;s amorce son discours sur l&rsquo;art de gouverner<a href="#_ftn62" name="_ftnref62" title=""><span style="font-size:12.0pt">[62]</span></a>. Premi&egrave;rement, l&rsquo;ir&eacute;nisme de Vald&eacute;s, comme celui d&rsquo;&Eacute;rasme, pr&ocirc;ne une foi int&eacute;rieure. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une forme de revendication de <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>l&rsquo;intimit&eacute;&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>, mobilis&eacute;e contre le corset de la foi, c&rsquo;est-&agrave;-dire contre l&rsquo;instrumentalisation de la foi&nbsp;; contre les reliques, les psaumes, les rituels et contre la confession en g&eacute;n&eacute;ral et sous toutes ses formes<a href="#_ftn63" name="_ftnref63" title=""><span style="font-size:12.0pt">[63]</span></a>. L&rsquo;instrumentalisation de la foi d&eacute;nonc&eacute;e par Vald&eacute;s est, selon lui, preuve de l&rsquo;aveuglement g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;, lequel est en fait au service d&rsquo;une formation discursive d&eacute;termin&eacute;e, &agrave; savoir, celle du catholicisme romain, qui aura impos&eacute; et imposerait encore son r&eacute;gime de foi comme r&eacute;gime de v&eacute;rit&eacute;<a href="#_ftn64" name="_ftnref64" title=""><span style="font-size:12.0pt">[64]</span></a>. Deuxi&egrave;mement, les dialogues interrogent sur l&rsquo;asc&egrave;se et l&rsquo;absence de v&eacute;ritable foi. Tout se passe comme si la religiosit&eacute; s&rsquo;&eacute;tait instaur&eacute;e en Europe au d&eacute;triment des vraies croyances chr&eacute;tiennes, pour combler en quelque sorte une <span style="background-color:white">&laquo; </span>absence de foi <span style="background-color:white">&raquo;</span> qui expliquerait la valeur de la bienfaisance et de la charit&eacute; pour la religion. Cela trouve n&eacute;anmoins un d&eacute;veloppement critique lorsque la foi se r&eacute;pand dans le monde selon le mot d&rsquo;ordre des &Eacute;glises et commence &agrave; r&eacute;gir les territoires, puisque les richesses des terres se trouvent en clair conflit avec la pauvret&eacute; des &acirc;mes. L&rsquo;acceptation de la pauvret&eacute; comme sacrifice et d&eacute;votion a cependant accompagn&eacute; l&rsquo;essor des institutions religieuses<a href="#_ftn65" name="_ftnref65" title=""><span style="font-size:12.0pt">[65]</span></a>. L&rsquo;assimilation de la charit&eacute; &agrave; la foi v&eacute;ritable dans l&rsquo;ordre instrumentalis&eacute; de la religion prouve en effet que l&rsquo;&Eacute;glise contribuait &agrave; l&rsquo;in&eacute;gal rapport entre les riches et les pauvres. L&rsquo;instrumentalisation de la religion implique donc la corruption de la charit&eacute;, de m&ecirc;me que l&rsquo;instrumentalisation de la pauvret&eacute; contribuerait &agrave; la corruption de la piti&eacute;. La d&eacute;votion religieuse se trouverait si bien r&eacute;duite &agrave; son expression mat&eacute;rielle que d&eacute;sormais la charit&eacute; ne repr&eacute;senterait plus un principe de foi, mais son absence<a href="#_ftn66" name="_ftnref66" title=""><span style="font-size:12.0pt">[66]</span></a>. <em>In fine</em>, la critique vald&eacute;sienne de la pi&eacute;t&eacute; est centr&eacute;e sur les affections, puisque la pi&eacute;t&eacute; &ndash;&nbsp;comme la bont&eacute; du reste&nbsp;&ndash; manifeste n&eacute;cessairement une affection d&eacute;termin&eacute;e. C&rsquo;est une filiation et une sorte de reconnaissance de l&rsquo;autre &agrave; partir de laquelle toutes les questions de la vie para&icirc;tront relatives &agrave; l&rsquo;homme. C&rsquo;est donc une pi&eacute;t&eacute; selon l&rsquo;homme. Par cons&eacute;quent, la pol&eacute;mique sur la guerre et la paix appara&icirc;t comme une question humaine<a href="#_ftn67" name="_ftnref67" title=""><span style="font-size:12.0pt">[67]</span></a>. Mais au nom de quel type de paix une guerre peut-elle &ecirc;tre juste? En ce sens Vald&eacute;s postule la concorde, c&rsquo;est-&agrave;-dire la paix comme stricte nature de l&rsquo;homme. Par ce biais, l&rsquo;immoralit&eacute; de la guerre devient une question anthropologique. Il appara&icirc;t que l&rsquo;absence de lumi&egrave;re dans le monde, la <em>stultitia </em>chez l&rsquo;homme et la <em>ceguera</em> conduisent &agrave; la guerre&nbsp;: rien donc n&rsquo;est moins &eacute;tonnant qu&rsquo;une d&eacute;fense de la paix, ou de la guerre juste, fond&eacute;e sur la revendication de l&rsquo;<em>inteligentia</em> et de la sagesse, autrement dit inscrite par des mots dans le discours de l&rsquo;histoire. La pens&eacute;e de Vald&eacute;s se situe donc &agrave; mi-chemin entre la <em>Querela Pacis</em> d&rsquo;&Eacute;rasme et le <em>De iure Belli</em> de Vitoria<a href="#_ftn68" name="_ftnref68" title=""><span style="font-size:12.0pt">[68]</span></a>.</span></span></span></span></h2> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt">Dans ses deux dialogues, la d&eacute;fense de l&rsquo;empereur comme mod&egrave;le de gouvernement pour la chr&eacute;tient&eacute; annihile apparemment la tension entre guerre juste et paix injuste. Nous nous demandons en fait pourquoi Vald&eacute;s accepterait une paix incompl&egrave;te, injuste, dans un monde o&ugrave; l&rsquo;empereur repr&eacute;sente la justice totale et compl&egrave;te&nbsp;?<a href="#_ftn69" name="_ftnref69" title=""><span style="font-size:12.0pt">[69]</span></a> Or, la tension entre la guerre juste et la paix injuste chez &Eacute;rasme a &eacute;t&eacute; mobilis&eacute; autrement chez Vald&eacute;s, &eacute;tant donn&eacute; que d&eacute;sormais la guerre n&rsquo;est plus seulement juste. Elle est la justice en tant que telle, dans la mesure o&ugrave; elle est incarn&eacute;e par l&rsquo;empereur, la paix &eacute;tant en fait le r&eacute;sultat d&rsquo;une conqu&ecirc;te<a href="#_ftn70" name="_ftnref70" title=""><span style="font-size:12.0pt">[70]</span></a>. L&rsquo;universalisme imp&eacute;rial, puisqu&rsquo;il op&egrave;re depuis les id&eacute;es de justice universelle, d&rsquo;Histoire et de vie chr&eacute;tienne, est impossible &agrave; coordonner avec l&rsquo;id&eacute;e de paix injuste. Cette id&eacute;e de paix injuste lui devrait en fait &ecirc;tre &eacute;trang&egrave;re. L&rsquo;existence du <em>telos</em> dernier, de la fin ultime, exige la perfection de ces formes juridiques et religieuses dans le socle de l&rsquo;Histoire universelle. La d&eacute;fense de l&rsquo;empereur, brigu&eacute;e dans cette logique t&eacute;l&eacute;ologique, conduit le <em>Di&aacute;logo de las cosas acaecidas en Roma </em>&agrave; inverser les valeurs. Ainsi, si toute guerre est <em>injuste</em>, d&eacute;sormais toute d&eacute;fense est juste et toute victoire se justifie selon le mod&egrave;le de la d&eacute;fense de l&rsquo;unit&eacute;<a href="#_ftn71" name="_ftnref71" title=""><span style="font-size:12.0pt">[71]</span></a>. Pour Vald&eacute;s la perfection chr&eacute;tienne est possible moyennant l&rsquo;asc&egrave;se &eacute;rasmienne, &agrave; partir de laquelle l&rsquo;homme peut vivre en libert&eacute;, c&rsquo;est &agrave; dire selon une foi non corrompue dans un monde en concorde. Or, la perfection chr&eacute;tienne chez Vald&eacute;s semble &eacute;minemment pragmatique<a href="#_ftn72" name="_ftnref72" title=""><span style="font-size:12.0pt">[72]</span></a>. C&rsquo;est en effet sur ce point que Vald&eacute;s s&rsquo;&eacute;carte de l&rsquo;&eacute;rasmisme id&eacute;aliste pour s&rsquo;approcher de la figure de Charles-Quint<a href="#_ftn73" name="_ftnref73" title=""><span style="font-size:12.0pt">[73]</span></a>.</span></span></span></span></p> <h1 style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:20pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a name="_eavopc42on2o"></a></span></span></span></h1> <h1 style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:20pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a name="_sk65ia8goy1l"></a><strong><span style="font-size:12.0pt">Conclusions</span></strong></span></span></span></h1> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm">&nbsp;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt">On a tendance &agrave; penser que la paix s&rsquo;oppose de fa&ccedil;on naturelle &agrave; la guerre et qu&rsquo;en cons&eacute;quence la paix se termine au moment pr&eacute;cis o&ugrave; s&rsquo;amorcent les conflits qui d&eacute;boucheront irr&eacute;m&eacute;diablement sur la guerre. On tend ainsi &agrave; concevoir la transition entre la paix et la guerre comme une crise exceptionnelle, au sens radical du terme, qui modifierait l&rsquo;ordre et l&rsquo;&eacute;tat des choses. Entre la guerre et la paix, on a beau signaler l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement r&eacute;volutionnaire comme point de rupture, on pourra difficilement rapporter cette violence &agrave; la paix ou d&eacute;fendre l&rsquo;&eacute;tat d&rsquo;exception comme prolongation naturelle de l&rsquo;ordre et du <em>statu quo</em>. Mais, &agrave; quel moment et dans quelle mesure le discours sur la paix entame-t-il celui sur la guerre ? En outre, de quelle fa&ccedil;on les limites de la paix sont-elles en fait celles de la guerre&nbsp;? Nous avons d&rsquo;embl&eacute;e &eacute;voqu&eacute; le <em>Dulce bellum</em> et la <em>Querela </em>pour mettre en &eacute;vidence le rapport entre la paix et la constitution des structures logiques et politiques &agrave; l&rsquo;aube de la modernit&eacute;. Il nous a sembl&eacute; d&rsquo;ailleurs licite de rapporter les limites du pacifisme dans <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>le discours moderne&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span> aux cadres qui circonscrivent la question du pouvoir, du gouvernement et de la pacification &agrave; l&rsquo;&acirc;ge moderne, car ce sont en derni&egrave;re instance Fran&ccedil;ois I<sup>er</sup>, le pape, Henry VII et Charles Quint qui en sont les acteurs majeurs et qui, pour utiliser une m&eacute;taphore musicale, marquent le tempo, le tempo &eacute;videmment des conflits mais aussi de la paix. Mais, est-il possible d&rsquo;&eacute;tablir une division entre temps de paix et temps de guerre&nbsp;? Encadrer ainsi le pacifisme dans un discours plus ample, l&rsquo;inscrire dans les pol&eacute;miques courantes &agrave; l&rsquo;&eacute;poque au lieu de parler de guerre et de paix &agrave; l&rsquo;aube du XVI<sup>e</sup> si&egrave;cle nous permet en fait de rep&eacute;rer la configuration des d&eacute;bats &agrave; ce moment pr&eacute;cis. La paix est &eacute;voqu&eacute;e dans la guerre. Mais la paix est aussi reli&eacute;e &agrave; l&rsquo;asc&egrave;se et &agrave; la vraie pi&eacute;t&eacute; de la m&ecirc;me fa&ccedil;on que la guerre participe &agrave; l&rsquo;aveuglement collectif et &agrave; la folie des temps<a href="#_ftn74" name="_ftnref74" title=""><span style="font-size:12.0pt">[74]</span></a>. La mis&egrave;re humaine demeure donc dans la fragilit&eacute; de l&rsquo;homme. </span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt">Toutes ces questions et nuances difficiles &agrave; &eacute;tablir nous ont conduit &agrave; esquisser les limites du discours moderne. En effet, les limites du pacifisme sont visiblement pr&eacute;sentes dans le d&eacute;bat sur la guerre juste et la paix injuste. Cependant, nous mettons l&rsquo;accent sur la d&eacute;fense de l&rsquo;unit&eacute; de la <em>christianitas</em> pour avoir ainsi un autre regard sur le pacifisme, car ce dernier sera l&rsquo;outil destin&eacute; &agrave; justifier une pacification entendue comme victoire sur ces infid&egrave;les qui repr&eacute;sentent un risque pour l&rsquo;unit&eacute; chr&eacute;tienne. Cette fa&ccedil;on d&rsquo;interpr&eacute;ter le pacifisme comme r&ecirc;ve d&rsquo;unit&eacute; n&rsquo;est pas tout &agrave; fait pr&eacute;sente chez &Eacute;rasme lorsqu&rsquo;il reprend la maxime cic&eacute;ronienne et postule une paix injuste<a href="#_ftn75" name="_ftnref75" title=""><span style="font-size:12.0pt">[75]</span></a>. D&rsquo;un c&ocirc;t&eacute;, il pr&ocirc;ne l&rsquo;ineffable nature de la guerre. Il est notamment contre ces conflits qui s&rsquo;abattent sur les peuples chr&eacute;tiens, comme c&rsquo;est le cas pour la guerre entre Fran&ccedil;ois I<sup>er</sup> et Charles Quint ou pour celle entre catholiques et protestants, car toute guerre entre chr&eacute;tiens est en fait une guerre fratricide. D&rsquo;un autre c&ocirc;t&eacute;, il accepte la l&eacute;gitimit&eacute; d&rsquo;une guerre d&eacute;fensive, dans le cas notamment des conflits contre les Ottomans. En ce sens, la posture d&rsquo;&Eacute;rasme est claire, comme l&rsquo;avaient remarqu&eacute; Jean-Claude Margolin<a href="#_ftn76" name="_ftnref76" title=""><span style="font-size:12.0pt">[76]</span></a> et Pierre Mesnard<a href="#_ftn77" name="_ftnref77" title=""><span style="font-size:12.0pt">[77]</span></a>. &Eacute;rasme tente de d&eacute;faire les antagonismes nationaux en faisant appel aux racines communes, car c&rsquo;est le seul moyen de prendre conscience de la solidarit&eacute; chr&eacute;tienne entre les hommes devant une Europe territorialis&eacute;e selon les int&eacute;r&ecirc;ts particuliers et les visions des princes. L&rsquo;enjeu majeur &eacute;tait donc de fixer les limites des &Eacute;tats, ces limites territoriales et morales, &eacute;tant donn&eacute; que ce n&rsquo;est pas au prince de d&eacute;clarer la guerre, mais &agrave; toute la nation. Or, ce qui est en question, &agrave; la v&eacute;rit&eacute;, c&rsquo;est dans quelle mesure une guerre est d&eacute;fensive ou pr&eacute;ventive, d&rsquo;autant qu&rsquo;elle risque dans les deux cas d&rsquo;&ecirc;tre ill&eacute;gitime aux yeux du Christ<a href="#_ftn78" name="_ftnref78" title=""><span style="font-size:12.0pt">[78]</span></a>. Sur ce point, le sujet devient probl&eacute;matique d&rsquo;autant qu&rsquo;il s&rsquo;av&egrave;re difficile de le situer dans l&rsquo;apanage humaniste, notamment chez ceux qui d&eacute;fendent l&rsquo;empire. C&rsquo;est le cas de Vald&eacute;s d&eacute;fendant Charles Quint contre le pape dans l&rsquo;entreprise chr&eacute;tienne et universelle. C&rsquo;est ainsi que les limites du pacifisme se trouvent alors confront&eacute;es &agrave; la question sur l&rsquo;unit&eacute; chr&eacute;tienne&nbsp;; c&rsquo;est sur celle-ci, entendue comme concentration de ces territoires chr&eacute;tiens <span style="background-color:white">&laquo; </span>en puissance <span style="background-color:white">&raquo;</span>, que le rapport entre la paix et le pouvoir devient probl&eacute;matique, puisqu&rsquo;il engage la question du gouvernement de ces territoires et la l&eacute;gitimit&eacute;, voire souverainet&eacute;, de ces derniers. La question de l&rsquo;unit&eacute; de la chr&eacute;tient&eacute; met donc en cause l&rsquo;argument sur la paix injuste, puisque la d&eacute;fense de l&rsquo;unit&eacute; chr&eacute;tienne est essentielle pour les humanistes. En ce sens, penser l&rsquo;Europe chr&eacute;tienne c&rsquo;est tenter de concevoir une force, une puissance, une accumulation de pouvoir. </span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt">Notre premi&egrave;re conclusion est donc celle-ci&nbsp;: penser le pacifisme pr&eacute;sent au sein de l&rsquo;&eacute;rasmisme &eacute;quivaut d&rsquo;abord &agrave; penser ce rapport entre la paix et le pouvoir au sein des formations discursives, ce qui nous invite &agrave; lire l&rsquo;Europe moderne comme une force, comme une certaine <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>puissance de foi&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span> en termes de discours, mais aussi comme une puissance technique, donc politique. Nous reconnaissons en cons&eacute;quence que l&rsquo;art de gouverner de Vald&eacute;s, bien qu&rsquo;il proc&egrave;de de la source &eacute;rasmienne, peut bien justifier la tournure de la politique imp&eacute;riale entre les ann&eacute;es 1525 et 1530. En dehors de cet aspect, l&rsquo;art de gouverner chez Vald&eacute;s s&rsquo;entend, par rapport au discours moderne, c&rsquo;est-&agrave;-dire par rapport aux discussions sur l&rsquo;asc&egrave;se et la charit&eacute; ainsi que par rapport &agrave; la guerre, comme une critique de la chr&eacute;tient&eacute;, ce qui montre comment la tension entre la guerre et la paix &agrave; travers la d&eacute;fense de l&rsquo;empire d&eacute;bouche sur ce <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>comment ne pas &ecirc;tre tellement gouvern&eacute;s&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span> formul&eacute; par Michel Foucault - fondement des perspectives critiques - auquel nous avons ant&eacute;rieurement fait appel<a href="#_ftn79" name="_ftnref79" title=""><span style="font-size:12.0pt">[79]</span></a>.</span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt">Nous concluons, d&rsquo;autre part, que le pacifisme s&rsquo;inscrit d&rsquo;une fa&ccedil;on tr&egrave;s coh&eacute;rente dans l&rsquo;&eacute;rasmisme, mais que Vald&eacute;s arrive &agrave; pousser plus loin la d&eacute;finition de celui-ci lorsqu&rsquo;il soutient l&rsquo;empereur dans une guerre malheureuse entre chr&eacute;tiens. N&eacute;anmoins, il faut &eacute;galement reconna&icirc;tre &agrave; Vald&eacute;s une certaine grandeur intellectuelle, car dans son approche technique de la querelle entre l&rsquo;empire et l&rsquo;&Eacute;glise, il se montre &eacute;minemment pragmatique. Vald&eacute;s reconna&icirc;t finalement que tout conflit commence quand la diplomatie n&rsquo;est plus possible, c&rsquo;est-&agrave;-dire, lorsque les mots entre les princes cessent<a href="#_ftn80" name="_ftnref80" title=""><span style="font-size:12.0pt">[80]</span></a>. Or, questionner les limites de la paix implique de s&rsquo;interroger sur la diplomatie et le type de gouvernement. Il faut &eacute;galement se demander comment et sur quel point la guerre et la paix se croisent et avec quelle l&eacute;gitimit&eacute;. Cela ne revient pas &agrave; autre chose qu&rsquo;&agrave; mener une r&eacute;flexion sur le pouvoir, sur l&rsquo;am&eacute;nagement du gouvernement des vivants et des morts. Comme s&rsquo;interrogeait d&rsquo;ailleurs &Eacute;rasme dans un des <em>Colloques</em> de 1528, quand Alastor demandait &agrave; Charon le poids de ces &acirc;mes mortes au combat<a href="#_ftn81" name="_ftnref81" title=""><span style="font-size:12.0pt">[81]</span></a>, mesurer le poids de la paix au sein du discours moderne c&rsquo;est en fait estimer le poids des ombres que la barque de Charon transporte en silence. Rien donc de plus important pour interpr&eacute;ter les limites du discours pacifiste &agrave; l&rsquo;&eacute;poque moderne que de le faire en ces termes, d&rsquo;apr&egrave;s cet <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>avoir quelque chose &agrave; dire&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;<a href="#_ftn82" name="_ftnref82" title=""><span style="font-size:12.0pt"><span style="background-color:white">[82]</span></span></a></span> du prince, qui fait que c&rsquo;est dans le discours, en effet, que vont se trouver en derni&egrave;re instance les limites du pouvoir.&nbsp;&nbsp;&nbsp; </span></span></span></span></p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:right">&nbsp;</p> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr /> <div id="ftn1"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span style="font-size:11.0pt">[1]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Nous allons expliquer comment &agrave; l&rsquo;aube de la modernit&eacute;, entre 1500 et 1530, un discours sur la paix &eacute;merge autour des probl&eacute;matiques de la foi, de la charit&eacute; et du pouvoir, t&eacute;moignant ainsi de la transformation de l&rsquo;Europe chr&eacute;tienne.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span style="font-size:11.0pt">[2]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white"> Sur ce point, voir Michel Foucault, &laquo; </span></span><span style="font-size:10.0pt">Qu&rsquo;est-ce que la critique ? Critique et <em>Aufkl&auml;rung </em><span style="background-color:white">&raquo;</span> <em>Bulletin de la soci&eacute;t&eacute; fran&ccedil;aise de philosophie</em>, 84<sup>e</sup> ann&eacute;e, n&deg;2, (soci&eacute;t&eacute; fran&ccedil;aise de philosophie, saison du 27 mai, 1978), Paris, Armand Colin, 1990 ; il existe une &eacute;dition plus r&eacute;cente, Michel Foucault, <em>Qu&rsquo;est-ce que la critique ? ; </em>suivi de<em> La culture de soi</em>, &eacute;dition &eacute;tablie par Henri-Paul Fruchaud et Daniele Lorenzini ; introduction et apparat critique par Daniele Lorenzini et Arnold I. Davidson, Paris, J. Vrin, 2015.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span style="font-size:11.0pt">[3]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Marcel Bataillon, <em>&Eacute;rasme et l&rsquo;Espagne : recherches sur l&rsquo;histoire spirituelle du XVI<sup>e</sup> si&egrave;cle</em>, Gen&egrave;ve, Droz, 1991.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span style="font-size:11.0pt">[4]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Jean-Claude Margolin, <em>&Eacute;rasme</em>, <em>Pr&eacute;cepteur de l&rsquo;Europe,</em> Paris, Julliard, 1995.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><span style="font-size:11.0pt">[5]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Pierre Mesnard, <em>L&rsquo;essor de la philosophie politique au XVI<sup>e</sup> si&egrave;cle</em>, Paris, J. Vrin, 1977.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn6"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><span style="font-size:11.0pt">[6]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Michel Foucault,<em> S&eacute;curit&eacute;, territoire, population, Cours au Coll&egrave;ge de France, 1977-1978</em>, Paris, Seuil/Gallimard, 2004, p.&nbsp;92.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn7"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><span style="font-size:11.0pt">[7]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Luis Vives &eacute;crit <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;il faut l&rsquo;aborder [l&rsquo;histoire] avec plus de d&eacute;tail et de profondeur, puisque, adultes d&eacute;sormais et avertis par une certaine exp&eacute;rience du r&eacute;el, nous avons une meilleure intelligence pour transformer l&rsquo;histoire en avantage pour notre vie, en y appliquant notre jugement.&nbsp;&raquo;, </span>Jean Louis Viv&egrave;s, [L&rsquo;exemple des grands hommes], extrait du <em>De Disciplinis libri</em>, pr&eacute;sent&eacute; par Chantal Liaroutzos et traduit du latin par Christian Nicolas, <em>&Eacute;crire l&rsquo;histoire,</em> n&deg; 5, <em>Morales (1), </em>printemps 2010, p.&nbsp;24. Il existe une nouvelle traduction du <em>De disciplinis</em> par Tristan Vigliano aux Belles Lettres.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn8"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title=""><span style="font-size:11.0pt">[8]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Paul Veyne, <em>Foucault, sa pens&eacute;e, sa personne</em>, Paris, Albin Michel, 2008, p.&nbsp;47.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn9"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title=""><span style="font-size:11.0pt">[9]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> En ce sens nous pourrions l&rsquo;appeler <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>sensibilit&eacute;&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>, mais aussi <em>&eacute;pist&eacute;m&egrave;</em>, car c&rsquo;est l&rsquo;ensemble des savoirs d&rsquo;une p&eacute;riode : les &eacute;nonc&eacute;s sur les choses sp&eacute;cifiques, les jugements, les dispositions des choses dans l&rsquo;ordre de son savoir-faire. Veyne est tr&egrave;s clair dans son expos&eacute;, <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>L&rsquo;incontournable, c&rsquo;est le discours, qui nous force &agrave; vivre en notre temps <span style="background-color:white">&raquo;</span>. [....] <span style="background-color:white">&laquo; Le discours sont les lunettes &agrave; travers lesquelles, &agrave; chaque &eacute;poque, les hommes ont per&ccedil;u toutes choses, ont pens&eacute; et agi ; elles s&rsquo;imposent aux dominants comme aux domin&eacute;s.&nbsp;&raquo;, <em>ibid.</em>, p.&nbsp;47 et 49</span>.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn10"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title=""><span style="font-size:11.0pt">[10]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Le philosophe nous dit en fait la chose suivante&nbsp;:<span style="background-color:white">&laquo;</span>&nbsp;la positivit&eacute; d&rsquo;un discours en caract&eacute;rise l&rsquo;unit&eacute; &agrave; travers le temps&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;, </span>Michel Foucault, <em>L&rsquo;arch&eacute;ologie du savoir</em>, Paris, Gallimard, 2008, p.&nbsp;173.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn11"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title=""><span style="font-size:11.0pt">[11]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> C&rsquo;est Michel Foucault qui a parl&eacute; le premier des formations discursives en reliant l&rsquo;&eacute;nonc&eacute;, la positivit&eacute; et l&rsquo;a priori de la suivante fa&ccedil;on&nbsp;: <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>Ainsi la positivit&eacute; joue-t-elle le r&ocirc;le de ce qu&rsquo;on pourrait appeler un a priori historique.&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span> Cependant, par a priori il n&rsquo;entend pas cette condition de validit&eacute; n&eacute;cessaire pour les jugements, mais <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>une condition de r&eacute;alit&eacute; pour des &eacute;nonc&eacute;s <span style="background-color:white">&raquo;. En somme, </span>le philosophe nous donne la d&eacute;finition suivante d&rsquo;a priori&nbsp;: <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;cet a priori se d&eacute;finit comme l&rsquo;ensemble de r&egrave;gles qui caract&eacute;risent une pratique discursive</span>&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;, <em>ibid.</em>, p</span>.&nbsp;174 et 175.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn12"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title=""><span style="font-size:11.0pt">[12]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Michel Foucault parle d&rsquo;archive pour faire r&eacute;f&eacute;rence au domaine propre des &eacute;nonc&eacute;s ainsi distribu&eacute;s. C&rsquo;est-&agrave;-dire que l&rsquo;archive est en fait tout un jeu de relations au niveau discursif. Plus sp&eacute;cifiquement, <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;l&rsquo;archive d&eacute;finit d&rsquo;entr&eacute;e de jeu le syst&egrave;me de son &eacute;non&ccedil;abilit&eacute;&nbsp;&raquo;&nbsp;; contrairement &agrave; ce qu&rsquo;on pourrait penser actuellement sur l&rsquo;archive, l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;archive ici mobilis&eacute;e diff&egrave;re de fa&ccedil;on notable. &laquo;&nbsp;Entre la tradition et l&rsquo;oubli, elle [l&rsquo;archive] fait appara&icirc;tre les r&egrave;gles d&rsquo;une pratique qui permet aux &eacute;nonc&eacute;s &agrave; la fois de subsister et de se modifier r&eacute;guli&egrave;rement&nbsp;&raquo;, <em>ibid</em>, p.&nbsp;177 et 178</span>.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn13"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" title=""><span style="font-size:11.0pt">[13]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Michel Foucault<em>, op.&nbsp;cit.</em>, p.&nbsp;92.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn14"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" title=""><span style="font-size:11.0pt">[14]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><em><span style="font-size:10.0pt">Ibid</span></em><span style="font-size:10.0pt">.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn15"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" title=""><span style="font-size:11.0pt">[15]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><em> </em><span style="font-size:10.0pt">Michel Foucault<em>, op.&nbsp;cit.</em></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn16"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" title=""><span style="font-size:11.0pt">[16]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white"> &laquo;&nbsp;[&hellip;] </span></span><span style="font-size:10.0pt">il y aurait eu quelque chose qui serait n&eacute; en Europe &agrave; ce moment-l&agrave;, une sorte de forme culturelle g&eacute;n&eacute;rale, &agrave; la fois attitude morale et politique, mani&egrave;re de penser, etc., que j&rsquo;appellerais tout simplement l&rsquo;art de n&rsquo;&ecirc;tre pas gouvern&eacute; ou encore l&rsquo;art de ne pas &ecirc;tre gouvern&eacute; comme &ccedil;a et &agrave; ce prix. Et je proposerai donc, comme toute premi&egrave;re d&eacute;finition de la critique, cette caract&eacute;risation g&eacute;n&eacute;rale&nbsp;: l&rsquo;art de n&rsquo;&ecirc;tre pas tellement gouvern&eacute;.&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;, Michel Foucault, &laquo; </span>Qu&rsquo;est-ce que la critique ? Critique et <em>Aufkl&auml;rung </em><span style="background-color:white">&raquo;</span>, art.&nbsp;cit., p.&nbsp;38.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn17"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" title=""><span style="font-size:11.0pt">[17]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> &Eacute;rasme, <em>La Philosophie chr&eacute;tienne. L&rsquo;&eacute;loge de la folie, L&rsquo;essai sur la libre arbitre, Le cic&eacute;ronien, La r&eacute;futation de Clichtove</em>, &eacute;dition de Pierre Mesnard, Paris, J. Vrin, 1970, p.&nbsp;7-41.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn18"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" title=""><span style="font-size:11.0pt">[18]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><em><span style="font-size:10.0pt"> Ibid.</span></em><span style="font-size:10.0pt">, p.&nbsp;41.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn19"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref19" name="_ftn19" title=""><span style="font-size:11.0pt">[19]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><em><span style="font-size:10.0pt"> Ibid.</span></em><span style="font-size:10.0pt">, p.&nbsp;175.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn20"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref20" name="_ftn20" title=""><span style="font-size:11.0pt">[20]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><em><span style="font-size:10.0pt"> Ibid.</span></em><span style="font-size:10.0pt">, p.&nbsp;257.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn21"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref21" name="_ftn21" title=""><span style="font-size:11.0pt">[21]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> L&rsquo;absence de <em>l&rsquo;Enchiridion militis Christiani </em>dans ces consid&eacute;rations philosophiques de Mesnard, <em>&eacute;d.&nbsp;cit.,</em>p.&nbsp;18-19, est tr&egrave;s parlante de notre point de vue. En effet, nous nous demandons pour quelle raison ce texte, d&rsquo;une valeur majeure pour le d&eacute;ploiement de la pens&eacute;e critique d&rsquo;Outre-Pyr&eacute;n&eacute;es, ne ferait pas partie du programme moderne. L&rsquo;auteur de l&rsquo;ouvrage consid&egrave;re le <em>Manuel</em> comme un texte majeur de la th&eacute;ologie morale, ce qui l&rsquo;exclut du plan habituel de la philosophie chr&eacute;tienne&nbsp;; d&rsquo;autre part, Mesnard estime que le manuel offre <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;une somme comprim&eacute;e apr&egrave;s laquelle il n&rsquo;y a plus rien &agrave; dire&nbsp;&raquo; ce qui ne l&rsquo;exclut pas, en fait, de la pens&eacute;e &eacute;rasmienne, mais le d&eacute;place finalement hors du plan de la philosophie.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn22"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref22" name="_ftn22" title=""><span style="font-size:11.0pt">[22]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Constantinescu-Bagdat, <em>La <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>Querela Pacis&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span> d&rsquo;&Eacute;rasme (La plainte de la paix),</em> Paris, PUF, 1924.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn23"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref23" name="_ftn23" title=""><span style="font-size:11.0pt">[23]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> &Eacute;rasme, <em>Dulce bellum inexpertis</em>, traduction par Y. R&eacute;my et R. Dunil-Marquebreucq, Bruxelles, Latomus, 1953.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn24"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref24" name="_ftn24" title=""><span style="font-size:11.0pt">[24]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Roland H. Bainton, &laquo;&nbsp;The <em>Querela Pacis of Erasmus</em>, Classical and Christian sources&nbsp;&raquo;, Archiv f. Reformationgesch, 42, (1951), p.&nbsp;33-48.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn25"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref25" name="_ftn25" title=""><span style="font-size:11.0pt">[25]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Jean-Claude Margolin, <em>Guerre et paix dans la pens&eacute;e d&rsquo;&Eacute;rasme</em>, introduction, choix de textes, commentaires et notes par Jean-Claude Margolin, Paris, Aubier-Montaigne, 1973.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn26"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref26" name="_ftn26" title=""><span style="font-size:11.0pt">[26]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white"> F&eacute;v. 1504, <em>Pan&eacute;gyrique de Philippe le Beau</em>, (Anvers, Th. Martens). 1508, premi&egrave;re &eacute;dition, sous sa forme r&eacute;duite de l&rsquo;adage <em>Dulce bellum inexpertis</em> (in <em>Adagia</em>, Venise, Alde Manuce). 1513, publication anonyme attribu&eacute;e &agrave; &Eacute;rasme du dialogue <em>Julius exclusus</em>. 1514, lettre d&rsquo;&Eacute;rasme du 14 mars &agrave; <em>Antoine de Bergues</em> (Allen, ep. 288). 1515, &eacute;dition du <em>Bellum</em>dans les <em>Adagia</em> (B&acirc;le, J. Froben). <em>Scarabeus aquilamquaerit </em>(<em>ibid</em>., Ad. n&deg;&nbsp;2601). <em>Sileni Alcibiadis</em> (<em>ibid</em>., Ad. n&deg;2201). Avril 1516 <em>L&rsquo;institution du Prince Chr&eacute;tien</em>, (B&acirc;le, J. Froben) D&eacute;c. 1517, premi&egrave;re &eacute;dition de<em> la Complainte pour la paix</em>, (B&acirc;le, J. Froben). 1518, <em>Lettre &agrave; Paul Volz</em> (<em>Epistola ad Paulum Volzium</em>), pr&eacute;face &agrave; une r&eacute;&eacute;dition de <em>l&rsquo;Enchiridion militis christiani </em>(B&acirc;le, Froben). 1522, Pr&eacute;face &agrave; la paraphrase au I<sup>er</sup><em>Evangile</em> d&eacute;di&eacute;e &agrave; Charles-Quint (B&acirc;le, J. Froben ; Allen, Ep. 1255)&nbsp;; <em>La confession du soldat</em>, colloque (B&acirc;le, J. Froben, mars)&nbsp;; pr&eacute;face au <em>De conscribendis epistolis</em> (&eacute;p&icirc;tre d&eacute;dicatoire &agrave; Nicolas B&eacute;rault du 25 mai 1522 ; Allen, ep.&nbsp;1284)&nbsp;; <em>Seconde Apologie contre Zuniga</em> (<em>Apologia adversus libellum Stunicae cuititulum fecit Blasphemiae et impietates Erasmi,</em> B&acirc;le, J. Froben, 6 ao&ucirc;t)&nbsp;; pr&eacute;face au commentaire d&rsquo;Arnobe sur les Psaumes (<em>Commentarii in omnes Psalmos</em>) d&eacute;di&eacute;e &agrave; Adrien VI (B&acirc;le, J.&nbsp;Froben, sept. 1522). 1523, nouvelle &eacute;dition augment&eacute;e du <em>Bellum </em>(B&acirc;le, J. Froben) ; pr&eacute;face &agrave; la paraphrase au IV<sup>e</sup>&Eacute;vangile d&eacute;di&eacute;e &agrave; l&rsquo;archiduc Ferdinand (B&acirc;le, J. Froben; Allen, ep. 1333, 5 janvier)&nbsp;; pr&eacute;face &agrave; la paraphrase au II<sup>e</sup>&Eacute;vangile d&eacute;di&eacute;e &agrave; Fran&ccedil;ois I<sup>er</sup> (B&acirc;le, J. Froben ; Allen, ep. 1400, 1<sup>er</sup> d&eacute;cembre). 1524, Colloque du <em>Soldat et du Chartreux</em> (B&acirc;le, J. Froben, mars)&nbsp;; Paraphrases aux actes des ap&ocirc;tres d&eacute;di&eacute;es au Pape Cl&eacute;ment VII (B&acirc;le, J. Froben ; Allen, ep. 1414, 31 janvier). 1526, Nouvelle &eacute;dition augment&eacute;e du <em>Bellum</em>(B&acirc;le, J. Froben). 1527, lettre d&rsquo;Erasme &agrave; Sigismond I, roi de Pologne (B&acirc;le, 15 mai&nbsp;; Allen, ep. 1819). 1529, colloque de <em>Charon</em> (B&acirc;le, H. Froben et Herwagen, mars). 1530, <em>Consultatio de bello turcis inferendo</em> (B&acirc;le, H. Froben&nbsp;; Allen, ep. 2285, 17 mars).</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn27"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref27" name="_ftn27" title=""><span style="font-size:11.0pt">[27]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Nous nous posons la question suivante&nbsp;: comment interpr&eacute;ter le pacifisme depuis l&rsquo;id&eacute;e de paix dans ces deux trait&eacute;s, &eacute;tant donn&eacute; qu&rsquo;il annonce d&rsquo;abord le principe de paix injuste, ensuite celui de guerre d&eacute;fensive au nom de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t public et donc juste, pour finalement justifier la guerre contre les Turcs. </span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn28"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref28" name="_ftn28" title=""><span style="font-size:11.0pt">[28]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Il est int&eacute;ressant de constater que ce pacifisme est n&eacute; &agrave; cause des guerres, car elles ont r&eacute;veill&eacute; &agrave; la fois une toute autre sensibilit&eacute; vis-&agrave;-vis de la vie, du pouvoir et de la soci&eacute;t&eacute; chr&eacute;tienne. L&rsquo;appr&eacute;ciation formul&eacute;e par Chaunu &agrave; propos de l&rsquo;&eacute;mergence du discours pacifiste et chr&eacute;tien chez &Eacute;rasme est surprenante. Contrairement &agrave; ce que l&rsquo;on imaginerait chez les humanistes, l&rsquo;historien fran&ccedil;ais fait le lien entre la revendication de la paix et l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t personnel lorsqu&rsquo;il &eacute;crit que la secte des humanistes, &eacute;loign&eacute;s du quotidien, s&rsquo;est laiss&eacute;e porter par ce discours pouss&eacute; par la crainte de perdre ses subventions. Pierre Chaunu, <em>Le temps des r&eacute;formes, vol.&nbsp;II, La R&eacute;forme protestante</em>, Bruxelles, &eacute;d. Complexe, 1994, p.&nbsp;347.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn29"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref29" name="_ftn29" title=""><span style="font-size:11.0pt">[29]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Thomas More, <em>L&rsquo;&Icirc;le d&rsquo;Utopie ou la meilleure des r&eacute;publiques</em>, trad. P. Grunembaum-Ballin, Paris, 1935.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn30"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref30" name="_ftn30" title=""><span style="font-size:11.0pt">[30]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> &Eacute;rasme, <em>L&rsquo;&Eacute;loge de la folie</em>, trad. Pierre de Nolhac, Paris, Garnier-Flammarion, 1964.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn31"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref31" name="_ftn31" title=""><span style="font-size:11.0pt">[31]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Machiavel, <em>Le Prince,</em> trad. Jacques Gohory. Pr&eacute;face de paul Veyne, Paris, Gallimard, 2007.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn32"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref32" name="_ftn32" title=""><span style="font-size:11.0pt">[32]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Guichardin, <em>&Eacute;crits politiques, Discours de Logrono. Dialogue sur la fa&ccedil;on de r&eacute;gir Florence</em>. Introduction et traduction par Jean-Louis Fournel et Jean-Claude Zancarini, Paris, Presses Universitaires de France, 1997.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn33"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref33" name="_ftn33" title=""><span style="font-size:11.0pt">[33]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Augustin Renaudet, <em>L&rsquo;italie et la Renaissance italienne</em>, Paris, C.D.U., 1942 et <em>Erasme et l&rsquo;Italie</em>, Gen&egrave;ve, Droz, 1954&nbsp;; aussi dans<em> &eacute;tudes &eacute;rasmiennes</em>, Paris, Droz, 1939, p.&nbsp;65.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn34"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref34" name="_ftn34" title=""><span style="font-size:11.0pt">[34]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Jos&eacute; Antonio Maravall, <em>Carlos V y el pensamiento pol&iacute;tico del Renacimiento</em>, Madrid, Centro de estudios pol&iacute;ticos e institucionales, 1999 et <em>Utop&iacute;a y reformismo en la Espa&ntilde;a de los Austrias</em>, Madrid, Siglo XXI Espa&ntilde;a editores, 1982.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn35"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref35" name="_ftn35" title=""><span style="font-size:11.0pt">[35]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Antonio de Guevara, <em>Obras Completas de Fray Antonio de Guevara</em>, tomo I, <em>Libro &Aacute;ureo de Marco Aurelio</em>, <em>d&eacute;cada de C&eacute;sares</em>, edici&oacute;n de Emilio Blanco, Madrid, Castro-Turner, 1993, p.&nbsp;1-1333.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn36"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref36" name="_ftn36" title=""><span style="font-size:11.0pt">[36]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Antonio de Guevara, <em>Obras Completas de Fray Antonio de Guevara</em>, tomo II, <em>Reloj de Pr&iacute;ncipes</em>, edici&oacute;n de Emilio Blanco, Madrid, Castro-Turner 1993, p.&nbsp;1-943.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn37"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref37" name="_ftn37" title=""><span style="font-size:11.0pt">[37]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Antonio de Guevara, <em>Menosprecio de corte y alabanza de aldea. Arte de marear, </em>&eacute;dition de Asunci&oacute;n Rallo, Madrid, C&aacute;tedra, 1984.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn38"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref38" name="_ftn38" title=""><span style="font-size:11.0pt">[38]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Alfonso de Vald&eacute;s, <em>Di&aacute;logo de las cosas ocurridas en Roma,</em> &eacute;dition de Rosa Navarro Dur&aacute;n, Madrid, C&aacute;tedra, 2012.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn39"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref39" name="_ftn39" title=""><span style="font-size:11.0pt">[39]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Alfonso de Vald&eacute;s, <em>Di&aacute;logo de Mercurio y Car&oacute;n</em>, &eacute;dition de Rosa Navarro, Madrid, C&aacute;tedra, 2013.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn40"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref40" name="_ftn40" title=""><span style="font-size:11.0pt">[40]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Je pense qu&rsquo;il est plus honn&ecirc;te de reconna&icirc;tre la place de Guevara dans l&rsquo;humanisme et celle de Vald&eacute;s dans l&rsquo;&eacute;rasmisme plut&ocirc;t que de postuler, chez l&rsquo;un et l&rsquo;autre, un utopisme, cat&eacute;gorie &agrave; parcourir historiquement. Mais il s&rsquo;agit l&agrave; d&rsquo;un autre d&eacute;bat historiographique.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn41"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref41" name="_ftn41" title=""><span style="font-size:11.0pt">[41]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> &Eacute;rasme, &laquo;&nbsp;<em>Dulce bellum inexpertis</em>&nbsp;&raquo;, Texte &eacute;dit&eacute; et traduit par Yvonne Remy et R&eacute;n&eacute; Dunil, Collection Latomus Vol.&nbsp;</span><span style="font-size:10.0pt">VIII, &eacute;d. Bercham-Bruxelles, <em>Revue d&rsquo;&eacute;tudes latines</em>, 1953.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn42"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref42" name="_ftn42" title=""><span style="font-size:11.0pt">[42]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Margaret Mann Phillips, <em>The &ldquo;Adages&rdquo; of Erasmus: a study with translations</em>, Cambridge, Cambridge University Press, 1964.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn43"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref43" name="_ftn43" title=""><span style="font-size:11.0pt">[43]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white"> Le <em>Scarbeus</em> est une critique du pouvoir monarchique. Le <em>Bellum</em> est un pamphlet contre la guerre, lequel circula aussi en anglais, en fran&ccedil;ais et en allemand (1530-35), mais pas en espagnol</span></span><span style="font-size:10.0pt">, langue dans laquelle il ne fut jamais traduit.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn44"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref44" name="_ftn44" title=""><span style="font-size:11.0pt">[44]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><em><span style="font-size:10.0pt"> &Gamma;&lambda;&upsilon;&kappa;&upsilon;&epsilon;&sigma;&tau;&iota; &pi;&omicron;&lambda;&epsilon;&mu;&omicron;&sigmaf; &alpha;&pi;&epsilon;&iota;&rho;&omicron;&iota;&sigma;&iota;&nu;, &epsilon;&mu;&pi;&epsilon;&iota;&rho;&omega;&nu;&delta;&epsilon;&tau;&iota;&sigmaf; &tau;&alpha;&rho;&beta;&epsilon;&iota; &pi;&rho;&omicron;&sigma;&iota;&omicron;&nu;&tau;&alpha; &nu;&iota;&nu; &kappa;&alpha;&rho;&delta;&iota;&alpha; &pi;&epsilon;&rho;&iota;&sigma;&sigma;&omega;&sigmaf; </span></em><span style="font-size:10.0pt">dans la langue originale, V&eacute;g&egrave;ce, <em>Epitomereimilitaris</em>, &eacute;d Teubner, &eacute;d. C. Lang, p.&nbsp;85, cit&eacute; par &Eacute;rasme, <em>Dulce bellum</em>, <em>op.&nbsp;cit.</em>, p.&nbsp;1.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn45"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref45" name="_ftn45" title=""><span style="font-size:11.0pt">[45]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Jean -Claude Margolin (&eacute;d), <em>Erasme, La guerre et la paix</em>, <em>op.&nbsp;cit.</em>, p.&nbsp;115.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn46"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref46" name="_ftn46" title=""><span style="font-size:11.0pt">[46]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><em><span style="font-size:10.0pt"> Ibid.</span></em><span style="font-size:10.0pt">, p.&nbsp;116.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn47"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref47" name="_ftn47" title=""><span style="font-size:11.0pt">[47]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><em><span style="font-size:10.0pt"> Ibid.</span></em><span style="font-size:10.0pt">, p.&nbsp;112.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn48"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref48" name="_ftn48" title=""><span style="font-size:11.0pt">[48]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white"> La question pos&eacute;e par l&rsquo;&eacute;rasmisme espagnol a &eacute;t&eacute; formul&eacute;e par Bataillon&nbsp;: que s&rsquo;est-il pass&eacute; avec le <em>Dulce bellum </em>en Espagne&nbsp;? Pourquoi n&rsquo;a-t-il pas eu l&rsquo;impact de l&rsquo;<em>Enchiridion militis christiani</em>&nbsp;? Pourquoi n&rsquo;a-t-il pas &eacute;t&eacute; traduit&nbsp;? Le titre du <em>Manuel du chevalier chr&eacute;tien</em> fait plut&ocirc;t penser au combat et &agrave; la guerre qu&rsquo;&agrave; la pacification. Mais la r&eacute;ponse est en effet bien plus simple, car l<em>&rsquo;enchiridion</em> fut traduit en espagnol en 1526, tandis que le <em>bellum </em>lui est ant&eacute;rieur et appartient donc &agrave; une conjoncture diff&eacute;rente. En ce sens, on devrait en fait se poser la m&ecirc;me question &agrave; propos de la <em>Querela Pacis</em> de 1516 ou de <em>l&rsquo;Institution du Prince Chr&eacute;tien</em>. &Agrave; la v&eacute;rit&eacute;, l&rsquo;&eacute;rasmisme espagnol fut davantage marqu&eacute; par le <em>Manuel du chevalier chr&eacute;tien </em>que par l&rsquo;<em>Institutio</em> de 1516 ou par la traduction de la <em>Querella</em> de 1520, r&eacute;alis&eacute;e pendant le conflit entre Charles-Quint et les <em>Comunidades</em> de Castille.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn49"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref49" name="_ftn49" title=""><span style="font-size:11.0pt">[49]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> &Eacute;rasme, <em>Dulce Bellum inexpertis</em>, in Seidel Mench, <em>Seisaggipolitici in forma in forma di proverbi</em>, Torino, Einaudi, 1980, p.&nbsp;266-271 ; pour une autre &eacute;dition italienne, &Eacute;rasme, <em>Adagi</em>, traduzione a cura de Emanuele Lelli, Milano, Bompiani, 2013, p.&nbsp;2176.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn50"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref50" name="_ftn50" title=""><span style="font-size:11.0pt">[50]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> &Eacute;rasme critique les croisades&nbsp;; il critique en fait le financement des croisades et la corruption. En revanche, il croit que la pratique de la foi chr&eacute;tienne la plus sinc&egrave;re et la plus belle est le seul moyen l&eacute;gitime pour convertir les infid&egrave;les et les Turcs. Il pense, en effet, comme P&eacute;rez de Chinch&oacute;n, &laquo;&nbsp;je pr&eacute;f&egrave;re un Turc sinc&egrave;re qu&rsquo;un faux chr&eacute;tien&nbsp;&raquo;. La v&eacute;ritable victoire sur les Turcs ce n&rsquo;est pas la mort de l&rsquo;infid&egrave;le, mais sa conversion moyennant l&rsquo;exemplarit&eacute;. Andr&eacute;s Laguna copia une page du <em>bellum</em>&nbsp;: <em>Privatum quoddam exemplum a christianis maxime nunc imitandum principibus</em>.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn51"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref51" name="_ftn51" title=""><span style="font-size:11.0pt">[51]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Thomas d&rsquo;Aquin, <em>Summa theologiae</em> II-IIae, q&nbsp;40 art. 1-4&nbsp;; Francisco de Vitoria, <em>De iure belli </em>1538&nbsp;; Domingo de Soto, <em>De iustitia et iure</em>, premi&egrave;re &eacute;dition, Salamanque, 1553, Biblioth&egrave;que National de Madrid, R/30047.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn52"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref52" name="_ftn52" title=""><span style="font-size:11.0pt">[52]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white"> Les postures du <em>Dulce bellum</em> sont donc nuanc&eacute;es dans la <em>Querela</em>. Ce sont en fait des id&eacute;es d&eacute;j&agrave; pr&eacute;sentes dans<em> l&rsquo;&Eacute;loge de la folie,</em> mais qui se sont trouv&eacute;es nuanc&eacute;es plus tard, car la <em>Querela</em> est une &oelig;uvre bien plus claire et pr&eacute;cise que <em>l&rsquo;&eacute;loge</em>. Or, la conception chr&eacute;tienne de la guerre se limite &agrave; son caract&egrave;re d&eacute;fensif. Elle est juste par cons&eacute;quent. La guerre d&eacute;fensive contre l&rsquo;infid&egrave;le vise &agrave; prot&eacute;ger et &agrave; pr&eacute;server l&rsquo;unit&eacute; du corps du Christ, autrement dit le principe de l&rsquo;unit&eacute; chr&eacute;tienne l&eacute;gitime l&rsquo;id&eacute;e de guerre d&eacute;fensive et &agrave; la fois fournit un id&eacute;al de justice&nbsp;: combattre l&rsquo;infid&egrave;le pour assurer l&rsquo;unit&eacute; du corps du Christ sur terre.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn53"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref53" name="_ftn53" title=""><span style="font-size:11.0pt">[53]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> &Eacute;rasme, <em>Plaidoyer pour la paix</em>, Paris, Arl&eacute;a, 2005, p.&nbsp;37-49.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn54"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref54" name="_ftn54" title=""><span style="font-size:11.0pt">[54]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> &Eacute;rasme</span><span style="font-size:10.0pt">, <em>Plaidoyer pour la paix</em>, <em>op.cit</em>., 37-49., p.&nbsp;24.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn55"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref55" name="_ftn55" title=""><span style="font-size:11.0pt">[55]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><em><span style="font-size:10.0pt"> Ibid</span></em><span style="font-size:10.0pt">., p.&nbsp;81-82.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn56"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref56" name="_ftn56" title=""><span style="font-size:11.0pt">[56]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Pour comprendre aujourd&rsquo;hui la politique imp&eacute;riale de Charles Quint, il est n&eacute;cessaire de remonter &agrave; l&rsquo;essor de l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;empire depuis l&rsquo;Antiquit&eacute;. Pendant le Moyen &Acirc;ge, l&rsquo;empereur &eacute;tait l&rsquo;&eacute;quivalent du seigneur du monde. L&rsquo;empire &eacute;tait la mat&eacute;rialisation la plus parfaite de la communaut&eacute; humaine. Il repr&eacute;sentait l&rsquo;id&eacute;al ancien de partage entre la sph&egrave;re politique et sa grandeur supr&ecirc;me, comme il s&rsquo;&eacute;tait r&eacute;alis&eacute; auparavant dans les cit&eacute;s-&eacute;tat. Cette expression supr&ecirc;me fut d&rsquo;abord incarn&eacute;e par Auguste et culmina plus tard avec la construction l&eacute;gislative de Justinien. Ensuite, ce mod&egrave;le fut christianis&eacute; gr&acirc;ce aux contributions de Prudence, Paul Orose et surtout de saint Augustin. Charlemagne et de l&rsquo;empire carolingien en furent la parfaite incarnation. Plus tard elle fut repr&eacute;sent&eacute;e par le Saint Empire Romain Germanique de fa&ccedil;on r&eacute;siduelle jusqu&rsquo;&agrave; ce que cet h&eacute;ritage soit r&eacute;cup&eacute;r&eacute; par Charles Quint.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn57"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref57" name="_ftn57" title=""><span style="font-size:11.0pt">[57]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Pour Dante les r&ocirc;les du pape et de l&rsquo;empereur sont tr&egrave;s clairement limit&eacute;s et caract&eacute;ris&eacute;s. Chacun doit avoir son office. Pape et empereur se trouvent donc pour Dante limit&eacute;s. De l&agrave; qu&rsquo;il soit possible pour Dante de s&rsquo;interroger &agrave; propos de ces rapports qui d&eacute;finissent les limites de l&rsquo;Empire et de l&rsquo;&Eacute;glise. Dante &eacute;crit : <em>&laquo; ergo Papa et Imperator sint id quod sunt per quasdam relationes, quia per Papatum et per Imperatum, que relationes sunt altera sub ambitu paternitatis et altera sub ambitu dominationis, manifestum est quod Papa et Imperator, in quantum huiusmodi, habent reponi sub predicamento relationis, et per consequens reduci ad aliquod existens sub illo genere <span style="background-color:white">&raquo;</span>, </em>Dante Alighieri, <em>De Monarchia</em>, <em>op.&nbsp;cit.</em>, p.&nbsp;224-225<em>. </em>En voici la traduction&nbsp;: <span style="background-color:white">&laquo;</span>&nbsp;Pape et empereur sont ce qu&rsquo;ils sont du fait que certaines relations, -&nbsp;&agrave; savoir par la papaut&eacute; et par l&rsquo;empire, qui sont des relations, la premi&egrave;re dans les limites de la paternit&eacute;, la seconde dans celle de la domination&nbsp;- il est clair que le pape et l&rsquo;empereur, en tant que tels, doivent &ecirc;tre plac&eacute;s sous le pr&eacute;dicat de leur relation et par cons&eacute;quent ramen&eacute;s &agrave; quelque chose qui existe de ce genre. <span style="background-color:white">&raquo;</span> Or nous avons pris les termes <em><span style="background-color:white">&laquo; </span>sub ambitu paternitatis <span style="background-color:white">&raquo; </span></em>et <em><span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>sub ambitu dominationis<span style="background-color:white">&raquo;</span></em> au sens de <span style="background-color:white">&laquo; </span>dans les limites de la paternit&eacute; <span style="background-color:white">&raquo;</span> et <span style="background-color:white">&laquo; </span>dans les limites de la domination&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>, ce qui placera notre discussion sur la paix sous un nouveau seuil d&rsquo;intelligibilit&eacute;, &agrave; savoir&nbsp;: comment concevoir le pacifisme, entre l&rsquo;empire et l&rsquo;&Eacute;glise, c&rsquo;est-&agrave;-dire entre les limites de la domination et les limites de la paternit&eacute;.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn58"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref58" name="_ftn58" title=""><span style="font-size:11.0pt">[58]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Penser en ces termes l&rsquo;essor de la chr&eacute;tient&eacute;, comme construction et constitution d&rsquo;un pouvoir et une puissance imp&eacute;riale reli&eacute;e &agrave; la foi, nous oblige &agrave; formuler la question suivante vis-&agrave;-vis du poids de ces structures d&rsquo;ordre politique et de l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;une <em>universitas christiana</em>&nbsp;: cette paix chr&eacute;tienne, implique-t-elle vraiment une paix de <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>caract&egrave;re universel&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>&nbsp;? Autrement dit&nbsp;: l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une paix universelle est-elle v&eacute;ritablement chr&eacute;tienne&nbsp;? Il ne faut pas confondre, en effet, l&rsquo;imposition d&rsquo;une paix de <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>caract&egrave;re universel&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span> et l&rsquo;universalit&eacute; de toute paix. Il est int&eacute;ressant ici de rappeler cette consid&eacute;ration d&rsquo;&Eacute;rasme, pour qui ce n&rsquo;&eacute;tait pas l&rsquo;Espagne imp&eacute;riale qui &eacute;tait la championne des nations chr&eacute;tiennes mais la France&nbsp;: <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>Seule la France, fleur de la civilisation chr&eacute;tienne, citadelle de plus s&ucirc;res contre les orages&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;, &Eacute;rasme, <em>La complainte pour la paix,op.&nbsp;cit.</em>, p.&nbsp;58</span>.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn59"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref59" name="_ftn59" title=""><span style="font-size:11.0pt">[59]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Pour Vald&eacute;s, il est tr&egrave;s clair que Dieu, invisible pour les hommes, <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>no quiere sino corazones&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>. </span><span style="font-size:10.0pt">Comme Lactancio le reconna&icirc;t ensuite, <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>Ten&eacute;is el esp&iacute;ritu, ten&eacute;is el entendimiento, ten&eacute;is la raz&oacute;n, &iquest;no os parece que son &eacute;stas gentiles candelas&nbsp;?&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span> Alfonso Vald&eacute;s, <em>op.&nbsp;cit.</em>, p&nbsp;180&nbsp;; Rosa Navarro a aussi comment&eacute; &agrave; ce propos la cinqui&egrave;me r&egrave;gle du vrai chr&eacute;tien selon l&rsquo;&Eacute;rasme de <em>l&rsquo;Enchiridion</em>, <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>qu&eacute; toda la perfecci&oacute;n de que mayor necesidad tiene el buen christiano, consiste en esfor&ccedil;arse y trabajar por apartar el cora&ccedil;&oacute;n destas cosas visibles [....] Y esto por mejor aprovechar y crecer en las que son invisibles, pues son estas las perfectas<span style="background-color:white">&raquo;</span>, ErasmE,<em> El Enquiridion</em>, pr&oacute;logo de Marcel Bataillon, Madrid, C.S.I.C. 1971, p.&nbsp;231. </span><span style="font-size:10.0pt">L&rsquo;important est l&rsquo;invisible par rapport au visible. Rosa Navarro a aussi indiqu&eacute; que Lactancio cite en fait l&rsquo;&eacute;p&icirc;tre aux Corinthiens, 3, 17, lorsqu&rsquo;il affirme <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>Templum [enim] Dei sanctum est, quod estis Vos ?&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>, c&rsquo;est &agrave; dire, <span style="background-color:white">&laquo; </span>car le temple de Dieu est saint, et vous &ecirc;tes ce temple&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>, Alfonso de Vald&eacute;s, <em>op.&nbsp;cit.</em>, [2012] p.&nbsp;179. </span><span style="font-size:10.0pt">Voir &eacute;galement M. Morreale, <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>Juan y Alfonso de Vald&eacute;s&nbsp;: de la letra al esp&iacute;ritu&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>, <em>El erasmismo en Espa&ntilde;a, </em>Santander, 1986, p.&nbsp;472.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn60"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref60" name="_ftn60" title=""><span style="font-size:11.0pt">[60]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Sur ce point, le d&eacute;but de la deuxi&egrave;me partie du dialogue sur Rome est tr&egrave;s int&eacute;ressant : c&rsquo;est l&rsquo;archidiacre qui parle. </span><span style="font-size:10.0pt">Il dit&nbsp;:<span style="background-color:white">&laquo;</span>&nbsp;Aquel vender de oficios, de beneficios, de bulas, de indulgencias, de dispensaciones, tan sinverg&uuml;enza, que verdaderamente parec&iacute;a una irrisi&oacute;n de la fe cristiana&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>, Alfonso Vald&eacute;s, <em>op.&nbsp;cit.</em>, [2012] p.&nbsp;135. <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>Que cristo loa la pobreza&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span> encha&icirc;ne Lactancio quelques r&eacute;pliques plus tard, pour finir avec <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>y nos convida, con perfect&iacute;simo ejemplo, a que la sigamos&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>, <em>ibid.</em>, p.&nbsp;140.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn61"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref61" name="_ftn61" title=""><span style="font-size:11.0pt">[61]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Dans la premi&egrave;re partie du dialogue Lactancio d&eacute;nonce la chose suivante&nbsp;: <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>leed toda la doctrina evang&eacute;lica, leed todas las ep&iacute;stolas can&oacute;nicas&nbsp;; no hallar&eacute;is sino paz, concordia y unidad, amor y caridad.&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span> Il portera ensuite le discours sur la suivante question <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>&iquest;D&oacute;nde hay guerra, c&oacute;mo puede haber caridad&nbsp;?&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>, <em>ibid.</em>, p.&nbsp;101.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn62"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref62" name="_ftn62" title=""><span style="font-size:11.0pt">[62]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Lactancio dit <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>la obediencia puesta en malos fundamentos no puede durar&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>,<em>ibid., </em>p.&nbsp;169.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn63"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref63" name="_ftn63" title=""><span style="font-size:11.0pt">[63]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Les deux dialogues t&eacute;moignent de cette triple interrogation sur la pi&eacute;t&eacute;&nbsp;: la pi&eacute;t&eacute; et la foi int&eacute;rieure&nbsp;; la pi&eacute;t&eacute; et la <em>caritas</em>&nbsp;; la pi&eacute;t&eacute; et la gr&acirc;ce. </span><span style="font-size:10.0pt">Maravall, citant l&rsquo;&eacute;dition espagnole d&rsquo;<em>&Eacute;rasme et l&rsquo;Espagne </em>(p.&nbsp;396), reprend les id&eacute;es de Bataillon &agrave; propos de ce principe de pi&eacute;t&eacute;&nbsp;: <span style="background-color:white">&laquo; </span>El erasmismo no era solo una propuesta negativa contra abusos&ndash;protesta que con tantos violentos t&eacute;rminos ven&iacute;a expres&aacute;ndose desde siglos atr&aacute;s. Se trataba, adem&aacute;s, de un movimiento positivo de renovaci&oacute;n espiritual, un esfuerzo de cultura intelectual, dominado por un ideal de piedad&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>, Maravall, <em>Utop&iacute;a y reformismo</em>, <em>op.&nbsp;cit.</em>, p.&nbsp;356.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn64"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref64" name="_ftn64" title=""><span style="font-size:11.0pt">[64]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Comme<em>,</em> par exemple, dans le <em>Di&aacute;logo de las cosas acaecidas en Roma</em> o&ugrave;, la diff&eacute;rence entre la mort et le sacrifice dans le but dernier d&rsquo;organiser et de structurer les institutions psychologiques de la soci&eacute;t&eacute; &eacute;tant &eacute;tablie, Vald&eacute;s &eacute;crit <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;&iquest;</span>Qu&eacute; se me da m&aacute;s tener por devoci&oacute;n matar cuatro toros el d&iacute;a de san Bartolom&eacute; que de sacrificar cuatro toros a san Bartolom&eacute;?&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo; Abell&aacute;n a consid&eacute;r&eacute;, en revanche, que le commentaire montre les diff&eacute;rences entre les pa&iuml;ens et la vraie foi, Jos&eacute; Luis Abell&aacute;n, <em>El erasmismo espanol</em>, introducci&oacute;n de Jos&eacute; Luis G&oacute;mez-Mart&iacute;nez, Madrid, Espasa-Calpe, colecci&oacute;n Austral, 2005, p.&nbsp;114.&nbsp; Pour notre part, nous voyons ici une d&eacute;nonciation de l&rsquo;instrumentalisation de la foi, laquelle organise et d&eacute;termine une ritualisation de la vie dans ses habitudes et pratiques, voire aussi dans ces f&ecirc;tes, qui d&eacute;fend une &eacute;conomie de la v&eacute;rit&eacute; et du temps.</span></span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn65"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref65" name="_ftn65" title=""><span style="font-size:11.0pt">[65]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <span style="font-size:10.0pt"> Ce sujet est tr&egrave;s pr&eacute;sent dans les deux dialogues, et sp&eacute;cialement aig&uuml;e dans la premi&egrave;re partie du <em>Di&aacute;logo de las cosas acaecidas en Roma&nbsp;</em>: <span style="background-color:white">&laquo;</span>&nbsp;con vuestro mal vivir, mat&aacute;is el fuego de la caridad&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;, Alfonso de Vald&eacute;s, <em>op.&nbsp;cit</em>, [2012] p.&nbsp;108</span>.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn66"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref66" name="_ftn66" title=""><span style="font-size:11.0pt">[66]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white"> &laquo;&nbsp;</span></span><span style="font-size:10.0pt">As&iacute; juzgaban de los ap&oacute;stoles porque predicaban a Jesucristo. As&iacute; juzgan ahora a los que muy de veras quieren ser cristianos, menospreciando la vanidad del mundo y siguiendo el verdadero camino de la verdad&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>, <em>ibid.</em>, [2012] p.&nbsp;123.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn67"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref67" name="_ftn67" title=""><span style="font-size:11.0pt">[67]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Il est vrai que les &eacute;rasmistes articulent la pens&eacute;e ind&eacute;pendamment des contextes juridiques ou l&eacute;gaux. </span><span style="font-size:10.0pt">Comme Maravall l&rsquo;a bien not&eacute;, <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>Los erasmistas se movieron en una l&iacute;nea de pensamiento diferente, en la que los problemas jur&iacute;dico-pol&iacute;ticos tuvieron poca importancia&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span> Maravall, <em>Utop&iacute;a y reformismo,op.&nbsp;cit.</em>, p.&nbsp;339.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn68"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref68" name="_ftn68" title=""><span style="font-size:11.0pt">[68]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Alfonso de Vald&eacute;s, <em>op.&nbsp;cit.</em>, [2012], p.&nbsp;99.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn69"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref69" name="_ftn69" title=""><span style="font-size:11.0pt">[69]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Comme l&rsquo;auteur du dialogue l&rsquo;&eacute;crit : <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;el Emperador [....] la ratific&oacute; y aprob&oacute;, mostrando cu&aacute;nto deseaba la amistad del papa y estar en conformidad con &eacute;l, pues quer&iacute;a m&aacute;s aceptar condiciones de concordia injusta, que seguir la justa venganza que ten&iacute;a en las manos&nbsp;&raquo;, <em>ibid.,</em> p.&nbsp;126</span>.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn70"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref70" name="_ftn70" title=""><span style="font-size:11.0pt">[70]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> &Agrave; cet &eacute;gard, une des phrases le plus significatives que Vald&eacute;s a mise dans la bouche de Lactancio dit&nbsp;: <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>&iquest;Quer&eacute;is vosotros que os sea l&iacute;cito hacer guerra y que a nosotros no nos sea l&iacute;cito defendernos&nbsp;? </span><span style="font-size:10.0pt">&iexcl;Gentil manera de vivir! <span style="background-color:white">&raquo;, <em>ibid.</em>, p.&nbsp;130</span>.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn71"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref71" name="_ftn71" title=""><span style="font-size:11.0pt">[71]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> D&eacute;j&agrave; vers la fin de <em>l&rsquo;Institution du prince chr&eacute;tien</em> de 1516, et dans la <em>Querela pacis,</em> de 1517, &Eacute;rasme exprimait ses id&eacute;es relatives &agrave; la guerre et la paix. Il consid&eacute;rait alors que la guerre &eacute;tait injustifiable et qu&rsquo;elle ne devient un moyen qu&rsquo;une fois que les arguments et la diplomatie sont &eacute;puis&eacute;s. Dans ces deux trait&eacute;s,&Eacute;rasme s&rsquo;interroge sur la notion de guerre juste, voire l&eacute;gitime. Le prince est donc cens&eacute; avoir recours aux armes quand la menace des adversaires met en cause la vie, la libert&eacute; et la pi&eacute;t&eacute; de ses sujets. L&rsquo;adversaire est ainsi celui qui n&rsquo;a pas de piti&eacute;. La guerre est donc pour &Eacute;rasme justifi&eacute;e si c&rsquo;est une guerre d&eacute;fensive, pour prot&eacute;ger son territoire dans la mesure o&ugrave; la violence des adversaires met aussi en cause la libert&eacute; d&rsquo;examen. La guerre que le prince portera &agrave; terme sera en cons&eacute;quence une guerre d&eacute;fensive, sans cruaut&eacute;. Cette guerre est en fait le dernier recours du prince, le dernier m&eacute;canisme. </span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn72"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref72" name="_ftn72" title=""><span style="font-size:11.0pt">[72]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Par exemple, quand Lactancio fait r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la justice, <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>Todas las cosas cre&oacute; Dios para el servicio del hombre y da la administraci&oacute;n dellas m&aacute;s a uno que a otro, para que las repartan con lo que no tienen, y es justicia que las tenga el que mejor las sabe administrar. Lo dem&aacute;s, a mi ver, es manifiesta injusticia&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;, </span>Vald&eacute;s, <em>ibid.</em>, p.&nbsp;192. </span><span style="font-size:10.0pt">Cela permet &agrave; Vald&eacute;s de revendiquer la <em>praxis</em> imp&eacute;riale &agrave; la fois comme justice et v&eacute;rit&eacute;. </span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn73"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref73" name="_ftn73" title=""><span style="font-size:11.0pt">[73]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> La finalit&eacute; du projet critique et r&eacute;formateur de Vald&eacute;s est &eacute;minemment politique. Il recherche une voie religieuse au sein de laquelle d&eacute;plier son programme r&eacute;formateur&nbsp;: tant en ce qui concerne la v&eacute;ritable foi qu&rsquo;en ce qui concerne les politiques de guerre et de paix.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn74"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref74" name="_ftn74" title=""><span style="font-size:11.0pt">[74]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white"> Que la guerre puisse &eacute;branler toute forme d&rsquo;amour filial ou toute sorte de religion explique comment et &agrave; quel point la guerre est difficile &agrave; d&eacute;terminer seulement en tant que guerre.</span></span><span style="font-size:10.0pt"> Comme nous le rappelle &Eacute;rasme au d&eacute;but de <em>La complainte pour la paix</em>, <span style="background-color:white">&laquo;&nbsp;</span>attirer &agrave; soi une hydre aussi pernicieuse, messag&egrave;re de tous les maux, n&rsquo;est-ce pas une esp&egrave;ce de folie furieuse&nbsp;? <span style="background-color:white">&raquo;, &Eacute;rasme, <em>La complainte pour la paix</em>, <em>op.&nbsp;cit.</em>,</span> p.&nbsp;18.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn75"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref75" name="_ftn75" title=""><span style="font-size:11.0pt">[75]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Nous avons pr&eacute;sent&eacute; le th&egrave;me de la paix chez &Eacute;rasme d&rsquo;une fa&ccedil;on peut-&ecirc;tre tr&egrave;s simple et s&eacute;quentielle, sans doute &agrave; cause du manque d&rsquo;espace. Il en va de m&ecirc;me pour cette sensibilit&eacute; fort chr&eacute;tienne qui aborde la discussion sur trois points, d&rsquo;abord comme guerre ineffable pour ceux qui l&rsquo;ont subie, ensuite comme guerre d&eacute;fensive et l&eacute;gitime, et finalement, selon la maxime de Cic&eacute;ron. Cela nous montre que nous avons con&ccedil;u le pacifisme, malgr&eacute; tout, en termes de guerre. </span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn76"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref76" name="_ftn76" title=""><span style="font-size:11.0pt">[76]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Jean-Claude Margolin, <em>Guerre et paix dans la pens&eacute;e d&rsquo;&Eacute;rasme</em>, <em>op.&nbsp;cit.</em>, p.&nbsp;16.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn77"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref77" name="_ftn77" title=""><span style="font-size:11.0pt">[77]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Pierre Mesnard, <em>L&rsquo;essor de la philosophie politique au XVI<sup>e</sup> si&egrave;cle</em>, <em>op.&nbsp;cit.</em>, p.&nbsp;117-118.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn78"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref78" name="_ftn78" title=""><span style="font-size:11.0pt">[78]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Voici la question&nbsp;: le pacifisme, doit-il &ecirc;tre interpr&eacute;t&eacute; comme un rapport <em>sub ambitu paternitatis </em>ou <em>sub ambitu dominationis</em>&nbsp;? Pour le dire avec les termes de Dante, la l&eacute;gitimit&eacute; de la guerre d&eacute;pend-t-elle des limites de la paternit&eacute; ou bien de la domination&nbsp;? </span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn79"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref79" name="_ftn79" title=""><span style="font-size:12.0pt">[79]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white"> Michel Foucault, &laquo; </span></span><span style="font-size:10.0pt">Qu&rsquo;est-ce que la critique ? Critique et <em>Aufkl&auml;rung</em><span style="background-color:white">&raquo;</span>, <em>art.&nbsp;cit</em>., p.&nbsp;38.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn80"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref80" name="_ftn80" title=""><span style="font-size:11.0pt">[80]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"> Dans le cartel de l&rsquo;empereur au roi de France pr&eacute;sent dans le <em>Mercurio y Car&oacute;n</em>, Vald&eacute;s termine avec ces phrases&nbsp;: <span style="background-color:white">&laquo;</span>&nbsp;en otras partes yo digo o escribo palabras contra vuestra honra, que la verg&uuml;enza de la dilaci&oacute;n o del combate ser&aacute; m&iacute;a, pues que, viendos a &eacute;l, cesan todas escripturas&nbsp;<span style="background-color:white">&raquo;</span>. </span><span style="font-size:10.0pt">Alfonso de Vald&eacute;s, <em>op. cit.</em>, [2013] p.&nbsp;261.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn81"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref81" name="_ftn81" title=""><span style="font-size:11.0pt">[81]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white"> &laquo;&nbsp;Je suppose que tu ne vois pas de soldats morts dans une guerre juste [...] pourtant ils n&rsquo;ont pas avec eux ces bagages et paraissent nus devant toi [...] les r&ecirc;ves sont donc si pesants&nbsp;?&nbsp;&raquo;, </span></span><span style="font-size:10.0pt">&Eacute;rasme</span><span style="font-size:10.0pt">, <em><span style="background-color:white">Colloques II</span></em><span style="background-color:white">, traduction d&rsquo;Etienne Wolf, Paris, imprimerie nationale, 1992,</span> p.&nbsp;187.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn82"> <p style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"><span style="font-size:11pt"><span style="font-family:Arial,sans-serif"><span style="color:black"><a href="#_ftnref82" name="_ftn82" title=""><span style="font-size:11.0pt">[82]</span></a>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; <sup>&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp; </sup><span style="font-size:10.0pt"><span style="background-color:white"> Ce <em>dire</em> du prince ou de l&rsquo;empereur nous place face un dernier seuil vis-&agrave;-vis du discours sur la paix. Il nous semble que le rapport entre les mots et la paix consiste en la v&eacute;rit&eacute;. Le dire vrai pour Vald&eacute;s est donc ce lien entre le <em>pan</em> qui signifie &laquo; tout &raquo; et le <em>reo</em> que signifie &laquo; dire &raquo;. C&rsquo;est dans ce &laquo;&nbsp;tout-dire&nbsp;&raquo; entendue comme dire-vrai que demeure la cl&eacute; pour entendre ce dernier virage du discours.</span></span></span></span></span></p> </div> </div>