<p><em>Par Thomas Marti&nbsp;</em></p> <p><em>LLACS - Universit&eacute; Paul Val&eacute;ry Montpellier III</em></p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <div class="WordSection1"> <div class="WordSection1"> <p style="text-indent: 35.4pt; text-align: justify;"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;&laquo;&nbsp;N&rsquo;ayant rien &agrave; perdre, ils avaient tout &agrave; inventer pour &ecirc;tre les patriarches de cette &eacute;tonnante cr&eacute;ation culturelle qu&rsquo;est le th&eacute;&acirc;tre castillan du Si&egrave;cle d&rsquo;Or&nbsp;&raquo; (Canavaggio, 1993, p. 365). C&rsquo;est en ces termes que Pierre Heugas &eacute;voque la situation des auteurs dramatiques castillans du d&eacute;but du <span style="font-variant:small-caps">xvi</span><sup>e</sup> si&egrave;cle. Dans cette entreprise collective, le nom de Bartolom&eacute; Torres Naharro se d&eacute;tache des autres dramaturges et ce dernier appara&icirc;t bien souvent comme le v&eacute;ritable &laquo;&nbsp;p&egrave;re du th&eacute;&acirc;tre espagnol&nbsp;&raquo; (Canavaggio, 1993, p. 370). En effet, &agrave; travers les pi&egrave;ces qu&rsquo;il publie d&egrave;s 1517 dans la <i>Propalladia </i>et le texte th&eacute;orique qui les accompagne (<i>Prohemio</i>), il pr&eacute;sente une formule dramatique nouvelle&nbsp;: un th&eacute;&acirc;tre profane et urbain pens&eacute; pour la repr&eacute;sentation sc&eacute;nique. Par la suite, celle-ci est reprise par de nombreux auteurs castillans, jusque dans les ann&eacute;es 1540/1550.<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></span></span></a> Les formes dramatiques concurrentes auparavant en vogue, en particulier l&rsquo;&eacute;glogue, sont alors rel&eacute;gu&eacute;es au second plan (Canet Vall&eacute;s, 2017, p. 108) et les nombreux textes profanes et urbains qui nous sont parvenus, en d&eacute;pit de leur mise &agrave; l&rsquo;index en 1559, permettent de mesurer le succ&egrave;s de ce th&eacute;&acirc;tre. </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify">&nbsp;</p> <h2 id="Rire+et+com+die" name="Rire+et+com+die" style="text-align: justify;"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b>Rire et com&eacute;die</b></span></span></span></span></h2> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Parce qu&rsquo;elles sont pr&eacute;sent&eacute;es le plus souvent comme des <i>comedias</i> ou des <i>farsas</i>, ces pi&egrave;ces profanes semblent se pr&ecirc;ter naturellement &agrave; une &eacute;tude sur le rire et le comique. Or, replac&eacute;es dans le panorama dramatique espagnol du <span style="font-variant:small-caps">xvi</span><sup>e</sup> si&egrave;cle, la seule classification g&eacute;n&eacute;rique, affich&eacute;e d&egrave;s le titre, ne peut suffire &agrave; affirmer l&rsquo;intention de faire rire. En effet, ces informations sont g&eacute;n&eacute;ralement plus propices &agrave; semer la confusion qu&rsquo;&agrave; &eacute;lucider v&eacute;ritablement l&rsquo;option formelle retenue. En ce sens, le titre de l&rsquo;&oelig;uvre anonyme <i>Farsa a manera de tragedia </i>t&eacute;moigne assez de l&rsquo;ambigu&iuml;t&eacute;, voire du flou, qui pr&eacute;side &agrave; l&rsquo;organisation g&eacute;n&eacute;rique. Cette instabilit&eacute; s&rsquo;appr&eacute;cie &eacute;galement dans l&rsquo;hybridation de diff&eacute;rents genres telle qu&rsquo;on l&rsquo;observe dans l&rsquo;apparition de la <i>tragicomedia</i>. Aussi, de la m&ecirc;me fa&ccedil;on que la com&eacute;die latine constitue, &agrave; l&rsquo;inverse de la trag&eacute;die, un genre dramatique aux contours mal d&eacute;finis, rappelons avec Huerta Calvo qu&rsquo;au <span style="font-variant:small-caps">xvi</span><sup>e</sup> si&egrave;cle, une <i>comedia &ldquo;puede ser tanto una tragedia o una tragicomedia, como una comedia c&oacute;mica propiamente dicha&rdquo; </i>(Huerta Calvo, 2003, p. 310). Ainsi, dans ces productions, la dimension comique ou la recherche du rire ne semblent pas indissociables de la com&eacute;die. En outre, la d&eacute;finition de la <i>comedia</i> que formule Torres Naharro &ndash;&ldquo;<i>artificio ingenioso de notables y finalmente alegres acontecimientos, por personas representados&rdquo;</i>(Torres Naharro, 2013,&nbsp;<em>Prohemio</em>, p. 971)&ndash; ne caract&eacute;rise pas tant le<i> </i>genre par son caract&egrave;re comique que par un d&eacute;nouement heureux. Le <i>Prohemio</i> s&rsquo;int&eacute;resse davantage aux diff&eacute;rents types d&rsquo;intrigue, ce qui justifie, selon le dramaturge, une distinction entre deux sous-ensembles de <i>comedias. </i>D&rsquo;une part, la <i>comedia</i> <i>a</i> <i>noticia</i>, dont l&rsquo;action s&rsquo;inspire de &ldquo;<i>cosa nota y vista en la realidad de verdad</i>&rdquo; ; elle s&rsquo;apparente aux com&eacute;dies de m&oelig;urs et se situe g&eacute;n&eacute;ralement dans un environnement familier. D&rsquo;autre part, celle <i>a</i> <i>fantas&iacute;a</i>, fortement influenc&eacute;e par la <i>Celestine </i>et dans lesquelles l&rsquo;intrigue amoureuse est g&eacute;n&eacute;ralement consid&eacute;r&eacute;e comme le fil conducteur de la pi&egrave;ce &agrave; tel point que certains critiques d&eacute;signent cet ensemble comme des &ldquo;<i>romantic</i> <i>comedy</i>&rdquo; (Crawford, 1937). En somme, le <i>Prohemio </i>et la th&eacute;orisation de la com&eacute;die qui est expos&eacute;e n&rsquo;explicitent pas le rapport entre la forme et la dimension comique. D&egrave;s lors, l&rsquo;ambigu&iuml;t&eacute; qui entoure cette classification g&eacute;n&eacute;rique invite n&eacute;cessairement &agrave; consid&eacute;rer les &eacute;l&eacute;ments potentiellement comiques et leur port&eacute;e avec pr&eacute;caution. </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">N&eacute;anmoins, le th&eacute;&acirc;tre profane et urbain du premier <span style="font-variant:small-caps">xvi</span><sup>e</sup> si&egrave;cle, au-del&agrave; de Torres Naharro, recourt&nbsp;&agrave; des personnages-types, des situations, des jeux linguistiques ou corporels qu&rsquo;il semble l&eacute;gitime de consid&eacute;rer comme autant de supports au comique. Leur r&eacute;currence indique qu&rsquo;ils &eacute;taient certainement en mesure de d&eacute;clencher le rire du spectateur/lecteur. En outre, nous devinons que la dimension comique de l&rsquo;&oelig;uvre devait bien constituer un horizon d&rsquo;attente&nbsp;; c&rsquo;est en ce sens, selon nous, qu&rsquo;il convient d&rsquo;entendre la mise en garde, certainement n&eacute;cessaire, formul&eacute;e par le berger de l&rsquo;<i>introito</i> de la <i>Comedia</i> <i>Himenea</i> qui, d&rsquo;entr&eacute;e de jeu, avertit que cette pi&egrave;ce &ldquo;<i>no es comedia de risada</i>&rdquo; (Torres Naharro, 2013, p. 542, v.175).<b> </b></span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify">&nbsp;</p> <h2 id="Le+divertissement+et+la+comedia+a+fantas+a" name="Le+divertissement+et+la+comedia+a+fantas+a" style="text-indent: 35.4pt; text-align: justify;"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b>Le divertissement et la <i>comedia a fantas&iacute;a</i></b></span></span></span></span></h2> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Jusque dans les ann&eacute;es 1550, ce sont les intrigues amoureuses &ndash; <i>comedias a fantas&iacute;a </i>&ndash; comme celle de la <i>Comedia</i> <i>Tesorina</i> de Jaime de Huete, qui occupent le devant de la sc&egrave;ne. Ces pi&egrave;ces sont &eacute;galement celles qui ont le plus attir&eacute; l&rsquo;attention de la critique dont les &eacute;tudes se sont toutefois souvent concentr&eacute;es sur les deux aspects&nbsp;apparemment caract&eacute;ristiques de ce th&eacute;&acirc;tre : le potentiel comique et l&rsquo;intrigue amoureuse. Cette approche a sans doute &eacute;t&eacute; en partie induite ou renforc&eacute;e par les travaux men&eacute;s autour de la d&eacute;finition du contexte de production et de repr&eacute;sentation de ces pi&egrave;ces<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></span></span></a>. Quoiqu&rsquo;une contextualisation pr&eacute;cise du th&eacute;&acirc;tre profane et urbain espagnol demeure toujours difficile &agrave; &eacute;tablir en l&rsquo;absence de trace documentaire, il est g&eacute;n&eacute;ralement avanc&eacute; que ces pi&egrave;ces s&rsquo;inscriraient dans une pratique sc&eacute;nique courtisane<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[3]</span></span></span></span></span></a>. &OElig;uvres de commandes pour de prestigieux m&eacute;c&egrave;nes, elles seraient jou&eacute;es dans un cadre priv&eacute;, le plus souvent lors des f&ecirc;tes c&eacute;l&eacute;brant mariages ou fian&ccedil;ailles, ce qui justifierait d&rsquo;autant plus l&rsquo;intrigue amoureuse<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[4]</span></span></span></span></span></a>. Ce contexte festif et courtisan inscrit l&rsquo;&oelig;uvre dramatique dans un dispositif de divertissement particulier, qui para&icirc;t conditionner la pi&egrave;ce et justifier le type d&rsquo;intrigue amoureuse et un certain contenu comique. </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;exercice de cette influence rejaillit notamment dans les &eacute;tudes men&eacute;es autour de la<i> dramatis personae</i> de ces &oelig;uvres. &Agrave; ce propos, les travaux de Puerto Moro (2016) ont mis en exergue une organisation tripartite du syst&egrave;me des personnages qui calque en quelque sorte une repr&eacute;sentation sociale hi&eacute;rarchis&eacute;e. Mais, en regardant bien la fonctionnalit&eacute; dramatique des personnages nous voyons r&eacute;appara&icirc;tre une division dichotomique entre amour et comique. Ainsi, il y aurait d&rsquo;une part les repr&eacute;sentants du groupe social le plus &eacute;lev&eacute; &ndash;les protagonistes de l&rsquo;intrigue<i> </i>(<i>gal&aacute;n</i>, <i>dama</i>, parents)&ndash; tourn&eacute;s exclusivement vers l&rsquo;intrigue amoureuse. De l&rsquo;autre, un ensemble de personnages &laquo;&nbsp;grotesques&nbsp;&raquo;, regroupant certains types comiques traditionnels (l&rsquo;esclave ou le berger principalement), issus de la com&eacute;die romaine, &eacute;l&eacute;giaque ou humanistique et &ldquo;<i>cuya funci&oacute;n b&aacute;sica&nbsp;es la de distender la trama, ya sea mediante su presencia en los momentos m&aacute;s &aacute;lgidos de la acci&oacute;n, sea mediante el protagonismo del peque&ntilde;o paso c&oacute;mico que habr&iacute;a de derivar hacia el entrem&eacute;s &aacute;ureo</i>&rdquo; (Puerto Moro, 2016, paragr. 19)</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans l&rsquo;analyse des fonctionnalit&eacute;s typologiques, le groupe des valets et des servantes, qui occupent un statut social interm&eacute;diaire, semble quant &agrave; lui plus difficile &agrave; appr&eacute;hender. Alors que pour Puerto Moro, ces personnages ne remplissent qu&rsquo;une fonction de complice amoureux, au service des ma&icirc;tres, pour Canet Vall&eacute;s (2008), ce groupe de personnage assume une charge comique &agrave; la fa&ccedil;on des personnages grotesques ou farcesque. Chez ces deux critiques, le potentiel comique ne serait en d&eacute;finitive assum&eacute; que par les personnages les plus bas socialement dont les bergers des <i>introitos</i> constituent un mod&egrave;le exemplaire et r&eacute;current. En effet, s&rsquo;il constitue la figure qui a le plus suscit&eacute; l&rsquo;attention de la critique, le personnage du berger induit dans de nombreux travaux une certaine conception de la dimension comique des pi&egrave;ces profanes et urbaines du premier <span style="font-variant:small-caps">xvi</span><sup>e</sup> si&egrave;cle. Rappelons, notamment qu&rsquo;un espace particulier&ndash;celui de l&rsquo;<i>introito&ndash;</i> leur est r&eacute;serv&eacute; dans l&rsquo;&eacute;conomie dramatique. G&eacute;n&eacute;ralement, l&rsquo;<i>introito</i> consiste en un monologue initial au cours duquel le discours, r&eacute;cit&eacute; en <i>sayagu&eacute;s<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[5]</span></span></span></b></span></span></a></i>, s&rsquo;&eacute;gare artificiellement vers un r&eacute;cit grossier, souvent obsc&egrave;ne, qui n&rsquo;h&eacute;site pas &agrave; railler le public qui l&rsquo;&eacute;coute et constitue un ressors comique imm&eacute;diat assez facilement identifiable. D&rsquo;embl&eacute;e, leur intervention s&rsquo;inscrit dans un dispositif grotesque qui participe, en outre, &agrave; la neutralisation de la charge subversive du discours. Aussi, le rire que suscitent les bergers repose sur le spectacle du d&eacute;faut, de l&rsquo;erreur ou du ridicule ; un rire qui exclut et condamne une cat&eacute;gorie sociale inf&eacute;rieure, jug&eacute;e de fa&ccedil;on n&eacute;gative. Dans le m&ecirc;me temps, l&rsquo;intervention du berger permet aussi, par contraste, de mettre en valeur le spectateur/rieur &ndash;c&rsquo;est &agrave; dire l&rsquo;&eacute;lite qui financerait et assisterait &agrave; la repr&eacute;sentation. En ce sens, il correspond &agrave; ce que Dupr&eacute;el associe au rire &laquo;&nbsp;produit par le sentiment de triomphe que nous fait &eacute;prouver la soudaine d&eacute;couverte en nous-m&ecirc;mes de quelque avantage ou sup&eacute;riorit&eacute; par rapport &agrave; quelque autre personne&nbsp;&raquo; (1928, p. 215).&nbsp; </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ainsi, des analyses autour de la <i>dramatis personae </i>et du personnage du berger se d&eacute;gage<i> </i>une certaine conception du comique, qui s&rsquo;apparente &agrave; la&nbsp;<i>burla</i>, la moquerie. Il en r&eacute;sulte aussi l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une certaine inoffensivit&eacute; comique de ces <i>comedias </i>&agrave; l&rsquo;&eacute;gard de l&rsquo;&eacute;lite<i>&nbsp;</i>et qui se justifierait<b> </b>par un imp&eacute;ratif id&eacute;ologique induit par le contexte de production et de repr&eacute;sentation. Nous retrouvons cette id&eacute;e synth&eacute;tis&eacute;e par Rodrigo Mancho &agrave; propos de la <i>Far&ccedil;a a manera de Tragedia</i><a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><i><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[6]</span></span></span></b></span></i></span></a>&nbsp;: </span></span></span></span></p> <p class="Citation2" style="text-align:justify; margin-right:18px; margin-left:19px"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-style:italic">&ldquo;[&hellip;]las convenciones teatrales (o ideol&oacute;gicas) imped&iacute;an la orientaci&oacute;n hacia la burla del estamento en el poder. La risa nunca es gratuita en el teatro: previamente a la representaci&oacute;n hay toda una serie de coordenadas extrateatrales que convienen en una especie de pacto que determina la orientaci&oacute;n ideol&oacute;gica de la risa, y con ello, las situaciones y personajes c&oacute;micos&rdquo;(Oleza &amp; Rodrigo Mancho, 1984, p. 225).</span></span></span></p> <p>Interdiction implicite qui reposerait sur un proc&eacute;d&eacute; d&rsquo;identification entre l&rsquo;&eacute;lite repr&eacute;sent&eacute;e sur sc&egrave;ne et le public et qui justifierait qu&rsquo;elle soit &eacute;pargn&eacute;e par le comique.</p> <p><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Toutefois, dans le cas de la <i>Comedia</i> <i>Tesorina</i>, il nous semble que cette &laquo;&nbsp;<i>burla del estamento en el poder</i>&nbsp;<b>&raquo;, </b>en tant que censure, qui se manifeste au moins en partie par le comique, des comportements de l&rsquo;&eacute;lite, soit engag&eacute;e et prise en charge par les personnages des valets. Gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;examen du r&ocirc;le et du discours de quelques domestiques de la pi&egrave;ce, notamment quant &agrave; leur fonction comique, il s&rsquo;agira de montrer selon quelles modalit&eacute;s la construction dramatique &eacute;labore un discours critique et satirique envers l&rsquo;&eacute;lite, compatible avec le contexte de production/repr&eacute;sentation. Par-l&agrave;, nous interrogerons le dispositif de &laquo;&nbsp;distraction comique&nbsp;&raquo; auquel ces <i>comedias</i> sont g&eacute;n&eacute;ralement rattach&eacute;es.<b> </b></span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify">&nbsp;</p> <h2 id="Valets+et+servantes+de+la+Comedia+Tesorina+au+service+de+la+critique+de+l++lite" name="Valets+et+servantes+de+la+Comedia+Tesorina+au+service+de+la+critique+de+l++lite" style="text-indent: 35.4pt; text-align: justify;"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b>Valets et servantes de la <i>Comedia Tesorina </i>au service de la critique de l&rsquo;&eacute;lite </b></span></span></span></span></h2> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous connaissons de Jaime de Huete deux pi&egrave;ces qui furent publi&eacute;es entre les ann&eacute;es 1528 et 1535. Hormis sa production litt&eacute;raire, peu d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments biographiques nous sont parvenus, si ce n&rsquo;est qu&rsquo;il &eacute;tait originaire d&rsquo;Aragon, et qu&rsquo;il put entretenir une certaine proximit&eacute; avec les cercles humanistes d&rsquo;Alca&ntilde;iz (Errazu Col&aacute;s, 1985). </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Concernant la <i>Comedia</i> <i>Tesorina</i>, la pr&eacute;sentation de l&rsquo;argument que propose P&eacute;rez Priego (1993) dans son &eacute;dition du texte &eacute;voque une intrigue amoureuse &ndash;conventionnelle au regard des autres <i>comedias</i> <i>a fantas&iacute;a</i>&ndash; qui reprend nombre d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments caract&eacute;ristiques de ce que Puerto Moro (2016) nomme <i>comedia urbana de corte celetinesco</i>.</span></span></span></span></p> <p class="Citation2" style="text-align:justify; margin-right:18px; margin-left:19px"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-style:italic">La Tesorina escenifica un caso de amores entre el gal&aacute;n Tesorino y la doncella Lucina. El gal&aacute;n se confiesa a su criado Pinedo y se lamenta de sus cuitas amorosas [&hellip;]. La doncella, guardada por su padre y vigilada por las criadas, sabe sin embargo del amor de Tesorino y lo acepta con total entrega y apasionamiento [&hellip;]. Sin mayor obst&aacute;culo que el de hallar la ocasi&oacute;n propicia para la cita [&hellip;] los amantes logran la consumaci&oacute;n de sus amores, que adem&aacute;s se encargar&aacute; de legitimar el ermita&ntilde;o fray Vegecio uni&eacute;ndolos en matrimonio secreto<span lang="ES" style="font-style:normal">. (p. 25-26)</span><a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><b><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[7]</span></span></span></b></span></span></a></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans cette pr&eacute;sentation de l&rsquo;&oelig;uvre, aucune r&eacute;f&eacute;rence n&rsquo;est faite au groupe des valets autrement que comme des complices dans l&rsquo;aventure amoureuse. L&rsquo;auteur ne manque toutefois pas de souligner la dimension comique de la pi&egrave;ce en dressant un inventaire des personnages, des situations et des ressors linguistiques utilis&eacute;s par le dramaturge afin de susciter le rire du public.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="Citation2" style="text-align:justify; margin-right:18px; margin-left:19px"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-style:italic">Pero adem&aacute;s de esta ingeniosa trama amorosa, que en realidad viene a ocupar s&oacute;lo una parte de la pieza, hay que advertir que la comedia est&aacute; llena de lances y situaciones diversas, y sabe explorar muy eficazmente numerosos recursos teatrales primitivos, como pueden ser las figuras c&oacute;micas del pastor o de la negra (Margarita, la criada de Timbreo), la del fraile negociador y glot&oacute;n, as&iacute; como la mezcla de sus respectivas jergas ling&uuml;&iacute;sticas (&ldquo;sayagu&eacute;s&rdquo; con abundantes aragonesismos, habla de negro, ceceo del fraile), o las ri&ntilde;as y aporreos de muchas escenas, el cambio de vestidos etc. <span lang="ES" style="font-style:normal">(1993, p. 26)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En somme, sont consid&eacute;r&eacute;s comiques un ensemble d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments dont sont exclus les repr&eacute;sentants dramatiques de l&rsquo;&eacute;lite sociale ; &eacute;l&eacute;ments qui ont trait au registre farcesque et qui rejoignent l&rsquo;id&eacute;e du comique g&eacute;n&eacute;ralement admise &agrave; propos de ce th&eacute;&acirc;tre&nbsp;dans la mesure o&ugrave; ils tendent &agrave; renforcer le m&eacute;pris envers les personnages les plus bas dans la hi&eacute;rarchie sociodramatique ou &agrave; censurer certains types de comportements. C&rsquo;est dans cette perspective que sont &eacute;voqu&eacute;es les sc&egrave;nes de disputes et d&rsquo;&eacute;changes de coup de b&acirc;ton. Des sc&egrave;nes dans lesquelles les valets ou servantes sont les protagonistes&nbsp;et qui, selon nous, exposent, au-del&agrave; de l&rsquo;aspect strictement comique, un discours r&eacute;solument critique envers l&rsquo;&eacute;lite. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <h3 id="Citeria+++le+r+v+lateur+du+comportement+censurable+de+la+dama" name="Citeria+++le+r+v+lateur+du+comportement+censurable+de+la+dama" style="text-align: justify;"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i>Citeria&nbsp;: le r&eacute;v&eacute;lateur du comportement censurable de la </i>dama </span></span></span></span></h3> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;action de la <i>Comedia</i> <i>Tesorina</i> s&rsquo;ouvre sur l&rsquo;intrigue annonc&eacute;e dans le paratexte &ndash;les &ldquo;<i>amores de un penado por una se&ntilde;ora, y otras personas adherentes</i>&rdquo; (p. 51) &ndash; par une sc&egrave;ne dans laquelle le <i>gal&aacute;n</i> fait part &agrave; son valet de son amour pour Lucina. En revanche, d&egrave;s la seconde, la pi&egrave;ce abandonne le protagoniste masculin au profit d&rsquo;un monologue totalement disjoint de l&rsquo;intrigue amoureuse, prononc&eacute; par Citeria, la servante de Lucina. L&rsquo;action s&rsquo;&eacute;loigne alors de la trame centrale pour se concentrer sur les besognes m&eacute;nag&egrave;res de la servante. Mais, dans cette sc&egrave;ne d&rsquo;exposition, il ne s&rsquo;agit pas tant de montrer le personnage &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre pour la caract&eacute;riser en tant que <i>criada</i>, que de mettre &agrave; profit cet espace pour d&eacute;noncer des conditions de vies lamentables (&ldquo;<i>&iexcl;Qu&eacute; ata&uacute;d/es comer con inquietud!</i>&rdquo; v. 354-355) qui la conduisent &agrave; vivre d&rsquo;exp&eacute;dients, de mani&egrave;re individualiste (&ldquo;<i>&iexcl;Vale el seso / y saber ser buen sabueso / en mirar siempre por m&iacute;&nbsp;</i>&rdquo; v. 359-361). Toutes choses qui justifient pourquoi, au d&eacute;but de la sc&egrave;ne, elle s&rsquo;appr&ecirc;te &agrave; sortir le menu morceau de fromage d&eacute;rob&eacute; un peu plus t&ocirc;t&nbsp;dont elle se d&eacute;lecte par anticipation (<i>&ldquo;Bueno ser&aacute; agora el queso / el queso qu&rsquo;esta ma&ntilde;ana escond&iacute;</i>&rdquo; v. 362-363). </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En d&eacute;pit des accusations futures de la ma&icirc;tresse, la premi&egrave;re partie de la sc&egrave;ne, ne tend pas &agrave; d&eacute;noncer la fain&eacute;antise ou la gloutonnerie de la servante &ndash;qui pourraient &ecirc;tre des caract&eacute;ristiques comiques, telle qu&rsquo;on les retrouve notamment chez les bergers&ndash; pas plus qu&rsquo;il n&rsquo;est question de condamner son vol. Au contraire, cette premi&egrave;re apparition de la servante met davantage en valeur les cons&eacute;quences des mauvais traitements qu&rsquo;elle subit. En t&eacute;moigne l&rsquo;expressivit&eacute; d&rsquo;un discours scand&eacute; par de nombreuses exclamations et apostrophes religieuses qui r&eacute;v&egrave;lent, dans le m&ecirc;me temps, tout l&rsquo;attachement de Citeria &agrave; une bien maigre pitance. Aussi, celle-ci ne tarde pas &agrave; ramasser &agrave; la h&acirc;te la&nbsp;&ldquo;<i>mizca de queso&nbsp;/ que qued&oacute; ayer de rallar</i> &rdquo; (v. 442-443), lorsqu&rsquo;elle la fait tomber par maladresse. Toutefois, lorsque surgit Lucina, la ruse de la servante va se retourner contre elle, faisant cro&icirc;tre le pathos suscit&eacute; par son portrait mis&eacute;rable. Le retournement de situation n&rsquo;invite pas ici au rire mais tend &agrave; faire &eacute;prouver de l&rsquo;empathie pour une servante<i> </i>contrainte &agrave; voler. En contrepoint, s&rsquo;esquissent &eacute;galement les premiers traits du portrait d&rsquo;une maitresse s&eacute;v&egrave;re, voire injuste qui, d&egrave;s son entr&eacute;e, s&rsquo;adresse &agrave; la servante, qu&rsquo;elle qualifie de &ldquo;<i>(&hellip;) suzia, descoraznada</i>&rdquo; (v. 384), &agrave; travers une longue liste d&rsquo;injures et de reproches. L&rsquo;accusant de travailler mal, elle condamne sa gloutonnerie &ndash; non sans provoquer une certaine ironie&ndash; avant de conclure que m&ecirc;me l&rsquo;esclave la satisfait d&rsquo;avantage.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Si la condamnation du vol est attendue, reconnaissons toutefois le d&eacute;calage progressif entre la nature du vol et le ch&acirc;timent inflig&eacute;. En effet, Lucina ne se contente pas de mettre en question l&rsquo;honn&ecirc;tet&eacute; de la servante mais s&rsquo;en prend rapidement &agrave; sa dignit&eacute; personnelle. &Agrave; partir du constat du larcin, le discours de la ma&icirc;tresse, a priori moralement irr&eacute;prochable, s&rsquo;ancre de plus en plus vers la d&eacute;signation du d&eacute;shonneur ou de l&rsquo;indignit&eacute; de la servante, avant d&rsquo;atteindre son paroxysme en affirmant, d&eacute;finitive&nbsp;:<i> </i>&ldquo;<i>Calla, bruta / do&ntilde;a laminera puta / que no puedes otra ser</i>&rdquo; (v. 449-451). La r&eacute;pression par l&rsquo;insulte finit par &ecirc;tre totalement d&eacute;connect&eacute;e de la faute qui l&rsquo;avait motiv&eacute;e (elle n&rsquo;est pas <i>ladrona</i> mais <i>puta</i>)&nbsp;; outrage majeur envers la servante, qui affirme, d&rsquo;une voix sourde, &ldquo;<i>yo soy buena muger</i>&rdquo; (v. 453). Citeria revendique sa vertu personnelle et, implicitement et par l&rsquo;emphase du pronom personnel, retourne alors l&rsquo;insulte vers son &eacute;mettrice. Mais quand l&rsquo;honneur et la vertu demeurent des privil&egrave;ges hi&eacute;rarchis&eacute;s et monopolis&eacute;s par les groupes sociaux les plus &eacute;lev&eacute;s, qui peut bien entendre&nbsp;l&rsquo;accusation contre Lucina&nbsp;? </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les mots impuissants, Citeria n&rsquo;a d&rsquo;autre recours que celui de brandir le b&acirc;ton contre Lucina. S&rsquo;&eacute;levant contre la ma&icirc;tresse, elle signale le tour in&eacute;dit qu&rsquo;a pris son vol&nbsp;: &ldquo;<i>&iquest;Por un poquillo de queso / qui&eacute;n vido quebrar un bra&ccedil;o?</i>&rdquo; (v.467-468), mais m&ecirc;me arm&eacute;e du b&acirc;ton, elle demeure impuissante.&nbsp; Il ne lui reste qu&rsquo;&agrave; conclure la sc&egrave;ne de la m&ecirc;me fa&ccedil;on qu&rsquo;elle l&rsquo;avait ouverte&nbsp;par une lamentation. Toutefois, en d&eacute;non&ccedil;ant les peines inflig&eacute;es &agrave; tort aux v&eacute;ritables&nbsp;&ldquo;<i>buenas [mujeres]</i>&rdquo; (v.476), la puissance contestataire et critique est d&eacute;sormais autrement plus grande. Condamnant une injustice sociale qui ne concerne plus seulement le travail, elle met en cause le groupe des <i>damas</i> en ce qu&rsquo;elles pr&eacute;tendent repr&eacute;senter une &eacute;lite moralement irr&eacute;prochable. Or, pour ce qui est de Lucina, il n&rsquo;en n&rsquo;est rien. Et si le statut de la servante rend difficilement audible le discours critique et la d&eacute;nonciation de l&rsquo;hypocrisie de Lucina, la construction dramatique va prendre le relai et s&rsquo;attacher &agrave; l&rsquo;amplifier. </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ainsi, si l&rsquo;entr&eacute;e dans l&rsquo;univers masculin passait par la th&eacute;matique amoureuse, l&rsquo;expression des sentiments, la pr&eacute;sentation de l&rsquo;espace f&eacute;minin est construite sur un mode radicalement oppos&eacute;. Cette sc&egrave;ne configure une <i>dramatis</i> <i>personae</i> qui n&rsquo;endosse pas une v&eacute;ritablement la dimension comique attendue mais engage un discours critique dirig&eacute; contre la <i>dama</i>, renforc&eacute;, plus tard, par la mise en sc&egrave;ne des &eacute;carts moraux de celle-ci dans son entreprise amoureuse.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <h3 id="Juanico++double+masculin+de+Citeria" name="Juanico++double+masculin+de+Citeria" style="text-align: justify;"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i>Juanico, double masculin de Citeria</i></span></span></span></span></h3> <p style="text-indent: 35.4pt; text-align: justify;"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La construction en miroir de la pi&egrave;ce fait intervenir au second acte le personnage de Juanico, <i>muchacho</i> qui accompagne le religieux Vegecio, en chemin. &Agrave; bien des &eacute;gards, il peut &ecirc;tre vu comme un double masculin de Citeria&nbsp;: tous deux re&ccedil;oivent les mauvais traitements de leur ma&icirc;tre et font preuve de malice pour y &eacute;chapper. Ainsi, au d&eacute;but de la sc&egrave;ne, Vegecio cherche &agrave; passer en revue toutes les denr&eacute;es que transporte le jeune gar&ccedil;on mais se rend rapidement compte que celui-ci s&rsquo;est jou&eacute; de lui&nbsp;: il voyage l&eacute;ger mais le ventre plein, puisqu&rsquo;il a consomm&eacute; toutes les r&eacute;serves. La dimension path&eacute;tique est ici supplant&eacute;e par le caract&egrave;re comique de la ruse, que l&rsquo;&eacute;num&eacute;ration de toutes les denr&eacute;es manquantes renforce.</span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Une fois de plus, ce qui est censur&eacute; n&rsquo;est pas tant le caract&egrave;re malicieux de Juanico que le comportement du religieux. En ce sens, la construction dramatique s&rsquo;emploie tout au long de la pi&egrave;ce &agrave; le faire appara&icirc;tre sous des traits ridicules, &agrave; travers un d&eacute;faut de prononciation qui n&rsquo;est pas sans rappeler la d&eacute;formation linguistique propre au berger<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[8]</span></span></span></span></span></a> ou encore en faisant de lui la victime de personnages socialement inf&eacute;rieurs (le valet ou plus tard le berger<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[9]</span></span></span></span></span></a>). Mais c&rsquo;est aussi &agrave; travers un comportement moralement discutable que l&rsquo;&oelig;uvre s&rsquo;engage vers une satire du religieux tels qu&rsquo;en t&eacute;moignent la relation qu&rsquo;il entretient avec Juanico et l&rsquo;organisation, &agrave; la fin de la pi&egrave;ce, d&rsquo;une parodie de mariage au cours duquel il loue ironiquement la vertu et la virginit&eacute; de Lucina.&nbsp; </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans la <i>Comedia</i> <i>Tesorina</i>, nous remarquons &agrave; travers les personnages de Citeria et Juanico que l&rsquo;utilisation de la figure du serviteur sert &agrave; r&eacute;v&eacute;ler les comportements censurables des ma&icirc;tres. Leur action tend alors &agrave; &eacute;laborer une satire de l&rsquo;&eacute;lite, dont il convient de voir dans quelle mesure elle s&rsquo;inscrit dans le dispositif de divertissement. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <h2 id="+Re+situer+le+comique" name="+Re+situer+le+comique" style="text-align: justify;"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b>(Re)situer le comique </b></span></span></span></span></h2> <p style="text-indent: 35.4pt; text-align: justify;"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En dotant Citeria d&rsquo;une puissance contestataire exceptionnelle, Jaime de Huete &eacute;labore un personnage de servante original et bien &eacute;loign&eacute; du r&ocirc;le de confidente amoureuse auquel elle est souvent cantonn&eacute;e. Pour autant, m&ecirc;me dans les pi&egrave;ces qui pr&eacute;sentent des domestiques plus conventionnels il est possible de d&eacute;tecter une expression critique &agrave; l&rsquo;&eacute;gard du ma&icirc;tre. C&rsquo;est effectivement un trait caract&eacute;ristique de la <i>C&eacute;lestine</i> et qu&rsquo;exploite largement Torres Naharro. Toutefois, le discours critique s&rsquo;exprime souvent &agrave; demi-mot, gr&acirc;ce au proc&eacute;d&eacute; des <i>entredientes</i>. Ce discours, prononc&eacute; &agrave; l&rsquo;insu du ma&icirc;tre, r&eacute;pond davantage &agrave; une intention strictement comique dans la mesure o&ugrave; ce n&rsquo;est pas tant la nature du discours que sa modalit&eacute; d&rsquo;expression qui prime. Ces sc&egrave;nes, parce qu&rsquo;elles reposent sur le d&eacute;calage entre ce que dit le valet et ce que le ma&icirc;tre entend produisent un effet qui s&rsquo;ancre dans un registre farcesque. Or, chez Jaime de Huete, le discours critique de Citeria, ne se manifeste pas selon les m&ecirc;mes modalit&eacute;s. Au premier acte, le monologue, comme modalit&eacute; d&rsquo;expression offerte &agrave; deux reprises &agrave; Citeria, ne cherche pas, selon nous, &agrave; faire rire. Au contraire, ce choix, qui semble neutraliser la charge comique, tend plut&ocirc;t &agrave; mettre en place une complicit&eacute; empathique entre le spectateur et le personnage qu&rsquo;&agrave; d&eacute;noncer l&rsquo;attitude de la ma&icirc;tresse et les mauvais traitements qu&rsquo;elle subit. Toutefois, si l&rsquo;effet comique est absent, l&rsquo;ensemble de cette sc&egrave;ne, entre lamentations, insultes et &eacute;changes de coups, int&egrave;gre des codes propres au comique et, en particulier, &agrave; la farce.&nbsp; D&rsquo;o&ugrave;, peut-&ecirc;tre, une certaine difficult&eacute; &agrave; interpr&eacute;ter cette dualit&eacute; qui combine la dimension path&eacute;tique et le registre farcesque. </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Canet Vall&eacute;s (2008) voit dans l&rsquo;&eacute;change entre Citeria et Lucina, la transposition dans l&rsquo;univers domestiques f&eacute;minin, des <i>pullas</i>, les disputes dramatiques des bergers. Sa lecture de la sc&egrave;ne souligne son caract&egrave;re strictement comique et farcesque, au d&eacute;triment de sa dimension critique et subversive et, en ce sens, il y voit la pr&eacute;figuration de l&rsquo;<i>entrem&eacute;s</i> du Si&egrave;cle d&rsquo;Or<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[10]</span></span></span></span></span></a>. D&rsquo;une certaine fa&ccedil;on, ce commentaire rend compte de la difficult&eacute; &agrave; concilier l&rsquo;expression critique et la charge comique dans le contexte courtisan. Pourtant, ces deux &eacute;l&eacute;ments ne sont peut-&ecirc;tre pas incompatibles et il appara&icirc;t l&eacute;gitime de se demander si, dans ce th&eacute;&acirc;tre courtisan, le comique, en tant qu&rsquo;&eacute;l&eacute;ment capable de susciter le rire du public, ne se manifeste pas autrement qu&rsquo;&agrave; travers la modalit&eacute; farcesque. Selon nous, dans la <i>Tesorina</i>, le dramaturge &eacute;labore un contenu comique plus subtil et implicite qui repose en partie sur le principe de l&rsquo;ironie et qui participe de la construction du discours critique.&nbsp; </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Peut-&ecirc;tre est-ce en ce sens qu&rsquo;il convient de comprendre l&rsquo;implication de Lucina dans l&rsquo;&eacute;change de coup alors m&ecirc;me qu&rsquo;elle revendique sa propre distinction.<i> </i>Le potentiel comique de la sc&egrave;ne pourrait alors r&eacute;sider dans l&rsquo;effet de surprise et de d&eacute;calage induit par la d&eacute;couverte de cette version d&eacute;grad&eacute;e d&rsquo;une <i>dama</i> qui tend &agrave; &ecirc;tre confondue avec les personnages les plus bas. Cette assimilation est d&rsquo;ailleurs renforc&eacute;e par la juxtaposition de cette sc&egrave;ne avec la suivante dans laquelle on assiste &agrave; un autre &eacute;pisode de conflit&nbsp;: cette fois entre la servante et le berger Giliracho. L&rsquo;objet de la dispute est analogue&nbsp;: parce qu&rsquo;elle rechigne &agrave; lui apporter son repas et refuse de c&eacute;der &agrave; ses avances, Giliracho reproche &agrave; Citeria de ne pas agir comme il le souhaiterait. Le berger se lance alors dans une longue &eacute;num&eacute;ration d&rsquo;insultes et de d&eacute;fauts qui ne peut que faire &eacute;cho aux insultes prononc&eacute;es par la ma&icirc;tresse dans la sc&egrave;ne pr&eacute;c&eacute;dente. Ainsi, parce qu&rsquo;elle ne permet de faire avancer l&rsquo;intrigue amoureuse, l&rsquo;intervention de Giliracho, participe, par effet de miroir, de la repr&eacute;sentation d&eacute;grad&eacute;e et critique du personnage de Lucina. En outre, cette caract&eacute;risation de la <i>dama</i>, para&icirc;t &eacute;galement amorc&eacute;e d&egrave;s le d&eacute;but de l&rsquo;&oelig;uvre, cr&eacute;ant l&rsquo;attente d&rsquo;une &ldquo;<i>muy reverenda se&ntilde;ora, / y devota en Jesu Christo</i>&rdquo;(v.335-336),&nbsp;tel que la d&eacute;crit Pinedo, le <i>criado</i> de Tesorino. Le d&eacute;calage entre une description <i>in</i> <i>absentia</i>, conforme aux attributs traditionnels du prototype, et l&rsquo;apparition du personnage, d&egrave;s la deuxi&egrave;me sc&egrave;ne, sous des traits radicalement oppos&eacute;s, appara&icirc;t, en ce sens, comme un &eacute;l&eacute;ment comique qui repose sur l&rsquo;&eacute;tonnement et la surprise du public&nbsp;; ingr&eacute;dients qui figure notamment dans la th&eacute;orie de Vives sur le rire.<a href="#_ftn11" name="_ftnref11" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[11]</span></span></span></span></span></a> Au-del&agrave; de la figure f&eacute;minine et de celle du religieux que nous avons &eacute;voqu&eacute;es, ces proc&eacute;d&eacute;s de d&eacute;calage et de d&eacute;gradation comiques contribuent &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une satire plus large de l&rsquo;&eacute;lite. Ainsi, le personnage du <i>gal&aacute;n </i>n&rsquo;en est pas exempt&nbsp;: son aveuglement provoqu&eacute; par un amour malade qui l&rsquo;emp&ecirc;che de distinguer la v&eacute;ritable nature de Lucina en est l&rsquo;expression. </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Aussi, le d&eacute;calage entre, d&rsquo;une part le statut social et la revendication de celui-ci, et d&rsquo;autre part, le comportement effectif des personnages, les rend risibles, ridicules voire m&eacute;prisables.<b> </b>Dans la <i>Tesorina</i> ce proc&eacute;d&eacute; se construit et s&rsquo;autoalimente au fur et &agrave; mesure de la pi&egrave;ce. L&rsquo;ensemble de l&rsquo;&eacute;difice dramatique est, en d&eacute;finitive, tourn&eacute; vers une m&ecirc;me d&eacute;nonciation qui, tout en comprenant des &eacute;l&eacute;ments comiques, repose surtout sur la mise en sc&egrave;ne de comportements censurables.&nbsp; </span></span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify">&nbsp;</p> <h2 id="Conclusions" name="Conclusions" style="text-align: justify;"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b>Conclusion</b></span></span></span></span></h2> <p style="text-indent:35.4pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le processus d&rsquo;identification sur lequel semblait reposer le dispositif de distraction de la <i>comedia a fantas&iacute;a</i> dans son contexte courtisan doit n&eacute;cessairement &ecirc;tre remis en question<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[12]</span></span></span></span></span></a>. Dans la <i>Tesorina</i> nous ne pouvons esp&eacute;rer trouver dans la paire <i>gal&aacute;n</i>-<i>dama</i> le double prestigieux de l&rsquo;&eacute;lite qui assiste &agrave; la repr&eacute;sentation. Au regard des fonctions typologiques traditionnelles, l&rsquo;&oelig;uvre de Jaime de Huete rend compte d&rsquo;un &eacute;largissement du socle comique, des personnages les plus bas socialement vers les repr&eacute;sentants de l&rsquo;&eacute;lite, objet de la satire. Ainsi, seuls les valets et les servantes s&rsquo;av&egrave;rent &ecirc;tre &eacute;pargn&eacute;s v&eacute;ritablement par le ridicule et la censure morale<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[13]</span></span></span></span></span></a>. Ils invitent effectivement davantage &agrave; l&rsquo;empathie et portent un discours critique, en d&eacute;pit des actes r&eacute;pr&eacute;hensibles qu&rsquo;ils commettent. En r&eacute;alit&eacute;, leurs ruses et leurs tromperies se manifestent comme le reflet d&rsquo;une d&eacute;gradation morale qui trouverait comme dans la <i>Comedia</i> <i>Tinellaria</i> de Torres Naharro&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p class="Citation2" style="text-align:justify; margin-right:18px; margin-left:19px"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-style:italic"><q>su causa y est&iacute;mulo directos en un ambiente exento de esp&iacute;ritu y moralidad. Dicho de otro modo, la conducta inmoral e inescrupuloso &mdash;lo picaresco&mdash; [&hellip;] procede principalmente de una falta de recta educaci&oacute;n espiritual y de los ejemplos en los m&aacute;s altos niveles de la jerarqu&iacute;a social y religiosa, en que aquellos personajes suelen reflejarse y que orientan hacia el crimen y el pecado</q>. <span style="font-style:normal">(Zimic, 1977, p. 231, Tome 1)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-indent:14.2pt; text-align:justify"><span style="page:WordSection1"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i>&nbsp;</i>Finalement, les attaques dirig&eacute;es envers l&rsquo;&eacute;lite la&iuml;que et religieuse, d&eacute;non&ccedil;ant a minima sa mauvaise vie ou son hypocrisie, sont port&eacute;es par les valets, entre l&rsquo;intrigue amoureuse et le comique farcesque, et font &eacute;cho &agrave; d&rsquo;autres discours critiques que l&rsquo;on retrouve au m&ecirc;me moment, dans d&rsquo;autres formes litt&eacute;raires notamment la <i>comedia a noticia</i>, d&eacute;pourvues d&rsquo;intrigues sentimentale et qui offrent une place importante aux discours critiques que pourrait tol&eacute;rer le caract&egrave;re priv&eacute; des repr&eacute;sentations.<b> </b>Cette parent&eacute;<b> </b>invite alors &agrave; nuancer la fronti&egrave;re traditionnellement &eacute;tablie entre <i>comedia a fantas&iacute;a</i> et <i>comedia a noticia, </i>&agrave; reconsid&eacute;rer surtout la place des <i>comedias a fantas&iacute;a</i> dans le contexte litt&eacute;raire du <span style="font-variant:small-caps">xvi</span><sup>e</sup> si&egrave;cle<i> </i>et sans-doute est-il pertinent de replacer cet ensemble dramatique dans un courant litt&eacute;raire critique et r&eacute;formateur plus large, celui d&rsquo;une &laquo;&nbsp;premi&egrave;re picaresque&nbsp;&raquo; (M&aacute;rquez Villanueva, 1968). &nbsp;</span></span></span></span></p> </div> <p>&nbsp;</p> <hr /> <div style="page-break-after: always"><span style="display: none;">&nbsp;</span></div> <h1 style="text-align: justify;"><span style="font-size:16px;"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" times=""><b>Bibliographie&nbsp;</b></span></span></span></h1> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Bobes Naves, M. del C. (2003). El sayagu&eacute;s. <i>Cervantes virtual</i>. http://www.cervantesvirtual.com/obra-visor/el-sayagues/html/</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Canavaggio, J. (1993). <i>Histoire de la litt&eacute;rature espagnole</i> (Vol. 1). Fayard.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Canet Vall&eacute;s, J. L. (1991). La evoluci&oacute;n de la comedia urbana hasta el &laquo;&nbsp;Index prohibitorum&nbsp;&raquo; de 1559. <i>Critic&oacute;n</i>, <i>51</i>, 21‑42.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Canet Vall&eacute;s, J. L. (2017). De la &eacute;gloga a la comedia representable. In F. B. Pedraza Jim&eacute;nez, E. Marcello, &amp; R. Gonz&aacute;lez Ca&ntilde;al (&Eacute;d.), <i>El teatro en tiempos de Isabel y Juana, 1474-1517 : XXIX Jornadas de Teatro Cl&aacute;sico, Almagro, 12, 13 y 14 de julio de 2016</i> (p. 97‑120). Universidad de Castilla-La Mancha.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Canet Vall&eacute;s, J. L. (2008). La evoluci&oacute;n de las criadas desde la comedia human&iacute;stica hasta el teatro profesional. <i>La criada en el teatro del Siglo de Oro</i>, 15‑34.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Crawford, J. P. W. (1921). Early Spanish Wedding Plays. <i>Romanic Review,</i> <i>XII</i>, 370‑384.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Crawford, J. P. W. (1937). <i>Spanish drama before Lope de Vega</i>. University of Pennsylvania press.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dupr&eacute;el, E. (1928). Le Probl&egrave;me sociologique du Rire. <i>Revue Philosophique de la France et de l&rsquo;&Eacute;tranger</i>, <i>106</i>, 213‑260.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Errazu Col&aacute;s, M. &Aacute;. (1985). <i>El teatro de Jaime de Huete : (Introducci&oacute;n a su estudio)</i>. Caja de Ahorros de Zaragoza, Arag&oacute;n y Rioja.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ferrer Valls, T. (1991). <i>La pr&aacute;ctica esc&eacute;nica cortesana : De la &eacute;poca del Emperador a la de Felipe III</i>. Tamesis Books Limited.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">M&aacute;rquez Villanueva, F. (1968). La actitud espiritual del Lazarillo de Tormes. In <i>Espiritualidad y literatura en el siglo XVI</i> (p. 67‑138).</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Oleza, J., &amp; Rodrigo Mancho, R. (&Eacute;d.). (1984). Notas en torno a la <i>Far&ccedil;a a manera de tragedia</i>. In <i>Teatros y pr&aacute;cticas esc&eacute;nicas</i> (p. 219‑240). Instituci&oacute; Alfons el Magn&agrave;nim.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Oleza Sim&oacute;, J. (&Eacute;d.). (1984). <i>Teatro y pr&aacute;cticas esc&eacute;nicas</i>. Biblioteca Virtual Miguel de Cervantes. http://www.cervantesvirtual.com/obra-visor/teatro-y-prcticas-escnicas-0/html/</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Oleza Sim&oacute;, J. (1997). En los or&iacute;genes de la pr&aacute;ctica esc&eacute;nica cortesana : La Comedia Aquilana de Torres Naharro. In K. Sabik (&Eacute;d.), <i>Th&eacute;&acirc;tre, musique et arts dans les cours europ&eacute;ennes de la Renaissance et du Baroque</i> (p. 153‑177). Universit&eacute; de Varsovie. http://entresiglos.uv.es/wp-content/uploads/aquilana.pdf</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">P&eacute;rez Priego, M. &Aacute;. (&Eacute;d.). (1993). <i>Cuatro comedias celestinescas</i>. UNED.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Puerto Moro, L. (2016). La comedia urbana de corte celestinesco : Corpus, cronolog&iacute;a, contextualizaci&oacute;n ritual, estructura y motivos recurrentes. <i>Critic&oacute;n</i>, <i>126</i>, 53‑78.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Torres Naharro, B. de. (2013). <i>Teatro completo</i> (J. V&eacute;lez-Sainz, &Eacute;d.). C&aacute;tedra.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Vives, J. L. (1957). <i>Tratado del alma</i>. Espasa-Calpe.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Zimic, S. (1977). <i>El Pensamiento human&iacute;stico y sat&iacute;rico de Torres Naharro</i> (Vol. 1‑2). Sociedad Men&eacute;ndez Pelayo.</span></span></span></p> <hr /> <h1><span style="font-size:16px;">Notes</span></h1> <p><span style="font-size:14px;"><small><span style="line-height:150%"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="line-height:150%">[1]</span></span></span></a> Cette formule dramatique&nbsp;</span><span new="" roman="" times="">dramatique couvre le &laquo;&nbsp;premier </span><span new="" roman="" times="">xvi</span><sup new="" roman="" style="font-family: " times="">e</sup><span new="" roman="" times=""> si&egrave;cle&nbsp;&raquo; et comprend une partie de la production dramatique produite entre 1517 et 1559 par des auteurs tels que Torres Naharro, Jaime de Huete, Agust&iacute;n Ortiz et de nombreux anonymes. Ce corpus que nous &eacute;tudions dans le cadre de la th&egrave;se recoupe et &eacute;largi diff&eacute;rentes distinctions produites par d&rsquo;autres auteurs notamment, parmi les plus r&eacute;cent, Canet Vall&eacute;s (1991) ou Puerto Moro (2016).</span></small></span></p> <div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><small><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></span></span></a> Crawford, (1921), Oleza Sim&oacute;, (1984), Ferrer Valls, (1991), </span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><small><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[3]</span></span></span></span></span></a> Voir par exemple Oleza Sim&oacute;, (1997)</span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn4"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><small><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[4]</span></span></span></span></span></a> Puerto Moro (2016, paragr. 16)&nbsp;: <span class="NotedebasdepageCar" new="" roman="" style="font-family:" times="">&laquo;<i>Ese contexto de matrimonio justifica no solo el caso de amor con final dichoso, sino las escenas más rijosas de las obras estudiadas, así como los frecuentes contenidos escabrosos de un introito donde el pastor-protagonista no duda en darnos todo lujo de detalles sobre sus correrías sexuales.</i>&raquo;</span></span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn5"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><small><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[5]</span></span></span></span></span></a><span style="color:black"> D&eacute;formation comique du langage visant &agrave; recr&eacute;er sur le mode burlesque, un parler rustre. Voir notamment (Bobes Naves, 2003) ou </span><span style="color:black">(Brotherton, 1975)</span><span style="color:black">. </span></span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn6"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><small><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[6]</span></span></span></span></span></a> Bien que la <i>Far&ccedil;a a manera de Tragedia </i>n&rsquo;entre pas dans la cat&eacute;gorie du th&eacute;&acirc;tre profane et urbain &mdash;il s&rsquo;agit de th&eacute;&acirc;tre pastoral&ndash; cette &oelig;uvre <span style="color:black">rel&egrave;ve, comme la majorit&eacute; du corpus que nous avons r&eacute;uni, de la pratique sc&eacute;nique courtisane. </span></span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn7"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><small><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[7]</span></span></span></span></span></a> Les citations du texte et de l&rsquo;&eacute;tude critique sont toutes issues de P&eacute;rez Priego, 1993.</span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn8"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><small><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[8]</span></span></span></span></span></a> &ldquo;[&hellip;] <i>y es de notar que el Fraile es zazeador</i>&rdquo; p. 51 (<i>Dramatis</i> <i>personae</i>) </span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn9"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><small><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[9]</span></span></span></span></span></a> Deuxi&egrave;me journ&eacute;e, sc&egrave;ne 10 </span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn10"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><small><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[10]</span></span></span></span></span></a> &laquo;&nbsp;<i>se trasladan las pullas entre pastores [heredadas de las &eacute;glogas encinescas] al ambiente dom&eacute;stico entre amas y criadas</i>&nbsp;&raquo; (Canet Vall&eacute;s, 2008, p. 28)</span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn11"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><small><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[11]</span></span></span></span></span></a>(Vives, 1957, Chapitre <i>La risa</i>)</span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn12"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><small><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[12]</span></span></span></span></span></a> Le processus d&rsquo;identification ou de similarit&eacute; est notamment &eacute;voqu&eacute; pour justifier l&rsquo;intrigue dramatique amoureuse dont on suppose qu&rsquo;elle est repr&eacute;sent&eacute;e lors d&rsquo;un mariage. </span></span></span></small></p> </div> <div id="ftn13"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><small><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[13]</span></span></span></span></span></a> En ce sens nous ne rejoignons pas les conclusions de Canet Vall&eacute;s qui reposent sur l&rsquo;analyse du personnage de Citeria et la d&eacute;crivent comme: &ldquo;<i>[&hellip;]&nbsp;moza respondona, la cual se queja continuamente de su condici&oacute;n y busca ante todo su propio beneficio</i>&rdquo; (2008, p. 34)</span></span></span></small></p> </div> </div> </div>