<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Abstract&nbsp;: </span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="EN-US" style="background:#efefef"><span style="color:black">The purpose of this work is to be interested in the state of the literature written by the women in Mexico in the hinge of the XXth and XXIth century. What evolution can we estimate as for the assertion and for the recognition of the Mexican feminine presence in the Republic of Letters? What position and which look on their own role adopt the feminine authors in a sphere for a long time dominated by the male gender? We intend to place our brief study at the same time in the history of the Mexican literature, in the problem of the feminine writing and, from some targeted examples, in the reflection led by the women on the artistic and sociopolitical sense of their activity of writing. The contemporary Mexican writers join on one side the claiming of their author&#39;s status and the re-creation of feminine/masculine fictional characters from the myths, from the collective History and from the individual history, and from the other one a personal work on the writing which escapes any constraint of gender.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Keywords: Mexican literature and society, gender, feminine writing, woman author.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Quel est l&rsquo;&eacute;tat de la litt&eacute;rature &eacute;crite par les femmes au Mexique &agrave; la charni&egrave;re des XX<sup>e</sup> et XXI<sup>e</sup> si&egrave;cles&nbsp;? Quelle &eacute;volution peut-on appr&eacute;cier quant &agrave; l&rsquo;affirmation et &agrave; la reconnaissance de la pr&eacute;sence f&eacute;minine mexicaine dans la R&eacute;publique des Lettres&nbsp;? Quelle position et quel regard sur leur propre r&ocirc;le adoptent les auteures au f&eacute;minin dans une sph&egrave;re longtemps domin&eacute;e par le genre masculin&nbsp;? Nous entendons situer notre br&egrave;ve &eacute;tude &agrave; la fois dans l&rsquo;histoire de la litt&eacute;rature mexicaine, dans la probl&eacute;matique de l&rsquo;&eacute;criture f&eacute;minine et, &agrave; partir de quelques exemples cibl&eacute;s, dans la r&eacute;flexion men&eacute;e par les femmes sur le sens artistique et sociopolitique de leur activit&eacute; d&rsquo;&eacute;criture. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous introduirons notre propos par quelques rep&egrave;res historiques concernant la litt&eacute;rature &eacute;crite par les femmes au Mexique. Le nom de Sor Juana In&eacute;s de la Cruz (1648-1695) surgit aussit&ocirc;t en tant que r&eacute;f&eacute;rence fondamentale, celle de la premi&egrave;re femme de lettres de la Nouvelle Espagne. &Agrave; l&rsquo;&eacute;poque coloniale o&ugrave; les femmes sont enferm&eacute;es par le syst&egrave;me patriarcal, le couvent appara&icirc;t paradoxalement comme un lieu possible d&rsquo;expression. Alors qu&rsquo;au XVII<sup>e</sup> si&egrave;cle, la France et l&rsquo;Angleterre voient fleurir les salons mondains o&ugrave; certaines femmes peuvent acc&eacute;der &agrave; un statut d&rsquo;&eacute;crivaines, le Nouveau Monde enferme les sujets/objets f&eacute;minins dans un espace de silence, ainsi que le rappelle Luisa Ballesteros Rosas&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 13px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[&hellip;] tandis que les femmes nobles europ&eacute;ennes commen&ccedil;aient &agrave; participer aux activit&eacute;s culturelles et pouvaient briller dans les salons par leur esprit et leur &eacute;l&eacute;gance, en Am&eacute;rique latine, les femmes de la noblesse hispanique restaient prises dans une routine plut&ocirc;t ennuyeuse entre le Palais et l&rsquo;Eglise</span></span></span></span><sup>1</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le couvent est alors un lieu, comme en Europe au Moyen &Acirc;ge, o&ugrave; des femmes de caract&egrave;re, dont Sor Juana, gagnent une certaine ind&eacute;pendance et libert&eacute; de parole&nbsp;: comme le rappelle Luisa Ballesteros Rosas, Juana choisit le couvent pour fuir le mariage&nbsp;; c&rsquo;est la voie qui semble la plus appropri&eacute;e &agrave; la poursuite de ses &eacute;tudes &agrave; cette belle jeune femme bien plac&eacute;e &agrave; la cour du vice-roi, ayant re&ccedil;u une &eacute;ducation, et elle y trouve l&rsquo;espace n&eacute;cessaire &agrave; l&rsquo;&eacute;criture. Sa po&eacute;sie n&rsquo;est pas mystique comme a pu l&rsquo;&ecirc;tre la prose de Sainte Th&eacute;r&egrave;se, mais plut&ocirc;t extatique et sensuelle. Le contenu &eacute;rotique de certains de ses po&egrave;mes est tol&eacute;r&eacute; car elle sait l&rsquo;int&eacute;grer dans un ensemble qui comporte des chants religieux, des po&egrave;mes de cour et de louange, des com&eacute;dies. Sor Juana fait entendre sa revendication du droit au savoir, r&eacute;fl&eacute;chit sur les Ecritures et le concept de l&rsquo;amour divin. Cette position de femme de lettres lui attire les r&eacute;primandes des religieux et elle est menac&eacute;e par l&rsquo;Inquisition. Sor Juana reste pour les intellectuelles mexicaines de notre &eacute;poque contemporaine un mod&egrave;le de revendication, d&rsquo;affirmation d&rsquo;une voix et d&rsquo;une sensibilit&eacute;. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;Ind&eacute;pendance et l&rsquo;av&egrave;nement des jeunes r&eacute;publiques en Am&eacute;rique latine de fa&ccedil;on g&eacute;n&eacute;rale signent l&rsquo;admission des femmes dans le monde de l&rsquo;&eacute;ducation, influenc&eacute;e par les id&eacute;es des Lumi&egrave;res. La femme est consid&eacute;r&eacute;e comme un &eacute;l&eacute;ment de la nation et elle a droit &agrave; l&rsquo;apprentissage de la lecture et de l&rsquo;&eacute;criture. Au Mexique, selon la critique anglaise Jean Franco</span></span></span></span></span><sup>2,</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> la femme est plac&eacute;e par l&rsquo;id&eacute;ologie des nouveaux citoyens masculins dans l&rsquo;espace sacr&eacute; de la famille&nbsp;; elle est charg&eacute;e de d&eacute;fendre et d&rsquo;enseigner &agrave; ses enfants, futurs citoyens, les valeurs morales de la soci&eacute;t&eacute; (ce que le roman <i>El periquillo sarniento</i>, de Fern&aacute;ndez de Lizardi, met en &eacute;vidence). La femme est une fille ob&eacute;issante, une &eacute;pouse irr&eacute;prochable et une m&egrave;re d&eacute;vou&eacute;e. En cela, elle ne peut &ecirc;tre la prostitu&eacute;e, contre-&eacute;l&eacute;ment pourtant indispensable dans la configuration sociale au maintien de l&rsquo;id&eacute;al de puret&eacute; et d&rsquo;honn&ecirc;tet&eacute; que doit respecter la femme honn&ecirc;te. L&rsquo;espace public de l&rsquo;&eacute;criture lui est ainsi pratiquement interdit. La raret&eacute; des plumes f&eacute;minines au XIX<sup>e</sup> si&egrave;cle explique que ce sont les hommes qui, sous un pseudonyme f&eacute;minin, publient des articles dans les revues pr&ocirc;nant les bonnes m&oelig;urs et les vertus de l&rsquo;&eacute;ducation f&eacute;minine. Il n&rsquo;y a gu&egrave;re, au Mexique, d&rsquo;&eacute;crivaines qui se d&eacute;tachent &agrave; cette p&eacute;riode, il faut plut&ocirc;t les chercher au P&eacute;rou, en Colombie, &agrave; Cuba, en Argentine. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">C&rsquo;est la deuxi&egrave;me moiti&eacute; du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle qui voit l&rsquo;essor de la pr&eacute;sence f&eacute;minine mexicaine dans le monde intellectuel et litt&eacute;raire en particulier. L&rsquo;apport de Rosario Castellanos (1925-1974) est d&eacute;cisif dans le parcours qui nous int&eacute;resse. L&rsquo;auteure conjugue en effet la situation f&eacute;minine &agrave; celle de l&rsquo;Indien, le peuple indig&egrave;ne et les femmes &eacute;tant soumis &agrave; la m&ecirc;me autorit&eacute; du ma&icirc;tre blanc masculin. Dans le roman embl&eacute;matique <i>Bal&uacute;n Can&aacute;n</i> (1957), la voix d&rsquo;une petite fille, m&eacute;diatis&eacute;e par une narratrice adulte qui se dissimule derri&egrave;re ce premier degr&eacute; de narration &agrave; la premi&egrave;re personne, ose dire la frustration de la femme dans une soci&eacute;t&eacute; fortement hi&eacute;rarchis&eacute;e et domin&eacute;e par le m&acirc;le blanc, propri&eacute;taire terrien et &eacute;talon reproducteur. La jeune narratrice d&eacute;couvre l&rsquo;univers, les &ecirc;tres qui l&rsquo;habitent, l&rsquo;in&eacute;galit&eacute; entre elle et son petit fr&egrave;re, la soumission des femmes aux hommes et celle des Indiens aux blancs. Dans ses essais, Rosario Castellanos revendique l&rsquo;&eacute;mergence de la voix de la femme mexicaine, loin des st&eacute;r&eacute;otypes de l&rsquo;&eacute;ternel f&eacute;minin et ind&eacute;pendamment des mod&egrave;les europ&eacute;ens ou nord-am&eacute;ricains. Dans sa po&eacute;sie, elle fait entendre une intimit&eacute; tourment&eacute;e et la recherche d&rsquo;une voix pour les femmes soumises &agrave; une consid&eacute;ration ankylos&eacute;e, fig&eacute;e, de leur r&ocirc;le d&rsquo;&eacute;pouse et de m&egrave;re. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les ann&eacute;es 80 sont l&rsquo;&eacute;tape o&ugrave; les id&eacute;es de la postmodernit&eacute; font leur chemin dans les soci&eacute;t&eacute;s latino-am&eacute;ricaines, avec une adaptation n&eacute;cessaire &agrave; une situation socio&eacute;conomique diff&eacute;rente de celle des pays europ&eacute;ens ou des Etats-Unis o&ugrave; elles ont pris racine. La position des femmes sur la sc&egrave;ne &eacute;ditoriale rejoint celle de groupes marginalis&eacute;s par la culture dominante et le pouvoir quant &agrave; leur appartenance ethnique et leurs pratiques sexuelles</span></span></span></span></span><sup>3</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. C&rsquo;est alors l&rsquo;explosion de leur voix, l&rsquo;importance d&rsquo;une production qui touche &agrave; tous les genres et &agrave; tous les domaines. La tendance est maintenant &agrave; la professionnalisation de la femme en tant qu&rsquo;auteure. Le discours de ces femmes auteures est fortement critique et subversif, mais il est aussi inventif dans la mesure o&ugrave; il travaille la dimension de la m&eacute;tafiction et cr&eacute;e un imaginaire propre &agrave; chaque &eacute;crivaine. </span></span><span lang="ES-TRAD" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">D&rsquo;apr&egrave;s Aralia L&oacute;pez Gonz&aacute;lez</span></span></span></span></span><sup>4</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">,</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[</span></span></span>&hellip;] pensar la escritura de la mujer es tambi&eacute;n pensar sobre las formas de conciencia e identidad modeladas por la opresi&oacute;n-explotaci&oacute;n del sistema patriarcal sexista de la sociedad occidental. En la escritura, las mujeres proyectan sus conflictos entre el deseo y las ortodoxias del poder y del saber, empezando a consolidarse textualmente un deseo menos obstruido por la cultura masculina dominante [&hellip;] y por lo mismo, m&aacute;s sexualizado y politizado. Asimismo, al objetivarse en la escritura, el texto se transforma en un espacio de autorrealizaci&oacute;n imaginaria en el cual es posible descubrir un discurso subversivo y desconstructivo</span></span></span><sup>5</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous ne citerons ici que quelques noms parmi les plus connus sur la sc&egrave;ne internationale&nbsp;: Elena Poniatowska, &Aacute;ngeles Mastretta, Laura Esquivel, Carmen Boullosa&hellip; Certaines manient l&rsquo;Histoire, d&rsquo;autres la philosophie, d&rsquo;autres la sociologie. Chez toutes ces auteures, les personnages f&eacute;minins sont &agrave; l&rsquo;honneur. Souvent narrateurs ou m&eacute;diateurs de l&rsquo;Histoire, ils en d&eacute;voilent les aspects cach&eacute;s ou mal connus quant &agrave; la participation f&eacute;minine &agrave; la configuration de la nation et des mentalit&eacute;s. Cette litt&eacute;rature enqu&ecirc;te sur les non-dits, les personnages probl&eacute;matiques parce que contradictoires ou m&ecirc;me oubli&eacute;s.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Comment la critique envisage-t-elle la litt&eacute;rature produite par les femmes au Mexique&nbsp;? Evoquons tout d&rsquo;abord l&rsquo;impulsion donn&eacute;e en particulier par la professeure Elena Urrutia du Colegio de M&eacute;xico d&egrave;s 1984 &agrave; l&rsquo;&eacute;tude de la cr&eacute;ation romanesque et po&eacute;tique des &eacute;crivaines mexicaines. Elena Urrutia a lanc&eacute; le Programme Interdisciplinaire des &Eacute;tudes de la Femme (Programa Interdisciplinario de Estudios de la Mujer, PIEM) et a permis la r&eacute;alisation de nombreuses initiatives de recherches. L&rsquo;Atelier de th&eacute;orie et critique litt&eacute;raire Diana Mor&aacute;n, cr&eacute;&eacute; en 1986, a d&eacute;j&agrave; produit plusieurs ouvrages sur des auteures telles que Josefina Vicens, Nellie Campobello, Elena Garro, Rosario Castellanos, Mar&iacute;a Luisa Puga, ainsi que sur des probl&eacute;matiques r&eacute;centes li&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;criture de l&rsquo;Histoire et au genre. Soulignons &eacute;galement l&rsquo;entreprise comparatiste qui consiste &agrave; &eacute;tudier un auteur et une auteure en regard autour de la m&ecirc;me th&eacute;matique</span></span></span></span></span><sup>6</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, et donc &agrave; se poser la question d&rsquo;une particularit&eacute; f&eacute;minine dans l&rsquo;&eacute;criture. Ce sont donc principalement des femmes qui sont attentives au monde litt&eacute;raire cr&eacute;&eacute; par des femmes mexicaines, cherchant les voix oubli&eacute;es ou mal connues du XIX<sup>e</sup> si&egrave;cle et soumettant &agrave; un appareil critique rigoureux celles du XX<sup>e</sup> et XXI<sup>e</sup> si&egrave;cle. Elena Urrutia nous confiait en 2008 que le programme du PIEM &eacute;tait menac&eacute; d&rsquo;interruption &ndash; question de cr&eacute;dits&nbsp;! &ndash; et que les &eacute;tudes qu&rsquo;il avait promues se diluaient &agrave; pr&eacute;sent dans un panorama beaucoup plus flou, non exclusivement consacr&eacute; &agrave; la femme. Les femmes de l&rsquo;Atelier Diana Mor&aacute;n restent remarquablement actives, soumettant leurs communications et articles &agrave; la critique commune avant de participer &agrave; de tr&egrave;s nombreux colloques. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">C&rsquo;est donc l&rsquo;histoire d&rsquo;une lutte qui nous int&eacute;resse, une lutte contre le pouvoir &eacute;tabli et les id&eacute;es re&ccedil;ues, contre le discours phallocrate, contre le syst&egrave;me dominant masculin et patriarcal qui continue en ce d&eacute;but de XXI<sup>e</sup> si&egrave;cle &agrave; gouverner les mentalit&eacute;s et les coutumes dans un pays comme le Mexique et qui, dans son exploitation la plus extr&ecirc;me, se traduit par la vague effrayante et insupportable d&rsquo;assassinats perp&eacute;tr&eacute;s dans le nord contre les femmes, le plus souvent celles qui franchissent la fronti&egrave;re pour travailler dans les <i>maquiladoras</i> ou transportent la drogue vers les march&eacute;s mafieux du puissant pays voisin</span></span></span></span></span><sup>7.</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Le statut d&rsquo;objet &ndash; social, &eacute;conomique et sexuel &ndash; de la femme mexicaine, marque d&rsquo;identit&eacute; g&eacute;n&eacute;rique depuis le temps colonial, trouve en cette p&eacute;riode contemporaine de l&rsquo;entre-deux si&egrave;cles une manifestation exacerb&eacute;e par le crime. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">C&rsquo;est l&rsquo;histoire d&rsquo;une lutte contre les repr&eacute;sentations g&eacute;n&eacute;riques du masculin et du f&eacute;minin dans la soci&eacute;t&eacute;, repr&eacute;sentations v&eacute;hicul&eacute;es par les images impos&eacute;es au sein du discours des hommes. Il s&rsquo;agit de refuser la r&eacute;partition dichotomique des hommes et des femmes entre l&rsquo;espace public, r&eacute;serv&eacute; aux premiers, et l&rsquo;espace priv&eacute;, attribu&eacute; aux secondes. Dans le sillage de Rosario Castellanos, la d&eacute;cision marqu&eacute;e des auteures mexicaines n&eacute;es dans les ann&eacute;es quarante de ne plus se reconna&icirc;tre dans le foyer et la maternit&eacute;, ne peut que s&rsquo;inscrire &agrave; la suite du mouvement initi&eacute; au sein du monde anglo-am&eacute;ricain et fran&ccedil;ais. La c&eacute;l&egrave;bre philosophe H&eacute;l&egrave;ne Cixous d&eacute;crivait au c&oelig;ur du mouvement f&eacute;ministe fran&ccedil;ais l&rsquo;opposition des espaces sociaux&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 13px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Et tandis qu&rsquo;il prend &ndash; (tant bien que mal) le risque et la responsabilit&eacute; d&rsquo;&ecirc;tre une parcelle, un agent d&rsquo;une sc&egrave;ne publique, o&ugrave; se jouent les transformations, elle repr&eacute;sente l&rsquo;indiff&eacute;rence o&ugrave; la r&eacute;sistance &agrave; ce temps actif, elle est le principe de constance, toujours d&rsquo;une certaine mani&egrave;re la m&ecirc;me, quotidienne et &eacute;ternelle</span></span></span></span></span><sup>8</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Conqu&eacute;rir l&rsquo;espace public par l&rsquo;&eacute;criture, par l&rsquo;affirmation d&rsquo;une pr&eacute;sence et d&rsquo;une voix qui se donnent &agrave; lire et appellent, par le pacte de lecture-cr&eacute;ation, au questionnement et &agrave; la recr&eacute;ation des images de la femme, est une fa&ccedil;on de nier la dichotomie g&eacute;n&eacute;rique des espaces. Le but de ce travail est de signaler les enjeux de cette pr&eacute;sence sur la sc&egrave;ne &eacute;ditoriale mexicaine, de la mettre en relation avec le statut sociopolitique de la femme mexicaine. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il est vrai que les &eacute;tudes actuelles pointent la r&eacute;f&eacute;rence dat&eacute;e, situ&eacute;e dans la d&eacute;cennie 75-85, de la terminologie &laquo;&nbsp;&eacute;criture f&eacute;minine&nbsp;&raquo; et signalent la n&eacute;cessit&eacute; de d&eacute;passer cette probl&eacute;matique. N&eacute;anmoins, cette &eacute;criture a &eacute;t&eacute; l&rsquo;une des fa&ccedil;ons, avec le militantisme, dont les femmes ont affirm&eacute; une pr&eacute;sence sur la sc&egrave;ne publique alors que le syst&egrave;me dominant entendait les r&eacute;duire &agrave; l&rsquo;espace priv&eacute; du foyer domestique. Dans la continuit&eacute; de cette vision, rappelons ici le titre d&rsquo;un essai de Brianda Domecq&nbsp;: <i>Mujer que publica&hellip; mujer p&uacute;blica</i></span></span></span></span></span><sup>9</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i>,</i> o&ugrave; cette auteure et critique mexicaine joue sur les mots en manifestant le d&eacute;fi que constitue pour une femme de publier des &oelig;uvres&nbsp;: c&rsquo;est &agrave; la fois acc&eacute;der au domaine ouvert d&rsquo;une connaissance de soi par l&rsquo;autre et courir le risque d&rsquo;&ecirc;tre jug&eacute;e comme une &laquo;&nbsp;femme de mauvaise vie&nbsp;&raquo;, si nous recourons &agrave; un autre euph&eacute;misme &ndash; &laquo;&nbsp;femme publique&nbsp;&raquo; en &eacute;tant d&eacute;j&agrave; un &ndash; pour d&eacute;signer la prostitu&eacute;e. Michelle Perrot souligne l&rsquo;usage contrast&eacute; selon le genre du m&ecirc;me adjectif&nbsp;: &laquo;&nbsp;La <i>dissym&eacute;trie</i> du vocabulaire illustre [les] d&eacute;fiances [des mentalit&eacute;s]&nbsp;: l&rsquo;homme public, c&rsquo;est l&rsquo;honneur&nbsp;; femme publique, c&rsquo;est la honte, fille des rues, du trottoir, de bordel.&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></span><sup>10</sup></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il ne semble pas inutile de rappeler la position d&rsquo;H&eacute;l&egrave;ne Cixous et de B&eacute;atrice Didier quant &agrave; l&rsquo;existence d&rsquo;une &eacute;criture f&eacute;minine. H&eacute;l&egrave;ne Cixous, l&rsquo;une des tenantes les plus c&eacute;l&egrave;bres d&rsquo;une telle particularit&eacute;, &eacute;non&ccedil;ait elle-m&ecirc;me la difficult&eacute; de l&rsquo;entreprise, au regard m&ecirc;me d&rsquo;une profonde revendication de libert&eacute;&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 13px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Impossible &agrave; pr&eacute;sent de d&eacute;finir une pratique f&eacute;minine de l&rsquo;&eacute;criture, d&rsquo;une impossibilit&eacute; qui se maintiendra car on ne pourra jamais th&eacute;oriser cette pratique, l&rsquo;enfermer, la coder, ce qui ne signifie pas qu&rsquo;elle n&rsquo;existe pas</span></span></span></span><sup>11</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour B&eacute;atrice Didier, malgr&eacute; la m&ecirc;me interrogation sur les traits d&eacute;finitoires d&rsquo;une telle &eacute;criture, la femme est mal consid&eacute;r&eacute;e lorsqu&rsquo;elle pr&eacute;tend au statut d&rsquo;&eacute;crivaine&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 13px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[&hellip;] l&rsquo;&eacute;criture f&eacute;minine semble presque toujours le lieu d&rsquo;un conflit entre un d&eacute;sir d&rsquo;&eacute;crire, souvent si violent chez la femme, et une soci&eacute;t&eacute; qui manifeste &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de ce d&eacute;sir, soit une hostilit&eacute; syst&eacute;matique, soit cette forme att&eacute;nu&eacute;e, mais peut-&ecirc;tre plus perfide encore, qu&rsquo;est l&rsquo;ironie o&ugrave; la d&eacute;pr&eacute;ciation</span></span></span></span><sup>12</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Deux d&eacute;cennies plus tard, Delphine Naudier entend appr&eacute;cier le tournant qu&rsquo;a repr&eacute;sent&eacute; la pr&eacute;sence r&eacute;nov&eacute;e des femmes dans le domaine &agrave; la fois intime et public de l&rsquo;&eacute;criture litt&eacute;raire&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En portant notre attention sur la revendication d&rsquo;une &laquo;&nbsp;&eacute;criture femme&nbsp;&raquo; d&egrave;s 1975, on verra comment quelques &eacute;crivaines ont pu jouer d&rsquo;une certaine conjoncture sociale et historique pour retourner le stigmate de l&rsquo;appartenance sexu&eacute;e en embl&egrave;me d&rsquo;une innovation esth&eacute;tique. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Ces auteures vont s&rsquo;imposer dans les rangs de l&rsquo;avant-garde litt&eacute;raire en mettant au c&oelig;ur de leurs livres la revalorisation du f&eacute;minin. Cette construction sociale et symbolique de la l&eacute;gitimit&eacute; des &eacute;crivaines a &eacute;t&eacute; &eacute;difi&eacute;e &agrave; la fois en d&eacute;non&ccedil;ant la supr&eacute;matie masculine dans le monde des Lettres, et en d&eacute;finissant une ligne esth&eacute;tique qui, th&eacute;oris&eacute;e, manifeste la possibilit&eacute; qu&rsquo;ont les femmes d&eacute;sormais d&rsquo;occuper visiblement le territoire litt&eacute;raire</span></span></span><sup>13</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">On sait les d&eacute;bats et les dissensions port&eacute;s par les &eacute;crivaines elles-m&ecirc;mes au sujet d&rsquo;une sp&eacute;cificit&eacute; f&eacute;minine de l&rsquo;&eacute;criture&nbsp;: Simone de Beauvoir, auteure d&rsquo;une &oelig;uvre qui entend mettre en &eacute;vidence le f&eacute;minin au sein d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; organis&eacute;e autour de l&rsquo;h&eacute;g&eacute;monie masculine, a refus&eacute; le marquage sexu&eacute; de l&rsquo;&eacute;criture. C&rsquo;est aussi le cas de Marguerite Yourcenar, de Nathalie Sarraute, tenantes d&rsquo;un droit &agrave; l&rsquo;&eacute;criture sans consid&eacute;ration de sexe, revendiquant la parfaite &eacute;galit&eacute; et indiff&eacute;renciation vis-&agrave;-vis des hommes dans le monde litt&eacute;raire. Il n&rsquo;existe pas de domaine r&eacute;serv&eacute;, de style d&eacute;finitoire, de th&egrave;me sp&eacute;cifique. D&rsquo;un autre c&ocirc;t&eacute;, un courant pr&ocirc;nant la diff&eacute;rence affirme l&rsquo;existence d&rsquo;une &eacute;criture qui &eacute;mane de l&rsquo;int&eacute;riorit&eacute; de la femme, de son corps, de sa sensibilit&eacute;, de sa r&eacute;ception et conception du monde. La revendication audacieuse &eacute;tait d&rsquo;exprimer le corps f&eacute;minin, ses v&eacute;cus propres, sa sexualit&eacute;, ses fantasmes. H&eacute;l&egrave;ne Cixous, suivie par B&eacute;atrice Didier, a tent&eacute; d&rsquo;&eacute;noncer un certain style propre &agrave; l&rsquo;&eacute;criture d&rsquo;une femme, fond&eacute; sur le rapport &agrave; la voix, &agrave; l&rsquo;oralit&eacute;, et donc sur un rythme &laquo;&nbsp;exc&eacute;dant, d&eacute;mesur&eacute;, contradictoire&nbsp;&raquo;</span></span></span><sup>14</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">, &laquo;&nbsp;plus lent et plus heurt&eacute;&nbsp;&raquo;</span></span></span><sup>15&nbsp;</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">; un rythme faisant place aux &eacute;lans physiques de la voix qui s&rsquo;affirme, mais aussi &agrave; ses silences, &agrave; ses coupures.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il serait sans doute difficile de tenir longtemps et uniform&eacute;ment cette tentative pour d&eacute;finir un style f&eacute;minin. Il est pr&eacute;f&eacute;rable d&rsquo;insister sur &laquo;&nbsp;l&rsquo;&eacute;criture f&eacute;minine&nbsp;&raquo; en tant qu&rsquo;&eacute;criture &eacute;manant d&rsquo;auteures femmes, avec toute la diversit&eacute; stylistique que l&rsquo;on peut y rencontrer, avec la multiplication des points de vue qui se manifeste &agrave; la fois au sein d&rsquo;un corpus et d&rsquo;une &oelig;uvre elle-m&ecirc;me. La pr&eacute;sence et l&rsquo;affirmation des femmes en tant qu&rsquo;auteures est un enjeu, auquel ces femmes donnent une dimension historique et sociale. La revendication d&rsquo;une parole propre qui d&eacute;construise le discours masculin sur les femmes elles-m&ecirc;mes semble &ecirc;tre une cl&eacute;. Les mots de Madeleine Gagnon en sont un exemple vigoureux&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">J&rsquo;attaquerai la science m&acirc;le qui nous fit objet du discours phallocrate sans pourtant nous y constituer sa r&eacute;f&eacute;rence et son sujet, mais je parlerai surtout de cette r&eacute;f&eacute;rence pour qu&rsquo;il n&rsquo;y ait plus jamais un discours de l&rsquo;autre et pour que la diff&eacute;rence ne soit plus seule constitutrice du discours des hommes. Je revendique ma place de sujet dans l&rsquo;histoire. Je revendique mon pouvoir de repr&eacute;sentation et de nomination<sup><span calibri="" style="font-family:">16</span></sup>.</span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La pr&eacute;sence des femmes dans la R&eacute;publique des Lettres n&rsquo;est certes pas un fait nouveau, propre &agrave; l&rsquo;&eacute;mancipation f&eacute;minine ou au postmodernisme. Dans son entreprise pour saisir les femmes &agrave; travers l&rsquo;Histoire, Georges Duby semble s&rsquo;&ecirc;tre heurt&eacute; au silence des femmes m&eacute;di&eacute;vales, non seulement soumises au syst&egrave;me patriarcal et misogyne des chevaliers m&ecirc;me si ses recherches lui font percevoir certaines strat&eacute;gies de r&eacute;sistance et d&rsquo;action, mais aussi d&eacute;pendantes du discours uniquement masculin qui &eacute;tait port&eacute; sur elles&nbsp;: &laquo;&nbsp;Des femmes du XII<sup>e</sup> si&egrave;cle, je ne saisirai jamais rien de plus vrai qu&rsquo;une image, celle qui flottait dans l&rsquo;esprit des rares hommes dont nous avons conserv&eacute; les &eacute;crits.&nbsp;&raquo;<sup>17</sup>&nbsp;Or, certaines historiennes, surtout aux Etats-Unis, se sont d&eacute;marqu&eacute;es de cette conception qui ne fait de la femme m&eacute;di&eacute;vale qu&rsquo;une image projet&eacute;e par le discours masculin et ont voulu mettre en avant sa voix, &agrave; travers les &eacute;crivaines du XII<sup>e</sup> si&egrave;cle</span></span><sup>18</sup><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. On songe &eacute;galement &agrave; la mise en valeur des textes &eacute;crits sur et par des femmes &agrave; la fin du Moyen &Acirc;ge et sous l&rsquo;Ancien R&eacute;gime dans un volume dirig&eacute; par Sylvie Steinberg et Jean-Claude Arnoult</span></span><sup>19.</sup><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Les historiens et les litt&eacute;raires sont donc conjointement &agrave; la recherche de ces traces, trop peu connues ou consid&eacute;r&eacute;es comme trop minoritaires, de l&rsquo;auctorialit&eacute; des femmes, &agrave; une &eacute;poque peu propice &agrave; l&rsquo;expression publique f&eacute;minine.</span></span></p> <p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce qui est &agrave; mettre en valeur &agrave; la fin du XX<sup>e</sup> et au d&eacute;but du XXI<sup>e</sup> si&egrave;cle, c&rsquo;est la conscience d&rsquo;opposer un contre-discours au discours en place, de jouer sur les figures de la subversion et, dans la fiction, de proposer l&rsquo;&eacute;tude de personnages f&eacute;minins dans toute leur complexit&eacute;, mais aussi de personnages masculins qui d&eacute;tonnent par rapport &agrave; la repr&eacute;sentation que l&rsquo;historiographie a retenue d&rsquo;eux, ce qui souligne la diversit&eacute; d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t des auteures femmes et le dialogue entre masculin et f&eacute;minin recherch&eacute; dans leurs &oelig;uvres. Deux exemples frappants dans la production mexicaine en sont la r&eacute;invention fictionnelle de l&rsquo;Empereur Agust&iacute;n de Iturbide par Rosa Beltr&aacute;n (1960)</span></span><sup>20</sup><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;et celle de Pedro Moya de Contreras, premier Grand Inquisiteur de Mexico, par Erma C&aacute;rdenas</span></span><sup>21</sup><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. Le roman de Rosa Beltr&aacute;n a amplement &eacute;t&eacute; &eacute;tudi&eacute; par Ute Seydel, enseignante-chercheure &agrave; la UNAM et membre elle aussi de l&rsquo;Atelier Diana Mor&aacute;n</span></span><sup>22</sup><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;Le sous-titre de la premi&egrave;re &eacute;dition, &laquo;&nbsp;Novela que reinventa la vida y muerte del &uacute;nico emperador mexicano, don Agust&iacute;n de Iturbide&nbsp;&raquo;, outre qu&rsquo;il ancre clairement le texte dans le genre de la m&eacute;tafiction historiographique, pointe l&rsquo;objet masculin du discours romanesque en tant que personnage historique connu, mais promet au lecteur la d&eacute;couverte d&rsquo;une figure insoup&ccedil;onn&eacute;e. En effet, les approches crois&eacute;es des femmes entourant le personnage masculin fig&eacute; par l&rsquo;Histoire dans sa courte gloire et sa chute &ndash; sa femme, sa s&oelig;ur, sa couturi&egrave;re &ndash; en discutent et renouvellent le portrait et privil&eacute;gient le dialogue &eacute;voqu&eacute; plus haut entre la suppos&eacute;e domination masculine de la sc&egrave;ne historique nationale et la pr&eacute;sence souterraine des figures f&eacute;minines de la cour. </span></span></p> <p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Quant &agrave; l&rsquo;&eacute;criture du roman d&rsquo;Erma C&aacute;rdenas, qui r&eacute;invente la deuxi&egrave;me moiti&eacute; du XVI<sup>e</sup> si&egrave;cle dans la capitale de la Nouvelle Espagne</span></span><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;et l&rsquo;installation du tribunal du Saint Office, ses enqu&ecirc;tes, ses proc&egrave;s, ses autodaf&eacute;s, sur fond de rivalit&eacute;s entre le Grand Inquisiteur et le Vice-roi &ndash; ce que les documents attestent &ndash;, mettant en exergue les fantasmes et les tourments de Moya &ndash; ce que l&rsquo;auteure imagine &ndash;, elle a requis un temps consid&eacute;rable de recherche dans les archives. Erma C&aacute;rdenas a choisi de fouiller dans un pass&eacute; que les historiens sollicitent beaucoup, mais que les romanciers mexicains ont moins tendance &agrave; investir. &Agrave; notre connaissance, c&rsquo;est le seul roman consacr&eacute; au personnage de Moya de Contreras, &eacute;tudi&eacute; par de nombreux historiens de l&rsquo;Inquisition et connu au travers de plusieurs biographies, sur lesquelles s&rsquo;appuie fortement la part r&eacute;f&eacute;rentielle de la fiction. L&rsquo;histoire individuelle de ce personnage donne la dimension de la part d&rsquo;invention qu&rsquo;Erma C&aacute;rdenas a d&eacute;ploy&eacute;e afin d&rsquo;humaniser, de transformer en &ecirc;tre de chair et de sang, ce personnage fig&eacute; dans le discours historiographique. Le Moya d&rsquo;Erma C&aacute;rdenas est un homme d&eacute;sireux de pouvoir qui confond l&rsquo;autorit&eacute; accord&eacute;e par Dieu et celle octroy&eacute;e par le roi, justifiant ainsi ses ambitions politiques. Mais il est aussi &eacute;pris de beaut&eacute; et se laisse entra&icirc;ner par un autre d&eacute;sir, celui des corps, menant une double exp&eacute;rience amoureuse et sensuelle avec un jeune fr&egrave;re dominicain et la radieuse ni&egrave;ce du vice-roi. De fait, le choix d&rsquo;un personnage masculin par Erma C&aacute;rdenas r&eacute;pond en &eacute;cho &agrave; celui d&rsquo;autres personnages, f&eacute;minins et rebelles, (re)cr&eacute;&eacute;s par les &eacute;crivaines mexicaines et qui s&rsquo;insurgent contre les r&egrave;gles &eacute;dict&eacute;es par le patriarcat. Moya est pour les historiens le tenant des r&egrave;gles, dont il cr&eacute;e certaines&nbsp;; il est pour Erma C&aacute;rdenas la victime ou le jouet d&rsquo;une profonde contradiction interne entre le respect des r&egrave;gles divines et royales et le d&eacute;sir terrestre, politique ou charnel, entre l&rsquo;amour divin et l&rsquo;amour des &ecirc;tres humains. La construction des pens&eacute;es fictionnelles du personnage met l&rsquo;accent sur ces sentiments qui expriment une r&eacute;volte et d&eacute;construisent une image historique. D&rsquo;autre part, les personnages f&eacute;minins de ce roman gravitent autour de Moya, mais exercent &eacute;galement une forte attraction sur lui, dans un double mouvement, narratif et psychologique. Ils illustrent eux aussi par diverses approches le statut d&rsquo;une femme enferm&eacute;e dans son foyer, soumise &agrave; l&rsquo;autorit&eacute; patriarcale, mais pleine de ruse, d&eacute;bordant de sensualit&eacute; et revendiquant sa libert&eacute;. C&rsquo;est l&rsquo;amour et le d&eacute;sir qui rapprochent les hommes et les femmes de ce roman, effa&ccedil;ant la diff&eacute;rence du genre.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Quelle est maintenant la position de certaines &eacute;crivaines mexicaines concernant la litt&eacute;rature &eacute;crite par les femmes&nbsp;? Nous nous int&eacute;resserons &agrave; des noms moins connus en France que ceux &eacute;voqu&eacute;s plus haut. Il ressort des d&eacute;clarations de Silvia Molina (1946)</span></span></span></span></span><sup>23</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;et de Brianda Domecq (1942)</span></span></span></span></span><sup>24&nbsp;</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">qu&rsquo;il est vain et faux de vouloir dissocier une &eacute;criture f&eacute;minine et une &eacute;criture masculine, avec des th&eacute;matiques et des styles particuliers, mais qu&rsquo;il s&rsquo;agit de points de vue diff&eacute;rents sur le monde et la soci&eacute;t&eacute;. Silvia Molina r&eacute;pond par exemple &agrave; Gabriella de Beer sur le th&egrave;me de la diff&eacute;renciation de deux &eacute;critures&nbsp;: &laquo;&nbsp;No creo, creo que se escribe igual. </span></span><span lang="ES-TRAD" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">S&iacute; creo que puede haber un punto de vista femenino y un punto de vista masculino.&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></span><sup>25</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;Quant &agrave; Brianda Domecq, elle fait cette r&eacute;ponse&nbsp;: &laquo;&nbsp;la mayor&iacute;a [de las escritoras de mi generaci&oacute;n] est&aacute;n narrando desde una perspectiva marginal, lo cual les da un punto de vista distinto del masculino, aunque ambos g&eacute;neros est&eacute;n tratando los mismos temas.&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></span><sup>26</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les deux &eacute;crivaines semblent &eacute;galement se rejoindre pour dire que la recherche identitaire, et dans ce cas une recherche contextualis&eacute;e par la condition f&eacute;minine et une position de rupture, est le fil constructeur de leurs personnages. </span></span><span lang="ES-TRAD" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Avec Gabriella de Beer, Silvia Molina analyse la s&eacute;duction exerc&eacute;e par ses personnages f&eacute;minins aupr&egrave;s des lecteurs&nbsp;: &laquo;&nbsp;[&hellip;] mis mujeres son un poco rebeldes, son mujeres que est&aacute;n tratando de romper con las tradiciones familiares, con las tradiciones de la sociedad, y que buscan una autenticidad en su identidad, en su formaci&oacute;n.&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></span><sup>27</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;</span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Commentant les fictions narratives &eacute;crites par certaines auteures mexicaines, Brianda Domecq exprime cette qu&ecirc;te d&rsquo;identit&eacute; qui s&rsquo;appliquerait &eacute;galement &agrave; sa propre entreprise&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 13px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" new="" roman="" style="font-family:" times="">La palabra se convierte en instrumento para hurgar en la carne, en la realidad, en el subconsciente como forma de encontrar una identidad propia, un &laquo;&nbsp;yo&nbsp;&raquo; que rompa los clich&eacute;s, que desmitifique las funciones, que calle las met&aacute;foras falsas y permita el surgimiento de la individualidad humana</span></span></span></span><sup>28</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" new="" roman="" style="font-family:" times="">.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Silvia Molina d&eacute;clare &ecirc;tre fortement int&eacute;ress&eacute;e par ce que les femmes &eacute;crivent</span></span></span></span></span><sup>29,</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> mais elle ne se place pas dans une perspective f&eacute;ministe revendicatrice, car elle privil&eacute;gie en fait son rapport personnel &agrave; l&rsquo;&eacute;criture et &agrave; l&rsquo;Histoire, la capacit&eacute; d&rsquo;invention et la possibilit&eacute; de vivre dans la fiction ce que la vie r&eacute;elle n&rsquo;offre pas</span></span></span></span></span><sup>30</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. Sa d&eacute;marche semble rechercher ce qui rel&egrave;ve d&rsquo;un contact direct avec une exp&eacute;rience personnelle et un travail d&rsquo;&eacute;criture&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 13px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" new="" roman="" style="font-family:" times="">Lo que yo hago, no es buscar ni una feminidad ni un hembrismo. Mi preocupaci&oacute;n es ser congruente conmigo misma, como mujer, como madre, como profesora y como escritora. Nunca he buscado retratar una sensibilidad que ni me convence. No me interesa decir que la mujer es lo m&aacute;ximo en el mundo. </span><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Mi actitud, sinceramente, es m&aacute;s humilde</span></span></span></span><sup>31</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Brianda Domecq d&eacute;montre quant &agrave; elle par ses essais sur la litt&eacute;rature &eacute;crite par les femmes qu&rsquo;elle s&rsquo;inscrit dans une d&eacute;marche d&rsquo;analyse passionn&eacute;e de ce qui existe, c&rsquo;est-&agrave;-dire d&rsquo;une production &agrave; reconna&icirc;tre, d&rsquo;un corpus cons&eacute;quent</span></span></span></span></span><sup>32</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. Nier l&rsquo;existence d&rsquo;un grand nombre d&rsquo;&oelig;uvres &eacute;crites par des femmes en tant que manifestation d&rsquo;une voix et d&rsquo;une recherche d&rsquo;identit&eacute; serait contreproductif. Selon notre auteure, reconna&icirc;tre ce corpus va dans le sens n&eacute;cessaire de la multiplicit&eacute; des angles de vue afin de redonner au corps social son int&eacute;grit&eacute;. Son personnage de Lilith, dans la &laquo;&nbsp;Trilog&iacute;a&nbsp;&raquo; de son recueil de nouvelles <i>Bestiario dom&eacute;stico</i>, illustre pr&eacute;cis&eacute;ment par son exil du Paradis un espace humain amput&eacute; de la pr&eacute;sence f&eacute;minine. Lilith n&rsquo;aspire qu&rsquo;&agrave; exister dans une soci&eacute;t&eacute; soumise &agrave; l&rsquo;autorit&eacute; et &agrave; la repr&eacute;sentation masculine afin d&rsquo;y peser&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[hac&iacute;a falta] incorporarse a los mitos y a <i>la historia</i>, inventarse en <i>lenguaje cotidiano o</i> <i>literario</i>, aparecer en la <i>filosof&iacute;a</i> y en los <i>cuentos infantiles</i>, en <i>la poes&iacute;a</i> y en las pesadillas, formar parte de las mentiras, de la sopa diaria, y de los trescientos sesenta y cinco panes nuestros <i>para comprobar la propia existencia</i></span></span></span></span></span><sup>33</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Gloria Prado</span></span></span></span></span><sup>34</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;&eacute;tablit le parall&egrave;le entre ce personnage l&eacute;gendaire que s&rsquo;approprie Brianda Domecq et la figure f&eacute;minine de l&rsquo;&eacute;crivain telle que notre auteure la promeut dans ses essais&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" new="" roman="" style="font-family:" times="">[&hellip;] la escritora [&hellip;], como Lilith, se erige en modelo femenino afincado en lo supuestamente espec&iacute;fico masculino, y por tanto, en lo que no debe ser y es, en lo prohibido que sobrevive, [&hellip;] a partir de su sensibilidad y de la formulaci&oacute;n de un discurso propio, de una manera de ver, concebir y aproximarse al mundo y a s&iacute; misma</span></span></span></span><sup>35</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" new="" roman="" style="font-family:" times="">.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">Le propos insiste sur une d&eacute;marche qui, chez Brianda Domecq, expose la repr&eacute;sentation du monde &agrave; la pr&eacute;gnance du point de vue f&eacute;minin, &agrave; travers un travail d&rsquo;&eacute;criture qui est &laquo;&nbsp;b&uacute;squeda de expresi&oacute;n original desde una voz y una perspectiva femeninas &ndash;las de la autora real&ndash; que satura las composiciones, aun cuando el narrador o el autor ficcional pueden ser masculinos&nbsp;&raquo;</span></span></span><sup>36</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif">. Brianda Domecq entend, dans son travail critique, mettre en &eacute;vidence des qualit&eacute;s qu&rsquo;elle consid&egrave;re propres au genre f&eacute;minin&nbsp;:</span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" new="" roman="" style="font-family:" times="">aquello que la ideolog&iacute;a patriarcal, con sus valores masculinos absolutos de luz, raz&oacute;n, esp&iacute;ritu, l&oacute;gica, autoridad, poder, posesi&oacute;n, etc., reprimi&oacute; y trat&oacute; de negar&nbsp;: lo oscuro, intuitivo, emocional, amoroso, la carne, el erotismo, el misterio, etc.</span></span></span></span><sup>37</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" new="" roman="" style="font-family:" times="">.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Notre &eacute;crivaine n&rsquo;h&eacute;site donc pas &agrave; dessiner deux champs de cat&eacute;gories, qu&rsquo;elle assimile au <i>yin</i> et au <i>yang</i>, afin d&rsquo;approcher au plus pr&egrave;s les angles de vue qui seront privil&eacute;gi&eacute;s dans la recherche d&rsquo;une &eacute;criture produite par les femmes. Il ne s&rsquo;agit pas, comme nous le voyons, de th&egrave;mes sp&eacute;cifiques, mais d&rsquo;un regard sur le monde, d&rsquo;une appr&eacute;hension de soi et de l&rsquo;autre. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour compl&eacute;ter ces positions et sans doute nuancer celle de Brianda Domecq, notre attention est aujourd&rsquo;hui attir&eacute;e par l&rsquo;exp&eacute;rience de Cristina Rivera Garza (1964)</span></span></span></span></span><sup>38</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. Appartenant &agrave; la g&eacute;n&eacute;ration suivante, Cristina Rivera Garza d&eacute;clare elle aussi dans une entrevue son profond int&eacute;r&ecirc;t pour les questions de genre et commente le statut de la femme depuis la perspective d&rsquo;une position marginalis&eacute;e</span></span></span></span></span><sup>39</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. Elle souligne l&rsquo;indispensable attention que les &eacute;tudes acad&eacute;miques et les fictions doivent porter aux femmes, afin de diversifier les images et les r&eacute;f&eacute;rences qui se cr&eacute;ent autour de la figure f&eacute;minine. Il faut faire &eacute;clater le discours monolithique et envisager les actions et le r&ocirc;le pass&eacute;s sous silence des femmes&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 13px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" new="" roman="" style="font-family:" times="">Me molesta mucho cuando la &uacute;nica experiencia femenina que se retrata es dom&eacute;stica y es depresiva, que existe por supuesto y tiene su validez y su misma complejidad. Pero tambi&eacute;n creo que entre m&aacute;s sabemos sobre la vida de las mujeres en la historia de M&eacute;xico, en la historia general del mundo, estamos descubriendo que las experiencias son mucho m&aacute;s vastas y mucho m&aacute;s sofisticadas de lo que creemos que han sido, de lo que se les da cr&eacute;dito</span></span></span></span><sup>40</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" new="" roman="" style="font-family:" times="">.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Mais en ce qui concerne une &eacute;ventuelle &eacute;criture f&eacute;minine, Cristina Rivera Garza reprend dans une tonalit&eacute; fortement humoristique les d&eacute;bats universitaires et de la critique sur sa fameuse sp&eacute;cificit&eacute; dans un chapitre de son roman <i>La muerte me da</i>. Elle y imagine un cours sur le genre et la cr&eacute;ation litt&eacute;raire&nbsp;: </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px; margin-left: 40px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" new="" roman="" style="font-family:" times="">Algunas alumnas [&hellip;] aseguraban que en el mundo exist&iacute;a una cosa que respond&iacute;a al nombre de escritura femenina y, con donaire, con inigualable desd&eacute;n, citaban trabajos de fil&oacute;sofas francesas cuyos apellidos pronunciaban sin asomo alguno de acento. Los alumnos usualmente argumentaban que eso no era m&aacute;s que o frustraci&oacute;n personal de escritoras fr&iacute;gidas o espurias presiones de mercado y, de paso, defend&iacute;an una literatura, como la llamaban ellos, sin adjetivos</span></span></span></span><sup>41</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-TRAD" new="" roman="" style="font-family:" times="">.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La dr&ocirc;lerie qui accompagne cette caricature ne fait que trouver un &eacute;cho dans l&rsquo;&eacute;clat de rire avec lequel la narratrice, professeure de litt&eacute;rature et &eacute;crivaine elle-m&ecirc;me, double de l&rsquo;auteure, r&eacute;pond &agrave; la demande pressante d&rsquo;un autre personnage&nbsp;: &laquo;&nbsp;&iquest; Usted escribe como mujer&nbsp;?&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></span><sup>42</sup><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, comme si le genre conditionnait irr&eacute;m&eacute;diablement et indiscutablement une pratique d&rsquo;&eacute;criture. La professeure et &eacute;crivaine d&eacute;monte l&rsquo;identit&eacute; de cette femme envisag&eacute;e comme cat&eacute;gorie universelle et introduit l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une femme multiple. Les consid&eacute;rations th&eacute;oriques et/ou militantes sur la pertinence d&rsquo;une &eacute;criture f&eacute;minine sont parvenues &agrave; un moment, semble sugg&eacute;rer Cristina Rivera Garza, o&ugrave; la probl&eacute;matique doit &ecirc;tre d&eacute;pass&eacute;e, o&ugrave; il faut prendre de la distance, quelquefois avec humour, pour aller vers une &eacute;criture et une critique qui tienne compte de la diversit&eacute; des repr&eacute;sentations et des jeux de d&eacute;doublements ou de multiplication des voix. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Chaque &eacute;criture est riche d&rsquo;une expression personnelle dont l&rsquo;analyse constitue le travail de la critique, ind&eacute;pendamment du genre auquel appartient l&rsquo;auteur(e). Mais il est ind&eacute;niable que la litt&eacute;rature mexicaine &eacute;crite par des femmes manifeste une vigueur qui s&rsquo;accro&icirc;t de plus en plus et qu&rsquo;elle r&eacute;fl&eacute;chit sur les images de la femme dans l&rsquo;Histoire et la soci&eacute;t&eacute;, mais aussi dans l&rsquo;imaginaire. A pr&eacute;sent, des tabous ont &eacute;t&eacute; lev&eacute;s concernant l&rsquo;&eacute;criture du corps et de la sexualit&eacute; f&eacute;minine, notamment dans les &eacute;crits des auteures fran&ccedil;aises, de Simone de Beauvoir &agrave; H&eacute;l&egrave;ne Cixous ou Luce Irigaray. Il s&rsquo;agit donc plus ici d&rsquo;affirmer un contre-discours et une pratique critique ludique vis-&agrave;-vis d&rsquo;images forg&eacute;es par la repr&eacute;sentation masculine d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; phallocrate. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">De fait, m&ecirc;me si nous n&rsquo;oublions pas, comme le revendique C&eacute;cile Quintana dans un volume consacr&eacute; &agrave; la femme dans le monde des lettres, que le pacte d&rsquo;&eacute;criture s&rsquo;&eacute;tablit entre le lecteur et le texte, laissant en arri&egrave;re-plan le rapport entre l&rsquo;auteur et son texte</span></span><sup>43</sup><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, nous sommes int&eacute;ress&eacute;e par la notion de positionnement telle qu&rsquo;Aralia L&oacute;pez Gonz&aacute;lez la d&eacute;finit&nbsp;: </span></span></p> <p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Interpretar el g&eacute;nero, entonces, en relaci&oacute;n con h&aacute;bitos, pr&aacute;cticas y discursos concretos que adem&aacute;s, no son fijos, sino que cambian seg&uacute;n los contextos sociohist&oacute;ricos. As&iacute; la subjetividad femenina y la identidad social emergen de una experiencia historizada y no de una substancia de lo femenino</span></span><sup>44</sup><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">.</span></span></p> <p style="margin-bottom:13px; text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il nous semble que cette approche du probl&egrave;me permet non seulement une contextualisation n&eacute;cessaire du r&ocirc;le de la femme qui tienne compte des &eacute;volutions, mais aussi une appr&eacute;hension par la propre voix f&eacute;minine de ce r&ocirc;le et de sa fa&ccedil;on de se repr&eacute;senter le monde et la soci&eacute;t&eacute;. Sans pr&eacute;tendre en &ecirc;tre l&rsquo;unique &eacute;l&eacute;ment, la consid&eacute;ration du genre fait partie des donn&eacute;es d&rsquo;&eacute;tude, car elle renvoie &agrave; un syst&egrave;me de repr&eacute;sentations, &agrave; des strat&eacute;gies de r&eacute;sistance &agrave; un ordre &eacute;tabli, &agrave; la proposition d&rsquo;une image de l&rsquo;autre</span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ainsi, l&rsquo;&eacute;criture des femmes mexicaines, longtemps &eacute;cart&eacute;e, m&eacute;pris&eacute;e ou musel&eacute;e par le discours h&eacute;g&eacute;monique du syst&egrave;me patriarcal, tout d&rsquo;abord colonial puis ind&eacute;pendant et moderne, propose maintenant aux lecteurs la diversit&eacute; et la multiplicit&eacute; de points de vue qui ne font qu&rsquo;inscrire la litt&eacute;rature mexicaine dans la dynamique actuelle d&rsquo;une production universelle. Elle est n&eacute;anmoins caract&eacute;ris&eacute;e par le regard pos&eacute; sur le statut sociohistorique de la femme, la prise de distance par rapport &agrave; d&rsquo;autres discours, la volont&eacute; de renverser les valeurs st&eacute;r&eacute;otyp&eacute;es, de repr&eacute;senter l&rsquo;acte m&ecirc;me d&rsquo;&eacute;crire dans ses ambigu&iuml;t&eacute;s mais aussi sa capacit&eacute; de lib&eacute;ration. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><strong><span style="font-size:11.0pt">NOTES</span></strong></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[1]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Luisa Ballesteros Rosas, <i>La femme &eacute;crivain dans la soci&eacute;t&eacute; latino-am&eacute;ricaine</i>, Paris, L&rsquo;Harmattan, 1994, p.&nbsp;13</span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[2]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Cf. Jean Franco, <i>Las conspiradoras. La representaci&oacute;n de la mujer en M&eacute;xico</i>, M&eacute;xico, Colegio de M&eacute;xico/FCE, 1989/1993.</span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[3]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Cf. Andreas Huyssen, &laquo;&nbsp;Cartograf&iacute;a del postmodernismo&nbsp;&raquo;, in Josep Pic&oacute; (prefacio, introducci&oacute;n y compilaci&oacute;n), <i>Modernidad y postmodernidad</i>, Madrid, Alianza, 1988, p.&nbsp;214. Parlant de l&rsquo;&eacute;mergence de formes culturelles alternatives, Huyssen r&eacute;unit l&rsquo;&oelig;uvre f&eacute;minine et celle des artistes appartenant aux minorit&eacute;s, ethniques ou sexuelles, &laquo;&nbsp;con su recuperaci&oacute;n de tradiciones escondidas y mutiladas, con su &eacute;nfasis en formas exploratorias de la subjetividad basada en el sexo y la raza en las producciones y experiencias est&eacute;ticas y su negativa a limitarse a las canonizaciones est&aacute;ndar&nbsp;&raquo; (<i>Ibid</i>., p.&nbsp;213).&nbsp;</span><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt">Cf. Ana Rosa Domenella, <i>Territorio de leonas. </i></span><i><span style="font-size:11.0pt">Cartograf&iacute;a de narradoras mexicanas en los noventa</span></i><span style="font-size:11.0pt">, M&eacute;xico, Casa Juan Pablos/UAM-Iztapalapa, 2001, p.&nbsp;20, o&ugrave; est reprise l&rsquo;id&eacute;e de la comparaison des femmes et des groupes marginalis&eacute;s par la culture dominante et le pouvoir. Toril Moi (<i>Teor&iacute;a literaria feminista</i>, Madrid, C&aacute;tedra, 1988, p.&nbsp;35) rappelle qu&rsquo;aux XIX<sup>e</sup> et XX<sup>e</sup> si&egrave;cles, les femmes qui militaient aux Etats-Unis contre le racisme ont v&eacute;rifi&eacute; la similitude des discours r&eacute;duisant les noirs et les femmes &agrave; un stade d&rsquo;inf&eacute;riorit&eacute;.</span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[4]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Aralia L&oacute;pez Gonz&aacute;lez est l&rsquo;une des fondatrices de l&rsquo;Atelier Diana Mor&aacute;n dont nous parlons plus loin. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[5]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Aralia L&oacute;pez Gonz&aacute;lez, &laquo;&nbsp;Narradoras mexicanas&nbsp;: utop&iacute;a creativa y acci&oacute;n&nbsp;&raquo;, <i>Literatura mexicana</i>, vol. II, n&deg;1, 1991, p.&nbsp;103.</span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[6]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Cf.</span><span lang="ES-MX" style="font-size:11.0pt"> Maricruz Castro, Laura C&aacute;zarez y Gloria Prado (ed.), <i>Escrituras en contraste&nbsp;: femenino/masculino en la literatura mexicana del siglo XX</i>, </span><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt">M&eacute;xico, UAM/Aldus, 2004&nbsp;;</span><span lang="ES-MX" style="font-size:11.0pt"> Graciela Mart&iacute;nez Zalce<i>, </i></span><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt">Luzelena Guti&eacute;rrez De Velasco y Ana Rosa Domenella (ed.), <i>Femenino/masculino en las literaturas de Am&eacute;rica&nbsp;: escrituras de contraste</i>, M&eacute;xico, Editorial Aldus, Universidad <a href="../Downloads/CLK?IKT=1018&amp;TRM=Auto%CC%81noma" style="color:blue; text-decoration:underline"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">Aut&oacute;noma</span></span></a> Metropolitana,</span> Unidad Iztapalapa, 2005. </span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[7]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Dans un article paru r&eacute;cemment, la chercheure universitaire mexicaine Maricruz Castro Ricalde &ndash; qui appartient &agrave; l&rsquo;Atelier Diana Mor&aacute;n &ndash; &eacute;tudie <i>El otro sue&ntilde;o americano</i>, un court-m&eacute;trage d&rsquo;Enrique Arroyo sorti en 2004&nbsp;: la violence faite aux femmes mexicaines passeuses de drogue de l&rsquo;autre c&ocirc;t&eacute; de la fronti&egrave;re y est cr&ucirc;ment montr&eacute;e et provoque chez le spectateur une r&eacute;action apeur&eacute;e de d&eacute;go&ucirc;t et de r&eacute;volte. </span><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt">Mais Maricruz Castro Ricalde entend replacer cette &oelig;uvre dans les diverses productions que l&rsquo;industrie du film et de la musique, tout comme le commerce &eacute;ditorial, organisent autour d&rsquo;une d&eacute;viance criminelle de la soci&eacute;t&eacute;&nbsp;: &laquo;&nbsp;Desde el documental pionero de Lourdes Portillo, <i>Se&ntilde;orita Extraviada</i> (1991), la industria cinematogr&aacute;fica tanto de M&eacute;xico como de Estados Unidos ha producido una larga lista de filmes basados en las desapariciones y las muertes de miles de mujeres en Ciudad Ju&aacute;rez y sus alrededores.&nbsp;&raquo; (Maricruz Castro Ricalde, &laquo;&nbsp;La muerte como necesidad de los mercados internacionales&nbsp;: <i>El otro sue&ntilde;o americano</i> (Enrique Arroyo, 2004)&nbsp;&raquo;, in Cathy Fourez et Victor Martinez (dir.), <i>La mort sous les yeux? </i></span><i><span style="font-size:11.0pt">La mort dans tous ses &eacute;tats &agrave; la charni&egrave;re du XX<sup>e</sup> et du XXI<sup>e</sup> si&egrave;cle</span></i><span style="font-size:11.0pt">, Paris, Hermann, 2014, p.&nbsp;37) </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[8]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> H&eacute;l&egrave;ne Cixous, <i>Sorties</i>, in H&eacute;l&egrave;ne Cixous et Catherine Clement, <i>La jeune n&eacute;e</i>, Paris, 10/18, 1975, p.&nbsp;121-122.</span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[9]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Brianda Domecq, <i>Mujer que publica&hellip; mujer p&uacute;blica</i>, <i>Ensayos sobre literatura femenina</i>, M&eacute;xico, Diana, 1994. Nous reviendrons plus loin sur cette auteure. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[10]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Michelle Perrot, Mon<i> histoire des femmes</i>, Paris, Seuil, Points Histoire, 2006, p.&nbsp;184.</span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[11]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> H&eacute;l&egrave;ne Cixous, <i>op. cit</i>., p.&nbsp;169. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[12]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> B&eacute;atrice Didier, <i>L&rsquo;&eacute;criture-femme</i>, Paris, PUF, &laquo;&nbsp;Ecriture&nbsp;&raquo;, 1981, p.&nbsp;10. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[13]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Delphine Naudier, &laquo;&nbsp;L&rsquo;&eacute;criture-femme, une innovation esth&eacute;tique embl&eacute;matique&nbsp;&raquo;, <i>Soci&eacute;t&eacute;s contemporaines</i>, 2001-4, n&deg;44, p.&nbsp;57-73, consult&eacute; le 03/08/2008 sur www.cairn.info/revue-societes-contemporaines-2001-4-page-57.htm, &sect; 2/3. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[14]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> H&eacute;l&egrave;ne Cixous, <i>op. cit</i>., p.&nbsp;176. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[15]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> B&eacute;atrice Didier, <i>op. cit</i>., p.&nbsp;33. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[16]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Madeleine Gagnon, &laquo;&nbsp;Mon corps dans l&rsquo;&eacute;criture&nbsp;&raquo;, in H&eacute;l&egrave;ne Cixous, Madeleine Gagnon et Annie Leclerc, <i>La venue &agrave; l&rsquo;&eacute;criture</i>, Paris, 10/18, 1977, p.&nbsp;64. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[17]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Georges Duby, <i>L&rsquo;histoire continue</i>, Paris, Odile Jacob, p.&nbsp;138. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[18]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Cf. Sharon Farmer, &laquo;&nbsp;La voix des femmes. Une r&eacute;ception am&eacute;ricaine&nbsp;&raquo;, <i>Clio</i>, n&deg;8, 1998, mis en ligne le 3 juin 2005, consult&eacute; le 12/08/2008 sur&nbsp;:&nbsp;http://clio.revues.org/document319.html. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[19]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Sylvie Steinberg et Jean-Claude Arnoult (dir.), <i>Les Femmes et l&rsquo;&eacute;criture de l&rsquo;histoire. 1400-1800</i>, Mont-Saint-Aignan, Publications des Universit&eacute;s de Rouen et du Havre, 2008.</span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[20]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Rosa Beltr&aacute;n, <i>La corte de los ilusos</i>, M&eacute;xico, Planeta, 1995. </span><span style="font-size:11.0pt">Rosa Beltr&aacute;n, n&eacute;e &agrave; Mexico, m&egrave;ne une double carri&egrave;re d&rsquo;auteure et critique litt&eacute;raire (elle est romanci&egrave;re, nouvelliste et essayiste) et de professeure de litt&eacute;rature dans diverses universit&eacute;s. Voir son site&nbsp;: <a href="http://www.rosabeltran.net" style="color:blue; text-decoration:underline">www.rosabeltran.net</a>. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[21]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Erma C&aacute;rdenas, <i>Mi vasallo m&aacute;s fiel</i>, M&eacute;xico, Planeta, 2002. </span><span style="font-size:11.0pt">Erma C&aacute;rdenas, d&rsquo;origine mexicaine mais n&eacute;e &agrave; Washington et ayant r&eacute;alis&eacute; ses &eacute;tudes sup&eacute;rieures au Canada, est tr&egrave;s peu connue au Mexique &ndash; et inconnue en France, dirons-nous&nbsp;! &ndash;, o&ugrave; elle s&rsquo;est install&eacute;e pour y mener une carri&egrave;re professionnelle diversifi&eacute;e puisqu&rsquo;elle a &eacute;t&eacute; sc&eacute;nariste de romans feuilletons pour la t&eacute;l&eacute;vision et les revues, traductrice de bandes dessin&eacute;es, et qu&rsquo;elle a travaill&eacute; presque trente ans dans l&rsquo;&eacute;ducation, assumant une charge administrative. Deux des membres de l&rsquo;Atelier Diana Mor&aacute;n, Gloria Prado et Maricruz Castro Ricalde, ont &eacute;crit des articles sur le roman en question. Nous avons pour notre part essay&eacute; de combler l&rsquo;insuffisante connaissance entourant l&rsquo;&eacute;criture d&rsquo;Erma C&aacute;rdenas en &eacute;tudiant <i>Mi vasallo m&aacute;s fiel</i> dans l&rsquo;ouvrage in&eacute;dit de notre HDR (Marie-Jos&eacute; Hana&iuml;, <i>Le roman mexicain &agrave; la charni&egrave;re des XX<sup>e</sup> et XXI<sup>e</sup> si&egrave;cles&nbsp;: des &eacute;crivaines face &agrave; l&rsquo;Histoire</i>, Universit&eacute; Paris IV-Sorbonne, novembre 2009). </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[22]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Ute Seydel, <i>Narrar historia(s),</i> <i>La ficcionalizaci&oacute;n de temas hist&oacute;ricos por las escritoras mexicanas Elena Garro, Rosa Beltr&aacute;n y Carmen Boullosa (un acercamiento transdisciplinario a la ficci&oacute;n hist&oacute;rica)</i>, Madrid/Frankfurt, Iberoamericana/Vervuert, 2007<b><span style="color:#006001">.</span></b></span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[23]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> N&eacute;e &agrave; Mexico, Silvia Molina appartient &agrave; une famille li&eacute;e &agrave; la sph&egrave;re politique par son p&egrave;re et trois oncles maternels, des g&eacute;n&eacute;raux qui gravitaient dans l&rsquo;orbite des militaires r&eacute;volutionnaires venus du nord se disputant le pouvoir dans les ann&eacute;es vingt. Elle fait des &eacute;tudes en anthropologie puis en lettres. En 1976, elle envisage de travailler &agrave; sa propre expression et elle entre dans un atelier d&rsquo;&eacute;criture conduit par Elena Poniatowska, dont l&rsquo;importance dans les lettres mexicaines l&rsquo;impressionnait, mais aussi par Hugo Hiriart, avec qui elle travaille la concision et la simplicit&eacute;. La participation &agrave; cet atelier est d&eacute;cisive dans sa d&eacute;termination &agrave; devenir elle aussi auteure. Elle m&egrave;ne alors une carri&egrave;re &agrave; multiples facettes&nbsp;: auteure, &eacute;ditrice de litt&eacute;rature enfantine, professeure de litt&eacute;rature et de nahuatl. Voir son site&nbsp;: www.silviamolina.com. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[24]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Fille de l&rsquo;Espagnol Pedro Domecq, de la prestigieuse dynastie andalouse bien connue dans le commerce du vin, et d&rsquo;une Nord-Am&eacute;ricaine, Brianda Domecq est n&eacute;e &agrave; New York. Elle a neuf ans lorsque sa famille s&rsquo;installe &agrave; Mexico, ce qui implique pour elle l&rsquo;apprentissage d&rsquo;une nouvelle langue, celle qu&rsquo;elle choisira au moment d&rsquo;&eacute;crire. Elle entreprend des &eacute;tudes universitaires en Langue et Litt&eacute;rature Hispaniques &agrave; la UNAM alors qu&rsquo;elle est mari&eacute;e et m&egrave;re de famille car elle refuse de se voir cantonn&eacute;e &agrave; un r&ocirc;le st&eacute;r&eacute;otyp&eacute;&nbsp;: &laquo;&nbsp;Hice mis estudios superiores por no hacer el trabajo de casa ni hacerme de nana de ni&ntilde;os&nbsp;&raquo; (Brianda Domecq, &laquo;&nbsp;De c&oacute;mo nac&iacute; y cuya hija fui&nbsp;&raquo;, in Priscilla Gac-Artigas (ed.),<i> Reflexiones, 60 ensayos sobre escritoras hispanoamericanas</i>, consult&eacute; le 18/08/2008 sur http://bluehawk.monmouth.edu/~pgacarti/briandadomecq.htm). La carri&egrave;re litt&eacute;raire de Brianda Domecq se partage entre l&rsquo;expression de son propre imaginaire et des mythes qui l&rsquo;interpellent &ndash; la femme, la virginit&eacute; &ndash;, une activit&eacute; de journaliste culturelle et la promotion critique de la litt&eacute;rature mexicaine &eacute;crite par des femmes (elle cr&eacute;e une maison d&rsquo;&eacute;dition, Ariadne, consacr&eacute;e &agrave; la publication de ce corpus). Actuellement, Brianda Domecq organise des ateliers de travail sur la d&eacute;couverte intime de l&rsquo;&ecirc;tre et l&rsquo;acquisition de la confiance en soi. Nous soulignerons en particulier son roman <i>La ins&oacute;lita historia de la Santa de Cabora</i> (M&eacute;xico, Planeta, Colecci&oacute;n &laquo;F&aacute;bula&raquo;, 1990), qui fictionnalise la vie et la mort de Teresa Urrea (1873-1906), une femme m&eacute;tisse de l&rsquo;&Eacute;tat de Sonora consid&eacute;r&eacute;e par l&rsquo;Histoire comme une figure pr&eacute;r&eacute;volutionnaire et par la l&eacute;gende comme une gu&eacute;risseuse aux pouvoirs magiques. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[25]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Gabriella de Beer, <i>Escritoras mexicanas contempor&aacute;neas&nbsp;: cinco voces, </i>M&eacute;xico, Fondo de Cultura Econ&oacute;mica, 1999, p.&nbsp;101. &Agrave; Ver&oacute;nica Ortiz, Silvia Molina fait le m&ecirc;me type de r&eacute;ponse&nbsp;: &laquo;&nbsp;Hay una sola literatura, pero s&iacute; hay un punto de vista distinto. [&hellip;] A lo mejor tambi&eacute;n hay un tono.&nbsp;&raquo; (Ver&oacute;nica Ortiz, <i>Mujeres de palabra</i>, M&eacute;xico, Joaqu&iacute;n Mortiz/Planeta, 2005, p.&nbsp;228)</span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[26]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Gabriella de Beer, <i>op. cit</i>., p.&nbsp;155. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[27]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> <i>Ibid</i>., p.&nbsp;100. Silvia Molina r&eacute;pond aussi &agrave; Kay S. Garc&iacute;a dans <i>Broken Bars. </i></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:11.0pt">New perspectives from Mexican women writers</span></i><span lang="EN-US" style="font-size:11.0pt">, Albuquerque, University of New Mexico Press, 1994, p.&nbsp;118&nbsp;: &laquo;&nbsp;I believe that many of my characters are feminists in the sense that they try to find their own values and to express themselves, on a par with men.&nbsp;&raquo; </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[28]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Brianda Domecq, &laquo;&nbsp;Escribir para reinventarse&nbsp;&raquo;, <i>Mujer que publica&hellip; mujer p&uacute;blica</i>, <i>op. cit</i>., p.&nbsp;28-29. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[29]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Cf. Gabriella de Beer, <i>op. cit</i>., p.&nbsp;106. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[30]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Cf. <i>ibid</i>., p.&nbsp;97.</span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[31]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Silvia Molina, &laquo;&nbsp;Mis novelas no son hist&oacute;ricas&nbsp;&raquo;, Entrevista con Vicente Federico Torres, <i>Uno m&aacute;s uno</i>, 7 de agosto de 1987, p.&nbsp;7. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[32]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Cf. Brianda Domecq, &laquo;&nbsp;Hasta no verte, literatura m&iacute;a&nbsp;&raquo;, <i>Mujer que publica&hellip; mujer p&uacute;blica</i>, <i>op. cit</i>., p.&nbsp;78-79. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[33]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Brianda Domecq, &laquo;&nbsp;Trilog&iacute;a&nbsp;&raquo;, <i>Bestiario dom&eacute;stico</i> (1982), M&eacute;xico, Fondo de Cultura Econ&oacute;mica, &laquo;&nbsp;Letras mexicanas&nbsp;&raquo;, 1992, p.&nbsp;117. C&rsquo;est nous qui soulignons.</span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[34]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Pr&eacute;cisons que Gloria Prado est une chercheure et universitaire mexicaine appartenant au groupe de critique litt&eacute;raire Diana Mor&aacute;n. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[35]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Gloria Prado, &laquo;&nbsp;Del Para&iacute;so de Ad&aacute;n a la regi&oacute;n de los mitos prohibidos&nbsp;&raquo;, in Aralia L&oacute;pez Gonz&aacute;lez (coord.), <i>Sin im&aacute;genes falsas, sin falsos espejos. Narradoras mexicanas del s. XX</i>, M&eacute;xico, El Colegio de M&eacute;xico, 1995, p.&nbsp;492. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[36]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> <i>Ibid</i>., p.&nbsp;479. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[37]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Brianda Domecq, &laquo;&nbsp;La callada subversi&oacute;n&nbsp;&raquo;, in Aralia L&oacute;pez Gonz&aacute;lez, <i>Sin im&aacute;genes falsas, sin falsos espejos</i>,<i> op.cit</i>., p.&nbsp;243. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[38]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Cristina Rivera Garza est n&eacute;e &agrave; Matamoros et elle a une formation d&rsquo;historienne. L&rsquo;interaction entre Histoire et fiction est ainsi l&rsquo;une des bases du travail de Cristina Rivera Garza, qui est &agrave; la fois romanci&egrave;re, po&egrave;te, nouvelliste et critique litt&eacute;raire, mais aussi historienne, professeure d&rsquo;histoire mexicaine et de cr&eacute;ation litt&eacute;raire &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de San Diego. Les th&egrave;mes de l&rsquo;&eacute;criture fictionnelle et po&eacute;tique de Cristina Rivera Garza sont de fa&ccedil;on g&eacute;n&eacute;rale tourn&eacute;s vers les images de l&rsquo;amour/d&eacute;samour et du corps, mais aussi vers la r&eacute;&eacute;criture des genres litt&eacute;raires, par exemple le roman naturaliste pour <i>Nadie me ver&aacute; llorar </i>(1999), le roman policier pour <i>La muerte me da</i> (2007). L&rsquo;autor&eacute;flexivit&eacute; de l&rsquo;&oelig;uvre s&rsquo;affirme ainsi comme un trait pertinent des pr&eacute;occupations de Cristina Rivera Garza. </span><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt">Voir son blog, intitul&eacute; &laquo;&nbsp;No hay tal lugar&nbsp;&raquo;&nbsp;: </span><span style="font-size:11.0pt">http://www.cristinariveragarza.blogspot.com</span><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt">.</span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[39]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Cf. In&eacute;s S&aacute;enz, &laquo;&nbsp;Olvidar la certidumbre. Una entrevista a Cristina Rivera Garza&nbsp;&raquo;,<i> Revista de Literatura mexicana contempor&aacute;nea, </i>a&ntilde;o IX, vol. 10, n&deg;24, sept-dic. 2004, p.&nbsp;XXI. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[40]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> <i>Ibid</i>. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[41]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Cristina Rivera Garza, <i>La muerte me da</i>, M&eacute;xico, Tusquets, &laquo;&nbsp;Andanzas&nbsp;&raquo;, 2007, p.&nbsp;65. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[42]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> <i>Ibid</i>., p.&nbsp;67. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[43]</span></sup><span style="font-size:11.0pt"> Cf. C&eacute;cile Quintana, &laquo;&nbsp;<i>Andamos huyendo Lola</i>&nbsp;: version mexicaine du drame du pour-autrui&nbsp;&raquo;, in Maryse Renaud (coord.), <i>La mujer en la Rep&uacute;blica de las Letras</i>, Poitiers, Centre de Recherches Latino-am&eacute;ricaines/Archivos, 2001, p.&nbsp;140&nbsp;: C&eacute;cile Quintana s&rsquo;appuie ici sur la th&eacute;orie de Micha&euml;l Riffaterre, <i>La production du texte</i>, Paris, Seuil, 1979. </span></span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;, serif"><sup><span style="font-size:11.0pt">[44]</span></sup><span lang="ES-TRAD" style="font-size:11.0pt"> Aralia L&oacute;pez Gonz&aacute;lez, <i>Sin im&aacute;genes falsas, sin falsos espejos</i>,<i> op. cit</i>., p.&nbsp;14. On retrouve cette id&eacute;e, mais de fa&ccedil;on plus ample, dans le prologue qu&rsquo;Aralia L&oacute;pez Gonz&aacute;lez a propos&eacute; pour la s&eacute;lection de contes publi&eacute;e par Brianda Domecq, <i>A trav&eacute;s de los ojos de ella</i>, M&eacute;xico, Ariadne, 1999, p.&nbsp;18&nbsp;: &laquo;&nbsp;[&hellip;] la literatura, sin perder su filiaci&oacute;n est&eacute;tica, cumple tambi&eacute;n una funci&oacute;n cogniscitiva al indagar y recrear situaciones humanas que, necesariamente, se refieren a sujetos individuales y sociales en circunstancias temporales y espaciales concretas.</span></span></span></p> <div> <div id="ftn44"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&#39;auteur</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Marie-Jos&eacute; Hana&iuml;, ancienne &eacute;l&egrave;ve de l&rsquo;ENS de Fontenay-St Cloud, est Professeure des Universit&eacute;s dans le domaine de la litt&eacute;rature hispano-am&eacute;ricaine contemporaine, au D&eacute;partement d&rsquo;&Eacute;tudes Romanes de l&rsquo;Universit&eacute; de Rouen. Elle est membre du laboratoire &laquo;&nbsp;&Eacute;quipe de Recherches sur les Aires Culturelles&nbsp;&raquo; (ERIAC) de cette m&ecirc;me universit&eacute;, &eacute;quipe interdisciplinaire qui rassemble des linguistes, des litt&eacute;raires, des civilisationnistes, des g&eacute;ographes culturels et des philosophes.&nbsp;&nbsp;</span></span></span>Son travail de recherche est principalement consacr&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;tude du nouveau roman historique latino-am&eacute;ricain, plus particuli&egrave;rement mexicain, depuis les ann&eacute;es 1970 jusqu&rsquo;&agrave; nos jours. Apr&egrave;s une th&egrave;se de Doctorat sur la r&eacute;&eacute;criture de l&rsquo;Histoire et la projection d&rsquo;un futur apocalyptique dans les romans de Carlos Fuentes, Fernando del Paso, Homero Aridjis et Eugenio Aguirre, elle s&rsquo;int&eacute;resse plus r&eacute;cemment au roman historique postmoderne &eacute;crit par des auteures mexicaines, et &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre de Cristina Rivera Garza et Ana Garc&iacute;a Bergua. Elle a aussi publi&eacute; des articles sur l&rsquo;&oelig;uvre de Mario Vargas Llosa.</span></span></span></p> </div> </div>