<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span lang="EN-GB" style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Abstract</span></span></span></b><span lang="EN-GB" style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">: </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">This article outlines a dynamic vision of Mexican literature from the 1990s to the period of extreme contemporary. The coexistence between different generations is first examined, including that of the eldest, Octavio Paz, Carlos Fuentes and Fernando del Paso, while the Crack group formed by Jorge Volpi, Eloy Urroz, Ignacio Padilla and Pedro &Aacute;ngel Palou emerges, between other young writers. The emphasis is on the work of hybridization between short stories and novels practiced by established authors such as Carlos Fuentes in <i>La frontera de cristal</i>, but also &Aacute;lvaro Uribe or &Aacute;lvaro Enrigue. More generally, the use of the fragmentary is manifested by the search for rhythmic narrative effects by means of series and variations in the work of Margo Glantz, by a work of composition in the &quot;Trilogy of memory&quot; by Sergio Pitol, by the metamorphoses of the same story from one book to another in which Mario Bellatin engages. It highlights how various formal tendencies respond to the urgency of violent political and social events in the 1990s and 2000s: the coexistence of fiction and non-fiction in anthologies, the rise of non-fiction or of a novel of impunity that deviates from the conventions of the neo-detective story or the black novel to address the phenomenon of drug trafficking or that of migration. Fertility and diversity characterize the contemporary trends in this literature, which critics have tried to model by evoking, among other things, the existence of a &ldquo;literature of the north&rdquo; or a &ldquo;literature of the border&rdquo;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="EN" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Keywords: Mexican literature, XX<sup>th </sup>century, panorama, north literature, border literature</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Introduction</span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Si l&rsquo;on p&eacute;riodise tr&egrave;s arbitrairement, par d&eacute;cennies, la litt&eacute;rature mexicaine r&eacute;cente, les ann&eacute;es quatre-vingt-dix du XXe si&egrave;cle marquent un tournant sensible, annon&ccedil;ant les tendances esth&eacute;tiques, les regroupements et les classifications que la critique litt&eacute;raire discerne actuellement, au sein de l&rsquo;espace national, dans la litt&eacute;rature dite de l&rsquo;extr&ecirc;me contemporain, soit celle du XXIe si&egrave;cle. Mais, bien &eacute;videmment, l&rsquo;arbitraire des dates se voit jou&eacute; par la r&eacute;alit&eacute; des &oelig;uvres litt&eacute;raires qui explorent les possibilit&eacute;s de la prose narrative &mdash; nous ne parlerons pas de po&eacute;sie ici &mdash; &agrave; l&rsquo;heure de la mondialisation acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e, des nouvelles strat&eacute;gies de communication, de ce que l&rsquo;on a commod&eacute;ment appel&eacute; postmodernit&eacute;. Donc, comme de bien entendu, la d&eacute;cennie des ann&eacute;es quatre-vingt-dix commence avant 1990, pour ce qui concerne la litt&eacute;rature mexicaine. Si cette d&eacute;cennie est cependant remarquable au sein du champ litt&eacute;raire, c&rsquo;est parce qu&rsquo;alors plusieurs g&eacute;n&eacute;rations assez distinctes publient en m&ecirc;me temps&nbsp;: tandis que des &eacute;crivains appartenant &agrave; la g&eacute;n&eacute;ration du <i>boom</i>, tels Carlos Fuentes ou Fernando del Paso, renouvellent leurs choix esth&eacute;tiques et inscrivent r&eacute;solument leurs romans dans une forme postmoderne ou &eacute;pimoderne, tandis que la ou les g&eacute;n&eacute;rations du <i>post</i>-<i>boom</i> cherchent toujours &agrave; se distinguer, avec succ&egrave;s, de ce dernier, de tout nouveaux venus tentent de se frayer un chemin &agrave; l&rsquo;aide d&rsquo;un coup d&rsquo;&eacute;clat. En 1996, les &eacute;crivains du groupe du <i>Crack</i>, Jorge Volpi, Ignacio Padilla, Pedro &Aacute;ngel Palou, Eloy Urroz et quelques autres lisent ainsi un manifeste &agrave; la presse, &agrave; l&rsquo;occasion de la publication conjointe de cinq romans, dont <i>El temperamento melanc&oacute;lico </i>du premier cit&eacute;. La premi&egrave;re apparition publique de l&rsquo;embryon du groupe remonte cependant &agrave; 1994, lors de la parution du volume <i>Tres bosquejos del mal</i>, sign&eacute; des seuls Eloy Urroz, Ignacio Padilla et Jorge Volpi. Se r&eacute;clamant d&rsquo;une &eacute;criture complexe, les auteurs du manifeste renient non pas leurs a&icirc;n&eacute;s du <i>boom</i> mais les &eacute;pigones de ces derniers, auteurs de bestsellers qui auraient syst&eacute;matis&eacute; le recours &agrave; un r&eacute;alisme magique ab&acirc;tardi, et qui, par ailleurs, se meuvent davantage sur le march&eacute; international de la litt&eacute;rature latino-am&eacute;ricaine que dans l&rsquo;espace national. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Trois romans exemplaires en 1987</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La d&eacute;cennie des ann&eacute;es quatre-vingt-dix d&eacute;bute sans doute en 1987 et en 1988, pour le genre du roman. C&rsquo;est en 1987, en effet, que para&icirc;t un roman, &agrave; sa fa&ccedil;on monumental, <i>Noticias del imperio</i> de Fernando Del Paso, lequel revient sur l&rsquo;histoire de l&rsquo;Intervention Fran&ccedil;aise au Mexique et de l&rsquo;empire de Maximilien de Habsbourg. Roman historique, certes, mais tout &agrave; la fois satirique et lyrique, polyphonique, plurig&eacute;n&eacute;rique ou hybride, qui ne reprend pas seulement, le d&eacute;ployant &agrave; travers la subjectivit&eacute; des acteurs du drame, le r&eacute;cit de la guerre et de l&rsquo;empire mais qui relit aussi avec ironie les &oelig;uvres que la litt&eacute;rature, les &eacute;tudes historiques et les t&eacute;moignages, aussi bien fran&ccedil;ais que mexicains, ont consacr&eacute;s &agrave; cet &eacute;pisode majeur de l&rsquo;histoire mexicaine du XIXe si&egrave;cle. Ainsi, <i>Noticias del imperio</i> traverse, mettant &agrave; jour ses sources de fa&ccedil;on postmoderne, un feuilletage de discours sur l&rsquo;histoire qu&rsquo;il confronte pour &eacute;tablir sa propre version de l&rsquo;Intervention, pr&eacute;sent&eacute;e comme l&rsquo;anachronique folie imp&eacute;riale des nations europ&eacute;ennes. Cette folie se voit condens&eacute;e de fa&ccedil;on inspir&eacute;e dans les monologues d&rsquo;une Charlotte de Belgique vieillie, qui scandent le r&eacute;cit. Mais la parole d&eacute;lirante de l&rsquo;ex-imp&eacute;ratrice, en proie &agrave; une irr&eacute;fr&eacute;nable nostalgie d&rsquo;un Mexique &agrave; jamais exotique &agrave; ses yeux, porte aussi l&rsquo;&eacute;lan de la fiction, clame la libert&eacute; de l&rsquo;imagination, cette &laquo;&nbsp;folle du logis&nbsp;&raquo; qui, seule, est capable d&rsquo;assurer la v&eacute;rit&eacute; esth&eacute;tique de l&rsquo;histoire. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ceci pour le roman historique et cela pour le roman de, l&eacute;g&egrave;re, anticipation&nbsp;: c&rsquo;est en 1987, encore, que Carlos Fuentes publie un autre roman volumineux, l&rsquo;audacieux, cervantesque et joycien <i>Crist&oacute;bal Nonato</i>, devan&ccedil;ant de cinq ans la c&eacute;l&eacute;bration officielle du Cinqui&egrave;me Centenaire de la Rencontre des Deux Mondes. Apocalyptique, satirique et carnavalesque, le roman interroge l&rsquo;avenir du Mexique, pays morcel&eacute;, d&eacute;membr&eacute;, accultur&eacute; dans la fiction, o&ugrave; un gouvernement bic&eacute;phale PRI/PAN pr&eacute;tend f&ecirc;ter le Cinqui&egrave;me Centenaire en &eacute;lisant pour citoyen embl&eacute;matique le premier enfant qui na&icirc;tra en 1992 sous un nom proche de celui du D&eacute;couvreur Christophe Colomb. Le narrateur n&rsquo;en est autre que le non-n&eacute; ou f&oelig;tus Crist&oacute;bal Palomar, dot&eacute; du savoir et de l&rsquo;exp&eacute;rience de ses jeunes parents et de ses oncles, qu&rsquo;il oubliera &agrave; sa naissance, lors du d&eacute;nouement, suppliant ses lecteurs ou &laquo;&nbsp;Electeurs&nbsp;&raquo; de les recueillir. <i>Crist&oacute;bal Nonato</i> se veut un roman qui accomplisse la cervantesque critique de la lecture, le narrateur interpellant constamment les lecteurs, &laquo;&nbsp;Sus Mercedes Benz&nbsp;&raquo;, tandis qu&rsquo;une sc&egrave;ne comique met l&rsquo;&oelig;uvre en abyme, l&rsquo;inscrivant dans une double tradition&nbsp;: celle de la <i>Mancha</i> et celle de Waterloo, dont la premi&egrave;re l&rsquo;emporte sur la seconde. Les plaisirs et les jeux de la m&eacute;tafiction y sont donc &agrave; l&rsquo;honneur, associ&eacute;s &agrave; un maniement tr&egrave;s ludique de l&rsquo;intertextualit&eacute; qui d&eacute;tourne de fa&ccedil;on quasi situationniste des vers de <i>La Suave Patria</i> de L&oacute;pez Velarde. Carlos Fuentes, toujours prompt &agrave; mod&eacute;liser son &eacute;criture dans ses discours d&rsquo;essayiste, revendique &agrave; l&rsquo;&eacute;poque une litt&eacute;rature de la l&eacute;g&egrave;ret&eacute;, dans la lign&eacute;e de Cervantes,&nbsp;Diderot et Sterne, dont il juge le fil ind&ucirc;ment interrompu, tout comme le fait alors Milan Kundera. Il la d&eacute;finit par des traits tels que l&rsquo;h&eacute;t&eacute;roglossie, l&rsquo;h&eacute;t&eacute;rodoxie, le ludisme qui accentue la valeur de v&eacute;rit&eacute; de la fiction, le recours au comique et au burlesque, se r&eacute;clamant de la carnavalisation romanesque th&eacute;oris&eacute;e par Mikhail Bakhtine. &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans son <i>Diccionario cr&iacute;tico de la literatura mexicana</i> (2007), Christopher Dom&iacute;nguez Michael juge qu&rsquo;avec <i>Crist&oacute;bal Nonato</i> et auparavant avec <i>La guerra del fin del mundo</i> de Mario Vargas Llosa, la d&eacute;mesure des romans de del Paso vient clore : &laquo; la omn&iacute;vora literatura latinoamericana que inicia con Carpentier y que goza de la proliferaci&oacute;n tropical &raquo; (Dom&iacute;nguez Michael, 2007: 392). </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Filant sa m&eacute;taphore de la d&eacute;voration, il l&rsquo;attribue au rabelaisien <i>Palinuro de M&eacute;xico</i> (1977) et lui pr&eacute;f&egrave;re celle d&rsquo;une difficile digestion de la mati&egrave;re nutritive de l&rsquo;histoire pour qualifier la strat&eacute;gie, par ailleurs admirable, conc&egrave;de-t-il, de <i>Noticias del imperio</i>. Le critique range donc les romans de Carlos Fuentes et de Fernando del Paso, tout postmodernes qu&rsquo;ils se veuillent en 1987, dans le prolongement de l&rsquo;esth&eacute;tique du <i>boom</i>. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Tout autre est le pari d&rsquo;un bref roman d&rsquo;Alberto Ruy S&aacute;nchez, <i>Los nombres del aire</i>, qui remporte en cette m&ecirc;me ann&eacute;e 1987 le Prix Xavier Villaurrutia. L&rsquo;&eacute;crivain et &eacute;diteur de la revue <i>Artes de M&eacute;xico</i> inaugure l&agrave; le cycle sensuel de romans et de nouvelles qu&rsquo;il situe dans la ville &agrave; demi imaginaire de Mogador, ancien nom de l&rsquo;actuelle Essaouira marocaine. L&rsquo;exotisme, dont les chatoiements se voient d&eacute;ploy&eacute;s de fa&ccedil;on critique dans la bouche de la Charlotte de <i>Noticias del imperio</i>, fait ici retour, sous la forme d&rsquo;un orientalisme mexicain qui le prend pour pr&eacute;texte &agrave; l&rsquo;&eacute;criture de ce qu&rsquo;Alberto Ruy S&aacute;nchez d&eacute;nomme une &laquo;&nbsp;prose d&rsquo;intensit&eacute;s&nbsp;&raquo;. Mais cet orientalisme se fonde sur un imaginaire des parent&eacute;s entre la culture arabe et la culture mexicaine, sur le rappel de la composante maure que celle-ci renferme, transmise clandestinement par l&rsquo;Espagne imp&eacute;riale. Le travail de styliste de l&rsquo;auteur recherche une expression po&eacute;tique qui &eacute;rotise l&rsquo;&eacute;criture au-del&agrave; de la sensualit&eacute; des sc&egrave;nes et des trames que mettent en place ses r&eacute;cits. <i>Los nombres del aire</i> sera suivi, dans les ann&eacute;es quatre-vingt-dix et deux mille, de quatre autres romans brefs, formant un quintette de Mogador : <i>En los labios del agua</i> (1996), <i>Los jardines secretos</i> <em>de Mogador</em> (2001), <i>Nueve veces el asombro</i> (2005), <i>La mano del fuego</i> (2007). Si Octavio Paz a qualifi&eacute; Alberto Ruy S&aacute;nchez de parfait cosmopolite et d&rsquo;&eacute;crivain atypique au sein de la litt&eacute;rature mexicaine, le fait que ce dernier &eacute;lise pour lieu de ses fictions un univers lointain, quoique stylis&eacute; en v&eacute;ritable territoire litt&eacute;raire, n&rsquo;en est pas moins symptomatique d&rsquo;une tendance qui se d&eacute;clinera de diverses fa&ccedil;ons entre les ann&eacute;es quatre-vingt-dix et deux mille et que l&rsquo;on a pu d&eacute;finir comme la d&eacute;territorialisation de la litt&eacute;rature nationale. Une tendance que l&rsquo;on observe par ailleurs dans tout le champ de la litt&eacute;rature latino-am&eacute;ricaine et qui conduit la critique &agrave; parler de litt&eacute;ratures post-nationales ou transnationales, dont la nouvelle constitution serait &agrave; comprendre dans le contexte d&rsquo;une mondialisation litt&eacute;raire.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Affaires politiques et fiction </span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1988, ann&eacute;e de l&rsquo;&eacute;lection controvers&eacute;e de Carlos Salinas de Gortari &agrave; la Pr&eacute;sidence de la R&eacute;publique, marque aussi, dans le domaine des lettres, la rupture retentissante entre Carlos Fuentes et la r&eacute;daction de la revue <i>Vuelta</i>, fond&eacute;e et pr&eacute;sid&eacute;e par Octavio Paz. Due &agrave; une critique proche de la diatribe qu&rsquo;&eacute;crit Enrique Krauze contre le romancier, cette rupture sera sans retour. Carlos Fuentes s&rsquo;y voit vilipend&eacute; pour son dandysme litt&eacute;raire cosmopolite, pour sa lecture de l&rsquo;histoire mexicaine, cens&eacute;ment d&eacute;voy&eacute;e dans la fiction, pour sa vision du Mexique qu&rsquo;il mod&egrave;lerait en fonction d&rsquo;un public &eacute;tranger. En cette derni&egrave;re ann&eacute;e d&rsquo;une guerre froide ext&eacute;nu&eacute;e avant la chute du mur de Berlin, la charge contre Carlos Fuentes, d&rsquo;abord publi&eacute;e aux Etats-Unis dans le journal conservateur <i>New Republic</i>, semblait chercher &agrave; discr&eacute;diter le romancier en tant que figure internationale des lettres mexicaines, alors qu&rsquo;il venait de recevoir le Prix Cervantes mais aussi l&rsquo;Ordre du M&eacute;rite Ruben Dar&iacute;o, octroy&eacute; par le gouvernement sandiniste nicaraguayen. D&egrave;s lors s&rsquo;affronteront ouvertement les groupes litt&eacute;raires et politiques li&eacute;s &agrave; <i>Vuelta</i>, d&rsquo;orientation lib&eacute;rale, et &agrave; la revue <i>Nexos</i>, expression d&rsquo;une gauche non radicale, diff&eacute;remment critiques &agrave; l&rsquo;&eacute;gard du gouvernement priiste d&rsquo;un pr&eacute;sident qui se veut modernisateur sur le plan &eacute;conomique mais qui peine &agrave; d&eacute;mocratiser son propre parti.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les ann&eacute;es quatre-vingt-dix s&rsquo;ach&egrave;veront sur la fin de l&rsquo;h&eacute;g&eacute;monie politique du PRI mais verront, entretemps, la conclusion du mandat pr&eacute;sidentiel de Carlos Salinas de Gortari, durant la terrible ann&eacute;e 1994, inaugur&eacute;e le premier janvier par la signature de l&rsquo;Accord de Libre Commerce Nord-Am&eacute;ricain et par ce contrepoint politique que fut le soul&egrave;vement de l&rsquo;Ej&eacute;rcito Zapatista de Liberaci&oacute;n Nacional dans le Chiapas. Pareil &eacute;v&eacute;nement apportait la preuve qu&rsquo;il restait d&rsquo;urgentes affaires en souffrance dans un Mexique que le gouvernement pr&eacute;tendait faire entrer dans le premier monde. La s&eacute;rie d&rsquo;assassinats au plus haut niveau de l&rsquo;&Eacute;tat et de l&rsquo;appareil du Parti &mdash; dont celui du candidat priiste Luis Donaldo Colosio en mars 1994 &mdash;, qui se succ&eacute;d&egrave;rent dans les mois qui suivirent, crimes jamais v&eacute;ritablement &eacute;claircis et dont la couverture m&eacute;diatique dissimulait fort mal une grossi&egrave;re strat&eacute;gie de d&eacute;sinformation, devait donner lieu &agrave; une symptomatique riposte <em>a posteriori</em> de la part des &eacute;crivains de fiction. Une anthologie, intitul&eacute;e <i>Nuevas l&iacute;neas de investigaci&oacute;n. 21 relatos contra la impunidad</i> et publi&eacute;e en 2003 chez Era par Mart&iacute;n Solares, rassemble ainsi la reprise parodique et satirique de ces affaires dans des chroniques et des fictions sign&eacute;es d&rsquo;auteurs tr&egrave;s divers tels que Carlos Monsiv&aacute;is et Sergio Pitol, les a&icirc;n&eacute;s&nbsp;; Juan Villoro, Francisco Hinojosa, Guillermo Sheridan, Sergio Gonz&aacute;lez Rodr&iacute;guez, les cadets&nbsp;; suivis des benjamins David Toscana et Mario Gonz&aacute;lez Su&aacute;rez, tandis qu&rsquo;Elmer Mendoza fait figure de cadet benjamin du fait du succ&egrave;s alors r&eacute;cent de ses premiers romans. La perspective citoyenne de l&rsquo;anthologie, lisible dans son sous-titre, se voit associ&eacute;e &agrave; certaines strat&eacute;gies g&eacute;n&eacute;riques emprunt&eacute;es au roman policier ou au roman noir, lisibles dans son titre. Si ce titre ne rend pas compte de tous les modes d&rsquo;&eacute;criture des textes r&eacute;unis dans le livre, il t&eacute;moigne n&eacute;anmoins du mouvement, alors largement amorc&eacute; par nombre d&rsquo;auteurs, vers un r&eacute;alisme parodique qui s&rsquo;inspire, de fa&ccedil;on plus ou moins accentu&eacute;e, des formes du roman noir et qui conna&icirc;tra un essor renouvel&eacute; dans les ann&eacute;es deux mille au sein de cet ensemble h&eacute;t&eacute;rog&egrave;ne que la critique d&eacute;nomme &laquo;&nbsp;narcolitt&eacute;rature&nbsp;&raquo;. Le traitement de l&rsquo;histoire imm&eacute;diate &agrave; l&rsquo;aide de ce r&eacute;alisme parodique se voit en effet motiv&eacute; dans le nouveau si&egrave;cle par l&rsquo;actualit&eacute; des cons&eacute;quences sociales et politiques du crime organis&eacute; durant les sexennats des pr&eacute;sidents panistes, celui de Vicente Fox et surtout celui de Felipe Calder&oacute;n, qui d&eacute;cr&egrave;te une guerre de l&rsquo;&Eacute;tat contre le narcotrafic, ayant recours &agrave; l&rsquo;arm&eacute;e et &agrave; la marine nationales pour combattre les dits &laquo;&nbsp;cartels&nbsp;&raquo; de la drogue, avec les cons&eacute;quences que l&rsquo;on sait. &nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;une des tendances de la litt&eacute;rature contemporaine &eacute;galement sensible dans cette anthologie appara&icirc;t dans la juxtaposition de textes de fictions et de chroniques ou de chapitres de livres de non-fiction. Ainsi l&rsquo;on y trouve un chapitre du volume <i>Huesos en el desierto</i> de Sergio Gonz&aacute;lez Rodr&iacute;guez, publi&eacute; en 2002 chez Anagrama, vaste enqu&ecirc;te et essai consacr&eacute; aux assassinats de femmes &agrave; Ciudad Ju&aacute;rez dans les ann&eacute;es quatre-vingt-dix, p&eacute;riode durant laquelle l&rsquo;auteur avait commenc&eacute; ce travail &agrave; la chaleur des &eacute;v&eacute;nements. Nouvelles inspir&eacute;es du roman noir, essais-enqu&ecirc;tes de non-fiction, chroniques &eacute;crites &agrave; la fa&ccedil;on de billets d&rsquo;humeur ou redevables &agrave; l&rsquo;analyse politique et culturelle, ainsi qu&rsquo;un communiqu&eacute; officiel de l&rsquo;Ej&eacute;rcito Zapatista de Liberaci&oacute;n Nacional dialoguent et se compl&egrave;tent dans l&rsquo;anthologie. L&rsquo;ensemble se veut une &eacute;loquente entreprise contre l&rsquo;impunit&eacute; dont jouissent les auteurs de crimes politiques ou de crimes sociaux, mais aussi contre les versions mensong&egrave;res des &eacute;v&eacute;nements que fa&ccedil;onnent les autorit&eacute;s politiques ou judiciaires et que diffusent les m&eacute;dias. On reviendra plus avant sur le double essor de la non-fiction et des r&eacute;cits du crime selon des codes partiellement emprunt&eacute;s au roman noir, qui semble engager &agrave; nouveau la litt&eacute;rature dans une approche politique du r&eacute;el, fort diff&eacute;rente cependant de ce que fut le &laquo;&nbsp;roman engag&eacute;&nbsp;&raquo; du milieu du XXe si&egrave;cle.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Vers le pass&eacute;, vers le futur</span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Mais revenons &agrave; la dynamique des g&eacute;n&eacute;rations m&ecirc;l&eacute;es qui publient dans les ann&eacute;es quatre-vingt-dix. 1990, date inaugurale au sens strict de la d&eacute;cennie, voit Octavio Paz, qui vit encore et vivra jusqu&rsquo;en 1998, recevoir le Prix Nobel de Litt&eacute;rature. Christopher Dom&iacute;nguez Michael conclut un hommage intitul&eacute; &laquo;&nbsp;La muerte de Octavio Paz&nbsp;&raquo; et publi&eacute; originellement en 2001 par la r&eacute;flexion suivante&nbsp;: </span></span></span></span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&laquo;&nbsp;</span></span></span><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ma&ntilde;ana, no creer&eacute; que fui contempor&aacute;neo de Octavio Paz&nbsp;&raquo; (Dom&iacute;nguez Michael, 2007&nbsp;: 408). Cet &eacute;tonnement anticip&eacute; de l&rsquo;essayiste t&eacute;moigne d&rsquo;une conscience aig&uuml;e des ph&eacute;nom&egrave;nes de transmission en litt&eacute;rature, de la fa&ccedil;on dont s&rsquo;&eacute;tablit une tradition et dont s&rsquo;&eacute;crit <i>a posteriori</i> l&rsquo;histoire litt&eacute;raire et culturelle au sein, ici, de l&rsquo;histoire nationale. Car la pr&eacute;sence d&rsquo;Octavio Paz durant la derni&egrave;re d&eacute;cennie du XXe si&egrave;cle est celle d&rsquo;un po&egrave;te, certes, mais aussi celle d&rsquo;une autorit&eacute; intellectuelle et d&rsquo;un cr&eacute;ateur de revues offrant des espaces de r&eacute;flexion, d&rsquo;un t&eacute;moin et d&rsquo;un penseur critique de toute la culture politique, litt&eacute;raire et artistique de la p&eacute;riode postr&eacute;volutionnaire depuis les ann&eacute;es 1930, qui continue alors de penser l&rsquo;actualit&eacute; et &eacute;crit sur la port&eacute;e du soul&egrave;vement de l<span style="font-variant:small-caps">&rsquo;ezln</span>. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le tout d&eacute;but de la d&eacute;cennie voit, en 1992, la c&eacute;l&eacute;bration officielle du Cinqui&egrave;me Centenaire de la Rencontre des Deux Mondes qui donnera lieu &agrave; de nouveaux retours litt&eacute;raires sur les th&egrave;mes de la D&eacute;couverte et de la Conqu&ecirc;te, &agrave; l&rsquo;exploration aussi de la Terra Nostra culturelle hispano-mexicaine que m&egrave;ne &agrave; bien l&rsquo;autre a&icirc;n&eacute; d&rsquo;alors, Carlos Fuentes, dans son essai <i>El espejo enterrado</i> (1993). L&rsquo;&eacute;crivain publie encore &agrave; cette occasion <i>El naranjo</i>, un recueil de cinq &mdash; nombre &eacute;voquant les cinq si&egrave;cles &eacute;coul&eacute;s depuis 1992 &mdash; nouvelles carnavalesques, oniriques, parodiques, qui proposent des uchronies sous forme de contre-conqu&ecirc;tes ou de d&eacute;couvertes ajourn&eacute;es, corrigeant le r&eacute;cit de l&rsquo;histoire par la remise en jeu des forces jadis en pr&eacute;sence, mettant &agrave; mal les notions m&ecirc;mes de vaincus et de vainqueurs pour &eacute;crire le futur et non pas le fatal. On trouve, dans cette lecture de l&rsquo;histoire anim&eacute;e de <i>corsi</i> et de <i>ricorsi</i> &agrave; la lumi&egrave;re de la pens&eacute;e de Giambattista Vico, une revendication du m&eacute;tissage culturel et de la paradoxale f&eacute;condit&eacute; des conqu&ecirc;tes qui, pour violentes qu&rsquo;elles soient, m&eacute;nagent des rencontres entre les cultures. Le discours de la fiction ne laisse pas de montrer quelque parent&eacute; avec l&rsquo;&eacute;loge de la cr&eacute;olisation &mdash; non pas comme seul ph&eacute;nom&egrave;ne linguistique mais en tant que cr&eacute;ation de cultures rhizomatiques &mdash; que fait &Eacute;douard Glissant dans son <i>Introduction &agrave; la po&eacute;tique du divers</i>, soulignant qu&rsquo;il s&rsquo;agit du mod&egrave;le d&rsquo;&eacute;volution actuel des cultures du monde. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette lecture du long temps de l&rsquo;histoire culturelle alterne, dans la cr&eacute;ation de Carlos Fuentes, avec un int&eacute;r&ecirc;t pour l&rsquo;actualit&eacute; et pour le proche avenir, qui suscite en 1995, un an apr&egrave;s la signature de l<span style="font-variant:small-caps">&rsquo;alena</span>, la parution de <i>La frontera de cristal</i>, un roman en neuf nouvelles. Avec l&rsquo;habilet&eacute; narrative qui caract&eacute;rise Fuentes, le livre offre neuf exercices de style et neuf vues de la fronti&egrave;re, entendue non pas comme la seule limite territoriale mais comme divers aspects du frontalier dans les territoires du Mexique et des Etats-Unis. Avertissement, plaidoyer, divination de l&rsquo;avenir, <i>La frontera de cristal</i> peut &ecirc;tre lue comme une &oelig;uvre &agrave; la fois l&eacute;g&egrave;re et engag&eacute;e, qui met en regard l&rsquo;imm&eacute;diatet&eacute; de la r&eacute;alit&eacute; contemporaine et le pass&eacute; de la r&eacute;gion tout en proposant un imaginaire de l&rsquo;imminence des changements. Ce roman kal&eacute;idoscopique en neuf nouvelles s&rsquo;ach&egrave;ve sur une sc&egrave;ne chorale de manifestation de migrants et sur l&rsquo;assassinat du d&eacute;nomm&eacute; &laquo;&nbsp;tsar de la fronti&egrave;re nord&nbsp;&raquo;, industriel et homme politique li&eacute; au narcotrafic. De fait, traversant la fronti&egrave;re de la fiction, le livre adresse une urgente invitation &agrave; &eacute;crire et &agrave; parler de la fronti&egrave;re lors de ces nouveaux temps qu&rsquo;augure l<span style="font-variant:small-caps">&rsquo;alena,</span> et semble lancer un appel &agrave; mesurer la recrudescence de la violence qui, en 1995, r&egrave;gne d&eacute;j&agrave; dans la r&eacute;gion. Il ne confirme pas seulement, depuis son rang d&rsquo;&oelig;uvre litt&eacute;raire vou&eacute;e &agrave; une ample diffusion, l&rsquo;importance du th&egrave;me frontalier pour la litt&eacute;rature mexicaine mais l&rsquo;associe au narcotrafic, apercevant ainsi depuis sa fronti&egrave;re-boule de cristal deux imminents ensembles de la cr&eacute;ation narrative mexicaine qui se recoupent parfois&nbsp;: la litt&eacute;rature dite du nord et le narco-roman ou les essais et les chroniques, dont on a soulign&eacute; plus haut l&rsquo;importance croissante, consacr&eacute;s &agrave; la grande vari&eacute;t&eacute; de crimes li&eacute;s au narcotrafic et &agrave; l&rsquo;affaiblissement de l&rsquo;Etat. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Par sa forme m&ecirc;me, hybride, bi-g&eacute;n&eacute;rique, fragmentant le roman en ces textes autonomes que sont les nouvelles tout en leur cherchant une unit&eacute; romanesque par divers proc&eacute;d&eacute;s, tels que les recoupements d&rsquo;intrigues ou les retours des personnages, <i>La frontera de cristal</i> s&rsquo;avance vers des modes d&rsquo;&eacute;criture ultra-contemporains, qui associent la fragmentation &agrave; la totalit&eacute; elliptique et convient le lecteur &agrave; composer l&rsquo;&oelig;uvre et &agrave; enqu&ecirc;ter sur l&rsquo;&eacute;nigme que mettent en place les fins ouvertes associ&eacute;es &agrave; l&rsquo;effet des interstices m&eacute;nag&eacute;s entre les fragments ou les parties. On songe ici, bien s&ucirc;r, au travail d&rsquo;un Roberto Bola&ntilde;o, qui pousse tr&egrave;s loin ce jeu de composition dans <i>Los detectives salvajes</i> et dans <i>2666</i>, &agrave; celui d&rsquo;un &Aacute;lvaro Enrigue dans ses romans ou ses livres hybrides des ann&eacute;es deux mille tels que <i>Hipotermia</i> (2006) ou <i>Vidas perpendiculares</i> (2008) mais aussi &agrave; celui d&rsquo;un &Aacute;lvaro Uribe dans <i>La loter&iacute;a de San Jorge</i> (2004). N&eacute;o-borg&eacute;siens, et parfois n&eacute;o-cortazariens, comme peut aussi l&rsquo;&ecirc;tre Bola&ntilde;o, ces auteurs participent d&rsquo;une recherche litt&eacute;raire exigeante au sein d&rsquo;une cr&eacute;ation proprement hispano-am&eacute;ricaine qui se situe dans un contexte contemporain plus vaste aux c&ocirc;t&eacute;s des exp&eacute;rimentations formelles &agrave; partir de la fragmentation d&rsquo;un Mark. Z. Danielewski, am&eacute;ricain, ou celle d&rsquo;un Pierres Senges, en litt&eacute;rature fran&ccedil;aise.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;art de la fugue&nbsp;: des auteurs-compositeurs </span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Parmi les &eacute;crivains qui ont commenc&eacute; &agrave; publier dans les ann&eacute;es soixante et soixante-dix, Sergio Pitol s&rsquo;impose dans les ann&eacute;es quatre-vingt-dix comme un mod&egrave;le de libert&eacute; cr&eacute;ative pour les plus jeunes g&eacute;n&eacute;rations d&rsquo;&eacute;crivains &mdash; il sera davantage encore salu&eacute; en ce sens dans les ann&eacute;es deux mille par un Roberto Bola&ntilde;o &mdash; avec la publication de son livre- miscellan&eacute;es <i>El arte de la fuga</i> (1996). Ce titre, qui &eacute;voque la composition musicale, nomme une passionnante chronique de lectures, m&ecirc;lant r&eacute;cits autobiographiques, r&eacute;flexions sur l&rsquo;actualit&eacute; politique et essais de critique litt&eacute;raire. Sergio Pitol r&eacute;cidivera dans cet exercice de la libre association g&eacute;n&eacute;rique avec deux autres volumes constituant une trilogie&nbsp;dite &laquo;&nbsp;de la m&eacute;moire&nbsp;&raquo; : <i>El</i> <i>viaje</i> (2000), chronique d&rsquo;un voyage en URSS tout autant qu&rsquo;&agrave; travers la litt&eacute;rature russe, dont les &eacute;pisodes sont r&eacute;interpr&eacute;t&eacute;s par des r&eacute;cits de r&ecirc;ves et d&rsquo;hilarantes sc&egrave;nes fantasmatiques, et <i>El</i> <i>mago</i> <i>de</i> <i>Viena</i> (2005), que Christopher Dom&iacute;nguez d&eacute;finit comme &laquo;&nbsp;l&rsquo;une des grandes autobiographies litt&eacute;raires de nos lettres&nbsp;&raquo;. (415) Le critique tient cependant &agrave; souligner que Sergio Pitol n&rsquo;est pas, comme on tend &agrave; le pr&eacute;senter, un r&eacute;novateur des genres litt&eacute;raires mais un magnifique &eacute;diteur de ses propres &eacute;crits, qu&rsquo;il m&eacute;tamorphose en les faisant passer d&rsquo;un registre &agrave; un autre lors de leur int&eacute;gration dans tel ou tel volume. Quoi qu&rsquo;il en soit, cette m&eacute;thode de composition de livres o&ugrave; se c&ocirc;toient fictions et essais ou chroniques se g&eacute;n&eacute;ralisera dans les ann&eacute;es deux mille. Pour exemple&nbsp;: <i>El gaucho insufrible</i> (2003) de Roberto Bola&ntilde;o et, parmi d&rsquo;autres dans la litt&eacute;rature mexicaine, le volume <i>Recels</i> (2009) d&rsquo;Alain-Paul Mallard. Ces livres mixtes diff&egrave;rent, de par la cr&eacute;ativit&eacute; de leurs effets de composition, des anthologies personnelles d&rsquo;auteurs, lesquelles peuvent para&icirc;tre emprunter un chemin comparable, telle <i>Espejo retrovisor</i> (2013) de Juan Villoro, qui comprend n&eacute;anmoins deux sections clairement distinctes, l&rsquo;une de nouvelles, l&rsquo;autre de chroniques. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Mais le principe des textes ou de fragments migrant d&rsquo;un volume &agrave; un autre et trouvant par l&agrave; une autre valeur voire une autre nature caract&eacute;rise l&rsquo;&oelig;uvre de nombre d&rsquo;auteurs contemporains qui cr&eacute;ent ainsi un r&eacute;seau d&rsquo;&eacute;crits, en une strat&eacute;gie ou une politique de composition inter-intra-textuelle &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle de l&rsquo;ensemble de leurs livres, forme de gigantesque et vertigineux <i>work in progress</i> dont le virtuel inach&egrave;vement dit le refus de la fixit&eacute; des textes. L&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;un Mario Bellatin en t&eacute;moigne au Mexique,<i> </i>qui fait montre d&rsquo;une extr&ecirc;me coh&eacute;rence dans le travail du fragmentaire et de la m&eacute;tamorphose des textes d&rsquo;un livre &agrave; un autre &mdash; le titre de <i>Jacobo reloaded</i> (2014), le dit assez face &agrave; <i>Jacobo el mutante</i> (2003). Bellatin avait publi&eacute; auparavant des romans apparemment plus clos tels que <i>Sal&oacute;n de belleza</i> (1994), fable cruelle et morale sur la maladie, la beaut&eacute; et la mort, ou <i>Poeta ciego</i> (1998), qui met en sc&egrave;ne fanatisme et addiction autour d&rsquo;un po&egrave;te aveugle, orphelin, couvert de grains de beaut&eacute;. L&rsquo;autofiction plus parodi&eacute;e que r&eacute;elle, davantage que l&rsquo;autobiographie, que pratique l&rsquo;&eacute;crivain, la production de faux romans japonais &mdash; <i>El jard&iacute;n de la se&ntilde;ora Murakami</i> (2000), <i>Shiki Nagaoka: Una nariz de ficci&oacute;n</i> (2001), entre autres titres &mdash;, les constants jeux de simulacre auxquels se livre l&rsquo;ensemble de l&rsquo;&oelig;uvre ach&egrave;vent de miner toute notion d&rsquo;identit&eacute;, donc d&rsquo;identique, et de normalit&eacute;, lesquelles se voient l&agrave; r&eacute;duites &agrave; des fantasmes. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Margo Glantz, de la g&eacute;n&eacute;ration de Sergio Pitol, travaille elle aussi le m&eacute;lange de registres&nbsp;: l&rsquo;&eacute;rudition et la subtilit&eacute; de strat&eacute;gies intertextuelles surgissant de fa&ccedil;on impromptue, quasi conversationnelle, c&ocirc;toient le trivial, le quotidien et l&rsquo;&eacute;rotisme dans son roman <i>Apariciones</i> (1996), qui fait alterner des s&eacute;quences &eacute;voquant la vie de nonnes de l&rsquo;&eacute;poque coloniale avec d&rsquo;autres, inspir&eacute;es de Georges Bataille, narrant la vie conjugale et fantasmatique de la narratrice tout en mettant en sc&egrave;ne l&rsquo;exercice &eacute;rotique de l&rsquo;&eacute;criture. Ce roman sera suivi de <i>El rastro</i> (2002), subtil travail rythmique sur le mod&egrave;le des <i>Variations Goldberg</i> de Bach, dont le r&eacute;cit, qui conte les obs&egrave;ques risibles et poignantes du mari de la narratrice, est constamment associ&eacute; au souvenir d&rsquo;&oelig;uvres musicales et litt&eacute;raires. L&rsquo;&oelig;uvre de la polygraphe Margo Glantz, professeure et critique, a encore accentu&eacute; le travail rythmique du fragmentaire dans <i>Sa&ntilde;a</i> (2007), <i>Coronada de moscas </i>(2012), chronique de voyages en Inde, et surtout dans <i>Yo tambi&eacute;n me acuerdo</i> (2014), livre &eacute;crit sur le mod&egrave;le propos&eacute; par Georges Perec, qui fait entrer des <i>twitts</i> dans une suite des fragments m&eacute;moriels, orchestrant une grande vari&eacute;t&eacute; de th&egrave;mes qui forment des s&eacute;ries discontinues. Traversant la logique des g&eacute;n&eacute;rations, l&rsquo;&oelig;uvre de Margo Glantz est actuellement publi&eacute;e par la maison Sexto Piso, qui &eacute;dite aussi certains textes de Mario Bellatin.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Approches du r&eacute;el&nbsp;: chronique, roman biographique, n&eacute;o-policier </span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans les ann&eacute;es quatre-vingt-dix, parmi les stricts contemporains voire les complices de Sergio Pitol, se trouvent le po&egrave;te, narrateur et chroniqueur Jos&eacute; Emilio Pacheco, le chroniqueur et analyste culturel Carlos Monsiv&aacute;is, la chroniqueuse et romanci&egrave;re Elena Poniatowska. Jos&eacute; Emilio Pacheco publie en 1990 <i>La sangre de Medusa y otros cuentos marginales</i>, une anthologie qui rassemble nouvelles r&eacute;centes et nouvelles anciennes, revues et corrig&eacute;es. Le pessimisme moraliste des r&eacute;cits de maturit&eacute; agace alors le jeune critique Christopher Dom&iacute;nguez Michael, qui qualifie le nouvelliste et chroniqueur Pacheco de &laquo;&nbsp;rh&eacute;toricien de l&rsquo;humanisme&nbsp;&raquo;, le jugeant d&eacute;j&agrave; fig&eacute; dans une position de ma&icirc;tre &agrave; penser trop neutre vis-&agrave;-vis de la r&eacute;alit&eacute; politique (Dom&iacute;nguez Michael&nbsp;: 1998, 158). Carlos Monsiv&aacute;is poursuit de son c&ocirc;t&eacute; son &oelig;uvre d&rsquo;infatigable analyste de la r&eacute;alit&eacute; culturelle et politique, avec un titre &eacute;loquent&nbsp;: <i>Los rituales del caos </i>(1995), livre o&ugrave; il examine comment les c&eacute;r&eacute;monies, profanes ou religieuses, pr&eacute;servent une forme d&rsquo;identit&eacute; collective au sein du D.F. En 2009, <i>Apocalypstick</i>, l&rsquo;un des derniers ouvrages parus du vivant de Monsiv&aacute;is, pourra &ecirc;tre lu comme une somme sur la m&eacute;galopole qu&rsquo;est devenue Mexico tout autant que comme une synth&egrave;se des r&eacute;gimes d&rsquo;&eacute;criture de son auteur, qui vont l&agrave; des fictions religieuses parodiques aux chroniques-essais. Elena Poniatowska, sans pour autant abandonner son travail de chroniqueuse, entreprend l&rsquo;&eacute;criture de biographies romanc&eacute;es avec le volumineux roman <i>Tin&iacute;sima</i>, portrait de la photographe Tina Modotti et de toute une &eacute;poque de la culture postr&eacute;volutionnaire. En 2011, le roman <i>Leonora</i>, redevable au m&ecirc;me genre litt&eacute;raire quoique moins tributaire de l&rsquo;exhaustivit&eacute; documentaire, narre la vie de la peintre surr&eacute;aliste Leonora Carrington et obtient le prix Biblioteca Breve. L&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;Elena Poniatowska se ramifie donc mais demeure associ&eacute;e &agrave; un travail sur l&rsquo;histoire des mouvements sociaux ainsi que sur une forme d&rsquo;histoire des femmes, m&ecirc;lant toujours avec talent la recherche d&rsquo;archives, de documents, de t&eacute;moignages &agrave; la l&eacute;g&egrave;ret&eacute; et la vivacit&eacute; de son &eacute;criture de fiction.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Plus jeune que les pr&eacute;c&eacute;dents mais fort de la longue trajectoire qu&rsquo;il avait d&eacute;j&agrave; derri&egrave;re lui, Jos&eacute; Agust&iacute;n revient en 1992 sur l&rsquo;univers d&rsquo;Acapulco, qu&rsquo;il avait magistralement trait&eacute;, entre enfer et paradis artificiels, dans l&rsquo;odyss&eacute;e underground et psych&eacute;d&eacute;lique <i>Se est&aacute; haciendo tarde (final en laguna)</i> (1973). <i>Dos horas de sol</i> se veut ainsi un portrait du port peu avant la signature de l<span style="font-variant:small-caps">&rsquo;alena</span>. L&rsquo;&eacute;crivain publie &eacute;galement, entre 1990 et 1998, une chronique de la vie mexicaine en trois tomes&nbsp;: <i>Tragicomedia mexicana. La vida en M&eacute;xico de 1940 a 1994</i>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Faut-il le souligner&nbsp;? Le travail de chroniqueurs tels que Carlos Monsiv&aacute;is ou Elena Poniatowska, essentiel dans la vie culturelle et politique mexicaine, conna&icirc;t une descendance extr&ecirc;mement vivace avec l&rsquo;essor actuel du genre, au Mexique mais aussi dans l&rsquo;ensemble de l&rsquo;Am&eacute;rique Latine. Le journalisme litt&eacute;raire ou &laquo;&nbsp;l&rsquo;ornithorynque&nbsp;&raquo;, pour reprendre la d&eacute;finition cr&eacute;ative que donne de la chronique Juan Villoro, l&rsquo;une de ses grandes figures actuelles, conna&icirc;t une diffusion &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle continentale, une politique d&rsquo;&eacute;ditions sans pr&eacute;c&eacute;dent, et fait l&rsquo;objet de rencontres, de colloques et de congr&egrave;s, favoris&eacute;s, entre autres facteurs, par la Fundaci&oacute;n Gabriel Garc&iacute;a M&aacute;rquez para un Nuevo Periodismo Iberoamericano, cr&eacute;&eacute;e en 1994. Au Mexique, aux c&ocirc;t&eacute;s de Juan Villoro, Fabrizio Mej&iacute;a Madrid, l&rsquo;un des jeunes chroniqueurs et romanciers actuels, commence &agrave; publier dans les ann&eacute;es quatre-vingt-dix&nbsp;des recueils de chroniques tels que <i>Peque&ntilde;os actos de desobediencia civil </i>(1996) ou <i>Salida de emergencia</i> (1997). En 2010, para&icirc;t son roman <i>Disparos en la oscuridad</i>, qui narre les derniers jours de Gustavo D&iacute;az Ordaz, &eacute;claire la personnalit&eacute; du r&eacute;presseur de 1968 et revient sur son histoire politique.&nbsp;&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans le genre n&eacute;o-policier qu&rsquo;il a invent&eacute; avec ses complices d&rsquo;autres pays latino-am&eacute;ricains, comme l&rsquo;Argentin Mempo Giardinelli, les Cubains Daniel Chavarr&iacute;a et Leonardo Padura Fuentes, Paco Ignacio Taibo II, fondateur en 1993 de la Semana Negra en Gij&oacute;n, publie alors toute une s&eacute;rie de romans tout &agrave; la fois optimistes et d&eacute;senchant&eacute;s o&ugrave; des redresseurs de torts de gauche mettent en &eacute;chec le crime et l&rsquo;appareil r&eacute;pressif de l&rsquo;&Eacute;tat&nbsp;: ainsi de &nbsp;<i>Cuatro manos</i> (1990), de <i>La bicicleta de Leonardo</i> (1993), de <i>M&aacute;scara Azteca y el Dr Niebla</i> (1996). Historien de formation, il se consacre &eacute;galement &agrave; l&rsquo;&eacute;criture de biographies des figures h&eacute;ro&iuml;s&eacute;es de la gauche historique ou de la r&eacute;volution mexicaine&nbsp;: <i>Ernesto Che Guevara, tambien conocido como el Che</i> (1996), <i>Arc&aacute;ngeles</i>. </span></span><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Doce historias de revolucionarios herejes del siglo XX</span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> (1998), <i>Pancho Villa. </i></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Una biograf&iacute;a narrativa</span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> (2006). Durant la derni&egrave;re d&eacute;cennie Paco Ignacio Taibo II s&rsquo;essayait &agrave; une forme particuli&egrave;re de toman total : le roman d&rsquo;aventures avec <i>El retorno de los tigres de la Malasia</i> (2010) sans pour autant cesser d&rsquo;&eacute;crire des ouvrages sur des &eacute;pisodes tus ou insuffisamment trait&eacute;s de l&rsquo;histoire mexicaine. Si le genre du roman n&eacute;o-policier a connu une grande fortune, si Paco Ignacio Taibo II a marqu&eacute; toute une jeune g&eacute;n&eacute;ration d&rsquo;&eacute;crivains de romans noirs, certaines formes actuelles de r&eacute;cits du crime, on l&rsquo;a vu mais on y reviendra &agrave; nouveau, s&rsquo;&eacute;cartent des codes du genre pour mettre en sc&egrave;ne l&rsquo;impunit&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Tous les romans le roman&nbsp;: du Mexique, du monde et de l&rsquo;hospitalit&eacute; </span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les jeunes promesses des ann&eacute;es quatre-vingt-dix, parmi les romanciers n&eacute;s dans les ann&eacute;es cinquante, proposent alors des romans en apparence r&eacute;alistes, paraboliques de fait. Ainsi de Juan Villoro qui, dans <i>El disparo de arg&oacute;n</i> (1991), chronique de la vie d&rsquo;un quartier de la capitale et d&rsquo;une clinique ophtalmologique, cr&eacute;e une sorte de double miniature du pays tout entier, en proie &agrave; un climat de corruption et de crise, rachet&eacute; par la seule clairvoyance &eacute;ventuelle d&rsquo;un narrateur d&eacute;senchant&eacute;. En 2004, son roman <i>El testigo</i> remporte le Prix Herralde, explorant, depuis un univers ultra-contemporain o&ugrave; la cupidit&eacute; m&eacute;diatique commerce avec un &eacute;pisode tragique de l&rsquo;histoire nationale tel que la guerre <i>cristera</i>, les mythes litt&eacute;raires et les violentes r&eacute;alit&eacute;s de la culture et de l&rsquo;histoire mexicaines. En une ironique arch&eacute;ologie de la mexicanit&eacute;, le t&eacute;moin du roman, Julio Valdivieso, se voit engag&eacute; dans un voyage de retour initiatique qui le ram&egrave;ne &agrave; l&rsquo;une de ses origines, r&eacute;gionale, li&eacute;e au po&egrave;te Ram&oacute;n L&oacute;pez Velarde, et traverse, pour les accepter, ses identit&eacute;s jusqu&rsquo;alors voil&eacute;es. Carmen Boullosa, romanci&egrave;re et &eacute;galement po&egrave;te, publie des fables fantasques qui, tant&ocirc;t explorent le rapport au pass&eacute; pr&eacute;hispanique comme dans <i>Llanto</i>. <i>Novelas imposibles</i> (1992), fiction du Cinqui&egrave;me Centenaire ou l&rsquo;improbable rencontre au Parque Hundido entre un empereur azt&egrave;que et des jeunes femmes contemporaines&nbsp;; tant&ocirc;t s&rsquo;int&eacute;ressent, comme <i>La milagrosa</i> (1993), aux cultes et aux croyances h&eacute;t&eacute;rodoxes dans les p&eacute;riph&eacute;ries de la capitale contemporaine. Elle entreprend &eacute;galement l&rsquo;&eacute;criture de romans d&rsquo;aventures historiques, tels que le baroque <i>Duerme</i>, aventures d&rsquo;une jeune femme travestie en homme, entre indiens et cr&eacute;oles, dans le monde colonial, ou encore le magnifique <i>Son vacas, somos puercos</i> (1991), qui recr&eacute;e l&rsquo;univers libre et violent des pirates de l&rsquo;&icirc;le de la Tortue. &Agrave; la fin de la d&eacute;cennie, en 1999, la romanci&egrave;re fait para&icirc;tre <i>Treinta</i> <i>a&ntilde;os</i>, sorte d&rsquo;adieu ironique au <i>boom</i> de trente ans auparavant, chronique familiale dans un Tabasco qui &eacute;voque la r&eacute;gion cara&iuml;be colombienne d&rsquo;<i>Er&eacute;ndira y su abuela desalmada</i>. De fait le travail de Carmen Boullosa accomplit un retour sur la tradition litt&eacute;raire, revisitant les genres, depuis le roman d&rsquo;aventures jusqu&rsquo;au th&eacute;&acirc;tre baroque, dans des &oelig;uvres parodiques et m&eacute;tafictionnelles.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Apr&egrave;s la publication en 1998 de l&rsquo;ambitieux <i>Cielos de la tierra</i>, un roman dont les trois niveaux de lecture correspondent &agrave; trois &eacute;poques et &agrave; trois mondes mexicains, dont le troisi&egrave;me est situ&eacute; dans un avenir post-apocalyptique o&ugrave; le langage aurait presque disparu, elle poursuit son entreprise dans les ann&eacute;es deux mille avec de nouveaux romans d&rsquo;aventures historiques tels que <i>La otra mano de Lepanto</i> (2005), qui parodie le genre picaresque. <i>&nbsp;</i>&nbsp;&nbsp;&nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En disciple de Borges, &Aacute;lvaro Uribe publie en 1995 <i>La loter&iacute;a de San Jorge</i>, roman mentionn&eacute; plus haut, dont les chapitres peuvent &ecirc;tre lus comme autant de nouvelles. Cette parabole d&eacute;senchant&eacute;e situe dans un pays imaginaire les luttes de gu&eacute;rilleros, leur prise du pouvoir et leurs rivalit&eacute;s intestines, &eacute;voquant avec une m&eacute;lancolique ironie la geste sandiniste au Nicaragua. La grande pr&eacute;cision du style d&rsquo;&Aacute;lvaro Uribe, parfois lapidaire, le promettait au succ&egrave;s qu&rsquo;il devait conna&icirc;tre dans les ann&eacute;es deux mille avec <i>El taller del tiempo</i> (2003) et surtout <i>Expediente del atentado</i> (2010), romans &agrave; l&rsquo;architecture complexe, qui interrogent &agrave; nouveau la nature du pouvoir et dont le deuxi&egrave;me se livre &agrave; une v&eacute;ritable enqu&ecirc;te sur l&rsquo;attentat manqu&eacute; en 1897 contre le pr&eacute;sident dictateur Porfirio D&iacute;az.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">On l&rsquo;a vu, derri&egrave;re ces &eacute;crivains aux prises avec les entreprises titanesques du <i>boom</i> dans le genre du roman, se bousculaient d&eacute;j&agrave; dans les coulisses de la sc&egrave;ne litt&eacute;raire, d&rsquo;autres, plus jeunes, n&eacute;s dans les ann&eacute;es soixante. Apr&egrave;s leur apparition publique en 1996, contemporaine de la publication-manifeste au Chili d&rsquo;une anthologie de dix-sept nouvelles hispano-am&eacute;ricaines &eacute;loquemment intitul&eacute;e <i>McOndo</i> pour marquer le rejet d&rsquo;un r&eacute;alisme magique &eacute;rig&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger en marque de la litt&eacute;rature latino-am&eacute;ricaine, les &eacute;crivains du <i>Crack</i> conna&icirc;tront des fortunes internationales diverses. En 1999, &agrave; la fin de la d&eacute;cennie, le roman de Jorge Volpi<i> En busca de Klingsor</i> remporte le Prix Biblioteca Breve en Espagne, et la renomm&eacute;e internationale de l&rsquo;auteur se voit d&egrave;s lors assur&eacute;e&nbsp;; Ignacio Padilla obtient pour sa part le Prix Primavera pour son roman <i>Amphytrion</i> en 2000, dont le style tr&egrave;s soign&eacute; et le r&eacute;cit &eacute;nigmatique, &agrave; la construction ludique, mettent en relief la mont&eacute;e du nazisme. Le geste remarquable de ces deux &eacute;crivains revient &agrave; entreprendre une lecture de l&rsquo;histoire europ&eacute;enne la plus marqu&eacute;e d&rsquo;horreur durant le XXe si&egrave;cle, celle du nazisme en Allemagne et en Autriche. Le thriller scientifique de Jorge Volpi, dont le narrateur est un math&eacute;maticien menteur qui &eacute;gare le lecteur, met en sc&egrave;ne le rapport entre la science &mdash; la physique nucl&eacute;aire &mdash; et le pouvoir &mdash; le Troisi&egrave;me Reich &mdash; avec une efficace habilet&eacute; satirique au sein d&rsquo;une impeccable composition. Le cauchemar de l&rsquo;histoire partage l&agrave; avec la physique quantique le principe d&rsquo;incertitude, et la probabilit&eacute; du retour de l&rsquo;horreur se dessine en filigrane dans un r&eacute;cit par ailleurs ludique. Mais ce qui s&rsquo;affirme dans ce roman, c&rsquo;est que l&rsquo;histoire contemporaine est mondiale, tout autant que le fut la guerre, et qu&rsquo;elle est donc aussi mexicaine. <i>En busca de Klingsor</i>, premier titre d&rsquo;une trilogie de l&rsquo;histoire contemporaine, sera suivi du tr&egrave;s satirique <i>El fin de la locura </i>(2003). Ce deuxi&egrave;me titre met en miroir la pens&eacute;e 68 fran&ccedil;aise et les intellectuels de gauche mexicains entre 1968 et 1989, dans un &eacute;tourdissant exercice de pastiches d&rsquo;&eacute;crits de Lacan, d&rsquo;Althusser, de Barthes et de Foucault, posant la question non pas de la seule inanit&eacute; de l&rsquo;imitation et de l&rsquo;appropriation de textes th&eacute;oriques, mais surtout de la distance qui s&eacute;pare la th&eacute;orie de la pratique politique. <i>No ser&aacute; la tierra</i> (2006), troisi&egrave;me titre de la trilogie, offre un &eacute;tat des lieux international de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre froide depuis 1989. L&rsquo;un des romans r&eacute;cents de Jorge Volpi, <i>Memorial del enga&ntilde;o</i> (2014), s&rsquo;inscrit dans la continuit&eacute; des strat&eacute;gies de fiction auxquelles a recours le romancier. Le r&eacute;cit des aventureuses p&eacute;rip&eacute;ties de la sp&eacute;culation financi&egrave;re internationale dans les ann&eacute;es 2000 s&rsquo;y double donc d&rsquo;un r&eacute;cit d&rsquo;enqu&ecirc;te et d&rsquo;espionnage qui cr&eacute;e une filiation entre le v&oelig;u, t&ocirc;t d&eacute;voy&eacute;, d&rsquo;une r&eacute;gulation &eacute;conomique sous contr&ocirc;le des Etats pour une juste distribution de capitaux aux nations de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre et la vertigineuse activit&eacute; financi&egrave;re globale favoris&eacute;e par le n&eacute;o-lib&eacute;ralisme. Renvoy&eacute;es dos &agrave; dos la r&eacute;gulation &eacute;conomique et le lib&eacute;ralisme, l&rsquo;&eacute;conomie planifi&eacute;e communiste et la doctrine n&eacute;o-lib&eacute;rale capitaliste, il ne reste que la victoire des faussaires et filous d&rsquo;envergure tels le narrateur, ce J. Volpi auquel l&rsquo;auteur donne, presque, son nom. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Souvent associ&eacute;e alors &mdash; de fa&ccedil;on erron&eacute;e &mdash; aux &eacute;crivains du Crack du fait qu&rsquo;elle avait &eacute;t&eacute; promue &agrave; leurs c&ocirc;t&eacute;s par Carlos Fuentes, Cristina Rivera Garza, po&egrave;te et romanci&egrave;re, d&eacute;veloppe une &oelig;uvre originale et exp&eacute;rimentale depuis <i>Nadie me ver&aacute; llorar</i> (1999), roman qui r&eacute;examine, dans une perspective foucaldienne et f&eacute;ministe, la soci&eacute;t&eacute; et les mentalit&eacute;s de l&rsquo;&eacute;poque r&eacute;volutionnaire. L&rsquo;histoire, la grande, appara&icirc;t d&rsquo;autant mieux qu&rsquo;elle est filtr&eacute;e par le sort d&rsquo;une femme qui en est comme expuls&eacute;e, intern&eacute;e dans l&rsquo;asile psychiatrique de La Casta&ntilde;eda apr&egrave;s avoir travaill&eacute; dans un lupanar de la p&eacute;riode du Porfiriat, autre lieu d&rsquo;enfermement des femmes. L&rsquo;&oelig;uvre de fiction de Cristina Rivera Garza accueille la r&eacute;flexion th&eacute;orique et l&rsquo;&eacute;criture critique en une entreprise de d&eacute;construction des conventions romanesques qui se voient boulevers&eacute;es et r&eacute;&eacute;labor&eacute;es autour de figures d&rsquo;&eacute;crivaines telles que la Mexicaine &Aacute;mparo D&aacute;vila, dans <i>La Cresta de Ili&oacute;n</i> (2002), ou l&rsquo;Argentine Alejandra Pizarnik, dans <i>La muerte me da</i> (2007).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&Eacute;galement romanci&egrave;re, Ana Garc&iacute;a Bergua travaille dans un autre registre. Sc&eacute;nographe de formation, elle introduit d&rsquo;abord dans ses romans les ressorts du th&eacute;&acirc;tre, r&eacute;ussissant une com&eacute;die de faux semblants dans <i>P&uacute;rpura</i> (1999), ou une d&eacute;sopilante histoire de fant&ocirc;me install&eacute; dans un lustre r&eacute;cemment &eacute;lectrifi&eacute; dans <i>Rosas negras</i> (2004), dont la com&eacute;die de m&oelig;urs est situ&eacute;e au d&eacute;but du XXe si&egrave;cle dans le nord du Mexique. <i>Isla de bobos</i> (2008), roman historique polyphonique et fragmentaire fort salu&eacute; par la critique, reprend un &eacute;pisode et un lieu oubli&eacute; de l&rsquo;histoire et de la g&eacute;ographie mexicaine&nbsp;: l&rsquo;&icirc;le de Clipperton durant l&rsquo;&eacute;poque porfirienne et la r&eacute;volution. Si les faits sont tragiques, car une garnison de soldats avec femmes et enfants s&rsquo;y voient abandonn&eacute;s &agrave; leur sort durant la r&eacute;volution, la subtile sensibilit&eacute; de l&rsquo;auteure interroge la possibilit&eacute; de leur r&eacute;cit en les d&eacute;pouillant de toute truculence. Ana Garc&iacute;a Bergua partage avec la Cristina Rivera Garza de <i>Nadie me ver&aacute; llorar</i> la volont&eacute; de r&eacute;&eacute;crire les pans n&eacute;glig&eacute;s, comme rest&eacute;s en souffrance, de l&rsquo;histoire mexicaine, qui se d&eacute;roulent dans d&rsquo;embl&eacute;matiques lieux de confinement. &nbsp;&nbsp;&nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Un peu plus &acirc;g&eacute; que les &eacute;crivains du <i>Crack</i>, Enrique Serna d&eacute;veloppe dans les ann&eacute;es quatre-vingt-dix, un art de la satire d&eacute;sopilante et grin&ccedil;ante sur la soci&eacute;t&eacute; mexicaine dans les romans <i>Uno so&ntilde;aba que era rey </i>(1991) et <i>El miedo a los animales</i> (1995) ainsi que dans le recueil de nouvelles <i>Amores de segunda mano</i> (1991)&nbsp;; il fait preuve d&rsquo;&eacute;rudition et de t&eacute;nacit&eacute; satirique dans le roman historique <i>El seductor de la patria</i> (1999), qui d&eacute;ploie la figure de Santa Anna, vue dans sa grandeur et son grotesque. Guillermo Fadanelli, qui commence &agrave; publier &agrave; la fin des ann&eacute;es quatre-vingt-dix, s&rsquo;illustre pour sa part dans ce que l&rsquo;on a appel&eacute;, &agrave; son corps d&eacute;fendant, le &laquo;&nbsp;r&eacute;alisme sale&nbsp;&raquo; avec <i>Lodo</i> (2002), roman sadien et nabokovien o&ugrave; un personnage de philosophe bouffon &agrave; vell&eacute;it&eacute;s cyniques prend &agrave; rebours les fausses morales d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; mexicaine en d&eacute;liquescence. <i>Educar a los topos</i> (2006) met en fiction avec une pessimiste ironie la formation de l&rsquo;auteur dans un coll&egrave;ge militaire ; <i>Hotel DF</i> (2010) </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">concentre dans l&rsquo;H&ocirc;tel Isabel, sis dans le centre de Mexico, les violences, corruption, incongruit&eacute;s de la capitale mexicaine et du pays tout entier &agrave; l&rsquo;heure, contemporaine de l&rsquo;&eacute;criture du roman, des enl&egrave;vements, du narcotrafic et de l&rsquo;affaiblissement des institutions de l&rsquo;Etat. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&Aacute;lvaro Enrigue, d&eacute;j&agrave; mentionn&eacute; plus haut, commence &eacute;galement &agrave; publier dans les ann&eacute;es quatre-vingt-dix. Avec <i>Vidas perpendiculares </i>(2008), il r&eacute;ussit un tour de force, faisant de l&rsquo;histoire quelque peu grotesque d&rsquo;un jeune provincial le condens&eacute; de toutes ses identit&eacute;s transhistoriques, perpendiculaires &agrave; sa mexicanit&eacute;, depuis l&rsquo;empire romain jusqu&rsquo;au pr&eacute;sent en passant par un Naples quevedien. <i>Muerte</i> <i>s&uacute;bita</i> (2013) confirme avec &eacute;clat l&rsquo;habilet&eacute; et l&rsquo;ambition romanesques de l&rsquo;auteur, capable de reprendre ironiquement l&rsquo;ensemble de la tradition litt&eacute;raire et de l&rsquo;histoire de la modernit&eacute; au sein d&rsquo;une intrigue dont l&rsquo;&eacute;pisode premier oppose Quevedo au Caravage lors d&rsquo;une partie de tennis qu&rsquo;ils disputent en 1599. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&Eacute;crivain de la capitale, encore, Mario Gonz&aacute;lez Su&aacute;rez d&eacute;veloppe l&rsquo;art de la nouvelle inqui&eacute;tante et &eacute;sot&eacute;rique dans <i>El libro de las pasiones</i> (1997) ou propose de pseudo-autobiographies fantasmatiques dans <i>De la infancia</i> (1998) et le plus r&eacute;cent <i>Faustina</i> (2014), qui m&ecirc;le la pr&eacute;sence mythique de forces pr&eacute;colombiennes &agrave; une histoire familiale contemporaine dans une langue &agrave; l&rsquo;oralit&eacute; urbaine extr&ecirc;mement travaill&eacute;e. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Au cours des ann&eacute;es quatre-vingt-dix, certains &eacute;crivains du nord du Mexique ou qui situent leurs intrigues dans des &eacute;tats proches de la fronti&egrave;re nord, commencent &agrave; d&eacute;placer le centre de gravit&eacute; g&eacute;ographique et culturel du pays&nbsp;: de Mexico vers Monterrey, tel Eduardo Antonio Parra, excellent nouvelliste dans <i>Los l&iacute;mites de la noche</i>, suite d&rsquo;aventures nocturnes et sinistres&nbsp;en ville ou sur la fronti&egrave;re m&ecirc;me ; vers le Coahuila, comme Daniel Sada qui, f&eacute;ru de m&eacute;trique populaire et savante, r&eacute;ussit de parfaits romans brefs et ironiques comme <i>Una de dos</i> (1994), ou met en sc&egrave;ne l&rsquo;odyss&eacute;e barbare et burlesque de cadavres &agrave; la suite de fraudes &eacute;lectorales dans <i>Porque parece mentira la verdad nunca se sabe </i>(1998), aventure verbale s&rsquo;il en est, que saluent les critiques litt&eacute;raires les plus exigeants. David Toscana, quant &agrave; lui, recr&eacute;e l&rsquo;histoire de la fondation manqu&eacute;e d&rsquo;une capitale du Nuevo Le&oacute;n &agrave; Tula au XIXe si&egrave;cle dans <i>Estaci&oacute;n Tula</i> (1995), qui parodie le roman de m&oelig;urs. Dans <i>El &uacute;ltimo lector</i> (2002), fable drolatique sur les relations de la litt&eacute;rature au r&eacute;el, le biblioth&eacute;caire d&rsquo;un village du d&eacute;sert r&eacute;interpr&egrave;te la r&eacute;alit&eacute; d&rsquo;un crime &agrave; partir des trames de ses livres, tout en s&rsquo;arrogeant le droit de punir les &oelig;uvres qu&rsquo;il juge de mauvaise qualit&eacute; en les jetant dans un placard infest&eacute; de cafards. Elmer Mendoza, du Sinaloa, &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre plus inscrite dans le genre du roman noir, cr&eacute;e une trame en doublure de l&rsquo;assassinat de Luis Donaldo Colosio dans <i>Un asesino solitario</i> (1999), dont le narrateur est un <i>p&iacute;caro</i> tueur &agrave; gages. Suivront des romans qui l&rsquo;on fait conna&icirc;tre comme l&rsquo;auteur le plus repr&eacute;sentatif de la litt&eacute;rature dite du narcotrafic. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">On l&rsquo;aura compris, l&rsquo;appellation &laquo;&nbsp;Litt&eacute;rature du Nord&nbsp;&raquo; a regroup&eacute;, parfois &agrave; leur corps d&eacute;fendant, des &eacute;crivains aux paris esth&eacute;tiques et g&eacute;n&eacute;riques fort divers, dont certains, comme David Toscana ou Cristina Rivera Garza dans <i>La cresta de Ili&oacute;n</i> (2002), se plaisent &agrave; d&eacute;r&eacute;aliser le r&eacute;el en une critique du r&eacute;alisme r&eacute;gionaliste tout en &eacute;crivant des versions m&eacute;talitt&eacute;raires de l&rsquo;histoire insuffisamment cont&eacute;e de ces r&eacute;gions. La &laquo;&nbsp;Litt&eacute;rature de la fronti&egrave;re&nbsp;&raquo; tend, par ailleurs, &agrave; se confondre avec celle dite &laquo;&nbsp;du Nord&nbsp;&raquo;, m&ecirc;me si l&rsquo;on peut distinguer quelques &eacute;crivains dont l&rsquo;&oelig;uvre s&rsquo;attache plus sp&eacute;cifiquement &agrave; l&rsquo;exploration de l&rsquo;univers frontalier, comme le nouvelliste et romancier Luis Humberto Crosthwaite ou l&rsquo;essayiste et romancier Heriberto Y&eacute;pez, tous deux habitants de Tijuana, ou encore Gabriel Trujillo Mu&ntilde;oz, de Mexicali, auteur d&rsquo;une s&eacute;rie de romans noirs. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Conclusion</span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Revenons donc, pour conclure, &agrave; la constellation d&rsquo;&oelig;uvres litt&eacute;raires qui r&eacute;cemment, empruntent certains traits au roman noir et parviennent &agrave; les transcender pour tourner &agrave; un r&eacute;cit du crime que l&rsquo;on peut aussi nommer r&eacute;cit de l&rsquo;impunit&eacute;. Il se trouve l&agrave; un v&eacute;ritable champ d&rsquo;exp&eacute;rimentation litt&eacute;raire face &agrave; l&rsquo;actuel, au r&eacute;el, du crime, qui n&rsquo;est d&rsquo;ailleurs pas toujours dans ces fictions celui de l&rsquo;actualit&eacute; sociale et politique mexicaine. Ainsi le surr&eacute;el onirique pop vient se m&ecirc;ler &agrave; des intrigues d&rsquo;enqu&ecirc;tes men&eacute;es dans un code r&eacute;aliste dans <i>Los minutos negros</i> (2007) de Mart&iacute;n Solares&nbsp;; un <i>p&iacute;caro</i> livre la doublure fictive de faits politiques r&eacute;els dans <i>Un asesino solitario</i> d&rsquo;Elmer Mendoza, un autre assure le r&eacute;cit de ses p&eacute;rip&eacute;ties de narcotrafiquant dans <i>A wuevo padrino</i> (2008) de Mario Gonz&aacute;lez Su&aacute;rez&nbsp;; le genre de la comptine met en relief l&rsquo;atrocit&eacute; de crimes dans <i>Oscuro bosque oscuro</i> (2009) de Jorge Volpi ou dans &laquo;Sembrado&nbsp;&raquo; (2003), nouvelle de Francisco Hinojosa&nbsp;; l&rsquo;&eacute;criture rythmique voire m&eacute;tr&eacute;e de Daniel Sada souligne ironiquement la banalit&eacute; du crime ; le genre de la chronique touche au thr&egrave;ne sur les mortes de Ciudad Ju&aacute;rez dans <i>Huesos en el desierto</i> de Sergio Gonz&aacute;lez Rodr&iacute;guez&nbsp;; la fragmentation narrative met en pi&egrave;ces le d&eacute;lire d&rsquo;un assassin pr&eacute;sum&eacute; et corrobore la construction de son identit&eacute; par la police dans <i>A.B.U.R.T.O</i> d&rsquo;Heriberto Y&eacute;pez (2005)&nbsp;; l&rsquo;ironie m&eacute;tafictionnelle bouleverse les traits traditionnels du roman noir dans <i>La muerte me da</i> de Cristina Rivera Garza&nbsp;; le souvenir de la fable m&eacute;di&eacute;vale sert une r&eacute;flexion sur le pouvoir, l&rsquo;art et le crime dans <i>Trabajos del reino</i> (2004) de Yuri Herrera, l&rsquo;une des plus stylis&eacute;es parmi les &oelig;uvres traitant du narcotrafic. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La litt&eacute;rature mexicaine au tournant des XXe et XXIe si&egrave;cles est extr&ecirc;mement vivace voire pugnace, on l&rsquo;a vu, diverse et riche, ouverte sur les complexit&eacute;s du monde contemporain et sur les audaces formelles de la litt&eacute;rature contemporaine bien au-del&agrave; des fronti&egrave;res nationales. Symptomatiquement, Christopher Dom&iacute;nguez Michael inclut dans son <i>Diccionario cr&iacute;tico de la literatura mexicana</i>, des entr&eacute;es correspondant &agrave; Gabriel Garc&iacute;a M&aacute;rquez, Augusto Monterroso, &Aacute;lvaro Mutis, Roberto Bola&ntilde;o, autant d&rsquo;auteurs latino-am&eacute;ricains, certes, et qui ont v&eacute;cu au Mexique mais la question : &laquo;&nbsp;qu&rsquo;est-ce qu&rsquo;un roman mexicain&nbsp;?&nbsp;&raquo; se voit indubitablement pos&eacute;e. Telles sont les lois de l&rsquo;hospitalit&eacute;.&nbsp; &nbsp;&nbsp;&nbsp;&nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:14.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Bibliographie s&eacute;lective &nbsp;</span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&OElig;uvres lues et mentionn&eacute;es </span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BELLATIN, Mario, <i>Obra reunida</i>, M&eacute;xico, Alfaguara, 2005. &nbsp;</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BOLA&Ntilde;O, Roberto, <i>Los detectives salvajes</i>, Barcelona, Anagrama, 1998. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>El gaucho insufrible</i>, Barcelona, Anagrama, 2003.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BOULLOSA, Carmen, <i>Llanto</i>. <i>Novelas</i> <i>imposibles</i>, M&eacute;xico, Era, 1992.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">__________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>La milagrosa</i>, M&eacute;xico, Era, 1993.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">__________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>Duerme</i>, Madrid, Santillana, Alfaguara, 1994.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">__________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>Cielos de la tierra</i>, M&eacute;xico, Alfaguara, 1997.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">__________________, <i>Treinta a&ntilde;os</i>, M&eacute;xico, Alfaguara, 1999.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ENRIGUE, &Aacute;lvaro, <i>Hipotermia</i>, Barcelona, Anagrama, 2006.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_______________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>Vidas perpendiculares</i>, Barcelona, Anagrama, 2008.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_______________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>Muerte s&uacute;bita</i>, Barcelona, Anagrama, 2013. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">FUENTES, Carlos, <i>Crist&oacute;bal Nonato</i>, M&eacute;xico, FCE, 1987.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_______________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>La frontera de cristal</i>, M&eacute;xico, Alfaguara, 1995.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_______________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>El espejo enterrado</i>, M&eacute;xico, FCE, 1992.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_______________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>El naranjo</i>, M&eacute;xico, Alfaguara, 1993. &nbsp;</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">FADANELLI, Guillermo, <i>Lodo</i>, Barcelona, Anagrama, 2008, [2002]&nbsp; </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_____________________,<i> Educar a los topos</i>, Barcelona, Anagrama, 2006.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_____________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>Hotel DF</i>, Barcelona, Random House Mondadori, 2011.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">GARC&Iacute;A BERGUA, Ana, <i>P&uacute;rpura</i>, M&eacute;xico, Era, 1999.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_____________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>Rosas negras</i>, M&eacute;xico, Random House Mondadori, 2004.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_____________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>Isla de bobos</i>, Seix Barral, 2008.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">GLANTZ, Margo, <i>Apariciones</i>, M&eacute;xico, Alfaguara, 1996. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_______________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>El rastro</i>, Barcelona, Anagrama, 2002.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_______________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">,<i> Sa&ntilde;a</i>, M&eacute;xico, Era, 2007.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_______________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>Coronada de moscas</i>, M&eacute;xico, Sexto piso, 2012.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_______________, <i>Yo tambi&eacute;n me acuerdo</i>, M&eacute;xico, Sexto piso, 2014. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">GONZ&Aacute;LEZ RODR&Iacute;GUEZ, Sergio, <i>Huesos en el desierto</i>, Anagrama, 2002. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">GONZ&Aacute;LEZ SU&Aacute;REZ, Mario, <i>El libro de las pasiones</i>, M&eacute;xico, Tusquets, 1999.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_________________________, <i>Faustina</i>, M&eacute;xico, Era, 2014.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">HERRERA, Yuri, <i>Trabajos del reino</i>, C&aacute;ceres, Perif&eacute;rica, 2008. [2004]</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">HINOJOSA, Francisco, &ldquo;Sembrado&rdquo;, in Solares, Mart&iacute;n, <i>Nuevas l&iacute;neas de investigaci&oacute;n. 21 relatos contra la impunidad</i>, M&eacute;xico, Era, 2003.&nbsp; </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">JOS&Eacute; AGUST&Iacute;N, <i>Se est&aacute; haciendo tarde (final en laguna)</i>, M&eacute;xico, Joaqu&iacute;n Mortiz, 1973.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">______________, <i>Dos horas de sol</i>, M&eacute;xico, Seix Barral, 1994.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MALLARD, Alain-Paul, <i>Recels</i>, trad. Florence Olivier, Bordeaux, L&rsquo;Arbre vengeur, 2009. [<i>El don de errar</i>, in&eacute;dit en espagnol, &agrave; para&icirc;tre chez Turner. </span></span></span><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Oc&eacute;ano]. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MEJ&Iacute;A MADRID, Fabrizio, <i>Disparos en la oscuridad</i>, M&eacute;xico, Santillana, 2011.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MENDOZA, &Eacute;lmer, <i>Un asesino solitario</i>, M&eacute;xico, Tusquets, 1999.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MONSIV&Aacute;IS, Carlos, <i>Los rituales del caos</i>, M&eacute;xico, Era, 2001.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">__________________, <i>Apocalipstick</i>, M&eacute;xico, Debate, Random House Mondadori,2009.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PACHECO, Jos&eacute; Emilio, <i>La sangre de medusa</i>, M&eacute;xico, Era, 1990.<i> </i></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PADILLA, Ignacio, <i>Amphitryon</i>, Madrid, Espasa-Calpe, 2000. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PARRA, Eduardo Antonio, <i>Los l&iacute;mites de la noche</i>, M&eacute;xico, Era, 1996.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">______________________, <i>Tierra de nadie</i>, M&eacute;xico, Era, 1999. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PASO DEL, Fernando, <i>Noticias del imperio</i>, M&eacute;xico, Joaqu&iacute;n Mortiz, 1987.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PITOL, Sergio, <i>El arte de la fuga</i>, M&eacute;xico, Era, 1996. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">____________,<i> El</i> <i>viaje</i>, M&eacute;xico, Era, 2000. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">____________, <i>El mago de Viena</i>, Valencia, Pre-textos, 2005.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PONIATOWSKA, Elena, <i>Tin&iacute;sima</i>, M&eacute;xico, Era, 1992. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">____________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>Leonora</i>, Barcelona, Seix Barral, 2011. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;RIVERA GARZA, Cristina, <i>Nadie me ver&aacute; llorar</i>, M&eacute;xico, Tusquets, 1999.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_______________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>La cresta de Ili&oacute;n</i>, M&eacute;xico, Tusquets, 2002.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_______________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>La muerte me da</i>, M&eacute;xico, Tusquets, 1999.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">RUY S&Aacute;NCHEZ, Alberto, <i>Los nombres del aire</i>, M&eacute;xico, Joaqu&iacute;n Mortiz, 1987.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_____________________, <i>Cuentos de Mogador</i>, M&eacute;xico, Conaculta, lecturas mexicanas, 1994.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_____________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>En los labios del agua</i>, M&eacute;xico, Alfaguara, 1996. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SADA, Daniel, <i>Porque parece mentira la verdad nunca se sabe</i>, M&eacute;xico, Tusquets, 1999.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">____________, <i>Una de dos</i>, M&eacute;xico, M&eacute;xico, Tusquets, 2002. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SERNA, Enrique, <i>Uno so&ntilde;aba que era rey</i>, M&eacute;xico, Seix Barral, Planeta, 2000. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">______________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>Amores de segunda mano</i>, M&eacute;xico, Cal y Arena, 1994.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">______________, <i>El seductor de la patria</i>, M&eacute;xico, Joaqu&iacute;n Mortiz, Planeta, 1999.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SOLARES, Mart&iacute;n, <i>Nuevas l&iacute;neas de investigaci&oacute;n. 21 relatos contra la impunidad</i>, Era, M&eacute;xico, 2003.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">________________, <i>Los minutos negros</i>, M&eacute;xico, Random House Mondadori, 2006.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">TAIBO II, Paco Ignacio, <i>Cuatro manos</i>, M&eacute;xico, Ediciones B. Grupo Z, 1990.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">___________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>M&aacute;scara azteca y el Dr Niebla</i>, M&eacute;xico, Alfaguara, 1996.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">___________________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>Pancho Villa</i>. <i>Una biograf&iacute;a narrativa</i>, M&eacute;xico,. Planeta, 2006.<i> </i></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">TOSCANA, David, <i>Estaci&oacute;n Tula</i>, M&eacute;xico, M&eacute;xico, Joaqu&iacute;n Mortiz, 1995. _________________, <i>El &uacute;ltimo lector</i>, M&eacute;xico, Random House Mondadori, 2004.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">URIBE, &Aacute;lvaro, <i>La loter&iacute;a de San Jorge</i>, M&eacute;xico, Tusquets, 2004.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">_____________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>El taller del tiempo</i>, M&eacute;xico, Tusquets, 2003. [Barcelona, Tusquets2004]. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">VILLORO, Juan, <i>El disparo de arg&oacute;n</i>, M&eacute;xico, Alfaguara, 1991. R&eacute;&eacute;dit&eacute; chez Anagrama en 2005.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">______________, <i>El testigo</i>, Barcelona, Anagrama, 2004.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">______________, <i>Espejo retrovisor</i>, M&eacute;xico, Planeta, 2013. &nbsp;</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">VOLPI, Jorge, <i>En busca de Klingsor</i>, Barcelona, Seix Barral,</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">___________, <i>El fin de la locura</i>, Barcelona, Seix Barral, 2003.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">___________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>No ser&aacute; la tierra</i>, Barcelona, Alfaguara, 2006. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">___________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">,<i> Oscuro bosque oscuro</i>, Oaxaca, M&eacute;xico, Almad&iacute;a, 2009.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">___________</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, <i>Memorial del enga&ntilde;o</i>, Barcelona, Alfaguara, 2013.<i> </i></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Y&Eacute;PEZ, Heriberto, <i>A.B.U.R.T.O</i>, M&eacute;xico, Sudamericana, 2005.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ouvrages critiques</span></span></span></b></span></span></span><sup>1</sup></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BENMILOUD, Karim et Rapha&euml;l EST&Egrave;VE (Dir.), <i>El planeta Pitol</i>, Bordeaux, Presses Universitaires de Bordeaux, 2012.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">___________________ et Alba LARA-ALLENGRIN (Dir.), <i>Tres escritoras mexicanas</i>. <i>Elena Poniatowska, Ana Garc&iacute;a Bergua, Cristina Rivera Garza</i>, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2014. &nbsp;</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">CASTA&Ntilde;&Oacute;N, Adolfo, <i>Arbitrario de literatura mexicana</i>, M&eacute;xico, Vuelta, 1993.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">DOM&Iacute;NGUEZ MICHAEL, Christopher, <i>Servidumbre y grandeza de la vida literaria</i>, M&eacute;xico, Joaqu&iacute;n Mortiz, 1998.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">______________________, <i>Diccionario cr&iacute;tico de la literatura mexicana (1955-2005)</i>, M&eacute;xico, FCE, 2007.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">OLIVIER, Florence, <i>Carlos Fuentes ou l&rsquo;imagination de l&rsquo;autre</i>, Paris, Aden, 2009.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">________________ et Pascale BUDILLON-PUMA, (Dir.) <i>Violence d&rsquo;Etat, paroles lib&eacute;ratrices</i>, Paris, Indigo, 2006. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">________________ et Philippe DAROS (Dir.), <i>Du roman noir aux fictions de l&rsquo;impunit&eacute;</i>, Paris, Indigo, 2014. &nbsp;</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">VOLPI, Jorge, </span></span></span><i><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Mentiras contagiosas</span></span></span></i><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, Madrid, P&aacute;ginas de espuma, 2008 (M&eacute;xico, 2009). </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span lang="ES" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">___________, <i>El insomnio de Bol&iacute;var. Cuatro consideraciones intempestivas sobre Am&eacute;rica Latina en el siglo XXI</i>, Barcelona, Debate, 2009. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Num&eacute;ros de revue</span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Am&eacute;rica</span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, n&deg; 43, &laquo;&nbsp;Figures et figurations du crime dans les mondes hispanophones&nbsp;&raquo;, (F. Aub&egrave;s et F. Olivier &eacute;d.), Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2014.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Am&eacute;rica</span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, n&deg; 44, &laquo;&nbsp;Figures et figurations du crime dans les mondes hispanophones&nbsp;&raquo; 2<sup>e</sup> volet, (F. Aub&egrave;s et F. Olivier &eacute;d.), Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2014.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><strong>NOTES</strong></p> <div> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></span></span></span><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Cette bibliographie ne comprend ni les articles des nombreux sp&eacute;cialistes de la question ni ceux que j&rsquo;ai publi&eacute;s sur certaines des &oelig;uvres mentionn&eacute;es. &nbsp;&nbsp;</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><font face="Calibri, sans-serif"><span style="font-size:18.6667px"><b>L&#39;auteur</b></span></font></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Florence Olivier est Professeure &eacute;m&eacute;rite de<b> </b>litt&eacute;rature compar&eacute;e &agrave; l&rsquo;universit&eacute; Sorbonne Nouvelle. Sp&eacute;cialiste de litt&eacute;rature latino-am&eacute;ricaine, elle est aussi traductrice. Elle est l&rsquo;auteur de <i>Carlos Fuentes ou l&rsquo;imagination de l&rsquo;autre</i>, Aden (2009), dont la version en espagnol, <i>Carlos Fuentes o la imaginaci&oacute;n del otro</i>, a &eacute;t&eacute; publi&eacute;e par l&rsquo;Editorial de la Universidad Veracruzana (2007), ainsi que de <i>Sous le roman, la po&eacute;sie. </i></span></span></span><i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le d&eacute;fi de Roberto Bola&ntilde;o</span></span></span></i><span lang="ES-MX" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, Hermann (2016)/ <i>Poes&iacute;a + novela = poes&iacute;a. La apuesta de Roberto Bola&ntilde;o</i>, Editorial de la Universidad Veracruzana (2015). </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Membre du Centre de Recherches et d&rsquo;&Eacute;tudes Comparatistes de la Sorbonne Nouvelle, elle est membre associ&eacute; du CRIAL / CRICCAL de la m&ecirc;me universit&eacute;, dont elle codirige la revue <i>Am&eacute;rica</i>. Parmi les derniers volumes qu&rsquo;elle a dirig&eacute;s&nbsp;: <i>La litt&eacute;rature latino-am&eacute;ricaine au seuil du XXIe si&egrave;cle. Un parnasse en &eacute;clats</i>, Aden Londres (2013)&nbsp;; <i>Du roman noir aux fictions de l&rsquo;impunit&eacute;</i>, Paris, Indigo (2014)&nbsp;; <i>Les lettres de relation de Carlos Fuentes</i>, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle (2018). Elle a traduit des romans et des nouvelles de Diamela Eltit, Jos&eacute; Revueltas, Nellie Campobello, Guillermo Samperio, Alain-Paul Mallard, Margo Glantz, Rogelio Guedea, Pablo Montoya.</span></span></span></span></span></span></p> </div> </div>