<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Qui refuse de mourir ? Qu’est-ce qui refuse de mourir dans <i>La muerte de Artemio Cruz </i>? Le « je » du parvenu, naguère combattant de la Révolution mexicaine, qui sait ce qu’« il » a fait ? Le « tu » qui, un bref instant, en vient à regretter le brave et le juste qu’il aurait pu être ? La Révolution trahie ? L’élan premier de la Révolution ? La virtualité de la Révolution ? </span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La composition du récit fait de ces questions les signes en rotation du destin d’un homme et d’un pays. La pénible lutte de l’agonisant s’y manifeste avec une grande variété de procédés rythmiques et de genres discursifs qui donnent lieu à autant d’exercices de style. On verra que la composition du roman offre un travail de précision quasi musical, s’apparentant à une fugue de la mémoire fondée sur la répétition de leitmotivs en contrepoint, sur des jeux de variations, sur des arias lyriques. Tous ces éléments se voient orchestrés afin de recréer la circulation entre présent et passé de la conscience du héros qui passe par la voie tierce de la mémoire volontaire où l’accompli s’offre comme futur. Pour frayer un passage à une autre mémoire, involontaire, de l’agonisant, Carlos Fuentes a travaillé à l’image du Faulkner de <i>The Sound and the fury</i> tout en distribuant les versions du drame, non pas entre les membres d’une fratrie, mais entre les différentes postures temporelles d’un seul et même personnage. </span></span></span></span></span></p>
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