<p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span liberation="" serif="" style="font-family:"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Au XXIème siècle, les derniers romans de Carlos Fuentes sont marqués par l'horreur et le pessimisme. La violence, surtout verticale, mais aussi horizontale (selon les termes d'Ariel Dorfman), qui gangrène le Mexique, transforme alors l'écriture fuentésienne. L'univers pénitencier devient le fil conducteur de l'énonciation, depuis <i>Le siège de l’Aigle</i> (2002) jusqu'à <i>Federico à son balcon </i>(2012). La prison, espace postmoderne s'il en est, traduit l'enfermement et l'étouffement d'un pays. Inspiré par A. Dumas, C. Fuentes se fait architecte de prisons imaginaires, et plus globalement, il multiplie les espaces clos.</span></span></span></p>
<p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span liberation="" serif="" style="font-family:"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Non seulement il faudra étudier la nature même de ces prisons imaginées par C. Fuentes (notamment la présence d'une piscine meurtrière au cœur de la prison de San Juan de Aragón dans <i>La volonté et la fortune </i>(2008)) mais on devra aussi s'interroger sur le besoin de rendre omniprésents ces espaces. En effet, les espaces clos permettent de créer une cohérence spatiale et thématique dans le recueil de nouvelles <i>Carolina Grau</i> (2010). Scepticisme idéologique, millénarisme stylistique et préoccupation sociale marquent donc la dernière phase romanesque de C. Fuentes, et la prison en est peut-être le reflet le plus prégnant. Il est donc particulièrement intéressant d'interroger l'espace carcéral pour envisager le dernier projet d'écriture du grand écrivain mexicain.</span></span></span></p>