<p class="MsoNoSpacing" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le roman <i>Gonzalo Guerrero</i> de Eugenio Aguirre (1981) s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; la trajectoire impr&eacute;visible et accident&eacute;e du conquistador Gonzalo Guerrero qui, en 1511, fait naufrage sur les c&ocirc;tes du Yucat&aacute;n, l&agrave; o&ugrave; Cort&eacute;s d&eacute;barquera avec ses troupes en 1519. A partir de ce fait historique, Eugenio Aguirre &eacute;labore une nouvelle s&eacute;mantique du naufrage d&rsquo;un point de vue psychologique et &eacute;pist&eacute;mique. En effet, en d&eacute;viant de sa route initiale qui se conclut par un naufrage, Guerrero fait &eacute;galement d&eacute;vier son identit&eacute;. Quand Cort&eacute;s se pr&eacute;sente devant lui, non seulement il refuse de rejoindre les troupes de ses coreligionnaires espagnols mais il leur d&eacute;clare la guerre. Comme Espagnol <i>accident&eacute;</i>, il a subi &ndash; assum&eacute; ? &ndash; un processus d&rsquo;acculturation in&eacute;dit et radical qui l&rsquo;am&egrave;ne &agrave; fonder la premi&egrave;re famille m&eacute;tisse. Si les chroniques n&rsquo;h&eacute;sit&egrave;rent pas &agrave; le condamner comme tra&icirc;tre, le roman, comme lieu d&rsquo;une &eacute;nonciation potentiellement contradictoire, d&eacute;construit les sch&eacute;mas binaires de la morale patriotique pour mettre en lumi&egrave;re le personnage &agrave; partir des pi&egrave;ges que lui tend sa propre conscience d&egrave;s lors qu&rsquo;il tente de r&eacute;pondre &agrave; la question&nbsp;: qui suis-je&nbsp;?</span></span></p>