<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><i><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Parade d&#39;amour</span></i><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;(1984) de Sergio Pitol semble affirmer la primaut&eacute; de la litt&eacute;rature sur le r&eacute;el. La th&egrave;se de l&#39;&eacute;criture carnavalesque l&#39;emporte sur toute autre consid&eacute;ration : ce texte est un d&eacute;lire de l&rsquo;imagination de l&rsquo;auteur, un pied de nez aux chercheurs de sens ; il n&rsquo;y a point, dans ce roman, de v&eacute;rit&eacute; qui ne soit renvers&eacute;e par le burlesque. Et de l&agrave; &agrave; conclure que la litt&eacute;rature revendique elle-m&ecirc;me son artificialit&eacute;, son statut de pure cr&eacute;ation verbale, qu&rsquo;elle est premi&egrave;re, que cette primaut&eacute; l&rsquo;emporte sur tout le reste - sur, notamment, sa capacit&eacute; &agrave; documenter le r&eacute;el - il n&rsquo;y a qu&rsquo;un pas, que nous ne franchirons pas.&nbsp;<i>Parade d&#39;amour</i>&nbsp;est en effet un roman fortement ancr&eacute; dans la r&eacute;alit&eacute; historique mexicaine, je dirai m&ecirc;me plus : en d&eacute;pit des trente ans qui s&eacute;parent le moment de son &eacute;criture d&#39;aujourd&#39;hui, ce roman produit un savoir historique et nous dit quelque chose &agrave; propos de la r&eacute;alit&eacute; mexicaine qui est plus que jamais d&#39;actualit&eacute;. L&#39;invention g&eacute;niale de Pitol est d&#39;avoir repens&eacute; le rapport de la litt&eacute;rature &agrave; l&#39;histoire depuis une perspective inusit&eacute;e : la perspective micro-historique. Une lecture politique de l&#39;&oelig;uvre,&nbsp;r&eacute;fractaire aux &eacute;blouissements de &quot;l&#39;art pour l&#39;art&quot;, r&eacute;pond ainsi &agrave; la probl&eacute;matique suivante : est-il possible de faire de la micro-histoire depuis les techniques et les m&eacute;canismes propres &agrave; la litt&eacute;rature?</span></span></span></p>