<h1 style="margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal">Argumentaire</span></span></span></span></span></span></h1>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif">Dans cet article, nous traiterons du concept de transdisciplinarité qui met en questionnement le sens même des savoirs et des connaissances. La transdisciplinarité dépasse les objectifs initiaux des « disciplines », et parie sur de nouvelles finalités, différentes du champ initial de la recherche disciplinaire, permettant ainsi l’émergence de nouvelles sciences. </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif">Etudier la transdisciplinarité pour illustrer la complexité du langage nous paraît pertinent car elle démontre les difficultés rencontrées par les chercheurs de différentes disciplines pour communiquer ensemble à l’occasion de travaux réalisés en communs. En effet, une discipline offre un corpus de connaissances dont la logique interne et l’articulation imposent des règles précises, dont le langage utilisé, auxquelles les utilisateurs peuvent difficilement déroger (Frayssinhes, 2016). Le terme « transdisciplinarité » serait dû à Jean Piaget, lors de sa conférence :« <i>L’épistémologie des relations interdisciplinaires au colloque l’Interdisciplinarité – Problèmes d’enseignement et de recherche » </i>(Piaget, 1973).</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif">C’est la même année que le « Centre d’études de communication de masse » co-dirigé par Georges Friedmann, Edgar Morin et Roland Barthes, fut rebaptisé en « Centre d’études transdisciplinaires. Sociologie, anthropologie, histoire ». Ce centre porte maintenant le nom d’Edgar Morin depuis 2008.</span></span></span></p>
<h1 style="margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="line-height:107%"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2f5496"><span style="font-weight:normal">Transdisciplinarité : clarification du concept </span></span></span></span></span></span></h1>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif">Comme nous l’avons déjà indiqué dans notre théorisation de la mathétique sur les réseaux numériques, (Frayssinhes, 2016) « […] <i>au sens strict du terme, le mot discipline est issu de disciple, et désigne ainsi une personne adepte de la doctrine d’un « maître » et s’y soumet</i>. » Une discipline offre un corpus de connaissances dont la logique interne et l’articulation imposent des règles précises, dont le langage utilisé, auxquelles les « disciples » peuvent difficilement déroger (<i>Ibid.)</i></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif">Etymologie de transdisciplinarité: « <i>Au-delà, au travers. Qui dépasse les cloisonnements entre les disciplines</i><a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[1]</span></span></span></span></span></a>.» Selon Nicolescu (2012), le préfixe <i>trans</i> indique que, la transdisciplinarité concerne ce qui est à la fois <b><i>entre</i></b> (à l’intérieur de deux limites) les disciplines, c’est-à-dire qui marque le passage ou le changement (ex : transition ou transformation), <b><i>à</i></b> <b><i>travers</i></b> (ex : transpercer) les différentes disciplines, et <b><i>au-delà de</i></b> (ex : transocéanique) toute discipline (Frayssinhes, 2016). La transdisciplinarité est une posture épistémologique, dont la finalité est <i>la compréhension du monde présent</i>, dont un des impératifs est l'unité de la connaissance<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[2]</span></span></span></span></span></a> . </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif">Dans la Grèce antique, Aristote distinguait trois sortes de sciences : les sciences pratiques ; les sciences poétiques ; les sciences théoriques. Au XVIIème siècle, c’est Descartes qui ouvrit la voie à l’autonomisation des sciences, qui s’accentua avec la croissance du degré de complexité de chacune d’elle, jusqu’à atteindre leur hyperspécialisation. Depuis quelques décennies, on a compris que les sciences devaient être inter-reliées et nous avons assisté à l’émergence de la multidisciplinarité et de l’interdisciplinarité. Poussant plus loin leurs réflexions sur la connaissance scientifique, certains chercheurs (Piaget, <span style="line-height:107%">Jantsch, </span>Morin, Nicolescu) ont envisagés le concept de transdisciplinarité qui dépasserait les disciplines pour produire une vision du monde plus en accord avec les nouvelles découvertes qui influencent de nouvelles pratiques humaines. Comme l’indique Pineau (2005, p14) « <i>s’il y a eu un avant disciplinaire, il peut aussi y avoir un après ».</i>Certes, d’aucuns indiqueront qu’il peut y avoir le risque d’une égale incompétence dans les diverses disciplines, dû à l’accumulation et la complexification des savoirs, et d’une trop grande rapidité dans leur agrégation. Toutefois, « <i>la nécessité de recherches situées aux interfaces entre humanités, sciences humaines et sociales, et sciences exactes n’échappe à personne »</i> (Debru 2011 p10), et malgré les difficultés réelles rencontrées, il est souhaitable de favoriser la réflexion transdisciplinaire afin d’élargir notre compréhension du monde.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif">Issu nous-même de formations multi-disciplinaires, nous avons appris que chaque discipline utilise un langage et un vocabulaire spécifique, et combien il est difficile au sein d’un même cerveau, de faire le lien puis le tri, entre les différentes épistémologies interrogées.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif">Le fait de travailler à plusieurs, formés au sein de différentes disciplines, pourrait donner à penser que cela simplifie pour chaque chercheur, la communication entretenue avec les autres chercheurs ; hélas il n’en est rien ! C’est là que l’on mesure les effets d’une sémantique inappropriée, le sens est instinctif, ou le mot s’épuise avant l’idée.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif">Parler de transdisciplinarité indique « <i>que l’on privilégie ses caractéristiques de transversalité et de transcendance, estimant que la rencontre synergique en disciplines est une activité à la fois transformatrice, et formatrice d’un nouveau champ de recherche</i> ».</span></span></span></p>
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<hr align="left" size="1" width="33%" />
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<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[1]</span></span></span></span></span></a> Le Littré 2.0</span></span></p>
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<div id="ftn2">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Times New Roman",serif">[2]</span></span></span></span></span></a> Basarab Nicolescu. 2012. <i>La Transdisciplinarité. </i>Manifeste. Éditions du Rocher, Monaco. Collection "Transdisciplinarité".</span></span></p>
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