Résumé : Rencontre au décor d'une toile. Un labyrinthe, un regard d'enfant se faufile à contre-jour, enfile en peine quelques mots, chuchote subrepticement : « Monsieur, j'ai trouvé quelque chose dans ma tête, je ne sais pas comment faire pour le dire, ça n'existe pas. Madame, c'est difficile à dire, c'est compliqué à comprendre, personne n'écoute, je suis tout seul ». Changement de décor, le rideau se lève, un petit conte : « Il était une fois un monde... Dans ce monde, l'Homme conjugue de tout temps la vie avec un processus de jeux de sociétés. Chacune des règles (s')impose (par) une discipline. Telle une nasse, l'ensemble maille l'espace vide, tisse le temps libre, fixe la place du Je. Un système se crée sous couvert d'un jeu de lois entre savoir et pouvoir, opère un contrôle entre personnes attachées à (se) protéger, à faire évoluer un territoire. Des images défilent (un univers à la subjectivité), déroulent (une escalade en folie), dévident (une bobine d'inquiétudes), grondent comme le souffle un murmure ». Ce préambule déploie le contexte de notre réflexion face à une mondialisation qui nous accule et révèle les limites des systèmes en interaction (économiques, écologiques, psychiques, etc.). Ce texte interroge, tant par le fond que par la forme, la complexité des possibilités d'ouvrir nos systèmes à un nouveau savoir face au pouvoir du filtre du préjugé d'émissions disciplinaires des connaissances. Comment envisager une adaptation des systèmes à se départir du milieu ? Comment entrevoir de lutter contre la force de la « cage de fer » (Weber, 1964), faire face aux risques à l'instar de celui du changement, risques produits par la cage elle-même ? Comment penser l’impensable, déstructurer le prévisible du « comme si de rien n'était », s'inscrire dans une conscience sociale propice à faire émerger un à venir ? Face à ces questions, de la trace préservée d'une discipline à l'essai libre de l'imaginaire, cet écrit s'appuie sur une pratique de la « déconstruction » (Derrida, 2004) et entre autres choses, du langage au jeu du sens des mots, il revient au temps de l'interrogation écrite. Un espace de créativité de la pensée s'entre-ouvre, à l'image de convoquer l'espace entre les lettres, les mots, l'inter-ligne, propre à l'interstice, propice à la portée du silence. L'énoncé d'un jeu d'écriture constitue en son mouvement ce qui se veut être illustré, livré à son sort. Ce texte s'arrange pour dé-ranger l'ordre pré-état-pli qui précède la lecture. Il dé-ploie l'espace du mot par l'usage du trait d'union pour en ouvrir les sens : « déterritorialiser » et « re-territorialiser » (Deleuze & Guattari, 1972). Il déroute en d'autres termes le lecteur pour qu'il s'approprie un chemin qui puisse être inconnu à toute pré-existence à soi, par-delà l'essence des choses pour soi, au-delà du sens des mots en soi. Il met en pratique la notion de « transgressivité » (Westphal, 2007) pour dé-passer la complexité d'obtenir l'égalité d'ex-pression aux minorités face à un discours hégémonique, entre « espace strié » et « espace lisse » (Deleuze & Guattari, 1980), sur scène d'« hétérotopie » (Foucault, 1984). Il dépose un langage inhabituel au c&oelig;ur d'un territoire, dans un espace disciplinaire, pour soulever l'interrogation sur « se comprendre » ou « donner sens » au savoir lié à l'expérience, appropriable par chacun dans son historicité (Gadamer, 1976). Cet essai inscrit une démarche exploratoire entre représentation et réalité dans une approche herméneutique, au sens de Foucault (1966) : « ensemble des connaissances et des techniques qui permettent de faire parler les signes et de découvrir leur sens » (p. 44). Il offre une lanterne à l'échange, déplie une carte, par-chemin de « sérendipité et indisciplinarité » (Catellin & Loty, 2013). Il découvre, aux confins de savoir et pouvoir, le concept de « l’espacentre » (Auteur & Auteure, 2021). Il édifie une analyse des pratiques et des processus au sein de systèmes complexes. Par extension, il permet de rebondir pour ouvrir différents domaines à ce jour cloisonnés en discipline(s) et en re-penser pour un jour nouveau une orchestration au sein de systèmes complexes, tel l'organisme (Morin, 2014). De formations pluri-disciplinaires (neuro-cybernétique, traitement du signal, réseaux de télécommunications, systémique, neuro-sciences, sciences humaines et sociales, neuro-psychologie, hypnose médicale), nous prenons la liberté de la « transgressivité ». Nous entre-prenons « la difficile marche du chemin de la connaissance [qui] implique la réintroduction du connaissant dans la connaissance (Morin, 1999) ; autre principe de la pensée complexe » (Sauvage & Nourrit, 2022, p. 14). Tels des esprits curieux et tâtonnants (Avenier, 1997), nous adoptons une posture de chercheurs, au sens de l'agissant, non du statut, à l'aune du vécu d'expériences, de l'écoute comme celle du psychologue. Téméraires ou inconscients, nous invitons à naviguer hors de la limite de la barrière disciplinaire, loin du panoptique de Bentham (2002) tel que décrit en un modèle abstrait d'une société axée sur le contrôle social (Foucault, 1975). Déraisonnables ou ambitieux, nous prenons le risque de sortir des sentiers battus pour partir explorer de nouveaux horizons vers une perspective de néguentropie à la vie (Masclet, 2010). Esseulés ou solitaires, nous tentons une évasion, sous le joug d'être re-conduits aux frontières de l'espace induit des systèmes disciplinaires. Naufragés ou prospecteurs, nous jetons une bouteille à la mer. À la rencontre d'un labyrinthe, cette proposition (la démarche, l'objet) à la revue LHUMAINE témoigne de la pensée complexe à métisser pour préserver notre liberté d'expression. Bibliographie : Arditty, J., & Blanchet, P. (2008). La « mauvaise langue » des « ghettos linguistiques » : la glottophobie française, une xénophobie qui s’ignore. REVUE Asylon (s), (4). <a href="http://terra.rezo.net/article748.html">http://terra.rezo.net/article748.html</a> Auteur, & Auteure (2021). Recueil. Avenier, M. J. (1997). Une conception de l'action stratégique en milieu complexe : la stratégie tâtonnante. 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