<h1 style="margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2e74b5"><span style="font-weight:normal">Introduction. De nouvelles responsabilités à l’ère Anthropocène</span></span></span></span></span></h1>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Depuis l’époque moderne, les sciences humaines et sociales se sont formées à la faveur du dualisme homme-nature, c’est à dire de l’affirmation selon laquelle les sociétés constituent un phénomène spécifique, régi par des lois propres, différentes des lois de la nature. Le corpus des humanités environnementales est ce nouveau paradigme en sciences humaines et sociales, issus notamment des travaux de l’anthropologue Philippe Descola, qui vise à l’étude de la pensée écologique dont les deux traits originaux sont l’affirmation de limites à la croissance matérielle et la critique de l’anthropocentrisme.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Ce corpus repose sur deux axiomes (i) Les relations des sociétés à elles-mêmes ne sauraient être comprises sans y intégrer les relations à la nature ; (ii) Il faut repenser la société et le changement social en fonction de la relation des communautés humaines aux autres vivants. </span><span style="font-size:11.0pt">Les humanités environnementales étudient </span><span style="font-size:11.0pt">la mutation écologique de nos sociétés. Quatre champs disciplinaires sont communément investis, à savoir <b>L’anthropologie de la nature</b>, La <b>philosophie environnementale</b>, <b>L’éthique environnementale</b>, <b>L’économie écologique</b> (ref Blanc et al. 2017).</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Que nous l'acceptions ou non, nous sommes investis d'une responsabilité inconnue des générations antérieures, celle de laisser aux générations futures une terre habitable, et celle de ne pas altérer nos conditions biologiques d'existence. Faute de quoi nos descendants ne pourraient ni progresser, ni exercer leur propre responsabilité.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">La fragilité du monde et notre puissance modifient ainsi radicalement l'ordre de grandeur de nos obligations morales. Nous sommes désormais devenus responsables de l'existence même des générations futures<b> </b>et, dans une certaine mesure, de la perpétuation de la nature, condition de toute vie humaine future.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Peut-être faut-il voir dans cette nouvelle ère géologique, l’Anthropocène, un moment de recomposition de nos savoirs. Les découvertes de la mécanique quantique et les lois de la relativité générale ont propulsé les sociétés humaines dans un champ de connaissances sans équivalent historique : la science était bonne et tout bonne pour reprendre la formule de Michel Serres. La mise au point de la bombe H a précipité de très nombreux physiciens vers le champ de la biologie. C’est le cas d’un certain </span><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:white"><span style="color:#3b3b3b">James Dewey Watson qui, ses études terminées, entre en 1951 au laboratoire Cavendish de l'Université de Cambridge, spécialisé en cristallographie, et fait équipe avec le biologiste Francis Crick</span></span></span><span style="font-size:11.0pt">. </span><span style="font-size:11.0pt">L’apport conceptuel de Watson, combinés aux techniques utilisées en physique ont permis la découverte de l’ADN et percer les secrets de la Vie. Une nouvelle science était née : la biologie moléculaire, une transdiscipline (le préfixe latin <i>trans-</i> signifie au-delà).</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Aujourd’hui, nous maîtrisons les processus physiques dans l’infiniment grand et l’infiniment petit ; nous manipulons le vivant à l’aide de « ciseaux » moléculaire. A l’échelle globale, par le jeu des communications instantanées et planétaires, nous pesons sur le Terre (ref. <span style="background:yellow">Biomasse et Humanité Science/nature</span>). Nous sommes à nouveau entrés dans un moment historique pour les savoirs : Va-t-on voir émerger une nouvelle discipline, comme jadis la biologie moléculaire ? </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">S’il y a un domaine complexe, difficile à explorer, c’est celui des interactions, des liens, de nos relations entre humains et non-humains, des autres vivants avec qui nous partageons déjà tant sans le savoir. Les savoirs autochtones, traditionnels, ancestraux sont ainsi à remobiliser dans cet objectif afin de mieux éclairer notre part d’humanité.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span lang="EN-GB" style="font-size:11.0pt"><span style="background:yellow">Mathevet 2020 :</span></span> <span lang="EN-US" style="font-size:11.0pt"><span style="background:yellow">Raphaël Mathevet et al., “Environmental stewardships and ecological solidarity : rethinking social-ecological interdependency and responsibility”, Journal of Agricultural and Environmental Ethics 31 (5), 2018, p.605–623.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"> <span style="font-size:11.0pt"><span style="background:yellow">De même, un nombre croissant de travaux en sciences sociales nous révèlent l’importance de nos liens d’attachement à la nature dans la fabrique du sens, des identités et des cultures51. Que serait la Camargue sans ses chevaux, ses taureaux, mais surtout sans ses marais et ses flamants roses ? Enfin, respecter la nature, c’est aussi respecter l’autre et, comme les travaux de psychologie52 le documentent, se frotter à l’altérité de la nature facilite le ressourcement, la connaissance et le respect de soi comme des autres. Ainsi, au-delà des choix techniques, les bouleversements actuels nous obligent à une transformation importante de nos relations au vivant, de nos attitudes et systèmes de valeurs individuels comme collectifs. Cela demande une traduction éthique mais aussi ontologique.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:7.0pt"><span style="color:#399e7b">52. Susan Clayton, Identity and the natural environment : the psychological significance of nature, MIT Press, Cambridge USA,</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:7.0pt"><span style="color:#399e7b">2003.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:yellow">L’enjeu principal est de créer les conditions d’intégration des attachements et des valeurs relationnelles afin de prendre conscience de la diversité des tensions et de permettre d’ouvrir des champs d’action et</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:yellow">de mobilisation démocratique pour développer des modes de vie moins dépendantes des énergies fossiles, sans faire supporter leurs coûts socio-écologiques aux plus faibles ou plus éloignés de nos lieux de vie et, enfin, en redonnant toute leur place à nos relations culturelles et éthiques dans les choix relatifs à nos interactions avec le vivant.</span></span></span></span></p>
<p> </p>
<h1 style="margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2e74b5"><span style="font-weight:normal">Les moyens pour la mise en œuvre de la relationalité </span></span></span></span></span></h1>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Dès les lointaines racines de la sociologie, et dans la tradition durkheimienne, l'homme explique la nature au moins autant que la nature explique l'homme. « L’homme a influé, plus anciennement et plus universellement qu'on ne pensait, sur le monde vivant » Cette manière fine de concevoir les interrelations des hommes et de l'environnement marquera la réflexion du pionnier français de l'écologie humaine, le géographe Maximilien Sorre (1880-1962) qui annonçait dès 1943, dans l'introduction de son ouvrage sur les fondements biologiques de la géographie humaine : « L'interaction du milieu social et du milieu naturel sera [...] évoquée à bien des reprises [...]. » La pensée d'André-Georges Haudricourt, dont on sait l'importance qu'elle eut en géographie humaine et en ethnoscience, est justiciable du même type de remarque.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Aujourd'hui, 60% de la population mondiale est urbaine ; en 2050, 80%. Il est sérieusement temps de repenser notre relation à la nature dans les villes tant notre société urbaine est déconnectée des processus écologiques. En 2002, Rosenweig nous invitait déjà à une écologie de la reconnexion. Elle vise à remettre du lien avec la nature, elle s’intéresse donc à nos modes de vie, à notre empreinte écologique et plus largement aux relations entre nature et sociétés. Aldo Leopold (1948) faisait déjà le constat que « le progrès n’est pas de faire éclore des routes dans des paysages déjà merveilleux mais de faire éclore la réceptivité dans des cerveaux humains qui ne le sont pas encore » (Leopold, 1948). La tâche est très ambitieuse : les urbains perçoivent la biodiversité...comme les étoiles…Or beaucoup d’entres-elles sont déjà mortes ! Dans </span><span style="font-size:11.0pt">la toile des constellations, c’est la complexité des forces telluriques qui est en jeu ; les étoiles naissent, meurent, à des millions d’années-lumière...la distance est telle que parfois ces étoiles sont mortes depuis bien longtemps. Et pourtant, toutes les nuits, nous pouvons contempler leur lumière, immuable à l’échelle d’une vie d’homme. Rien ne change, elles sont toujours là, à la même place et pourtant elles sont bien mortes ! Le même processus est à l’oeuvre avec l’érosion de la biodiversité : Tous les jours, les citadins ouvrent leurs fenêtres et rien ne change : le paysage, le cadre de vie, les quelques espèces qui s’y meuvent, le citadin y voit passer le corbeau, le renard et le hérisson. Et les médias nous disent que la biodiversité est en crise, qu’elle s’érode ? C’est une métaphore pour tenter de comprendre pourquoi la société occidentale est déconnecté de la nature et ne perçoit ni ne comprend l’érosion de la biodiversité. C’est que la profondeur de temps est une notion essentielle à la compréhension de l’évolution du monde vivant et des sociétés humaines. Pour Lucrèce, « La nature parle et la raison l’entend » : nous sommes devenus sourds et pour ceux qui n’y sont pas, ils vont le devenir par la force des choses ! En replaçant le végétal et la place singulière de la faune au coeur du dispositif urbanistique, nous explorons comment la relationalité peut aider à reconnecter, au sein de quartiers, les habitants avec le vivant.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<h2 style="margin-top:3px"><span style="font-size:13pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2e74b5"><span style="font-weight:normal">Solidarité et intendance écologique</span></span></span></span></span></h2>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt"> <span style="background:yellow">L’intendance est alors définie comme un mode de gestion responsable des activités humaines selon leurs impacts sur l’environnement afin de conserver la biodiversité et les paysages, leurs valeurs d’usages et de non-usages pour les humains et les non-humains.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Les non-humains, les autres vivants doivent, maintenant, participer à l’administration des territoires, à leur intendance (<i>stewarship</i>). </span><span style="font-size:11.0pt">Pour reprendre l’idée de Philippe Descola, nous possédions la nature, ces ressources, ces possibilités de production. Aujourd’hui, l’idée est d’être « possédé », soi-même, par un milieu de vie. C’est une remise en cause profonde, ontologique des traditions philosophiques, juridiques, politiques depuis le XVIIIe siècle sur l’appropriation de la nature : tisser une intimidé profonde entre humains et non-humains. A la vanité doit s’opposer l’humilité ; à la domination doit s’opposer la réciprocité. </span><span style="font-size:11.0pt">Il faut trouver les moyens d’habiter différemment le monde.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">La solidarité écologique</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">=<span style="color:red"> synonyme de gestion des réservoirs de ressources communes de Elinor Ostrom</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<h2 style="margin-top:3px"><span style="font-size:13pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2e74b5"><span style="font-weight:normal">Habitabilité (Dominique Bourg 2020</span></span></span></span></span></h2>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:yellow">Dans les parcs et jardins, ce sont des lieux, des territoires privilégiés pour cette reconnexion avec le vivant ; des lieux de liens, de dialogue, d’échanges, un lieu où l’on peut, tout à la fois circonvenir la loi, inventer des règles par le jeu et faire l’apprentissage des lois, respecter des regles.</span></span><span style="font-size:11.0pt"> Un « bon » citoyen <span style="background:yellow">doit gouverné et être gouverné, tout comme un bon enseigné est un bon enseignant (Gaston Bachelard) : se mettre à la place de.., tenir le rôle de…c’est justement la fonction d’un jeu.</span></span></span></span></p>
<p> </p>
<h1 style="margin-top:16px"><span style="font-size:16pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2e74b5"><span style="font-weight:normal">Une nouvelle praxéologie dans le projet de territoire : la géographie de la relationalité</span></span></span></span></span></h1>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Mais comment produire, co-produire avec les non-humains dans un projet de territoire ? </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Il y a bien dans le projet de territoire une <i>poeïsis</i> au sens où ce sont des idées et des représentations (graphiques, orales et écrites) de la mise en valeur d'un paysage ou d'un lieu, et c’est aussi une <i>praxis</i>, en ce sens ou ce sont des outils et des processus, en général collectifs, de conception et de création de paysages réels ou imaginaires.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Pour reprendre le néologisme de Catherine Larrère, comme passer de la <i>praxis</i> (les comportements, les valeurs qui sont de plus en plus partagées), aller vers une <i>oïkopoeïsis</i> ? Patrick Blandin et Donaldo Bergandi parlaient, en 2000, d’écologie transactionnelle. Pourrions-nous parler aujourd’hui d’une géographie transactionnelle ? d’une géographie de la relationalité ? </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Judith Butler essaie justement à l’aide du concept de relationalité et d’autres avant elle de reformuler des enjeux politiques et éthiques du vivre ensemble à partir des corps. Le corps reflète le monde. C’est notre première maison. Elle cherche à repenser les rapports entre le sujet politique et le monde dans lequel il vit et agit, de façon à promouvoir des relations plus égalitaires entre les individus et avec leur environnement.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Plusieurs pistes s’ouvrent pour cette nouvelle géographie en prise avec le projet de territoire.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">D’abord celles des communs, parce que historique et en prise avec l’économie et le politique : des biens communs en symétrie au Mal-propre selon les termes de Michel Serres. <span style="color:#262626">En droit français on ne préserve que <i>res nullius</i>, les choses qui n’appartiennent à personne. Ce qui serait l’idéal, ce serait de préserver le bien commun. Le droit doit viser la question du bien commun. Par exemple, avec le réchauffement climatique, les deux grands passages arctiques sont en train de s’ouvrir : le passage du Nord-Ouest au-dessus du Canada, et le passage du Nord-Est au-dessus de la Sibérie. Et dès lors qu’ils seront ouverts, la route qui va suivre ces deux passages va diminuer de 50 à 60% toutes les longueurs des traversées trans-océaniques. Par conséquent tous les grands pétroliers, tous les grands cargos vont passer par là et vont multiplier encore la pollution, multiplier le réchauffement climatique par une sorte de cercle infernal. La question évidemment ce serait de discuter dans les organisations internationales que l’Arctique devienne un bien commun, qu’il ne soit pas pollué. Le bien commun, </span>c’est ce que l’on défend contre toutes formes de pollutions : les premières les plus évidentes, industrielles, agricoles mais également d’autres plus insidieuses : sonores, lumineuses, bref tous ce qui trouvent les sens. Pour terminer peut-être par les plus dangereuses, la pollution de nos esprits par le retour de l’obscurantisme et du terrorisme intellectuel des collapsologues qui jouent toujours sur les mêmes ressorts psychologiques : la peur liée à notre incapacité collective de faire surgir la lumière devant les faisceaux d’incertitudes.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Ensuite, la qualité est une propriété essentielle à cette oikopoeisis : les productions communes sont conditionnées par la qualité des relations. Cela signifie qu’il faille se mettre d’accord sur l’état de notre territoire partagé. C’est alors porter un jugement de valeurs. Il faut pour cela interpréter les singularités de chaque situation. </span><span style="font-size:11.0pt">Qualité de la terre, qualité de l’air, de l’eau, des écosystèmes, de la biodiversité dans nos villes, tout est question de qualité lorsqu’il s’agit de mesurer l’état du système. Hors, porter un jugement de valeurs sur l’état, c’est évaluer. C’est un processus ontologiquement qualitatif.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Comment concevoir un autre imaginaire du progrès, hors de la mesure, mais dont on a le sens de ce qui doit être fait et bien fait ?</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Mettre en avant la problématique de la qualité paysagère, c’est permettre le retour du sensible et du sauvage « . . . il n’y a pas d’autre moyen si nous voulons engranger la moisson esthétique que la nature est capable d’offrir à la culture » Aldo Leopold (1948).</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Sans céder à une vision romantique qui oublierait les fonctions économiques et environnementales, il semble évident que la dimension sensible doive être intégrée à la définition d’un « bon projet ». Par exemple, Benoît Boutefeu a bien démontré que le gestionnaire de forêts, est responsable de bien plus qu’une simple ressource à valoriser économiquement. Aussi, par les objectifs qui lui sont assignés et les moyens dont il dispose, la commande publique, le politique, l’autorité publique<b> </b>se voit donc confier un bien public à la fois matériel et idéel, physique et symbolique, naturel et culturel, un véritable « objet hybride » pour reprendre une expression de Bruno Latour.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Certes, comme le souligne Matthieu Ricard « L’émerveillement devant la nature sauvage à lui tout seul ne réglera évidemment pas la crise écologique, mais, il engendrera la prise de conscience et le respect. Le respect n’engendre-t-il pas le désir de prendre soin de son objet ? ». L’émerveillement n’exclut pas la lucidité.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Enfin, qui fait autorité ? qui décide ? c’est la question politique. Or la plupart ce qui prenne des décisions ne sont pas formés aux sciences exactes, mais aux sciences humaines. </span><span style="font-size:11.0pt">Les initiatives citoyennes vont-elles faire émerger un nouveau mode d’organisation plus horizontal et collégial, de type « no leader » ? C’est le processus d’empowerment, de capacitation citoyenne selon la définition de William Ninacs. Ces initiatives ont très souvent pour finalité l’émergence d’un nouveau modèle de société basé sur la défense des biens communs. Elle porte en elle des valeurs éthiques de coopération, d’utilité sociale et de non-lucrativité. Aussi, explorer les pistes de la synchronisation des décisions de l’autorité publique avec la société, de ces délais de réponse et la dilatation du lien entre connaissance-action et ses conséquences sont primordiales.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Une géographie de la relationalité écoute les non-humains les faits « parler », fait réveler leur présence à notre monde mondain et tendent de les faire entrer dans nos processus de gouvernance. </span><span style="font-size:11.0pt">Cette approche couple la dimension sociale, écologique et géographique. Elle aura pour objectif de démontrer que l’évaluation de l’état d’un socioécosystème vient d’une démarche ascendante, pour évaluer réellement, c’est à dire politiquement, l’état du territoire dans un projet de paysage. Nous nous rattachons volontiers à la proposition d’Olivier Godard pour qui « la gestion rationnelle du territoire est un fantasme d’ingénieur ». Gérer implique maîtrise et contrôle du double point de vue juridique et technique. Or, dans un projet de paysage, le socioécosystème a sa propre dynamique, sources d’incertitudes. Nous ne pouvons gérer cette extériorité uniquement par l’intensité de la relation : ce que nous mettons dedans, ce que nous en retirons.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">En aménageant différentes temporalités (accélération du partage de la connaissance, perdre du temps à jouer pour délibérer, faire intervenir des fournisseurs d’aide à la décision, réorganiser des services d’une collectivité) ouvrent des pistes concrètes pour rationaliser, améliorer la délibération, prendre des décisions dans l’intégration du vivant dans les projets de territoire. </span><span lang="EN-GB" style="font-size:11.0pt">Mathevet 2020</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span lang="EN-US" style="font-size:11.0pt"><span style="background:yellow">57. Bruno Bonté et al., « Incorporating robustness and multi-scale issues in a serious game approach to analyze coastal coupled infrastructure systems with stakeholders », Regional Environmental Change, 2019 ; Clara Therville et al., “Challenges for local adaptation to global change when governance scales overlap. Evidence from Languedoc, France”, Regional Environmental Change, 2018. 58. Raphaël Mathevet et al., “Protected areas and their surrounding territory : Social-ecological systems in the context of </span></span><span lang="EN-GB" style="font-size:11.0pt"><span style="background:yellow">ecological solidarity”, Ecological Applications, 26 (1), p.5–16, 2016</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:yellow">Développer des dispositifs – par exemple un jeu sérieux pour penser avec les élus et techniciens des collectivités territoriales l’aménagement du territoire du SCoT Sud Gard et la gestion de l’eau face aux changements globaux57 – pour explorer de façon participative les interdépendances socio-écologiques d’un territoire permet de partager la variété des points de vue des parties-prenantes, mais aussi de donner une valeur sociale, économique et symbolique aux interdépendances puis de clarifier leurs conséquences, les responsabilités et les rôles de chacun dans la gestion de l’environnement. Lorsqu’un groupe humain s’inscrit dans une démarche de reconnaissance, de connaissance et d’évaluation des interdépendances socio-écologiques d’un territoire, il construit de l’action collective et accroît sa résilience aux crises, il renforce ses liens de solidarité écologique58</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt"><span style="background:yellow">Penser selon les représentations des autres, investir les difficultés individuelles et collectives, permet de partager des références, de créer du sens commun quant aux interdépendances, de définir les limites du pouvoir humain sur celles-ci, de s’occuper enfin des finitudes de la biosphère.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<h2 style="margin-top:3px"><span style="font-size:13pt"><span style="break-after:avoid"><span style="font-family:"Calibri Light", sans-serif"><span style="color:#2e74b5"><span style="font-weight:normal">Le cadre de la géographie de la relationalité</span></span></span></span></span></h2>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt"><span style="color:red">Plusieurs pistes s’ouvrent alors pour une géographie de la relationalité en prise avec les projets de territoire. Il s’agit d’écouter les non-humains, de les faire « parler », de révéler leur présence au sein des sociétés humaines, en cherchant à les intégrer dans nos processus de gouvernance. Or, dans un projet de territoire urbain, les systèmes socio-écologiques ont leurs propres dynamiques, qui constituent intrinsèquement des sources d’incertitudes. Nous ne pouvons gérer cette extériorité uniquement par l’intensité de la relation : ce que nous mettons dedans et ce que nous en retirons. La géographie culturelle et la géographie sociale observent, décrivent, interprètent les comportements, les représentations, les imaginaires des humains, y compris dans leurs relations à l’environnement, par exemple au travers du concept-clé de médiance [Berque 1998]. La géographie environnementale observe, décrit et analyse et modélise des interactions entre les activités humaines et l’environnement [Mathevet & Godet 2015].</span></span> <span style="font-size:10.5pt"><span style="color:red">La géographie de la relationalité nous invite donc à observer, décrire, analyser et modéliser les interactions entre humains et non-humains, à partir des concepts apportés par Judith Butler et repris par Joshua Barnett [2018]. Cette relationalité se construit dans trois dimensions spatiales, sur la base de concepts doubles représentant la condition initiale et son aboutissement (Tabl. 1) :</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:Symbol"><span style="color:red">· </span></span></span><b><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:red">Exposition et précarité</span></span></span></b><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:red"> : les non-humains sont exposés à des risques et les humains sont responsables de leur maintien, dans une interdépendance mutuelle ;</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:Symbol"><span style="color:red">· </span></span></span><b><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:red">Infrastructures et coexistence</span></span></span></b><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:red"> : les institutions, aiguillées par les citoyens, garantissent la coexistence spatiale et la rencontre des humains et non-humains ;</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:Symbol"><span style="color:red">· </span></span></span><b><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:red">Assemblées et assemblages</span></span></span></b><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:"Times New Roman",serif"><span style="color:red"> : les espaces de débat public favorisent une gouvernance territoriale incluant les non-humains.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span><span style="font-size:10.5pt">Tableau 1. Les trois dimensions de la relationalité, leur forme et leur application en milieu urbain (DM et AJ inspirés par Butler et Barnett)</span></span></span></p>
<table class="MsoTable15Grid1Light" style="width:633px; border-collapse:collapse; border:none" width="633">
<tbody>
<tr>
<td style="border-bottom:2px solid #666666; width:189px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:44px; border-top:1px solid #999999; border-right:1px solid #999999; border-left:1px solid #999999" valign="top">
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:10.5pt">Dimension de la relationalité</span></b></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:2px solid #666666; width:227px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:44px; border-top:1px solid #999999; border-right:1px solid #999999; border-left:none" valign="top">
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:10.5pt">Type/forme de lien</span></b></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:2px solid #666666; width:217px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:44px; border-top:1px solid #999999; border-right:1px solid #999999; border-left:none" valign="top">
<p align="center" style="text-align:center"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:10.5pt">Actions en milieu urbain</span></b></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid #999999; width:189px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:246px; border-top:none; border-right:1px solid #999999; border-left:1px solid #999999" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:10.5pt">Exposition et précarité</span></b></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid #999999; width:227px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:246px; border-top:none; border-right:1px solid #999999; border-left:none" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Accorder de la considération aux individus </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Ressentir un engagement, une responsabilité</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Se sentir avec, embarqués sur la même terre </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Viser un mieux-vivre ensemble</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Prendre soin en cas de blessure/maladie</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Nourrir/Arroser</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Réduire les pollutions</span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid #999999; width:217px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:246px; border-top:none; border-right:1px solid #999999; border-left:none" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Charte de l’arbre</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Permis de végétaliser</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Centres de soin pour la faune sauvage</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">ONG protection animale/végétale</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">« Brigade » de jardinage</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Stratégie et plan zéro émission Atmosphériques, sonores, lumineuses</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Zéro Phyto en ville</span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid #999999; width:189px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:242px; border-top:none; border-right:1px solid #999999; border-left:1px solid #999999" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:10.5pt">Infrastructure et coexistence</span></b></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid #999999; width:227px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:242px; border-top:none; border-right:1px solid #999999; border-left:none" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Planter ; introduire</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Réguler le vivre ensemble des non humains commensaux</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Entre wilderness et féralité : laisser-être, laisser place</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Laisser être, de manière diffuse</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Tenir compte des déplacements </span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid #999999; width:217px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:242px; border-top:none; border-right:1px solid #999999; border-left:none" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">PLU : arbres et espaces classés, coefficients de biotope</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Pigeonniers contraceptifs, Secouage des œufs </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Stérilisation d’animaux errants (chats)</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Parc et jardins ; pieds d’arbres végétalisés ; friches urbaines ; pavés enherbés ; forêt urbaine</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Pavés enherbés, perméabilisation des sols</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Coefficient de biotope ; Trame brune, trame noire</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Refaire couler les rivières à ciel ouvert</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Continuité écologique </span></span></span></p>
</td>
</tr>
<tr>
<td style="border-bottom:1px solid #999999; width:189px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:76px; border-top:none; border-right:1px solid #999999; border-left:1px solid #999999" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b><span style="font-size:10.5pt">Assemblée et assemblage</span></b></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid #999999; width:227px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:76px; border-top:none; border-right:1px solid #999999; border-left:none" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Discuter entre humains du mieux-vivre ensemble avec les non humains</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Co-produire des politiques de mieux-vivre ensemble avec les non humains</span></span></span></p>
</td>
<td style="border-bottom:1px solid #999999; width:217px; padding:0cm 7px 0cm 7px; height:76px; border-top:none; border-right:1px solid #999999; border-left:none" valign="top">
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Ateliers de concertation sur la végétalisation ; Conseils de quartiers, budgets participatifs </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:10.5pt">Plan <a>Biodiversité</a></span><span style="font-size:8.0pt"><a class="msocomanchor" href="#_msocom_1" id="_anchor_1" language="JavaScript" name="_msoanchor_1" onmouseout="msoCommentHide('_com_1')" onmouseover="msoCommentShow('_anchor_1','_com_1')">[UdMO1]</a> </span></span></span></p>
</td>
</tr>
</tbody>
</table>
<p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:10.5pt"><span style="font-family:Symbol">· </span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"> </p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><span style="font-size:11.0pt">Si les humanités environnementales se proposent d’étudier </span><span style="font-size:11.0pt">la mutation écologique de nos sociétés, alors la géographie de la relationalité constitue le cinquième et nouveau champs disciplinaire <b>pour territorialiser ces enjeux aux services du projet de territoire.</b></span></span></span></p>
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<hr align="left" class="msocomoff" size="1" width="33%" />
<div>
<div class="msocomtxt" id="_com_1" language="JavaScript" onmouseout="msoCommentHide('_com_1')" onmouseover="msoCommentShow('_anchor_1','_com_1')"><a name="_msocom_1"></a>
<p class="MsoCommentText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:8.0pt"> <a class="msocomoff" href="#_msoanchor_1">[UdMO1]</a></span>Valoriser davantage ce tableau de synthèse. En le signant nommément, en citant ses sources et peut être en réalisant un diagramme de synthèse !</span></span></p>
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