Résumé : À l’aide du concept de « militantisme existentiel », nous explorons ici le potentiel heuristique de la prise en compte de la dimension existentielle des crises écologiques et épistémiques. Ce concept, développé par l’économiste hétérodoxe Christian Arnsperger, suggère d’adopter une posture d’acceptation critique face à nos implications dans le système et nos engagements contre ce même système. Cette posture peut, en ce sens, enrichir la perspective des humanités environnementales. En effet, tandis que les humanités environnementales adressent le lien entre crise écologique et réengagement épistémique, le militantisme existentiel invite, lui, à un réengagement existentiel face à la crise écologique. Nous proposons, en tant que jeunes chercheuses en sciences de l’environnement, de témoigner des dimensions existentielles et militantes de nos propres parcours académiques et de nos approches méthodologiques, et montrons comment nous tentons de faire vivre les luttes écologiques des personnes que l’on étudie à travers nos écrits et nos enseignements. Abstract : Using the concept of "existential activism", we explore the heuristic potential of considering the existential dimension of the ecological and epistemic crises. This concept, developed by the heterodox economist Christian Arnsperger, suggests adopting a posture of critical acceptance of our paradoxical implications in, and against, the system in place. This posture can, in this sense, enrich the perspective of environmental humanities. While environmental humanities address the link between ecological crisis and epistemic re-engagement, existential activism encourages an existential re-engagement in the face of the ecological crisis. We propose, as junior researchers in environmental sciences, to expose the existential and activist dimensions of our own academic paths and methodological approaches, and show how we translate the ecological struggles of the people we study through our writings and teachings.