<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><b><span lang="FR-CH" style="font-size:14.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Interd&eacute;pendances existentielle et corporelle dans nos relations d&rsquo;enqu&ecirc;te</span></span></span></b></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Nous sommes deux doctorantes en humanit&eacute;s environnementales et nos sujets de th&egrave;se ont un commun leurs focalisations sur les enjeux agro&eacute;cologiques de l&rsquo;Anthropoc&egrave;ne &agrave; partir (entre autres) d&rsquo;enqu&ecirc;tes en Suisse romande (entre autres). Leila Chakroun s&rsquo;est focalis&eacute;e sur les milieux de la permaculture en Suisse et au Japon et met en lumi&egrave;re la mani&egrave;re dont de nouvelles modalit&eacute;s de subjectivation et d&rsquo;engagement s&rsquo;y exp&eacute;rimentent. Mathilde Vandaele se focalise sur les parcours et projets de n&eacute;opaysan.ne.x.s<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">[1]</span></span></span></span></span></a> en Suisse romande, et sur les enjeux humains et sociaux d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; la terre et de transformation des identit&eacute;s agricoles provoqu&eacute;e par leurs pr&eacute;sences. Nous avons toutes deux opt&eacute; pour une m&eacute;thodologie similaire : des enqu&ecirc;tes socio-anthropologiques, bas&eacute;es sur de longues p&eacute;riodes d&rsquo;observation participante et des entretiens approfondis. Si cela n&rsquo;est pas radicalement nouveau, il n&rsquo;en reste que nous enqu&ecirc;tons aupr&egrave;s de personnes qui produisent la nourriture que nous consommons ensuite, et qui, &eacute;galement, prennent soin des paysages dans lesquels nous &eacute;voluons. Dans ce sens, nous sommes connect&eacute;es aux personnes enqu&ecirc;t&eacute;es, non seulement par notre projet doctoral, mais par une relation d&rsquo;interd&eacute;pendance existentielle et corporelle. Nous d&eacute;fendons que, bien que les relations d&rsquo;enqu&ecirc;te se d&eacute;finissent toujours de mani&egrave;re idiosyncratique, en fonction des personnalit&eacute;s, de relations intersubjectives, ou encore, de th&eacute;matiques de recherche, l&rsquo;Anthropoc&egrave;ne semble symptomatiquement exacerber ces interd&eacute;pendances et nous invite &agrave; les assumer, et &agrave; les potentialiser.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><b><span lang="FR-CH" style="font-size:14.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;Anthropoc&egrave;ne nous embarque et nous affecte</span></span></span></b> </span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Que nous l&rsquo;&eacute;tudions ou pas, que nous ma&icirc;trisions la multivocalit&eacute; du concept ou que nous en fassions l&rsquo;exp&eacute;rience sans la conceptualiser comme telle, l&rsquo;Anthropoc&egrave;ne nous embarque toutes et tous et promet de nous affecter t&ocirc;t ou tard. Comme le soutiennent les humanit&eacute;s environnementales, la prise en compte de la mat&eacute;rialit&eacute; du monde (ou du &laquo;&nbsp;tiers-nature&nbsp;&raquo;) emp&ecirc;che de continuer &agrave; produire des savoirs et des connaissances de la m&ecirc;me mani&egrave;re </span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">(Blanc et al., 2017)</span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">. En effet, c&rsquo;est toute l&rsquo;&eacute;pist&eacute;mologie moderne qui est boulevers&eacute;e et, avec elle, ses oppositions fondatrices&nbsp;: la division sujet-objet, humain-nature, physique-ph&eacute;nom&eacute;nal, rationnel-&eacute;motionnel, cognitif/affectif. On peut ainsi se demander ce que la remise en question de ces cat&eacute;gories provoque existentiellement et identitairement sur les chercheur.euse.s des humanit&eacute;s environnementales, dont on attend qu&rsquo;elles investissent et se relient diff&eacute;remment &agrave; leur &ldquo;objet&rdquo; de recherche.&nbsp;</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">S&rsquo;il est admis que nos m&eacute;thodes influencent ce que l&rsquo;on per&ccedil;oit et ce que l&rsquo;on capte de ce que l&rsquo;on &eacute;tudie, l&rsquo;impact qu&rsquo;on les m&eacute;thodes sur nous en tant que sujet sentient reste absent de la litt&eacute;rature. Georges Devereux avait pourtant d&eacute;j&agrave; pos&eacute; des bases en 1980, avec son ouvrage <i>De l&rsquo;Angoisse &agrave; la M&eacute;thode </i></span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">(2012)</span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black"><i>, </i>dans lequel il oppose deux modalit&eacute;s d&rsquo;utilisation des m&eacute;thodes&nbsp;: la modalit&eacute; <i>d&eacute;fensive, </i>qui utilise le dispositif de recherche pour cr&eacute;er une barri&egrave;re protectrice (objectivante) entre le sujet et l&rsquo;objet, ou alors, la modalit&eacute; <i>sublimatoire, </i>dans laquelle l&rsquo;&eacute;motionnel, les angoisses, et plus g&eacute;n&eacute;ralement tout le bagage individuel et socio-culturel que le sujet porte en lui est converti en potentiel heuristique gr&acirc;ce au dispositif de recherche. Plus r&eacute;cemment et plus directement en lien avec les probl&eacute;matiques des humanit&eacute;s environnementales, Lucas Brunet montre qu&rsquo;en sciences de l&rsquo;environnement, l&rsquo;engagement &eacute;pist&eacute;mique est v&eacute;cu comme proprement &eacute;thique et politique.&nbsp; Il a, de cette perspective, explorer les strat&eacute;gies mises, individuellement, en place par des chercheur.euse.s en sciences de l&rsquo;environnement pour parvenir &agrave; g&eacute;rer la charge &eacute;motionnelle et potentiellement angoissante du contenu scientifique produit et/ou enseign&eacute; </span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">(Brunet, 2020)</span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">C&rsquo;est de ces r&eacute;sultats qu&rsquo;a &eacute;merg&eacute; notre besoin de d&eacute;signer, de qualifier, et par-l&agrave;, d&rsquo;assumer ce que provoque l&rsquo;Anthropoc&egrave;ne sur celles et ceux qui l&rsquo;&eacute;tudient et l&rsquo;enseignent, et que nous nous sommes int&eacute;ress&eacute;es &agrave; la figure de militant existentiel propos&eacute; par Christian Arnsperger </span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">(Arnsperger, 2009)</span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">. Notre contribution vise, &agrave; travers cette figure, &agrave; donner &agrave; voir comment certains dispositifs m&eacute;thodologiques se r&eacute;v&egrave;lent simultan&eacute;ment heuristiques <i>et</i> cathartiques, et permettent d&rsquo;accompagner le corollaire &eacute;motionnel d&rsquo;une prise de conscience de la porosit&eacute; entre sujet et objet, et, dans le cas particulier des humanit&eacute;s environnementales, entre humains et environnement(s). Nous proposons plus transversalement d&rsquo;apporter des &eacute;l&eacute;ments de r&eacute;ponse &agrave; une des grandes questions qui nous occupent : <i>Comment ne pas s&rsquo;effondrer lorsqu&rsquo;on fait des limites du syst&egrave;me dominant et de l&rsquo;effondrement du monde ses sujets d&rsquo;investigation et/ou d&rsquo;enseignement ?</i></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Dans un premier temps, nous revenons sur le concept de militantisme existentiel et exposons les ajustements que nous proposons afin de le rendre op&eacute;rationnel. Dans un second temps, nous explicitons respectivement la mani&egrave;re dont ce concept r&eacute;sonne avec nos cheminements acad&eacute;mico-existentiels. Nous terminons ensuite par une ouverture sur les voies possibles afin que les recherches et enseignements en humanit&eacute;s environnementales deviennent non plus g&eacute;n&eacute;ratrices d&rsquo;&eacute;co-anxi&eacute;t&eacute; mais d&rsquo;&nbsp;espoir <i>constructif </i>&ndash; un concept inspir&eacute; de l&rsquo;&eacute;copsychologie de Joanna Macy </span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">(2012)</span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><b>&nbsp;</b></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><b><span lang="FR-CH" style="font-size:14.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Le militantisme existentiel, &agrave; la crois&eacute;e entre engagement &eacute;pist&eacute;mique et &eacute;cologique</span></span></span></b></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Le militantisme existentiel se r&eacute;f&egrave;re &agrave; une disposition particuli&egrave;re de soi face &agrave; l&rsquo;omnipr&eacute;sence du capitalisme dans le fonctionnement du syst&egrave;me socio-&eacute;cologique contemporain et de sa pr&eacute;gnance dans les mani&egrave;res de (se) penser. Le concept est d&eacute;velopp&eacute; par l&rsquo;&eacute;conomiste h&eacute;t&eacute;rodoxe Christian Arnsperger dans son ouvrage <i>&Eacute;thique de l&rsquo;existence post-capitaliste, pour un militantisme existentiel </i></span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">(2009)</span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">. </span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Il n&rsquo;implique pas de suppl&eacute;er les formes traditionnelles de militantisme, mais sugg&egrave;re l&rsquo;adoption d&rsquo;une attitude et d&rsquo;une posture qui devraient sous-tendre tout acte militant. L&rsquo;attitude en question est celle de la lucidit&eacute; existentielle et la posture celle de l&rsquo;acceptation critique. La lucidit&eacute; existentielle a rapport &agrave; une capacit&eacute; &agrave; percevoir la mani&egrave;re dont les axiomes sociaux structurants (capitalistes, dans le cas de notre soci&eacute;t&eacute; occidentale contemporaine) structurent nos syst&egrave;mes et mod&egrave;lent nos personnalit&eacute;s et mani&egrave;res d&rsquo;&ecirc;tre. Cette lucidit&eacute; peut ouvrir sur une acceptation critique, c&rsquo;est-&agrave;-dire de reconna&icirc;tre notre complicit&eacute;, plus ou moins consciente et volontaire,<i> </i>avec le syst&egrave;me en place, tout en s&rsquo;autorisant &agrave; ne pas s&rsquo;y identifier compl&egrave;tement, afin de pouvoir, par le d&eacute;ploiement d&rsquo;une pens&eacute;e critique, s&rsquo;en extraire et, participer de son d&eacute;passement.&nbsp;Ce regard &eacute;clair&eacute; sur la mani&egrave;re dont le syst&egrave;me &eacute;conomique dominant nous influence fait &eacute;cho &agrave; ce que Serge Latouche nomme &laquo;&nbsp;&eacute;conomie de l&rsquo;absurde&nbsp;&raquo; et contre laquelle il sugg&egrave;re une &laquo;&nbsp;d&eacute;colonisation de nos imaginaires &raquo; </span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">(2011)</span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Sans exiger que tous chercheurs en humanit&eacute;s environnementales aillent militer &agrave; la mani&egrave;re que nous &eacute;voque aujourd&rsquo;hui ce concept : se rendre sur l&rsquo;espace public, d&eacute;fendre et d&eacute;battre des id&eacute;es en politique, se coaliser, se confronter&hellip;, nous proposons de concevoir l&rsquo;engagement des humanit&eacute;s environnementales face &agrave; leur(s) &laquo; objet(s) &raquo; de recherche comme une forme d&rsquo;engagement qui est toujours non seulement &eacute;pist&eacute;mologique mais toujours aussi de l&rsquo;ordre du militantisme existentiel, et politique en ce sens. Si le concept de &laquo;&nbsp;militantisme existentiel&nbsp;&raquo; a &eacute;t&eacute; d&eacute;velopp&eacute; hors du champ des sciences environnementales &agrave; l&rsquo;origine, Christian Arnsperger l&rsquo;a, ensuite, revisit&eacute; dans son ouvrage l&rsquo;<i>existence &eacute;cologique,</i> dans lequel il aborde explicitement les soubassements existentiels de la question &eacute;cologique.&nbsp;Dans cette lign&eacute;e, nous proposons une convergence de l&rsquo;attitude du militantisme existentiel avec les postulats des humanit&eacute;s environnementales. Tandis que le militantisme existentiel permet de faire le lien entre crise &eacute;cologique et r&eacute;engagement existentiel, les humanit&eacute;s environnementales adressent, elles, le lien entre crise &eacute;cologique et r&eacute;engagement &eacute;pist&eacute;mique.&nbsp;Il nous semble, en effet, indispensable de mettre en lumi&egrave;re les liens entre la triple crise, &eacute;cologique, &eacute;pist&eacute;mique et existentielle, et plus pr&eacute;cis&eacute;ment de t&eacute;moigner des mani&egrave;res dont l&rsquo;engagement &eacute;pist&eacute;mique qu&rsquo;engendre la prise en compte de la mat&eacute;rialit&eacute; du monde suppose un engagement existentiel non anodin, qui gagnerait &agrave; &ecirc;tre conscientis&eacute; et rendu transparent. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Aussi, nous proposons de mettre en lumi&egrave;re les r&eacute;sonances que nous percevons entre cette figure militante et nos engagements pluriels. Dans les prochains paragraphes, nous revenons chacune sur nos enqu&ecirc;tes et nos perspectives de &laquo; militantes existentielles &raquo; en devenir.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><b><span lang="FR-CH" style="font-size:14.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">R&eacute;sonance du militantisme existentiel avec nos engagements pluriels</span></span></span></b></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><b><i><span lang="FR-CH" style="font-size:13.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Faire milieu ensemble &ndash; enqu&ecirc;te en milieu permaculturel par Leila Chakroun</span></span></span></i></b></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Dans mon parcours, le concept de militantisme existentiel r&eacute;sonne avec la mani&egrave;re dont je me suis engag&eacute;e aux c&ocirc;t&eacute;s des permaculteur.ice.s, en les consid&eacute;rant non seulement comme interlocuteurs mais aussi en tant que &laquo; compagnons de route &raquo; et parfois m&ecirc;me comme sources d&rsquo;inspiration existentielle.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Mon engagement &eacute;pist&eacute;mique s&rsquo;est fait par le choix d&rsquo;un cadre conceptuel fondamentalement non-dualiste&nbsp;: la m&eacute;sologie d&rsquo;Augustin Berque </span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">(2010)</span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">. Les concepts qu&rsquo;il d&eacute;veloppe pallient le manque de vocabulaire symptomatique de la modernit&eacute;, et son incapacit&eacute; &agrave; penser et analyser le relationnel, le contextuel, les entre-deux. Ses concepts-phares sont le milieu, la m&eacute;diance et la trajectivit&eacute;. Le milieu ne se confond pas avec une vision d&eacute;terministe d&rsquo;une sorte de niche &eacute;cologique pour humains&nbsp;; il &eacute;merge des relations entre dimensions &eacute;cologiques (physiologique, climatiques, p&eacute;dologiques, ...), techniques (par la m&eacute;diation de nos relations &agrave; la Terre par l&rsquo;outil et les machines) et symboliques (par la m&eacute;diation de nos relations &agrave; la Terre par les sch&egrave;mes perceptifs culturels). La trajectivit&eacute; c&rsquo;est la posture alternative entre objectivit&eacute; et subjectivit&eacute;, qui permet de penser une it&eacute;ration et une co-constitution du sujet et de l&rsquo;objet dans la relation &eacute;pist&eacute;mologique. La m&eacute;diance est, elle, le sens toujours singulier qui &eacute;merge au travers de la relation (trajective) entre des individus et un milieu. Au-del&agrave; de l&rsquo;apparence jargonnesque, les mots de la m&eacute;sologie renouvellent nos lunettes et nous permettent enfin de voir autre chose et de s&rsquo;impliquer autrement dans nos recherches et dans le monde.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Mon engagement existentiel et politique a pris la forme d&rsquo;une implication dans le milieu suisse de la permaculture, &agrave; un degr&eacute; qui d&eacute;passe les exigences heuristiques li&eacute;es &agrave; une r&eacute;colte de donn&eacute;es. J&rsquo;avais originellement adopt&eacute; une approche par l&rsquo;observation participante aupr&egrave;s des praticien.ne.s ayant certains des projets-phare de permaculture en Suisse et au Japon. Mais, en Suisse romande surtout, ma proximit&eacute; avec les acteur.ice.s de ce milieu s&rsquo;est rapidement transform&eacute;e en &laquo; participation observante &raquo; voire en participation participante. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Le challenge est de ne pas simplement &eacute;tudier le milieu de la permaculture, mais de faire milieu ensemble&nbsp;: donner de mon temps pour les comit&eacute;s d&rsquo;association, dans lesquels les praticien.ne.s peinent &agrave; s&rsquo;investir car trop accapar&eacute;s par leurs multiples projets&nbsp;; donner de l&rsquo;argent, aussi, &agrave; l&rsquo;occasion de campagnes de financement, par exemple pour aider un permaculteur souhaitant acqu&eacute;rir un s&eacute;choir solaire pour commercialiser ses fruits tout au long de l&rsquo;ann&eacute;e, ou encore, en allant faire mes courses au march&eacute;, sur le stand d&rsquo;une ferme en permaculture de la r&eacute;gion lausannoise; participer &agrave; des tables rondes, lors de foires agricoles r&eacute;gionales typiquement, et (tenter d&rsquo;) offrir une vision transversale de la permaculture. En restant consciente de la disproportion entre leur engagement (&agrave; temps plein) et le mien (qui, reste tout de m&ecirc;me occup&eacute;e par ma recherche et mes t&acirc;ches d&rsquo;assistanat), c&rsquo;est aujourd&rsquo;hui de nos &eacute;nergies communes qu&rsquo;&eacute;merge le milieu de la permaculture et sa m&eacute;diance actuelle.&nbsp;</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">En contrepoint, il s&rsquo;agit, &agrave; travers les enqu&ecirc;tes, de rejouer la hi&eacute;rarchie entre savoirs scientifiques et savoirs exp&eacute;rientiels et de consid&eacute;rer les personnes du milieu de la permaculture comme v&eacute;ritables pairs et valoriser leur expertise particuli&egrave;re de la question &eacute;cologique. C&rsquo;est-&agrave;-dire, non seulement se permettre de rester critique par rapport &agrave; ce que l&rsquo;on observe et ce dont on fait l&rsquo;exp&eacute;rience, mais aussi octroyer aux personnes du terrain la l&eacute;gitimit&eacute; d&rsquo;&ecirc;tre elles-m&ecirc;mes critiques et de nous faire douter, et avancer. &laquo;&nbsp;Enqu&ecirc;ter au milieu&nbsp;&raquo; dans une vision m&eacute;sologique n&eacute;cessite, en ce sens, un v&eacute;ritable militantisme existentiel par une multiplicit&eacute; d&rsquo;engagements&nbsp;: &eacute;pist&eacute;mique, conceptuel, mais aussi corporel et parfois frontalement politique (m&ecirc;me si je ne suis personnellement pas all&eacute; jusque-l&agrave;).</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><b>&nbsp;</b></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><b><i><span lang="FR-CH" style="font-size:13.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Qu&ecirc;te d&rsquo;indig&eacute;n&eacute;it&eacute; &ndash; Mathilde Vandale en milieu n&eacute;opaysan</span></span></i></b></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Le concept de militantisme existentiel s&rsquo;incarne par les entrelacements pluriels entre les directions de recherche qui s&rsquo;offrent &agrave; moi et des questionnements personnels qui d&eacute;passent la sph&egrave;re acad&eacute;mique. <span style="background:white">Agronome de formation, j&#39;ai d&#39;abord &eacute;t&eacute; sensibilis&eacute;e aux enjeux techniques de l&#39;agriculture, pour ensuite prendre conscience ensuite par des enqu&ecirc;tes plus longues et plus proches des praticien.ne.x.s que les enjeux identitaires &eacute;taient en fait presque plus structurants dans le choix des modes d&rsquo;agriculture. Ma double attache familiale, au milieu agricole par ma famille paysanne belge et au milieu urbain par mon enfance, m&#39;a permis de faire l&#39;exp&eacute;rience des tensions et st&eacute;r&eacute;otypes qui existent entre ces deux milieux. Elle m&#39;a fait r&eacute;aliser l&#39;importance d&#39;enqu&ecirc;ter sur des profils hybrides, permettant de plonger de mani&egrave;re moins duale dans la compr&eacute;hension de l&rsquo;&eacute;volution des identit&eacute;s agricoles, des appartenances aux territoires et des liens aux enjeux environnementaux. C&#39;est ainsi que j&#39;en suis arriv&eacute;e &agrave; centrer mes recherches sur </span>la notion de r&eacute;-indig&eacute;nisation aux territoires agricoles, illustr&eacute;e par le parcours d&rsquo;acteurs et actrices du<span style="background:white"> mouvement n&eacute;opaysan, constitu&eacute; de personnes non-issues de parents eux-m&ecirc;mes agriculteur.rice.x.s et recherchant dans l&rsquo;agriculture un compl&eacute;ment d&rsquo;activit&eacute; ou un projet de vie.</span> Questionnant des notions d&rsquo;identit&eacute;, d&rsquo;identification, de territorialit&eacute; et de r&eacute;-indig&eacute;nisation, cette recherche est n&eacute;e d&rsquo;une premi&egrave;re phase autor&eacute;flexive sur notre propre indig&eacute;n&eacute;it&eacute; perdue et ses potentiels de r&eacute;activation, ainsi que sur divers ancrages aux territoires et aux temporalit&eacute;s du monde agricole. Par la r&eacute;v&eacute;lation de clivages entre imaginaires urbains, ruraux et agricoles &agrave; propos de th&eacute;matiques &eacute;cologiques<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">[2]</span></span></span></span></span></a>, je m&rsquo;interroge, avec les participant.e.x.s de recherche, sur les fa&ccedil;ons dont ces imaginaires nous affectent, jonchent notre histoire au travers de multiples g&eacute;n&eacute;rations, et transparaissent dans les discours qui nous bercent, nous rassemblent et nous &eacute;loignent. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Une autre piste d&rsquo;interpr&eacute;tation et d&rsquo;exp&eacute;rimentation &eacute;pist&eacute;mique de la figure du militant existentiel d&eacute;coule d&rsquo;une approche m&eacute;thodologique enrichie par les perspectives d&rsquo;auteurs et autrices du courant d&rsquo;<i>indigenous methodologies</i>. Ces perspectives soutiennent l&rsquo;importance d&rsquo;accorder une attention et une visibilit&eacute; aux r&eacute;flexions ontologiques, &eacute;pist&eacute;mologiques et axiologiques qui entourent et co-&eacute;valuent avec nos recherches, au travers d&rsquo;outils tels que la tenue de carnet de r&ecirc;ves, d&rsquo;histoires, de discussions partag&eacute;es quant au positionnement de chercheuse et r&ocirc;le de la recherche. Loin de cantonner ces dimensions collat&eacute;rales &agrave; une r&eacute;flexion &eacute;pist&eacute;mique seule, les <i>indigenous methodologies</i> m&rsquo;ont invit&eacute; &agrave; explorer avec les participant.e.x.s de recherche, et non pas autour, ces dimensions et leurs retomb&eacute;es existentielles, ces frustrations parfois. De mani&egrave;re intuitive, l&rsquo;acceptation et la valorisation de la porosit&eacute; entre les dimensions &eacute;pist&eacute;mique et existentielle au contact de la crise &eacute;cologique, se traduisent par la multiplicit&eacute; des liens qui se tissent avec les participant.e.x.s. Ces entrecroisements prennent la forme d&rsquo;amiti&eacute;s, d&rsquo;&eacute;changes plus que d&rsquo;entretiens unidirectionnels, et de collaborations pour d&rsquo;autres projets acad&eacute;miques ou professionnels. Quelques incarnations concr&egrave;tes de ces entrelacements sont &agrave; trouver dans la pr&eacute;sence de moutons en estivage dans mon jardin, d&rsquo;un collectif n&eacute;opaysan, ou par mon engagement dans l&rsquo;&eacute;quipe &eacute;ditoriale d&rsquo;un journal d&rsquo;&eacute;cologie politique de d&eacute;croissance, et les possibilit&eacute;s de donner la plume &agrave; des acteurs et actrices du milieu paysan. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><b><span lang="FR-CH" style="font-size:14.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">L&rsquo;espoir constructif&nbsp;: fondateur d&rsquo;un militantisme existentiel durable&nbsp;?</span></span></span></b></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Afin que les bouleversements &eacute;cologiques et &eacute;pist&eacute;miques ne soient pas uniquement g&eacute;r&eacute;s (ou ing&eacute;r&eacute;s) individuellement, nous sugg&eacute;rons de rendre centrale cette figure du militantisme existentiel dans le milieu acad&eacute;mique, des humanit&eacute;s environnementales en particulier. Typiquement, l&rsquo;&eacute;co-anxi&eacute;t&eacute;, l&rsquo;&eacute;co-indignation et l&rsquo;&eacute;co-paralysie sont en augmentation, en particulier parmi les &eacute;tudiant.e.x.s, et a fortiori les &eacute;tudiant.e.x.s en environnement, au point que l&rsquo;Universit&eacute; de Lausanne ait r&eacute;cemment mis sur pied l&rsquo;<i>Espace transition</i>, sorte de cellule de crise s&rsquo;offrant aux personnes souhaitant partager leurs questionnements, tensions, d&eacute;sespoirs&hellip; Le milieu universitaire, et particuli&egrave;rement, celui des humanit&eacute;s environnementales, offre une r&eacute;elle opportunit&eacute; et n&eacute;cessit&eacute; de verbaliser les liens entre la dimension existentielle et la crise environnementale, dans un contexte o&ugrave; la projection d&rsquo;un futur devient de plus en plus difficile. Mais l&rsquo;&eacute;co-anxi&eacute;t&eacute; est-elle n&eacute;cessaire et la preuve d&rsquo;une sensibilit&eacute; diff&eacute;rente ou pouvons-nous donner d&rsquo;autres formes, moins violentes et moins paralysantes, aux &eacute;motions que nous provoquent la connaissance de ce qui va nous arriver ? C&rsquo;est ce que proposent certaines recherches sur la promotion d&rsquo;une forme d&rsquo;espoir constructif </span></span><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">(Vandaele &amp; St&aring;lhammar, 2022)</span></span><span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">, d&eacute;fini comme une forme d&rsquo;espoir menant &agrave; une stabilit&eacute; &eacute;motionnelle sur le long-terme et un militantisme soutenable et multidimensionnel. </span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><b><span lang="FR-CH" style="font-size:14.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">R&eacute;f&eacute;rences</span></span></span></b></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Arnsperger, C. (2009). <i>&Eacute;thique de l&rsquo;existence post-capitaliste. Pour un militantisme existentiel</i> (CERF edition). CERF.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Berque, A. (2010). Des fondements ontologiques de la crise, et de l&rsquo;&ecirc;tre qui pourrait la d&eacute;passer. <i>VertigO - la revue &eacute;lectronique en sciences de l&rsquo;environnement</i>, <i>10</i>(1). https://doi.org/10.4000/vertigo.9384</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Blanc, G., Demeulenaere, &Eacute;., &amp; Feuerhahn, W. (&Eacute;ds.). (2017). <i>Humanit&eacute;s environnementales : Enqu&ecirc;tes et contre-enqu&ecirc;tes</i>. ED SORBONNE.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Brunet, L. (2020). Face &agrave; l&rsquo;angoisse &eacute;cologique : Strat&eacute;gies &eacute;motionnelles et engagements &eacute;pist&eacute;miques en sciences de l&rsquo;environnement. <i>Trac&eacute;s. Revue de Sciences humaines</i>, <i>38</i>, Art. 38. https://doi.org/10.4000/traces.11342</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Devereux, G. (2012). <i>De l&rsquo;angoisse &agrave; la m&eacute;thode dans les sciences du comportement</i>. Flammarion.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Latouche, S. (2011). <i>D&eacute;coloniser l&rsquo;imaginaire : La pens&eacute;e cr&eacute;ative contre l&rsquo;&eacute;conomie de l&rsquo;absurde</i>. Parangon.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Macy, J., &amp; Johnstone, C. (2012). <i>Active Hope : How to Face the Mess We&rsquo;re in without Going Crazy</i> (58069th edition). New World Library.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Vandaele, M., &amp; St&aring;lhammar, S. (2022). &ldquo;Hope dies, action begins?&rdquo; The role of hope for proactive sustainability engagement among university students. <i>International Journal of Sustainability in Higher Education</i>, <i>23</i>(8), 272‑289. https://doi.org/10.1108/IJSHE-11-2021-0463</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify">&nbsp;</p> <div> <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;,sans-serif">[1]</span></span></span></span></a> Nous utilisons l&rsquo;&eacute;criture inclusive pour visibiliser la diversit&eacute; des profils existant aujourd&rsquo;hui dans le monde agricole et &oelig;uvrer &agrave; le &laquo;&nbsp;d&eacute;-masculiniser&nbsp;&raquo;.</span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;, sans-serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR-CH" style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:&quot;Calibri&quot;,sans-serif">[2]</span></span></span></span></a> <span lang="FR-CH" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:black">Telles que les m&eacute;thodes de culture, la place de l&rsquo;&eacute;levage, le partage des terres, le r&ocirc;le et l&rsquo;avenir des professions agricoles.</span></span></span></span></p> </div> </div>