<p>Article</p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"><b>Introduction </b></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="text-indent:36pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Dans cet article le but est de proposer un état de l’art de la variation en sciences du langage dans la perspective du TAL. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Si la définition de ce qu’est la norme pose déjà nombre de problèmes en linguistique (Siouffi & Steuckardt, 2007), dans le domaine du TAL le défi d’établir un contour précis de norme et – par la suite – de ce qui est à considérer comme variation autour de ladite norme assume des formes différentes qui s’expriment sur d’autres niveaux d’analyse.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Dans cet article il n’est pas sujet de retracer l’histoire des définitions du concept de « norme » en linguistique, toutefois il est pertinent de noter comment les débats autour de la norme (ainsi qu’autour de ses variations) pivotent souvent autour du noyau épistémologique qui suit :</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">« Devra-t-on décrire la langue à partir de faits linguistiques observables, c'est-à-dire les performances diverses et variées auxquelles on est exposés dans la vie quotidienne ou bien penser la langue à partir de<br />
compétences idéalisées ? » (Barge, 2009)</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Que l’on veuille rendre compte des diversités dialectales, diachroniques, sociolinguistiques ou pas ; que l’on milite en faveur d’un usage préscriptif et évaluatif de la langue ou bien que l’on accepte tout type de variation linguistique - pourvu qu’elle puisse toujours garantir la transmission du sens ainsi que sa compréhension mutuelle sans défaillance - la richesse de la langue française pose déjà une quantité de « variations normées » non négligeables. Par cette expression l’auteur de cet article voudrait définir tout phénomène linguistique qui – à l’oral comme dans sa forme écrite – ne suit pas la règle, c’est-à-dire ce qui est usuellement prévu pour le même élément dans le même contexte. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Parmi ces « variations normées » à l’oral on trouve entre autres le hiatus, les différentes formes de liaisons, les verbes irréguliers. Alors qu’à l’écrit ces variations se multiplient : l’orthographe du français étant opaque, le nombre d’homographes/homophones ou bien d’homophones non homographes (ou bien encore son inverse) ne sont que la pointe de l’iceberg d’une multitude de « variations normées ».</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Mais alors, qu’est-ce qu’est la norme ? Est-ce qu’il s’agit exclusivement d’un usage non conforme qui diffère en fonction du dialecte, du temps, de la classe sociale ou de l’etnie ? Ou peut-on considérer la variation comme toute deviation d’un ensemble de critères logiques sur lesquels une langue naturelle devrait se baser ? </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Effectivement, si l’on adopte la définition suivante de norme « Tout ce qui est d'usage commun et courant dans une communauté linguistique ; la norme correspond alors à l'institution sociale que constitue la langue. » (Dubois et al., 1973, p 342) on pourrait répondre à la première question posée dans le paragraphe ci-dessus. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">La réponse à la deuxième question est bien plus difficile, et la formulation même de cette question ouvre la voie à plusieurs niveaux d’analyse. Tout d’abord, l’orthographe du français est tout sauf logique (Hoedt & Piron, 2016) : par exemple, si l’on prend un nouveau mot qui n’existe pas mais qui respecte les règles phonotactiques du français, <i>i.e</i> le mot / kʁefisjɔ̃ / (Hoedt & Piron, 2016), comment pourrait-on le transcrire de manière à respecter les normes de l’orthographe du français ?</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">« Krefision » ou « krefisiont » ? Certes, mais aussi « crephission » ou bien « crefition » ou « chraisfiscion » devraient être considérés comme des candidats conformes.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Toutes ces formes sont possibles selon l’orthographe du français, aucune ne pourrait être jugée comme étant hors-norme ou atypique. <a name="_Hlk120872744">Un algorithme programmé à cet effet – grâce à un calcul combinatoire qui tient en compte toutes les lettres et/ou syllabes homophones non homographes – a produit comme output le nombre total de transcription possible du mot inventé </a>/ kʁefisjɔ̃ / : elles sont 240 (Hoedt & Piron, 2016). Il est clair qu’il est difficile parler de norme et de variation quand la norme orthographique ne derive – au moins dans un bon nombre de cas – que d’une association majoritairement arbitraire qui relie un phonème et son/ses graphème(s) correspondant(s).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Les auteurs de cet ouvrage se demandent pourquoi « l’esprit critique s’arrête aux seuils de l’orthographe » (Hoedt & Piron, 2016). Le manque d’univocité dans la relation entre graphème et phonème donne à l’orthographe du français un caractère particulier, qui est commun à d’autres langues (par exemple l’anglais ou l’allemand). Les langues qui ont une orthographe totalement claire sont relativement peu, comme l’espagnol ou le turc par exemple (à noter que l’alphabet latin à été introduit dans le XXème siècle en Turquie, et qui a fait l’objet d’une adaptation de haut en bas : l’usage s’est défini une fois que la norme avait été déjà établie par la nouvelle forme étatique).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Après cette petite digréssion, il faut noter que pour l’ordinateur les variations sont toujours les mêmes puisqu’elles posent constamment le même problème : l’ambigüité (Kraif & Ponton, 2007 ; Jusoh, 2018).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Tout ce qui sort du cadre d’une logique déterminable et prévisible devient difficile pour un ordinateur : calculer le type/token ratio de l’intégralité de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert est une tâche simple, alors que mettre sur le même niveau ces deux expressions « je ne peux pas », « je peux pas » devient compliqué. Le pourquoi - on le sait bien – se trouve dans la déductibilité des règles à appliquer et les exceptions à accorder à ces règles : si on a appris à un programme à reconnaître la négation avec cette structure (sujet + ne + verbe + pas) il sera compliqué de lui faire détecter la même entité dans un contexte où un élément manque. Il sera encore plus difficile de le rendre capable de reconnaître que dans certains contextes sociaux la première forme est obligatoire alors que dans d’autres contextes sociaux les deux formes sont acceptables.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Ces problèmes de multiplicité de transcriptions, d’alignement, de désambiguïsation en fonction du contexte sont présents dans toutes les branches de la linguistique qui utilisent le TAL pour automatiser des tâches répétitives, pour vérifier des hypothèses ou bien pour proposer des représentations des grandes bases de données.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Dans les deux parties de cet article deux études de cas seront proposées : la première porte sur un calcul de frequénce d’occurrence de mots et montrera comment la variation lexicale de l’enfant a été modélisée pour faciliter l’automatisation d’une tâche. Dans la deuxième étude de cas plusieurs outils et escamotages seront présentés dans le cadre d’un essai visant à uniformiser le traitement des variations phonético/phonologiques chez l’enfant, dans le but ultime de dégager son parcours d’acquisition des phonèmes. Ces exemples montrent comment le TAL soit devenu un outil incontournable dans le domaine de la linguistique grâce à sa puissance de calcul et à sa rapidité d’exécution. Cependant, son utilisation peut se révéler insidieuse puisque la nature intrinsiquement ambigüe et polysémique du langage implique un nombre non négligéable de biais et d’exceptions aux règles. Comme il sera détaillé dans les deux parties, le TAL nous amène à des décisions importantes, souvent dans la forme d’un compromis ou d’une balance qu’il faut calibrer soigneusement : par exemple : est-il mieux de privilégier l’efficience en dépit de la précision, ou bien est-il mieux de chosir un biais dans le codage initial afin d’éviter des problèmes de traitement de catégoriers par la suite, ou à l’inverse est-il mieux de rendre compte de toute variation lors du codage, pour ensuite avoir des catégories ayant des contours flous ? </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"><b><span lang="FR" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%">Première étude de cas : estimer l’évolution de la distribution de Zipf chez l’enfant.</span></span></b></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="text-indent:36pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Le corpus CoLaJE (Morgenstern & Parisse, 2012) est la base de cette étude sur l’acquisition du francais L1. Il est composé par sept suivis longitudinaux d’enfants qui ont ete enregistrés une heure par mois, tous les mois, dès l’âge d’un an jusqu’à cinq ans environ. Le corpus respecte les standards de représentativité statistique demandés dans ce domaine (Tomasello & Stahl, 2004 ; Yamaguchi, 2018). </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Pour chaque enfant il y a environ 8’000 énoncés et 20’000 mots avec une longueur moyenne d'énoncé (Mean Length of Utterance, Mac Whinney, 2000) de trois mots. Le langage adressé à l'enfant a également été enregistré et il est transcrit en utilisant les lignes FAT et MOT. Chaque transcription est soumise à une relecture par un paire, afin que les interprétations des expressions ambigües des enfants soient concordées par plusieurs chercheur.ses</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><img height="266" src="https://www.numerev.com/img/ck_2808_28_image-20221206185740-1.png" width="545" /></p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Figure 1. Extrait de CoLaJE. ADRIEN-33-4_02_15</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">L’étude en question porte sur le développement de la distribution de la fréquence des mots chez les enfants du corpus CoLaJE visant à évaluer comment leur production lexicale soit liée à une distribution standard de la fréquence des mots : la loi de Zipf, qui est présente dans toutes les langues connues (Zipf, 1949 ; Piantedosi, 2014). Dans le détail, cette étude prend comme exemple des travaux précédents sur l’évolution de cette distribution de frequénce de mots qui avaient déjà été effectués sur plusieurs langues (Baixeries et al., 2013) en l’appliquant pour la première fois sur la langue française (Briglia et al., 2022). </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">La distribution de Zipf est considérée comme un standard d’efficience dans la communication humaine (Lestrade, 2017) : une langue doit pouvoir véhiculer le sens de manière précise tout en évitant de rendre cette tâche trop coûteuse pour les locuteurs. Le principe du moindre effort (Zipf, 1949) œuvre pour faire en sorte que la proportion entre <i>types</i> et <i>tokens</i> dans un corpus donné suffise pour atteindre le but communicatif : si par exemple un auteur d’un article peut s’assurer de se faire comprendre en utilisant une gamme de 70 mots différent, il n’y aura aucune raison pour qu’il en utilise plus puisque la valeur communicative des mots qui excèdent par rapport à la constante de Zipf ne vaut pas plus que le coût cognitif de les traiter. La constante de la loi de Zipf est considérée selon certains auteurs (Lestrade, 2017) comme un compromis implicite entre les locuteurs qui s’articule au niveau sémantique et syntaxique. Cette loi s’applique à l’oral tout comme dans le texte, avec des variations négligeables entre les deux formes (Piantedosi, 2014)</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">L’intérêt de vérifier comment cette constante se développe au cours de l’acquisition de la langue maternelle est donc celui de comprendre comment le langage de l’enfant en évolution se rapproche d’une norme adulte d’efficience dans la communication. Pour prouver cette hypothèse, il a fallu opérer un choix méthodologique commun au sein du TAL. La production langagière des enfants du corpus CoLaJE qui ont été pris en examen se compose par trois lignes (voir exemple en Figure 1) : <i>pho </i>représente ce que l’enfant dit en API (Alphabet Phonétique International), <i>mod </i>représente ce que l’enfant aurait dû prononcer selon la norme adulte en API, et CHI représente ce l’enfant aurait dû prononcer selon la norme adulte en orthographe standard. Avant de calculer la distribution de frequénce de mots dans un enregistrement, il faut d’abord comprendre ce qu’un mot est pour un enfant (Vihman & McCune, 1994). Par exemple, pour le mot cible « comprendre », Adrien<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif">[1]</span></span></span></span></span></a> à l’âge de 4 ans et 3 mois (4_03_26) prononce les variations suivantes :</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/ pʁopʁɑ̃d / et / kɔ̃pʁɑ̃d /. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Etant donné que le contexte est le suivant <je vais je vais comprendre les lettres moi !> et que le papa voulait lui faire faire des exercices de lecture de lettres, il est clair que les deux formes variées ci-dessus se réfèrent à la même entité (<i>e.g</i> le verbe ‘comprendre’). Il y a de nombreux cas analogues à celui-ci (par exemple le mot ‘tracteur’ ou ‘pourquoi’) qui conduisent à un choix obligé : si l’on garde un compte chaque variation phonético/phonologiques de l’enfant, on ne pourra jamais étudier le développement de la constante de Zipf dans ce corpus puisque le fait de considérer toute variation va entraîner un nombre d’occurrence très élevé alors que le référent est toujours le même. En d’autres termes, il y aura plusieurs <i>types</i> différents alors qu’il n’y a – selon une certaine perspective – que plusieurs tokens différents qui se réfèrent au même <i>type.</i></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">En outre, un mot donné peut être prononcé de plusieurs manières différentes avec des degrés de variations différents, ce qui rend les calculs complexes : il est difficile d'établir avec certitude si un enfant donne à un mot le même sens qu’un adulte lui attribue, par exemple de différences dues à des erreurs de sous-extensions ou de sur-extension par les enfants (Thomson & Chapman, 1977) peuvent être à l’œuvre sans que l’on puisse en être conscients. Il est difficile d'établir quand un mot signifie ce qu'il était censé signifier pour un enfant, et dans quelle mesure différentes formes variées se réfèrent à la même entité, notamment au cours des premiers âges (Vihman, 1994).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Il a donc été décidé – dans le but d’homogénéiser le corpus et rendre les comparaisons <i>inter</i>-enfants possibles – de baser la modélisation TAL sur le référent sans tenir compte des différentes images acoustiques qui indiquaient ce dernier. Ce choix a impliqué l’acceptation de biais potentiels liés au choix des transcripteurs qui pour premiers avaient interpreté la parole de l’enfant, ces biais sont difficiles à estimer étant donné la taille du corpus. Au niveau du TAL, il s’agit de rassembler un ensemble de variations sous une catégorie unique liée au référent. Cela a permis de pouvoir traiter de manière automatique une grande quantité de données issus des enfants de CoLaJE afin de dégager l’évolution de la constante de la loi de Zipf au cours du temps (Briglia et al., 2022, p6-7). Il pourrait être résumé que le fait de renoncer à une variation à un niveau d’analyse (celui du mot) a permis de pouvoir analyser le rôle de la variation à un niveau supérieur (celui du lexique) selon une perspective temporelle qui met en relief les différences<i> inter</i>-enfants.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">La constante estimée est le paramètre exponentiel de la distribution de la fréquence des mots (<i>alpha</i>) pour chaque enfant, ainsi que pour le langage des parents. Nous montrons comment les valeurs de <i>alpha</i> tendent à converger vers la valeur de 1 au cours du développement, ce qui est cohérent avec l’état de l’art (Baixieries et al., 2013). Le choix entre variation et norme expliqué ci-dessus a permis aussi de rapprocher le langage de l’enfant à celui de l’adulte, en établissant ainsi les bases pour une comparaison entre l’exposant <i>alpha</i> du langage des enfants et l’exposant <i>alpha</i> des adultes : le <i>rho</i> de Spearman montre une corrélation positive (p-value < 0.05) entre l'<i>alpha</i> de l'enfant et l'<i>alpha</i> des parents au cours de tous les âges, qui augmente à un âge plus avancé (Briglia et al., 2022, p184). Cela indique clairement que l’input parental joue un rôle de plus en plus important dans la structuration de l’output de l’enfant (Goodman et al., 2008).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Les trois graphes ci-dessous montrent la variation de l’exposant alpha au cours du temps. On pourrait considérer alpha = 1 comme étant la norme puisqu’il a été démontré que cette valeur pour cet exposant donne le nombre optimal qui décrit combien de mots différents un extrait (écrit ou oral) d’une taille donnée a en moyenne à l’issue d’un compromis implicite atteint par les locuteurs (Zipf, 1949 ; Piantadosi, 2014). Si l’on compare les trois graphes on peut remarquer que les trois courbes ne sont pas isomorphes, et pourtant elles semblent graviter en dessous ou au dessus de la valeur 1 au cours du temps (c’est-à-dire au cours du développement), ce qui expliquerait une tendance implicite du langage humain à atteindre l’équilbre décrit par la formule de Zipf au cours du dernier siècle (Zipf, 1949).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><img height="270" src="https://www.numerev.com/img/ck_2808_28_image-20221206185958-3.png" width="460" /></p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Figure 2. Evolution de l’exposant <i>alpha</i> pour Adrien</span></span></span></p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"> </p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"><img height="267" src="https://www.numerev.com/img/ck_2808_28_image-20221206190058-4.png" width="453" /></p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Figure 3. Evolution de l’exposant <i>alpha</i> pour Madeleine</span></span></span></p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"> </p>
<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"><img height="264" src="https://www.numerev.com/img/ck_2808_28_image-20221206190140-5.png" width="451" /></p>
<p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Figure 4. Evolution de l’exposant <i>alpha</i> pour Julie</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom: 11px; text-align: center;"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"><b><span lang="FR" style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%">Le statut de la norme et de la variation phonético/phonologique.</span></span></b></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="text-indent:36pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">La variation est au cœur de l’acquisition du langage chez l’enfant (Hickmann et al., 2018), elle influence toutes les étapes de ce processus, tant sur le plan de la perception que sur le plan de la production, ainsi que sur les différents niveaux d’analyse (en allant de la phonétique jusqu’à la pragmatique). On pourrait dire que le seul dénominateur commun de l’acquisition de la langue maternelle est la variation, puisqu’elle est présente tant au niveau <i>inter</i>-individuel qu’au nivea <i>intra</i>-individuel. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Comme il est souligné par Bates : « il est toutefois nécessaire de relativiser cette apparente uniformité en soulignant la très grande variabilité intra et inter- individuelle qui caractérise cette acquisition (Bates et al., 1995). </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">L’importance de la variation chez les enfants du corpus CoLaJE est bien représentée par les graphes qui montrent l’évolution de plusieurs indices linguistiques proposés par les chercheurs qui ont réalisé le corpus CoLaJE (Morgenstern & Parisse, 2012).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Avant d’atteindre la maîtrise de leur langue maternelle et de pouvoir parler comme un adulte, c’est-à-dire avant d’être capable au niveau perceptif et articulatoire de prononcer la forme cible (<i>i.e</i> la norme sociale) d’un mot, les enfants passent à travers plusieurs étapes. La première est la reconnaissance du niveau suprasegmentale, qui joue « un rôle important dans la mise en place des premières constructions grammaticales, notamment au moment de l’apparition des premiers mots et des premières combinaisons de mots, dans la période qui suit la période du mot isolé (stade holophrastique) » (Martel & Dodane, 2012, p13). La prosodie n’a pas été considérée dans cette étude pour des raisons de faisabilité, le focus étant sur lexique d’une part et la phonétique d’autre part. Cependant, les enfants basent leur acquisition sur la prosodie afin de détecter les pauses, les intonations et les accentuations qui les aident à visualiser la frontière entre mots ainsi que les rélations de dépendance syntaxique. En fait « il semble bien que les caractéristiques prosodiques soient utilisées par l’enfant pour poser les fondements des futures constructions grammaticales, mais que celles-ci se manifestent différemment au moment des premiers mots (gabarit temporel des proto-mots et des premiers mots) et des premières combinaisons de mots (contours unitaires qui permettent d’assurer la cohésion des différentes unités au sein d’une unité plus grande) » (Martel & Dodane, 2012, p32-33).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Le but de l’exemple ici proposé est celui de modéliser la structuration des variations phonético/phonologiques au cours du temps ainsi que d’estimer le dégré de variabilite <i>intra</i>-enfant et <i>inter</i>-enfants. Des études précédentes (Dos Santos, 2007 ; Yamaguchi, 2012 ; Morgenstern & Parisse, 2012) ont montré qu’il n’y a pas un parcours « typique » dans l’acquisition, mais plutôt des contraintes d’ordre phonétique et phonologique qui définissent les contours possibles du cheminement vers la norme adulte. Chaque variation semblerait être influencée par la variation précédente et, a son tour, exercer une influence sur la variation suivante (Sauvage, 2015). Dans d’autres termes, les variations ne seraient pas dues au hasard, mais elles seraient contraintes par plusieurs facteurs comme le lieu d’articulation, le mode d’articulation, ainsi que la fréquence d’occurrence d’une cible dans l’input parentale (Ambridge et al., 2015).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Il y a essentiellement deux théories qui pourraient être adoptées afin de rendre compte des parcours d’acquisition : la théorie de l’optimalité (connue sous les termes anglaises de <i>optimality theory</i>, Prince & Smolensky, 2004) et la théorie des traits phonologique (Clements, 1985). Ces théories font – respectivement – partie du courant innéiste et constructiviste. Dans le cadre de cette étude, la théorie de Clements a été adoptée pour différentes raisons : l’auteur de l’article est convaincu que cette théorie a un pouvoir explicatif plus profond et exhaustif de la théorie concurrente ; en plus, la majorité des références bibliographiques citées dans cet article adoptent le constructivisme (ou <i>usage-based theory</i> en anglais) comme point de départ des analyses. Cependant, le focus n’est pas sur la capacité de cette théorie de rendre compte de toutes les variations possibles dans les parcours d’acquisition des consonnes et des voyelles du français. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">La contribution vise à comprendre comment un algorithme de reconnaissance de motifs séquentiels (connu sous l’expression anglaise de <i>pattern mining</i>) puisse nous aider à fouiller une grande base de suivis longitudinaux qui serait autrement impossible de traiter manuellement. La rapidité et la modulabilité de cet algorithme pourrait fournir les bases pour comprendre quels sont les facteurs les plus importants dans l’acquisition des phonèmes parmi le lieu d’articulation, le mode d’articulation et la fréquence d’occurrence d’une cible dans l’input parental. Il est en fait difficile de pouvoir quantifier précisement quelle est la proportion entre ces facteurs.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Le corpus CoLaJE – via la plateforme numérique Ortolang – offre déjà un outil de requête précieux qui aide à cibler des mots précis, ainsi que donner la possibilité de saisir des expressions régulières<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif">[1]</span></span></span></span></span></a>. Les résultats proposés par cette <i>query </i>ont été le point de départ, ensuite une analyse plus détaillée a été ménée en utilisant la librairie « pylangacq » en langage Python<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif">[2]</span></span></span></span></span></a> (Lee et al., 2016) ainsi que l’ensemble d’algorithmes présents dans une autre librairie Python, appelée « pymining »<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif">[3]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Les exemples ci-dessous ont été choisis pour leur représentativité en fonction de plusieurs critères : la présence de plusieurs suites consonantiques, le fait d’avoir au moins deux syllabes, la présence de consonnes qui sont acquises relativement tard (le /ʁ/ par exemple), leur fréquence élevée dans le corpus en question (c’est-à-dire, plusieurs occurrences différentes à des âges différentes pour plusieurs enfants différents, ce qui permettrait de poser les bases pour une éventuelle généralisation d’un parcours typique).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Voici deux exemples d’application :</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"><i>Premier exemple</i> : pour le mot cible ‘tracteur’, /tʁaktoeʁ/, qui a une structure syllabique du type CCVCCVC, on liste toutes les variation phonetico/phonologiques observées dans les transcriptions des enfants du projet CoLaJE: (le nombre expriment année/mois/jour)</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁiktœʁ/ Antoine 2_02_27 </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁatœʁ/ Antoine 2_02_27 </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁatœʁ/ Antoine 2_03_05</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁakœʁ/ Antoine 2_04_03</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/tatoʁ/ Théophile 2_10_28</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/taktɔ/ Adrien 3_09_09</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/toktɔʁ/ Adrien 4_00_15</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/taktɔʁ/ Adrien 4_00_15</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/taktœʁ/ Adrien 4_02_15</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/taktœʁ/ Adrien 4_02_15</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/saktœʁ/ Julie 1_06_04 (BRO)</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/ʁaktœʁ/ Julie 1_07_26</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/tatø/ Julie 1_07_26</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/tʁaktœʁ/ Julie 2_09_24</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/tʁaktœʁ/ Julie 2_09_24</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">On observe que les variations autour de la norme (ou cible phonético/phonologique) /tʁaktœʁ/ varient en fonction de l’âge et de l’enfant.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Deuxième exemple : mot cible crayon / kʁɛjɔ̃/ , structure syllabique CCVCV</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁɛjɔ̃/ Antoine 2_06_24</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁejɔ̃/ Antoine 2_06_24</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁejɔ̃/ Antoine 2_06_24</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/tʁɛjɔ̃/ Antoine 2_06_24</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kɛʁejɔ̃/ Théophile 3_02_00</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/crejɔ̃ː/ Théophile 3_04_10</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁɛjɔ̃/ Théophile 3_05_11</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁɛjɔ̃/ Théophile 3_07_08</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁɛjɔ̃/ Théophile 4_03_29</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁɛjɔ̃/ Théophile 4_09_07</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kijo / Adrien 4_01_12</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁɛjɔ̃/ Julie 2_03_08</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁɛjɔ̃/ Julie 2_11_01</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁɛjɔ̃/ Julie 3_04_21</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁɛʒjɔ̃/ Julie 3_04_21</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁɛjɔ̃/ Julie 3_04_21</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kejɔ̃/ Anae 2_00_26</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/tejɔ̃/ Anae 2_00_26</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/tijɔ̃/ Anae 2_00_26</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/tijɔ̃/ Anae 2_00_26</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁejɔ̃/ Anae 2_06_27</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/jʁajɔ̃/ Anae 2_08_24</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁejɔ̃/ Anae 5_10_30</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Le dénominateur commun entre Anaë et Julie est qu’elles semblent – autour de l’age 2 ans et demi/trois ans – avoir appris une fois pour toutes la forme correcte du mot cible, puisqu’elles arrivent à bien l’articuler à des intervals de temps successifs. Cependant, elles produisent une variation qu’elles n’avaient jamais produit auparavant au cours des âges plus avancés (pour être plus précis, il faut remarquer qu’il pourrait s’agir également d’une variation qui n’avait pas été collectée par la densité d’échantillonnage de 1heure par mois prévu par le projet ColaJE, voir (Yamaguchi, 2018)). Ce phénomène, bien qu’il soit contre-intuitif – il est assez commun en acquisition L1 (Sauvage, 2015, p125, en particulier le concept de ‘régression’).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">La procédure pour repérer et analyser les variations est la suivante : </span></span></span></p>
<p style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">i) chercher le mot désiré via la <i>query </i>du projet Ortolang</span></span></span></p>
<p style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">ii) avoir accès aux transcriptions des enfants CoLaJE par le biais de la librairie ‘pylangacq’</span></span></span></p>
<p style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">iii) mettre en place un algorithme du type ‘if-then’, vérifier si le mot prononcé est différent du mot cible ou pas.</span></span></span></p>
<p style="text-indent:-36pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">iv) Si oui, détecter sa structure syllabique via ‘pymining’. Si non, la ligne du code se termine ainsi.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">La partie la plus difficile consiste en la définition de la variation, c’est-à-dire qu’une fois que la variation a été détectée, il faudrait apprendre à la machine à la classer dans une des catégories ci-dessous, qui à leur tour se basent sur plusieurs critères (lieu et mode d’articulation, voisement, ordre des syllabes) : </span></span></span></p>
<p style="text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">1) Omission</span></span></span></p>
<p style="text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">2) Substition</span></span></span></p>
<p style="text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">3) Assimilation</span></span></span></p>
<p style="text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">4) Réduction</span></span></span></p>
<p style="text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">5) Duplication</span></span></span></p>
<p style="text-indent:-18pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">6) Epenthèse</span></span></span></p>
<p style="text-indent:-18pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">7) Métathèse</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Le point d’arrêt de cet essai a été la structure syllabique puisqu’il a été difficile de programmer la partie concernante les 7 variations phonologiques possibles : trop de variables et trop d’étapes conséquentielles étaient présentes. Par exemple, une fois avoir détecté une substitution, il aurait fallu aussi trouver un moyen de classer cette substituion en fonction du phonème remplacé : une substitution de fricatives par des occlusives n’est pas équivalente à une substitution de liquides par des semi-voyelles. Un autre exemple encore plus complexe : dans l’assimilation deux sons deviennent semblables au niveau du lieu d’articulation, du mode d’articulation ou du voisement, mais l’on voit bien qu’il ne serait pas rigoureux de mettre sur le même plan ces trois critères, il aurait peut-être fallu concevoir une hiérarchie, mais laquelle ? </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Un dernier exemple : pour le cas des métathèses, l’écueil principal a été le nombre et la variété de ces dernières : aéroport → [aʁeopɔʁ] n’est pas identique au cas suivant toboggan → [togobɑ̃]</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Dans le premier cas il s’agit d’une métathèse entre une consonne et une voyelle, dans le deuxième cas d’une métathèse entre deux consonnes.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">On pourrait ajouter également une autre difficulté : les variations liées au processus phonologiques énumerées ci-dessus peuvent avoir lieu en début d’un mot, au milieu ou à la fin, et elles peuvent concerner une seule consonne ou voyelle ou bien une syllabe.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Pendant la réflexion autour de la multiplicité de ces variations, des questions ont été récurrentes : puisqu’il y a des variations de nature différente, est-ce qu’il faut attribuer un poids différent selon la nature de la variation ? Quels critères pourrait-t-on adopter afin d’ attribuer ce poids ?</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Malheuresement, il n’a pas été possible de prendre en compte toutes ces possibles variations, trop de facteurs concurrents sont en jeu et les compétences de l’auteur ne sont pas à l’hauteur d’une tâche si complexe. Néanmoins, certains travaux ont conduit à un travail analogue, par exemple le réseau neurones qui prend en compte à la fois l’aspect phonétique et phonologique proposé par l’inventeur du logiciel PRAAT, Paul Broesma (Boersma et al., 2020) propose des pistes qui pourraient répondre aux questionnements ci-dessus.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Il est clair qu’il est difficile de dégager un parcours typique à partir de ces variations : le nombre et la nature des variations est relativement trop grand. Le premier obstacle est d’ordre purement statistique, il s’agit de la relation entre échantillon et population : malheuresement, il n’y avait pas moyen d’avoir une occurrence de chaque mot pour chaque enregistrement mensuel et pour chaque enfant du corpus CoLaJE : même les mots les plus fréquents peuvent parfois manquer, notamment aux plus jeunes âges lorsque les enfants parlent relativement peu. Le deuxième obstacle est de comprendre pourquoi une variation s’est elle produite à la place d’une autre. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Par exemple, pourquoi /toktɔʁ/ Adrien 4_00_15 et /taktɔʁ/ Adrien 4_00_15 ? Il serait difficile de croire que l’enfant à 4 ans ne soit pas capable de percevoir et articuler la différence entre les voyelles /o/ et /a/.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Ensuite, le troisième obstacle est l’intérpretation de la cause de la variation, c’est -à-dire les motivations qui ont porté un enfant à prononcer telle variation ou une autre, par exemple une stratégie d’évitement qui porte les enfants à omettre ou à réduire une consonne cible qui demande trop d’effort, comme dans le cas suivant :</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/tatoʁ/ Théophile 2_10_28</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">ou bien une assimilation, qui porte un enfant à préférer les suites syllabiques qui ont un point d’articulation en commun, comme dans le cas ci-dessous</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">/kʁakœʁ/ Antoine 2_04_03.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Après avoir essayé plusieurs combinaisons d’algorithmes pour plusieurs mots différents, les limites de l’approche informatisée ont pris forme. Il n’est possible que de confirmer les tendances d’acquisition qui ont déjà été confirmées par la littérature existante (Dos Santos, 2007 ; Yamaguchi, 2012), par exemple l’ordre d’acquisition de voyelle ou de consonnes, ainsi que les variations les plus fréquentes et celles moins fréquentes. Mais pour ce qui concerne la prédiction avec un dégré de précision acceptable, il a été difficile d’envisager la compréhension des suites des variations au cours du temps : quelle variation suivra en fonction des deux variations précédentes ? Cette question reste en quête d’une réponse.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">La combinaison d’algorithmes s’est révélée une méthode infructueuse, la variabilité <i>intra</i>-enfant et <i>inter</i>-enfants étant trop grande. Une autre piste possible pourrait être celle de se focaliser sur un sujet plus restreint, par exemple explorer les variations syllabiques analogues comme les occlusives-liquides. On pourrait commencer en dressant une liste suffisamment représentative de mots qui contiennent ce type de syllabe et procéder étape par étape (Cfr aux 4 étapes listées ci-dessus). Ce focus devrait permettre de réduire considérablement le nombre de variations possible et rendre par la suite la tâche de programmation plus simple. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Pour conclure, ces résultats montrent comment il est apriori bénéfique de modéliser les multiples variations phonético/phonologiques à l’aide d’outils TAL : on s’aperçoit que – malgré la nature des variations soit multiforme et leur nombre élevé – elles peuvent être inclues dans un seul modèle qui pourrait rendre compte des règles qui régissent les parcours possibles de leur évolution. Comme il a déjà été dit, les résultats présentés dans cette étude n’ont qu’une valeur anedoctiques : ils s’accordent de manipre globale à des études de cas qui ont été ménées sur le même corpus (Yamaguchi, 2012) ou sur d’autres enfants francophones collectés avec des méthodes comparables (Dos Santos, 2007).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Ce paragraphe contient une partie de nombreux travaux de fouille et modélisation du corpus CoLaJE qui ont été produits lors d’une collaboration entre linguistes et informaticiens de l’Université « Paul Valéry » Montpellier (pour la précision les <i>data scientists</i> du master MIASHS guidés par S. Bringay) pendant l’année académique 2019-2020. Pour un aperçu des ces travaux, veuillez suivre le lien en bas de page<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="FR" style="font-size:11.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif">[4]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"><b>Conclusions</b></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"> Le but de cet article était celui de mener une réfléxion autour de l’utilisation de modèles et techniques TAL pour mettre en relief la relation entre norme et variation dans le cadre de l’acquisition du français langue première. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Deux cas d’étude ont été proposés : dans le premier la variation avait une double articulation au niveau lexical et au niveau du vocabulaire de l’enfant. Les résultats d’une étude précédente (Briglia et al., 2022) ont montré comment la création d’un modèle unifié de la catégorie de mot (conçu comme une unité composée par trois constituants : signifiant- signifié - référent) permet de rassembler plusieurs variations phonético/phonologiques sous une même catégorie afin de faciliter l’analyse d’un autre type de variation, celle de l’exposant <i>alpha, </i>un index qui représente comment la distribution de fréquence des mots dans le vocabulaire de l’enfant varie </span></span></span></p>
<p style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">i) au cours du temps (intra-enfant) </span></span></span></p>
<p style="text-indent:-36pt; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">ii) entre les enfants (inter-enfants)</span></span></span></p>
<p style="text-indent:-36pt; margin-bottom:11px; margin-left:48px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">iii) entre les enfants et leur respectifs parents respectifs (corrélation de Spearman). </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Pour cette dernière analyse, le codage des transcriptions CHI- FAT-MOT, la mise au point de critères pour unifier les variations sous un seul ensemble ainsi que le calcul des fréquences d’occurrence et des corrélations a été fait automatiquement en langage Python.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Dans le deuxième exemple on a pu apprécier la rapidité des algorithmes de reconnaissance de motifs séquentiels et comprendre comment la prise en compte de toutes les variations phonético-phonologiques autour de la norme adulte est théoriquement faisable, même si dans la pratique il est difficile d’attribuer la bonne place et le juste poids aux différents critères qui définissent les variations. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">L’application de modèles, de techniques et de référentiels issus de l’informatique dans le domaine de la linguistique est croissant et permet la vérification d’hypotheses de manière fiable, réproductible et rapide. En plus, la plupart des logiciels pour l’analyse des corpus (Antconc, TXM, Iramuteq), de la parole (PRAAT, PHON) ou de la gestualité (ELAN) sont en libre accès et <i>open source, </i>ce qui représente un véritable avantage. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Malgré ces avantages, l’adoption des techniques TAL ne doit pas être interprétée comme un passepartout qui se fait apriori d’une connaissance approfondie de la langue elle-même ou du phénomène linguistique (l’acquisition L1 par exemple). La rapidité et la puissance de calcul doivent être dirigées par des assomptions, des hypothèses, des cadres théoriques que – à l’heure d’aujourd’hui – seuls les intelligences humaines peuvent maîtriser.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">D’autres outils TAL développés au sein de la communauté francophone qui pourraient être utilisés afin d’évaluer l’acquisition du français langue première chez l’enfant sont l’iPhocomp (Lee et al., 2014) et l’ISC (Index de complexité syntaxique, Szmrecsanyi, 2004). En effet, lorqu’on possède de suivis longitudinaux disponibles sous plusieurs formats différents comme pour le corpus CoLaJE, on a par conséquent l’opportunité d’obtenir un score pour chaque mot et/ou énoncé prononcé par l’enfant en automatisant – par le biais d’un langage de programmation comme Python - la tâche de calcul de ces scores pour chaque ligne de code - qu’elle soit la ligne CHI, pho ou mod et quelque soit son format (csv, CHAT ou TEI pour ne citer que les formats présents sur CoLaJE-Ortolang). Une étude récente a montré la validité de l’emploi de ces deux scores pour la prédiction de l’acquisition de certaines catégories grammaticales sur une étude de cas tiré du corpus CoLaJE (Briglia et al., 2022).</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Au cours de ces dernières années, la technologie TAL qui semblerait être la plus complète et exhaustive, le BERT (acronyme pour Bidirectional Encoder Representations from Transformes) a été améliorée (en termes de performance pour la langue française) grâce à la prise en compte des particularités de la langue visée. C’est ainsi que CamemBERT (Martin et al., 2020) a pu voir le jour.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">On pourrait craindre que cette augmentation constante de la présence de l’informatique dans le champ d’investigation qui a traditionellement fait partie de la linguistique causera – dans un avenir proche ou lointain – un déclassement de cette dernière. Ces craintes sont vraisemblables, pourtant il est à noter que tout système d’annotation automatique en parties du discours (POS tagging en anglais), classification de texte, plongement de mots en allant jusqu’aux dernières technologies d’apprentissage machine (BERT ou, plus généralement, les réseau neurones, qu’ils soient supervisés ou pas), ne peut pas être conçu sans une connaissance linguistique préalable. En plus, bien que l’intelligence artificielle soit toujours plus raffinée dans ses prédictions et ses inférences sur le langage, elle présente des problèmes récurrents au niveau de la coarticulation (les technologies <i>speech-to-text</i> et <i>text-to-speech</i>), la synonimie et la polysémie, ainsi que pour ce qui concerne la signification en contexte (<i>i.e</i> le niveau pragmatique). En d’autres mots, tout ce qui relève de la compréhension des différents accents ou des différentes acceptions, du style, de la nuance, de variation en fonction du contexte, d’ambiguïtés ou bien de sous-entendus reste particulièrement accidenté pour les machines. La souplesse, ainsi que la créativité, sembleraient devoir rester des compétences mieux maîtrisées par les intelligences humaines.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Ces différences nous montrent comme une synergie entre linguistes et informaticiens pourrait constituer le noyau d’une bonne partie des futures recherches dans le domaine du langage.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"><b>Bibliographie</b></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Ambridge, B., Kidd, E., Rowland, C. F., & Theakston, A. L. (2015). The ubiquity of frequency effects in first language acquisition. <i>Journal of child language</i>, <i>42</i>(2), 239-273</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Baixeries J., Elvevag B. and Ferrer-i-Cancho R. (2013). The Evolution of the Exponent of Zipf’s Law in<br />
Language Ontogeny. PLoS ONE 8(3): e53227</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Bates, E., Dale, P. S., & Thal, D. (1995). <i>Individual differences and their implications for theories of language development</i>. The handbook of child language, 30, 96-151</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Boersma, P., Benders, T., & Seinhorst, K. (2020). Neural network models for phonology and phonetics. <i>Journal of Language Modelling Vol</i>, <i>8</i>(1), 103-177</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Briglia A. “Statistical and computational approaches to first language acquisition. Mining a set of French longitudinal corpora (CoLaJE”). Thèse Université Paul Valéry Montpellier 3; Università di Messina. 2021. <a href="https://hal.archives-ouvertes.fr/tel-03319126" style="color:blue; text-decoration:underline" target="_blank"><span style="font-family:"Cambria Math",serif">⟨</span>tel-03319126<span style="font-family:"Cambria Math",serif">⟩</span></a></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Briglia A., Mucciardi M., Pirrotta G. (2022). “A statistical model for predicting child language acquisition: unfolding qualitative grammatical development by using logistic regression model”. In Salvati N., Perna C., Marchetti S., Chambers R. “Studies in Theoretical and Applied Statistics”. Springer Proceedings in Mathematics & Statistics. PROMS, volume 406. SIS 2021, Pisa. <i>in press</i></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Briglia A., Mucciardi M., Pirrotta G. “The development of word frequency distribution in first language acquisition. An analysis on a spoken language corpus of French children”. Vadistat Press. <i>Proceedings of the 16th International Conference on Statistical Analysis of Textual Data (JADT)</i>, 1 (16)</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Clements, G. N. (1985). The geometry of phonological features. <i>Phonology yearbook</i> 2.225-252</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Dos Santos C. (2007). Developpement phonologique en francais langue maternelle : une etude de cas”. Phd thesis Universite Lumière Lyon2</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Dubois, J., Marcellesi, J-B., Méyel, J-P. & Giascamo, M. (1973). <i>Dictionnaire de linguistique</i>. Paris : Larousse</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Goodman J., Dale P. and Li P. (2008). <i>Does frequency count? Parental input and the acquisition of vocabulary</i>. Journal of Child Language, 35(03), 515–531</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Hickmann M.; Veneziano E.; Harriett J. (Eds) (2018). Sources of Variation in First Language Acquisition. Languages, contexts and learners. John Benjamins</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"><a name="_Hlk120873323">Hoedt, A., & Piron, J. (2016). </a><i>La faute de l’orthographe. </i>Paris<i>, Textuel</i></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Jamila Sebbar Barge. Pour une nouvelle conception de la "norme" linguistique dans l'enseignement des langues. <a href="https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00385090v2" style="color:blue; text-decoration:underline" target="_blank"><span style="font-family:"Cambria Math",serif">⟨</span>hal-00385090v2<span style="font-family:"Cambria Math",serif">⟩</span></a></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Jusoh, S. (2018). A study on NLP applications and ambiguity. <i>Journal of Theoretical & Applied Information Technology</i>, <i>96</i>(6)</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Kraif O., Ponton C. (2007). Du bruit, du silence et des ambiguïtés : que faire du TAL pour l’apprentissage des langues ? In <i>Actes de la 14ème conférence sur le Traitement Automatique des Langues Naturelles</i>. Posters, pages 143–152, Toulouse, France. ATALA</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Lee, H., Gambette, P., Barkat-Defradas, M. (2014). iPhocomp: calcul automatique de l’indice de complexité phonétique de Jakielski. <i>JEP 2014, XXXè édition des Journées d'Etudes sur la Parole</i>, Le Mans, France. pp.622-630, 2014, Actes de la XXXe édition des Journées d'Etudes sur la Parole. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Lee, Jackson L., Ross Burkholder, Gallagher B. Flinn, and Emily R. Coppess. (2016). Working with CHAT transcripts in Python. <i>Technical report TR-2016-02</i>, Department of Computer Science, University of Chicago.</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Lestrade S. (2017). Unzipping Zipf’s law. <i>PlosOne</i></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">MacWhinney, B. (2000). The Childes Project: Tools for Analyzing Talk, Volume II: the Database (3rd ed.). <i>Psychology Press</i></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Martel, K., & Dodane, C. (2012). Le rôle de la prosodie dans les premières constructions grammaticales : étude de cas d'un enfant français monolingue. <i>Journal of French Language Studies</i>, <i>22</i>(1), 13-35</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Martin, L., Muller, B., Suárez, P. J. O., Dupont, Y., Romary, L., de la Clergerie, É. V., Sagot, B. (2020). CamemBERT: a Tasty French Language Model. In <i>ACL 2020-58th Annual Meeting of the Association for Computational Linguistics</i></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Morgenstern A. ; Parisse C. (2012). The Paris Corpus. <i>French language studies</i> <i>22</i>. 7-12. Cambridge University Press. Special Issue</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Mucciardi M., Pirrotta G., Briglia A., Sallaberry A. (2021). Visualizing cluster of words: a graphical approach to grammar acquisition. In Giovanni C. Porzio; Carla Rampichini; Chiara Bocci (Eds). <i>CLADAG 2021 BOOK OF SHORT PAPERS. </i><i>13th Scientific Meeting of the Classification and Data Analysis Group - </i>Firenze University Press, pp.392-395</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Piantadosi S. (2014). Zipf’s word frequency law in natural language: A critical review and future<br />
directions. <i>Psychon Bull Rev</i>.; 21(5): 1112–1130</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Prince, A., Smolensky P. (2004): Optimality Theory: Constraint Interaction in Generative Grammar. <i>Blackwell Publishers</i></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Sauvage J. (2015). L’acquisition du langage : un systeme complexe. <i>L’Harmattan</i>, Louvain</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Siouffi, G., & Steuckardt, A. (éds). (2007). <i>Les linguistes et la norme</i>. Berne : Peter Lang</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Srikant R., Agrawal R. (1996). Mining Sequential Patterns: Generalizations and Per-formance Improvements. <i>Proceedings of the 5th International Conference on Extending Database Technology (EDBT’96)</i>. Avignon. France. p. 3-1</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Szmrecsanyi, B. (2004). On operationalizing syntactic complexity, in: Purnelle, Gérard, Cédrick Fairon and Anne Dister (eds.), Le poids des mots. <i>Proceedings of the 7th International Conference on Textual Data Statistical Analysis. </i><i>Vol. 2</i>. Louvain-la-Neuve, Presses Universitaires de Louvain. </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Thomson, J. R., & Chapman, R. S. (1977). Who is daddy revisited: The status of two-year-olds' over-extended words in use and comprehension. <i>Journal of Child Language, 4</i>(3), 359–375</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Tomasello, M., & Stahl, D. (2004). Sampling children's spontaneous speech: How much is enough?. <i>Journal of child language</i>, <i>31</i>(1), 101-121</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Vihman, M. M. and McCune L. (1994). When is a word a word? <i>Journal of Child Language</i>, 21(3),<br />
517–542</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Yamaguchi N. (2012). Parcours d’acquisition des sons du langage chez deux enfants francophones. Phd thesis, Sorbonne Nouvelle University (Paris 3). </span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Yamaguchi N. (2018). What is a representative language sample for word and sound acquisition? <i>Revue canadienne de linguistique</i>. University of Toronto Press. 63 (04), pp.667-685</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif">Zipf G.K. (1949). Human behaviour and the principle of least effort. <i>Addison-Wesley.</i> Cambridge (MA), USA</span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<p style="margin-bottom:11px"> </p>
<div>
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div id="ftn1">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif">[1]</span></span></span></span></span></a> <a href="https://ct3xq.ortolang.fr/ct3xq/interro" style="color:blue; text-decoration:underline">https://ct3xq.ortolang.fr/ct3xq/interro</a> </span></span></p>
</div>
<div id="ftn2">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif">[2]</span></span></span></span></span></a> <a href="https://pylangacq.org/" style="color:blue; text-decoration:underline">https://pylangacq.org/</a> </span></span></p>
</div>
<div id="ftn3">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif">[3]</span></span></span></span></span></a> <a href="https://github.com/bartdag/pymining" style="color:blue; text-decoration:underline">https://github.com/bartdag/pymining</a> </span></span></p>
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<div id="ftn4">
<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif">[4]</span></span></span></span></span></a> <a href="https://marine27.github.io/TER/index.html" style="color:blue; text-decoration:underline">https://marine27.github.io/TER/index.html</a> </span></span></p>
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<p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:10pt"><span style="font-family:"Calibri", sans-serif"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:"Calibri",sans-serif">[1]</span></span></span></span></span></a> Lien pour le point précis de l’enregistrement où se trouve le mot cible (utiliser la query pour trouver d’autres mots) : <a href="https://ct3.ortolang.fr/tools/trjsbrowser/trjs.html?f=/data/colaje/adrien/ADRIEN-34-4_03_26/ADRIEN-34-4_03_26.tei_corpo.xml&m=/data/colaje/adrien/ADRIEN-34-4_03_26/ADRIEN-34-4_03_26-480p.mp4&time=1380.0&nowave" style="color:blue; text-decoration:underline">https://ct3.ortolang.fr/tools/trjsbrowser/trjs.html?f=/data/colaje/adrien/ADRIEN-34-4_03_26/ADRIEN-34-4_03_26.tei_corpo.xml&m=/data/colaje/adrien/ADRIEN-34-4_03_26/ADRIEN-34-4_03_26-480p.mp4&time=1380.0&nowave</a> </span></span></p>
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