<p>Cet article propose de repenser le concept d&rsquo;exotisme &agrave; partir d&rsquo;une analyse de l&rsquo;insertion des langues &eacute;trang&egrave;res dans quelques relations de voyage aux Antilles du XVII<sup>e</sup>&nbsp;si&egrave;cle. Au lieu d&rsquo;examiner une th&eacute;matique relative &agrave; l&rsquo;exotisme carib&eacute;en, nous porterons donc l&rsquo;attention sur les strat&eacute;gies d&rsquo;&eacute;criture et analyserons la mani&egrave;re dont les relateurs n&eacute;gocient la place de l&rsquo;&eacute;tranget&eacute; dans leurs textes. Cela nous permet de probl&eacute;matiser ce que nous identifions comme deux orientations dans la th&eacute;orisation de l&rsquo;exotisme&nbsp;: une approche textuelle de l&rsquo;exotisme, s&rsquo;appuyant sur la premi&egrave;re acception du concept, et une approche culturelle, qui privil&eacute;gie l&rsquo;analyse des jeux de pouvoir implicites &agrave; son articulation dans un contexte colonial. L&rsquo;objectif de l&rsquo;article est donc double&nbsp;; nous opterons &agrave; la fois pour une critique de la mani&egrave;re dont le concept a &eacute;t&eacute; limit&eacute; par les lectures contemporaines et pour une reconfiguration du concept &agrave; partir des contextes historiques et esth&eacute;tiques qui d&eacute;terminent la relation de voyage aux Antilles de l&rsquo;&eacute;tablissement fran&ccedil;ais.</p>