<p>Cet article explore, à partir de quelques textes-clés, le discours biblio-apocalyptique dans la littérature française contemporaine. Tandis que François Bon salue l’ère « Après le livre » avec un optimisme prudent, Frédéric Beigbeder voit la galaxie Gutenberg s’écrouler dans une « apocalypse d’amnésie et de vulgarité ». Virginie Despentes propose une autre version de l’<em>Apocalypse</em> <em>bébé</em>, reflétant de même la transformation du paysage littéraire à l’âge du numérique. Les livres-jeux et projets multi-supports de Chloé Delaume, s’interrogeant, elle aussi, sur formes et fonctions de l’objet livre, stimulent l’activité co-créatrice des lecteurs. Michel Houellebecq, enfin, médite depuis des années sur le livre entre mythe et marché, sur les conditions matérielles et médiatiques de l’écriture/lecture. Livres sur la fin du livre : ce corpus paradoxal invite à maintes réflexions sur la dé/construction de l’autorité et du rapport auteur-lecteur, sur les métamorphoses sensorielles de l’expérience littéraire ainsi que sur un changement de paradigmes biblio-philosophiques : comment lire le monde à l’âge de l’homme post-typographique ?</p>