<p>Cet article explore la frontière entre récit et poésie au sein des productions de littérature numérique, en suivant l’hypothèse selon laquelle le récit, en contexte numérique, tend vers une forme de poétisation que l’on peut lier au dispositif numérique lui-même et à la notion de <em>flux</em>. Le fragment, le déplacement et « l’instabilisation » du récit, analysés dans l’article, contribueraient à orienter la narration vers son autre que serait la poésie. Cette hypothèse est mise à l’épreuve de trois œuvres : <em>253</em> de Geoff Ryman, « À mains nues », section du blog <em>Petite Racine</em> de Cécile Portier, et <em>Accident de personne</em> de Guillaume Vissac, initialement publié sur Twitter en 2010. Toutes trois ont en commun de situer leurs récits au cœur de l’espace du flux par excellence de notre monde contemporain : le métro.</p>