<p dir="ltr" style="line-height: 1.8; text-align: justify; margin-top: 0pt; margin-bottom: 8pt;">En prenant l’exemple du vaste projet autobiographique de Santiago H. Amigorena, il s’agira d’analyser les diverses manières de « faire monde » dans et par l’écriture de ce que l’auteur nomme <i>Le</i> <i>Dernier texte. </i>À partir d’une approche géopoétique, intertextuelle et stylistique, cet article interroge les liens entre l’écriture du souvenir et l’ancrage géographique, l’imaginaire « monde ». Non seulement la diégèse est impressionnée par une forte empreinte géographique, mais la forme elle-même du projet, à la fois parcellaire (car divisée en plusieurs tomes) et totale (soucieuse d’unité), se présente métaphoriquement comme autant de terres où possiblement habiter. En outre, dans sa volonté d’écrire « le Livre de tous les livres » et de s’inscrire notamment dans les pas de Marcel Proust, l’auteur parachève un désir de totalisation en faisant de son œuvre un récit-monde, hanté par des lieux liés à des souvenirs, mais aussi des citations ou des pastiches d’autres œuvres, elles-mêmes « mondes ». Devenant « écrivain-monde », l’auteur questionne la façon dont le récit « fait habiter », par le biais de multiples configurations poétiques, linguistiques et ludiques qui font de l’espace paginal un lieu à la fois habité et habitable.</p>