<p>Résumé</p>
<p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif", "serif""><span lang="FR" style="font-family:"Times New Roman","serif"">Au moment de la chute de la chute du régime franquiste et lors de la chute du régime communiste polonais, une profonde mutation s’est opérée chez les dirigeants politiques du régime. En effet, un basculement s’est opérée puisque ces hautes classes dirigeantes, qui précédemment revêtaient les habits du régime franquiste en Espagne, soutenaient le nationalisme et le catholicisme, qui étaient les piliers idéologiques du régime. En Pologne, de la même façon, les dirigeants dénommés apparatchiks et liés au parti communiste défendaient l’idéal égalitariste et la foi dans le triomphe du prolétariat dans lutte des classes, tout en étant laïc.</span></span></span></p>
<p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif", "serif""><span lang="FR" style="font-family:"Times New Roman","serif"">Un basculement s’est opéré avec le basculement des régimes. Ces mêmes individus ont revêtu de nouveaux masques lorsque ces deux pays se sont libéralisés, tant sur le point des mœurs que sur celui des idéologies. Les dirigeants les plus influents ont profité à chaque fois des opportunités économiques qui se dessinaient dans ces pays qui mettaient en place progressivement une économie de marché. Ils ont très vite abandonné les idéaux qu’ils défendaient pour parallèlement se placer sur les nouvelles opportunités qui apparaissaient. Ils ont mis de nouveaux masques.</span></span></span></p>
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<p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif", "serif""><span lang="FR" style="font-family:"Times New Roman","serif"">L’article prendra deux films pour exemple. Dans <i>La Escopeta nacional</i>, Luis Garcia Berlanga s’intéresse à la société franquiste des dernières années. Les jeux de pouvoir des élites franquistes sont dévoilés, à travers notamment l’organisation d’une grande chasse. Toutes les franges politiques participant au franquisme sont présentes et toutes sont montrées de façon méprisable. Dans cette société en déclin, les phalangistes ont abandonné leurs anciens idéaux et sont eux aussi désormais à la recherche de bénéfices économiques ; les monarchistes cachés et ruinés, qui précédemment glorifiaient la morale religieuse, louent désormais leur propriété pour des sessions photographiques érotiques en attendant le retour du roi au pouvoir. Le film se centre sur le personnage d’un industriel catalan, aux penchants nationalistes mais qui cherche également à se rapprocher de la haute société franquiste afin de pouvoir accéder au marché de vente des portails électriques.</span></span></span></p>
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<p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif", "serif""><span lang="FR" style="font-family:"Times New Roman","serif"">Avec <i>Wielka wsypa</i> (<i>Le Grand entonnoir</i>, 1992) Jan Ĺomnicki réalise un film qui montre l’enrichissement personnel et les jeux de pouvoir que provoquent les nouvelles opportunités offertes par la privatisation de l’économie polonaise. Le film commence dans les derniers instants du communisme. Jureczek est un changeur de monnaie connu à Varsovie qui vit en permanence à l'hôtel Polonia. Il sera suivi par un fonctionnaire qui d’abord le mettra en prison dans les dernières années du régime, puis qui l’utilisera lors de la libéralisation du pays. Lorsque Jureczek sortira de prison, l’ancien fonctionnaire lui offrira la possibilité de devenir un entrepreneur du marché des devises tout en agissant en sous-main. Le film montre comme cet ancien haut fonctionnaire communiste profite de ses connaissances politiques pour se transformer en un avide capitaliste, qui utilise les compétences de Jureczek pour s’enrichir personnellement dans cette nouvelle société polonaise.</span></span></span></p>
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<p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif", "serif""><span lang="FR" style="font-family:"Times New Roman","serif"">L’article se centrera donc sur la figure symbolique du masque en société, celui-ci agissant comme un faux-semblant utilisé par les hautes classes montrées dans ces deux films pour dissimuler leur opportunisme, leur permettant de se maintenir au sommet de la hiérarchie sociale.</span></span></span></p>
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<p class="Standard"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif", "serif""><span lang="FR" style="font-size:14.0pt"><span style="font-family:"Times New Roman","serif"">Biographie</span></span></span></span></p>
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<p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif", "serif""><span lang="FR" style="font-family:"Times New Roman","serif"">Doctorant en 4e année en cinéma à l’Université Paul Valéry, mon intérêt se porte sur les questions comparatives de la production cinématographique entre les pays européens.</span></span></span></p>
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<p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif", "serif""><span lang="FR" style="font-family:"Times New Roman","serif"">Ma thèse se centre sur la question de la transformation des politiques culturelles du cinéma, au moment où un pays bascule dans la transition vers le libéralisme économique et politique. Je m’intéresse particulièrement au basculement des structures institutionnelles du cinéma dans trois pays, en Pologne, en Espagne et en Bulgarie.</span></span></span></p>
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<p class="Standard" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:"Liberation Serif", "serif""><span lang="FR" style="font-family:"Times New Roman","serif"">Depuis cette année, j’enseigne également les politiques culturelles et l'économie du cinéma aux étudiants de licence 3<sup>e</sup> année et master 2cinéma, au sein de l’Université de Strasbourg.</span></span></span></p>