<p>Résumé:</p>
<p style="margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b> Titre :</b></span></span></span></p>
<p style="margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"><b> L’objet-masque : Une matérialité conceptuelle au service de représentations artistiques :</b></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"> Pris dans des perspectives diverses, l’objet-masque est l’illustration d’une matérialité énigmatique qui n’a cessé d’envoûter à la fois les peintres, les dramaturges et les metteurs en scène depuis l’antiquité jusqu’à notre ère contemporaine. Sa particularité est intimement liée à la pluralité de ses référents culturels et à la richesse de ses potentialités artistiques, ce qui lui confère une charge symbolique synonyme de la métamorphose, de l’illusion et du témoignage historique. Somme toute, il est question d’une matérialité culturelle qui génère des conceptions esthétiques au niveau pictural et théâtral en privilégiant d’assurer une corrélation entre le visible et l’invisible, le concret et le symbolique ainsi que le réel et le figuratif.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"> Une telle orientation a rendu l’objet-masque une surface concrète de tous les possibles tentant de cristalliser des visions artistiques sublimes sous forme de relations entre le culturel, le pictural et le théâtral. Par cet aspect pluridisciplinaire, l’objet-masque nous emporte dans une dimension poétique où l’inertie et le vivant s’associent pour mettre en exergue des représentations artistiques intéressantes. Ainsi, parle-t-on, de l’objet masque en tant que concept polysémique qui a insufflé une nouvelle dynamique aux modalités spectaculaires et aux techniques artistiques.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"> En tant que tel, le masque est considéré comme une œuvre artistique autonome prônant l’art de dédoublement et la dialectique de la présentation et l’occultation, la monstration et la dissimulation. A cet égard, les courants du Cubisme, le Futurisme et le Dadaïsme sont l’illustration parfaite d’un usage raffiné du masque et surtout les expériences phares des artistes tels que Pablo Picasso, George Braque, Henri Matisse et d’autres pour ne citer que ceux-ci. D’une visée globale, il s’agit d’une « forme de magie » qui place l’art sous le signe de l’énigmatique, de l’inaccessible et de l’indicible.</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"> De même, au niveau théâtral, l’usage du masque dépasse de loin le sens étroit d’un revêtement facial pour passer à celui d’un procédé conceptuel qui change le rythme de la représentation, modifie le regard passif du spectateur et ajuste l’expressivité corporelle de l’acteur. C’est ainsi qu’on va parler de l’objet masque à l’instar d’un objet-sujet ou d’un objet-thème selon la visée propre à Vsevolod Meyerhold, encore, en tant qu’élément qui vise à dépsychologiser le jeu théâtral à l’image de l’expérience d’Antoine Artaud et à l’autre démarche de Gordon Graig prônant en faveur d’une vision symbolique de la représentation théâtrale. Ajoutons à cela l’approche réaliste de Bertolt Brecht dans laquelle le masque concrétise l’esprit de la contestation sociale et politique. Sans oublier l’expérience éminente d’Ariane Mnouchkine qui considère le masque « une discipline de base » rendant l’acteur un écrivain corporel. Bref, le masque serait considéré en tant qu’élément esthétique par excellence d’une théâtralité codifiée qui englobe dans la même perspective le ludique, le poétique et l’émotionnel. </span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:"Times New Roman", serif"> Pour ce faire, l’intérêt de notre analyse consiste à mettre l’accent sur l’apport particulier du masque dans le changement des techniques artistiques et dans l’émergence de nouvelles modalités esthétiques de la représentation théâtrale. Il sera donc question de s’arrêter sur les implications et les enjeux théoriques du transfert du masque d’un champ de pratique à un autre et de montrer comment il est devenu une surface rhétorique où les attributs du mystérieux ont favorisé une poétique de la métamorphose dans chaque perspective de son usage ? Aussi, s’agit-il d’un élément esthétique qui remet en cause les fondements de la représentation picturale et théâtrale, ou bien, est-il affaire à objet qui n’est pas mettre de sa propre destinée ? Enfin, il sera opportun de saisir comment l’objet-masque a pu révéler d’une manière subtile des facettes camouflées de notre existence humaine ?</span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; margin-bottom:13px"> </p>