<p>Les noms « foule » et « public » ont la particularité lexicale d’être au singulier et de désigner une réalité ou une construction sociologique plurielle. Comme il est défini par les études en muséologie, le public de musée est hétérogène ; avec le « renouveau muséologique<span style="font-size: 13.3333px;"> </span>», l’accent est porté sur les spécificités des groupes qui le composent pour leur offrir la meilleure expérience de visite (familles, groupes scolaires, personnes en situation de handicap). Ces personnes sont liées par une démarche commune : une activité culturelle. La foule partage le caractère pluriel et collectif du public mais elle n’est pas liée exclusivement à une activité. Elle est communément définie par la concentration de personnes, de corps dans un même espace comme Gustave Le Bon le rappelle : « Au sens ordinaire, le mot foule représente une réunion d’individus quelconques, quels que soient leur nationalité, leur profession ou leur sexe, quels que soient aussi les hasards qui les rassemblent. » C’est dans leurs comportements que se trouvent les différences entre ces deux groupes. Si le public désigne un collectif, les comportements de chacun⋅e sont personnels, les œuvres sont appréciées individuellement ou en petits groupes. Au contraire, la foule tend à lisser ces différences pour former une réalité collective dans laquelle « les sentiments et les idées de toutes les unités sont orientés dans une même direction ». Dans ce cas, elle devient une « foule psychologique », c’est-à-dire « un être provisoire, composé d’éléments hétérogènes pour un instant soudés ».</p>