<p>La question de l’acclimatation du postcolonial en France serait presque de l’ordre du lieu commun : nombre d’articles et d’ouvrages portent sur cette question, décrivent les évolutions, analysent les échecs ou réussites d’un transfert transatlantique aux paramètres multiples. Et l’hésitation même à traduire le concept est une preuve de ce balancement entre les deux rives de l’Atlantique : études postcoloniales, ou <em>postcolonial studies </em>? Les titres francophones empruntent parfois le terme anglophone ; pour notre part, nous utiliserons plutôt, voyage des concepts oblige, la traduction française. Commençons déjà par emprunter à Jean-Marc Moura une précision utile, en distinguant le « post-colonial » historique et chronologique du « postcolonial » comme « complexe théorico-critique<span style="font-size: 13.3333px;"> </span>», et sans entrer dans les débats que soulève – dès son énonciation ! – ce préfixe : ainsi se trouve posé le premier jalon de l’appréhension d’un concept à la bibliographie particulièrement imposante.</p>