<p><q> La pensée moderne s’est peut-être inventé le baroque comme on s’offre un miroir.</q></p>
<p>Au cours des années 1950-60, le « baroque » devient signe pour une variété extrêmement large de situations et d’objets, au point qu’il aurait pu figurer, à côté du « <em>bifteck</em> » ou de la « Publicité de la profondeur »<em>,</em> parmi les mythologies de Roland Barthes. D’une manière similaire au processus subi par ces « mythes », de <em>sens,</em> le terme s’est transformé en <em>forme</em>, transformation au cours de laquelle « le sens éloigne sa contingence ; il se vide, il s’appauvrit, l’histoire s’évapore, il ne reste plus que la lettre<span style="font-size: 13.3333px;"> </span>». Ainsi, l’« inflation désordonnée » du terme a permis « que soient pêle-mêle annexés à un baroque éternel le général de Gaulle et l’avant-garde littéraire, le jeu d’un footballeur et des recettes de cuisine », en rendant presque impossible d’en établir une définition arrêtée.</p>