<p>Reposant sur l&rsquo;&eacute;tablissement de contrastes qui permettent de d&eacute;gager des traits distinctifs pertinents, l&rsquo;activit&eacute; classificatoire se trouve au c&oelig;ur des processus d&rsquo;&eacute;laboration des savoirs. En litt&eacute;rature et plus g&eacute;n&eacute;ralement dans les arts, c&rsquo;est la notion de &laquo;&nbsp;genre&nbsp;&raquo; qui sert &agrave; op&eacute;rer un ensemble de discriminations indispensables au travail de conceptualisation de divers pans de la production culturelle.</p> <p>Bien que g&eacute;n&eacute;ratrice de nombreuses taxinomies dont on peut facilement mesurer l&rsquo;efficacit&eacute; pratique dans notre vie quotidienne &mdash; des &eacute;tiquettes comme &laquo;&nbsp;polar&nbsp;&raquo; ou &laquo;&nbsp;rap&nbsp;&raquo; aident non seulement la pens&eacute;e &agrave; reconna&icirc;tre imm&eacute;diatement une forme particuli&egrave;re mais &eacute;galement le potentiel acheteur &agrave; s&rsquo;orienter vers ou tel ou tel rayonnage en fonction de ses go&ucirc;ts &mdash;, il s&rsquo;agit de l&rsquo;une des notions th&eacute;oriques les plus n&eacute;buleuses et par l&agrave;-m&ecirc;me des plus pol&eacute;miques. Et cela parce qu&rsquo;elle fait, selon les cas, entrer en jeu des crit&egrave;res taxinomiques tr&egrave;s divers. Tentant d&rsquo;en r&eacute;sumer la totalit&eacute; dans le domaine litt&eacute;raire, Daniel Cou&eacute;gnas, de fa&ccedil;on embl&eacute;matique, &eacute;num&eacute;rait&nbsp;:</p> <p>&laquo;&nbsp;<em>Un genre, ce sera donc &agrave; la fois : un ensemble de propri&eacute;t&eacute;s textuelles, de contraintes mat&eacute;rielles, structurelles, pragmatiques (horizon d&rsquo;attente, contrat de lecture) ; une s&eacute;rie de r&egrave;gles, de conventions esth&eacute;tiques et formelles ; une tradition d&rsquo;&oelig;uvres, un espace intertextuel, avec des m&eacute;canismes de reproduction, d&rsquo;&eacute;cart, d&rsquo;opposition, de d&eacute;passement ; un ensemble d&rsquo;&oelig;uvres pr&eacute;sentant, hors de tout lien historique, des similitudes, en particulier th&eacute;matiques<a href="#nbp1" id="footnoteref1_qu67pjk" name="liennbp1" title="Daniel Couégnas, Introduction à la paralittérature, Paris, Seuil, 1992, p. 60.">1</a>.</em>&nbsp;&raquo;</p> <p>Le troisi&egrave;me num&eacute;ro de la revue <em>&Agrave; l&rsquo;&eacute;preuve</em> souhaiterait interroger cette complexit&eacute; de la notion de &laquo;&nbsp;genre&nbsp;&raquo; sans se limiter pour autant aux seuls aspects &laquo;&nbsp;po&eacute;tiques&nbsp;&raquo; de la question&nbsp;: quels sont les traits d&eacute;finitoires d&rsquo;un genre&nbsp;? Les mod&egrave;les g&eacute;n&eacute;riques &eacute;labor&eacute;s par la th&eacute;orie sont-ils op&eacute;ratoires lorsque nous les confrontons &agrave; la diversit&eacute; foisonnante des produits culturels&nbsp;? S&rsquo;il s&rsquo;agit l&agrave; de deux questionnements certes incontournables sur la notion, la formulation de la th&eacute;matique du num&eacute;ro invite &eacute;galement &agrave; accorder une importance particuli&egrave;re aux implications id&eacute;ologiques et axiologiques du geste d&rsquo;&eacute;tiquetage g&eacute;n&eacute;rique. Car l&rsquo;association d&rsquo;un objet culturel et d&rsquo;un genre ne vise pas toujours &agrave; une fin exclusivement descriptive mais dissimule souvent une intention prescriptive. Classifier revient parfois non simplement &agrave; d&eacute;partager mais &eacute;galement &agrave; &eacute;tablir une hi&eacute;rarchie entre les &laquo;&nbsp;grands&nbsp;&raquo; et les &laquo;&nbsp;petits&nbsp;&raquo; genres. Ainsi comme le rappelait Pierre Bourdieu tout effort de taxinomie n&rsquo;est jamais totalement &eacute;tranger &agrave; une certaine violence symbolique&nbsp;:</p> <p><q>&nbsp;<em>Mettre des formes, c&rsquo;est donner &agrave; une action ou &agrave; un discours la forme qui est reconnue comme convenable, l&eacute;gitime, approuv&eacute;e, c&rsquo;est-&agrave;-dire une forme telle que l&rsquo;on peut produire publiquement, &agrave; la face de tous, une volont&eacute; ou une pratique qui, pr&eacute;sent&eacute;e autrement, serait inacceptable<a href="#nbp2" id="footnoteref2_pe0ky1t" name="liennbp2" title="Pierre Bourdieu, « Habitus, code et codification », Actes de la recherche en sciences sociales, Vol. 64, septembre 1986, p. 43.">2</a>.</em> </q></p> <p>Les articles r&eacute;unis ici proposent chacun un &eacute;clairage diff&eacute;rent sur l&rsquo;ensemble de ces enjeux formels et id&eacute;ologiques de la notion dans des domaines vari&eacute;s. Le num&eacute;ro se structure autour de quatre parties. Les trois premi&egrave;res constituent le dossier principal traitant la question de ce num&eacute;ro&nbsp;: &laquo;&nbsp;Genres et enjeux de l&eacute;gitimation&nbsp;&raquo;. La derni&egrave;re r&eacute;unit les actes de la journ&eacute;e doctorale annuelle du laboratoire RIRRA 21 qui a eu lieu le 9 avril 2015.</p> <p>&nbsp;</p> <h2><strong>1. Produits culturels, mod&egrave;les g&eacute;n&eacute;riques&nbsp;: fusion ou friction&nbsp;?</strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p>La premi&egrave;re partie intitul&eacute;e &laquo;&nbsp;Produits culturels, mod&egrave;les g&eacute;n&eacute;riques&nbsp;: fusion ou friction&nbsp;?&nbsp;&raquo; interroge les rapports entre la th&eacute;orie et les r&eacute;alit&eacute;s d&rsquo;une production culturelle plurielle&nbsp;: litt&eacute;raire, cin&eacute;matographique, b&eacute;d&eacute;ique, m&eacute;diatique. Comment et &agrave; partir de quels traits sp&eacute;cifiques doit-on d&eacute;finir un genre&nbsp;? Les d&eacute;finitions g&eacute;n&eacute;riques sont-elles op&eacute;ratoires lorsque nous les confrontons &agrave; l&rsquo;infinie diversit&eacute; des objets culturels&nbsp;?</p> <p>L&rsquo;article liminaire de David Laporte intitul&eacute; &laquo;&nbsp;Du genre &agrave; la g&eacute;n&eacute;ricit&eacute;. Prol&eacute;gom&egrave;nes &agrave; une po&eacute;tique du roman de la route qu&eacute;b&eacute;cois&nbsp;&raquo;, propose une synth&egrave;se sur les grandes th&eacute;ories modernes qui portent sur les genres litt&eacute;raires tout en plaidant pour une conception constructiviste de la notion&nbsp;: par une &eacute;tude pr&eacute;cise des couvertures des romans de route qu&eacute;b&eacute;cois, l&rsquo;auteur montre que le genre ne doit pas &ecirc;tre con&ccedil;u comme un canon immuable mais davantage comme une construction sans cesse changeante &agrave; laquelle participent, &agrave; part &eacute;gale, tous les p&ocirc;les de la communication litt&eacute;raire, auteurs, &eacute;diteurs et lecteurs.</p> <p>Dans une d&eacute;marche semblable l&rsquo;article d&rsquo;Isabelle-Rachel Casta &laquo;&nbsp;Sale comme une image&nbsp;: couvertures, g&eacute;n&eacute;ricit&eacute; et sexuation par les choix iconiques&nbsp;?&nbsp;&raquo;, constitue une &eacute;tude de la po&eacute;tique des couvertures d&rsquo;un autre genre qui a r&eacute;cemment connu un immense succ&egrave;s commercial gr&acirc;ce &agrave; la saga <em>Twilight&nbsp;</em>: les &laquo;&nbsp;thanatofictions&nbsp;&raquo;. Dans son analyse l&rsquo;auteure insiste notamment sur le fait que pour les &laquo;&nbsp;thanatofictions&nbsp;&raquo;, la reconnaissance g&eacute;n&eacute;rique est d&rsquo;abord et avant tout visuelle et s&rsquo;effectue gr&acirc;ce &agrave; un objet-livre satur&eacute; de symboles.</p> <p>Dans son article &laquo;&nbsp;Contre ou au-del&agrave; du roman graphique ? La bande dessin&eacute;e contemporaine face &agrave; ses d&eacute;limitations&nbsp;&raquo;, Martin C&ocirc;me retrace d&rsquo;abord l&rsquo;histoire des deux termes dont l&rsquo;opposition a depuis longtemps structur&eacute; le d&eacute;bat th&eacute;orique sur les arts de la narration figurative s&eacute;quentielle&nbsp;: la &laquo;&nbsp;bande dessin&eacute;e&nbsp;&raquo; et le &laquo;&nbsp;roman graphique&nbsp;&raquo;. L&rsquo;auteur s&rsquo;int&eacute;resse ensuite plus pr&eacute;cis&eacute;ment &agrave; ce pan de la bande dessin&eacute;e contemporaine qui s&rsquo;&eacute;carte sciemment des codes du roman graphique autrefois lieu important d&rsquo;avant-garde mais d&eacute;sormais assimil&eacute; par la culture dominante en bande dessin&eacute;e.</p> <p>L&rsquo;article de Florent Christol &laquo;&nbsp;<em>Her Body, Himself </em>de Carol Clover et la figure de la <em>Final Girl </em>: une g&eacute;n&eacute;alogie contestable&nbsp;&raquo;, confronte aux grandes th&eacute;ories sur le <em>slasher</em> les r&eacute;alit&eacute;s de la production cin&eacute;matographique. En plaidant pour une r&eacute;&eacute;valuation du film <em>Carrie</em> de Brian De Palma et pour son r&eacute;int&eacute;gration dans la lign&eacute;e des <em>slasher</em>, l&rsquo;auteur montre que le personnage de la &laquo;&nbsp;final girl&nbsp;&raquo; pr&eacute;sent&eacute; par les historiens du cin&eacute;ma comme l&rsquo;un des traits d&eacute;finitoires du genre s&rsquo;av&egrave;re en un sens probl&eacute;matique.</p> <p>Dans le dernier article de cette premi&egrave;re partie, &laquo;&nbsp;Obsolescence de genres classiques et &eacute;mergence de nouveaux genres populaires en contexte de <em>participatory culture</em>&nbsp;?&nbsp;&raquo;, Sylvie Lorenzo interroge la pertinence de la notion de &laquo;&nbsp;genre&nbsp;&raquo; au temps d&rsquo;internet et d&rsquo;une production audiovisuelle participative prolifique. En &eacute;tudiant tous les produits culturels pr&eacute;sents sur <em>YouTube</em> et li&eacute;s &agrave; l&rsquo;univers fictionnel de <em>Game of Thrones</em>, l&rsquo;auteure montre les limites d&rsquo;une approche g&eacute;n&eacute;rique classique et l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de remplacer la notion de &laquo;&nbsp;genre&nbsp;&raquo; par celle de &laquo;&nbsp;format de genre&nbsp;&raquo; beaucoup plus adapt&eacute;e au caract&egrave;re &eacute;volutif et plastique des productions num&eacute;riques.</p> <p>&nbsp;</p> <h2><strong>2. De l&rsquo;usage des genres&nbsp;: auteurs, critiques, &eacute;diteurs et biblioth&egrave;ques</strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p>La deuxi&egrave;me partie de ce num&eacute;ro intitul&eacute;e &laquo;&nbsp;De l&rsquo;usage des genres&nbsp;: auteurs, critiques, &eacute;diteurs et biblioth&egrave;ques&nbsp;&raquo;, regroupe cinq articles qui analysent les enjeux axiologiques de la notion de genre et sa place dans les diverses strat&eacute;gies de positionnement dans le champ culturel.</p> <p>L&rsquo;article de Justine P&eacute;deflous &laquo;&nbsp;Le paratexte dans les contes fantastiques espagnols du XIX<sup>e</sup> si&egrave;cle : autojustification et mises &agrave; distance d&rsquo;un genre d&eacute;cri&eacute;&nbsp;&raquo;, &eacute;tudie les diff&eacute;rentes strat&eacute;gies adopt&eacute;es par les auteurs espagnols de r&eacute;cits fantastiques afin de promouvoir leurs &oelig;uvres dans le contexte litt&eacute;raire du XIX<sup>e</sup> si&egrave;cle o&ugrave; le r&eacute;alisme est &eacute;rig&eacute; en canon.</p> <p>Marion Brun, dans son article &laquo;&nbsp;Marcel Pagnol et la l&eacute;gitimation du genre sc&eacute;naristique&nbsp;: vers une nouvelle forme de pi&egrave;ce de th&eacute;&acirc;tre&nbsp;&raquo;, &eacute;tudie la place de l&rsquo;hybridation g&eacute;n&eacute;rique dans la pratique d&rsquo;&eacute;criture pagnolienne. Elle montre comment l&rsquo;auteur, par le brouillage des fronti&egrave;res entre les genres sc&eacute;naristique et dramatique, cr&eacute;e une &oelig;uvre originale qui se d&eacute;tache nettement du reste de la production dramaturgique de son &eacute;poque.</p> <p>L&rsquo;article de Violaine Beyron, &laquo;&nbsp;Introduction et enjeux de la litt&eacute;rature pour jeunes adultes dans le paysage &eacute;ditorial fran&ccedil;ais&nbsp;&raquo;, explore la fa&ccedil;on dont certaines pratiques &eacute;ditoriales aboutissent &agrave; l&rsquo;&eacute;mergence de nouveaux genres. L&rsquo;auteure s&rsquo;int&eacute;resse plus pr&eacute;cis&eacute;ment au ph&eacute;nom&egrave;ne de la litt&eacute;rature pour jeunes adultes, un genre issu d&rsquo;une volont&eacute;, de la part des &eacute;diteurs, d&rsquo;&eacute;largir un pan de la litt&eacute;rature jeunesse vers un public plus large et plus &acirc;g&eacute;, un geste qui n&rsquo;est pas sans cons&eacute;quence en termes de l&eacute;gitimit&eacute; culturelle.</p> <p>Fabienne Soldini, dans son article &laquo;&nbsp;Du genre comme principe l&eacute;gitimant : romans policiers et critiques litt&eacute;raires&nbsp;&raquo;, s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; la place qu&rsquo;occupe le roman policier dans le discours critique. D&eacute;pouillant un vaste ensemble de revues litt&eacute;raires contemporaines, l&rsquo;auteure d&eacute;taille le long processus de l&eacute;gitimation du genre et ses cons&eacute;quences, notamment le d&eacute;veloppement de nombreux sous-genres.</p> <p>Le dernier article de cette partie &eacute;tudie &eacute;galement le polar mais dans une perspective diff&eacute;rente. C&eacute;cile Rabot, en puisant dans une enqu&ecirc;te r&eacute;alis&eacute;e de 2004 &agrave; 2011 dans les biblioth&egrave;ques de la Ville de Paris, montre dans son article &laquo;&nbsp;Le roman policier en biblioth&egrave;que : institutionnalisation et l&eacute;gitimation d&rsquo;un genre litt&eacute;raire&nbsp;&raquo;, comment les biblioth&egrave;ques, en tant qu&rsquo;institution, ont efficacement particip&eacute;, gr&acirc;ce &agrave; diverses strat&eacute;gies (patrimonialisation, esth&eacute;tisation, auctorialisation), &agrave; la l&eacute;gitimation progressive et toujours en cours de ce genre.</p> <p>&nbsp;</p> <h2><strong>3. &Eacute;volution des genres dans l&rsquo;Histoire des arts</strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p>La troisi&egrave;me partie du num&eacute;ro, intitul&eacute;e &laquo;&nbsp;&Eacute;volution des genres dans l&rsquo;histoire de l&rsquo;art&nbsp;&raquo; traite de l&rsquo;&eacute;mergence et de la l&eacute;gitimation de genres picturaux aux XVII<sup>e</sup> et XVIII<sup>e</sup> si&egrave;cles. Ainsi, par rapport &agrave; un m&ecirc;me canon &eacute;tabli par l&rsquo;Acad&eacute;mie royale de peinture et de sculpture, chaque article s&rsquo;attache &agrave; un genre pr&eacute;cis.</p> <p>Tout d&rsquo;abord, &Eacute;lodie Cayuela dans &laquo;&nbsp;Le portrait dans la France des Lumi&egrave;res&nbsp;: entre d&eacute;nonciation et l&eacute;gitimation d&rsquo;un genre pictural&nbsp;&raquo; &eacute;tudie le cas du portrait, qui est consid&eacute;r&eacute; comme inf&eacute;rieur au &laquo;&nbsp;grand genre&nbsp;&raquo; de la peinture d&rsquo;histoire, et s&rsquo;attache &agrave; d&eacute;gager les &eacute;tapes et les facteurs de sa l&eacute;gitimation progressive.</p> <p>C&rsquo;est &agrave; la peinture animali&egrave;re que Loreline Pelletier se consacre dans &laquo;&nbsp;Genres et sous-genres picturaux en France du temps de l&rsquo;Acad&eacute;mie royale de Peinture&nbsp;: le cas de la peinture animali&egrave;re&nbsp;&raquo;. Apr&egrave;s avoir &eacute;tudi&eacute; la place de la peinture animali&egrave;re au sein de la hi&eacute;rarchie acad&eacute;mique, elle se concentre sur les crit&egrave;res d&eacute;finitoires en diachronie afin de voir dans quelle mesure les difficult&eacute;s de caract&eacute;risation du genre peuvent en affecter la l&eacute;gitimation.</p> <p>Enfin, &laquo;&nbsp;R&eacute;inventer la peinture d&rsquo;histoire au XVIII<sup>e </sup>si&egrave;cle et la strat&eacute;gie des femmes pour l&eacute;gitimer leur place dans l&rsquo;Art&nbsp;&raquo; double la question du genre pictural avec celle du &laquo;&nbsp;gender&nbsp;&raquo; en montrant comment investir un genre donn&eacute; peut servir une strat&eacute;gie de conqu&ecirc;te du champ artistique. Perrine Vigroux s&rsquo;int&eacute;resse ainsi au genre de l&rsquo;all&eacute;gorie comme voie d&rsquo;investissement de la peinture d&rsquo;histoire par les femmes.</p> <p>&nbsp;</p> <h2><strong>4. Actes de la 7<sup>e</sup> journ&eacute;e doctorale &quot;Work in Progress&quot;</strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p>La derni&egrave;re partie du num&eacute;ro offre un panorama des travaux pr&eacute;sent&eacute;s par les doctorants du Rirra21 lors de la journ&eacute;e doctorale du 9 avril 2015.</p> <p>Karin Wackers Espinosa propose, dans &laquo;&nbsp;L&rsquo;Espace exalt&eacute; dans le th&eacute;&acirc;tre urbain d&rsquo;Ernest Pignon-Ernest&nbsp;&raquo;, un premier &eacute;tat de ses recherches sur l&rsquo;artiste plasticien et ses collages urbains. Elle d&eacute;ploie donc ici sa r&eacute;flexion esth&eacute;tique sur la notion de figure dans son rapport &agrave; l&rsquo;espace.</p> <p>En arts du spectacle, l&rsquo;article de Mathilde Marcel, &laquo;&nbsp;&Eacute;crire pour la rue&nbsp;&raquo; est consacr&eacute; aux processus collectifs de cr&eacute;ation en retra&ccedil;ant deux parcours&nbsp;: <em>Borderline Blues</em> de la Fabrique Fastidieuse et <em>Regards en biais</em> de la compagnie Hurlante.</p> <p>C&rsquo;est &eacute;galement la question de l&rsquo;espace et du lieu qui est trait&eacute;e dans le dernier article intitul&eacute; &laquo;&nbsp;Pratiques et repr&eacute;sentations du lieu dans <em>La Prisonni&egrave;re du d&eacute;sert</em> de John Ford&nbsp;&raquo;. &Agrave; partir de la repr&eacute;sentation de <em>Monument Valley</em> dans le film de Ford, Fabien Meynier interroge les implications di&eacute;g&eacute;tiques et politiques de la repr&eacute;sentation de l&rsquo;espace.</p> <p>&nbsp;</p> <h2><strong>5. Remerciements</strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p>Nous souhaiterions clore cette partie introductive en remerciant chaleureusement tous les membres du laboratoire Rirra21 (doctorants, chercheurs et enseignants-chercheurs) qui ont contribu&eacute; de fa&ccedil;on d&eacute;cisive au choix du th&egrave;me retenu pour ce troisi&egrave;me num&eacute;ro.</p> <p>Merci &eacute;galement &agrave; tous les membres du comit&eacute; scientifique de la revue, pour leur soutien constant, leur disponibilit&eacute; et leur aide pr&eacute;cieuse.</p> <p>&nbsp;</p> <h2><strong>6. Sommaire</strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p><strong>Produits culturels, mod&egrave;les g&eacute;n&eacute;riques&nbsp;: fusion ou friction&nbsp;?</strong></p> <p><strong>David Laporte</strong> (Universit&eacute; du Qu&eacute;bec &agrave; Trois-Rivi&egrave;res), Du genre &agrave; la g&eacute;n&eacute;ricit&eacute;. Prol&eacute;gom&egrave;nes &agrave; une po&eacute;tique du roman de la route qu&eacute;b&eacute;cois.</p> <p><strong>Isabelle-Rachel Casta</strong> (T&amp;C, Universit&eacute; d&rsquo;Artois), &laquo;&nbsp;Sale comme une image&nbsp;&raquo; : couvertures, g&eacute;n&eacute;ricit&eacute; et sexuation par les choix iconiques&nbsp;?</p> <p><strong>C&ocirc;me Martin</strong> (Universit&eacute; Paris-Sorbonne), Contre ou au-del&agrave; du roman graphique ? La bande dessin&eacute;e contemporaine face &agrave; ses d&eacute;limitations.</p> <p><strong>Florent Christol</strong> (RIRRA 21, Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry),&nbsp;<em>Her Body, Himself</em> de Carol Clover et la figure de la Final Girl : une g&eacute;n&eacute;alogie contestable.</p> <p><strong>Sylvie Lorenzo</strong> (Universit&eacute; de Limoges), Obsolescence de genres classiques et &eacute;mergence de nouveaux genres populaires en contexte de <em>participatory culture</em>&nbsp;?</p> <p>&nbsp;</p> <p><strong>De l&rsquo;usage des genres&nbsp;: auteurs, critiques, &eacute;diteurs et biblioth&egrave;ques</strong></p> <p><strong>Justine P&eacute;deflous</strong> (CRIMIC, Universit&eacute; Paris-Sorbonne), Le paratexte dans les contes fantastiques espagnols du XIX<sup>e</sup> si&egrave;cle : autojustification et mises &agrave; distance d&rsquo;un genre d&eacute;cri&eacute;.</p> <p><strong>Marion Brun</strong> (CELLF 19e-20e, Paris IV), Marcel Pagnol et la l&eacute;gitimation du genre sc&eacute;naristique&nbsp;: vers une nouvelle forme de pi&egrave;ce de th&eacute;&acirc;tre.</p> <p><strong>Violaine Beyron</strong>, Introduction et enjeux de la litt&eacute;rature pour jeunes adultes dans le paysage &eacute;ditorial fran&ccedil;ais.</p> <p><strong>Fabienne Soldini</strong> (Aix Marseille Univ, CNRS, LAMES, Aix-en-Provence), Du genre comme principe l&eacute;gitimant : romans policiers et critiques litt&eacute;raires.</p> <p><strong>C&eacute;cile Rabot</strong> (CESSP, Universit&eacute; Paris Nanterre), Le roman policier en biblioth&egrave;que : institutionnalisation et l&eacute;gitimation d&rsquo;un genre litt&eacute;raire.</p> <p>&nbsp;</p> <p><strong>&Eacute;volutions des genres dans l&rsquo;Histoire de l&rsquo;Art</strong></p> <p><strong>&Eacute;lodie Cayuela</strong> (CRISES, Universit&eacute; Paul Val&eacute;ry), Le portrait dans la France des Lumi&egrave;res&nbsp;: entre d&eacute;nonciation et l&eacute;gitimation d&rsquo;un genre pictural.</p> <p><strong>Loreline Pelletier</strong> (IRHiS, Lille 3), Genres et sous-genres picturaux en France du temps de l&rsquo;Acad&eacute;mie royale de Peinture&nbsp;: le cas de la peinture animali&egrave;re.</p> <p><strong>Perrine Vigroux</strong> (CRISES, Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry), R&eacute;inventer la peinture d&rsquo;histoire au XVIII<sup>e</sup> si&egrave;cle et la strat&eacute;gie des femmes pour l&eacute;gitimer leur place dans l&rsquo;Art.</p> <p>&nbsp;</p> <p><strong>Actes de la journ&eacute;e doctorale&nbsp; &laquo;&nbsp;Work in Progress&nbsp;&raquo;</strong></p> <p><strong>Karin Wackers-Espinoza</strong> (Rirra21, Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry), L&rsquo;espace exalt&eacute; dans le th&eacute;&acirc;tre urbain d&rsquo;Ernest Pignon-Ernest.</p> <p><strong>Mathilde Marcel</strong> (Rirra21, Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry), &Eacute;crire pour la rue.</p> <p><strong>Fabien Meynier</strong> (Rirra21, Universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry), Pratiques et repr&eacute;sentations du lieu dans <em>La Prisonni&egrave;re du d&eacute;sert</em> de John Ford.</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <hr /> <h2>Notes et r&eacute;f&eacute;rences</h2> <p><a href="#liennbp1" name="nbp1">1</a> Daniel Cou&eacute;gnas, <em>Introduction &agrave; la paralitt&eacute;rature</em>, Paris, Seuil, 1992, p. 60.</p> <p><a href="#liennbp2" name="nbp2">2</a> Pierre Bourdieu, &laquo;&nbsp;Habitus, code et codification&nbsp;&raquo;, <em>Actes de la recherche en sciences sociales</em>, Vol. 64, septembre 1986, p. 43.</p>