<p>Dans <em>La Prisonni&egrave;re du d&eacute;sert </em>de John Ford, deux r&eacute;cits sont repr&eacute;sent&eacute;s qui peuvent rentrer en contradiction. Le premier organise la fiction, celle d&rsquo;Ethan Edwards et de ses compagnons &agrave; la recherche de la jeune Deborah enlev&eacute;e par les Comanches. Une chasse &agrave; l&rsquo;homme de plusieurs ann&eacute;es &agrave; travers l&rsquo;Ouest am&eacute;ricain permettra de ramener la jeune fille devenue femme au sein de la communaut&eacute;. Le second r&eacute;cit repr&eacute;sent&eacute; par le film est celui des d&eacute;placements de plusieurs personnages dans le p&eacute;rim&egrave;tre restreint de <em>Monument Valley</em>, &agrave; la fronti&egrave;re entre l&rsquo;Arizona et l&rsquo;Utah, passant et repassant sans cesse dans les m&ecirc;mes zones g&eacute;ographiques, reconnaissables notamment par les buttes qui pars&egrave;ment la plaine d&eacute;sertique. Autrement dit, nous assistons en m&ecirc;me temps &agrave; la repr&eacute;sentation d&rsquo;un r&eacute;cit fictionnel, et &agrave; l&rsquo;enregistrement d&rsquo;individus agissant dans un lieu reconnaissable.</p>