<p>&laquo;&nbsp;La production th&eacute;&acirc;trale ou plut&ocirc;t la m&eacute;canique de cr&eacute;ation<a href="#nbp1" id="footnoteref1_13iwfgh" name="liennbp1" title="Jean Caune, « Créateur/Animateur », La décentralisation théâtrale 4, Le temps des incertitudes 1969-1981, Robert Abirached (dir), Arles, Actes Sud-Papiers, 1994, p. 72">1</a> &raquo; conna&icirc;t un renouveau dans les ann&eacute;es soixante-dix. Le refus de diffuser une culture et un langage attribu&eacute;s &agrave; la classe dominante et le souhait de rencontrer et d&rsquo;&eacute;changer avec un nouveau public, &laquo;&nbsp;conduit certaines &eacute;quipes th&eacute;&acirc;trales &agrave; ne plus concevoir la repr&eacute;sentation comme transposition d&rsquo;un texte pr&eacute;alablement &eacute;crit<a href="#nbp2" id="footnoteref2_sgja56s" name="liennbp2" title="Idem, p 71.">2</a> &raquo;, &agrave; rejeter le pouvoir des auteurs et des metteurs en sc&egrave;ne et &agrave; adopter un mode de production collectif similaire &agrave; celui des troupes de th&eacute;&acirc;tre radical et exp&eacute;rimental nord-am&eacute;ricaines. La cr&eacute;ation collective &laquo;interroge la sp&eacute;cialisation excessive et poursuit l&rsquo;utopie d&rsquo;une nouveaut&eacute; qui &eacute;branlerait les certitudes admises gr&acirc;ce aux forces souterraines qui se r&eacute;v&egrave;lent dans chaque individu par la m&eacute;diation du groupe<a href="#nbp3" id="footnoteref3_c94puon" name="liennbp3" title="Jean-Pierre Ryngaert, « Création collective », Dictionnaire encyclopédique du théâtre, Michel Corvin (dir), Paris, Larousse-Bordas, 1998, p. 443.">3</a>. &raquo;</p> <p>De nombreuses compagnies<a href="#nbp4" id="footnoteref4_nya0q9z" name="liennbp4" title="Le Théâtre du Soleil, le Théâtre de l’Aquarium ou le Théâtre du Campagnol se sont illustrés dans ce type de démarches.">4</a> cr&eacute;ent alors autour de th&egrave;mes en lien avec l&rsquo;actualit&eacute; et la vie quotidienne des populations, proc&egrave;dent par observations, enqu&ecirc;tes, et improvisation et admettent l&rsquo;essai, l&rsquo;erreur ainsi que l&rsquo;intervention de tous les membres de l&rsquo;&eacute;quipe dans l&rsquo;&eacute;criture dramatique et sc&eacute;nique. En 1979, dans le cadre d&rsquo;un projet d&rsquo;animation de la ville de Ch&acirc;tenay-Malabry, le Th&eacute;&acirc;tre du Campagnol recueille les t&eacute;moignages de personnes &acirc;g&eacute;es et les transpose avec une centaine d&rsquo;habitants au cours d&rsquo;ateliers hebdomadaires. &laquo;&nbsp;Ce travail (&hellip;) a trouv&eacute; une forme de pr&eacute;sentation publique lors de la f&ecirc;te des associations de la ville et il a &eacute;t&eacute; au d&eacute;part de la cr&eacute;ation du <em>Bal</em><a href="#nbp5" id="footnoteref5_z3bcu96" name="liennbp5" title="Jean Caune, op.cit, p. 73 sqq.">5</a>.&raquo; Le processus de cr&eacute;ation ne trouve pas sa valeur dans le seul r&eacute;sultat mais aussi dans sa capacit&eacute; &agrave; rencontrer la population et &agrave; innover.</p> <p>Les artistes de rue s&rsquo;inscrivent dans la lign&eacute;e de ces exp&eacute;rimentations. Laissant de c&ocirc;t&eacute; le mode vie communautaire, ils font du processus de cr&eacute;ation un v&eacute;ritable <em>work in progress,</em> un voyage &laquo;&nbsp;marqu&eacute; par l&rsquo;&eacute;nergie collective<a href="#nbp6" id="footnoteref6_0jfyrq2" name="liennbp6" title="Anne Gonon, In vivo. Les figures du spectateur des arts de la rue, Montpellier, L’Entretemps, « Carnets de rue », 2011, p. 58.">6</a> &raquo;, les espaces et les publics-populations<a href="#nbp7" id="footnoteref7_and340w" name="liennbp7" title="« Le public qui se trouve dans la rue, naturellement, qu’un spectacle s’y produise ou pas. Le public qui représente la plus large bande passante culturelle, sans distinction de connaissances, de rôle, de fonction, d’âge et de classe sociale. », Michel Crespin cité par Philippe Chaudoir, La Ville en scènes. Discours et figures de l’espace public à travers les « Arts de la Rue », Paris, L’Harmattan, 2013, p. 66.">7</a>. Au cours des derni&egrave;res d&eacute;cennies, les artistes ont su d&eacute;velopper des proc&eacute;d&eacute;s d&rsquo;&eacute;criture singuliers et &eacute;difier le r&eacute;seau et les structures adapt&eacute;s, les lieux de fabrique et les CNAR<a href="#nbp8" id="footnoteref8_m8o3eeh" name="liennbp8" title="Le ministère de la Culture et de la Communication référence aujourd’hui treize Centre nationaux des arts de la rue : l’Atelier 231 à Sotteville-lès-Rouen (Haute-Normandie), le Parapluie à Aurillac (Auvergne), l’Abattoir à Chalon-sur-Saône (Bourgogne), le Fourneau à Brest (Bretagne), le Citron Jaune à Port-Saint-Louis du Rhône (Provence-Alpes-Côte d’Azur), la Paperie à Angers (Loire Atlantique), le Moulin Fondu à Noisy-le-Sec (Île-de-France), Pronomade(s) en Haute-Garonne (Midi-Pyrénées), les Usines Boinot à Niort (Poitou-Charentes), le Secteur Ouvert des Arts de la Rue (SOAR) à Boulieu-lès-Annonay (Rhône-Alpes), le Boulon à Vieux-Condé (Nord Pas de Calais) et les Ateliers Frappaz à Villeurbanne (Rhône-Alpes).">8</a> -pour les mettre en &oelig;uvre. Institutionnalis&eacute;, financ&eacute;, le secteur rue &agrave; d&eacute;sormais les moyens de ses ambitions -ou presque-.</p> <p>Pour illustrer et approfondir notre propos nous allons retracer le parcours de deux cr&eacute;ations&nbsp;: <em>Borderline Blues</em> de la Fabrique Fastidieuse et <em>Regards en biais</em> de la compagnie La Hurlante.</p> <p>&nbsp;</p> <h2><strong>1. Parcours # 1&nbsp;: Borderline Blues de la Fabrique Fastidieuse</strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p>Dans <em>Borderline Blues</em>, quatre adolescents, aux portes de l&rsquo;enfance et de l&rsquo;&acirc;ge adulte, d&eacute;passent, cherchent, &eacute;prouvent, leurs limites et celles des autres au-del&agrave; de la mort.</p> <p>Avec le jeu pour seul langage, les interpr&egrave;tes expriment &agrave; la fois l&rsquo;innocence et la cruaut&eacute; de l&rsquo;&ecirc;tre humain ; combien il est difficile de vivre ensemble, de se tol&eacute;rer sans rivalit&eacute;, de s&rsquo;aimer sans se jalouser. Par &laquo;&nbsp;une danse vertigineuse, brute, acrobatique<a href="#nbp9" id="footnoteref9_ih2eod8" name="liennbp9" title="La Fabrique Fastidieuse, [En Ligne].www.lafabriquefastidieuse.com [Site consulté le 28 février 2016]">9</a> &raquo; <em>Borderline Blues</em> d&eacute;voile la violence du jeu social. <em>Borderline Blues </em>est le premier projet d&eacute;di&eacute; &agrave; l&rsquo;espace public de La Fabrique Fastidieuse, une jeune compagnie de danse lyonnaise. Cr&eacute;&eacute;e en 2008, elle est dirig&eacute;e par Julie Lefebvre et Anne-Sophie Gabert. Julie Lefebvre a suivi une formation de danse classique puis contemporaine au conservatoire de Bordeaux. En 2009, elle int&egrave;gre la troisi&egrave;me promotion de la Formation avanc&eacute;e et itin&eacute;rante des arts de la rue (FAI AR). Anne-Sophie Gabert a d&rsquo;abord &eacute;t&eacute; &laquo; form&eacute;e &agrave; la gymnastique avant de d&eacute;couvrir la danse par le biais de l&rsquo;improvisation. [&hellip;] Elle con&ccedil;oit la danse comme un engagement physique exigeant et nourrit une danse &agrave; la fois pr&eacute;cise, subtile et acrobatique<a href="#nbp10a" id="footnoteref10_zye34i2" name="liennbp10a" title="Ibidem.">10</a>.&nbsp;&raquo;</p> <p>&nbsp;</p> <h2><strong>2. &Eacute;critures et r&eacute;&eacute;critures</strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p><em>Borderline Blues</em> est le fruit d&rsquo;un long processus. Sa r&eacute;alisation fait suite &agrave; pr&egrave;s de deux ans de r&eacute;flexion et d&rsquo;exp&eacute;rimentations. Au cours des 18 mois de formation, les apprentis de la FAI AR d&eacute;veloppent un projet de cr&eacute;ation. Pour Julie Lefebvre se sera <em>Borderline Blues.</em> La premi&egrave;re mise en espace, lors du Panorama des chantiers &ndash; journ&eacute;e o&ugrave; les apprentis montrent leurs travaux &agrave; des professionnels du secteur &ndash; s&eacute;duit les programmateurs. Les festivals, La Plage des six pompes &agrave; La Chaux-de-Fonds (Suisse) et Sc&egrave;nes de rue &agrave; Mulhouse proposent d&rsquo;accueillir et de programmer le spectacle. La Fabrique Fastidieuse travaillera quinze jours &agrave; Mulhouse avant la diffusion et quatre jours &agrave; La Chaux-de-Fonds. Anne-Sophie Gabert int&egrave;gre alors le projet, ce qui permet &agrave; Julie Lefebvre de se positionner en tant que metteur en sc&egrave;ne. &ndash; En effet, jusque-l&agrave; elle &eacute;tait aussi interpr&egrave;te. &ndash; <em>Borderline</em> <em>Blues </em>conna&icirc;t alors une premi&egrave;re r&eacute;&eacute;criture.</p> <p>En 2011, <em>Borderline Blues</em> est soutenu par le dispositif &Eacute;crire pour la rue, pilot&eacute; par la Soci&eacute;t&eacute; des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) et par la Direction de la musique, de la danse, du th&eacute;&acirc;tre et des spectacles (DMDTS). Une r&eacute;sidence de quatre semaines est organis&eacute;e &agrave; Ramdam, lieu de cr&eacute;ation et de ressources artistiques implant&eacute; sur la commune de Sainte-Foy-l&egrave;s-Lyon. L&rsquo;&eacute;quipe s&rsquo;enrichit d&rsquo;une danseuse, Lucie Paquet et d&rsquo;un cr&eacute;ateur son, Julien Grosjean. Ensemble, dans la for&ecirc;t voisine, ils entament un nouveau cycle d&rsquo;improvisation autour du jeu, en lien avec les interventions de Julie Lefebvre dans une &eacute;cole maternelle de Lyon. Dans le cadre du programme Enfance, art et langages, elle anime des ateliers de danse pour des enfants de deux &agrave; cinq ans et &laquo; glane au quotidien des &laquo;&nbsp;physicalit&eacute;s&nbsp;&raquo; joueuses, chaotiques, insolentes, excessives et instinctives qu&rsquo;elle reconstitue, fastidieusement, avec ses interpr&egrave;tes<a href="#nbp10b" id="footnoteref10_prf3l4d" name="liennbp10b" title="Ibidem.">10</a>.<strong>&nbsp;</strong>&raquo; L&rsquo;&eacute;tat de jeu, le plaisir et l&rsquo;investissement physique qu&rsquo;il requiert, sont recherch&eacute;s et place <em>Borderline Blues</em> aux limites de la danse.</p> <p>Suivront trois autres r&eacute;sidences. Les danseurs de la Fabrique Fastidieuse prennent tour &agrave; tour possession des anciens ateliers municipaux de Villeurbanne &ndash; les Ateliers Frappaz -, ainsi que de la Fontaine des g&eacute;ants du quartier du Tonkin puis de l&rsquo;aire de jeu du parc de l&rsquo;h&ocirc;tel de la ville de Chilly-Mazarin (91). Le spectacle se construit dans l&rsquo;accumulation d&rsquo;improvisations, d&rsquo;exp&eacute;rimentations et de confrontations &agrave; l&rsquo;espace. Elles s&rsquo;ajoutent, s&rsquo;annulent et se superposent les unes aux autres.</p> <p>L&rsquo;&eacute;criture suit les &eacute;volutions. Elle est m&eacute;moire et trace du processus. Tout d&rsquo;abord notes personnelles, puis partag&eacute;es, images et sons elle devient partition. La sortie de r&eacute;sidence des Ateliers Frappaz est mise en verbe et dessin&eacute;e par la plasticienne Anne Cort&eacute;. La chor&eacute;graphie des jeux appara&icirc;t dans toute sa richesse et sa complexit&eacute;. Les pr&eacute;sentations suivantes font l&rsquo;objet d&rsquo;un synopsis, une &eacute;criture plus succincte et efficace int&eacute;grant les particularit&eacute;s de l&rsquo;espace physique et sonore.</p> <p><em>Borderline Blues</em> s&rsquo;inscrit dans les lieux. Chaque repr&eacute;sentation demande au minimum trois jours de &laquo;&nbsp;recr&eacute;ation&nbsp;&raquo;<a href="#nbp11" id="footnoteref11_0kmyizc" name="liennbp11" title="Selon les termes de l’artiste.">11</a>. De sorte que la repr&eacute;sentation n&rsquo;est pas l&rsquo;aboutissement mais une &eacute;tape dans un vaste processus.</p> <p>Une semaine avant le d&eacute;but des premi&egrave;res repr&eacute;sentations &agrave; Chalon-sur-Sa&ocirc;ne, dans le cadre du festival &laquo;&nbsp;Chalon dans la rue&nbsp;&raquo;, Julie Lefebvre et son &eacute;quipe r&eacute;p&eacute;taient dans les charbonni&egrave;res du port nord. &laquo;&nbsp;Pendant que les premi&egrave;res r&eacute;p&eacute;titions donnent forme au spectacle, les techniciens am&eacute;nagent le d&eacute;cor : d&eacute;broussaillage, implantation de prises pour grimper sur les murs, mise en place du dispositif sonore<a href="#nbp12" id="footnoteref12_55ziabx" name="liennbp12" title="Rebecca Pinos, « Chalon dans la rue en préparation », Journal de Saône et de Loire, 19 juillet 2013.">12</a>.&nbsp;&raquo;</p> <p>Dans un terrain vague, une jeune fille tague un mur. De la musique sort d&rsquo;un poste de radio. Une adolescente surgit de derri&egrave;re le mur. Le jeu commence. Elle arrache la bombe de peinture des mains de sa nouvelle camarade de jeu. Elles se poursuivent, disparaissent derri&egrave;re les murs, enjambent ces derniers, &agrave; bout de souffle s&rsquo;assoient contre. Elles s&rsquo;enlacent, se serrent, s&rsquo;&eacute;touffent. L&rsquo;une a le dessus sur l&rsquo;autre&nbsp;; elle rit&hellip;</p> <p><img alt="" data-entity-type="" data-entity-uuid="" src="https://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/Marcel-1.jpg" /></p> <h2>&nbsp;</h2> <h2><strong>3. Auteurs d&rsquo;espaces publics</strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p>&laquo;&nbsp;&Eacute;crire pour la rue recouvre une palette de langages qui ne se borne pas aux seuls textes&nbsp;: partitions, compositions, &eacute;crits et improvisation, croquis et programmes informatiques, po&egrave;mes et didascalies pour sc&eacute;nographies urbaines<a href="#nbp13" id="footnoteref13_2skeu6m" name="liennbp13" title="Claudine Dussollier, Les Éditions L’Entretemps [En Ligne]. http://www.web183018.clarahost.fr/ [Site consulté le 28 février 2016]">13</a>. &raquo; Plusieurs langages peuvent se faire suite, s&rsquo;ajouter, se compl&eacute;ter comme autant de regards et de mises en question de la cr&eacute;ation. Multidisciplinaire, l&rsquo;&eacute;criture est une s&eacute;rie de traces qui restent dans le souvenir et la m&eacute;moire.</p> <p>Les projets s&rsquo;&eacute;crivent dans un va-et-vient entre les langages et les corps, entre le dehors et le dedans, cherchant leur n&eacute;cessit&eacute; profonde dans l&rsquo;espace.</p> <p>Pour les artistes de rue l&rsquo;&eacute;criture est recueil de paroles, collecte de mots et d&rsquo;id&eacute;es. Souvent collective, elle est action, s&rsquo;inscrit dans l&rsquo;espace, dans les corps et dans le souffle. Les mots sont utilis&eacute;s pour dire, crier et murmurer. Ils ne sont jamais vraiment fig&eacute;s. Ils peuvent ais&eacute;ment &ecirc;tre gomm&eacute;s, effac&eacute;s, ratur&eacute;s. Le texte et les mots sont appr&eacute;ci&eacute;s dans leur fonctionnalit&eacute;. Ils sont un mat&eacute;riau de cr&eacute;ation rarement vou&eacute; &agrave; la publication.</p> <p>Si les artistes de rue d&eacute;posent leurs &oelig;uvres aupr&egrave;s de la SACD depuis longtemps, il faut attendre les ann&eacute;es deux mille pour qu&rsquo;ils s&rsquo;affirment en tant qu&rsquo;auteurs et que la notion d&rsquo;&eacute;criture pour l&rsquo;espace public &eacute;merge.</p> <p>En 2005, tandis que la SACD cr&eacute;e un poste d&rsquo;administrateur d&eacute;l&eacute;gu&eacute; aux arts de la rue<a href="#nbp14" id="footnoteref14_e0rxcnq" name="liennbp14" title="Poste occupé successivement par Frédéric Michelet (CIA), Dominique Houdart (Compagnie Dominique Houdart et Jeanne Heuclin) et Frédéric Fort (Annibal et ses Eléphants).">14</a>, une r&eacute;flexion sur le soutien et l&rsquo;accompagnement aux &eacute;critures destin&eacute;es &agrave; l&rsquo;espace public est amorc&eacute; dans le cadre du Temps des arts de la rue<em>.</em> Elle aboutit en 2007 &agrave; la cr&eacute;ation de la bourse &Eacute;crire pour la rue. Dans la m&ecirc;me veine, le festival &laquo;&nbsp;Chalon dans la rue&nbsp;&raquo; et la SACD lancent, en 2006, un dispositif similaire, Auteurs d&rsquo;espaces. &laquo;&nbsp;La multiplication de ces initiatives souligne la volont&eacute; des institutions, des professionnels et des artistes de soutenir les &eacute;critures particuli&egrave;res de ce champ<a href="#nbp15" id="footnoteref15_muwdlpj" name="liennbp15" title="Anne Gonon, op.cit, p. 59 sqq.">15</a>.&nbsp;&raquo;</p> <p>Depuis 2009, la collection Sc&eacute;nogramme, des &eacute;ditions L&rsquo;Entretemps, consacr&eacute;e aux r&eacute;pertoires du spectacle propose une s&eacute;rie &laquo;&nbsp;rue<a href="#nbp16" id="footnoteref16_3ue3e3q" name="liennbp16" title="Quelques textes de spectacle de rue ont été publiés : Les pendus de Kumulus et Nadège Prugnard, les partitions de l’orateur Tartar(e), A A A A. A, Adieu, et Antoinette et le poilu, Le Retour de Cyril Lévi Provençal et Sylvie Clidière et 1789 de Frédéric Michelet.">16</a> &raquo;. Tartar(e), &laquo;&nbsp;griot blanc&nbsp;&raquo;, farouche d&eacute;fenseur de l&rsquo;oralit&eacute; s&rsquo;est laiss&eacute; convaincre. Les compagnies se montrent plus &agrave; leur aise dans le r&eacute;cit de leurs histoires collectives et cr&eacute;atives. Elles sont nombreuses &agrave; se raconter, laissant les traces d&rsquo;une d&eacute;marche, d&rsquo;un processus collectif.</p> <p>Les arts de la rue interrogent le statut d&rsquo;auteur et l&rsquo;&eacute;criture dans sa fonction, sa pratique et sa forme.</p> <p>&nbsp;</p> <h2><strong>4. Parcours # 2&nbsp;: <em>Regards en biais</em> de La Hurlante</strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p><em>Regards en biais </em>est une d&eacute;ambulation &agrave; travers la folie. Nous suivons No&euml;l Folly, le simplet du village, dans le d&eacute;dale des rues pour d&eacute;couvrir sa folie et celle des autres. Parfois nous perdons sa trace et rencontrons les habitants, leurs t&eacute;moignages sur le pas de leurs portes. Leurs voix surgissent et nous guident dans la folie.</p> <p>Forte de son exp&eacute;rience de com&eacute;dienne et d&rsquo;auteure au sein des compagnies S&icirc;n et Les Boucans, Caroline Cano cr&eacute;e La Hurlante en 2011. Apr&egrave;s une cr&eacute;ation pour le jeune public, elle imagine en 2012 <em>Regards en biais&nbsp;; </em>un spectacle dans lequel elle interroge la notion de &laquo;&nbsp;folie&nbsp;&raquo;. Depuis 2009, Caroline Cano intervient aupr&egrave;s d&rsquo;adultes souffrant de troubles mentaux dans le cadre d&rsquo;ateliers et de stages de th&eacute;&acirc;tre. Ces rencontres l&rsquo;ont amen&eacute;e &agrave; s&rsquo;interroger sur la folie. Qu&rsquo;est-ce que la folie&nbsp;? Qu&rsquo;est-ce que la normalit&eacute;&nbsp;? Qu&rsquo;est-ce que la r&eacute;alit&eacute;&nbsp;?</p> <p>&nbsp;</p> <h2><strong>5. La rencontre comme processus</strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p>Le processus de cr&eacute;ation de <em>Regards en biais</em> commence par une recherche documentaire et des entretiens avec des personnes en situation de handicap psychique et leurs proches. Les t&eacute;moignages recueillis, lors de la premi&egrave;re r&eacute;sidence &agrave; la Bulle Bleue, ESAT artistique culturel solidaire et singulier en mai 2013, impr&egrave;gnent durablement la cr&eacute;ation. Les r&eacute;cits intimes sont retranscrits et assembl&eacute;s en une polyphonie. En creux, la silhouette d&rsquo;un personnage se dessine, celle de No&euml;l Folly. Au fil des r&eacute;sidences, l&rsquo;ordre et l&rsquo;importance des t&eacute;moignages s&rsquo;affinent tandis que No&euml;l Folly et sa po&eacute;sie s&rsquo;&eacute;toffent.</p> <p>Le recueil de parole constitue une premi&egrave;re approche des publics-populations. La Hurlante qui veut int&eacute;resser la population &agrave; la cr&eacute;ation et &agrave; son processus va exploiter le proc&eacute;d&eacute;. Les r&eacute;sidences sont l&rsquo;occasion de discussions autour de la folie et de rencontres avec la population, qui deviennent le moteur de la cr&eacute;ation. Peu &agrave; peu, un protocole se met en place. Le lieu d&rsquo;accueil convie les habitants souvent par l&rsquo;interm&eacute;diaire des associations de quartier &agrave; une pr&eacute;sentation de projet. Les personnes sensibles &agrave; la d&eacute;marche de la compagnie sont invit&eacute;es ult&eacute;rieurement &agrave; &eacute;changer en priv&eacute; avec Caroline Cano et Marina Pardo, son assistante &agrave; la mise en sc&egrave;ne. Un questionnaire guide l&rsquo;entretien. Ces temps de rencontres permettent &agrave; Caroline Cano de solliciter les habitants. Diff&eacute;rentes modalit&eacute;s de participation sont propos&eacute;es&nbsp;: restituer un t&eacute;moignage, construire des &eacute;l&eacute;ments de d&eacute;cor, faire de la figuration ou pr&ecirc;ter sa fen&ecirc;tre, son balcon. Par la suite, des ateliers artistiques permettant d&rsquo;int&eacute;grer les volontaires au spectacle sont organis&eacute;s. Le protocole a &eacute;t&eacute; mis en place dans son int&eacute;gralit&eacute; pour la premi&egrave;re fois &agrave; l&rsquo;automne 2013, dans le quartier de Celleneuve &agrave; Montpellier. L&rsquo;enthousiasme des participants et du public marque la premi&egrave;re restitution. Dix r&eacute;sidences suivront et bien plus de rencontres inoubliables.</p> <p>Avec<em> Regards en biais, </em>l&rsquo;utopie de la rencontre avec le spectateur devient r&eacute;alit&eacute;. L&rsquo;&eacute;change et la participation de l&rsquo;habitant, spectateur potentiel, alimentent la cr&eacute;ation. La compagnie La Hurlante tisse des liens et fait du rapport &agrave; autrui le sujet m&ecirc;me de l&rsquo;&eacute;v&egrave;nement artistique.</p> <p>Voulant &ecirc;tre au plus pr&egrave;s du public<a href="#nbp17" id="footnoteref17_3wdzwg8" name="liennbp17" title="« À l’origine de la rencontre entre public et théâtre de rue se trouve une soif commune de liberté, d’échanges et de partages libérés de toute répression sociale. » Joël Cramesnil, « Point de vue de spectateur », La relation au public dans les arts de la rue, Anne Gonon (dir), Actes de colloque  « Les arts de la rue : quels publics ? », Vic-la-Gardiole, L’Entretemps, « Carnets de rue », 2006, p. 84.">17</a>, les compagnies de rue ouvrent les diff&eacute;rentes phases du processus de cr&eacute;ation. Les r&eacute;sidences se terminent par des pr&eacute;sentations publiques&nbsp;: sortie d&rsquo;atelier, <em>crash-test</em>..etc. Trop fugaces, ces moments de partage ne suffisent pas &agrave; certains artistes qui invitent les spectateurs &agrave; cheminer &agrave; leurs c&ocirc;t&eacute;s, le temps d&rsquo;une r&eacute;p&eacute;tition, d&rsquo;un atelier, d&rsquo;une ou plusieurs repr&eacute;sentations. L&rsquo;int&eacute;gration d&rsquo;amateurs reconduit le processus de cr&eacute;ation, donne un nouveau souffle au spectacle. Ce dernier s&rsquo;a&egrave;re au contact des acteurs du quotidien pour mieux brouiller la fronti&egrave;re entre r&eacute;alit&eacute; et fiction.</p> <p><img alt="" data-entity-type="" data-entity-uuid="" src="https://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/Marcel-2.jpg" /></p> <h2>&nbsp;</h2> <h2><strong>6. Processus de cr&eacute;ation&nbsp;: <em>work in progress</em></strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p>Ainsi, les artistes m&ucirc;rissent leurs projets au contact des espaces, des territoires, de leurs habitants et des spectateurs. Concevoir un spectacle pour l&rsquo;espace public requiert un temps relativement long. Il faut trois ans<a href="#nbp18" id="footnoteref18_ydapdk2" name="liennbp18" title="Entretien avec Jean-Raymond Jacob. Voir Mathilde Marcel, Arts de la rue : inventaire et nuancier, Thèse de doctorat, Arts du spectacle, université Paul-Valéry Montpellier 3, 2015, annexe audio.">18</a> pour conduire &agrave; terme une cr&eacute;ation hors les murs. Un an pour penser, construire le projet, quelques mois de plus pour trouver les coproductions n&eacute;cessaires &agrave; son financement et un an et demi jalonn&eacute; de r&eacute;sidences.</p> <p>Certains artistes omettent d&rsquo;emprunter le circuit des CNAR et des lieux de fabrique. Par manque de moyens ou pour apporter une r&eacute;ponse plus imm&eacute;diate &agrave; des demandes de type &eacute;v&egrave;nementiel, les artistes cr&eacute;ent dans des d&eacute;lais beaucoup plus courts. Le directeur artistique de D&eacute;lices Dada, Jeff Thi&eacute;bault, &eacute;voque des temps de montage de cinq &agrave; huit semaines. Les artistes s&rsquo;appuient alors sur leurs cr&eacute;ations ant&eacute;rieures. Les canevas sont d&eacute;poussi&eacute;r&eacute;s, costumes et accessoires sont &eacute;pousset&eacute;s, bricol&eacute;s, recycl&eacute;s. Les essais, les r&eacute;p&eacute;titions, les repr&eacute;sentations dans l&rsquo;espace public et aupr&egrave;s des publics-populations constituent un savoir-faire et bient&ocirc;t un r&eacute;pertoire.</p> <p>Les cr&eacute;ations se construisent dans un dialogue actif avec le territoire et les habitants. L&rsquo;exp&eacute;rimentation des espaces et l&rsquo;&eacute;coute des r&eacute;actions de l&rsquo;assistance instruisent les praticiens, permettent le perfectionnement du projet artistique<a href="#nbp19" id="footnoteref19_wlij79e" name="liennbp19" title="Marie-Madeleine Mervant-Roux, L’Assise du spectateur : pour une étude du spectateur, Paris, CNRS éditions, « Arts du spectacle », 1998, p. 224.">19</a>. Sortie d&rsquo;atelier, <em>crash test,</em> essai, r&eacute;p&eacute;tition publique sont des temps de dialogue. Les premiers essais sont souvent confidentiels. Professionnels, expert, chercheurs et autres amateurs &laquo;&nbsp;&eacute;clair&eacute;s&nbsp;&raquo; sont les premiers spectateurs. Une fois test&eacute; et corrig&eacute;, le spectacle se stabilise.</p> <p>Mais les artistes de rue ne cherchent pas &agrave; reproduire &agrave; l&rsquo;identique. L&rsquo;improvisation est largement admise. Et pour cause, ceux qui &eacute;crivent se donnent &eacute;galement en spectacle. Seul, un petit nombre met en rue des classiques et commande des textes &agrave; des auteurs contemporains. Ils inscrivent les improvisations dans leurs partitions, sc&eacute;narios, synopsis. Ils laissent place &agrave; de micro-&eacute;v&egrave;nements mettant en jeu l&rsquo;espace ou le spectateur et int&egrave;grent d&egrave;s qu&rsquo;ils le peuvent amateurs et professionnels. Les spectacles n&rsquo;ont de cesse de se r&eacute;inventer.</p> <p>Ils s&rsquo;&eacute;crivent &agrave; quatre, six mains voire plus et empruntent leurs mots au tout-venant. Une cr&eacute;ation pour l&rsquo;espace public n&eacute;cessite souvent plusieurs auteurs. Aussi est-il fr&eacute;quent que le metteur en rue partage ses droits avec le collectif qui l&rsquo;accompagne.</p> <p>Les spectateurs sont int&eacute;gr&eacute;s au processus de cr&eacute;ation. On prend leurs t&eacute;moignages, on les invite &agrave; construire des d&eacute;cors, &agrave; chanter, &agrave; danser, &agrave; dire un texte. La cr&eacute;ativit&eacute; du spectateur est stimul&eacute;e.</p> <p>Les arts de la rue s&rsquo;&eacute;crivent dans l&rsquo;espace et se fabriquent au contact des autres. Ils se construisent dans les va-et-vient entre la mise en espace, la rencontre et l&rsquo;&eacute;criture. Ces allers retours sont le reflet des mouvements de l&rsquo;esprit, des questionnements sur les espaces et le spectateur qui enrichissent consid&eacute;rablement la performance th&eacute;&acirc;trale. L&rsquo;observation du processus de cr&eacute;ation met &agrave; jour un fonctionnement plus global des arts de la rue et des artistes qui, chemin faisant, repoussent les limites pour inventer sans cesse.</p> <p><em>(Rirra 21, Universit&eacute; Paul Val&eacute;ry)</em></p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <hr /> <p><strong>Notes et r&eacute;f&eacute;rences</strong></p> <p><a href="#liennbp1" name="nbp1">1</a> Jean Caune, &laquo;&nbsp;Cr&eacute;ateur/Animateur&nbsp;&raquo;, <em>La d&eacute;centralisation th&eacute;&acirc;trale 4, Le temps des incertitudes 1969-1981</em>, Robert Abirached (dir), Arles, Actes Sud-Papiers, 1994, p. 72</p> <p><a href="#liennbp2" name="nbp2">2</a><em> Idem</em>, p 71.</p> <p><a href="#liennbp3" name="nbp3">3</a> Jean-Pierre Ryngaert, &laquo;&nbsp;Cr&eacute;ation collective&nbsp;&raquo;, <em>Dictionnaire encyclop&eacute;dique du th&eacute;&acirc;tre, </em>Michel Corvin (dir), Paris, Larousse-Bordas, 1998, p. 443.</p> <p><a href="#liennbp4" name="nbp4">4</a> Le Th&eacute;&acirc;tre du Soleil, le Th&eacute;&acirc;tre de l&rsquo;Aquarium ou le Th&eacute;&acirc;tre du Campagnol se sont illustr&eacute;s dans ce type de d&eacute;marches.</p> <p><a href="#liennbp5" name="nbp5">5</a> Jean Caune, <em>op.cit, </em>p. 73 <em>sqq</em>.</p> <p><a href="#liennbp6" name="nbp6">6</a> Anne Gonon, <em>In vivo. Les figures du spectateur des arts de la rue</em>, Montpellier, L&rsquo;Entretemps, &laquo;&nbsp;Carnets de rue&nbsp;&raquo;, 2011, p. 58.</p> <p><a href="#liennbp7" name="nbp7">7</a> &laquo;&nbsp;Le public qui se trouve dans la rue, naturellement, qu&rsquo;un spectacle s&rsquo;y produise ou pas. Le public qui repr&eacute;sente la plus large bande passante culturelle, sans distinction de connaissances, de r&ocirc;le, de fonction, d&rsquo;&acirc;ge et de classe sociale.&nbsp;&raquo;, Michel Crespin cit&eacute; par Philippe Chaudoir, <em>La Ville en sc&egrave;nes. Discours et figures de l&rsquo;espace public &agrave; travers les &laquo;&nbsp;Arts de la Rue&nbsp;&raquo;</em>, Paris, L&rsquo;Harmattan, 2013, p. 66.</p> <p><a href="#liennbp8" name="nbp8">8</a> Le minist&egrave;re de la Culture et de la Communication r&eacute;f&eacute;rence aujourd&rsquo;hui treize Centre nationaux des arts de la rue&nbsp;: l&rsquo;Atelier 231 &agrave; Sotteville-l&egrave;s-Rouen (Haute-Normandie), le Parapluie &agrave; Aurillac (Auvergne), l&rsquo;Abattoir &agrave; Chalon-sur-Sa&ocirc;ne (Bourgogne), le Fourneau &agrave; Brest (Bretagne), le Citron Jaune &agrave; Port-Saint-Louis du Rh&ocirc;ne (Provence-Alpes-C&ocirc;te d&rsquo;Azur), la Paperie &agrave; Angers (Loire Atlantique), le Moulin Fondu &agrave; Noisy-le-Sec (&Icirc;le-de-France), Pronomade(s) en Haute-Garonne (Midi-Pyr&eacute;n&eacute;es), les Usines Boinot &agrave; Niort (Poitou-Charentes), le Secteur Ouvert des Arts de la Rue (SOAR) &agrave; Boulieu-l&egrave;s-Annonay (Rh&ocirc;ne-Alpes), le Boulon &agrave; Vieux-Cond&eacute; (Nord Pas de Calais) et les Ateliers Frappaz &agrave; Villeurbanne (Rh&ocirc;ne-Alpes).</p> <p><a href="#liennbp9" name="nbp9">9</a> La Fabrique Fastidieuse, [En Ligne].<a href="http://www.lafabriquefastidieuse.com/">www.lafabriquefastidieuse.com</a> [Site consult&eacute; le 28 f&eacute;vrier 2016]</p> <p>10 <a href="#liennbp10a" name="nbp10a">a</a> <a href="#liennbp10b" name="nbp10b">b</a> <em>Ibidem</em>.</p> <p><a href="#liennbp11" name="nbp11">11</a> Selon les termes de l&rsquo;artiste.</p> <p><a href="#liennbp12" name="nbp12">12</a> Rebecca Pinos, &laquo;&nbsp;Chalon dans la rue en pr&eacute;paration&nbsp;&raquo;, <em>Journal de Sa&ocirc;ne et de Loire</em>, 19 juillet 2013.</p> <p><a href="#liennbp13" name="nbp13">13</a> Claudine Dussollier, Les &Eacute;ditions L&rsquo;Entretemps [En Ligne]. <a href="http://www.web183018.clarahost.fr/">http://www.web183018.clarahost.fr/</a> [Site consult&eacute; le 28 f&eacute;vrier 2016]</p> <p><a href="#liennbp14" name="nbp14">14</a> Poste occup&eacute; successivement par Fr&eacute;d&eacute;ric Michelet (CIA), Dominique Houdart (Compagnie Dominique Houdart et Jeanne Heuclin) et Fr&eacute;d&eacute;ric Fort (Annibal et ses El&eacute;phants).</p> <p><a href="#liennbp15" name="nbp15">15</a> Anne Gonon, <em>op.cit</em>, p. 59 <em>sqq</em>.</p> <p><a href="#liennbp16" name="nbp16">16</a> Quelques textes de spectacle de rue ont &eacute;t&eacute; publi&eacute;s&nbsp;: <em>Les pendus</em> de Kumulus et Nad&egrave;ge Prugnard, les partitions de l&rsquo;orateur Tartar(e)<em>, A A A A. A, Adieu, et Antoinette et le poilu, Le Retour</em> de Cyril L&eacute;vi Proven&ccedil;al et Sylvie Clidi&egrave;re et <em>1789</em> de Fr&eacute;d&eacute;ric Michelet<em>.</em></p> <p><a href="#liennbp17" name="nbp17">17</a><em> &laquo; &Agrave; l&rsquo;origine de la rencontre entre public et th&eacute;&acirc;tre de rue se trouve une soif commune de libert&eacute;, d&rsquo;&eacute;changes et de partages lib&eacute;r&eacute;s de toute r&eacute;pression sociale. &raquo; </em>Jo&euml;l Cramesnil, &laquo;&nbsp;Point de vue de spectateur&nbsp;&raquo;<em>,</em><em> <em>La relation au public dans les arts de la rue,</em></em> Anne Gonon (dir)<em><em>, </em></em>Actes de colloque&nbsp; &laquo; Les arts de la rue&nbsp;: quels publics&nbsp;?&nbsp;&raquo;, Vic-la-Gardiole, L&rsquo;Entretemps, &laquo;&nbsp;Carnets de rue&nbsp;&raquo;, 2006, p. 84.</p> <p><a href="#liennbp18" name="nbp18">18</a> Entretien avec Jean-Raymond Jacob. Voir Mathilde Marcel, <em>Arts de la rue&nbsp;: inventaire et nuancier</em>, Th&egrave;se de doctorat, Arts du spectacle, universit&eacute; Paul-Val&eacute;ry Montpellier 3, 2015, annexe audio.</p> <p><a href="#liennbp19" name="nbp19">19</a> Marie-Madeleine Mervant-Roux, <em>L&rsquo;Assise du spectateur&nbsp;: pour une &eacute;tude du spectateur,</em> Paris, CNRS &eacute;ditions, &laquo;&nbsp;Arts du spectacle&nbsp;&raquo;, 1998, p. 224.</p>