<p>&laquo;&nbsp;<em>[&hellip;] le monde aujourd&#39;hui n&#39;est plein que de ces larrons de noblesse, que de ces imposteurs qui tirent avantage de leur obscurit&eacute; et s&#39;habillent insolemment du premier nom illustre qu&#39;ils s&#39;avisent de prendre.</em>&nbsp;&raquo; (Moli&egrave;re,<em>&nbsp;L&rsquo;Avare</em>, V, 5)</p> <p>Si l&rsquo;on peut conc&eacute;der au lecteur une discr&egrave;te tendance &agrave; la parano&iuml;a dans le caract&egrave;re d&rsquo;Harpagon, le brave homme n&rsquo;a pas tort de saisir l&rsquo;imposture comme l&rsquo;un des plus &eacute;nigmatiques maux des temps modernes. Faussaires, escrocs, mystificateurs, plagiaires, falsificateurs peuplent depuis des si&egrave;cles l&rsquo;imaginaire occidental, circulant entre r&eacute;el et fiction, entre arts et histoire, sans que jamais la fascination exerc&eacute;e sur les spectateurs de ce continuel va-et-vient ne se soit d&eacute;mentie. Car l&rsquo;imposteur fascine. Celui qui impose, qui trompe par son double visage, par ses mensonges ou ses productions, inqui&egrave;te autant qu&rsquo;il intrigue, amuse autant qu&rsquo;il scandalise, non sans que finissent par se cristalliser sur sa figure les traits d&rsquo;un v&eacute;ritable mythe. Mais qui est-il au juste? Que trouve-t-on derri&egrave;re le masque d&rsquo;un homme abusant de ses semblables, en jouant avec les fronti&egrave;res du vrai et du faux?</p>