<p>Dans son dernier livre, <em>Une Vie en l&rsquo;air</em>, Philippe Vasset d&eacute;crit sa fascination pour un &eacute;trange monument &agrave; l&rsquo;abandon&nbsp;: un monorail &agrave; dix m&egrave;tres au-dessus du sol qui traverse la Beauce, vestige de la rampe d&rsquo;essai d&rsquo;un a&eacute;rotrain dont le projet fut abandonn&eacute; dans les ann&eacute;es 1970. Ainsi perch&eacute;e sur cette terrasse de b&eacute;ton, l&rsquo;&oelig;uvre s&rsquo;&eacute;quilibre de deux dynamiques compl&eacute;mentaires&nbsp;: l&rsquo;&eacute;crivain relate comment le <em>leitmotiv</em> de l&rsquo;a&eacute;rotrain habite son imagination depuis l&rsquo;enfance jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;obsession, et en contrepoint il retrace ses tentatives pour habiter &agrave; son tour cet espace, en vain. Philippe Vasset exp&eacute;rimente ainsi l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une d&eacute;pendance r&eacute;ciproque entre l&rsquo;habiter et l&rsquo;individu. Le <em>Dasein</em> d&rsquo;Heidegger ne disait pas autre chose&nbsp;: habiter est le principe m&ecirc;me de notre existence, &ecirc;tre jet&eacute; au monde tout autant que le monde est jet&eacute; en nous.</p>