<p><em>Les lieux ne sont jamais partis. Ils sont restés à leur place. C’est nous qui nous sommes éloignés. Mais il suffit que nous y revenions, et, plus précisément, que nous y retournions, que nous nous tournions de nouveau vers eux, pour les retrouver, intacts, comme attendant dans l’ombre notre visite</em><em>.</em></p>
<p>Il existe en castillan plusieurs adjectifs couramment utlisés pour évoquer un lieu vide d’hommes : <em>abandonado</em>, <em>solitario, despoblado, inhabitado, deshabitado </em>etc. Ces termes disposent bien souvent d’un équivalent français : <em>abandonné, solitaire, dépeuplé, inhabité</em>. <em>Deshabitado</em> est une exception car, en français, le verbe <em>déshabiter </em>et son adjectif sont tombés en désuétude. La différence entre les usages de l’une et l’autre langue pourrait venir d’un exode rural décalé chronologiquement de part et d’autre des Pyrénées. En effet, avant d’en illustrer le résultat, c’est, au moins depuis l’époque contemporaine, essentiellement le départ vers la ville que servait à désigner le mot. </p>