<p>Mettre en relation la machine de Turing (1936) et <em>La Jeune Parque</em> (1917) de Paul Val&eacute;ry, pouvait, il y a quelques d&eacute;cennies, sembler &eacute;trange, sans aucune pertinence <em>a priori</em>, voire inappropri&eacute;. De fait, quel est le lien entre un mod&egrave;le de fonctionnement des machines et appareils m&eacute;caniques de calculs, consid&eacute;r&eacute; comme l&rsquo;anc&ecirc;tre de la programmation et de l&rsquo;ordinateur, et un texte po&eacute;tique&nbsp;? L&rsquo;&eacute;mergence et le d&eacute;veloppement de la litt&eacute;rature num&eacute;rique dans les ann&eacute;es 1980, avec l&rsquo;introduction des premiers ordinateurs dans la soci&eacute;t&eacute; civile, puis l&rsquo;apparition des divers logiciels, sans oublier la d&eacute;mocratisation d&rsquo;internet &agrave; la fin des ann&eacute;e 1990, a transfigur&eacute; les pratiques d&rsquo;&eacute;criture de certains auteurs, induisant ainsi un <em>digital turn</em> dans la cr&eacute;ation, l&rsquo;&eacute;dition et la lecture litt&eacute;raires. L&rsquo;environnement num&eacute;rique au sein duquel ces pratiques litt&eacute;raires sont con&ccedil;ues, diffus&eacute;es et appr&eacute;hend&eacute;es suscite parfois l&rsquo;&eacute;moi des lecteurs et des &eacute;crivains, de par la labilit&eacute; et l&rsquo;&eacute;tendue incommensurable qui le caract&eacute;risent ainsi qu&rsquo;en raison de l&rsquo;obsolescence des formats et supports qui le constituent.</p>