<p>&laquo;&nbsp;Nous habitons ici et &ccedil;a n&#39;est pas peu dire &raquo; d&eacute;clarent en 2012 les habitants de plusieurs lieux de la zone &agrave; d&eacute;fendre (zad) de Notre-Dame-des-Landes. L&#39;affirmation associe un sujet collectif &ndash; un &laquo;&nbsp;nous&nbsp;&raquo; &ndash; &agrave; un lieu&nbsp;; elle fait de la zad, par l&#39;usage du d&eacute;ictique &laquo;&nbsp;ici&nbsp;&raquo;, non seulement le lieu d&#39;habitat mais aussi l&#39;ancrage de la parole &eacute;nonciative&nbsp;; elle revendique une d&eacute;finition &laquo;&nbsp;pleine&nbsp;&raquo; de l&#39;habiter&nbsp;; elle &eacute;voque par la n&eacute;gative cette d&eacute;finition, en l&#39;opposant &agrave; un &laquo;&nbsp;peu dire&nbsp;&raquo;, &agrave; une acception pauvre ou r&eacute;ductrice&nbsp;; elle suppose un certain pouvoir du verbe, invite &agrave; consid&eacute;rer la d&eacute;claration verbale comme une action, un &laquo;&nbsp;dire&nbsp;&raquo; plut&ocirc;t qu&#39;un dit. Dans ces quelques mots publi&eacute;s sur le site internet de la zad se condensent un grand nombre des enjeux qui nourrissent le rapport entre la notion d&rsquo;habiter et la production litt&eacute;raire &agrave; Notre-Dame-des-Landes, territoire rural du nord de Nantes o&ugrave; s&#39;est d&eacute;ploy&eacute;e depuis les ann&eacute;es 2000 une lutte d&#39;occupation contre un projet d&#39;a&eacute;roport controvers&eacute;.</p>