<p>L&rsquo;objet de cet article concerne deux productions plastiques, une performance et une installation, ainsi qu&rsquo;un&nbsp;<em>workshop</em>avec des &eacute;tudiants de l&rsquo;Institut Sup&eacute;rieur des Arts de Guin&eacute;e (ISAG) &agrave; Conakry. Ces recherches constituent une partie de mon mat&eacute;riau de travail pour ma th&egrave;se intitul&eacute;e &laquo;&thinsp;&nbsp;Implications politiques du geste en temps r&eacute;el. L&rsquo;atelier en partage&nbsp;&raquo;.</p> <p>Cette r&eacute;flexion s&rsquo;inscrit dans plusieurs champs d&rsquo;&eacute;tudes&nbsp;; j&rsquo;interroge mon travail en croisant les approches et les disciplines&nbsp;: art, philosophie, esth&eacute;tique et anthropologie. En tant qu&rsquo;artiste et chercheure, ce double positionnement me permet de m&ecirc;ler une approche th&eacute;orique universitaire et ma pratique plastique au sein d&rsquo;une d&eacute;marche po&iuml;&eacute;tique.</p> <p>Ces trois exp&eacute;rimentations artistiques cherchent &agrave; articuler humain, art, jeu,&nbsp;<em>design</em>, technologies num&eacute;riques et performance, en questionnant les articulations artistiques et esth&eacute;tiques entre ces champs de recherche. Mettre en relation l&rsquo;art avec le&nbsp;<em>design</em>et les outils num&eacute;riques me permet d&rsquo;&eacute;tudier leurs rapports sous l&rsquo;angle des enjeux historiques et actuels. J&rsquo;interroge, je cherche &agrave; rendre dynamique la question d&rsquo;un partage possible d&rsquo;une exp&eacute;rimentation sensible critique avec d&rsquo;autres. Conjoindre fond et forme me permet de donner &agrave; lire le projet de l&rsquo;artiste dans la mati&egrave;re m&ecirc;me du dispositif.&nbsp;</p> <p>Un des d&eacute;nominateurs communs entre ces trois projets est l&rsquo;exploration des liens qui existent entre le dessin &agrave; la main, le num&eacute;rique et la dimension ludique dans la narration. Comment combiner ludique et narrativit&eacute; pour interroger les normes sociales &agrave; l&rsquo;aide des dispositifs technologiques&nbsp;?</p> <p>R&eacute;fl&eacute;chir &agrave; la restitution &agrave; l&rsquo;usage des communs des dispositifs est donc l&rsquo;enjeu de mon travail de recherche<a href="#nbp1" id="footnoteref1_oym7hrj" name="liennbp1" title="« Le problème de la profanation des dispositifs (c’est-à-dire de la restitution à l’usage commun de ce qui a été saisi et séparé en eux) n’en est que plus urgent », Giorgio Agamben, Qu’est-ce qu’un dispositif ?, Paris, Rivage, 2007, p. 50.">1</a>. S&rsquo;attacher aux conditions d&rsquo;&eacute;mergence des dispositifs et aux gestes et usages associ&eacute;s, c&rsquo;est vouloir consid&eacute;rer l&rsquo;individu comme participant &agrave; la cr&eacute;ation collective. Ali&eacute;n&eacute;s par ces dispositifs, qui mod&egrave;lent et contr&ocirc;lent &agrave; l&rsquo;insu de l&rsquo;individu contemporain, il semble propice d&rsquo;envisager une r&eacute;appropriation pour combattre ainsi les processus de d&eacute;subjectivisation qui s&rsquo;ensuivent.</p> <p>La question du geste en temps r&eacute;el soul&egrave;ve celle de la perception du temps. Il s&rsquo;agit moins de temporaliser la dur&eacute;e du geste que de penser le temps r&eacute;el, le contexte du geste perform&eacute;. Mais quel assemblage de gestes pour donner du sens&thinsp;? Comment l&rsquo;&eacute;cart, la tension, mais aussi la rencontre entre le geste &laquo;&thinsp;expert&thinsp;&raquo; de l&rsquo;artiste en contexte de performance et celui &laquo;&thinsp;&nbsp;amateur&nbsp;&thinsp;&raquo; de l&rsquo;individu qui interagit avec l&rsquo;installation peuvent-ils r&eacute;pondre &agrave; cette question&thinsp;? Si le geste de l&rsquo;artiste induit un contr&ocirc;le, ou tout du moins une contamination de l&rsquo;artiste sur le spectateur, on s&rsquo;interrogera sur le degr&eacute; de domination de la technologie dans l&rsquo;&oelig;uvre r&eacute;alis&eacute;e.</p> <p>Ce geste en temps r&eacute;el ouvre un autre champ de pratique et de r&eacute;flexion&nbsp;: l&rsquo;interactivit&eacute;. Croiser ce dernier avec le concept de dispositif m&rsquo;am&egrave;ne &agrave; explorer ce qui touche au discours (Foucault), ce qui d&eacute;cide de la valeur de l&rsquo;usage donn&eacute;e &agrave; cette interactivit&eacute; en contexte artistique. Le geste en temps r&eacute;el permet de montrer les choses en train de se faire, de mettre l&rsquo;atelier en sc&egrave;ne et en partage.</p> <h2><strong>Dispositif, action, jeu et lieu.</strong></h2> <h3><strong><em>Dispositif</em></strong></h3> <p>Revenons sur la notion de dispositif. Cette notion est employ&eacute;e dans&nbsp;<em>Surveiller et punir</em>(Foucault, 1975), pour souligner que l&rsquo;art de gouverner des situations d&rsquo;urgence et des comportements ind&eacute;sirables s&rsquo;appuie sur des agencements relationnels, des rencontres d&rsquo;objets sociotechniques, humains et non humains, discursifs et mat&eacute;riels. Ceux-ci s&rsquo;articulent &agrave; des m&eacute;canismes adapt&eacute;s pour maximiser les effets des objectifs strat&eacute;giques qui en d&eacute;coulent. En 1977, Foucault pr&eacute;cisait&nbsp;:&nbsp;</p> <p><q>&nbsp;Ce que j&rsquo;essaie de rep&eacute;rer sous ce nom, c&rsquo;est, premi&egrave;rement, un ensemble r&eacute;solument h&eacute;t&eacute;rog&egrave;ne, comportant des discours, des institutions, des am&eacute;nagements architecturaux, des d&eacute;cisions r&eacute;glementaires, de lois, des mesures administratives, des &eacute;nonc&eacute;s scientifiques, des propositions philosophiques, morales, philanthropiques, bref&nbsp;: du dit, aussi bien que du non-dit, voil&agrave; les &eacute;l&eacute;ments du dispositif. Le dispositif lui-m&ecirc;me, c&rsquo;est le r&eacute;seau qu&rsquo;on peut &eacute;tablir entre ces &eacute;l&eacute;ments<a href="#nbp2" id="footnoteref2_6bgoch3" name="liennbp2" title="Michel Foucault, « Le jeu de Michel Foucault », entretien avec D. Colas, A. Grosrichard, G. Le Gaufey, J. Livi, G. Miller, J. Miller, J.-A. Miller, C. Millot, G. Wajeman, Ornicar, Bulletin périodique du champ freudien, n° 10, juillet 1977, p. 62-93. (Repris dans Dits et Ecrits II. 1976-1979, Paris, Gallimard, « Bibliothèque des sciences humaines », 1994, texte n° 206, p. 299).">2</a>. </q></p> <p>Cet ensemble h&eacute;t&eacute;rog&egrave;ne, compos&eacute; d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments immat&eacute;riels, est r&eacute;v&eacute;l&eacute; par la cr&eacute;ation d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments techniques, qui vont de la programmation &agrave; la construction d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments physiques, tangibles. La pens&eacute;e conduit au geste et au&nbsp;<em>design</em>.</p> <p>Ces dispositifs, au sens de &laquo;&thinsp;&nbsp;machines &agrave; faire voir et &agrave; faire parler<a href="#nbp3" id="footnoteref3_lqtb769" name="liennbp3" title="« Qu’est-ce qu’un dispositif ? ». Cette question a été posée par Deleuze – à partir de Foucault – dans « Qu’est-ce qu’un dispositif ? », Michel Foucault philosophe, rencontre internationale, Paris 9-11 janvier 1988, « Des travaux », Paris, Seuil, 1989, p. 185.">3</a> &thinsp;&raquo; ainsi que les &eacute;l&eacute;ments qui les composent, proposent, avec le&nbsp;<em>po&iuml;en</em>en temps r&eacute;el, de faire r&eacute;fl&eacute;chir aux champs de force qui parcourent les liens dans la ville et dans la soci&eacute;t&eacute;. Ils cherchent &agrave; mettre en exergue une n&eacute;cessaire prise de conscience du pouvoir de tous les dispositifs num&eacute;riques li&eacute;s &agrave; une phase de d&eacute;veloppement extr&ecirc;me du capitalisme, qui aboutissent &agrave; une ali&eacute;nation politique, sociale et &eacute;cologique.</p> <p>&Agrave; l&rsquo;instar d&rsquo;Agamben qui explique que la confrontation des individus aux prises avec un objet technique peut &ecirc;tre une mani&egrave;re d&rsquo;op&eacute;rer un changement de nature de l&rsquo;action &agrave; l&rsquo;insu de l&rsquo;utilisateur, la revue&nbsp;<em>Tiqqun</em>d&eacute;construit et d&eacute;voile ce qui se passe entre un usager du m&eacute;tro et les portillons d&rsquo;acc&egrave;s.</p> <p><q>&nbsp;Face &agrave; tout dispositif, par exemple, un portillon d&rsquo;entr&eacute;e du m&eacute;tro parisien, la mauvaise question est&nbsp;: &laquo;&nbsp;&agrave; quoi sert-il?&nbsp;&raquo;, et la mauvaise r&eacute;ponse, dans ce cas pr&eacute;cis&nbsp;: &laquo;&nbsp;&agrave; emp&ecirc;cher la fraude.&nbsp;&raquo; La question juste, mat&eacute;rialiste, la question m&eacute;taphysique-critique est au contraire&nbsp;: &laquo;&nbsp;mais que fait, quelle op&eacute;ration r&eacute;alise ce dispositif&nbsp;&thinsp;?&nbsp;&raquo; La r&eacute;ponse sera alors&nbsp;: &laquo;&nbsp;le dispositif singularise, extrait les corps en fraude de la masse indistincte des </q><usagers><q> en les for&ccedil;ant &agrave; quelque mouvement ais&eacute;ment rep&eacute;rable [&hellip;] Ainsi, le dispositif fait exister le pr&eacute;dicat </q><fraudeur><q>, c&rsquo;est-&agrave;-dire qu&rsquo;il fait exister un corps d&eacute;termin&eacute; en tant que fraudeur.&nbsp;&raquo; [&hellip;] C&rsquo;est ainsi que le dispositif &laquo;&nbsp;portillon anti-fraude&nbsp;&raquo; r&eacute;alise le pr&eacute;dicat &laquo;&nbsp;fraudeur&nbsp;&raquo; plut&ocirc;t qu&rsquo;il n&rsquo;emp&ecirc;che la fraude. Le dispositif produit tr&egrave;s mat&eacute;riellement un corps donn&eacute; comme sujet de pr&eacute;dicat voulu<a href="#nbp4" id="footnoteref4_ksm7td0" name="liennbp4" title="Tiqqun, Contributions à la guerre en cours, Paris, La Fabrique, 2009, p. 147-148.">4</a>.&thinsp;</q></fraudeur></usagers></p> <p>Dans le cadre de dispositifs plastiques, se pose la question de la mani&egrave;re dont chacun se positionne face &agrave; eux physiquement, du champ d&rsquo;action laiss&eacute; possible, et dans quelle mesure cet espace est laiss&eacute; &agrave; discr&eacute;tion de l&rsquo;individu ou est men&eacute; implicitement par l&rsquo;artiste.&nbsp;</p> <p>En &eacute;largissant l&rsquo;&eacute;tendue s&eacute;mantique de ce mot,&nbsp;<em>dispositif</em>, Agamben arrive &agrave; l&rsquo;id&eacute;e de profanation, en partant de l&rsquo;analyse du fait religieux. Ce terme vient rejoindre l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une croyance dans le num&eacute;rique et une r&eacute;appropriation, une restitution &agrave; l&rsquo;usage commun de ce qui a &eacute;t&eacute; s&eacute;par&eacute; et divis&eacute;.</p> <p>Cette croyance dans le num&eacute;rique, pour &ecirc;tre bouscul&eacute;e, d&eacute;stabilis&eacute;e, n&eacute;cessite de s&rsquo;attaquer non pas en premier lieu aux dispositifs, mais bel et bien &agrave; la mani&egrave;re de faire et de cr&eacute;er. La recherche-cr&eacute;ation sp&eacute;cifique &agrave; la recherche en art est un terrain d&rsquo;exp&eacute;rimentation pr&eacute;dispos&eacute; pour interroger &agrave; deux niveaux l&rsquo;utilisation du num&eacute;rique&nbsp;: pour l&rsquo;artiste et pour l&rsquo;usager. En mettant en sc&egrave;ne, mais aussi en d&eacute;construisant, tout en proposant de reconstruire, des contre-dispositifs sont cr&eacute;&eacute;s, en tant qu&rsquo;espace de faire/de pens&eacute;e commune. Ainsi ce ne sera pas une autre image en laquelle croire qui sera donn&eacute;e, mais au contraire les moyens de construire des images, compl&egrave;tes, inachev&eacute;es, uniques, collectives, fragiles, vivantes.&nbsp;</p> <p>Ce qui nous m&egrave;ne au deuxi&egrave;me champ th&eacute;orique, celui de l&rsquo;action.</p> <h3><strong><em>L&rsquo;action</em></strong></h3> <p>Hannah Arendt dans&nbsp;<em>La Condition de l&rsquo;homme moderne&nbsp;</em>(1983) d&eacute;crit l&rsquo;action comme appartenant &agrave; la &laquo;&nbsp;vie active&nbsp;&raquo;. Elle reprend ainsi la distinction antique entre action et contemplation, mais cette fois-ci avec la volont&eacute; de donner une place &agrave; l&rsquo;action qui ne soit pas antinomique de la contemplation. Ce qui rend sp&eacute;cifique cette action, c&rsquo;est qu&rsquo;elle appartient au domaine public.</p> <p>L&rsquo;action permet alors de communiquer avec autrui, de participer en tant qu&rsquo;individu libre &agrave; la construction d&rsquo;histoires collectives, et n&rsquo;est en aucun cas un &eacute;change de biens mat&eacute;riels. &laquo;&nbsp;Au c&oelig;ur de toute son interrogation [celle de Hannah Arendt] sur l&rsquo;action est lov&eacute;e la question des rapports de l&rsquo;action et de la pens&eacute;e, autrement dit de la politique et de la philosophie, en d&rsquo;autres termes la question des rapports de la recherche du sens et de l&rsquo;insertion du sens dans le monde commun<a href="#nbp5" id="footnoteref5_ay6ynap" name="liennbp5" title="« L’action à l’ombre de la pensée : Hannah Arendt », Noesis n° 5, 2003, p. 187-201, [En ligne] http://noesis.revues.org/1500.">5</a>.&nbsp;&raquo; explique ainsi Ren&eacute;e Le Boulanger.</p> <p>Peut-on donner au num&eacute;rique, au jeu vid&eacute;o, &agrave; la performance, une fonction autre que le contr&ocirc;le pour envisager la possibilit&eacute; d&rsquo;une certaine &eacute;mancipation des individus&thinsp;? Comment fabriquer des objets, des jeux qui donnent envie de faire, de s&rsquo;approprier des techniques, des mani&egrave;res de raisonner&nbsp;? Est-il possible de donner une alternative &agrave; l&rsquo;usager (entendu comme dans le concept de soci&eacute;t&eacute; du spectacle de Guy Debord), afin de lutter contre un &eacute;tat de passivit&eacute; traduisant une id&eacute;e de r&eacute;signation&nbsp;?</p> <p>&laquo;&nbsp;Autrement dit, la seule et unique propri&eacute;t&eacute; de l&rsquo;&ecirc;tre humain, la seule chose qui lui appartienne enti&egrave;rement, c&rsquo;est sa capacit&eacute; d&rsquo;agir librement<a href="#nbp6" id="footnoteref6_lugzqqn" name="liennbp6" title="Pierre-Ulysse Barranque, « De la “séparation” au “spectacle”, Guy Debord et l’aliénation », dans Pierre-Ulysse Barranque et Laurent Jarfer (dir.), In Situs : Théorie, Spectacle et Cinéma chez Guy Debord et Raoul Vaneigem, Mont-de-Marsan, Gruppen, 2013. ">6</a>.&nbsp;&raquo; Le geste, visible ou v&eacute;cu, intervient comme premier niveau d&rsquo;interaction avec l&rsquo;&oelig;uvre. Permettre aux usagers d&rsquo;utiliser les m&ecirc;mes outils que moi sur sc&egrave;ne, de jouer avec, est une mani&egrave;re de se jouer de la technologie, de la d&eacute;tourner. Le geste lui-m&ecirc;me peut &ecirc;tre mis en valeur, en le sortant du cadre, en rendant visible le hors-champ id&eacute;ologique li&eacute; &agrave; la technoscience.</p> <p>Le travail sur les angles d&rsquo;attaque, d&rsquo;approche est ainsi revendiqu&eacute; pour r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; une &eacute;cologie du geste li&eacute;e au&nbsp;<em>design</em>de l&rsquo;objet, &agrave; l&rsquo;aspect du dispositif artistique. La performance fait partie des images partag&eacute;es, au m&ecirc;me sens que le photographe appartient &agrave; la photographie qu&rsquo;il a captur&eacute;e. Elle permet d&rsquo;engendrer de nouveaux gestes permettant de d&eacute;couvrir les dispositifs &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre dans l&rsquo;architecture des corps et des espaces contemporains. Ce serait donc dans les usages avant tout qu&rsquo;il faut rechercher une pratique de la libert&eacute; pour lui permettre d&rsquo;exister. La pratique, plus que le cadre, permet de travailler le concept de libert&eacute;.&nbsp;</p> <p><q>&nbsp;Je ne crois pas [...] &agrave; l&rsquo;existence de quelque chose qui serait fonctionnellement &ndash;&nbsp;par sa vraie nature&nbsp;&ndash; radicalement lib&eacute;rateur. La libert&eacute; est une pratique. [...] Une fois encore, je pense qu&rsquo;il n&rsquo;appartient jamais &agrave; la structure des choses de garantir l&rsquo;exercice de la libert&eacute;<a href="#nbp7" id="footnoteref7_jkn1ep7" name="liennbp7" title="Michel Foucault, « Espace, savoir et pouvoir. Entretien avec P. Rabinow » dans Michel Foucault, Dits et écrits, IV, Paris, Gallimard, p  1094-1095, 1994.">7</a>. </q></p> <p>L&rsquo;action permet en quelque sorte de&nbsp;<em>se mettre &agrave;</em>. Derri&egrave;re ces mots une pluralit&eacute; d&rsquo;actions s&rsquo;ouvre&nbsp;: se mettre &agrave; &eacute;changer, &agrave; regarder, mais aussi &agrave; fabriquer. Le&nbsp;<em>faire</em>devient ici un moyen d&rsquo;exp&eacute;rimenter, et par l&agrave; m&ecirc;me d&rsquo;apprendre. Ainsi on pourrait tenter de mettre en place une n&eacute;guentropie sensible, pour parer &agrave; l&rsquo;immanente entropie du syst&egrave;me capitaliste mondialis&eacute;. Permettre aux individus de r&eacute;organiser leurs besoins, leurs attentes, collectivement et non de c&eacute;der &agrave; l&rsquo;individualisme avec ses int&eacute;r&ecirc;ts particuliers tel qu&rsquo;il nous est impos&eacute; culturellement.</p> <p>Ces recherches, ces essais, ces tentatives artistiques de trouver une forme au message, une mani&egrave;re de faire, sont li&eacute;s &agrave; une&nbsp;<em>praxis</em>propre &agrave; l&rsquo;exploration, &agrave; la narration, et &agrave; une forme de jeu, tactique, politique, qui peut &ecirc;tre mis en place dans ces dispositifs plastiques.</p> <h3><strong><em>Les jeux (jeux vid&eacute;o, jeux de plateau et jeux musicaux)&nbsp;</em></strong></h3> <p>Ce qui m&egrave;ne au troisi&egrave;me champ de recherche th&eacute;orique auquel je m&rsquo;attache, qui est le concept de jeu(x). Par le jeu et la narration je cherche &agrave; juxtaposer, ou plut&ocirc;t &agrave; faire travailler ensemble ce que permet, ouvre comme possibilit&eacute;s nouvelles les technologies num&eacute;riques, dans un objectif sensible et critique.&nbsp;</p> <p>Jeu(x) et politique sont &eacute;troitement li&eacute;s. Guy Debord, d&egrave;s ses premiers textes et la cr&eacute;ation de l&rsquo;Internationale Situationniste, s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; l&rsquo;art de la guerre, &agrave; sa strat&eacute;gie dans l&rsquo;optique de d&eacute;tourner les m&eacute;canismes/m&eacute;caniques militaires. Il con&ccedil;oit&nbsp;<em>Le Jeu de la guerre</em>, un wargame, avec Alice Becker-Ho&nbsp;:</p> <p><q>&nbsp;L&rsquo;ensemble des rapports strat&eacute;giques et tactiques est r&eacute;sum&eacute; dans le pr&eacute;sent&nbsp;<em>Jeu de la guerre</em>selon les lois &eacute;tablies par la th&eacute;orie de Clausewitz, sur la base de la guerre classique du XVIII<sup>e</sup>si&egrave;cle, prolong&eacute;e par les guerres de la R&eacute;volution et de l&rsquo;Empire. [&hellip;]&thinsp;On peut dire du Jeu de la guerre qu&rsquo;il reproduit exactement la totalit&eacute; des facteurs qui agissent &agrave; la guerre, et plus g&eacute;n&eacute;ralement la dialectique de tous les conflits<a href="#nbp8" id="footnoteref8_swusq05" name="liennbp8" title="Description du jeu Kringspielpar Guy Debord à sa création, 1965.">8</a>. </q></p> <p>Rapports de force, relations strat&eacute;giques, Debord propose de jouer pour mieux comprendre. Le jeu devient lieu de r&eacute;flexion et de partage entre&nbsp;<em>po&iuml;en</em>, le faire, et le politique. Inventer et exp&eacute;rimenter des m&eacute;caniques ludiques permet de construire des situations, de r&eacute;inventer les r&egrave;gles pour introduire un recul par rapport &agrave; une doxa, de cr&eacute;er un espace et un temps pour une &laquo;&nbsp;possibilit&eacute; de faire&nbsp;&raquo;&nbsp;<em>a contrario</em>d&rsquo;une passivit&eacute; consum&eacute;riste d&rsquo;une pens&eacute;e toute faite &laquo;&nbsp;pr&ecirc;te &agrave; l&rsquo;emploi&nbsp;&raquo;. Dans un article de f&eacute;vrier 1957, paru dans la revue surr&eacute;aliste&nbsp;<em>M&eacute;dium</em>, Andr&eacute; Breton &eacute;voque Johan Huizinga, et la possibilit&eacute; de &laquo;&nbsp;voir de la po&eacute;sie dans la r&eacute;alisation humaine d&rsquo;une exigence ludique au sein de la communaut&eacute;<a href="#nbp9" id="footnoteref9_humaml5" name="liennbp9" title="André Breton, Médium, n° 2, « L’un dans l’autre », février 1954, p. 17.">9</a> &raquo;.</p> <p>Il est int&eacute;ressant de noter que ce jeu a &eacute;t&eacute; repris sous forme vid&eacute;oludique, sous le m&ecirc;me nom,&nbsp;<em>Kriegspiel</em><a href="#nbp10" id="footnoteref10_j1xcrzw" name="liennbp10" title="RSG (Radical Software Group), Kriegspiel, [En ligne] http://r-s-g.org/kriegspiel/.">10</a>, par un collectif d&rsquo;artistes am&eacute;ricains. Le jeu est&nbsp;<em>open source</em>, c&rsquo;est-&agrave;-dire que le code est accessible et librement modifiable. L&rsquo;apparition d&rsquo;une contre-culture vid&eacute;oludique, avec l&rsquo;<em>art game&nbsp;</em>et le&nbsp;<em>game art</em>, permet de d&eacute;velopper une action subversive &agrave; l&rsquo;aide du mat&eacute;riau jeu vid&eacute;o, de remettre en question les codes et les standards vid&eacute;oludiques &eacute;tablis. Un lien tr&egrave;s fort existe avec l&rsquo;art-jeu de Fluxus, comme d&eacute;crit en 1961 dans le manifeste de George Maciunas. Les modalit&eacute;s de l&rsquo;exp&eacute;rience &ndash; r&egrave;gles, m&eacute;canismes de jeu, buts&nbsp;&ndash; et les caract&eacute;ristiques formelles, sont con&ccedil;ues selon un parti pris esth&eacute;tique et plastique affirm&eacute; et revendiqu&eacute;. Les artistes de Fluxus vont jouer sur les d&eacute;calages et les recadrages de la vie ordinaire de tout un chacun, pour en r&eacute;v&eacute;ler les m&eacute;canismes de fonctionnement et d&rsquo;ali&eacute;nation par l&rsquo;irruption d&rsquo;un &eacute;l&eacute;ment perturbateur. Ils font ainsi &eacute;merger &agrave; la conscience la possibilit&eacute; de se r&eacute;approprier sa propre vie en produisant du lien social.</p> <p>Ce jeu social, c&rsquo;est aussi de l&rsquo;&eacute;coute. Dans mon travail, une premi&egrave;re &eacute;coute est li&eacute;e &agrave; la musique elle-m&ecirc;me, au travail des musiciens avec qui je cr&eacute;e, mais cette &eacute;coute englobe &eacute;galement une &eacute;coute de l&rsquo;autre, notamment en improvisation collective, pour cr&eacute;er un dialogue vivant, sur l&rsquo;instant. Celui-ci ne na&icirc;t pas de nulle part, il est le fruit d&rsquo;un long travail personnel et se d&eacute;veloppe dans un second temps avec l&rsquo;autre improvisateur.</p> <p>La technologie sert de jeu pour l&rsquo;improvisation. C&rsquo;est une mani&egrave;re d&rsquo;&eacute;crire. Elle n&rsquo;est qu&rsquo;un outil de plus pour engendrer de nouvelles formes. La technologie permet une archive vivante, avec la mod&eacute;lisation d&rsquo;un geste qui &eacute;volue. En duo avec un musicien-compositeur, je me trouve au plus proche de la production m&ecirc;me de l&rsquo;image.</p> <p>Comme nous allons le voir dans la suite, ce jeu existe dans un espace-temps&nbsp;: celui de la performance, et de son lieu de performation.</p> <h3><strong><em>Lieu, espace et &eacute;cologie (paysages)</em></strong></h3> <p>Que ce soit dans le fait d&rsquo;aller chercher des images en Islande et &agrave; la R&eacute;union, ou dans le fait de partager des pratiques lors d&rsquo;un&nbsp;<em>workshop</em>en Guin&eacute;e, une n&eacute;cessit&eacute; me pousse &agrave; aller &agrave; la rencontre d&rsquo;autres paysages, d&rsquo;autres lieux. Se confronter &agrave; d&rsquo;autres cultures, &agrave; d&rsquo;autres mani&egrave;res de penser et de faire permet de sans cesse remettre &agrave; l&rsquo;ouvrage mon positionnement en tant qu&rsquo;artiste et en tant que chercheure.</p> <p>Je travaille en ce moment autour du concept d&rsquo;h&eacute;t&eacute;rotopie de Michel Foucault, notamment ce qu&rsquo;il nomme les h&eacute;t&eacute;rotopies partag&eacute;es.</p> <p><q>&nbsp;Il y a donc des pays sans lieux et des histoires sans chronologie&thinsp;; des cit&eacute;s, des plan&egrave;tes, des continents, des univers, dont il serait bien impossible de relever la trace sur aucune carte ni dans aucun ciel, tout simplement parce qu&rsquo;ils n&rsquo;appartiennent &agrave; aucun espace. Sans doute ces cit&eacute;s, ces continents, ces plan&egrave;tes, sont-ils n&eacute;s, comme on dit, dans la t&ecirc;te des hommes, ou &agrave; vrai dire dans l&rsquo;interstice de leurs mots, dans l&rsquo;&eacute;paisseur de leurs r&eacute;cits, ou encore dans le lieu sans lieu de leurs r&ecirc;ves, dans le vide de leurs c&oelig;urs&thinsp;; bref, c&rsquo;est la douceur des utopies. Pourtant je crois qu&rsquo;il y a &ndash; et ceci dans toute soci&eacute;t&eacute; &ndash; des utopies qui ont un lieu pr&eacute;cis et r&eacute;el, un lieu qu&rsquo;on peut situer sur une carte, les utopies qui ont un temps d&eacute;termin&eacute;, un temps qu&rsquo;on peut fixer et mesurer selon le calendrier de tous les jours. Il est bien probable que chaque groupe humain, quel qu&rsquo;il soit, d&eacute;coupe, dans l&rsquo;espace qu&rsquo;il occupe o&ugrave; il vit r&eacute;ellement, o&ugrave; il travaille, des lieux utopiques, et, dans le temps o&ugrave; il s&rsquo;affaire, des moments uchroniques<a href="#nbp11" id="footnoteref11_trob3y4" name="liennbp11" title="Michel Foucault, Hétérotopies [émission radiophonique], France Culture, 7 décembre 1966.">11</a>. </q></p> <p>L&rsquo;uchronie d&eacute;crite ici devient une autre forme de l&rsquo;utopie&nbsp;: dans l&rsquo;id&eacute;e de constituer un espace autre dans un monde donn&eacute;, cet autre est environn&eacute; de possibles entrevus. Ces territoires &agrave; explorer, par la pens&eacute;e, par l&rsquo;art, ne peuvent l&rsquo;&ecirc;tre qu&rsquo;en gardant &agrave; l&rsquo;esprit que c&rsquo;est en les activant qu&rsquo;ils sont &eacute;galement cr&eacute;&eacute;s.&nbsp;</p> <p>Mettre en lumi&egrave;re les enjeux soci&eacute;taux du num&eacute;rique &eacute;quivaut &agrave; interroger notre croyance dans la technologie. David Hume &eacute;crit ainsi que &laquo;&nbsp;[t]outes les fois qu&rsquo;un objet se pr&eacute;sente &agrave; la m&eacute;moire ou aux sens, imm&eacute;diatement, par la force de l&rsquo;accoutumance, il porte l&rsquo;imagination &agrave; concevoir l&rsquo;objet qui lui est habituellement conjoint [...] C&rsquo;est en cela que consiste toute la nature de la croyance<a href="#nbp12" id="footnoteref12_lgndzjp" name="liennbp12" title="David Hume, Enquête sur l'entendement humain, Paris, Montaigne, 1947, p. 94-95.">12</a>. &raquo; Il s&rsquo;agit moins ici d&rsquo;une corr&eacute;lation entre objets qu&rsquo;un rapprochement standardis&eacute;, norm&eacute; &ndash; suivant qui nous sommes &ndash; de ce que nous devons et pouvons faire avec la technologie.</p> <h2><strong>Performance et installation&nbsp;: recherches crois&eacute;es</strong></h2> <p>Nous allons maintenant observer deux exemples de mes recherches plastiques r&eacute;alis&eacute;es en 2018. Dans mon processus de recherche et de cr&eacute;ation, trois moments principaux se d&eacute;tachent, sans ordre temporel sp&eacute;cifique, qui ne sont pas &agrave; penser sur un mode lin&eacute;aire, mais bien au contraire en interd&eacute;pendance.</p> <p>Le premier concerne la programmation, le code pour modifier, d&eacute;construire, fragiliser des dispositifs. Le deuxi&egrave;me moment, la cr&eacute;ation d&rsquo;un objet tangible pour travailler sur l&rsquo;impact de l&rsquo;outil, du mat&eacute;riau dans l&rsquo;acte de faire. Et enfin la troisi&egrave;me partie, la cr&eacute;ation d&rsquo;une narration, d&rsquo;une histoire qui peut rendre visible le sens que je donne &agrave; mon travail pour lier les deux moments pr&eacute;c&eacute;dents. Cela permet &eacute;galement de relier le num&eacute;rique &agrave; l&rsquo;humain et de donner &agrave; voir la po&eacute;sie du monde et la n&eacute;cessit&eacute; de penser l&rsquo;individu pour cr&eacute;er le collectif.</p> <p>Cette question de la transformation artistique du r&eacute;el existe &agrave; plusieurs moments&nbsp;: &agrave; la conception, &agrave; la r&eacute;alisation, &agrave; la diffusion et &agrave; la r&eacute;ception. C&rsquo;est une mani&egrave;re de travailler la mati&egrave;re m&ecirc;me du temps et de la pens&eacute;e en construction &agrave; partir d&rsquo;un entrelacement de documents de natures diff&eacute;rentes (photos, &eacute;crits, dessins, s&eacute;quences film&eacute;es&hellip;). Les diff&eacute;rentes formes de partage mettent en avant les porosit&eacute;s entre les diff&eacute;rentes mani&egrave;res de r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; un probl&egrave;me donn&eacute;, d&rsquo;o&ugrave; des dialogues permanents entre performance/jeu vid&eacute;o/installation interactive/micro&eacute;dition.</p> <h3><strong><em>Workshop Eniarof</em></strong></h3> <p>Avec le collectif Eniarof<a href="#nbp13" id="footnoteref13_mhgpa5t" name="liennbp13" title="Eniarof, Eniarof est une fête foraine « pop-up » itinérante imaginée par Antonin Fourneauet Douglas Stanleyqui cherche à renouer avec l’étrangeté d’autrefois en la mélangeant aux influences technologiques contemporaines. Tels des événements d'antan, Eniarof se déplace de ville en ville le temps d'un moment de partage avec ses visiteurs comme en France à Aix-en-Provence, Paris, Marseille, Lille, Toulouse, Poitiers, Tourcoing, etc., ou à l'étranger en Slovénie, en Chine et en Russie. Cf. En ligne : https://www.eniarof.com/.">13</a> nous sommes all&eacute;s &agrave; Conakry, en Guin&eacute;e, en mars 2018, dans la cadre du laboratoire de recherche de l&rsquo;ENSAD, l&rsquo;EnsadLab, et le collectif Brutpop<a href="#nbp14" id="footnoteref14_ysfp9l6" name="liennbp14" title="BRUTPOP est un jeu de mot entre brit pop, art brut et pop art. BRUTPOP est dédié à la promotion de la musique expérimentale et des arts plastiques avec un public autiste ou en situation de handicap mental ou psychique, au développement d'un réseau entre les divers acteurs, au partage des pratiques et des questionnements qu'elles suscitent ainsi qu'à la recherche pour la conception de nouveaux instruments adaptés.">14</a>, au centre culturel Franco-guin&eacute;en. Pendant dix jours, nous avons con&ccedil;u plusieurs attractions &agrave; base de d&eacute;tournement de jeux vid&eacute;o, instruments de musique et nouvelles technologies. L&rsquo;objectif&nbsp;: recr&eacute;er une ambiance de f&ecirc;te foraine 2.0, ouverte &agrave; tous et plus sp&eacute;cifiquement aux familles et au jeune public.</p> <p>Nous avons travaill&eacute; sur plusieurs propositions, notamment sur une relecture du dispositif de performance en temps r&eacute;el nomm&eacute;&nbsp;<em>Motion fiction</em>, que j&rsquo;utilise depuis 2013 sur sc&egrave;ne, mais qui a aussi &eacute;t&eacute; expos&eacute; sous forme d&rsquo;installation dans le cadre de&nbsp;<em>Second Square Makers</em>au Carreau du temple en f&eacute;vrier 2017 et f&eacute;vrier 2018, une exposition collective avec Eniarof et le laboratoire EnsadLab/GodArt. L&rsquo;&eacute;v&eacute;nement mettait en avant les nouveaux modes de travail des&nbsp;<em>makers</em>, leurs &eacute;changes, partages d&rsquo;exp&eacute;riences et les nouvelles formations qui en d&eacute;coulent.&nbsp;</p> <p>C&rsquo;est un dispositif de performance vid&eacute;o d&rsquo;images anim&eacute;es en temps r&eacute;el utilis&eacute; lors de performances. Son but est de mettre en avant le processus de cr&eacute;ation, &agrave; &eacute;galit&eacute; avec le r&eacute;sultat final. L&rsquo;id&eacute;e est de cr&eacute;er avec le mouvement et l&rsquo;addition d&rsquo;images les unes aux autres une exp&eacute;rience du dessin en tant que dessein. Ici c&rsquo;est une narration qui se construit par l&rsquo;utilisateur, mais c&rsquo;est un projet fragile, non abouti, qui annonce une construction fictionnelle, po&eacute;tique, en cours de cr&eacute;ation.&nbsp;</p> <p>Les images sont ajout&eacute;es une par une au moyen d&rsquo;un contr&ocirc;leur midi. &Agrave; chaque pression de bouton, ou de peinture capacitive, cela prend une photo et l&rsquo;ajoute &agrave; la boucle d&rsquo;images en incr&eacute;mentant &agrave; chaque fois d&rsquo;un. Ces images forment ensemble un film d&rsquo;animation.&nbsp;</p> <p>Un patch Pure Data a &eacute;t&eacute; programm&eacute; sp&eacute;cifiquement pour cette installation. Pure Data propose un environnement de programmation graphique dans laquelle l&rsquo;utilisateur est invit&eacute; &agrave; manipuler des ic&ocirc;nes repr&eacute;sentant des fonctionnalit&eacute;s et &agrave; les brancher ensemble (plut&ocirc;t qu&rsquo;un langage de programmation textuel), il s&rsquo;agit ici de programmation orient&eacute;e objet. C&rsquo;est un logiciel libre et gratuit. Pour la diffusion en temps r&eacute;el, un autre outil est utilis&eacute;, VDMX. C&rsquo;est un logiciel de vjing, de mix vid&eacute;o en temps r&eacute;el. Il permet d&rsquo;ajouter des effets et de travailler les couleurs en temps r&eacute;el.</p> <p>Pendant le&nbsp;<em>workshop</em>, j&rsquo;ai utilis&eacute; un outil d&eacute;velopp&eacute; par l&rsquo;Atelier des chercheurs, do&bull;doc<a href="#nbp15" id="footnoteref15_y3l4amx" name="liennbp15" title="L’Atelier des chercheurs [En ligne] https://latelier-des-chercheurs.fr/outils/dodoc.">15</a>, pour documenter tout le travail en cours. Con&ccedil;u pour documenter et cr&eacute;er des r&eacute;cits &agrave; partir d&rsquo;activit&eacute;s pratiques, do&bull;doc est un outil ouvert et modulaire qui permet de capturer des m&eacute;dias (photos, vid&eacute;os, sons et stop-motion), de les &eacute;diter, de les mettre en page et de les publier, avec quatre &eacute;tapes&nbsp;: capturer, valider, organiser puis publier.</p> <p>Une vision qui prend un parti pris fort du point de vue mat&eacute;riel, logiciel et &eacute;thique. L&rsquo;ensemble permettant de donner des outils libres pour partager la/les recherche(s) en cours, mais &eacute;galement, au-del&agrave; du partage, revendiquer le fait de faire vivre la recherche au et dans le quotidien d&rsquo;individus aussi vari&eacute;s que de jeunes enfants en &eacute;l&eacute;mentaire et des chercheurs professionnels.</p> <p>De la m&ecirc;me mani&egrave;re, j&rsquo;ai r&eacute;fl&eacute;chi &agrave; la mani&egrave;re de montrer, de partager le processus de cr&eacute;ation via la po&iuml;&eacute;tique, ou par le travail d&rsquo;une forme qui puisse vivre sur sc&egrave;ne, pour partager le travail et les r&eacute;flexions en cours, favoriser une (r&eacute;)appropriation des savoirs et des techniques par chaque participant au&nbsp;<em>workshop</em>.</p> <p>Ce dispositif, co-construit par les participants du&nbsp;<em>workshop</em>et moi-m&ecirc;me, devient un dispositif interactif, une &oelig;uvre collective qui est &agrave; performer par ses spectateurs&nbsp;: c&rsquo;est une &oelig;uvre jouable. Son lien avec la dimension performative, exp&eacute;rimentale et ludique prend naissance dans les points communs entre dispositif interactif et jeu tangible. La pratique artistique se porte alors sur la constitution d&rsquo;une relation mutuelle entre quatre entit&eacute;s, l&rsquo;&oelig;uvre, l&rsquo;artiste, le spectateur, le moyen d&rsquo;interaction.&nbsp;</p> <p>L&rsquo;interactivit&eacute; pose &eacute;galement la question de la contrainte de l&rsquo;outil et du langage de programmation. Elle devient en elle-m&ecirc;me un outil pour penser notre rapport au geste et &agrave; l&rsquo;autre, pour r&eacute;v&eacute;ler, &eacute;largir, complexifier, ramifier le sens du faire. Comment l&rsquo;interactivit&eacute; peut-elle produire une forme qui s&rsquo;inscrit dans le champ politique&nbsp;? En quoi peut-elle d&eacute;sorienter pour mieux se faire rencontrer, cr&eacute;er de nouvelles mani&egrave;res d&rsquo;appr&eacute;hender le num&eacute;rique, et pour &eacute;viter de r&eacute;p&eacute;ter des sch&eacute;mas induits par notre soci&eacute;t&eacute;&nbsp;?</p> <h3><strong><em>Le dispositif de l&rsquo;installation/performance Le rivage des ombres</em></strong></h3> <p>Le second dispositif a &eacute;t&eacute; &agrave; la fois cr&eacute;&eacute; pour la sc&egrave;ne, en contexte de performance, et pour l&rsquo;exposition, sous forme d&rsquo;installation interactive. Il a &eacute;t&eacute; expos&eacute; &agrave; Angers, pour le Festival&nbsp;<em>Premiers Plans</em>, et perform&eacute; dans plusieurs salles en France, dont St&eacute;r&eacute;olux &agrave; Nantes.</p> <p>Le processus de cr&eacute;ation s&rsquo;effectue sur quatre axes&nbsp;:&nbsp;</p> <ul> <li>la recherche d&rsquo;images dans le paysage (autour des questions de l&rsquo;&icirc;le/des paysages volcaniques/des &eacute;tendues min&eacute;rales),&nbsp;</li> <li>la programmation et le travail num&eacute;rique,</li> <li>la cr&eacute;ation d&rsquo;objets tangibles de contr&ocirc;le et de projection vid&eacute;o,&nbsp;</li> <li>la cr&eacute;ation d&rsquo;une narration.</li> </ul> <p>La performance se d&eacute;roule avec un musicien-compositeur qui improvise. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une performance vid&eacute;o en temps r&eacute;el. C&rsquo;est une recherche autour de l&rsquo;improvisation visuelle, en &eacute;cho &agrave; l&rsquo;improvisation musicale.&nbsp;</p> <p>Guy Debord &eacute;crit dans la&nbsp;<em>Revue internationale situationniste&nbsp;</em>en 1958&nbsp;:&nbsp;</p> <p><q>&nbsp;La construction de situations commence au-del&agrave; de l&rsquo;&eacute;croulement moderne de la notion de spectacle. Il est facile de voir &agrave; quel point est attach&eacute; &agrave; l&rsquo;ali&eacute;nation du vieux monde le principe m&ecirc;me du spectacle&nbsp;: la non-intervention [...] Il faut donc briser l&rsquo;identification psychologique du spectateur au h&eacute;ros, pour entra&icirc;ner ce spectateur &agrave; l&rsquo;activit&eacute;, en provoquant ses capacit&eacute;s de bouleverser sa propre vie. La situation est ainsi faite pour &ecirc;tre v&eacute;cue par ses constructeurs<a href="#nbp16" id="footnoteref16_6ydhnj7" name="liennbp16" title="Guy Debord, « Rapport sur la construction des situations », Œuvres, Paris, Gallimard, coll. « Quarto », 2006, [1957], p. 325.">16</a>... </q></p> <p>La probl&eacute;matique dans le contexte de la sc&egrave;ne est de donner &agrave; voir l&rsquo;image qui se cr&eacute;e. Une image fixe qui devient anim&eacute;e, qui permet un mouvement des images pour donner &agrave; voir, &agrave; ressentir, une pens&eacute;e vivante. Non pas penser au moyen du mouvement, ou transcrire ses pens&eacute;es en mouvement, mais bien une pens&eacute;e qui est le mouvement. Je relie cette id&eacute;e &agrave; la danse, autre m&eacute;dium de recherche dans mon travail. Dans les tensions entre les individus, entre les pens&eacute;es, &eacute;merge une sorte de danse &agrave; trois, o&ugrave; chaque partenaire exerce une action sur les deux autres en subissant &agrave; son tour une action de leur part. De ces confrontations entre images fixes, images cr&eacute;&eacute;es sur sc&egrave;ne devant les yeux des spectateurs, images tourn&eacute;es &agrave; un autre endroit du monde, images dessin&eacute;es, images dessin&eacute;es avec des algorithmes na&icirc;t un espace &agrave; apprivoiser, un espace &agrave; explorer, &agrave; s&rsquo;approprier.</p> <p>Cet espace, c&rsquo;est celui qui nous fait aussi sortir &agrave; la rencontre de l&rsquo;autre, partager un pr&eacute;sent vivant. Comme l&rsquo;exprime Deleuze, improviser<em>,&nbsp;</em>&laquo;&nbsp;c&rsquo;est rejoindre le monde, ou se confondre avec lui. On sort de chez soi au fil d&rsquo;une chansonnette<a href="#nbp17" id="footnoteref17_1ond84n" name="liennbp17" title="Gilles Deleuze et Félix Guattari, Mille Plateaux, Paris, Minuit, 1980, p. 382-383.">17</a> &raquo;.</p> <p>Ce que j&rsquo;appelle l&rsquo;image improvis&eacute;e, c&rsquo;est aussi une mani&egrave;re d&rsquo;exprimer une image r&eacute;sistante &agrave; l&rsquo;application qu&rsquo;elle pourrait avoir de n&rsquo;&ecirc;tre seulement qu&rsquo;une mise en forme d&rsquo;une id&eacute;e pr&eacute;con&ccedil;ue, qu&rsquo;elle soit nouvelle ou non. Il s&rsquo;agit d&rsquo;aller chercher les images, de les construire au fur et &agrave; mesure, intellectuellement, mais aussi physiquement. Le dispositif ainsi con&ccedil;u invite le spectateur &agrave; rejoindre l&rsquo;artiste dans le voyage, &agrave; marcher avec lui, &agrave; cr&eacute;er, et non &agrave; regarder derri&egrave;re &agrave; la recherche d&rsquo;une intention originelle dont l&rsquo;&oelig;uvre serait le produit final. Penser l&rsquo;improvisation comme un chemin de traverse, suivre les voies du monde &agrave; mesure qu&rsquo;elles s&rsquo;ouvrent et non remonter le cours d&rsquo;une cha&icirc;ne de connexions, sur une route d&eacute;j&agrave; parcourue.&nbsp;</p> <p>Une seconde forme est venue se cr&eacute;er pour ce dispositif, sous la forme d&rsquo;une installation audiovisuelle interactive.&nbsp;</p> <p>L&rsquo;installation utilise trois types d&rsquo;images&nbsp;: des vid&eacute;os tourn&eacute;es en Islande lors d&rsquo;un voyage en juin 2017 durant lequel j&rsquo;ai bivouaqu&eacute; plusieurs jours seule pour capter les paysages, restitu&eacute;es ici sous forme fragmentaire, des images g&eacute;n&eacute;r&eacute;es en temps r&eacute;el par de la programmation (Pure Data), et des espaces tridimensionnels o&ugrave; on peut se d&eacute;placer (images produites<em>via</em>un moteur de jeu vid&eacute;o). Gr&acirc;ce &agrave; un dispositif de contr&ocirc;le tangible, le spectateur peut ainsi recr&eacute;er des paysages po&eacute;tiques sans cesse renouvel&eacute;s. Les images sont projet&eacute;es sur un volume sp&eacute;cialement con&ccedil;u pour le lieu o&ugrave; a &eacute;t&eacute; expos&eacute;e l&rsquo;installation en janvier 2018, la Coll&eacute;giale Saint-Martin. Une seconde forme de cette structure est pr&eacute;vue pour St&eacute;r&eacute;olux.</p> <p>Utiliser un moteur de jeu vid&eacute;o permet de cr&eacute;er un film d&rsquo;animation con&ccedil;u &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur d&rsquo;un environnement virtuel en 3D et en temps r&eacute;el. C&rsquo;est une hybridation entre cin&eacute;ma et jeu vid&eacute;o. C&rsquo;est aussi un autre moyen de transformer les jeux vid&eacute;o en d&eacute;tournant le message de d&eacute;part. Le spectateur devient un cr&eacute;ateur plut&ocirc;t qu&rsquo;un utilisateur, afin de d&eacute;construire un outil et de le reconstruire sous une forme diff&eacute;rente. Dans ces deux cas, la programmation algorithmique permet de cr&eacute;er l&rsquo;environnement interactif, en d&eacute;crivant la liste des op&eacute;rations successives, le syst&egrave;me, la r&egrave;gle du jeu du programme.</p> <p>L&rsquo;algorithme devient ainsi un mat&eacute;riau &agrave; part enti&egrave;re, dont la capacit&eacute; est d&rsquo;organiser &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur d&rsquo;une temporalit&eacute; des &eacute;l&eacute;ments de m&eacute;dias. Le contact avec le dispositif de contr&ocirc;le des images, les boutons, entra&icirc;ne une superposition de deux temporalit&eacute;s distinctes. L&rsquo;une de ses temporalit&eacute;s est incluse &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de la constitution de l&rsquo;objet. La seconde, quant &agrave; elle, est le temps de la narration de l&rsquo;objet en question.</p> <h2><strong>L&rsquo;impact de l&rsquo;outil</strong></h2> <p>Ces quatre axes se pensent aussi comme modification, d&eacute;construction, fragilisation des dispositifs, notamment avec le m&eacute;lange artisanat/num&eacute;rique, tout en r&eacute;fl&eacute;chissant &agrave; l&rsquo;impact de l&rsquo;outil et du mat&eacute;riau dans l&rsquo;acte de faire, pour arriver &agrave; construire un r&eacute;cit qui vient appuyer une exp&eacute;rience.&nbsp;</p> <p>Les questions soulev&eacute;es sont notamment celles du lien entre objet et mouvement (de l&rsquo;utilisation des nouvelles technologies au retour &agrave; un m&eacute;canisme fragile, pr&eacute;caire), mais aussi celles du r&ocirc;le des interfaces tangibles et de leur lien avec le num&eacute;rique et l&rsquo;interactivit&eacute;, en les mettant dans une perspective historique.&nbsp;</p> <p>Penser l&rsquo;impact de l&rsquo;outil dans la construction mentale c&rsquo;est conscientiser ce qui a &eacute;t&eacute; construit au pr&eacute;alable, pendant l&rsquo;utilisation et enfin dans ce qui est produit avec. Pour que la repr&eacute;sentation des contenus techniques puisse &ecirc;tre int&eacute;gr&eacute;e &agrave; une exp&eacute;rience sensible de type artistique, il faut comprendre les diff&eacute;rents jeux qu&rsquo;int&egrave;gre une &oelig;uvre interactive, et pour comprendre cela, il est n&eacute;cessaire d&rsquo;avoir vu jouer hors de soi, objectivement, le rapport de l&rsquo;autre &agrave; l&rsquo;outil, &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre.</p> <p>En partageant un temps et un lieu, chaque individu permet &agrave; l&rsquo;autre de questionner les m&eacute;canismes du dispositif interactif et les enjeux de nos relations aux outils num&eacute;riques. Mais la forme elle-m&ecirc;me n&rsquo;est pas neutre, et ces pratiques peuvent conduire &agrave; leur tour &agrave; la confusion et &agrave; la perte des r&eacute;f&eacute;rences esth&eacute;tiques et historiques. D&rsquo;o&ugrave; l&rsquo;importance d&rsquo;avoir une r&eacute;sistance contre une forme de flux constant de l&rsquo;information et de l&rsquo;image. Le geste et le support d&rsquo;interactivit&eacute;, l&rsquo;outil, c&rsquo;est aussi une mani&egrave;re d&rsquo;agir sur le temps, d&rsquo;avoir la possibilit&eacute; de provoquer un arr&ecirc;t, une suspension et ensuite interroger la mani&egrave;re dont ce que nous avons observ&eacute; est &agrave; nouveau remis dans la boucle de flux.</p> <p>&laquo;&nbsp;Si l&rsquo;on trouvait un lieu &ndash;&nbsp;et peut-&ecirc;tre en existe-t-il&nbsp;&ndash; o&ugrave; la libert&eacute; s&rsquo;exerce effectivement, on d&eacute;couvrirait que cela n&rsquo;est pas gr&acirc;ce &agrave; la nature des objets, mais, une fois encore, gr&acirc;ce &agrave; la pratique de la libert&eacute;<a href="#nbp18" id="footnoteref18_9dguc1k" name="liennbp18" title="Michel Foucault, « Espace, savoir et pouvoir. Entretien avec P. Rabinow », op. cit., p. 1094-1095.">18</a>.&nbsp;&raquo; Cette pratique de la libert&eacute; passe ici par l&rsquo;image, et l&rsquo;image partag&eacute;e, depuis sa conception jusqu&rsquo;&agrave; sa diffusion. Le plasticien et graphiste G&eacute;rard Paris-Clavel &eacute;crit&nbsp;: &laquo;&nbsp;J&rsquo;aime le jeu et les enjeux de mots parce que, si une chose peut nous rapprocher, c&rsquo;est le langage, et l&rsquo;image en est une forme ouverte. Le combat politique passe par un partage du savoir et du sensible.&nbsp;&raquo; C&rsquo;est ce partage-ci qui est le c&oelig;ur des recherches activ&eacute;es par ces &oelig;uvres.</p> <p>En outre, la question de l&rsquo;impact de l&rsquo;usage du dispositif ne peut pas &ecirc;tre mise de c&ocirc;t&eacute;. La probl&eacute;matique de l&rsquo;utilisation des dispositifs ne se r&eacute;duit pas &agrave; leur usage, mais &eacute;galement &agrave; la construction d&rsquo;une narrativit&eacute; qui vient &eacute;tayer le sens du projet plastique. Comment donner un sens autre que celui de l&rsquo;esprit du temps pr&eacute;sent au num&eacute;rique, explorer en quoi une exp&eacute;rience sensible peut se r&eacute;v&eacute;ler &ecirc;tre un acte politique&nbsp;? Il faut ainsi revenir sur la sensation, sur ce qui reste de la r&eacute;ception de l&rsquo;installation ou de la performance dans le domaine du sensible. Nous pouvons &eacute;galement &eacute;voquer autant pour l&rsquo;artiste que pour le spectateur la n&eacute;cessit&eacute; de passer par l&rsquo;imagination pour r&ecirc;ver, fantasmer, la raison ne servant pas seulement &agrave; accomplir l&rsquo;action critique, mais &agrave; superviser la r&eacute;alisation, &agrave; la rendre effective et possible. En d&rsquo;autres mots, croiser la pens&eacute;e et le faire, &agrave; la mani&egrave;re de la po&eacute;sie.&nbsp;</p> <h2><strong>Perspectives</strong></h2> <p>Ainsi nous pouvons nous demander quels sont les moyens de renverser la technologie au profit de l&rsquo;humain, et comment d&eacute;tourner les dispositifs techniques, &laquo;&nbsp;instruments du contr&ocirc;le social&nbsp;&raquo; au sens o&ugrave; Deleuze le conceptualise. Les &laquo;&nbsp;soci&eacute;t&eacute;s de contr&ocirc;le&nbsp;&raquo; entendues en tant que soci&eacute;t&eacute;s de communication et de consommation domin&eacute;es par les logiques d&rsquo;un capitalisme informationnel, financier et globalis&eacute;.&nbsp;</p> <p>La recherche, le d&eacute;veloppement et l&rsquo;implication de la communaut&eacute; mondiale dans le domaine de la technologie ont presque totalement &eacute;loign&eacute; la compr&eacute;hension &eacute;motionnelle-sociologique (socio-logique) de cette technologie. La &laquo;&nbsp;technique-puissance&nbsp;&raquo; et la &laquo;&nbsp;culture-exc&egrave;s&nbsp;&raquo; qui commencent &agrave; exploser &agrave; de nombreux endroits sur terre se produisent si rapidement qu&rsquo;elles occultent l&rsquo;intelligence de l&rsquo;homme, l&rsquo;emp&ecirc;chant de juger ou estimer les r&eacute;sultats de ses actes avant de les commettre.</p> <p>Cette question de la transformation politique du r&eacute;el est sans cesse remise en question &agrave; plusieurs niveaux&nbsp;: &agrave; la conception, &agrave; la r&eacute;alisation, &agrave; la diffusion et &agrave; la r&eacute;ception par un individu. Toute critique ne peut faire l&rsquo;impasse d&rsquo;une r&eacute;flexion sur le lien entre ces deux postures, contribution et r&eacute;sistance. En fait, c&rsquo;est peut-&ecirc;tre m&ecirc;me dans cet &eacute;cart que peut se r&eacute;aliser le v&eacute;ritable travail sur l&rsquo;&eacute;mancipation de l&rsquo;individu. Il s&rsquo;agit de penser l&rsquo;exp&eacute;rience critique&nbsp;: de quelle mani&egrave;re nos jugements esth&eacute;tiques, politiques et moraux s&rsquo;ancrent-ils dans &ndash;&nbsp;ou interf&egrave;rent-ils avec&nbsp;&ndash; notre exp&eacute;rience sensible des technologies num&eacute;riques&nbsp;?&nbsp;</p> <p>Le fait d&rsquo;ouvrir le dispositif (code source libre et gratuit), de le d&eacute;voiler est une mani&egrave;re de renverser le paradigme de d&eacute;part et de laisser entrevoir malgr&eacute; tout un pouvoir subversif dans les outils m&ecirc;me et dans leur appropriation.&nbsp;</p> <p>Les &oelig;uvres peuvent &ecirc;tre en r&eacute;sistance avec l&rsquo;id&eacute;ologie dominante si dans la mani&egrave;re m&ecirc;me de faire la dimension critique existe&nbsp;: par la m&eacute;thode, les moyens engag&eacute;s et les techniques utilis&eacute;es. Mais ce n&rsquo;est pas pour autant que cette dimension critique doit entraver un projet esth&eacute;tique ou de narration. Au contraire, si la radicalit&eacute; doit interpeller, elle ne doit pas exclure. S&rsquo;engager dans ce travail c&rsquo;est aussi pour moi (re)penser l&rsquo;ordre du discours &ndash; mots et images, pens&eacute;e et action, politique et philosophie &ndash;, discours qui ne doit en aucun cas se substituer au sens des actions entreprises.&nbsp;</p> <p>&Agrave; travers ces projets plastiques et cette recherche th&eacute;orique ce sont ainsi les articulations et circulations entre les disciplines, et entre les &eacute;poques qui sont explor&eacute;es, afin de penser et de transformer notre rapport aux autres et au monde qui nous entoure et ainsi concevoir une &eacute;thique d&rsquo;un agir au monde. Une recherche artistique pour tenter de dire l&rsquo;indicible. C&rsquo;est pourquoi il faut s&rsquo;emparer des images et des outils num&eacute;riques, non pas seulement pour les penser, pour qu&rsquo;ils existent, mais aussi pour d&eacute;cider et agir, et ainsi pour cr&eacute;er et transmettre des espaces de libert&eacute;, des envies de faire pour engager une r&eacute;flexion autour de l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute;, de la solidarit&eacute; et de l&rsquo;humanisme.</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <hr /> <p><b>Notes et r&eacute;f&eacute;rences</b></p> <p><strong>Bibliographie</strong></p> <p>Agamben, Giorgio,&nbsp;<em>Qu&rsquo;est-ce qu&rsquo;un dispositif ?</em>, Paris,&nbsp;Rivage, 2007.</p> <p>Arendt, Hannah,&nbsp;<em>L&rsquo;Humaine condition</em>, Paris, Gallimard, 2012, [textes &eacute;crits entre 1958-1972].</p> <p>Barranque, Pierre-Ulysse, &laquo;&nbsp;De la &ldquo;s&eacute;paration&rdquo; au &ldquo;spectacle&rdquo;, Guy Debord et l&rsquo;ali&eacute;nation&nbsp;&raquo;, dans&nbsp;Barranque, Pierre-Ulysse et Laurent&nbsp;Jarfer (dir.),&nbsp;<em>In Situs&nbsp;: Th&eacute;orie, Spectacle et Cin&eacute;ma chez Guy Debord et Raoul Vaneigem</em>, Paris, Gruppen, 2013.</p> <p>Barthes, Roland &laquo;&nbsp;Vingt mots-cl&eacute;s pour Roland Barthes&nbsp;&raquo;, dans&nbsp;<em>Roland Barthes, &OElig;uvres compl&egrave;tes</em>, IV, Paris, &Eacute;ditions du Seuil, 2002, [1975].</p> <p>Debord, Guy,&nbsp;<em>La Soci&eacute;t&eacute; du spectacle</em>, Buchet-Chastel, Paris, 1967.</p> <p>Deleuze, Gilles,&nbsp;<em>Deux r&eacute;gimes de fous, </em>Paris, &Eacute;ditions de Minuit, 2003.</p> <p>Didi-Huberman, Georges,&nbsp;<em>&Agrave; Livres ouverts</em>, Paris, INHA, coll. &laquo;&nbsp;Dits&nbsp;&raquo;, 2017.</p> <p>Foucault, Michel,&nbsp;<em>H&eacute;t&eacute;rotopies</em>&nbsp;[&eacute;mission radiophonique], France Culture, 7 d&eacute;cembre 1966.</p> <p>&ndash;,&nbsp;<em>Surveiller et punir</em>, Paris, Gallimard, 1975.</p> <p>&ndash;, &laquo;&nbsp;Le sujet et le pouvoir&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Dits et &eacute;crits</em>, II, Paris, Gallimard, p.&nbsp;1041-1062, 1994 [textes &eacute;crits entre 1976 et 1988].</p> <p>Habermas, J&uuml;rgen,&nbsp;<em>La Technique et la science comme id&eacute;ologie</em>, Paris, Gallimard, 1990, [1973].</p> <p>Hume, David,&nbsp;<em>Enqu&ecirc;te sur l&rsquo;entendement humain</em>, trad. Andr&eacute; Leroy, Paris, GF Flammarion, 2006, [1748].</p> <p>Ingold, Tim,&nbsp;<em>Faire. Anthropologie, arch&eacute;ologie, art et architecture</em>, Bellevaux, &Eacute;ditions Dehors, 2017.</p> <p>Lafleur, Sylvain, &laquo;&nbsp;Foucault, la communication et les dispositifs&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Communication</em>, vol.&nbsp;33/2&nbsp;|&nbsp;2015. [En ligne]&nbsp;<a href="http://journals.openedition.org/communication/5727">http://journals.openedition.org/communication/5727</a>.</p> <p>LeBoulanger, Ren&eacute;e, &laquo;&nbsp;L&rsquo;action &agrave; l&rsquo;ombre de la pens&eacute;e&nbsp;: Hannah Arendt&nbsp;&raquo;,<em>Noesis</em>, n&deg;&nbsp;5, p.&nbsp;187-201, [En ligne]&nbsp;<a href="http://noesis.revues.org/1500">http://noesis.revues.org/1500</a>.</p> <p>Olivesi, St&eacute;phane &laquo;&nbsp;De la propagande &agrave; la communication&nbsp;: &eacute;l&eacute;ments pour une g&eacute;n&eacute;alogie&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Cahiers d&rsquo;histoire. Revue d&rsquo;histoire critique</em>, n&deg;&nbsp;86, p.&nbsp;13-28, 2002.</p> <p>Passeron, Ren&eacute;,&nbsp;<em>Pour une Philosophie de la cr&eacute;ation</em>, Paris,Klincksieck, 1989.</p> <p>Ranci&egrave;re, Jacques,&nbsp;<em>Le Partage du sensible. Esth&eacute;tique et politique</em>, Paris, La Fabrique, 2000.&nbsp;</p> <p>Razac, Olivier,&nbsp;<em>Avec Foucault apr&egrave;s Foucault. Diss&eacute;quer la soci&eacute;t&eacute; de contr&ocirc;le</em>, Paris, L&rsquo;Harmattan, 2008.</p> <p>Simondon, Gilbert,&nbsp;<em>Du Mode d&rsquo;existence des objets techniques</em>, Paris, Flammarion / Aubier, coll. &laquo;&nbsp;Philosophie&nbsp;&raquo;, 2012, [1958].</p> <p>Sch&uuml;tz, Alfred, &laquo;&nbsp;Faire de la musique ensemble&nbsp;: une &eacute;tude de la relation sociale&nbsp;&raquo;, dans&nbsp;<em>&Eacute;crits sur la musiqu</em>e, Paris, &Eacute;ditions MF, 2006, [1951].</p> <p>Stiegler, Bernard, &laquo;&nbsp;Le d&eacute;sir asphyxi&eacute;, ou comment l&rsquo;industrie culturelle d&eacute;truit l&rsquo;individu&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Le Monde diplomatique</em>, [En ligne]&nbsp;<a href="https://www.monde-diplomatique.fr/2004/06/STIEGLER%20/11261">https://www.monde-diplomatique.fr/2004/06/STIEGLER /11261</a>&nbsp;(mis en ligne en juin 2004).</p> <p>Tiqqun,&nbsp;<em>Organe de liaison au sein du Parti Imaginaire. Zone d&#39;Opacit&eacute; Offensive</em>, Paris, Les Belles-Lettres, 2001.</p> <p>&nbsp;</p> <p><em><strong>Le Rivage des ombres </strong></em><strong>(performance)</strong></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G 1.jpg" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="400" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G%201.jpg" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G3.png" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="376" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G3.png" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G 4.jpg" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="339" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G%204.jpg" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G 5.jpg" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="339" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G%205.jpg" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G 6.jpg" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="339" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G%206.jpg" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G7.jpg" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="339" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G7.jpg" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G8.png" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="449" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G8.png" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G9.png" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="451" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G9.png" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G10.png" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="400" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G10.png" width="600" /></p> <p>&nbsp;</p> <p><strong><em>Conakryniarof </em>(workshop et exposition)</strong></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G11.jpg" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="600" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G11.jpg" width="339" /></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G12.jpg" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="600" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G12.jpg" width="450" /></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G13.jpg" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="450" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G13.jpg" width="600" /></p> <p style="text-align: center;"><img alt="G14.jpg" data-entity-type="" data-entity-uuid="" height="450" src="http://www.alepreuve.org/sites/alepreuve.org/files/G14.jpg" width="600" /></p> <hr /> <p><a href="#liennbp1" name="nbp1">1</a> &laquo;&nbsp;Le probl&egrave;me de la profanation des dispositifs (c&rsquo;est-&agrave;-dire de la restitution &agrave; l&rsquo;usage commun de ce qui a &eacute;t&eacute; saisi et s&eacute;par&eacute; en eux) n&rsquo;en est que plus urgent&nbsp;&raquo;, Giorgio Agamben,&nbsp;Qu&rsquo;est-ce qu&rsquo;un dispositif ?, Paris, Rivage, 2007, p.&nbsp;50.</p> <p><a href="#liennbp2" name="nbp2">2</a> Michel Foucault, &laquo;&nbsp;Le jeu de Michel Foucault&nbsp;&raquo;, entretien avec D.&nbsp;Colas, A.&nbsp;Grosrichard, G.&nbsp;Le Gaufey, J.&nbsp;Livi, G.&nbsp;Miller, J.&nbsp;Miller, J.-A.&nbsp;Miller, C.&nbsp;Millot, G.&nbsp;Wajeman,&nbsp;<em>Ornicar, Bulletin p&eacute;riodique du champ freudien</em>, n&deg;&nbsp;10, juillet 1977, p.&nbsp;62-93. (Repris dans&nbsp;<em>Dits et Ecrits</em>&nbsp;<em>II. 1976-1979</em>, Paris, Gallimard, &laquo;&nbsp;Biblioth&egrave;que des sciences humaines&nbsp;&raquo;, 1994, texte n&deg;&nbsp;206, p.&nbsp;299).</p> <p><a href="#liennbp3" name="nbp3">3</a> &laquo;&nbsp;Qu&rsquo;est-ce qu&rsquo;un dispositif&nbsp;?&nbsp;&raquo;. Cette question a &eacute;t&eacute; pos&eacute;e par Deleuze &ndash; &agrave; partir de Foucault &ndash; dans &laquo;&nbsp;Qu&rsquo;est-ce qu&rsquo;un dispositif&nbsp;?&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>Michel Foucault philosophe, rencontre internationale, Paris 9-11 janvier 1988</em>, &laquo;&nbsp;Des travaux&nbsp;&raquo;, Paris, Seuil, 1989, p.&nbsp;185.</p> <p><a href="#liennbp4" name="nbp4">4</a> Tiqqun,&nbsp;<em>Contributions &agrave; la guerre en cours</em>, Paris, La Fabrique, 2009, p.&nbsp;147-148.</p> <p><a href="#liennbp5" name="nbp5">5</a> &laquo;&nbsp;L&rsquo;action &agrave; l&rsquo;ombre de la pens&eacute;e&nbsp;: Hannah Arendt&nbsp;&raquo;, Noesis n&deg;&nbsp;5, 2003, p.&nbsp;187-201, [En ligne]&nbsp;<a href="http://noesis.revues.org/1500">http://noesis.revues.org/1500</a>.</p> <p><a href="#liennbp6" name="nbp6">6</a> Pierre-Ulysse Barranque, &laquo;&nbsp;De la &ldquo;s&eacute;paration&rdquo; au &ldquo;spectacle&rdquo;, Guy Debord et l&rsquo;ali&eacute;nation&nbsp;&raquo;, dans Pierre-Ulysse Barranque et Laurent Jarfer (dir.),&nbsp;<em>In Situs&nbsp;: Th&eacute;orie, Spectacle et Cin&eacute;ma chez Guy Debord et Raoul Vaneigem</em>, Mont-de-Marsan, Gruppen, 2013.&nbsp;</p> <p><a href="#liennbp7" name="nbp7">7</a> Michel Foucault, &laquo;&nbsp;Espace, savoir et pouvoir. Entretien avec P. Rabinow&nbsp;&raquo; dans Michel Foucault,&nbsp;<em>Dits et &eacute;crits</em>, IV, Paris, Gallimard, p &nbsp;1094-1095, 1994.</p> <p><a href="#liennbp8" name="nbp8">8</a> Description du jeu&nbsp;<em>Kringspiel</em>par Guy Debord &agrave; sa cr&eacute;ation, 1965.</p> <p><a href="#liennbp9" name="nbp9">9</a> Andr&eacute; Breton,&nbsp;<em>M&eacute;dium</em>, n&deg;&nbsp;2, &laquo;&nbsp;L&rsquo;un dans l&rsquo;autre&nbsp;&raquo;, f&eacute;vrier 1954, p.&nbsp;17.</p> <p><a href="#liennbp10" name="nbp10">10 </a>RSG (Radical Software Group), Kriegspiel, [En ligne]&nbsp;<a href="http://r-s-g.org/kriegspiel/">http://r-s-g.org/kriegspiel/</a>.</p> <p><a href="#liennbp11" name="nbp11">11</a> Michel Foucault,&nbsp;<em>H&eacute;t&eacute;rotopies&nbsp;</em>[&eacute;mission radiophonique], France Culture, 7 d&eacute;cembre 1966.</p> <p><a href="#liennbp12" name="nbp12">12</a> David Hume,&nbsp;<em>Enqu&ecirc;te sur l&#39;entendement humain</em>, Paris, Montaigne, 1947, p.&nbsp;94-95.</p> <p><a href="#liennbp13" name="nbp13">13</a> Eniarof, Eniarof est une f&ecirc;te foraine &laquo;&nbsp;pop-up&nbsp;&raquo; itin&eacute;rante imagin&eacute;e par&nbsp;<a href="http://www.antoninfourneau.com/">Antonin Fourneau</a>et&nbsp;<a href="http://www.abstractmachine.net/">Douglas Stanley</a>qui cherche &agrave; renouer avec l&rsquo;&eacute;tranget&eacute; d&rsquo;autrefois en la m&eacute;langeant aux influences technologiques contemporaines. Tels des &eacute;v&eacute;nements d&#39;antan, Eniarof se d&eacute;place de ville en ville le temps d&#39;un moment de partage avec ses visiteurs comme en France &agrave; Aix-en-Provence, Paris, Marseille, Lille, Toulouse, Poitiers, Tourcoing, etc., ou &agrave; l&#39;&eacute;tranger en Slov&eacute;nie, en Chine et en Russie.&nbsp;<em>Cf</em>. En ligne&nbsp;:&nbsp;<a href="https://www.eniarof.com/">https://www.eniarof.com/</a>.</p> <p><a href="#liennbp14" name="nbp14">14</a> BRUTPOP est un jeu de mot entre brit pop, art brut et pop art. BRUTPOP est d&eacute;di&eacute; &agrave; la promotion de la musique exp&eacute;rimentale et des arts plastiques avec un public autiste ou en situation de handicap mental ou psychique, au d&eacute;veloppement d&#39;un r&eacute;seau entre les divers acteurs, au partage des pratiques et des questionnements qu&#39;elles suscitent ainsi qu&#39;&agrave; la recherche pour la conception de nouveaux instruments adapt&eacute;s.</p> <p><a href="#liennbp15" name="nbp15">15</a><em> L&rsquo;Atelier des chercheurs&nbsp;</em>[En ligne]&nbsp;<a href="https://latelier-des-chercheurs.fr/outils/dodoc">https://latelier-des-chercheurs.fr/outils/dodoc</a>.</p> <p><a href="#liennbp16" name="nbp16">16</a> Guy Debord, &laquo;&nbsp;Rapport sur la construction des situations&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>&OElig;uvres</em>, Paris, Gallimard, coll. &laquo;&nbsp;Quarto&nbsp;&raquo;, 2006, [1957], p.&nbsp;325.</p> <p><a href="#liennbp17" name="nbp17">17</a> Gilles Deleuze et F&eacute;lix Guattari,&nbsp;<em>Mille Plateaux</em>, Paris, Minuit, 1980, p.&nbsp;382-383.</p> <p><a href="#liennbp18" name="nbp18">18</a> Michel Foucault, &laquo;&nbsp;Espace, savoir et pouvoir. Entretien avec P. Rabinow&nbsp;&raquo;,&nbsp;<em>op. cit</em>., p.&nbsp;1094-1095.</p>