<p> Quelles formes prend le récit de soi à l’écran et en quoi l’expérience généalogique y participe-t-elle ? Si tout film est prétexte à dire « je » en convoquant le monde sous un angle personnel, l'autobiographie filmée se caractérise quant à elle par la possibilité d'une lecture documentaire — « auto » : soi, « bio » : existence, « graphie » : écriture, enregistrement. Selon le théoricien de la littérature Philippe Lejeune, le « pacte autobiographique » se fonde en outre sur l’engagement que prend un auteur (dont le nom est celui d’une personne réelle) de raconter sa vie dans un « esprit de vérité ». Pour autant, déjà en 1971 avant la notion de « pacte », Philippe Lejeune écrivait dans <em>L’Autobiographie en France </em>que le « moi » constitue « un des grands mythes de la civilisation occidentale moderne », admettant d’une certaine manière qu’il puisse être le produit d’une invention.</p>