<p>L’historiographie et les études historiques se voient profondément renouvelées à partir des années 1870 en France sous l’impulsion des historiens républicains. Dans la continuité des transformations conduites sous le Second Empire par Victor Duruy, après le choc de la défaite militaire contre la Prusse, il apparaît nécessaire de mieux former les élites du pays pour soutenir la refondation nationale. Ce sont alors les historiens dits méthodiques qui conduisent la progressive modernisation de l’université française. L’histoire, fer de lance pédagogique du développement de la III<sup>e</sup> République, se professionnalise et s’affirme en tant que discipline autonome. Peu à peu, les autres domaines (la géographie, la philosophie, la sociologie naissante…) subissent l’influence de l’idéal méthodique, qui est parfois appelé « positiviste ». À la fin du XIX<sup>e </sup>siècle, le mandarin Ernest Lavisse, professeur en Sorbonne dès 1880, puis directeur de l’École normale supérieure à partir de 1904, incarne la suprématie des historiens, scientifiques, universitaires et pédagogues alliés au régime républicain.</p>