<p>P&egrave;lerins, scientifiques, artistes, et enfin &laquo;&nbsp;touristes<i>&nbsp;&raquo;</i>, ont fait, au fil des si&egrave;cles, de la visite du &laquo;&nbsp;march&eacute; des esclaves &raquo; ou &laquo;&nbsp;bazar des esclaves &raquo; un incontournable du voyage en Orient. Dans le contexte plus particulier d&rsquo;un XIX<sup>e</sup> si&egrave;cle o&ugrave; l&rsquo;<i>ailleurs </i>et l&rsquo;<i>autre </i>font le double objet d&rsquo;une fascination et d&rsquo;une r&eacute;pulsion, elle s&rsquo;est &eacute;tablie au rang des &laquo;&nbsp;curiosit&eacute;s &raquo;. Curiosit&eacute; de voyageur, mais &eacute;galement curiosit&eacute; de lecteur&nbsp;: ins&eacute;r&eacute; par le comte de Forbin dans son <i>Voyage dans le Levant </i>(1819), repris par Marie-Th&eacute;odore Reno&uuml;ard de Bussierre dans ses <i>Lettres sur l&rsquo;Orient </i>(1829) ou encore par Joseph Michaud dans sa <i>Correspondance d&rsquo;Orient </i>(1833), cet &eacute;pisode s&rsquo;est int&eacute;gr&eacute; &agrave; l&rsquo;horizon d&rsquo;attente du r&eacute;cit de voyage. Progressivement, celui-ci a fait l&rsquo;objet d&rsquo;une s&eacute;quence autonome, compl&egrave;te et codifi&eacute;e, dont les <i>Voyage en Orient </i>de Lamartine (1835) et de Nerval (1851) offrent les exemples les plus aboutis.</p>