<p>James Benning est un cin&eacute;aste documentaire am&eacute;ricain fortement influenc&eacute; par le cin&eacute;ma structurel des ann&eacute;es 1960-1970. Son approche ob&eacute;it en effet &agrave; des protocoles formels rigoureux qu&rsquo;il applique, surtout &agrave; partir des ann&eacute;es 1990, au paysage comme dans la <i>California Trilogy </i>compos&eacute;e des films <i>El</i> <i>Valley Centro </i>(1999), <i>Los </i>(2000)<i> </i>et <i>Sogobi </i>(2001).<i> </i>Formant un&dagger;e &eacute;tude topographique de la Californie autour de la question de l&rsquo;exploitation de l&rsquo;eau, ces trois films sont chacun constitu&eacute;s de 35 plans fixes de paysages d&rsquo;une dur&eacute;e de deux minutes trente. Cette rigueur formelle, &eacute;tablie par Benning, semble <i>a priori</i> limiter le paysage puisqu&rsquo;elle le contraint par une dur&eacute;e mais aussi un cadre fixe qui emp&ecirc;che une vue d&rsquo;ensemble du lieu comme pourrait l&rsquo;offrir un mouvement panoramique par exemple. &Eacute;tymologiquement,&nbsp;le terme &laquo;&nbsp;paysage&nbsp;&raquo; porte en lui cette id&eacute;e de limite. Apparu au XVI<sup>e </sup>si&egrave;cle, il d&eacute;rive du latin<i> pagus</i> qui d&eacute;signe &laquo;&nbsp;une borne fich&eacute;e dans le sol &raquo; et na&icirc;t en effet d&rsquo;un cadrage op&eacute;r&eacute; par le regard.</p>